Tu es là, accueillante, immobile, Offerte à mes assauts conquérants.
Et sur tes rondeurs blondes, dociles, J'ondule de ma présence, puissant.
De toute ma force en réserve immense Je glisse sur toi abandonnée.
Et l'écume aux lèvres je laisse dans ma démence L'empreinte humide de mon va et vient régulier.
Voulant toujours aller plus loin Sur le chemin de notre union,
Je jette mon luisant corps masculin Dans l'élan de ma passion.
Libérant la vie sur le sable J'épouse le corps de toi la belle
Et tel un amant insatiable Déjà regonfle de désir charnel...
Le fracas sourd de nos chocs érotiques Rend notre âme si légère...
Et je savoure ce moment critique ou l'océan remplit la terre
Je voudrais, cette nuit, Quand l'heure des voluptés sonne,
Vers les trésors de ta personne, Comme un lâche, ramper sans bruit,
Pour châtier ta chair joyeuse, Pour meurtrir ton sein pardonné,
Et faire à ton flanc étonné Une blessure large et creuse,
Et, vertigineuse douceur ! A travers ces lèvres nouvelles,
Plus éclatantes et plus belles, T'infuser mon venin, ma soeur ! (Charles Baudelaire)
Nos vêtements se dérobent. l'émotion de la chair. Sous l'écume de chaque mot, l'océan de tendresse,
Premiers contacts entre nos peaux. Premières chaleurs de toi. C'est doux !
Je glisse en toi en douceur comme on glisse dans la vague. Mon corps dans ton corps. Tu te cambres vers moi.
cette plénitude que caresse ton souffle. Chaude comme un oiseau. Dans l'été indien, la chaleur de nos corps
Je m'immisce, je glisse, j'entre ! Oh oui ! ... Oh que c'est bon ! Je pénètre ton ventre,
J'entre doucement en toi, ton ventre est doux et chaud. tu t'ouvres, comme une fleur
Ton souffle est lent, Tu es si douce ! C'est ton corps tout entier qui peu à peu s'offre à moi,
Plus je te pénétre, plus il est long et profond. Je reste un moment en toi sans bouger,
Tu as les yeux fermés, le corps offert, la bouche ouverte.
Tu es maintenant totalement offerte, si chaude, si douce à l'interieur,
Tu t’abandonnes liquide, légère, tu fermes les yeux, tu te détends, Je te sens !
Tu m'accueilles et je viens, lentement, tendrement, je m’enfonce en ton sein. Je te pénètre ou tu me prends.
Un paradis de douceur qui me cerne, me boit. Sensation délicieuse et presque douloureuse.
Je suis en toi, au plus profond de toi. J’appartiens à tes entrailles, je t’habite. Tout s'estompe, je ressussite,
Je pénètre ta chair, un glissement onctueux, une penetration lente, un frottement délicat irisé de plaisir.
J'ondule en toi, tu m'aspires, je râle, tu gémis. Tu me serres, tu me dévores. Je m’enfonce ... loin, très loin.
Tu m’enroules, me défais, je plonge, me retire. Tu avales mon corps. Je me penche vers toi, et tu me souris.
Sens-tu ces vagues de plaisir, ces montées jusqu'au ciel, tout à coup suspendues, oh tension divine !
et puis la redescente voluptueuse des mille et une nuits ; dans ton ventre si doux. Que c'est bon !
Donne moi ta bouche chaude, j'y introduis ma langue mélangeons nos salives jusqu'à ce que nos corps tanguent.
frottons nous l'un contre l'autre, émotion de la chair. Sous l'écume de chaque mot, l'océan de tendresse,
Je vais et je viens. Je m'enfonce en toi, te penetre, te comble, le plaisir monte en vagues, ton ventre est en feu.
Je me retire, laissant le vide. Tu te débats, je te reprends. complètement, passionnément.
Je te pénètre de nouveau, totalement. Me sentir en toi, grossir, durcir et m'allonger, investir ton ventre chaud.
Tes jambes écartées pour mieux me recevoir; tes jambes resserrées pour mieux me retenir
Je me donne, tu me prends, ronronnements, feulements. Je vais, je viens, tu m'absorbes. Je n’en finis pas.
