Qu’elle est superbe en son désordre quand elle tombe, les seins nus,
Qu’on la voit, béante, se tordre dans un baiser de rage,
et mordre en criant des mots inconnus ! (Alfred de Musset, 1829)
Ô Spasmes, mélange du diable avec l'Ange
Sous le même linge où battent leurs coeurs
s'exalte un échange de vives liqueurs. (Paul Valery)
De ton corps farineux où pompe l'huile acajou des rouages précieux de tes yeux à marées
de ton sexe à crocus de ton corps de ton sexe serpents nocturnes de fleuves et de cases
de ton sexe de sabre de général de l'horlogerie astronomique de ton sexe à venin
de ton corps de mil de miel de pilon de pileuse d'Attila (Aimé Césaire)
Pour un souffle qui devient tempête, Le corps comme un champ labouré, la peau,
attendent la semence des caresses. Une étendue douce et dorée.
C'est un moment fort où se reveille l'eau qui dort Un moment clair où je me confonds a ta chair
C'est le feu et la soie C'est le vent qui court sous la peau
Et c'est t'apprendre avec les doigts qui me rend tout chose
C'est comme un mal en moi qui m'effraie qui me tord
Sens m'encore et fais moi perdre pied Dans ces eaux troubles fais-moi plonger
Me garder en toi le souffle court figer la pose Les yeux noyés comme deux mutants sous hypnose
C'est comme un mal en toi qui te pèse et te mord
Baise m'encore et fais-moi tournoyer Dans ces eaux sombres fais-moi plonger
C'est se taire et fuir s'offrir à temps Partir avant de découvrir
D'autres poisons dans d'autres villes Et en finir de ces voyages immobiles. (Etienne Daho)
Ils balancent leur tête colorée de lumière solaire, Ils ondulent doucement,
les épis de blé, se plient avec grâce sous la tendresse du vent.
Ils se frôlent, se cajolent, se pressent, se compressent, s’appréhendent, se prennent, se possèdent…
Ils se font l’amour sous la brûlante morsure Du soleil de l’été. (Louise Gabriel)
Aimons, foutons, ce sont plaisirs qu’il ne faut pas que l’on sépare ;
La jouissance et les désirs sont ce que l’âme a de plus rare.
D’un vit, d’un con et de deux cœurs, naît un accord plein de douceurs,
Que les dévots blâment sans cause. Amaryllis, pensez-y bien :
Aimer sans foutre est peu de chose, foutre sans aimer ce n’est rien. (Jean de La Fontaine)
Par l'aqueduc de sang, mon corps dans ton corps source de nuit
ma langue de soleil dans ta forêt, ton corps qui pétrit blé rouge, moi
Par l'aqueduc d'os, moi eau, moi nuit moi forêt qui avance,
moi langue, moi corps moi os de soleil
Par l'aqueduc de nuit, source de corps toi nuit du blé, toi forêt dans le soleil
toi eau qui attend, toi qui pétris les os
Par l'aqueduc de soleil, ma nuit dans ta nuit mon soleil dans ton soleil
toi qui pétris mon blé, ta forêt dans ma langue
Par l'aqueduc du corps l'eau dans la nuit ton corps dans mon corps
Source d'os. Source de soleils (Octavio Paz)
Un souffle, un gémissement, un frisson, un soupir, Une plainte étouffée,
de légers tremblements et puis, un presque cri.
Je te sens trembler et tu m'entends gémir.
Et ce plaisir qui monte, qui dure et s'éternise,
et ces frémissements qui n'en finissent pas.
...
Je viens enfin plonger de toute ma puissance dans ton corps qui bat comme un cœur affolé...
Je me soulève un peu pour mieux venir me perdre au plus profond de toi,
dans une symphonie de plaintes et de soupirs
nous entamons une danse lascive ou effrénée Où commence ton corps, où se finit le mien?
on ne peut le dire, ne devenant qu'un seul au cœur de ce délire
Une ultime envolée, nous touchons aux étoiles, j'étouffe tes sanglots, tu avale mes cris,
nous bloquons dans nos gorges d'agonisantes plaintes
et, nos corps agités par de violents frissons, nous mourons foudroyés au sein du firmament...
Et nous restons ainsi, confondus, emmêlés, collés, anéantis, du dernier de nos souffles
au plus petit frisson, accrochés l'un à l'autre jusqu'à l'apaisement.
Yourie
Nos deux corps mélangés se mettent à vibrer au son de nos soupirs,
et les murs de la chambre, témoins de ces ébats s'en trouvent empourprés,
reflétant la bougie et ses chauds rayons d'ambre
Puis sur ma langue coule, échappée du foyer ardent qui nait en toi,
cette vague qui roule jusqu'au fond de ma gorge, dont j'aime à festoyer
lorsqu'en petits sursauts ton corps sous moi s'écroule
Et tu m'aspires fort et je laisse jaillir une chaude liqueur, le fruit de mon orgasme;
Sous tes baisers brûlants je me sens défaillir sur ton corps agité de quelques derniers spasmes
Djoe L'indien
Comme une lame de fond amenant la vague ... Je sens petit à petit monter une rivière.
