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...
on s’agite, on s’empresse.
L’un, penché sur les ponts,
aux câbles des sabords
Enchaîne les foudres roulantes ;
L’autre court, suspendu
sur les vergues tremblantes,
...

Casimir Delavigne - Les Messéniennes
(E)
...
on s’agite, on s’empresse.
L’un, penché sur les ponts,
aux câbles des sabords
Enchaîne les foudres roulantes ;
L’autre court, suspendu
sur les vergues tremblantes,

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...
L'homme n'a point de port,
le temps n'a point de rive ;
Il coule, et nous passons !
...

Lamartine - le lac
(E)
...
L'homme n'a point de port,
le temps n'a point de rive ;
Il coule, et nous passons !
...

Lamartine - le lac
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...
C’est un cri répété
par mille sentinelles,
Un ordre renvoyé
par mille porte-voix ;
C’est un phare allumé
sur mille citadelles,
Un appel de chasseurs
perdus dans les grands bois !
...

Charles Baudelaire - Les fleurs du mal
(E)
...
C’est un cri répété
par mille sentinelles,
Un ordre renvoyé
par mille porte-voix ;
C’est un phare allumé
sur mille citadelles,
Un appel de chasseurs
perd ...

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Au-dessus des étangs,
au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois,
des nuages, des mers,
Par delà le soleil,
par delà les éthers,
Par delà les confins
des sphères étoilées,
...

Charles Baudelaire - Les fleurs du mal
(E)
Au-dessus des étangs,
au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois,
des nuages, des mers,
Par delà le soleil,
par delà les éthers,
Par delà les confins
des sph&egra ...

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...
Derrière les ennuis
et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids
l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut
d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs
lumineux et sereins ;
...

Charles Baudelaire
(E)
...
Derrière les ennuis
et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids
l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut
d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs
lumineux et sereins ...

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...
l’esquif
en sa course brève
File gaîment sur l’eau
qui rêve.

Paul Verlaine
(E)
...
l’esquif
en sa course brève
File gaîment sur l’eau
qui rêve.

Paul Verlaine ...

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...
C’est là qu’il faut s’asseoir,
c’est là qu’il faut entendre
Les airs lointains d’un Cor
mélancolique et tendre.
Souvent un voyageur,
lorsque l’air est sans bruit,
De cette voix d’airain
fait retentir la nuit ;
...

Alfred de Vigny - le cor 1825


















Que de fois, seul, dans l’ombre
à minuit demeuré,
J’ai souri de l’entendre,
et plus souvent pleuré !
Car je croyais ouïr
de ces bruits prophétiques
Qui précédaient la mort
des Paladins antiques.

C’est là qu’il faut s’asseoir,
c’est là qu’il faut entendre
Les airs lointains d’un Cor
mélancolique et tendre.
Souvent un voyageur,
lorsque l’air est sans bruit,
De cette voix d’airain
fait retentir la nuit ;
...

Alfred de Vigny - le cor 1825
(E)
...
C’est là qu’il faut s’asseoir,
c’est là qu’il faut entendre
Les airs lointains d’un Cor
mélancolique et tendre.
Souvent un voyageur,
lorsque l’air ...

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Larges voiles au vent,
ainsi que des louanges,
La proue ardente et fière
et les haubans vermeils,
Le haut navire apparaissait,
comme un archange
Vibrant d’ailes qui marcherait,
dans le soleil.
...

Emile Verhaeren - Les forces tumultueuses



























Larges voiles au vent, ainsi que des louanges,
La proue ardente et fière et les haubans vermeils,
Le haut navire apparaissait, comme un archange
Vibrant d’ailes qui marcherait, dans le soleil.

La neige et l’or étincelaient sur sa carène ;
Il étonnait le jour naissant, quand il glissait
Sur le calme de l’eau prismatique et sereine ;
Les mirages, suivant son vol, se déplaçaient.

