Michelangelo Merisi da Caravaggio, dit Le CARAVAGE (1571-1610)Son œuvre puissante et novatrice révolutionna la peinture du xviie siècle par son caractère naturaliste, son réalisme parfois brutal, son érotisme troublant et son emploi de la technique du clair-obscur qui influença nombre de grands peintres après lui. Michelangelo Merisi da Caravaggio, dit Le Caravage, peintre italien né le 29 septembre 1571 à Milan1,2 et mort le 18 juillet 1610 à Porto Ercole, mena une vie dissolue, riche en scandales provoqués par son caractère violent et bagarreur – L'œuvre du Caravage laisse rarement indifférent : souvent détestée ou méprisée pour ses sujets ambigus voire scandaleux même à la présentation de ses œuvres terminées, ainsi que pour son réalisme cru et sa théâtralité, régulièrement associée à la vie sulfureuse du peintre délinquant et assassin, elle est aussi adorée pour son intensité dramatique et l’indéniable génie de l’artiste. L'une des caractéristiques de la peinture du Caravage est son usage du clair-obscur. Dans la plupart de ses tableaux, les personnages principaux de ses scènes ou de ses portraits sont placés dans l’obscurité. Une lumière puissante et crue provenant d’un point surélevé au-dessus du tableau enveloppe les personnages à la manière d’un projecteur sur une scène de théâtre. | Michelangelo Merisi da Caravaggio, dit Le CARAVAGE (1571-1610) (E) Son œuvre puissante et novatrice révolutionna la peinture du xviie siècle par son caractère naturaliste, son réalisme parfois brutal, son érotisme troublant et son emploi de la technique du clair-obs ... |
Le CARAVAGE - garçon avec une corbeille de fruitsIl s'agit d'une des toutes premières œuvres connues de la main de Caravage. Sur un fond indistinct d'ocre sombre, tirant vers le noir, se détache le buste d'un jeune garçon brun qui tient à deux bras un grand panier de fruits serré contre la poitrine. Il est vêtu d'une chemise blanche qui tombe des épaules, permettant ainsi au peintre de modeler le cou et l'épaule, tout en peignant les plis de la chemise dans l'esprit d'un traitement « à l'antique ». La corbeille tressée est composée de raisins, pommes, poires, abricots, figues très mûres, grenades, ainsi que de feuilles de vigne, de poirier et de citronnier ; il s'agit d'une nature morte d'une grande richesse chromatique, qui révèle tout l'héritage lombard de l'auteur. Garçon avec un panier de fruits, aussi appelé Jeune garçon portant une corbeille de fruits (en italien : Fanciullo con canestro di frutta ou encore Il fruttaiuolo) est un tableau de Caravage peint vers 1593 et conservé à la Galerie Borghèse de Rome. | Le CARAVAGE - garçon avec une corbeille de fruits (E) Il s'agit d'une des toutes premières œuvres connues de la main de Caravage. Sur un fond indistinct d'ocre sombre, tirant vers le noir, se détache le buste d'un jeune garçon brun qui tient à deux bras un gra ... |
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Le CARAVAGE - Corbeille de fruitsSur un fond uniforme jaune paille, une corbeille tressée ronde chargée de fruits et de feuilles se détache nettement au centre du tableau, dont elle occupe surtout la partie inférieure ; elle est posée sur un rebord de table, presque en déséquilibre. Fruits et feuillages sont entremêlés, débordant de la corbeille ; un branchage de vigne s'étend vers la droite, jusqu'à sortir du cadre du tableau. Les fruits représentés (pomme, poire, figues, raisins, pêche) sont mûrs, voire trop mûrs pour certains. De même, certaines feuilles sont fraîches, mais d'autres paraissent déjà fanées. Beaucoup de marques d'imperfection (traces d'insectes ou de maladies végétales diverses) sont rendues avec une grande précision et sans chercher du tout à enjoliver la réalité Il s'agit là de la seule nature morte incontestablement attribuée à Caravage. Cette façon de représenter une nature morte à hauteur du regard, en trompe-l’œil, est peu courante bien que ce type de nature morte autonome sans lien avec des figures soit déjà une pratique courante en Lombardie. Le trou de ver dans la pomme, les fruits trop mûrs et les feuilles déchirées montrent que le traitement de cette nature morte la fait tendre vers une vanité, renforcée par le « contraste génial » du fond jaune paille, avec ce fond doré. Les feuilles peuvent ainsi résumer le cycle de la vie : du haut en bas et de gauche à droite, on les voit passer de la fraîcheur au dessèchement et à la mort. Corbeille de fruits (en italien Canestra di frutta) est un tableau de Caravage conservé à la Pinacothèque Ambrosienne de Milan. Certains auteurs y ont vu initialement plutôt une œuvre de jeunesse | Le CARAVAGE - Corbeille de fruits (E) Sur un fond uniforme jaune paille, une corbeille tressée ronde chargée de fruits et de feuilles se détache nettement au centre du tableau, dont elle occupe surtout la partie inférieure ; elle est posée sur ... |
