Les voilà seuls, sur cette plage déserte :
Pourquoi cet air pensif, pourquoi cet œil distrait ?
Pourquoi toujours trembler et pâlir d'épouvante ?
le hasard les rassemble ; Que vont-ils dire ensemble ?
Sentir le bruit léger de sa robe froissée,
Dans les plis de satin sa jambe entrelacée,
Lui donner d'un regard l'heure du lendemain,
Et, dans ce tourbillon qui roule et qui l'emporte.
Lui dire… ou seulement debout, près de la porte,
En passant lui serrer la main !
Cependant, pas à pas, la vieillesse est venue
Troubler son cœur flétri d'une crainte inconnue.
Le prestige enivrant s'est enfin dissipé :
Il faut quitter l'amour, l'amour et son ivresse ;
Il faut se trouver seule et subir la tendresse
De cet homme qu'elle a trompé.