1
Qu'il me baise des baisers de sa bouche, car son amour est meilleur que le vin;
Tes parfums ont une odeur suave, ton nom est une huile épandue
c'est pourquoi les jeunes filles t'aiment. Entraine-moi après toi; courons!
Le roi m'a fait entrer dans ses appartements; nous tressaillirons, nous nous réjouirons en toi:
nous célébrerons ton amour plus que le vin. Qu'on a raison de t'aimer!
---------------- L'Epouse.
Je suis noire mais belle, filles de Jérusalem ,
comme les tentes de Cédar, comme les pavillons de Salomon.
Ne prenez pas garde à mon teint noir, c'est le soleil qui m'a brûlée;
les fils de ma mère se sont irrités contre moi; ils m'ont mise à garder des vignes;
ma vigne, à moi, je ne l'ai pas gardée.?
Dis-moi, ô toi que mon coeur aime, où mènes-tu paître tes brebis, où les fais-tu reposer à midi,
pour que je ne sois pas comme une égarée, autour des troupeaux de tes compagnons.
---------------- Le Choeur.
Si tu ne le sais pas, ô la plus belle des femmes, sors sur les traces de ton troupeau,
et mène paître tes chevreaux près des huttes des bergers.
A ma cavale, quand elle est attelée aux chars de Pharaon, je te compare, ô mon amie.
Tes joues sont belles au milieu des colliers,
ton cou est beau au milieu des rangées de perles.
Nous te ferons des colliers d'or, pointillés d'argent.
---------------- l'épouse
Tandis que le roi était à son divan, mon nard a donné son parfum.
Mon bien-aimé est pour moi un sachet de myrrhe, qui repose entre mes seins.
Mon bien-aimé est pour moi une grappe de cypre, dans les vignes d'Engaddi:
---------------- l'époux
Oui, tu es belle, mon amie; oui, tu es belle! Tes yeux sont des yeux de colombe.
---------------- l'épouse
Oui, tu es beau, mon bien-aimé; oui, tu es charmant !
Notre lit est un lit de verdure.
---------------- l'époux
Les poutres de nos maisons sont des cèdres; nos lambris sont des cyprès.
2
---------------- l'épouse
Je suis le narcisse de Saron, le lis des vallées.
---------------- l'époux
Comme un lis au milieu des épines, telle est mon amie parmi les jeunes fllles
---------------- l'épouse
Comme un pommier au milieu des arbres de la forêt,
tel est mon bien-aimé parmi les jeunes hommes.
J'ai désiré m'asseoir à son ombre, et son fruit est doux à mon palais.
Il m'a fait entrer dans son cellier, et la bannière qu'il lève sur moi, c'est l'amour.
Soutenez-moi avec des gateaux de raisin,
fortifiez-moi avec des pommes, car je suis malade d'amour.
Que sa main gauche soutienne ma tête, et que sa droite me tienne embrassée.
---------------- L'EPOUX.
Je vous en conjure, filles de Jérusalem; par les gazelles et les biches des champs;
n'éveillez pas, ne réveillez pas la bien-aimée, avant qu'elle le veuille.
---------------- L'ÉPOUSE.
La voix de mon bien-aimé! Voici qu'il vient,
bondissant sur les montagnes, sautant sur les collines.
Mon bien-aimé est semblable à la gazelle, ou au faon des biches.
Le voici, il est derrière notre mur, regardant par la fenêtre, épiant par le treillis.
Mon bien-aimé a pris la parole, il m'a dit: " Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens!
Car voici que l'hiver est fini; la pluie a cessé, elle a disparu.
Les fleurs ont paru sur la terre, le temps des chants est arrivé;
la voix de la tourterelle s'est fait entendre dans nos campagnes;
le figuier pousse ses fruits naissants, la vigne en fleur donne son parfum.
Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens!
Ma colombe, qui te tiens dans la fente du rocher, dans l'abri des parois escarpées.
montre-moi ton visage, fais-moi entendre ta voix; car ta voix est douce, et ton visage charmant.
Prenez-nous les renards, les petits renards, qui ravagent les vignes, car nos vignes sont en fleur. "
Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui il fait paitre son troupeau parmi les lis.
Avant que vienne la fraicheur du jour, et que les ombres fuient, reviens!...