Tu cries, tu râles, je brâme. Je m'enfouis en toi, je descends, et je descends encore.
Je suis en toi comme on est dans la vague. Nous nous frôlons l'un dans l'autre, nous glissons dans nos chairs.
Je suis ta flèche, fichée dans ta chair, ton corps est frémissant, tendu comme un arc. Je remue en toi la terre et le feu, la mer et le vent.
Regarde. Ecoute, touche, respire, goûte, la sueur qui perle sur nos peaux rougissantes,
J'aime ton goût de femme, ton odeur, ta chaleur, ta bouche affamée qui cherche mes baisers.
Les larmes salées que tu laisses s'écouler. Au rythme de mon corps, tu te plies sans effort.
Perdre doucement connaissance. Naître à nous-mêmes en même temps.
Jusqu'au bout de la nuit il n'y a que nos corps. le flux et le reflux, et de brefs murmures.
Comme une plainte. Comme un chant. La douceur de l'autre. Je m'enfonçe, tu me guide, de ta tendresse. De ton envie.
Le ciel glisse vers le soir, remonte le matin. Je caresse tes joues empourprées de lumière.
l’envie de moi, le désir de toi. Le goût du vertige, je voyage en toi. Je m'enfonce dans ta chair,
Tu sens nos caresses intimes ? ... nos petites succions ?
Ah ! Dieu que tu es belle, si lisse, humide, offerte, fondante !
quand, d'une queue tendue et bien ferme, en toi je glisse
Doucement le rythme s'accelere, je ne quitte plus ton visage, ton expression, si intense,
je sens le plaisir monter, l'envie de m'abandonner, mais il ne faut pas , pas maintenant, pas encore,
je dois tenir, profiter encore un peu, quelques minutes .
Ton souffle devient plus court , plus saccadé, tu te mords les levres, tu recherches ma bouche,
Tu serres mes doigts d'une main et agrippe mon epaule de l'autre,
les traits de ton visage sont tirés, les yeux fermes, mes va-et-viens deviennent plus vigoureux,
j'accélére le rythme, nos doigts s'entrelaçent,
nos sexes sont unis dans un meme elan, un même desir, cette envie folle qui nous étreint,
Tu redresses la tete, et dans un rale profond, ta bouche ouverte
Brûler de caresses et de jeux, de corps à corps jusqu'à l'épuisement
la jouissance qui monte en toi Tes oreilles bourdonnent. Ta tête s'embrase.
Je t'investis, brutalement, sans concession, je te finis. Tu jouis. Enflammée jusqu'au cœur. Jusqu'à l'épuisement.
Rien d'autre jusqu'au silence. Le point jamais atteint. Nous nous aimons. Il n'y a pas de fin.
Tu mords dans la chair de mon épaule, je n'en peux plus, tenir encore un peu, et puis non !
Mes muscles se tendent. Je me raidis, je me retiens… Non ... Je Viens !
Je vide ma joie en toi ! Je te remplis de moi ! Je t 'inonde de moi !
mon sexe vibre en toi, je sens tes contractions, je me libere enfin au plus profond de sa chair.
Tu me sens contre toi ? Je bande sans effort, verticalité sereine, comme infinie...
Erection mystique dont tu t'empares Pour la fixer dans le sel profond de ton ventre nu.
Mon gland attise ton feu Et te pénètre lentement Libérant doucement De ton plaisir, le tendre aveu
Plus ton jus me mouille Plus je te fouille Puis m'en barbouille Nos langues se caressent Et laisse parler leur émoi
Rendu au point extrême où tous nos sens explosent Je te crie mon désir d'enfin te satisfaire.
En ton ventre offert mon sexe se déploie Et je peux me répandre en toi en une apothéose…
Toute tiède encore du linge annulé Tu fermes les yeux et tu bouges
Comme bouge un chant qui naît Vaguement mais de partout
Odorante et savoureuse Tu dépasse sans te perdre Les frontières de ton corps
Tu as enjambé le temps Te voici femme nouvelle Révélée à l’infini. (Paul Eluard)