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dimanche 14 décembre 2025 - 22h00rech / rep
-amour poetique 01a

-amour poetique 01a
(taille reelle)
mon bien aimé (02) ()
Je veux, pour dès l'instant où tu me verras, te plaire Savoir tout le secret des parfums et des fards,
Tout l'art harmonieux du geste involontaire, Et le subtil apprêt des plus tendres regards
Je veux, quand tu viendras dans l'allée empourprée, Heureux d'atteindre enfin le but de tous les buts
Que tu croies, en me voyant, frêle, grave et parée, Voir une reine-enfant avec les attributs.

Je ne bougerais pas, délicate et sereine, Un long temps, pour que tu rêves et que tu sois étonné
Et pour que, dès ce jour, à jamais tu comprennes Le geste de mon corps immobile et donné
Car, par ma voix où vit toute l'âme indicible,
Tu sauras que je t'aime et que je te veux pour amant. (Jane Catulle-Mendès)

Je suis la terre heureuse et chaude du rivage Qui boit l’effervescence au baiser du ressac.
J’entends me traverser les souffles et les brises Saturés de parfums, de graines, de pollens.
J’abrite les désirs, les amours, les hymens Des tourterelles d’or, de blancs ramiers éprises.
Quand je sens la vigueur flexible de tes bras M’embrase en même temps l’étreinte de la terre.

Et cette double extase et ce double mystère Pénètrent dans mon sang et me parlent tout bas.
La nature imposante, exorable et féconde M’offre ses voluptés et m’ouvre ses chemins.
J’enserre la douceur de vivre entre mes mains Et mêle ma lumière à la lumière blonde.
Je saisis le secret, le cœur sacré des lieux Lorsque ta vérité me devient un exemple.
Tout m’est prestigieux, parfait, solennel, ample : Je suis un univers où s’exaltent des dieux.
(Évelyne Laurence)

Sens mes sens en éveil, observe bien ma peau Regarde s'en échapper la sueur par ses pores
Qui semble, à s'y méprendre, ressembler aux joyaux Garnissant le coffre du plus beau des trésors
N'arrête surtout pas tes murmures, tes caresses Je ne résiste plus, intérieurement je fonds
Même de glace je ne pourrai que céder à l'ivresse Tu viens de faire de moi, le chaud des glaçons

Il coule dans mes veines le flot de la folie Emmène moi au loin jusqu'à demain matin
Fais nous voyager tout au long de la nuit Puisses tu faire de mon corps ton unique chemin
Resserre un peu plus fort l'étreinte de tes bras Qui entourent et pressent mon coeur contre le tien
Laisse glisser sur moi la fleur de tes doigts Je t'en prie continue, et surtout ne dis rien

Viens, mon bien-aimé, m'enivrer de délices Jusqu'à l'heure où le jour appelle aux sacrifices :
Aujourd'hui que l'époux n'est plus dans la cité, Au nocturne bonheur sois dont invité
Voilà ces yeux si purs dont mes yeux sont épris ! Ton front est semblable au lys de la vallée,
De tes lèvres toujours la rose est exhalée : Que ta voix est douce et douces tes amours ! (Alfred de Vigny)


Pour cet instant de trouble étrange où l'on entend rire les anges avant même de se toucher
Pour ma robe que tu frôles, ce châle qui tend mes épaules en haut des marches d'escalier
Pour la lampe déjà éteinte et la première de mes plaintes, la porte à peine refermée
Pour mes dessous qui s'éparpillent Comme des grappes de jonquilles aux quatre coins du lit semées

Pour mes yeux de vague mourante Et ton désir qui s'impatiente aux pointes de mes seins levées
Pour mes toisons de ronces douces qui te retiennent, te repoussent quand tes lèvres vont s'y noyer
Pour mes paroles, démesures, la source, le chant, la blessure de mon corps écartelé
Pour mes reins de houle profonde, pour ce plaisir qui m'inonde en long sanglots inachevés
Aimons nous (Jean Ferrat)