Sois semblable, mon bien-aimé, à la gazelle ou au faon des biches, 'sur les montagnes ravinées.
3
Sur ma couche, pendant la nuit, j'ai cherché celui que mon coeur aime;
je l'ai cherché et je ne l'ai point trouvé.
Levons-nous, me suis-je dit, parcourons la ville; les rues et les places,
cherchons celui que mon Coeur aime, " Je l'ai cherché et Je ne l'ai point trouvé.
Les gardes m'ont rencontrée, ceux qui font la ronde dans la ville:
" Avez-vous vu celui que mon coeur aime?''
A peine les avais-je dépassés, que j'ai trouvé celui que mon coeur aime.
Je l'ai saisi et je ne le lâcherai pas, jusqu'à ce que je l'aie introduit dans la maison de ma mère,
et dans la chambre de celle qui m'a donné le jour.
---------------- L'ÉPOUX.
Je vous en conjure, filles de Jérusalem, par les gazelles et les biches des champs,
n'éveillez pas, ne réveillez pas la bien-aimée, avant qu'elle le veuille.
---------------- LE CHOEUR.
Quelle est celle-ci qui monte du désert, comme une colonne de fumée,
exhalant la myrrhe et l'encens, tous les aromates des marchands?
Voici le palanquin de Salomon; autour de lui, soixante braves, d'entre les vaillants d'Israël;
tous sont armés de l'épée, exercés au combat;
chacun porte son épée sur sa hanche, pour écarter les alarmes de la nuit.
Le roi Salomon s'est fait une litière des bois du Liban.
Il en a fait les colonnes d'argent, le dossier d'or, le siège de pourpre;
au milieu est une broderie, oeuvre d'amour des filles de Jérusalem.
Sortez, filles de Sion, et voyez le roi Salomon;
avec la couronne dont sa mère l'a couronné, le jour de ses épousailles,
le jour de la joie de son coeur.
4
---------------- L'ÉPOUX.
Oui, tu es belle, mon amie; oui, tu es belle
Tes yeux sont des yeux de colombes derrière ton voile;
tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres,
suspendues aux ftancs de la montagne de Galaad.
Tes dents sont comme un troupeau de brebis tondues; qui remontent du lavoir;
chacune porte deux jumeaux, et parmi elles il n'est pas de stérile.
Tes lèvres sont comme un fil de pourpre, et ta bouche est charmante;
ta joue est comme une moitié de grenade, derrière ton voile.
Ton cou est comme la tour de David, bâtie pour servir d'arsenal;
mille boucliers y sont suspendus, tous les boucliers des braves.
Tes deux seins sont comme deux faons, jumeaux d'une gazelle, qui paissent au milieu des lis.
Avant que vienne la fraicheur du jour, et que les ombres fuient,
j'irai à la montagne de la myrrhe, et à la colline de l'encens.
Tu es toute belle, mon amie, et il n'y a pas de tache en toi!
Avec moi, viens du Liban, ma fiancée, viens avec moi du Liban!
Regarde du sommet de l'Amana, du sommet du Sanir et de l'Hermon,
des tanières des lions, des montagnes des léopards.
Tu m'as ravi le coeur, ma soeur fiancée
tu m'as ravi le coeur par un seul de tes regards, par une seule des perles de ton collier.
Que ton amour a de charme, ma soeur fiancée!
Combien ton amour est meilleur que le vin, et l'odeur de tes parfums, que tous les aromates!
Tes lèvres distillent le miel, ma fiancée, le miel et le lait sont sous ta langue,
et l'odeur de tes vêtements est comme l'odeur du Liban.
C'est un jardin fermé que ma soeur fiancée, une source fermée, une fontaine scellée.
Tes pousses sont un bosquet de grenadiers, avec les fruits les plus exquis; le cypre avec le nard,
le nard et le safran, la canelle et le cinnamome, avec tous les arbres à encens,
la myrrhe et l'aloés, avec tous les meilleurs baumiers.
Source de jardins, puits d'eaux vives, ruisseau qui coule du Liban.
---------------- L'ÉPOUSE.
Levez-vous aquilons.Venez autans! Soufflez sur mon jardin, et que ses baumiers exsudent!
Que mon bien-aimé entre dans son jardin, et qu'il mange de ses beaux fruits!