On ne savait de quelle éclatante Norvège
Le navire, jadis, avait pris son élan,
Ni depuis quand, pareil aux archanges de neige,
Il étonnait les flots de son miracle blanc.

Mais les marins des mers de cristal et d’étoiles
Contaient son aventure avec de tels serments,
Que nul n’osait nier qu’on avait vu ses voiles,
Depuis toujours, joindre la mer aux firmaments.

Sa fuite au loin ou sa présence vagabonde
Hallucinant les caps et les îles du Nord
Et le futur des temps et le passé du monde
Passaient, devant les yeux, quand on narrait son sort.

Au temps des rocs sacrés et des croyances frustes,
Il avait apporté la légende et les dieux,
Dans les tabliers d’or de ses voiles robustes
Gonflés d’espace immense et de vent radieux.
...
Emile Verhaeren, Les forces tumultueuses
(E)
Larges voiles au vent,
ainsi que des louanges,
La proue ardente et fière
et les haubans vermeils,
Le haut navire apparaissait,
comme un archange
Vibrant d’ailes qui marcherait,
dans le soleil.

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...
On ne savait de quelle
éclatante Norvège
Le navire, jadis,
avait pris son élan,
Ni depuis quand, pareil
aux archanges de neige,
Il étonnait les flots
de son miracle blanc.

Emile Verhaeren
(E)
...
On ne savait de quelle
éclatante Norvège
Le navire, jadis,
avait pris son élan,
Ni depuis quand, pareil
aux archanges de neige,
Il étonnait les flots
de son miracle blanc. ...

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Heureux qui, comme Ulysse,
a fait un beau voyage,
Ou comme celui-là
qui conquit la toison,

Et puis est retourné,
plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents
le reste de son âge !
...

Joachim Du Bellay












Heureux qui, comme Ulysse,
a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là
qui conquit la toison,
Et puis est retourné,
plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents
le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas,
de mon petit village
Fumer la cheminée,
et en quelle saison
Reverrai-je le clos
de ma pauvre maison,
Qui m’est une province,
et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour
qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains
le front audacieux,
Plus que le marbre dur
me plaît l’ardoise fine :
Plus mon Loir gaulois,
que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré,
que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin
la doulceur angevine.

Joachim Du Bellay




New-York - Daily-News building - hall d'accueil

From 1929 to 1995, the Daily News was based in the landmark skyscraper at 220 East 42nd Street near Second Avenue, designed by John Mead Howells and Raymond Hood. The paper moved to 450 West 33rd Street in 1995, but the 42nd Street location is still known as The News Building and still features a giant globe and weather instruments in its lobby.
(E)
Heureux qui, comme Ulysse,
a fait un beau voyage,
Ou comme celui-là
qui conquit la toison,

Et puis est retourné,
plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents
le reste de son &acir ...

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...
l’automne a fait mourir l’été
Dans le brouillard s’en vont
des silhouettes grises

Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913
(E)
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l’automne a fait mourir l’été
Dans le brouillard s’en vont
des silhouettes grises

Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913 ...

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Des ballades d’Allemagne
Qu’à travers ville et campagne,
Et du fleuve à la montagne,
Et des forêts au vallon,
Un étalon
...

Paul Verlaine, cauchemar
(E)
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Des ballades d’Allemagne
Qu’à travers ville et campagne,
Et du fleuve à la montagne,
Et des forêts au vallon,
Un étalon
...

Paul Verlaine, cauchemar ...

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Qu’elle était belle, ma Frégate,
Lorsqu’elle voguait dans le vent !
Elle avait, au soleil levant,
Toutes les couleurs de l’agate ;

Ses voiles luisaient le matin
Comme des ballons de satin ;
Sa quille mince, longue et plate,
Portait deux bandes d’écarlate
...

