Ali Ahmad Said dit ADONIS - le Livre de la migrationAdonis est l'un des grands poètes actuels que porte, et qui porte, le souffle de la terre. Homme courageux dans un monde étroit, le Liban, il n'hésite pas à dire haut et fort sa parole généreuse. Son nom d'écrivain est déjà une belle affirmation et sans doute un étonnement pour les tenants de la culture dont il est issu et qu'il a dépassé en l'ouvrant à tout l'univers. Et il est souvent censuré dans le monde arabe. Ses poèmes pour la libération de Florence Aubenas des griffes de ceux qui aiment par-dessus tout la mort, et sa fameuse déclaration « le voile ne couvre pas seulement le visage, il recouvre aussi le cerveau », le font profondément haïr par les sots et les fous. autres livres: 1954 - La terre a dit 1957 - Premiers poèmes 1958 - Feuilles dans le vent 1961 - Chants de Mihyar le Damascène 1961 - Mémoire du vent (Poèmes 1957-1990) 1971 - Tombeau pour New York 1975 - Singulier 1982 - Le Livre des migrations, préface de Salah Stétié, éditions Luneau-Ascot 1983 - Ismaël 1984 - Les résonances, les origines, éd. Les Cahiers des Brisants 1985 - Kitab al-Hisar (Le Livre du siège) 1988 - Célébrations 1990 - Le Temps des villes 2009 - La Forêt de l'amour en nous 2012 - Chroniques des branches, coll. « Orphée », Éditions de la Différence, 2012. | Ali Ahmad Said dit ADONIS - le Livre de la migration (E) Adonis est l'un des grands poètes actuels que porte, et qui porte, le souffle de la terre. Homme courageux dans un monde étroit, le Liban, il n'hésite pas à dire haut et fort sa parole généreuse. So ... |
Emile AJAR - La vie devant soiPrix Goncourt 1975 extrait: "La première chose que je peux vous dire c'est qu'on habitait au sixième à pied et que pour Mme Rosa, avec tous ces kilos qu'elle portait sur elle et seulement deux jambes, c'était une vraie source de vie quotidienne, avec tous les soucis et les peines. Elle nous le rappelait chaque fois qu'elle ne se plaignait pas d'autre part, car elle était également juive. Sa santé n'était pas bonne non plus et je peux vous dire aussi dès le début que c'était une femme qui aurait mérité un ascenseur. Je devais avoir trois ans quand j'ai vu Mme Rosa pour la première fois. Avant, on n'a pas de mémoire et on vit dans l'ignorance. J'ai cessé d'ignorer à l'âge de trois ans ou quatre ans et parfois ça me manque. Il y avait beaucoup d'autres juifs, Arabes et Noirs à Belleville , mais Mme Rosa était obligée de grimper les six étages seule. Elle disait qu'un jour elle allait mourir dans l'escalier, et tous les mômes se mettaient à pleurer parce que c'est ce qu'on fait toujours quand quelqu'un meurt. On était tantôt six ou sept tantôt même plus là-dedans. Au début, je ne savais pas que Mme Rosa s'occupait de moi seulement pour toucher un mandat à la fin du mois. Quand je l'ai appris, j'avais déjà six ou sept ans et ça m'a fait un coup de savoir que j'étais payé. Je croyais que Mme Rosa m'aimait pour rien et qu'on était quelqu'un l'un pour l'autre. J'en ai pleuré toute une nuit et c'était mon premier grand chagrin. | Emile AJAR - La vie devant soi (E) Prix Goncourt 1975 extrait: "La première chose que je peux vous dire c'est qu'on habitait au sixième à pied et que pour Mme Rosa, avec tous ces kilos qu'elle portait sur elle et seulement deux jambes, c'&e ... |
