Ô miroir, vous m'êtes témoin Vous qui redites toute chose
Qu'étant belle je n'ai besoin Que d'un soupçon de poudre rose.
Belle sans fard, dans ce coin d'or, Toutefois niche un peu de rose
Pour la vive métamorphose D'un teint du soir quand il s'endort.
Et la rose de ma joue Parfois puise au poudrier,
Ma plume aussi bien se joue A plonger dans l'encrier.
Pour belle que je me sente, Avec un rien de couleur
Une lèvre incandescente Lestement me fera fleur.
Ce trésor très familier Tient la poudre de framboise
Dont parfois quelque voilier Le visage se pavoise.