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16 judith 13 ()    (agrandir)


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Quand le soir fut venu, les serviteurs d’Holoferne se hâtèrent de regagner leurs tentes ; et Vagao, ayant fermé les portes de la chambre, s’en alla.
Tous étaient appesantis par le vin,
et Judith restait seule dans la chambre.
Holoferne était étendu sur son lit, plongé dans l’assoupissement d’une complète ivresse.
Judith avait dit à sa servante de se tenir dehors devant la chambre, et de faire le guet.
Debout devant le lit, Judith pria quelque temps avec larmes, remuant les lèvres en silence :
« Seigneur, Dieu d’Israël, disait-elle, fortifiez-moi, et jetez en ce moment un regard favorable sur l’œuvre de mes mains, afin que, selon votre promesse, vous releviez votre ville de Jérusalem, et que j’achève ce que j’ai cru possible par votre assistance. »
Ayant dit ces paroles, elle s’approcha de la colonne qui était à la tête du lit d’Holoferne, détacha son épée qui y était suspendue et,
l’ayant tirée du fourreau, elle saisit les cheveux d’Holoferne, en disant : « Seigneur Dieu, fortifiez-moi à cette heure ! »
Et de deux coups sur la nuque, elle lui trancha la tête. Puis elle détacha le rideau des colonnes et roula par terre le corps décapité ;
et, sortant sans retard, elle donna la tête d’Holoferne à sa servante, en lui ordonnant de la mettre dans son sac.
Elles partirent ensuite toutes deux, selon leur coutume, comme pour aller prier, et, après avoir traversé le camp et contourné la vallée, elles arrivèrent à la porte de la ville.
Judith cria de loin aux gardiens des murailles : « Ouvrez la porte, car Dieu est avec nous, et il a signalé sa puissance en faveur d’Israël. »
Ayant entendu ses paroles, les gardes appelèrent les anciens de la ville.
Aussitôt tous les habitants accoururent vers elle, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, car ils commençaient à désespérer de son retour.
Allumant des flambeaux, ils se rassemblèrent tous autour d’elle. Judith, montant sur un lieu élevé, commanda qu’on fit silence ; lorsque tous se furent tus, elle leur dit :
« Louez le Seigneur, notre Dieu, qui n’a point abandonné ceux qui espéraient en lui.
Par moi, sa servante, il a accompli ses promesses de miséricorde en faveur de la maison d’Israël, et il a tué cette nuit par ma main l’ennemi de son peuple. »
Alors, tirant du sac la tête d’Holoferne, elle la leur montra en disant : « Voici la tête d’Holoferne, chef de l’armée des Assyriens, et voici le rideau sous lequel il était couché dans son ivresse, lorsque le Seigneur notre Dieu l’a frappé par la main d’une femme.
Aussi vrai que le Seigneur est vivant, son ange m’a gardée à mon départ, durant mon séjour au milieu d’eux, et à mon retour, et le Seigneur n’a pas permis que sa servante fût souillée ; mais il m’a rendue à vous sans aucune tache de péché, toute joyeuse de sa victoire, de ma conservation et de votre délivrance.
Vous tous, chantez ses louanges, car il est bon, car sa miséricorde dure à jamais ! »
Tous, adorant le Seigneur, lui dirent : « Le Seigneur t’a bénie dans sa force, car par toi il a réduit à néant tous nos ennemis. »
Ozias, le prince du peuple d’Israël, lui dit : « Ma fille, tu es bénie par le Seigneur, le Dieu très haut, plus que toutes les femmes qui sont sur la terre.
Béni soit le Seigneur, créateur du ciel et de la terre, qui a conduit ta main pour trancher la tête au plus grand de nos ennemis !
Il a rendu aujourd’hui ton nom si glorieux, que ta louange ne disparaîtra pas de la bouche des hommes, qui se souviendront éternellement de la puissance du Seigneur ; car, en leur faveur, tu n’as pas épargné ta vie en voyant les souffrances et la détresse de ta race, mais tu nous as sauvés de la ruine en marchant dans la droiture en présence de notre Dieu. »
Et tout le peuple répondit : « Ainsi soit-il ! Ainsi soit-il ! »
Ensuite on fit venir Achior, et Judith lui dit : « Le Dieu d’Israël, à qui tu as rendu ce témoignage qu’il tire vengeance de ses ennemis, a tranché lui-même cette nuit, par ma main, la tête du chef de tous les infidèles.
Et pour te convaincre qu’il en est ainsi, voici la tête d’Holoferne qui, dans l’insolence de son orgueil, méprisait le Dieu d’Israël et t’a menacé de mort, en disant : Lorsque le peuple d’Israël sera vaincu, je te ferai passer au fil de l’épée. »
A la vue de la tête d’Holoferne, Achior frissonna d’horreur ; il tomba le visage contre terre, et s’évanouit.
Lorsqu’il eut repris ses sens et fut revenu à lui, il se prosterna aux pieds de Judith et lui dit :
« Sois proclamée bénie de ton Dieu dans toutes les tentes de Jacob ! Parmi tous les peuples qui entendront ton nom, le Dieu d’Israël sera glorifié à cause de toi. »