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dimanche 08 septembre 2024 - 04h29rech / rep
MILLION DOLLAR BABY, Clint Eastwood 2004, Hilary Swank, Morgan Freeman (sport)@@

MILLION DOLLAR BABY, Clint Eastwood 2004, Hilary Swank, Morgan Freeman (sport)@@
(taille reelle)
MILLION DOLLAR BABY, Clint Eastwood 2004, Hilary Swank, Morgan Freeman (sport)@@ ()

Frankie Dunn dirige un gymnase en décrépitude, secondée par son fidèle ami Eddie Dupris, un ancien boxeur depuis longtemps à la retraite. Malgré sa grande pauvreté, Maggie Fitzgerald, une pugiliste de 31 ans travaillant comme serveuse, tente de convaincre Frankie de devenir son entraîneur.

TELERAMA
Un coach philosophe, une boxeuse énergique. Sommet de classicisme, le film repousse les limites du mélo pour exalter les valeurs chères à Clint. Oscar de la meilleure actrice en 2005 pour la poignante Hilary Swank.
C'est l’histoire de Frankie, l’entraîneur de boxe, et de Maggie, la fille qui met les autres filles K.-O., mais c’est une tierce personne qui la raconte, Scrap, l’employé modèle qui surveille le ring et dort dans la salle de gym. Cette voix off installe d’emblée le vingt-sixième film de Clint Eastwood dans le plus séduisant des classicismes. Million Dollar Baby est bien l’héritier du « film de boxe », mais avec une différence de taille : le héros est une ­héroïne. Ce changement de sexe bouscule les relations entre des personnages archétypaux, insuffle de la vie dans une mécanique narrative hyper rodée.

Donc, Frankie — Clint lui-même — accepte de coacher Maggie, une jeune femme qui n’a que son punch pour atout. L’ascension de Maggie constitue le corps (à tous les sens du terme) du film, et il permet à Eastwood d’illustrer des thèmes chers à l’Amérique et à lui-même : le goût de l’épreuve, la valeur du travail individuel et le mérite qui l’accompagne, la transmission d’un savoir. Et puis cette croyance forte et simple que les êtres ont ­sinon un destin, du moins une voie qui exprimera au mieux leurs aptitudes.

La dernière demi-heure du film change la donne. À l’éloge des valeurs qui fondaient le film et le parcours de Maggie (ces valeurs fascinantes et ambiguës, l’individualisme en tête, qui sont celles d’Eastwood) se substitue un discours plutôt réactionnaire sur une société sans morale. On peut trouver cet épilogue plus faible.