Le soir tombe, tu viens de te retirer de moi je me sens vidée, attrapée jusqu’à l’âme.
Entre mes jambes je sens tout l'humide de notre feu Dans mon corps, cette sensation de puissance
et ta semence qui m'envahit, et coule le long de mes cuisses
Dans mes yeux des images racontent La nuit nous boit comme la terre apres l'orage
Et tout ce parfum s'exhalant, c'est l'haleine sage de la paix qui chante
la douceur d'aimer, d'être aimé, et d'en jouir
J'ai l'été dans les reins. J'ai dans mes seins gonflés les parfums de la terre
J'ai ouvert mes jambes à ta semence et dans mon ventre bleu j'ai la mère des étoiles.
Je laisse mes cheveux verser la pesante mollesse De leurs ondes sur nos baisers silencieux.
Nous sommes las, autant l'un que l'autre. Voluptueusement berçons notre faiblesse
Dans l'océan du soir morne et délicieux. Lente extase, houleux sommeil exempt de songe,
Se fondre et se confondre, n'être qu'un, bien qu'étant deux. Se perdre dans l'espace immense,
oiseaux légers au gré du vent. Perdre doucement connaissance,
naître à nous-mêmes en même temps.
Enflammée jusqu'au cœur, tu m'as essoufflée,
et nos yeux sont heureux.