Jose de ALENCAR - Iracema, legende du Ceara« Iracema, légende du Ceará », c'est l'histoire d'une idylle entre un guerrier portugais et Iracema, vierge indienne. Iracema, présentée comme "la vierge aux lèvres de miel", dont les cheveux étaient plus sombres que l'aile de Graúna (nom d'un corbeau brésilien connu) et son sourire plus doux qu'un -favo da jati-. Cette relation harmonieuse, cependant, ne dure que jusqu'au contact de l'indienne avec un colon prénommé Martin. L'amour qui les unit est une allégorie du processus de colonisation du Brésil et de l'Amérique par les Européens et il est doublement interdit car ils sont issus de nations ennemies Iracema représente un rôle important parmi les Tabajaras : "Sa main confectionne la boisson de Tupã (dieu suprême) pour le Pajé (le chef spirituel et guérisseur indien)". Iracema viole le secret de sa tribu et prépare la boisson pour Martin qui s'assoupit, rêve de la jeune indienne, et quand il se réveille, en fait son amante. Iracema vit un amour fait de renoncement et de sacrifice qui la place au statut de paria et elle est forcée d'abandonner son peuple. Elle ne peut vivre ni chez les Blancs, ni chez les Pitiguaras. Exilée, elle porte en son sein le fruit d'une nouvelle communauté- les mamelouks, ni Indiens ni Européens, mais Brésiliens. Seule et nostalgique de Martin, Iracema donne naissance à son fils. Quand il revient de la chasse, Martin reçoit son fils "Moacir" des mains d'Iracema. Il assiste alors à la mort de son épouse et l'enterre au pied d'un palmier. Cet endroit, selon le narrateur, viendra, un jour, à s'appeler Ceará : "Le premier cearense, encore dans son berceau, émigra des terres de sa patrie. Était-ce ici, la prédestination d'une race ?". L'étude du roman Iracema est obligatoire dans le programme des écoles brésiliennes. Iracema est de ce fait devenu un prénom féminin fréquent au Brésil, et même des villages ou des quartiers, ainsi que deux entités minicipales du brésil se noments Iracema. oeuvre: Cinco Minutos (1856) A Viuvinha (1857) O Guarani (1857) Lucíola (1862) Diva (1864) Iracema (1865) As Minas de Prata (1865 — 1866) O Gaúcho (1870) A Pata da Gazela (1870) O Tronco do Ipê (1871) A Guerra dos Mascates (1871 — 1873) Til (1871) Sonhos d'Ouro (1872) Alfarrábios (1873) Ubirajara (1874) O Sertanejo (1875) Senhora (1875) Encarnação (1893 — posthume) | Jose de ALENCAR - Iracema, legende du Ceara (E) « Iracema, légende du Ceará », c'est l'histoire d'une idylle entre un guerrier portugais et Iracema, vierge indienne. Iracema, présentée comme "la vierge aux lèvres de miel", don ... |
Alphonse ALLAIS - Les PenséesAlphonse Allais constitue un cas unique dans l'histoire de la littérature française : tout le monde connaît son nom, cite parfois ses bons mots, mais qui a lu son oeuvre immense ? Humour noir, humour rose, vers, prose, maximes, fables express, calembours, rien ne lui a été étranger. extraits: Ces quelques pensées, quoique parfaitement innocentes, ont été frappées, mais, rassurez les âmes sensibles, seulement du coin du bon sens. Le café est un breuvage qui fait dormir quand on n'en prend pas. Quand on ne travaillera plus le lendemain des jours de repos, la fatigue sera vaincue. Il vaut mieux être cocu que veuf. Il y a moins de formalités. Il ne faut jamais faire de projets, surtout en ce qui concerne l'avenir. La statistique a démontré que la mortalité dans l'armée augmente sensiblement en temps de guerre. C'est quand on serre une dame de trop près... qu'elle trouve qu'on va trop loin. La mer est salée parce qu'il y a des morues dedans. Et si elle ne déborde pas, c'est parce que la providence, dans sa sagesse, y a placé aussi des éponges. Plus les galets ont roulé, plus ils sont polis. Pour les cochers, c'est le contraire | Alphonse ALLAIS - Les Pensées (E) Alphonse Allais constitue un cas unique dans l'histoire de la littérature française : tout le monde connaît son nom, cite parfois ses bons mots, mais qui a lu son oeuvre immense ? Humour noir, humour rose, vers, prose, m ... |
