Cette femme du monde, Pâle et blonde,
Qu’on voit d’un pas pressé, L’œil baissé,
Filer sous les grands arbres Loin des marbres,
Héros, Amours, Bergers, Trop légers,
S’en va vers un coin sombre Voilé d’ombre,
Derrière les massifs De vieux ifs.
Sans manteau qui la drape Un Priape Lascif
dresse en ce lieu Son long pieu,
Que couronne d’acanthe La bacchante.
Par delà le nombril Son outil
Lui monte jusqu’au buste, Gros, robuste,
Par le chaud, par le froid, Toujours droit.
Sous l’acier qui paillette Sa voilette,
Le cachemire long Au talon,
Cette sainte Nitouche Qu’effarouche
Le moindre mot plaisant Non décent,
Chaque soir rend hommage À l’image
Que le gamin impur Trace au mur.
Sur le dieu de Lampsaque Elle braque
Son lorgnon et ses yeux Curieux,
Et d’un regard de chatte Délicate
Croque comme un oiseau Ce morceau.
Foin de ces dieux superbes, Mais imberbes,
Qui vous montrent un nu Si menu.
La plus chaste matrone, Dit Pétrone,
Toujours volontirs vit Un gros vit !