Le CARAVAGE - garçon avec une corbeille de fruitsIl s'agit d'une des toutes premières œuvres connues de la main de Caravage. Sur un fond indistinct d'ocre sombre, tirant vers le noir, se détache le buste d'un jeune garçon brun qui tient à deux bras un grand panier de fruits serré contre la poitrine. Il est vêtu d'une chemise blanche qui tombe des épaules, permettant ainsi au peintre de modeler le cou et l'épaule, tout en peignant les plis de la chemise dans l'esprit d'un traitement « à l'antique ». La corbeille tressée est composée de raisins, pommes, poires, abricots, figues très mûres, grenades, ainsi que de feuilles de vigne, de poirier et de citronnier ; il s'agit d'une nature morte d'une grande richesse chromatique, qui révèle tout l'héritage lombard de l'auteur. Garçon avec un panier de fruits, aussi appelé Jeune garçon portant une corbeille de fruits (en italien : Fanciullo con canestro di frutta ou encore Il fruttaiuolo) est un tableau de Caravage peint vers 1593 et conservé à la Galerie Borghèse de Rome. | Le CARAVAGE - garçon avec une corbeille de fruits (E) Il s'agit d'une des toutes premières œuvres connues de la main de Caravage. Sur un fond indistinct d'ocre sombre, tirant vers le noir, se détache le buste d'un jeune garçon brun qui tient à deux bras un gra ... |
Le CARAVAGE - les tricheursLa scène est resserrée autour de trois hommes, dont deux disputent une partie de cartes ; ils sont coupés à mi-corps et assemblés autour d'une table de jeu, devant un fond uni dont la neutralité fait ressortir les attitudes et les allures des personnages. Le personnage de gauche est celui qui reçoit prioritairement la lumière ; dans son habit sombre et élégant, il se concentre sur son jeu et ne voit pas les manipulations des deux autres. Le jeune homme face à lui, son adversaire, l'observe attentivement tout en manipulant dans son dos des cartes dissimulées dans sa ceinture. Son comparse au centre examine sans vergogne le jeu du jeune homme naïf, et semble envoyer des signes de la main pour indiquer ce qu'il y voit. Les Tricheurs est un tableau de Caravage, peint vers 1594-15951 et conservé au musée d'art Kimbell de Fort Worth depuis sa redécouverte à la fin du xixe siècle. Ce tableau fait partie des premières œuvres à avoir assuré la renommée de Caravage. Il fait originellement partie de la collection du cardinal Francesco del Monte, son mécène et son premier protecteur. Une copie de ce tableau fait l'objet d'une controverse depuis les années 2000, car elle est considérée par de nombreux experts (dont Denis Mahon, un des plus grands spécialistes de l'art baroque, qui en fait l'acquisition à Sotheby's en 2006) comme étant de la main de Caravage lui-même, tandis que d'autres contestent cette attribution. Ce second tableau est exposé au musée de l'ordre de Saint Jean (en) à Londres. Le cadrage, les couleurs, le thème même de la naïveté trompée : tous ces éléments renvoient à d'autres œuvres de Caravage, mais notamment à La Diseuse de bonne aventure, tableau contemporain des Tricheurs dans lequel un autre jeune homme crédule (et d'allure très semblable à celui-ci) se fait dérober sa bague en croyant s'entendre dire son avenir dans les lignes de la main. | Le CARAVAGE - les tricheurs (E) La scène est resserrée autour de trois hommes, dont deux disputent une partie de cartes ; ils sont coupés à mi-corps et assemblés autour d'une table de jeu, devant un fond uni dont la neutralité fai ... |
