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dimanche 24 novembre 2024 - 18h33rech / rep
-mond-01-assise-enjolras (Delphin) -_La_Toilette_02

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(taille reelle)
Marthe et Paul ()
Marthe était une violoniste de renom et elle avait déjà soixante-cinq ans quand on la sollicita pour accompagner un groupe de musiciens dans ses déplacements en Belgique et à l’étranger. Avec ses yeux d’un bleu intense et ses cheveux bouclés, courts et blancs, elle charmait tout le monde. Elle ne s’habillait que de noir et de blanc. Du velours en hiver et de la soie en été. Paul, le saxophoniste, en tomba amoureux dès le deuxième concert
. Marthe n’était pas seulement élégante, elle était aussi très sensuelle dans sa façon de parler, de bouger, de regarder l’autre dans les yeux. Jusqu’à présent, elle avait reçu Paul en déshabillé de satin noir, leurs caresses avaient été tendres et enveloppantes, mais elle espérait davantage de leurs rencontres. Elle se sentait pleine de gourmandise pour Paul et souhaitait le voir devenir plus audacieux. Elle craignait qu’il la ménageât comme si, étant menue, elle avait des os de verre.
Elle rêva de sous-vêtements ajustés qui mettraient ses formes en valeur.
Quand elle entra dans un commerce de lingerie, elle eut beaucoup de mal à se faire comprendre. Dès qu’elles la virent, les vendeuses sortirent de leurs tiroirs les habituels dessous réservés aux personnes d’un certain âge, soutiens à balconnets fermés, culottes serrées à la taille, corsets immondes faisant boudiner la peau, le tout dans des tons fades ou couleur chair. Elle n’osa afficher clairement ses goûts et sortit vexée. Marthe essaya plusieurs ensembles et arrêta son choix sur un des plus sobres, d’un mauve soutenu qui contrastait sans violence avec la blancheur de sa peau. « Il aime les couleurs sombres », pensa-t-elle. Le jour où Paul devait venir, elle enfila ses nouveaux dessous et y ajouta des bas noirs légèrement ajourés. La porte d’entrée de l’appartement était entrouverte, car Marthe attendait toujours son amant au lit. On sonna, ce qui l’étonna, mais ne la fit pas se lever.
- Entre mon doux chéri, je t’attends.
Paul se déshabilla rapidement et se glissa tout contre elle. Il sentit contre sa peau la soie des sous-vêtements. Soulevant délicatement le drap, il vit combien, malgré son âge, son amante était belle et désirable dans ces presque-rien qui la couvraient à peine. Il l’embrassa sur le visage, sur la bouche puis descendit tout le long de son corps avec des baisers doux et aériens. Elle ronronna et remua son corps avec beaucoup de langueur. Il leva les yeux vers elle. Son regard insistant et malicieux le confondit.
- Marthe, j’ai hâte de venir en toi, tu me fais perdre la tête.
Il la pénétra avec un vif plaisir. Elle aima le sentir vibrer en elle, s’émut d’être encore si réceptive. Les notes qu’elle chanta exprimèrent tout son bonheur. Chaque semaine, il revint prendre le corps de cette femme dont la tendre passion et l’absence de gêne autorisaient tous les gestes de l’amour. Jamais Paul ne s’était senti autant aimé, autant désirant et désiré que dans cette rencontre singulière.
Marthe avait une connaissance du sexe masculin qui le subjugua. Aucune femme ne l’avait auparavant caressé ni aspiré de la sorte, elle pouvait lui donner du plaisir longuement avec ses mains enveloppantes ou sa bouche chaude. Elle le faisait s’approcher de l’extase jusqu’à ce que cela en devienne intolérable et qu’il la supplie de le laisser exploser. Il hurlait alors tant la décharge était longue et puissante. Repu, il se couchait dans ses bras et ils s’endormaient tous les deux, apaisés et heureux. Marthe prit congé du groupe quelques années plus tard, mais les amants continuèrent à se voir longtemps chez elle.