Deux anges, Damiel et Cassiel, glissent dans les rues de Berlin, observant la population animée, fournissant des rayons invisibles d'espoir aux personnes en détresse, mais n'interagissant jamais avec elles.
TELERAMA
Deux anges en pardessus contemplent Berlin. Ils demeurent invisibles aux humains. Mais ils voient et entendent tout. L'un d'eux tombe amoureux d'une trapéziste...
L'Allemagne était devenue pour Wenders une terre d'anxiété. Il s'en était évadé pour tenter de se reconstruire une cellule intime. En vain. C'est en poète qu'il revenait au pays. En fils bienveillant. Pour dépeindre le vrai visage de cette Allemagne déchirée, transformée en no man's land. C'est avec innocence qu'il filme terrains vagues, avenues glaciales et bunkers éventrés. Avec infiniment d'affection, il explore les ruines douloureuses de sa terre natale. Les mouvements, planants, sensuels, aériens de sa caméra sont parmi les plus beaux qu'on ait vus.
C'est un film sur l'enfance, la mémoire, le malheur et l'espoir. Prix de la mise en scène à Cannes en 1987, Les Ailes du désir est aussi un film sur le cinéma, l'art de contempler sans manipuler, l'envie de voir la vie en couleurs. Et sur l'amour : Wenders, qui avait disserté sur l'impossibilité de vivre à l'infini avec une femme, y célébrait son bonheur avec l'interprète du rôle de la trapéziste, Solveig Dommartin, décédée en 2007.