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CAPA (Robert), le milicien atteint 1936

FERRAT (Jean), les poetes (ARAGON)
date de publication: vendredi 18 juin 2021

... au nom du bien au nom du mal, seuls le savent ceux qui se turent

Louis ARAGON - les poètes


Robert CAPA - le milicien touché
La photo est l'une des plus célèbres de Capa. Il s'agit d'un républicain espagnol fauché par une balle, près de Cordoue, le 5 septembre 1936, durant la guerre d'Espagne. Certains ont avancé que Capa serait indirectement à l'origine de la mort du soldat, qui était selon eux en train de poser quand il a reçu une balle, probablement d’un tireur isolé, la posture du milicien sur la photo traduit un « état de surprise », et sa main gauche partiellement visible sous sa jambe gauche, à demi fermée, recroquevillée, correspond à un état de choc et non à un geste de protection pour amortir la chute.

Illustration musicale: Jean FERRAT - les poètes (Louis ARAGON)
Le texte d'Aragon est conçu comme une scene de théâtre rendant hommage à des grands poètes dont Paul Verlaine, Friedrich Hölderlin, Keats, Christopher Marlowe, etc.

...
Celui qui chante se torture Quels cris en moi quel animal
Je tue ou quelle créature Au nom du bien au nom du mal
Seuls le savent ceux qui se turent

Machado dort à Collioure Trois pas suffirent hors d'Espagne
Que le ciel pour lui se fît lourd Il s'assit dans cette campagne
Et ferma les yeux pour toujours

Au-dessus des eaux et des plaines Au-dessus des toits des collines
Un plain-chant monte à gorge pleine Est-ce vers l'étoile Hölderlin
Est-ce vers l'étoile Verlaine

Marlowe il te faut la taverne Non pour Faust mais pour y mourir
Entre les tueurs qui te cernent De leurs poignards et de leurs rires
A la lueur d'une lanterne

Étoiles poussières de flammes En août qui tombez sur le sol
Tout le ciel cette nuit proclame L'hécatombe des rossignols
Mais que sait l'univers du drame

La souffrance enfante les songes Comme une ruche ses abeilles
L'homme crie où son fer le ronge Et sa plaie engendre un soleil
Plus beau que les anciens mensonges

Je ne sais ce qui me possède Et me pousse à dire à voix haute
Ni pour la pitié ni pour l'aide Ni comme on avouerait ses fautes
Ce qui m'habite et qui m'obsède