Frank Abagnale Jr croyait vivre dans une famille stable. Lorsqu'il apprend que ses parents ont décidé de divorcer, il ne supporte pas la situation et, sous le choc, fugue. Bien vite confronté aux réalités de la vie en solitaire, il tente de s'insérer, mais découvre qu'il est plus facile d'endosser de faux chèques que de travailler. Il prend l'identité d'un pilote de ligne et mène la belle vie. Un agent du FBI opiniâtre le suit à la trace en espérant un jour le coincer.
TELERAMA
Frank Abagnale Jr., escroc de génie, déroba plus de 2 millions de dollars. Tom Hanks traque un DiCaprio délicieux ; Spielberg donne encore une leçon de virtuosité.
Dans les années 1960, Frank Abagnale est devenu l'as de la mystification : en se faisant passer pour pilote de ligne, médecin ou avocat, il ramassa des millions de dollars. Ça l'occupa de 16 à 21 ans, ce que peut durer une enfance qui joue les prolongations. Car cette escroquerie tient plutôt des quatre cents coups. Déguisements, farces et attrape-nigauds : la brillante carrière de Frank Abagnale est un jeu. Mais elle se joue sur un fond de mélancolie émouvante : dès la première scène, on sait que les miracles n'existent pas. Les gendarmes arrêtent toujours les voleurs. C'est ce qu'Abagnale refuse d'accepter.
Spielberg, l'illusionniste hanté par le désir de fuir le monde des adultes, s'est pris d'affection pour ce personnage. Il a fait de son aventure une comédie pleine de brio, facile et séduisante, comme un tour de passe-passe. Troublante aussi : Frank Abagnale ne court pas comme un voleur, il court pour ne pas grandir. Avec la complicité d'acteurs qui, eux aussi, font des merveilles dans un registre léger mais subtilement grave, Spielberg signe, mine de rien, un de ses films les plus personnels. Une profonde rêverie autour de l'enfance et de ses sortilèges.
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