Les Fêtes vénitiennes (ou Les Festes vénitiennes) est un opéra-ballet du compositeur français André Campra.
L'opéra-ballet consiste en un prologue (ultérieurement parfois omis, écourté ou remplacé) et trois entrées (quatre ou cinq dans les versions ultérieures). Les livrets sont tous d'Antoine Danchet, le librettiste attitré de Campra. Il fut représenté la première fois à l'Académie royale de musique le 17 juin 1710, en la Salle du Palais-Royal.
Selon l'usage de l'époque, l'œuvre était qualifiée de « ballet » mais elle constitue une des exemples les plus importants d'un genre nouveau que les spécialistes conviendront d'appeler plus tard opéra-ballet
Au début du xviiie siècle, le public de l'Opéra de Paris était de plus en plus insatisfait de la tragédie lyrique et le côté innovant de l'opéra-ballet était vu comme une alternative. Le format de ce genre nouveau était extrêmement flexible : chaque entrée avait sa propre intrigue et ses propres personnages et les différents actes n'étaient liés entre eux que par un fil ténu (dans Les festes vénitiennes, le simple fait que l'action se déroule à Venise).
L'opéra de Campra et Danchet se révéla incroyablement populaire dès le début et, à travers une approche par essais et erreurs, « il se perpétuait lui-même au point que de nouvelles entrées étaient écrites pour remplacer les actes qui semblaient perdre leur attrait ».
Entre juin et décembre 1710, Campra et Danchet expérimentèrent deux prologues et huit entrées1 et l'opéra connut plusieurs douzaines de représentations, atteignant le 14 octobre sa cinquante-et-unième mouture, une version avec un prologue raccourci et quatre entrées (qui devaient passer au nombre de cinq en décembre).
Après son succès sans précédent en 1710-1711, l'opéra fut régulièrement remis à la scène durant le demi-siècle qui suivit (en 1712, 1713, 1721, 1731-1732, 1740, 1750-1751 et 1759), les différentes entrées étant échangées à maintes reprises. Au bout du compte, il totalisa le nombre incroyable d'environ trois cents représentations jusqu'en 1760.
Les Fêtes vénitiennes, tableau d'Antoine Watteau (1718-1719), a été nommé ainsi, a posteriori (après la mort du peintre), en écho à l'œuvre de Campra.