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jeudi 28 novembre 2024 - 12h27rech / rep
TITANE, Julia Ducournau 2021, Vincent Lindon, Agathe Rousselle

TITANE, Julia Ducournau 2021, Vincent Lindon, Agathe Rousselle
(taille reelle)
TITANE, Julia Ducournau 2021, Vincent Lindon, Agathe Rousselle ()

Un homme soutenant être un enfant ayant disparu il y a plus de 10 ans auparavant est réuni avec son père, un ancien pompier instable dans la vie. Il est ramené par les inspecteurs de la douane dans un aéroport; or, son arrivée coïncide avec une série de crimes inexpliqués dans la région.

TELERAMA
Cinq ans après “Grave” Julia Ducournau recréait un univers mutant ultraviolent et glaçant. Sacré meilleur film de la compétition à Cannes en 2021, cette Palme d’or divise la rédaction de Télérama.

POUR

Alexia (Agathe Rousselle) n’aime pas les humains, les tue mécaniquement telle une Terminator blonde et tatouée, et ne frissonne que contre la carrosserie froide des voitu­res. Vincent, lui (Vincent Lindon), se consume de chagrin tant cet officier des sapeurs-pompiers a besoin de donner son amour à un prolongement de lui-même. Rencontre entre deux désaxés qui pourrait bien engendrer une nouvelle humanité…

En 2016, Julia Ducournau s’imposait, d’emblée, avec Grave, son premier long métrage, où elle malaxait tranquillement les attendus du genre horrifi­que. Titane, Palme d’or à Cannes en 2021, les réduit en cendres, dépassant toutes les bornes, pour une expérience où les codes et stéréotypes explosent les uns contre les autres.

Chaque séquence – plusieurs réclament d’avoir le cœur bien accroché – hurle sa foi dans la puissance de la mise en scène, avec une cinéaste qui ose se poser en nouveau démiurge, capable de faire fusionner des matières contraires, métal, cambouis, flammes et larmes. Avec son « couple » de Titans au genre neuf et non identifié, Julia Ducournau accouche d’un film sur le pouvoir, violemment transformiste, de l’amour. — G. O.

CONTRE

Avant tout, c’est un problème de véhicule. On ne parle pas de cette voiture hantée, com­me la Christine de John Carpenter, lieu d’une torride déviance à l’huile de moteur, comme dans Crash, de David Cro­nenberg. Non, le vrai « véhicule », c’est Alexia. Machine de guerre inexorable, verrouillée, et surtout blindée de con­cepts : transhumanisme, transgen­re, pulsions de mort… Elle est l’animal et la machine, la tueuse en série, la prédatrice et la proie, la mère et l’enfant… Et en oublie d’être un personnage dans ce récit indigeste, étouffant de virtuosité froide, trop lourd pour ses ambitions. — C. M.