La louve folle du Bois Perdu (Guillemette de Grissac) ()
J'aime les hommes, tous les hommes, sans retenue,
j'aime les hommes et je les prends, violemment,
Je les attrape au grain de ma peau élastique,
je les piège aux lacs de mes cheveux roux,
je les roule, je les domestique.
J'aime quand leurs mains s'aimantent à mes seins,
quand leurs lèvres s'abreuvent à l'ocre brun de mes tétons.
Une femelle vit en moi, comme une louve tapie.
J'aime quand l'homme se penche sur la mamelle,
enfant sauvage d'une louve en rut,
et quand sa main trouve l'autre toison, où mousse mon désir.
La voix qui hurle à la lune, c'est la mienne.
Cet homme-là, ensuite, ne sera plus qu'un chien,
immobile à mes pieds, rassasié, recru de fatigue,
grognant doucement au sein de rêves néolithiques.