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jeudi 28 novembre 2024 - 12h44rech / rep
PENTAGON PAPERS, Steven Spielberg, Meryl Streep,Tom Hanks(histoire)@@@

PENTAGON PAPERS, Steven Spielberg, Meryl Streep,Tom Hanks(histoire)@@@
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PENTAGON PAPERS, Steven Spielberg, Meryl Streep,Tm Cruise ()

Katharine Graham est la première femme à publier un important journal américain: The Washington Post.

TELERAMA
En s’intéressant à ce « prologue » méconnu, Steven Spielberg réussit plusieurs films en un seul. Il traite brillamment le dossier politique, et son style même se fait sec, exaltant et nerveux, à la manière des grands films du Nouvel Hollywood des années 70 : c’est un hommage à l’histoire du cinéma autant qu’à la presse de l’époque, tant les deux médias représentèrent alors, chacun à leur manière, la sauvegarde de la démocratie contre un pouvoir abusif. Chaque scène, ou presque, est un morceau de bravoure. Y compris au sens propre : en publiant ces documents brûlants, Kay Graham et ses employés risquaient de tout perdre, de leur journal à leur propre liberté.

On a classé tous les films de Steven Spielberg, des plus ratés aux coups de maître
On devine, bien sûr, derrière la ­reconstitution, un plaidoyer très contemporain en faveur d’un contre-pouvoir indépendant et fort, plus ­nécessaire que jamais aujourd’hui. Le film veut à la fois alerter sur une Amérique malade de Donald Trump et de son « Russiagate », et amorcer l’ère post-Weinstein. A travers le portrait de Kay Graham, veuve mondaine trai­tée avec condescendance par ses pairs masculins, qui affirme son courage et son autorité, il décortique l’histoire des femmes dans la société, le caractère récent et fragile de leurs acquis… Meryl Streep habite avec une étonnante douceur cette patronne atypique, tiraillée entre les exigences de son milieu, la haute société politico-financière et ses valeurs morales. Face à elle, Tom Hanks a rarement été aussi convaincant : son portrait de rédacteur en chef dur à cuire incorruptible et gouailleur ferait presque oublier Jason Robards, le Ben Bradlee du film de Pakula.
Spielberg, lui, n’oublie pas. Il termine son histoire là où commence Les Hommes du Président, le temps d’un ­fameux plan large et nocturne sur l’immeuble du Watergate. Manière élégante, futée et magistrale de raccrocher les wagons du mythe.