Alfred de Vigny, Poèmes antiques et modernes











Qu’elle était belle, ma Frégate,
Lorsqu’elle voguait dans le vent !
Elle avait, au soleil levant,
Toutes les couleurs de l’agate ;
Ses voiles luisaient le matin
Comme des ballons de satin ;
Sa quille mince, longue et plate,
Portait deux bandes d’écarlate
Sur vingt-quatre canons cachés ;
Ses mâts, en arrière penchés,
Paraissaient à demi couchés.
Dix fois plus vive qu’un pirate,
En cent jours du Havre à Surate
Elle nous emporta souvent.
— Qu’elle était belle, ma Frégate,
Lorsqu’elle voguait dans le vent !
...

Alfred de Vigny, Poèmes antiques et modernes
(E)
Qu’elle était belle, ma Frégate,
Lorsqu’elle voguait dans le vent !
Elle avait, au soleil levant,
Toutes les couleurs de l’agate ;

Ses voiles luisaient le matin
Comme des ballons de s ...

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Comme je descendais
des fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus
guidé par les haleurs :
Des peaux-rouges criards
les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus
aux poteaux de couleurs.
...

Arthur Rimbaud - le bateau ivre
(E)
Comme je descendais
des fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus
guidé par les haleurs :
Des peaux-rouges criards
les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus
aux poteaux de couleurs.

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...
Sa figure gracieuse
Avant le jour s’éveilla ;
A la lueur des étoiles
Elle déploya ses voiles,
Leurs cordages et leurs toiles,
Comme de larges réseaux,
Avec ce long bruit qui tremble,
Qui se prolonge et ressemble
Aux bruits des ailes qu’ensemble
Ouvre une troupe d’oiseaux.
...
Alfred de Vigny, Poèmes antiques et modernes
(E)
...
Sa figure gracieuse
Avant le jour s’éveilla ;
A la lueur des étoiles
Elle déploya ses voiles,
Leurs cordages et leurs toiles,
Comme de larges réseaux,
Avec ce long bruit qui ...

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...
Sa figure gracieuse
Avant le jour s’éveilla ;
A la lueur des étoiles
Elle déploya ses voiles,
Leurs cordages et leurs toiles,
Comme de larges réseaux,
Avec ce long bruit qui tremble,
Qui se prolonge et ressemble
Aux bruits des ailes qu’ensemble
Ouvre une troupe d’oiseaux.
...
Alfred de Vigny, Poèmes antiques et modernes





Oui, j’ai quitté ce port tranquille,
Ce port si longtemps appelé,
Où loin des ennuis de la ville,
Dans un loisir doux et facile,
Sans bruit mes jours auraient coulé.
...

Lamartine - Méditations poétiques
(E)
...
Sa figure gracieuse
Avant le jour s’éveilla ;
A la lueur des étoiles
Elle déploya ses voiles,
Leurs cordages et leurs toiles,
Comme de larges réseaux,
Avec ce long bruit qui ...

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Sa figure gracieuse
Avant le jour s’éveilla ;
A la lueur des étoiles
Elle déploya ses voiles,
Leurs cordages et leurs toiles,
Comme de larges réseaux,
Avec ce long bruit qui tremble,
Qui se prolonge et ressemble
Aux bruits des ailes qu’ensemble
Ouvre une troupe d’oiseaux.
...
Alfred de Vigny, Poèmes antiques et modernes
(E)
...
Sa figure gracieuse
Avant le jour s’éveilla ;
A la lueur des étoiles
Elle déploya ses voiles,
Leurs cordages et leurs toiles,
Comme de larges réseaux,
Avec ce long bruit qui ...

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Comme Colomb, rêvant
à de lointaines grèves,
Que d’autres sont partis,
le coeur joyeux et fort,
Car un vent parfumé
les poussait loin du port
Aux pays merveilleux
où fleurissent les rêves.
...

Guy de Maupassant, Poésie Diverses
(E)
...
Comme Colomb, rêvant
à de lointaines grèves,
Que d’autres sont partis,
le coeur joyeux et fort,
Car un vent parfumé
les poussait loin du port
Aux pays merveilleux
o&ug ...

