LES CHORISTES Christophe Barratier 2003, Gerad Jugnot ()
En 1948, Clément Mathieu, professeur de musique sans emploi, accepte un poste de surveillant dans un internat de rééducation pour mineurs; le système répressif appliqué par le directeur, Rachin, bouleverse Mathieu.
TELERAMA
La clé du succès : un air de simplicité, un parfum de modestie. Le plus étonnant est de voir que le réalisateur se place hors de toute compétition avec le cinéma d’aujourd’hui : peu lui importe d’en remontrer par sa façon de filmer ou par son originalité. Ce qui compte, c’est ce qu’il va raconter, avec du cœur et des chœurs…
Après guerre, notre guide est un modeste surveillant (Jugnot, idéal), qui prend ses quartiers dans un internat où tout le monde n’attend que de le bizuter. Mais il va imposer le respect et l’enseigner à ces enfants qui ne l’ont pas appris. Le petit pion, qui cache un musicien sensible, saura, à travers l’apprentissage du chant, transformer des garnements en choristes dont chacun sera fier.
C’est une fable sur le pouvoir des humbles, le mérite des déclassés dont on désespère, et il semble qu’elle ait fait grand bien dans une France qui gagne et se condamne à ne croire qu’aux chefs. Le message passe en douceur, car Christophe Barratier chante aussi l’espoir de l’enfance. Mais son chœur nous parle, sans doute, d’une solidarité à réapprendre.