la mort de la Vierge (Le CARAVAGE)Ce tableau de commande doit être resitué dans son contexte. L'église, Santa Maria della Scala, à laquelle le tableau était destiné appartenait à l'ordre des carmes déchaussés. Cet ordre avait fait vœu de pauvreté, allait pieds nus ou simplement avec des sandales, suivant l'exemple des sculptures antiques dans la représentation des hommes du commun, et en particulier dans le milieu modeste des proches du Christ et les premiers chrétiens. Caravage aurait utilisé comme modèle une prostituée car aucune femme honorable n'était autorisée à poser pour les artistes. Et la Vierge est représentée ni plus ni moins comme une femme plus très jeune, comme il convient si l'on respecte les conseils de l'église et en particulier le cardinal Barronio qui accordait une grande importance à la mort physique de Marie, créature terrestre et simplement humaine. Il n’y a pas de romantisme dans la scène, pas le moindre rayon de lumière céleste pour adoucir le propos. Une femme se meurt, elle est visiblement aimée et admirée, et ses compagnons l’assistant dans son dernier souffle sont dans la peine. Rien de magique, rien de surnaturel à cela : à peine si le Caravage suggère-t-il une très légère auréole en train de s’éteindre, seul signe divin apparaissant sur la toile ; seul ce mince cercle nous rappelle que cette femme qui s’éteint est bien la Vierge. Aucune glorification également dans cet événement, c’est presque une mort comme celle de n’importe quelle autre femme à laquelle nous convie Le Caravage. Ses compagnons sont dans l’affliction comme les amis ou la famille de n’importe quelle autre personne aimée agonisant. Et de ce réalisme naît l’émotion, peut-être parce qu’en rendant son humanité à Marie à travers sa mort, Le Caravage rapproche le croyant, qui lui est contemporain, du monde des premiers chrétiens et des Évangiles. Commandé en 1601 à Caravage pour la chapelle du juriste Laerzio Cherubini à l’église Santa Maria della Scala in Trastevere de Rome, ce tableau de 369 cm x 245 cm n’a dû être achevé qu’en 1605-1606. Refusé et retiré par les moines de l’église, il fut remplacé par une œuvre de même sujet peinte par Carlo Saraceni. Si peu de personnes purent contempler le tableau sur l'autel il fut néanmoins rapidement célèbre car il fut acheté immédiatement pour la galerie du duc de Mantoue par l'intermédiaire de Rubens, son ambassadeur. Celui-ci dut organiser une exposition publique à la demande des artistes dans sa résidence à Rome2, avant de l’expédier à Mantoue. Le tableau passa ensuite dans la collection de Charles Ier d'Angleterre puis à celle de Louis XIV par le banquier Jabach. Il est conservé au musée du Louvre. | la mort de la Vierge (Le CARAVAGE) (E) Ce tableau de commande doit être resitué dans son contexte. L'église, Santa Maria della Scala, à laquelle le tableau était destiné appartenait à l'ordre des carmes déchaussés. Ce ... |
Le CARAVAGE - la diseuse de bonne aventureLe thème de ce tableau est l'un de ceux mis à l’honneur par Caravage au début du xviie siècle, par son goût pour les bohémiens, les vagabonds…, mais également connu dans les pays du Nord Cette scène nécessite une lecture à plusieurs niveaux : elle contient en effet des connotations moralisatrices, concernant les fausses prophéties et la séduction intéressée. Il s'agit donc d'une sorte de scène de genre allégorique sur la tromperie et la naïveté, à rapprocher de la littérature et du théâtre contemporains. La Diseuse de bonne aventure, appelé aussi La Bonne aventure (Buona ventura en italien), est une peinture à l'huile sur toile réalisée par le peintre italien Caravage vers 15941, à Rome. Le Caravage a peint deux versions de l’œuvre, assez proches. Une est conservée au Musée du Louvre et l'autre, dans les collections de la Pinacothèque capitoline de Rome. Les dates de création des deux peintures ne font pas l'unanimité chez les experts. Le sujet est profane, c'est une scène de genre, de la vie quotidienne. À gauche, une bohémienne chiromancienne lit l’avenir à un jeune élégant et en profite pour lui dérober discrètement sa bague. L'anneau est à peine visible aujourd'hui. Les mains de la voleuse indiquent un mouvement délicat. Le petit doigt de sa main gauche est redressé. Le format, horizontal, montre deux personnages coupés à mi-corps dans un espace peu profond et éclairé par un rayon de lumière venant de la gauche. À droite, le jeune homme, la main gauche sur la hanche, donne l'impression d'un fanfaron qui, trop occupé à impressionner la gitane qui l'aguiche, ne réalise pas qu'il se fait voler. Son costume est déjà daté lors de la création de l’œuvre, la mode étant à l'époque pour les pages élégants de s'habiller à l'ancienne. Il porte un chapeau à plume et une épée à la taille3. Le thème de ce tableau est l'un de ceux mis à l’honneur par Caravage au début du xviie siècle, par son goût pour les bohémiens, les vagabonds…, mais également connu dans les pays du Nord