Laure :
« La danse, les regards, l’alcool, m’ont bien tourné la tête »,
pensais-je, sans me douter un instant,
que me penchant de fleur en fleur
pour y respirer leurs parfums,
je leur faisais perdre totalement la leur.
courant, relevant ma robe, chantonnant,
entourant de mes bras le tronc des arbres,
tour à tour étonnée, attentive, rêveuse
je les aurais presque oubliés,
mes compères !
Mais quatre yeux lubriques et deux sexes en érection
me suivaient pas à pas, savourant le plus bel effet
de ce que je leur offrais :
j’ai retroussé ma robe pour échapper aux épines,
des doigts caressent nonchalamment mes cuisses,
mon décolleté offre un butin et des trésors incroyables !
Et c’est à ce moment précis aussi
que je sens sur ma nuque un baiser,
celui de mon aimé,
et remontant le long de mon mollet
une main que je reconnais,
celle qui sur la piste de danse m’a enlacé la taille
et tremble maintenant imperceptiblement,
progressant, remontant,
touchant ma petite culotte mouillée
de ma course de sauvageonne
et de l’enivrement accru de l’ivresse
de mes sens en émoi…
Do :
« Je te veux pour nous, allongée sur la mousse,
non rebelle à notre plaisir Ô ma poétesse sublime »
sont les mots que je murmure
à l’oreille de notre tentatrice
dont je suis fou d’amour !
« Fière amazone, sois notre fleur,
laisse nous bourdonner, lécher
ces petites lèvres qui palpitent,
cette humidité, s’appelle désir »
Plus envoûtante que la lune
qui dans le ciel se lève
ma Laure accueille la main de l’indiscret
et dans un profond baiser sa langue s’enfonce,
me captive, me force à me taire.
La robe de Laure est tombée à terre,
découvrant ses dessous et son corps presque nu.
Cyr :
A l’envol de sa robe Mes yeux découvrent
Ce que mes mains voyaient :
Cuisses galbés, fesses, Rondes promesses,
- Ouverte forteresse !
Forteresse, car encore la couvrent
Des dessous affriolants… et je me plais
A deviner ce qu’à mon regard elle y dérobe…
Ouverte, car là, cambrée, cul tendu
Jetant aux orties toute vertu
Désirant, en elle, nos verges charnues !
A sa bouche affamée, Do, langue pompée,
N’a mot à dire
Mais ne saurait maudire
Les seins gorgés soleil
De Laure
Déesse d’or
- Seins massifs, pures merveilles
Que ses mains palpent avec adresse…
Et moi, d’un élan de bois sauvage
J’éructe de désir à la croupe offerte
Qui ondule au vent, invitant mon vit à la fête !
Alors, d’un coup, sec, j’arrache avec rage
Sa culotte de dentelle, tissu trouble-fête,
Pour presser dans sa raie ô humide
Ma colonne de chair avide…
D’un réflexe d’une ardeur naturelle
Laure pousse un râle, long soupir…
Do, libéré de sa bouche saphir,
Dresse à ses yeux son pieu rebelle
Qu’elle engouffre en sa gorge profonde !
Prise au souffle, remplie de cette lance,
On entend
Pourtant
Qu’elle supplie
Et crie
En silence :
« Oh oui ! je veux qu’on me sonde ! »
Laure :
« Oh oui ! Je veux me donner à vous
comme la nuit se donne au jour
et le jour à la nuit ! »
Non plus silencieuse
mais à voix débridée,
subjuguée par un maléfice,
alliant dans un désordre
les mots les plus inhabituels,
les plus crus,
à un romantisme outré
je me sens tout à coup devenir
actrice du hard,
héroïne de Shakespeare,
Je me jette autant sur les mots
que sur vos sexes, ma langue
lèche, enveloppe la verge de Do
qui frémit, gonfle, durcit, bataille sa place
entre vers, phrases qui semblent mettre
cette queue en émoi et en jouissance tant
elle revient, frappe, glisse, s’engouffre,
« Je tombe en pâmoison ! »
leur dis-je, mais il n’en est rien !
cela n’est qu’une phrase de comédienne,
qui s’ajoute à mes paroles de diablesse !
Pour me punir de ce flot de paroles
mensongères , séductrices,
Cyr m’a prise au mot !