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Lorsque le grand Colomb,
penché sur l’eau profonde,
A travers l’Océan
crut entrevoir un monde,
Les peuples souriaient
et ne le croyaient pas.
Et pourtant, il partit
pour ces lointains climats;
...

Guy de Maupassant - Poésie Diverses
(E)
Lorsque le grand Colomb,
penché sur l’eau profonde,
A travers l’Océan
crut entrevoir un monde,
Les peuples souriaient
et ne le croyaient pas.
Et pourtant, il partit
pour ces lointain ...

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...
Chaque îlot signalé
par l’homme de vigie
Est un Eldorado
promis par le Destin ;
L’Imagination
qui dresse son orgie
Ne trouve qu’un récif
aux clartés du matin.
...

Charles Baudelaire - le voyage
(E)
...
Chaque îlot signalé
par l’homme de vigie
Est un Eldorado
promis par le Destin ;
L’Imagination
qui dresse son orgie
Ne trouve qu’un récif
aux clartés du mat ...

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Il se sera perdu
le navire archaïque
Aux mers où baigneront
mes rêves éperdus ;
Et ses immenses mâts
se seront confondus
Dans les brouillards d’un ciel
de bible et de cantiques.
...

Antonin Artaud
(E)
Il se sera perdu
le navire archaïque
Aux mers où baigneront
mes rêves éperdus ;
Et ses immenses mâts
se seront confondus
Dans les brouillards d’un ciel
de bible et de cant ...

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...
Déjà ma barque fugitive
Au souffle des zéphyrs trompeurs,
S’éloigne à regret de la rive
Que n’offraient des dieux protecteurs.
...

Lamartine - Méditations poétiques
(E)
...
Déjà ma barque fugitive
Au souffle des zéphyrs trompeurs,
S’éloigne à regret de la rive
Que n’offraient des dieux protecteurs.
...

Lamartine - Méditation ...

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Ici finit la terre et commence la mer

Luis de Camoes - Les Lusiades chant III,
(E)
Ici finit la terre et commence la mer

Luis de Camoes - Les Lusiades chant III, ...

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Mon frêle esquif est dévoué ,
Et pourtant à la fleur de l’âge,
Sur quels écueils, sur quels rivages
N’ai-je déjà pas échoué ?
...

Alphonse de Lamartine, Méditations poétiques
(E)
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Mon frêle esquif est dévoué ,
Et pourtant à la fleur de l’âge,
Sur quels écueils, sur quels rivages
N’ai-je déjà pas échoué ?
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Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l’humeur est vagabonde ;
C’est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu’ils viennent du bout du monde.
...

