Si tu viens, je prendrai tes lèvres dès la porte,
Nous irons sans parler dans l'ombre et les coussins,
Tu my feras tomber, longue comme une morte,
Et, passionnément, tu chercheras mes seins.
A travers mon bouquet de corsage, ta bouche
Prendra leur pointe nue et rose entre deux fleurs,
Et m'écoutant gémir du baiser qui les touche,
Tu me désireras, jusqu'aux pleurs, jusqu'aux pleurs !
Tes lèvres sur mon sein, je veux que ta main droite
Fasse vibrer mon corps - instrument sans défaut -
Que tout l'art de l'Amour inspiré de Sapho
Exalte cette chair sensible intime et moite.
Mais quand le subtil et délicieux plaisir
Me cambrera, livrée, éperdument ouverte,
Puissé-je retenir l'élan fou du désir
Qui crispera tes doigts contre mon col inerte !