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jeudi 28 novembre 2024 - 17h30rech / rep
17 2-macchabees 05

17 2-macchabees 05
(taille reelle)
2-Macchabees 5 - ()
Vers ce temps-là, Antiochus organisa sa seconde expédition en Égypte.
Or il arriva que, dans toute la ville, pendant près de quarante jours, apparurent, courant dans les airs, des cavaliers ayant des vêtements d’or et armés de lances à la manière des cohortes,
ainsi que des escadrons de chevaux rangés en ordre de bataille, des attaques et des charges de part et d’autre, des agitations de boucliers et une multitude de piques, des épées tirées du fourreau, des traits lancés, un vif éclat d’armures d’or et de cuirasses de toutes sortes.
C’est pourquoi tous priaient pour que ces apparitions leur fussent favorables.
Un faux bruit de la mort d’Antiochos s’étant répandu, Jason ne prit pas moins d’un millier d’hommes et vint attaquer la ville à l’improviste. Les citoyens coururent aux murailles mais la ville finit par être prise, et Ménélas se réfugia dans la citadelle.
Jason se livra sans pitié au massacre de ses propres concitoyens, ne réfléchissant pas qu’une journée gagnée sur des compatriotes est la journée la plus tristement perdue, mais s’imaginant remporter des trophées sur des ennemis, et non sur des gens de la même nation.
D’une part, il ne réussit pas à s’emparer du pouvoir, et, de l’autre, ses intrigues aboutirent pour lui à la confusion ; il dut regagner en fugitif le pays des Ammonites.
Comme terme de sa vie criminelle, on le vit serré de près chez Arétas, roi des Arabes, fuyant de ville en ville, poursuivi par tous, détesté comme transgresseur des lois, exécré comme le bourreau de sa patrie et de ses concitoyens, ignominieusement chassé jusqu’en Égypte.
Lui qui avait banni tant de personnes de leur patrie, il périt sur la terre étrangère, après s’être rendu à Lacédémone dans l’espoir d’y trouver un refuge, en considération de la commune origine.
Lui qui avait jeté tant d’hommes sur le sol sans sépulture, nul ne le pleura et ne lui rendit aucun des derniers devoirs ; il ne fut pas enseveli dans le tombeau de ses pères.
Ces événements étant arrivés à la connaissance du roi, il crut que la Judée faisait défection. Il partit donc d’Égypte, furieux comme une bête féroce, et s’empara de la ville à main armée.
Il ordonna aux soldats de tuer sans pitié ceux qui tomberaient entre leurs mains, et d’égorger ceux qui monteraient sur les toits ces maisons.
Ainsi furent tués des jeunes gens et des vieillards ; ainsi périrent des hommes faits, des femmes et des enfants ; ainsi furent égorgés des jeunes filles et des nourrissons.
Le nombre des victimes pendant ces trois jours, fut de quatre-vingt mille, dont quarante mille furent massacrés et autant furent vendus comme esclaves.
Non content de ces atrocités, il osa pénétrer dans le temple le plus saint de toute la terre, ayant pour guide Ménélas, traître envers les lois et envers sa patrie.
Et prenant de ses mains souillées les objets sacrés, et arrachant les offrandes déposées par les autres rois pour rehausser ta gloire et la dignité de ce lieu, il les remettait à des mains profanes.
Antiochus s’enflait d’orgueil dans son esprit, ne considérant pas que le Seigneur était irrité pour peu de temps à cause des péchés des habitants de la ville, et que c’était pour cela qu’il détournait ses regards de ce lieu.
Autrement, s’ils n’avaient pas été coupables d’un grand nombre de péchés, lui aussi, comme Héliodore, envoyé par le roi Séleucus pour inspecter le trésor, il aurait été, dès son arrivée, flagellé et réprimé dans son audace.
Mais Dieu n’a pas choisi le peuple à cause de ce lieu ; il a choisi ce lieu à cause du peuple.
C’est pourquoi ce lieu a participé aux malheurs du peuple, comme il a été ensuite associé aux bienfaits du Seigneur ; délaissé dans la colère du Tout-Puissant, il a été de nouveau, quand le souverain Seigneur s’est réconcilié avec son peuple, rétabli en toute sa gloire.
Antiochus, ayant donc enlevé au temple dix-huit cents talents, s’en retourna en hâte à Antioche, s’imaginant dans son orgueil, à cause de l’enivrement de son cœur, pouvoir rendre navigable la terre ferme et viable la mer.
Mais il laissa des préposés pour tourmenter le peuple : à Jérusalem, Philippe, originaire de Phrygie, plus cruel encore que celui qui l’avait établi ;
à Garizim, Andronique ; et, outre ceux-ci, Ménélas qui, avec plus de méchanceté que les autres, s’élevait insolemment au-dessus de ses concitoyens
et nourrissait des sentiments de haine contre les patriotes Juifs. De plus, Antiochus envoya l’infâme Apollonius à la tête d’une armée de vingt-deux mille hommes, avec ordre de mettre à mort tous les hommes dans la force de l’âge et de vendre les femmes et les enfants.
Arrivé à Jérusalem, Apollonius, simulant des intentions pacifiques, se tint tranquille jusqu’au saint jour du sabbat et, lorsqu’il vit les Juifs en train de le célébrer, il fit prendre les armes à ses troupes.
Et tous ceux qui étaient sortis pour le spectacle, il les fit massacrer et, parcourant la ville avec ses soldats, il mit à mort une multitude de personnes.
Or, Judas Machabée, lui dixième, se retira dans le désert, vivant à la manière des bêtes fauves sur les montagnes, avec ses compagnons, ne mangeant jamais que des herbes, pour ne pas se souiller.