Le rôle de Lully semble avoir été décisif dans l'histoire du Grand Motet. Son "Miserere" (1664) ayant trouvé grâce aux yeux de Louis XIV, cette forme musicale devint à la mode. Henry Schneider considère que le Grand Motet fut alors une forme d'expression de l'absolutisme royal. La publication des motets de Lully, Robert et Du Mont, en 1684, joua un rôle important pour l'avenir.
L'âge d'or du Grand Motet français s'étendit de 1663 à 1792, avec des artistes tels que De Lalande, Charpentier, Clérambault, Campra, Desmarets, Mondonville ou Rameau. Au cours du XVIIIème siècle, le Grand Motet évolua sous les influences italienne (4 parties) et allemande (fugues).
Dans ses Grands Motets, Lully suivit la tradition ancienne introduite en France par Nicolas Formé vers 1610 environ. Le grand choeur, aux contrepoints massifs contraste avec le petit choeur aux mélodies plus travaillées et ornementées. Cette forme de motet à deux choeurs se retrouve ultérieurement chez Jean Veillot et d'autres compositeurs du milieu du XVIIème siècle: Du Mont et Robert.