Jorge AMADO - Gabriela, girofle et cannelleMundinho est un jeune carioca (habitant de Rio de Janeiro) qui a émigré à Ilhéus où il s'est enrichi grâce à l'exportation et où il planifie d'accélérer le développement de la ville, améliorer les ports et faire tomber Bastos, l'inepte gouverneur. Nacib est un syrien, patron du bar Vesuvio, qui se trouve au milieu d'un grand drame personnel : sa cuisinière est partie vivre avec son fils alors qu'il doit s'occuper d'un repas pour trente personnes pour l'inauguration d'une ligne automobile régulière entre Ilhéus et Itabuna. Il engage alors des jumelles d'un certain âge, mais il passe tout son temps libre à la recherche d'une nouvelle cuisinière. Gabriela, girofle et cannelle: chronique d'une ville de l'Etat de Bahia est un roman brésilien de Jorge Amado, écrit en 1958. | Jorge AMADO - Gabriela, girofle et cannelle (E) Mundinho est un jeune carioca (habitant de Rio de Janeiro) qui a émigré à Ilhéus où il s'est enrichi grâce à l'exportation et où il planifie d'accélérer le développ ... |
Jacques-Pierre AMETTE - La maîtresse de BrechtPrix Goncourt 2003 Bertolt Brecht rentre à Berlin en octobre 1948, après un exil de quinze ans aux Etats-Unis. Les autorités, qui doutent de sa fidélité au Parti, placent auprès de lui une actrice autrichienne, Maria Eich, pour l'espionner. Contrainte d'accepter ce rôle peu reluisant, elle devient la maîtresse occasionnelle de l'écrivain et intègre sa troupe de théâtre. | Jacques-Pierre AMETTE - La maîtresse de Brecht (E) Prix Goncourt 2003 Bertolt Brecht rentre à Berlin en octobre 1948, après un exil de quinze ans aux Etats-Unis. Les autorités, qui doutent de sa fidélité au Parti, placent auprès de lui une actr ... |
Hans Christian ANDERSEN - ContesLorsque le bateau s'entrouvrit, elle vit le beau Prince s'enfoncer dans la mer profonde. Elle en eut d'abord de la joie à la pensée qu'il descendait chez elle, mais ensuite elle se souvint que les hommes ne peuvent vivre dans l'eau et qu'il ne pourrait atteindre que mort le château de son père. Non ! il ne fallait pas qu'il mourût ! Elle nagea au milieu des épaves qui pouvaient l'écraser, plongea profondément puis remonta très haut au milieu des vagues, et enfin elle approcha le prince. Il n'avait presque plus la force de nager, ses bras et ses jambes déjà s'immobilisaient, ses beaux yeux se fermaient, il serait mort sans la petite sirène. Quand vint le matin, la tempête s'était apaisée, pas le moindre débris du bateau n'était en vue; le soleil se leva, rouge et étincelant et semblant ranimer les joues du prince, mais ses yeux restaient clos. La petite sirène déposa un baiser sur son beau front élevé et repoussa ses cheveux ruisselants. Andersen, La petite Sirene Les Contes d'Andersen ont été traduits dans presque toutes les langues du monde. Entre 1835 et 1872, Andersen a écrit exactement cent cinquante-six contes. Rappelons, pour mémoire, que les Contes du Temps passé ou de ma Mère l'Oye, de Charles Perrault, datent de 1697, tandis que Grimm (1785-1863) fut un contemporain d'Andersen. "Le Vilain Petit Canard" et "La Petite Fille aux Allumettes" ne sont que deux des nombreux Contes écrits par Hans Christian Andersen, auteur de l'un des plus grands succès de la littérature mondiale. | Hans Christian ANDERSEN - Contes (E) Lorsque le bateau s'entrouvrit, elle vit le beau Prince s'enfoncer dans la mer profonde. Elle en eut d'abord de la joie à la pensée qu'il descendait chez elle, mais ensuite elle se souvint que les hommes ne peuvent vivre ... |
