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dimanche 24 novembre 2024 - 18h40rech / rep
16 judith 07

16 judith 07
(taille reelle)
Judith 7 - ()
Le lendemain, Holoferne donna l’ordre à ses troupes de monter contre Béthulie.
Son armée était forte de cent vingt mille hommes de pied et de vingt-deux mille cavaliers, sans compter les hommes propres à la guerre qu’il avait faits prisonniers et les jeunes gens qu’il avait amenés des provinces et des villes.
Tous ensemble se préparèrent au combat contre les enfants d’Israël et, marchant le long de la montagne jusqu’au sommet qui regarde Dothaïn, ils campèrent depuis le lieu appelé Belma, jusqu’à Chelmon, qui est vis-à-vis d’Esdrelon.
Quand les enfants d’Israël aperçurent cette multitude, ils se prosternèrent contre terre et, se couvrant la tête de cendres, ils prièrent tous ensemble le Dieu d’Israël de faire éclater sa miséricorde sur son peuple.
Puis, ayant pris leurs armes de guerre, ils occupèrent les lieux où de petits sentiers permettaient de passer entre les montagnes, et ils y faisaient la garde jour et nuit.
En parcourant les environs, Holoferne découvrit une fontaine en dehors de la ville, du côté du midi, laquelle y conduisait ses eaux par un aqueduc, et il fit couper cet aqueduc.
Cependant il y avait, non loin des murs, d’autres sources où les assiégés venaient puiser à la dérobée un peu d’eau, plutôt, ce semble, pour soulager leur soif que pour l’apaiser.
Mais les fils d’Ammon et de Moab vinrent trouver Holoferne, en disant : « Les enfants d’Israël n’ont confiance ni dans leurs lances ni dans leurs flèches ; mais ces montagnes les défendent et ces collines suspendues sur des précipices font leur force.
Afin donc que vous puissiez triompher d’eux sans livrer bataille, placez près des sources des gardes qui les empêchent d’y puiser de l’eau ; vous les ferez périr ainsi sans coup férir, ou bien, épuisés par la soif, ils rendront leur ville, qu’ils regardent comme imprenable parce qu’elle est placée sur les montagnes. »
Le conseil plut à Holoferne et à ses officiers, et il fit mettre un poste de cent hommes autour de chaque fontaine.
Cette garde ayant été faite pendant vingt jours, toutes les citernes et les réservoirs d’eau furent à sec pour tous les habitants de Béthulie, de sorte qu’il ne restait pas dans la ville de quoi rassasier leur soif même un seul jour, car on distribuait chaque jour au peuple l’eau par mesure.
Alors tous les hommes et les femmes, les jeunes gens et les enfants se rassemblèrent auprès d’Ozias, et d’une commune voix tous lui dirent :
« Que Dieu soit juge entre toi et nous, car tu as agi pour notre malheur en refusant de faire des propositions de paix aux Assyriens ; et c’est pour cela que Dieu nous a livrés entre leurs mains.
C’est pourquoi il n’y a personne qui vienne à notre secours, alors que la soif et une grande misère nous font tomber en défaillance sous leurs regards.
Maintenant donc, assemble tous ceux qui sont dans la ville, afin que nous nous rendions tous volontairement aux gens d’Holoferne.
Car il vaut mieux pour nous avoir la vie sauve et bénir Dieu dans la captivité, que de mourir et d’être en opprobre à tous les hommes, après avoir vu nos femmes et nos enfants périr sous nos yeux.
Prenant aujourd’hui à témoin le ciel et la terre, et le Dieu de nos pères, qui nous châtie selon nos péchés, nous te conjurons de livrer incessamment la ville entre les mains des soldats d’Holoferne, afin que nous trouvions une prompte mort par le tranchant du glaive, au lieu d’une mort lente dans les ardeurs de la soif. »
Lorsqu’ils eurent ainsi parlé, il se fit des lamentations et de grands cris dans toute l’assemblée ; et tous d’une voix, pendant de nombreuses heures, ils crièrent vers Dieu, en disant :
« Nous avons péché avec nos pères, nous avons été infidèles, nous avons commis l’iniquité.
Vous, qui êtes miséricordieux, ayez pitié de nous ; ou bien tirez vengeance de nos crimes en nous châtiant vous-même, et ne livrez pas ceux qui vous glorifient à un peuple qui ne vous connaît point,
afin qu’on ne dise pas parmi les nations : Où est leur Dieu ? »
Après s’être fatigués à force de crier et de pleurer, ils se turent.
Alors Ozias se leva, baigné de larmes, et dit : « Ayez bon courage, mes frères, et attendons pendant cinq jours la miséricorde du Seigneur.
Car peut-être mettra-t-il fin à sa colère et donnera-t-il gloire à son nom.
Ces cinq jours passés, si le secours n’est pas venu, nous ferons ce que vous nous avez proposé. »