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vendredi 29 novembre 2024 - 00h44rech / rep
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17 2-macchabees 09
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Vers ce temps-là, Antiochus était honteusement revenu des contrées de la Perse.
Car, étant entré dans la ville nommée Persépolis, il avait tenté de piller le temple et d’opprimer la ville ; c’est pourquoi la multitude soulevée eut recours à la force des armes et il arriva qu’Antiochus, mis en fuite par les habitants du pays, fit une retraite humiliante.
Comme il était dans la région d’Ecbatane, il apprit ce qui était arrivé à Nicanor et à l’armée de Timothée.
Transporté de fureur, il pensait à venger sur les Juifs l’injure de ceux qui l’avaient forcé de fuir ; il commanda donc au conducteur de pousser son char sans s’arrêter, pour hâter le voyage. La vengeance du ciel le poursuivait, car il avait dit dans son orgueil : « Aussitôt arrivé à Jérusalem, je ferais de cette ville le tombeau des Juifs. »
Mais le Seigneur, Dieu d’Israël, qui voit toutes choses, le frappa d’une plaie incurable et horrible à voir : A peine eut-il proféré cette parole, qu’il fut saisi par une extrême douleur d’entrailles, avec de cruelles tortures à l’intérieur.
C’était justice, puisqu’il avait déchiré les entrailles des autres par des tourments nombreux et inouïs. Mais il ne rabattait rien de son arrogance ;
toujours rempli d’orgueil, il exhalait contre les Juifs le feu de sa colère et ordonnait de hâter la marche, quand soudain il tomba du char qui roulait avec fracas, et sa chute fut si violente que tous les membres de son corps en turent meurtris.
Lui qui tout à l’heure croyait commander aux flots de la mer, dans sa jactance surhumaine, lui qui s’imaginait peser dans la balance la hauteur des montagnes, ayant été précipité par terre, il était porté dans une litière, rendant manifeste aux yeux de tous la puissance de Dieu.
Du corps de l’impie sortaient des essaims de vers ; lui vivant, ses chairs se détachaient par lambeaux avec d’atroces douleurs, et l’odeur de pourriture qui s’en exhalait incommodait toute l’armée ;
et celui qui naguère semblait toucher aux astres du ciel, personne maintenant ne pouvait le porter, à cause de cette intolérable puanteur.
Alors, profondément blessé, il commença à revenir de ce grand orgueil et à se connaître lui-même, sous le fouet divin qui redoublait à chaque moment ses douleurs ;
et comme lui-même ne pouvait supporter son infection, il dit « Il est juste de se soumettre à Dieu et, simple mortel, ne pas s’égaler insolemment à la divinité. »
Mais ce scélérat priait le Souverain Maître qui ne devait plus avoir pitié de lui,
promettant de déclarer libre la ville sainte, vers laquelle il se hâtait pour l’égaler au sol et en faire le tombeau de ses habitants ;
de rendre semblables aux Athéniens tous les Juifs, qu’il ne jugeait pas dignes de la sépulture, les destinant, eux et leurs enfants, à servir de pâture aux oiseaux de proie et aux bêtes féroces ;
d’orner des plus belles offrandes le temple saint qu’il avait jadis dépouillé, de lui rendre et au delà tous ses ustensiles sacrés et de subvenir de ses propres revenus aux frais des sacrifices,
et en outre de devenir lui-même Juif, et de parcourir tous les lieux habités en y proclamant la puissance de Dieu.
Mais ses souffrances ne se calmèrent pas, car le juste jugement de Dieu était venu sur lui ; c’est alors que, voyant son état désespéré, il écrivit aux Juifs la lettre ci-dessous transcrite, ayant la forme d’une supplication, et conçue en ces termes :
« Aux Juifs, ses excellents citoyens, le roi et général Antiochus : Salut, santé et bonheur parfaits !
Si vous vous portez bien, ainsi que vos enfants, si vos affaires vont selon vos désirs, j’en rends à Dieu les plus grandes gloires, mettant mon espoir dans le ciel.
Pour moi, je suis étendu sur un lit, sans force, me rappelant avec amour les marques d’honneur et de bienveillance que j’ai reçues de vous. »A mon retour des contrées de la Perse, étant tombé dans une maladie cruelle, j’ai jugé nécessaire de m’occuper du bien-être de tous.
Ce n’est pas que je désespère de moi ; j’ai au contraire une grande confiance de guérir de cette maladie.
Mais considérant que mon père, quand il porta ses armes dans les hautes provinces, désigna son futur successeur,
afin que, en cas d’un malheur inattendu ou de bruits fâcheux, ceux du royaume, sachant à qui les affaires étaient remises, ne fussent pas troublés ;
songeant en outre que les monarques limitrophes et des princes voisins de mes États épient les circonstances et attendent ce qui arrivera, j’ai désigné pour roi mon fils Antiochus que, plus d’une fois, lorsque j’ai parcouru mes provinces supérieures, j’ai confié à la plupart d’entre vous en vous le recommandant, et je lui ai écrit la lettre transcrite ci-dessous.
Je vous demande donc et vous prie de vous souvenir de mes bienfaits, tant généraux que particuliers, et de conserver chacun la bienveillance que vous avez pour moi et pour mon fils.
Car je suis persuadé que, plein de douceur et d’humanité, il réalisera mes intentions et se montrera condescendant à votre égard. »
Ainsi ce meurtrier, ce blasphémateur en proie à d’horribles souffrances, comme il en avait fait endurer aux autres, mourut sur la terre étrangère, dans les montagnes, d’une mort misérable.
Philippe, son compagnon d’enfance, faisait transporter son corps ; mais craignant le jeune Antiochus, il se retira en Égypte, auprès de Ptolémée Philométor.