Je déshabille leurs seins : Mes caresses, par essaims,
S'abattent sur les coussins De leurs poitrines ;
Je me vautre sur leurs flancs, Ivre des parfums troublants
Qui montent des ventres blancs A mes narines.
Vous aussi. Nymphes, splendeurs
Que pour mes fauves ardeurs
L'art du pinceau sans pudeurs A dévêtues :
Vos formes, obstinément, Me tirent comme un aimant ;
J'ai de longs regards d'amant Pour les statues.
Doux, je promène ma main Aux rondeurs du marbre humain,
Et j'y cherche le chemin Où vous mes lèvres. Ma langue en fouille les plis ;
Et sur les torses polis, Buvant les divins oublis, J'endors mes fièvres.
- Ainsi, toujours tourmenté Par des soifs de volupté,
J'emplis de lubricité Mes vers eux-mêmes ;
Et quand mes nerfs sont lassés, Quand ma bête crie : assez,
J'onanise mes pensés Dans mes poèmes !