Eugenio de ANDRADE - Matiere solaireMais comment faire durer jusqu'au dernier moment cette bouche, ce soleil ? Il faut l'aimer patiente et haute, là où la flamme chante. L'aimer. Jusqu'à la fin. Jusqu'à la danse. Matière solaire XXVI. | Eugenio de ANDRADE - Matiere solaire (E) Mais comment faire durer jusqu'au dernier moment cette bouche, ce soleil ? Il faut l'aimer patiente et haute, là où la flamme chante. L'aimer. Jusqu'à la fin. Jusqu'à ... |
Gabriele d'ANNUNZIO - l'enfant de voluptéAndrea Sperelli, aristocrate raffiné, artiste classicisant et précieux, eprouve un amour sensuel pour la brûlante et maladive Elena, et un amour plus spirituel, poétique, pour Maria : deux formes du désir qu'il rêve d'harmoniser dans une synthèse parfaite. C'est en 1889 que Gabriele D'Annunzio (1863-1938) publie ce premier chef-d'œuvre, L'Enfant de volupté («Il Piacere»). Le luxe des bals et des palais romains, les splendeurs baroques de la Ville éternelle secrètement hantée par la mort, forment le décor somptueux et pathétique de cette quête promise à l'échec. Sensualité et spiritualité, culte du Surhomme nietzschéen et fascination de la morbidezza, exaltation du Moi et tentative désespérée de conjurer la faiblesse intérieure : dans ce roman suave et sombre, où l'on a pu voir l'expression achevée du «décadentisme», se réfractent tous les thèmes de l'œuvre de D'Annunzio - et la sensibilité même de sa «fin de siècle». Postface de Francis Claudon. | Gabriele d'ANNUNZIO - l'enfant de volupté (E) Andrea Sperelli, aristocrate raffiné, artiste classicisant et précieux, eprouve un amour sensuel pour la brûlante et maladive Elena, et un amour plus spirituel, poétique, pour Maria : deux formes du désir q ... |
Guillaume APOLLINAIRE - AlcoolsSous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours Faut-il qu'il m'en souvienne La joie venait toujours après la peine ...... Alcools, Guillaume Apollinaire | Guillaume APOLLINAIRE - Alcools (E) Sous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours Faut-il qu'il m'en souvienne La joie venait toujours après la peine ...... Alcools, Guillaume Apollinaire ... |
Louis ARAGON - Aurelien"Il y a une passion si dévorante qu’elle ne peut se décrire. Elle mange qui la contemple. Tous ceux qui s’en sont pris à elle s’y sont pris. On ne peut l’essayer, et se reprendre. On frémit de la nommer : c’est le goût de l’absolu. On dira que c’est une passion rare, et même les amateurs frénétiques de la grandeur humaine ajouteront : malheureusement. Il faut s’en détromper. Elle est plus répandue que la grippe, et si on la reconnaît mieux quand elle atteint des cœurs élevés, elle a des formes sordides qui portent ses ravages chez les gens ordinaires, les esprits secs, les tempéraments pauvres. Ouvrez la porte, elle entre et s’installe. Peu lui importe le logis, sa simplicité. Elle est l’absence de résignation. S’il l’on veut, qu’on s’en félicite, pour ce qu’elle a pu faire faire aux hommes, pour ce que ce mécontentement a su engendrer de sublime. Mais c’est ne voir que l’exception, la fleur monstrueuse, et même alors regardez au fond de ceux qu’elle emporte dans les parages du génie, vous y trouverez ces flétrissures intimes, ces stigmates de la dévastation qui sont tout ce qui marque son passage sur des individus moins privilégiés du ciel. Qui a le goût de l’absolu renonce par là même à tout bonheur. Quel bonheur résisterait à ce vertige, à cette exigence toujours renouvelée ? Cette machine critique des sentiments, cette vis a tergo du doute, attaque tout ce qui rend l’existence tolérable, tout ce qui fait le climat du cœur. Il faudrait donner des exemples pour être compris, et les choisir justement dans les formes basses, vulgaires de cette passion pour que par analogie on pût s’élever à la connaissance des malheurs héroïques qu’elle produit. Louis Aragon Aurélien, extrait du chapitre XXXVI Aurélien est le quatrième roman du cycle du Monde réel de Louis Aragon. Il y décrit le sentiment de l’absolu, dans la longue rêverie sentimentale d’Aurélien, l’un des sommets romanesques de son œuvre (Éditions Gallimard 1944). | Louis ARAGON - Aurelien (E) "Il y a une passion si dévorante qu’elle ne peut se décrire. Elle mange qui la contemple. Tous ceux qui s’en sont pris à elle s’y sont pris. On ne peut l’essayer, et se reprendre. On fr&eacu ... |
