Fils d'un magnat de l'industrie, Hans Schnier, 20ans, s'est fait clown pour se révolter contre son milieu, et le tourner en dérision. Il vit avec Marie qui est catholique. Les représentants de son groupe socioculturel manifestent leur hostilité à son égard et commencent à l'exclure. Elle décide de quitter Hans pour Küpfner, premier dignitaire de l'église catholique allemande.
A Bonn, Hans, qui ne veut pas d'une autre femme, la cherche. Il s'est blessé au genou, s'alcoolise dans sa chambre d'hôtel, téléphone à tous ceux qui ont connu Marie ? Ne recueillant qu'hostilité, pitié ou mépris. Grimé, il s'installe sur le quai de la gare : c'est pour croiser Marie qui rentre de voyage de noces.
Le roman est un long monologue et un mono dialogue téléphonique. Hans se souvient de l'époque nazie, de l'engagement de ses parents au troisième Reich, du sacrifice de sa sœur Henrietta, vendue à la DCA allemande en 1945. En même temps qu'il évoque le passé, il fustige les industriels, pour qui seul le point de vue économique compte, Adenauer, les catholiques sclérosés par l'amour et la miséricorde, et les protestants avec leurs problèmes de conscience.
Heinrich Böll, né le 21 décembre 1917, décédé le 16 juillet 1985, est considéré comme l'un des plus grands auteurs allemands de l'après-Seconde Guerre mondiale.
Le critique littéraire allemand de l'après-guerre Marcel Reich-Ranicki définit Böll ainsi en 1963 : « Comme chrétien, comme artiste, Böll est avant tout un moraliste émotif. »
Sa vision du mariage et des rôles homme femme, reste traditionnelle.