Je marche encore vers toi, éblouie et brûlante,
Aveuglée par ton ombre
clandestinement jetée sur mon ventre en sommeil
Et j’entre plus profond dans ton regard de cendre,
De chat bleui au soir des cieux de l’Orient.
Le silence de ton geste me guide encore vers toi,
Vers tes genoux offerts qui appellent mes cuisses.
Je te califourchonne sur la chaise,
Et suis face à mon rêve. Ta bouche choisit ma bouche.
Je respire ta langue et goutte outrageusement
Le parfum d’un anis, diorissime élégance.
Tu me repousses, un peu, ne quittant pas mes yeux
Et je sens déjà au centre de mes jambes
Des routes de soleil par tes doigts attrapées.
Mon enfance est bien loin, pourtant sans lassitude,
Il me plait à venir, telle la jeune joueuse
Apprendre sur tes genoux le goût des premières heures.
Les yeux dans les yeux
Ce soir, je ne sais rien. Oui ! J’ai tout oublié
Des caresses sublimes, mais il me semble pourtant
Trouver dans ton lapis l’appel d’un mystère
Sur lequel le temps le plus vil ne pourra jamais rien.