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dimanche 24 novembre 2024 - 17h52rech / rep
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Michel TOURNIER - Le Roi des Aulnes (roman) (1970)
Abel Tiffauges, un être solitaire et marginal, physiquement hors du commun avec son mètre quatre-vingt-onze et ses cent dix kilos, propriétaire d'un garage à Paris, place de la Porte-des-Ternes. Il exerce là le métier de mécanicien que lui a appris son père. Persuadé d'être promis à un destin exceptionnel, Abel attend les signes qui en annonceront la venue. Il tient aussi un journal où il note ses réflexions et ses souvenirs d'école. Sans famille ni liaison amoureuse, se nourrissant de viande crue et de lait, soucieux de son transit intestinal, il est à la recherche de l'objet de son désir.
Un jour, il relève un enfant tombé à terre, il fait « la découverte fortuite de la perversion à laquelle il est voué » : celle de la « phorie », ou de l'euphorie, c'est-à-dire le bonheur ineffable de porter un enfant, tel saint Christophe mais aussi telle une mère, et de revenir ainsi à une sorte d'état archaïque...

Un roman bouleversant qui décrit les effets du nazisme sur un esprit simple.
Le Roi des aulnes, prix Goncourt en 1970, emprunte son titre à l'un des poèmes les plus célèbres de Goethe, immortalisé par la musique de Schubert, qui est une variation sur le thème légendaire du monstre ravisseur d'enfants en même temps que l'illustration d'un certain imaginaire germanique. L'histoire d'un ogre entrecroisant un moment celle de l'Allemagne, telle est la trame de ce roman touffu et complexe qui fait revivre certaines des pages les plus tragiques du XXe siècle en les reliant à quelques unes des figures fantasmatiques les plus profondément ancrées dans notre inconscient collectif.

1. Histoire d'un ogre
L'ogre du roman, personnage central et parfois narrateur, c'est Abel Tiffauges, un être solitaire et marginal, physiquement hors du commun avec son mètre quatre-vingt-onze et ses cent dix kilos, propriétaire d'un garage à Paris, place de la Porte-des-Ternes. Il exerce là le métier de mécanicien que lui a appris son père, après une scolarité écourtée au collège Saint-Christophe où il fut un élève rebelle. Persuadé d'être promis à un destin exceptionnel, Abel attend les signes qui en annonceront la venue. Il tient aussi un journal où il note ses réflexions et ses souvenirs d'école. Sans famille ni liaison amoureuse, se nourrissant de viande crue et de lait, soucieux de son transit intestinal, il est à la recherche de l'objet de son désir.

Un jour qu'il relève un enfant tombé à terre, il fait « la découverte fortuite de la perversion à laquelle il est voué » : celle de la « phorie », ou de l'euphorie, c'est-à-dire le bonheur ineffable de porter un enfant, tel saint Christophe mais aussi telle une mère, et de revenir ainsi à une sorte d'état archaïque d'avant la différenciation […]