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date de publication: mardi 19 avril 2022
arpoma.com/mp3@/MAHLER (Gustav), symphonie n1 (Titan), 03 adagio (extrait3) - FUSSLI, le cauchemar.mp3

FUSSLI, le cauchemar 1782 - MAHLER (Gustav), symphonie n1 (Titan), 03 adagio (extrait3)


Si la nuit est noire,
c'est pour que rien ne puisse nous distraire de nos cauchemars

Bill WATTERSON - Calvin et Hobbes

Johann Heinrich FUSSLI - le cauchemar 1782
La toile semble dépeindre simultanément une femme rêvant et le contenu de son cauchemar. L'incube (démon) et la tête de cheval se réfèrent à la croyance et au folklore de l'époque concernant les cauchemars, mais ont des significations plus spécifiques décrites par quelques théoriciens. Johann Heinrich Füssli montra très tôt dans sa carrière, un attrait particulier pour les sujets fantastiques. Dès la cinquantaine, il vécut en Angleterre où il exécuta des illustrations des œuvres de Shakespeare, Dante, ainsi que de l'épopée germanique des Nibelungen.

Illustration musicale: Gustav MAHLER - symphonie n1 (Titan) - 03 adagio (extrait3)
Le mouvement le plus mystérieux de cette symphonie, une lente marche funèbre en ré mineur, est bâti sur la version allemande de la chanson enfantine Frère Jacques (Bruder Jakob). Sur un mouvement de balancier lourd et sombre des timbales, la chanson, altérée par le mode mineur et préalablement exposée par un solo de contrebasse, se déploie lentement en une sorte de cortège funèbre. La mélodie s’amplifie, se répandant à tout l’orchestre. Mahler indiqua que l’inspiration saisissante de ce morceau lui venait de la réminiscence d’une image du dessinateur autrichien Moritz von Schwind, familière à tous les enfants allemands et autrichiens, L’Enterrement du chasseur dans laquelle un cortège d’animaux aux attitudes faussement sombres portent à sa dernière demeure le chasseur, leur ennemi. Toute l’ironie de la scène se retrouve dans la marche funèbre provoquant de la sorte un effet effroyable.

Sur ta chair le parfum rôde
Comme autour d'un encensoir
Tu charmes comme le soir,
Nymphe ténébreuse et chaude.

Ah ! les philtres les plus forts
Ne valent pas ta paresse,
Et tu connais la caresse
Qui fait revivre les morts !

Charles Baudelaire - Chanson d'après-midi