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669 (sur 1513 ) INGRES (Jean D), odalisque avec esclave
GRANADOS (Enrique), Danza Espanola op.37 N2 oriental date de publication: samedi 26 juin 2021 ... D'un air vague et rêveur elle essayait des poses,
Et la candeur unie à la lubricité Donnait un charme neuf à ses métamorphoses
Charles BAUDELAIRE - les bijoux Jean-Auguste-Dominique INGRES - l'odalisque à l'esclave 1839
Ingres met ici en scène une odalisque langoureuse, complaisamment offerte, sa pose alanguie laisse onduler son corps de façon quasi musicale, comme si elle dansait en restant allongée. L'espace clos instaure une relation ambiguë entre les deux jeunes femmes ; la présence de l'eunuque noir au second plan ajoute encore à l'impression d'enfermement.
Les odalisques, esclaves du sultan, étaient rangées au bas de l'échelle sociale dans un harem, mais si une odalisque était d'une beauté extraordinaire ou possédait des talents exceptionnels pour la danse ou pour le chant, on l'entraînait pour devenir une concubine éventuelle. Si elle était retenue, l'odalisque servait au plaisir sexuel du sultan.
Illustr musicale: GRANADOS - Danza Espanola op.37 N2 oriental
Les Danses espagnoles (Danzas españolas) sont un cycle de douze danses ibériques pour piano d'Enrique Granados. Leur date de composition n'est pas certaine, bien qu'elles aient sans doute été écrites entre 1892 et 1900. Le compositeur lui-même affirmait les avoir écrites pour la plupart en 1883, alors qu'il avait à peine seize ans.
Charles BAUDELAIRE - Les fleurs du mal - les bijoux 1857
Constitué de huit quatrains en alexandrins, le poème décrit une femme nue, parée uniquement de bijoux, et s'offrant à l'amour du narrateur. Le poeme a été condamné à l'époque pour « outrage à la morale publique et aux bonnes mÅurs »
La très-chère était nue, et, connaissant mon coeur,
Elle n'avait gardé que ses bijoux sonores,
Dont le riche attirail lui donnait l'air vainqueur
Qu'ont dans leurs jours heureux les esclaves des Maures.
Quand il jette en dansant son bruit vif et moqueur,
Ce monde rayonnant de métal et de pierre
Me ravit en extase, et j'aime à la fureur
Les choses où le son se mêle à la lumière.
Elle était donc couchée et se laissait aimer,
Et du haut du divan elle souriait d'aise
A mon amour profond et doux comme la mer,
Qui vers elle montait comme vers sa falaise.
Les yeux fixés sur moi, comme un tigre dompté,
D'un air vague et rêveur elle essayait des poses,
Et la candeur unie à la lubricité
Donnait un charme neuf à ses métamorphoses ;
Et son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins,
Polis comme de l'huile, onduleux comme un cygne,
Passaient devant mes yeux clairvoyants et sereins ;
Et son ventre et ses seins, ces grappes de ma vigne,
S'avançaient, plus câlins que les Anges du mal,
Pour troubler le repos où mon âme était mise,
Et pour la déranger du rocher de cristal
Où, calme et solitaire, elle s'était assise.
Je croyais voir unis par un nouveau dessin
Les hanches de l'Antiope au buste d'un imberbe,
Tant sa taille faisait ressortir son bassin.
Sur ce teint fauve et brun, le fard était superbe !
Et la lampe s'étant résignée à mourir,
Comme le foyer seul illuminait la chambre,
Chaque fois qu'il poussait un flamboyant soupir,
Il inondait de sang cette peau couleur d'ambre !