Cette scène nécessite une lecture à plusieurs niveaux : elle contient en effet des connotations moralisatrices, concernant les fausses prophéties et la séduction intéressée. Il s'agit donc d'une sorte de scène de genre allégorique sur la tromperie et la naïveté, à rapprocher de la littérature et du théâtre contemporains. La Diseuse de bonne aventure est une œuvre caractéristique du premier style du Caravage, qui introduit plusieurs nouveautés vis-à-vis de la peinture antérieure : la lumière directionnelle, l'utilisation d'un sujet populaire, avec personnages de la vie courante, ni déformés ni idéalisés mais peints d'après nature, l'utilisation de couleurs naturelles et réalistes, et la simplicité de la composition et des formes. Dans ce tableau, Le Caravage utilise une gamme chromatique chaude, restreinte et contrastée. On remarque une grande rupture avec le maniérisme, par la représentation immédiate, l'authenticité des figures peintes au naturel (costume typique de la bohémienne), les volumes ronds et simples (pas de lignes serpentines ni de corps allongés) et l'absence de coloris acides et antinaturalistes. La lumière joue un rôle important dans la mise en espace : un unique rayon latéral tombe sur les personnages et les met en valeur. Cette lumière directionnelle constitue l'une des spécificités du Caravage. Toutefois, cette lumière chaude, dorée, imitant le soleil et ne provoquant pas de clair obscur, reste associée à sa première période. Assez violente et abstraite tout de même, elle provoque des jeux de reflets sur les surfaces brillantes. Le cadrage serré, avec des personnages coupés à mi-corps, permet au spectateur d’entrer dans le tableau. Celui-ci n'est en effet pas distancé par un premier plan, comme chez certains peintres contemporains. Le fond uni et neutre, caractéristique du Caravage, fait ressortir les personnages et bloque la composition, focalisant l'attention du spectateur sur la scène. | Le CARAVAGE - la diseuse de bonne aventure (E) Le thème de ce tableau est l'un de ceux mis à l’honneur par Caravage au début du xviie siècle, par son goût pour les bohémiens, les vagabonds…, mais également connu dans les pays ... |
Le CARAVAGE - le sacrifice d'IsaacLe Sacrifice d'Isaac est un tableau de Caravage conservé à la galerie des Offices de Florence. Il représente un épisode biblique tiré de la Genèse, au cours duquel le patriarche Abraham s'apprête à sacrifier son propre fils Isaac afin d'obéir à l'injonction de Dieu ; mais un ange arrête son geste juste à temps. La scène est représentée à l'extérieur ; il s'agit de l'un des rares paysages peints par Caravage, et c'est d'ailleurs le dernier qu'il représente alors qu'il s'apprête à orienter son style vers des traitements plus sombres et intimistes. Bien que le thème soit déjà bien connu, certains aspects de son traitement pictural offrent une perspective inédite : en particulier, les attitudes du patriarche et de son fils sont tout à fait inhabituelles par rapport à l'iconographie religieuse de l'époque. Le tableau est une commande du cardinal Maffeo Barberini, qui devient plus tard pape sous le nom d'Urbain VIII. Il s'agit d'une des nombreuses commandes de tableaux religieux que passent à cette époque de prestigieux commanditaires, avides d'obtenir une œuvre du peintre lombard dont la célébrité est devenue considérable à Rome au tournant des xvie et xviie siècles. Toutefois, Le Sacrifice présente de nombreux éléments stylistiques et thématiques qui le distinguent nettement des autres tableaux de chevalet que Caravage produit alors : ces particularités en compliquent la datation précise, qui s'étend selon les auteurs de 1597 à 1603, cette dernière date étant la plus couramment retenue. Après avoir été transmis au fil des siècles au gré des collections de la famille Barberini et de sa branche « Sciarra » en particulier, le tableau est finalement confié en 1917 aux Offices de Florence, où il est conservé depuis. | Le CARAVAGE - le sacrifice d'Isaac (E) Le Sacrifice d'Isaac est un tableau de Caravage conservé à la galerie des Offices de Florence. Il représente un épisode biblique tiré de la Genèse, au cours duquel le patriarche Abraham s'apprê ... |
