La bande de Neil McCauley à laquelle est venu se greffer Waingro, une nouvelle recrue, attaque un fourgon blindé pour s'emparer d'une somme importante en obligations. Cependant, ce dernier tue froidement l'un des convoyeurs et Chris Shiherlis se retrouve obligé de terminer le travail.
TELERAMA
C’est pour moi le meilleur polar depuis vingt-cinq ans. Un film majeur du cinéma américain. J’ai dit « polar », mais c’est presque un film de guerre ou un western contemporain, opposant deux tribus. Le champ de bataille ? Los Angeles, ville horizontale et géométrique, réseau de voies rapides qui s’entrecroisent. Michael Mann filme ses rubans d’asphalte, sa gare routière, son port, son aéroport. Bref, tout ce qui flatte l’ailleurs. On restera pourtant coincé, comme enfermé dans un vaste terrarium urbain, où des chasseurs ressemblent à leurs proies. Un gang de malfrats s’y infiltre pour faire ses coups, de haute volée. L’autre tribu, celle des policiers qui quadrillent le territoire, tente de l’intercepter.
Dès la scène inaugurale qui montre l’attaque du fourgon blindé, les moyens déployés sont impressionnants. L’emploi du camion bélier, la méthode opératoire, les tenues et les armes, tout ici démontre que les braqueurs agissent avec un sens de l’organisation et une discipline supérieurs. Filmer des braqueurs comme des professionnels consciencieux, obsédés par la maîtrise, n’était pas chose nouvelle, en 1995. Mais les montrer technophiles, suréquipés et surarmés, semblables à des membres d’un groupe d’intervention paramilitaire, était une première.
Le niveau de méticulosité et de perfectionnisme dont a fait preuve Michael Mann a été tel que certaines scènes ont servi ultérieurement de modèle, aussi bien à de vrais braqueurs qu’à des instructeurs de l’armée américaine. Heat s’est imposé au fil des ans comme un chef-d’œuvre « séminal » auprès d’un nombre incalculable de cinéastes, signant des succédanés plus ou moins navrants.