Charles Baudelaire - invitation au voyage








Eh ! qui du grand Colomb ne connaît point l'histoire,
Lui dont un nouveau monde éternisa la gloire ?
Illustre favori du maître du trident,
L'heureux Colomb voguait sur l'abîme grondant ;
Sa nef avait franchi les colonnes d'Alcide ;
Les phoques, les tritons, la jeune néréide,
Voyaient d'un oeil surpris ces drapeaux, ces soldats,
Ces bronzes menaçants, cette forêt de mâts,
Et ces hardis vaisseaux, flottantes citadelles,
À qui les vents vaincus semblaient céder leurs ailes :
Depuis six mois entiers ils erraient sur les eaux ;
Dépourvus d'aliments, épuisés de travaux,
Les matelots sentaient défaillir leur courage,
Et d'une voix plaintive imploraient le rivage.
Mille maux à la fois leur présagent leur fin,
Et la contagion se ligue avec la faim.
Pour comble de malheurs, sur l'océan immense
Les airs sont en repos, les vagues en silence :
Dans la voile pendante aucun vent ne frémit ;
Et dans ce calme affreux dont le nocher gémit,
L'oreille n'entend plus, durant la nuit profonde,
Que le bruit répété des morts tombant dans l'onde.
Plusieurs au haut des mâts interrogent de loin
Les terres et les mers sourdes à leur besoin ;
Rien ne paraît : des coeurs un noir transport s'empare ;
(Lorsqu'il est sans espoir, le malheur rend barbare) ;
Tous fondent sur leur chef : à son poste arraché,
Au pied du plus haut mât Colomb est attaché.
Cent fois de la tempête il défia la rage ;
Mais qu'opposera-t-il à ce nouvel orage ?
Sans changer son destin l'astre du jour a lui ;
De farouches regards errent autour de lui :
Inutiles fureurs pour son âme intrépide !
La mort, l'affreuse mort n'a rien qui l'intimide.
Mais avoir vainement affronté tant de maux !
Mais mourir près d'atteindre à des mondes nouveaux !
Ce grand espoir trompé, tant de gloire perdue,
Plus que tous les poignards, voilà ce qui le tue.
Sur ce coeur que déjà déchire le regret,
Le fer enfin se lève, et le trépas est prêt :
Plus d'espoir. Tout à coup de la rive indienne
Un air propice apporte une odorante haleine ;
Il sent, il reconnaît le doux esprit des fleurs ;
Tout son coeur s'abandonne à ces gages flatteurs ;
Un souffle heureux se joint à cet heureux présage.
Alors avec l'espoir reprenant son courage :
"Malheureux compagnons de mon malheureux sort,
Vous savez si Colomb peut redouter la mort ;
Mais si, toujours fidèle au dessein qui m'anime,
Votre chef seconda votre âme magnanime ;
Si pour ce grand projet je bravai comme vous,
Et l'horreur de la faim, et les flots en courroux,
Encor quelques moments ; je ne sais quel présage
À cette âme inspirée annonce le rivage.
Si ce monde où je cours fuit encor devant nous,
Demain tranchez mes jours, tout mon sang est à vous."
À ce noble discours, à sa mâle assurance,
À cet air inspiré qui leur rend l'espérance,
Un vieux respect s'éveille au coeur des matelots ;
Ils ont cru voir le dieu qui maîtrise les flots :
Soudain, comme à sa voix les tempêtes s'apaisent,
Aux accents de Colomb les passions se taisent.
On obéit, on part, on vole sur les mers ;
La proue en longs sillons blanchit les flots amers.
Enfin des derniers feux quand l'Olympe se dore,
Et brise ses rayons dans les mers qu'il colore,
Le rivage de loin semble poindre à leurs yeux.
Soudain tout retentit de mille cris joyeux.
Les coteaux par degrés sortent du noir abîme,
De moment en moment les bois lèvent leur cime,
Et de l'air embaumé que leur porte un vent frais,
Le parfum consolant les frappe de plus près.
On redouble d'efforts, on aborde, on arrive ;
Des prophétiques fleurs qui parfument la rive
Tous couronnent leur chef, et leurs festons chéris,
Présages des succès, en deviennent le prix.

Jacques Delille
(E)
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Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l’humeur est vagabonde ;
C’est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu’ils viennent du bout du monde.
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Charles Baudelaire - invita ...

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...
Faut-il partir ? rester ?
Si tu peux rester, reste ;
Pars, s’il le faut.
L’un court, et l’autre se tapit
Pour tromper l’ennemi vigilant et funeste,
Le Temps !
Il est, hélas ! des coureurs sans répit,
...
Charles Baudelaire - le voyage
(E)
...
Faut-il partir ? rester ?
Si tu peux rester, reste ;
Pars, s’il le faut.
L’un court, et l’autre se tapit
Pour tromper l’ennemi vigilant et funeste,
Le Temps !
Il est, hélas ! ...

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...
J’ai vu passer dans mon rêve
- Tel l’ouragan sur la grève, -
D’une main tenant un glaive
Et de l’autre un sablier,
Ce cavalier
...

