Je repense à cette nuit, Je revis chaque moment de cette apothéose !
Tu t'es blottis contre moi, je t'ai serrée dans mes bras, Tu me réchauffais de ton corps
tu me caressais de tes seins lourds et beaux ils étaient mous et tendres,
ils pendaient comme des fruits murs j'effleurais de mes lèvres tes mamelons pointus
ton regard brillait, ton visage s'éclairait tu te cambrais, tes yeux s'illuminaient
tu m'as fais entrer dans la chaleur de ton nid. Tu montais et tu descendais, tu glissais sur mon mat
tu allais tu venais avec joie et jouissance tu m'embrassais partout et me conduisais au paradis
je ne sais plus où je suis
j'aime ton corps, la joie qui coule en moi quand je détiens ta bouche,
la possession qui me brûle de tous les feux du monde,
le jaillissement de mon sang au fond de toi, ton plaisir qui surgit du volcan de nos corps,
flamme dans l'espace, embrasement. (Francois Mitterand (lettre à Anne)
Je t'imaginais nue sous une pluie d'étoiles, Tu n'étais qu'une rose, fragile, entre mes bras
Le ciel nous protégeait, et te voir là sans voile Faisait cogner mon coeur ; je repoussais le drap.
Puis sur ta peau si douce, les mains je promenais, tu me disais : " Sois sage, attends encore un peu ! ",
Je ne t'écoutais guère, le désir m'emmenait Vers ces contrées sauvages où la chair est de feu.
Me faisant plus pressant, je pétrissais ton corps, Brusquant un peu ton âme très pure et romantique;
Ton regard d'amoureuse semblait me dire : " Plus fort ! Va pour la frénésie, ne me ménage point !
Sois amant merveilleux, fougueux et érotique !
Souvent j'en ai rêvé quand tu étais au loin. " (Bernard Lanza)
Surprendre l’infinie tendresse Apprendre la douceur de tes mains
Frémir à l’idée de l’instant prochain Et succomber sous tes caresses
Enchevêtrer nos pudeurs Briser les chaînes de nos interdits
Entrevoir les chauds secrets enfouis Et déchaîner nos ardeurs
Rendre nos lèvres muettes Effleurer nos langues encore timides
Respirer de l’autre le doux humide Et colorer tes pommettes
Surprendre l’infini plaisir Apprendre la violence de tes voluptés
Couvrir de mes baisers ton corps apaisé Et auprès de toi, vieillir…
nous sommes secoués d'un indicible frisson qui nous ébranle
la vague se retire lentement nous laissant épuisés
nous restons ainsi en silence sans bouger unis l'un à l'autre
pour nous redire dans les yeux je t'aime à la folie
Je suis en manque de toi, en manque de ton parfum,
de ta bouche qui épouse mes rêves dans de délicieux va et viens
Retenir nos élans pour que la nuit n´en finisse pas,
tout oublier sous mes doigts impatients, puis trouver ta voie sacrée
Je n´ai qu´un pays, celui de ton corps Je n´ai qu´un peché, ton triangle d´or
Je découvre en toi Toutes les audaces Lorsque tu dénoues tes jupons soyeux,
je m´engloutis au fond de tes yeux Ta gorge étincelante, tes buissons secrets
Je ne pense plus qu´à me perdre au plus profond de toi, ta peau manque à ma peau.
Je n´en peux plus Je souscris à tous Ces plaisirs sublimes
Et soudain tu trouves La caresse ultime
qui arrache en moi un cri de victoire Quand tu m´aimes (Herbert Leonard)
Coucher avec toi Pour le sommeil côte à côte Pour les rêves parallèles Pour la double respiration
Coucher avec toi Pour l’ombre unique et surprenante Pour la même chaleur Pour la même solitude
Coucher avec toi Pour l’aurore partagée Pour le minuit identique Pour les mêmes fantômes
Coucher avec toi Pour l’amour absolu Pour le vice, pour le vice Pour les baisers de toute espèce
Coucher avec toi Pour le naufrage ineffable Pour se prouver et se prouver vraiment
Que jamais n’a pesé sur l’âme et le corps des amants Le mensonge d’une tâche originelle (Robert Desnos.)
Tu veux tant de caresses et tu veux tant de mots Que parfois je te laisse un chagrin sur la peau.