Au plus profond de ton corps, je t'inonde de moi
comme la lave crachée d'un volcan déchaîné… Les salves se succèdent irradiant nos sens.
j'étouffe tes sanglots, tu avale mes cris, nous bloquons dans nos gorges d'agonisantes plaintes
et, nos corps agités par de violents frissons, nous mourons foudroyés au sein du firmament...
tu t'effondres et laisse ton corps mollement glisser entre mes mains.
Et nous restons ainsi, confondus, emmêlés, collés, anéantis, du dernier de nos souffles
au plus petit frisson, accrochés l'un à l'autre jusqu'à l'apaisement.
Je murmure ton nom, tu murmures le mien… nous nous aimons !
Je ne l'entendais pas, tant je la regardais Par sa robe entr'ouverte, au loin je me perdais,
Devinant les dessous et brûlé d'ardeurs folles : Elle se débattait, mais je trouvai ses lèvres !
Ce fut un baiser long comme une éternité Qui tendit nos deux corps dans l'immobilité
Elle se renversa, râlant sous ma caresse ; Sa poitrine oppressée et dure de tendresse
Haletait fortement avec de longs sanglots. Sa joie était brûlante et ses yeux demi-clos ;
Et nos bouches, et nos sens, nos soupirs se mêlèrent Puis, dans la nuit tranquille où la campagne dort,
Un cri d'amour monta, si terrible et si fort Que des oiseaux dans l'ombre effarés s'envolèrent
Ainsi que deux forçats rivés aux mêmes fers Un lien nous tenait, l'affinité des chairs.
Guy de Maupassant (1850 - 1893),
Les deux corps enlacés sont fondus l'un dans l'autre. Ils se serrent, ils se tordent, ils bondissent.
Les chairs en feu frottent les chairs, s'électrisent. Les veines se gonflent.
Les langues acérées cherchent une morsure entre les dents serrées,
des nerfs tendus et fous, des muscles contractés, des élans furieux, des bonds de volupté...
Plus fort ! Plus vite ! Enfin, c'est la suprême étreinte, le frison convulsif....
Alanguie, éteinte, elle se pâme en un soupir et fléchit sur ses reins !
Ses yeux cherchent le ciel ; son coeur bat sous ses seins.
Son beau corps souple, frêle, et blanc comme la neige, s'arrondit, s'abandonne au bras qui la protège.
Lui, heureux et las, se couche à son côté. Puis tous deux, lourds, le sein doucement agité
comme s'ils écoutaient de tendres harmonies, rêvent, dans la langueur des voluptés finies.
Edmond Haraucourt
Ton écrin si précieux si souple et vigoureux, tel un poulpe m’enserre, se détend, se resserre.
Mon sexe dans le tien, nous sommes à l’unisson de ce rythme sauvage qui nous cause ravage.
Tes doux cris de supplique pour mieux que je te lisse, mes tendres gémissements et ma verge qui se tend.
Je ne suis plus qu’un phalle qui violemment t’empale et boute dans ton trou, où tu me tords le cou.
Les vagues du désir s’en viennent me saisir, avivant durement comme poutre ma folle envie de foutre.
Et puis nous défaillons, ensemble nous jouissons du con et de la pine : doux cocktail de sperme et de cyprine.
Jean-Claude
Viens ! Viens vite, je t'en prie. Tu es là, Je te sens, Laisses-toi aller en moi, laisses-moi te recevoir.
Accélère ta course au plus profond de moi, Et maintenant, lache-toi ! Et jouissons ensemble !
Rechauffe mon corps de ta semence chaude,
Je reçois ton désir. Je sens ta chaleur dans mon intimité.
J’aime quand le contrôle t'échappe !
Essouffle-moi ! Respire fort … Ne sois pas si sage…c'est si suave, Sois le maître de nos jeux,
Glisse en moi, mords moi, mange moi, fesse moi. Baise moi, profondément, gicle ton foutre en moi
Tue moi de toi, Noie moi, inonde moi de ta sève.
Mon corps tremble, il te réclame, ne le vois-tu pas ? Lâche toi ! Maintenant !
Tu as bramé et j'ai vibré, ta chaleur dans mon ventre,
ta semence qui s'éjectait en moi, et ce fut bon, oui, si bon
Je sens, tout au fond, ta chair qui me presse.Rythme bien ton ardente caresse Au gré de mon balancement
Ô mon âme ... Lentement, Prolongeons l'instant d'ivresse.
Viens ... Là... Doucement... Lentement ... Là ... plus vite ! Plus longtemps !
Je fonds ! ... Attends ! Oui ! ... Je t'adore... Va ! Maintenant ! va ! va ! Encore ! Ha!
Edmond Haraucourt
Tu t'enfonces en moi, me pénètres, me combles, le plaisir monte en vagues, mon ventre est en feu.
Tu te retires, laissant le vide. Je me debats, tu me reprends. completement, passionnement.