Paul Verlaine
(E)
...
J’ai vu passer dans mon rêve
- Tel l’ouragan sur la grève, -
D’une main tenant un glaive
Et de l’autre un sablier,
Ce cavalier
...

Paul Verlaine ...

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Aux cordages le long des mâts,
Les Sirènes, couvertes d’or,
Tordaient, comme des vignes,
Les lignes
Sinueuses de leurs corps.
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Emile Verhaeren
(E)
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Aux cordages le long des mâts,
Les Sirènes, couvertes d’or,
Tordaient, comme des vignes,
Les lignes
Sinueuses de leurs corps.
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Emile Verhaeren ...

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Comme je descendais
des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus
guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards
les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus
aux poteaux de couleurs.
...

Arthur Rimbaud - le bateau ivre













Le bateau ivre

Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

J’étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m’ont laissé descendre où je voulais.

Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l’autre hiver, plus sourd que les cerveaux d’enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N’ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.

La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu’un bouchon j’ai dansé sur les flots
Qu’on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l’oeil niais des falots !

Plus douce qu’aux enfants la chair des pommes sûres,
L’eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin.

Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la Mer, infusé d’astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;

Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
Et rhythmes lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l’alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l’amour !

Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : je sais le soir,
L’Aube exaltée ainsi qu’un peuple de colombes,
Et j’ai vu quelquefois ce que l’homme a cru voir !

J’ai vu le soleil bas, taché d’horreurs mystiques,
Illuminant de longs figements violets,
Pareils à des acteurs de drames très antiques
Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !

J’ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies,
Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs,
La circulation des sèves inouïes,
Et l’éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !

J’ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries
Hystériques, la houle à l’assaut des récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Maries
Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !

J’ai heurté, savez-vous, d’incroyables Florides
Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux
D’hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
Sous l’horizon des mers, à de glauques troupeaux !

J’ai vu fermenter les marais énormes, nasses
Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
Des écroulements d’eaux au milieu des bonaces,
Et les lointains vers les gouffres cataractant !

Glaciers, soleils d’argent, flots nacreux, cieux de braises !
Échouages hideux au fond des golfes bruns
Où les serpents géants dévorés des punaises
Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !

J’aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d’or, ces poissons chantants.
- Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
Et d’ineffables vents m’ont ailé par instants.

Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montait vers moi ses fleurs d’ombre aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu’une femme à genoux…

Presque île, ballottant sur mes bords les querelles
Et les fientes d’oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds.
Et je voguais, lorsqu’à travers mes liens frêles
Des noyés descendaient dormir, à reculons !

Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
Jeté par l’ouragan dans l’éther sans oiseau,
Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
N’auraient pas repêché la carcasse ivre d’eau ;

Libre, fumant, monté de brumes violettes,
Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
Des lichens de soleil et des morves d’azur ;

Qui courais, taché de lunules électriques,
Planche folle, escorté des hippocampes noirs,
Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques
Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;
Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues
Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais,
Fileur éternel des immobilités bleues,
Je regrette l’Europe aux anciens parapets !
J’ai vu des archipels sidéraux ! et des îles
Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur :
- Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t’exiles,
Million d’oiseaux d’or, ô future Vigueur ?
Mais, vrai, j’ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L’âcre amour m’a gonflé de torpeurs enivrantes.
Ô que ma quille éclate ! Ô que j’aille à la mer !
Si je désire une eau d’Europe, c’est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai.
Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
Ni traverser l’orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons.

Arthur Rimbaud, Poésies


" Ce sont des feuilles mortes ",
Disaient les feuilles mortes
Voyant des papillons
S'envoler d'un buisson.

" Ce sont des papillons ",
Disaient les papillons
Voyant des feuilles mortes
Errer de porte en porte.

Mais la bise riait
Qui déjà les chassait
Ensemble vers la mer.
(E)
Comme je descendais
des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus
guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards
les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus
aux poteaux de couleurs.