Louis ARAGON - poesiesIl n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri Et pas plus que de toi l'amour de la patrie Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs Il n'y a pas d'amour heureux Mais c'est notre amour à tous les deux Louis Aragon (La Diane Francaise, Seghers 1946) | Louis ARAGON - poesies (E) Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri Et pas plus que de toi l'amour de la patrie Il n'y a pas d'amour qui ne vi ... |
Hannah ARENDT - les origines du totalitarisme«Sans les masses, le chef n’existe pas.» «Le progrès et la catastrophe sont l'avers et le revers d'une même médaille.» «La pensée naît d'événements de l'expérience vécue et elle doit leur demeurer liée comme aux seuls guides propres à l'orienter.» «C'est dans le vide de la pensée que s'inscrit le mal.» «Pour être confirmé dans mon identité, je dépends entièrement des autres.» «Si tu réussis à paraître devant les autres ce que tu souhaiterais être, c'est tout ce que peuvent exiger de toi les juges de ce monde.» Extrait d’ Essai sur la révolution «C'est justement pour préserver ce qui est neuf et révolutionnaire dans chaque enfant que l'éducation doit être conservatrice, c'est-à-dire assurer “la continuité du monde”.» «La principale caractéristique de l’homme de masse n’est pas la brutalité ou le retard mental, mais l’isolement et le manque de rapports sociaux normaux.» «Les mouvements totalitaires sont des organisations massives d’individus atomisés et isolés.» «La société de masse ne veut pas la culture mais les loisirs.» «Il faudrait bien comprendre que le rôle de l'école est d'apprendre aux enfants ce qu'est le monde, et non pas leur inculquer l'art de vivre.» «Les mots justes trouvés au bon moment sont de l'action.» «Ce qui séduisait l’élite, c’était l’extrémisme en tant que tel.» Dans 'les origines du totalitarisme', Arendt dégage les caractéristiques propres du totalitarisme. Pour Arendt, le totalitarisme est avant tout un mouvement, une dynamique de destruction de la réalité et des structures sociales, plus qu’un régime fixe. Un mouvement totalitaire est « international dans son organisation, universel dans sa visée idéologique, planétaire dans ses aspirations politiques ». Le régime totalitaire, selon Arendt, trouverait sa fin s’il se bornait à un territoire précis, ou adoptait une hiérarchie, comme dans un régime autoritaire classique : il recherche la domination totale, sans limites. Hannah Arendt analyse dans ce livre l’émergence de l’antisémitisme politique, à la fin du xixe siècle, inédit par rapport aux sentiments antijuifs qui le précédaient. Elle détaille le rôle joué par l’émergence des États-nations modernes et l’émancipation des Juifs. Selon elle, l’assimilation des Juifs a exigé d’eux qu’ils soient « exceptionnels » : la fin de siècle a transformé le judaïsme, religion et nationalité, à caractères collectifs, en judéité, à caractère de naissance, personnel. Pour l’homme du Moyen Âge, le judaïsme était un crime – à punir – alors que pour l’homme du début du xxe siècle, la judéité est un vice – à exterminer. Cela préfigure l’antisémitisme et la Shoah. Arendt conclut son livre