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jeudi 28 novembre 2024 - 17h37rech / rep
annunzio @@@


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(taille reelle)
Gabriele d'ANNUNZIO - l'enfant de volupté (roman) 1889 ()
"... Elle montait devant lui, lentement, mollement, avec une sorte de rythme.
Son manteau, doublé d'une fourrure aussi neigeuse que le duvet des cygnes, n'était plus maintenu par l'agrafe et glissait autour de son buste, laissant les épaules découvertes.
Ces épaules émergeaient, pâles comme l'ivoire poli, divisées par un sillon délicat, et les omoplates se perdaient sous les dentelles du corsage avec je ne sais quelle fuyante et douce inflexion d'ailes.
Sur les épaules, le cou s'épanouissait, agile et arrondi;
et les cheveux, tordus en spirale depuis la nuque et pliés au sommet de la tête, y formaient un nœud sous la morsure des épingles gemmées .... "

Andrea Sperelli, aristocrate raffiné, artiste classicisant et précieux, eprouve un amour sensuel pour la brûlante et maladive Elena, et un amour plus spirituel, poétique, pour Maria : deux formes du désir qu'il rêve d'harmoniser dans une synthèse parfaite.
C'est en 1889 que Gabriele D'Annunzio (1863-1938) publie ce premier chef-d'œuvre, L'Enfant de volupté («Il Piacere»).

Le luxe des bals et des palais romains, les splendeurs baroques de la Ville éternelle secrètement hantée par la mort, forment le décor somptueux et pathétique de cette quête promise à l'échec. Sensualité et spiritualité, culte du Surhomme nietzschéen et fascination de la morbidezza, exaltation du Moi et tentative désespérée de conjurer la faiblesse intérieure : dans ce roman suave et sombre, où l'on a pu voir l'expression achevée du «décadentisme», se réfractent tous les thèmes de l'œuvre de D'Annunzio - et la sensibilité même de sa «fin de siècle». Postface de Francis Claudon.