Gad Elmaleh, établi aux États-Unis depuis trois ans, rentre en France sans oser avouer à sa famille qu'il le fait pour se convertir au catholicisme. Quand les parents de Gad, David et Régine, apprennent la nouvelle, c'est un cauchemar. Décidés à ramener Gad à sa judéité, ils vont faire de sa conversion un champ de bataille. Gad va toutefois réussir à leur faire comprendre que son amour sincère pour la Vierge Marie ne remet pas en question qui il est ou l'amour qu'il leur porte.
TELERAMA
L’humoriste nous ouvre la porte de sa famille juive, bouleversée par sa passion subite pour la Vierge. Gad Elmaleh se convertit au catholicisme. Non, ce n’est le début d’un sketch, mais le sujet même d’une autofiction, un drôle d’objet cinématographique qui parle vraiment de la foi, mais aussi de l’enfer et de la joie d’appartenir à une famille juive. Revenu des États-Unis, Gad est incapable de confesser à ses parents la raison de son retour : se faire baptiser. Quand ces derniers le découvrent – son père, horrifié, enfile des gants de cuisine pour toucher une statue de la Vierge cachée dans la valise de son fils, un grand moment comique –, leur habituel « Reste un peu chez nous au lieu d’aller à l’hôtel ! » se meut en un « Ne quitte pas la communauté ! » nettement plus tendu.
Pourquoi s’intéresser à la fixation de Gad sur la sainte Vierge et à son chemin vers une autre religion ? Parce que l’humoriste-réalisateur réussit à faire de ce questionnement intime la matière d’une réflexion très douce, et souvent hilarante, sur l’identité et la volonté de se réinventer sous une autre lumière. Que ce soit ses parents, merveilleux dans leurs propres rôles – on ne se demandera plus d’où vient l’humour du fiston –, cette religieuse si cool avec lequel il plaisante sur l’ego surdimensionné du Christ, un vieillard grincheux filmé comme un Michel Houellbecq, auquel Gad lave les pieds, ou encore la brillante rabbine Delphine Horvilleur, tout le monde joue le jeu de cette singulière comédie-chemin de croix. Au final, le film revendique modestement ses propres tables de la loi : une foi dans l’humour juif et une inébranlable religion de la famille.