Ton corps colle au mien tu me penetres de nouveau, totalement, tu m'investis, brutalement, sans concession,
tu me finis. Je jouis. Enflammee jusqu'au coeur, tu m'as essoufflee, et nos yeux sont heureux.
Tu me caresses le ventre, je ploie, je dérive... Tu me saisis, Je suis exsangue, écartelée, Je ne bouge pas, je tremble.
Ton sexe raide bat la mesure de mon cœur affolé, Tu t'avances et tu glisses en moi. Ta langue me parcourt, m'inonde.
tu t'introduis en moi, tu viens au fond de moi. Nous bougeons, lentement.
Mon muscle se contracte, tu gémis doucement. Des vagues de chaleur envahissent mon ventre.
Tout bascule. Je crie, mon corps est en branle. Je m'ouvre tout entière pour toi.
Et tu viens. Ta jouissance est à moi.
Abandonne toi aux caresses de mes lèvres expertes. Cède à la volupté, sans chercher à te contrôler.
Offre toi, Offre moi ta liqueur douce amère, qu‘elle jaillisse et coule le long de mes lèvres.
Onction bénie, abreuve moi de ton liquide. Lâche toi ! Jouis en moi ! Maintenant !
Arianne
Ton souffle devient brûlant, Sens mon corps contre toi. Sens mes seins qui s'étalent sur ton torse
Laisse moi, avec mes yeux, te déshabiller, je sens la douceur indécente de tes mains.
je veux t’appartenir, sentir la saveur de tes doigts, te sentir palper les rondeurs de mes fesses, admirer le vacillement de tes yeux,
Perçois ma chaleur, mon odeur. Je sens ta vigueur ! Il durcit ! ... et s'allonge ! Tu bandes comme un Seigneur !
Je sens en moi la raideur de ta queue, je la sens grossir au sein de mes muqueuses
J'ai envie, là, tout de suite, de me faire posséder, de me faire envahir. Oh Oui ! Comme ça ! ... Oh C'est bon !
Vas-y ! fais moi jouir ! OUI !J'adore ton abandon lorsque tu jouis en moi
Tu m'as envahie de ton sperme chaud ! J’ai aimé t’emmener avec moi dans mon jardin secret
Louise Gabriel
Il glissa sous la femme une main caressante...Eve bondit, l'oeil clos, la croupe frémissante,
Les seins tendus, les poings crispés dans ses cheveux. Tout son être frémit d'un long frisson nerveux,
Et le soupir mourut entre ses dents serrées. "Encore !"
Elle entr'ouvrit des deux cuisses cambrées, Et le premier puceau vint tomber dans ses bras !
"Encore ! Cherche encore ! Oui. Tant que tu voudras."
Comme il croisait ses mains sous deux épaules blanches Adam sentit deux pieds se croiser sur ses hanches.
Leurs membres innocents s'enlaçaient, s'emmêlaient. S'ils avaient pu savoir, au moins, ce qu'ils voulaient !
Alors, presque sans le comprendre, Tous deux en même temps, d'une voix faible et tendre, Murmurèrent :
"Je t'aime". Et le premier baiser Vint, en papillonnant, en riant, se poser Et chanter doucement sur leurs lèvres unies.
Dieu, pour les ignorants, créa deux bons génies : L'Instinct et le Hasard.
Or, au bout d'un instant, Eve avait deviné ce qui l'intriguait tant.
Avez-vous jamais vu le serpent que l'on chasse ? De droite à gauche, errant, affolé, tête basse,
En avant, en arrière, il va sans savoir où. Il s'élance ; il recule ; il cherche ; il veut un trou,
Un asile où cacher sa fureur écumante. Il cherche : il ne voit rien, et son angoisse augmente.
Mais, lorsqu'il aperçoit l'abri qu'il a rêvé, Il entre et ne sort plus. - Adam avait trouvé !
Un cri, puis des soupirs : l'homme a compris la femme.
Les deux corps enlacés semblaient n'avoir qu'une âme. Ils se serraient, ils se tordaient, ils bondissaient.
Les chairs en feu frottaient les chairs, s'électrisaient. Les veines se gonflaient. Les langues acérées
Cherchaient une morsure entre les dents serées, Des nerfs tendus et fous, des muscles contractés,
Des élans furieux, des bonds de voluptés... Plus fort ! Plus vite ! Enfin, c'est la suprême étreinte,
Le frisson convulsif...
Eve, alanguie, éteinte, Se pâme en un soupir et fléchit sur ses reins ;Ses yeux cherchent le ciel ;
son coeur bat sous ses seins. Son beau corps souple, frêle, et blanc comme la neige,
S'arrondit, s'abandonne au bras qui la protège. Adam, heureux et las, se couche à son côté.
Puis, tous deux, lourds, le sein doucement agité Comme s'ils écoutaient de tendres harmonies,
Rêvent, dans la langueur des voluptés finies.
Mais Eve : "Dieu, vois-tu, ne fait rien sans raison, Dieu fait bien ce qu'il fait... Viens là ! Recommençons..."
Edmond Haraucourt