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Un matin nous partons,
le cerveau plein de flamme,
Le coeur gros de rancune
et de désirs amers,
Et nous allons,
suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini
sur le fini des mers.
...

Charles Baudelaire - Les Fleurs du Mal - l'appel du large
(E)
Un matin nous partons,
le cerveau plein de flamme,
Le coeur gros de rancune
et de désirs amers,
Et nous allons,
suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini
sur le fini des mers.
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Un matin nous partons,
le cerveau plein de flamme,
Le coeur gros de rancune
et de désirs amers,
Et nous allons,
suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini
sur le fini des mers.
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Charles Baudelaire - Les Fleurs du Mal - l'appel du large
(E)
Un matin nous partons,
le cerveau plein de flamme,
Le coeur gros de rancune
et de désirs amers,
Et nous allons,
suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini
sur le fini des mers.
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Elle déploya ses voiles,
Leurs cordages et leurs toiles,
Comme de larges réseaux,
Avec ce long bruit qui tremble,
Qui se prolonge et ressemble
Aux bruits des ailes qu’ensemble
Ouvre une troupe d’oiseaux.
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Alfred de Vigny - Poèmes antiques et modernes
(E)
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Elle déploya ses voiles,
Leurs cordages et leurs toiles,
Comme de larges réseaux,
Avec ce long bruit qui tremble,
Qui se prolonge et ressemble
Aux bruits des ailes qu’ensemble
Ouvre une tr ...

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Ô Mort, vieux capitaine,
il est temps ! levons l’ancre !
Ce pays nous ennuie,
ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer
sont noirs comme de l’encre,
Nos cœurs que tu connais
sont remplis de rayons !

Charles Baudelaire - le voyage
(E)
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Ô Mort, vieux capitaine,
il est temps ! levons l’ancre !
Ce pays nous ennuie,
ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer
sont noirs comme de l’encre,
Nos cœurs que tu connai ...

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Adeline Serpillon appartenait
à cette écrasante majorité des mortels
qu’on n’assassine pratiquement pas.
Elle n’avait pas d’argent, pas d’amour,
pas de haine, pas d’attraits.
Ses convictions politiques
l’amenaient à conspuer doucement
les augmentations du prix du gaz,
rarement au-delà.
Elle était moyenne avec intensité,

Pierre Desproges - des femmes qui tombent
(E)
Adeline Serpillon appartenait
à cette écrasante majorité des mortels
qu’on n’assassine pratiquement pas.
Elle n’avait pas d’argent, pas d’amour,
pas de haine, pas d&rsqu ...

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Sa voilure toute blanche
Comme un sein gonflé se penche ;
Chaque mât, comme une branche,
Touche la vague en pliant.
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Alfred de Vigny, Poèmes antiques et modernes
(E)
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Sa voilure toute blanche
Comme un sein gonflé se penche ;
Chaque mât, comme une branche,
Touche la vague en pliant.
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Alfred de Vigny, Poèmes antiques et modernes ...

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Seuls des bateaux d’enfants
tremblaient à l’horizon
Un tout petit bouquet
flottant à l’aventure
Couvrit l’Océan
d’une immense floraison
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Guillaume Apollinaire - L’émigrant de Landor Road
(E)
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Seuls des bateaux d’enfants
tremblaient à l’horizon
Un tout petit bouquet
flottant à l’aventure
Couvrit l’Océan
d’une immense floraison
...

Guill ...

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Est-elle brune, blonde
ou rousse? Je l’ignore.
Son nom? Je me souviens
qu’il est doux et sonore,
Comme ceux des aimés
que la vie exila.
...

Paul Verlaine - Poèmes saturniens
(E)
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Est-elle brune, blonde
ou rousse? Je l’ignore.
Son nom? Je me souviens
qu’il est doux et sonore,
Comme ceux des aimés
que la vie exila.
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Paul Verlaine - Poèmes saturni ...