Il m’a fait ployer, il m’a fait courber,
Je suis à quatre pattes,
son gland a enflammé mes sens,
il me tient comme on tient un animal
quand on ne veut pas qu’il s’échappe,
sa main qui jusqu’à présent s’était faite
caressante devient dure, implacable !
Son désir est trop fort,
mon jeu a été trop loin,
Do est son acolyte,
d’accord avec lui pour me soumettre;
Alors parce que Do le veut,
parce que Cyr le veut,
je me cambre, écarte mes fesses,
le pieu de Do, enfoncé dans ma bouche
m’interdit cette fois-ci toute parole et,
embrasée du rut puissant de Cyr,
je subis la honte et le bonheur
tout à la fois, mouillant à l’extrême,
de ces deux sexes qui triomphent
tandis qu’une légère pluie se mêle
à notre sueur et aux larmes
qui coulent de mes yeux orgueilleux.
Les larmes de Laure sont faites d’orgueil mais bien de volupté,
ses baisers nous en disent long quémandant à nouveau
nos vits et nos faveurs !
La pluie n’empêche en rien nos ébats,
car un grand chêne nous accueille;
Sous ses branches et sous ses feuilles,
Laure est chaude, très chaude et
le soleil qui perce à nouveau et pose
ses rayons sur son corps merveilleux
n’y est pas pour grand chose !
Laure nous a demandé de l’attacher,
voyant là le plaisir d’être tout à nous,
sans pouvoir se cabrer !
Ainsi mon aimée est faite ; de ses contradictions,
de ses rebellions, j’en suis totalement épris !
Face à nous, dos contre écorce,
les jambes écartées,
les seins magnifiques et tendus,
c’est une Reine ! Et nous ses serviteurs !
Situation trompeuse, rôles inversés !
Les liens qui l’attachent
font aussi de nous ses esclaves !
Je suis à genoux devant elle, ma langue dans sa chatte,
savourant son plaisir, mes doigts l’entrouvrent,
la caressent, la pénètrent,
Laure, de ses talons rouges, froissent les feuilles à terre,
aux crissements des herbes se mêlent ses gémissements sensuels,
je bande trop pour ne pas satisfaire ce qu’elle attend ;
Sa chatte est brûlante, je la calme, mais je me retire
pour la faire languir encore, encore …
Cyr pétrit les seins de Laure dont les pointes,
durcies par le désir et pleines d’avidité,
reçoivent tour à tour nos bouches, nos lèvres, nos mains,
Je viens d’embrasser Laure amoureusement ;
Cyr, a pris ma place, agenouillé à son tour devant elle ;
Nous goûtons au même fruit, nous nous gorgeons de ce suc
sans étancher notre soif.
Pour qu’elle s’abandonne, pour qu’elle crie son désir,
pour qu’elle se plie encore plus à notre jeu,
je lui bande les yeux.
Laure a mordu ma lèvre, affamée de nos sexes
qui la torturent dans le manque.
Cyr, tout comme moi, attise les braises,
mais n’y tenant plus lui-même enfonce son pieu
dans la chaleur du con de ma voluptueuse amoureuse
qui sait si bien enserrer nos instruments virils
et nous faire crier et gémir à notre tour de plaisir.
Ah ! Je bande et lustre de Laure les cuisses écartées
Tandis que Do branle à l’avenant ses seins époumonés
Ah ! Laure chauffe et rougit de plaisir
A ce que ses amants lui font subir !
Je suggère à Do de la détacher
Du chêne centenaire
Pour prendre la belle de concert
A cette idée, il ne se fait pas prier…
Do s’allonge et dresse sa verge mâle
Laure sur lui l’anus s’empale
Et, seins, cuisses offerts,
Renversée en arrière,
Je la couvre de ma chair
Laure est entre nous, transcendantale !
Ca bouge, ca remue de tous les côtés
Laure exulte doublement perforée
Soudain éclate un orage d’été
La pluie ruisselle sur nos corps
Eau de plaisir où dans d’ultimes efforts
Do et Cyr mêlent sueur et sperme aux salives de Laure.
Ciel noir
Il se fait tard
Le soleil décline
Et aussi nos pines…
Au petit bois d’amour
Deux troubadours
Ont châtié Dame velours
Jusqu’à la fin du jour
Il est temps de rentrer
Nous avons si bien festoyer !