par une analyse de l’affaire Dreyfus, qui est selon elle le point de départ de l’antisémitisme moderne ; elle considère que la France avait « 30 ans d’avance » sur la question juive. « Impérialisme ne signifie pas construction d’un empire, et expansion ne signifie pas conquête. » Hannah Arendt analyse l’impérialisme, ce mouvement d’expansion des puissances européennes à partir de 1884, qui aboutit à la Première Guerre mondiale. « L’impérialisme doit être compris comme la première phase de la domination politique de la bourgeoisie, bien plus que comme le stade ultime du capitalisme » : l’auteur relie le début de la période impérialiste à un état dans lequel l’État-nation n’était plus adapté au développement capitaliste de l’économie. La bourgeoisie, consciente de cette faiblesse, commença à s’intéresser aux affaires politiques, pour assurer le maintien de la création de richesses. « L’impérialisme naquit lorsque la classe dirigeante détentrice des instruments de production s’insurgea contre les limites nationales imposées à son expansion économique. » Elle fait la distinction avec les conquêtes du passé (« conquête » et « expansion » sont deux termes opposés dans l’ouvrage), impériales au sens premier du terme : pour la première fois, des puissances ont fait des conquêtes sans vouloir exporter leurs lois et leurs coutumes dans les régions conquises – voire en appliquant des lois qui seraient jugées inacceptables sur leur propre sol. C’est le premier coup porté à l’État-nation et à la démocratie, les premières graines du totalitarisme. Arendt démontre également que la pensée raciale et la bureaucratie, deux piliers du totalitarisme, ont été construits pour servir l’expansion impérialiste. Dans l’avant-dernière partie du livre, Arendt analyse le pendant continental de l’impérialisme : les mouvements annexionnistes, soit le pangermanisme et le panslavisme, qui alimenteront par la suite les totalitarismes hitlériens et staliniens. Le livre se conclut par une réflexion sur les droits de l’homme et l’apatridie, conçue comme un moyen de contagion du totalitarisme : les apatrides, personnes hors du droit, forcent les États de droit à les traiter comme le feraient les États totalitaires qui les ont déchu de leur nationalité, car les droits de l’homme ont été reliés dès le départ à la souveraineté nationale, donc à la nationalité. | Hannah ARENDT - les origines du totalitarisme (E) «Sans les masses, le chef n’existe pas.» «Le progrès et la catastrophe sont l'avers et le revers d'une même médaille.» «La pensée naît d'év&eacu ... |
ARISTOTE - Parties des animaux livre II ch.1« Ce n'est pas en effet la maison qui est faite pour les briques et les pierres, mais celles-ci pour la maison : il en va de même pour tout le reste de la matière. Et ce n'est pas seulement l'induction qui nous montre qu'il en est bien ainsi, mais aussi le raisonnement. En effet, tout ce qui s'engendre naît de quelque chose et en vue de quelque chose; la génération se poursuit d'un principe à un principe, du premier qui donne le branle et a déjà une nature propre, jusqu'à une forme ou à quelqu'autre fin semblable. Car l'homme engendre l'homme et la plante la plante, selon la matière qui sert de substrat à chacun. Ainsi donc chronologiquement la matière et la génération sont nécessairement antérieures, mais logiquement, c'est l'essence et l'idée de chaque être. » Aristote (en grec ancien ἈριστοτÎλης / Aristotélês) est un philosophe grec né à Stagire (actuelle Stavros) en Macédoine (d’où le surnom de « Stagirite », Σταγειρίτης), en -384, et mort à Chalcis, en Eubée, en -322. Disciple de Platon à l'Académie pendant plus de vingt ans, il