Comme chaque samedi, il émerge vers quatre heure de l’après-midi, il lui faut mon corps. Il m’attire, me presse contre lui, me pétrit guettant mon envie, une lueur de désir éveillé, une pointe de sein dressée. Ses regards obliques, effleurent furtivement le miroir reflétant son triomphe, de face, de profil, dur et tendu. Très fier de sa verge qu’il exhibe à chaque fois comme un trophée, comme s'il était le seul mâle du quartier à en posséder une.
Et moi, désapée, collée, plaquée, ses doigts partout à m’explorer, me fouiller, m’évider, mêlant sa salive à mes humeurs intimes, avant de me pénétrer sans ménagement et de se répandre en moi toujours trop vite. Insatiable, il veut ressusciter aussitôt. Je dois le revigorer des mains, de la langue et des lèvres, il entre dans ma bouche explore ma gorge à satiété.
Depuis peu, je garde la tête froide quand il me baise. Je ne ressens plus ces tremblements, cette fièvre, cet embrasement à en perdre le souffle. Collée sur le lit, désincarnée, je nous observe, je regarde son corps lourd et pesant s'activer sur moi, sa peau mate entre la paleur de mes cuisses, je sais exactement ce que j’aime ou déteste dans ce corps à corps énervé, brutal, qui me livre comme une poule déplumée à son bon vouloir.
il ne sait rien de ma réalité, de la consistance de ma vie, de mon corps de ma chair, hors de cet espace où il tire de moi son plaisir sans plus se soucier du mien. Me prendre par tous les bouts lui suffit, me fourrer, me planter. Oui, me planter comme un décor. La mer s'est retirée, l'amour, la passion, le désir ont fui, disparus, emportés dans le ressac de ma tourmente. Il faut que je m'en aille sans même chercher à expliquer, que je m'arrache le plus vite possible, comme un sparadrap sur une couenne poilue, d'un seul coup vif et sec !