Il me prend là, d'un coup, sans même me laisser respirer. C'est sa plus belle prise. Il faut qu'il aille au bout de ce désir fou que j'ai allumé dans ses reins. Il me bascule, comme un animal docile. Il m'enfile. Je me fends. Il me traverse, il m'occupe, il me tient. Je suffoque, il m'écarte davantage encore pour faire entrer cette part de lui qui m'incendie, qui me laboure puissamment de part en part. Je ne suis plus que cette chose offerte, ouverte et prise au piège de son désir. Je ne suis rien d'autre qu'une femelle, trempée, écartée, tenue fermement par cet homme planté en moi. Il me murmure des choses que je n'ai jamais entendues avant. Il déflore ma pensée, brise ma pudeur, me fait rougir de honte et de plaisir ensemble.
Il accélère ses mouvements ce qui me rend plus folle encore. Je ne suis plus que ce plaisir qui me fait fondre, me fendre, défaillir, mouiller, me cambrer. Il me malaxe le ventre, les seins, il grogne, il jure, me mord, et toujours ce sexe tendu en moi qui enfle, m'explore, me ravage. Je tremble, nous tanguons comme un bateau ivre, un attelage fou. Le ciel, la terre et tout notre être à la dérive. Il me ferraille jusqu'à la garde, jusqu'aux tréfonds, jusqu'aux limites de mes forces. Je me sens vivre et mourir toute à chaque coup de boutoir. Et je le sens soudain, il arrive, il se cambre, se raidit, il me serre plus fort. Il explose en moi, il jaillit, il m'inonde, dans un long râle qui envahit l'air et me fait défaillir. Je perds pied. Je jouis, comme on s'arrache, comme on s'envole. Je jouis comme on s’oublie.
Il ramollit dans mon ventre, Il se retire de moi, comme un loup errant qui en moi aurait trouvé son gîte. Un gîte de passage. De fille pas sage du tout. Il m'a traversée. A fait son chemin brut en moi. Son empreinte palpite en moi comme un feu liquide. Un feu qui s'écoule. Comme le temps qui s'enfuit déjà depuis mon premier gémissement sous les feuilles.