Le CARAVAGE - La Vocation de saint MatthieuL’entrée du Christ dans la pièce n’a rien d’éblouissant. Il sort à peine de l’ombre. Le bras allongé, il tend la main et fait un geste qui est l'exact reflet de celui d’Adam recevant vie de Dieu dans le tableau de Michel-Ange. La création est prolongée en vocation. La Vocation de saint Matthieu (en italien Vocazione di san Matteo) est un tableau de Caravage peint entre 1599 et 1600 pour la chapelle Contarelli de l'église Saint-Louis-des-Français de Rome, où il est conservé depuis. Ce tableau est une commande du cardinal français Matthieu Contarelli faite en 15991 au jeune Caravage qui reçoit là sa première commande officielle. Cette première œuvre d'un cycle de trois sur la vie de saint Matthieu est la seule qui soit directement inspirée d’un texte de l’Écriture, Mt 9,9, dont l’auteur est l’évangéliste Matthieu lui-même : « (…) en passant, Jésus vit un homme, nommé Matthieu, assis au bureau du fisc, et il lui dit : « Suis-moi. » Il se leva et le suivit. » Elle orne la partie latérale gauche de la chapelle. Le tableau de Saint Matthieu et l'Ange est placé en position de retable central, et sur la paroi latérale droite de la chapelle est disposé le Martyre de saint Matthieu. Contarelli, qui avait laissé des instructions détaillées sur la manière de composer le tableau, ne vit pas l’achèvement des œuvres qu’il avait commandées : il mourut en 1585. Dans la partie droite du tableau se tiennent debout deux personnages en habit d’époque biblique. De l’un, Jésus, on voit le visage. Il a le bras allongé, et sa main est tendue vers Matthieu. Son pied tourné vers l'extérieur de la pièce semble indiquer qu'il est déjà sur le point de repartir. De l’autre, Pierre, on ne voit pas le visage ; son dos masque largement la personne de Jésus. Seule la main est bien visible, qui accompagne discrètement le geste du Christ. Dans la partie gauche du tableau cinq publicains (en habits contemporains) sont groupés autour d’une table, sur laquelle s’étalent bourse, encrier avec plume, livre de comptes et pièces de monnaie. Trois d’entre eux (dont Matthieu) ont le regard tourné vers Jésus tandis que les deux autres à l'extrémité sont absorbés à compter leurs biens. Au centre de ce groupe, Matthieu regarde Jésus d’un air surpris, se désignant lui-même de la main gauche, tandis que sa main droite posée sur la table est comme interrompue dans le geste de compter. La partie où se situent les personnages est sombre : quelques taches de lumière et couleur seulement sur les habits et les visages. La lumière venant de la partie supérieure droite du tableau est de source inconnue ; elle ne vient ni de la personne de Jésus ni de la fenêtre. Les détails d'une fenêtre et le pan d'un mur dans le milieu de ce haut accrochent la lumière alors que le volet crée une nouvelle obscurité sur la partie en haut à gauche. Ceci crée un effet de clair-obscur caractéristique de l’œuvre de Caravage. La composition se partage entre la partie gauche, un groupe de cinq personnes autour d'une table où se compte de l’argent (avec livre comptable et encrier). lls sont richement vêtus d’habits contemporains de Caravage (ressemblant aux compositions des Tricheurs ou de La Diseuse de bonne aventure). Les visages expriment des réactions et sentiments divers. Deux d’entre eux ignorent complètement Jésus et Pierre, et ne les regardent même pas. Au centre Matthieu exprime de l'étonnement. Les gestes différents des deux mains indiquent qu’il est divisé : l’index de la gauche se désigne, tandis que la main droite ne quitte pas les pièces d’argent qu’elle compte. Les deux autres personnages, à droite, regardent les visiteurs, l’un d’un regard plutôt moqueur et légèrement méprisantInterprétation abusive ? ; l’autre est fasciné au point d’avoir le corps entièrement tourné vers les visiteurs, les jambes à califourchon sur le banc, oublieux de ce qu’il faisait. Dans la partie droite du tableau : Jésus et Pierre en habit de leur époque (donnant ainsi un caractère trans-historique à la scène, et à l’idée même de vocation). Ils sont pieds nus. L’entrée du Christ dans la pièce n’a rien d’éblouissant. Il sort à peine de l’ombre. Le bras allongé, il tend la main et fait un geste qui est l'exact reflet de celui d’Adam recevant vie de Dieu dans le tableau de Michel-Ange. La création est prolongée en vocation. | Le CARAVAGE - La Vocation de saint Matthieu (E) L’entrée du Christ dans la pièce n’a rien d’éblouissant. Il sort à peine de l’ombre. Le bras allongé, il tend la main et fait un geste qui est l'exact reflet de celui d’Adam r ... |
Le CARAVAGE - le joueur de luth | Le CARAVAGE - le joueur de luth (E) ... |