En mai 1940, un jeune soldat autrichien à l'enfance cabossée s'attache à un renardeau blessé qu'il emmène avec lui jusqu'au front de Normandie. Inspiré d'une histoire vraie, un film bouleversant d'humanité.
TELERAMA
Un motard de l’armée autrichienne (et son renardeau de compagnie), à travers la France défaite, en mai-juin 1940. Rien à retenir, si ce n’est, par moments, une étrangeté à la Claude Simon, auteur du roman “La Route des Flandres”.
Après La Meilleure du monde (2017), bel hommage à sa mère ayant surmonté une addiction à la drogue, Adrian Goiginger poursuit sa thérapie familiale grâce au cinéma. Le jeune réalisateur évoque, cette fois, l’histoire de son arrière-grand-père, coursier pour l’armée autrichienne durant la campagne de France, en mai-juin 1940. Une séquence retient l’attention, par son étrangeté à la Claude Simon — auteur du roman La Route des Flandres. Le motard chemine avec un renardeau de compagnie dans son side-car, à travers un pays défait (blindés fumants, cadavres pourrissants), jusqu’à la Manche. Pour le reste, le film joue paresseusement l’incommunicabilité entre humains. Résultat : aucun autre personnage n’existe, si ce n’est le père du héros, fermier dans les montagnes non loin de Salzbourg, interprété par le charismatique Karl Markovics.
Dernier d'une fratrie de neuf enfants, Franz vit misérablement dans une ferme des Alpes autrichiennes. Impuissants à le nourrir, ses parents le placent lorsqu'il a 8 ans chez un fermier voisin qui pourvoit à son entretien contre des travaux éreintants. À sa majorité, Franz s'enfuit, et ayant cherché en vain du travail, s'engage dans l'armée autrichienne où il devient coursier à moto. Alors que son régiment, rattaché à la Wehrmacht, s'apprête en mai 1940 à mener la campagne de France, le jeune homme découvre un renardeau blessé qu'il soigne et emmène jusqu'au front de Normandie. Mais tandis que l'animal s'attache de plus en plus à lui, son propre passé le rattrape.