Francisco de GOYA - le lettre (ou "les jeunes") ()
La scène a lieu dans un terrain vague près d’un point d’eau. Au premier plan, une aristocrate vêtue à la façon des majas, lit oisivement une lettre sous une ombrelle portée par une servante en second plan. Un petit chien à ses pieds tente de la distraire. En troisième plan, des lavandières travaillent en plein soleil. On note en fond un paysage urbain.
Le peintre insiste sur les inégalités sociales ; non seulement entre la protagoniste, uniquement préoccupée par ses histoires de cœur, et sa servante, qui la protège avec une ombrelle, mais également vis-à-vis des lavandières en arrière-plan, agenouillées et exposées au soleil. Pour le palais des beaux-arts de Lille, si le petit chien est un attribut de la luxure, les lavandières étaient également des prostituées et constituaient la classe sociale la plus basse de la ville. Le peintre avait traité du thème de la prostitution peu avant (Maja et Célestine au balcon et Majas au balcon).
Jeune femme lisant une lettre ou Les Jeunes est l'une des huiles sur toile peintes par Francisco de Goya. C’est une œuvre satyrique sur l’hypocrisie de la jeunesse et une critique sociale. La toile fut peinte au sortir de la guerre d’indépendance espagnole, alors que Goya avait repris son service pour le roi et malgré les désaccords politiques entre son statut d’afrancesado – soutenant les Lumières – et la restauration de la monarchie absolue des Bourbons. Elle est conservée au palais des beaux-arts de Lille.