Les courbes de ton corps m’arrachent à l’ennui Du verbe qui s’endort et de la chair flétrie.
Sur ton sein lisse et doux ma main cherche à l’envie A devenir la prose que ta langue me crie.
Sur ton regard de braise qui flambe et se trahit Je souffle en criminel pour attiser mon vit.
L’alexandrin m’entraîne vers tes hanches gourmandes
Et plus rien ne me freine c’est mon cerveau qui bande.
Ta descente de rein est un creuset immense
Pour le poète enclin à lâcher sa semence. (Marvic)
Tout s'est passé si vite, tu étais soûle de vent, même avec les yeux clos, tu voyais les étoiles. Tu te laissais conduire, t'agrippant à ma taille tu retenais ton souffle, nous glissions sur la route. Je racontais mes terres et ma part du monde, tu ne m'entendais plus, tu voyais la buée qui sortait de ma bouche, se detachant du ciel, mes doigts gantés désignaient l'horizon.
Tu t'est retourné et tu m'a embrassé.
Sa langue chaude a écarté mes lèvres. Le froid aurait du me figer, mais un feu me ravageait l'intérieur. Je l'ai embrassé, j'ai retiré mes gants et j'ai passé mes doigts sous ses vêtements, sur la peau de ses flancs. Je l'ai vu frissonner.
Il m'a devinée ... il a pris son manteau et il m'a allongée. Il m'a pénètrée comme un loup, en hurlant au soleil couchant. Il était en moi, ses mains sur mes seins chauds, et il m'a enfourchée encore mieux qu'une moto, il a mordu mon cou et sa salive s'est glaçée sur ma peau.
Je crois que c'est là, quand nos regards se sont croisés, que j'ai tout attrapé, l'amour, l'orgasme et la fièvre. Il a crié et j'ai vibré, sa chaleur dans mon ventre, mon cou gelé, sa semence qui s'éjectait en moi, et ce fut bon, oui, si bon de me sentir si petite dans cet univers infiniment grand.
(Dominique Chénier)
Tu étais à genoux et montrait ton derrière Dans le receuillement profond de la prière.
Pour le mieux contempler j'approchai de ton banc: Sous ta jupe levée il me sembla si blanc
Que dans le temple vide où nulle ombre importune N'apparaissait au loin par le bleu clair de lune,
Sans troubler ta ferveur je me fis ton amant. Tu priais toujours. Je perçus vaguement
que tu bénissais Dieu dans le doux crépuscule. Et je n'ai pas trouvé cela si ridicule. (Germain Nouveau)
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même, Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon cour, transparent Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême, Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ? _ Je l'ignore. Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila. Son regard est pareil au regard des statues
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave,
elle a L'inflexion des voix chères qui se sont tues. (Paul Verlaine)
Pour la lampe déjà éteinte Et la première de vos plaintes La porte à peine refermée
Pour vos dessous qui s'éparpillent Comme des grappes de jonquilles Aux quatre coins du lit semées
Pour vos yeux de vague mourante Et ce désir qui s'impatiente Aux pointes de vos seins levées
Pour vos toisons de ronces douces Qui me retiennent, me repoussent Quand mes lèvres vont s'y noyer
Pour vos paroles, démesures La source, le chant, la blessure De votre corps écartelé
Pour vos reins de houle profonde Pour ce plaisir qui vous inonde En long sanglots inachevés
Je vous aime (Jean Ferrat)
Le plus beau concerto est celui que j'écris Sur les claviers jaloux de ton corps ébloui
Quand mes hautbois en caravanes Viennent mourir dans tes jardins
Et que m'offrant tant de festins
Tes lèvres dansent la pavane
Le plus beau concerto est celui de ta voix Les matins reconquis à l'archet de mes doigts
Quand tu meurs à mes violoncelles Les anges cassent leurs violons
Et sont jaloux de nos chansons
Car la musique en est trop belle (Leo Ferré)
La première fois où je t'ai vue, tu avais choisi ton endroit Pour exercer ta belle vertu à l'égard des gens de droit
Tu pris la chose en main Je ne refusai pas je me fis conduire Je n'avais pas le choix
Tu m'as demandé de te dire un grand oui à haute voix C'était une remise dérobée. Tu voulais du bien de moi
Tu m'offris un baiser Je n'avais plus du tout froid Et dans un grand silence, tu m'as dis : je suis à toi (zoran)