le trio de Schubert, dont l’ombre plane au cinema sur le mariage sans amour de Barry et de Lady Lyndon. La musique de Haendel signifie la mort et l’échec de Barry ; celle de Schubert, la mélancolie de Lady Lyndon.
Les « divines longueurs » de Schubert qui enchantaient Robert Schumann n’ont jamais été aussi bien traduites visuellement que dans la scène de séduction entre Lady Lyndon et Barry, au cours d’une partie de cartes et à la lueur d’un clair de lune irréel. Lenteur des gestes, échanges silencieux des regards, effleurement des corps, rencontre des deux êtres dans une nuit magique, tout est suggéré par un ralentissement extrême de l’action et par une suspension musicale de l’intrigue. Le temps se fige au son d’une musique mélancolique, présage des souffrances que l’union de Barry et de Lady Lyndon, déchirée par la haine, l’infidélité, la cupidité et l’ambition de l’Irlandais, va subir dans la seconde partie du film.
Le Trio en mi bémol majeur pour piano et cordes no 2, D. 929 (op. 100) est une œuvre de musique de chambre composée par Franz Schubert, l'une de ses dernières compositions, datée de novembre 1827.