prit ensuite une distance critique vis-à-vis des thèses de son maître et fonda sa propre école, le Lycée. Il fut également précepteur d'Alexandre le Grand. Sa conception de l'être comme « substance » (ou ontologie) et de la métaphysique comme « science de l'être en tant qu'être » influença profondément l'ensemble de la tradition philosophique occidentale, d'Alexandre d'Aphrodise à Martin Heidegger en passant par Thomas d'Aquin, et orientale, d'Averroès et Maïmonide à Cordoue jusqu'au persan Avicenne en passant par les théologiens médiévaux de Byzance. Véritable encyclopédiste, il s'est beaucoup intéressé aux arts (musique, rhétorique, théâtre) et aux sciences (physique, biologie, cosmologie) de son époque ; il en théorisa les principes et effectua des recherches empiriques pour les appuyer. Il élabora une réflexion fondamentale sur l'éthique et sur la politique qui influença durablement l'Occident. Le Stagirite est également considéré, avec les stoïciens1, comme l'inventeur de la logique : il élabora une théorie du jugement prédicatif, systématisa l'usage des syllogismes et décrivit les rouages des sophismes. | ARISTOTE - Parties des animaux livre II ch.1 (E) « Ce n'est pas en effet la maison qui est faite pour les briques et les pierres, mais celles-ci pour la maison : il en va de même pour tout le reste de la matière. Et ce n'est pas seulement l'induction qui nous montre qu' ... |
Antonin ARTAUD - le theatre et son doubleCelui qui ne verrait dans Le Théâtre et son double qu'un traité inspiré montrant comment rénover le théâtre - bien qu'il y ait sans nul doute contribué -, celui-là se méprendrait étrangement. C'est qu'Antonin Artaud, quand il nous parle du théâtre, nous parle surtout de la vie, nous amène à réviser nos conceptions figées de l'existence, à retrouver une culture sans limitation. Le théâtre et son double, écrit il y a un demi-siècle déjà, est une oeuvre magique comme le théâtre dont elle rêve, vibrante comme le corps du véritable acteur, haletante comme la vie même dans un jaillissement toujours recommencé de la poésie. essai (france) | Antonin ARTAUD - le theatre et son double (E) Celui qui ne verrait dans Le Théâtre et son double qu'un traité inspiré montrant comment rénover le théâtre - bien qu'il y ait sans nul doute contribué -, celui-là se mépre ... |
Isaac ASIMOV - Fondation1951 (plus â–º) "En ce début de treizième millénaire, l'Empire n'a jamais été aussi puissant, aussi étendu à travers toute la galaxie. C'est dans sa capitale, Trantor, que l'éminent savant Hari Seldon invente la psychohistoire, une science nouvelle permettant de prédire l'avenir. Grâce à elle, Seldon prévoit l'effondrement de l'Empire d'ici cinq siècles, suivi d'une ère de ténèbres de trente mille ans. Réduire cette période à mille ans est peut-être possible, à condition de mener à terme son projet : la Fondation, chargée de rassembler toutes les connaissances humaines. Une entreprise visionnaire qui rencontre de nombreux et puissants détracteurs... " Tandis que les crises qui secouent l'Empire redoublent de violence et annoncent son effondrement définitif, la Fondation créée par le psychohistorien Hari Seldon pour sauvegarder la civilisation devient de plus en plus puissante, suscitant naturellement convoitise et visées annexionnistes. C'est alors qu'apparaît un mystérieux et invincible conquérant, surnommé le Mulet, que le plan de Seldon n'avait pas prévu... Isaac Asimov1, né vers le 2 janvier 1920 à Petrovitchi (aujourd'hui en Russie) et mort le 6 avril 1992 à New York aux États-Unis, écrivain américain, naturalisé en 1928, est surtout connu pour ses œuvres de science-fiction et ses livres de vulgarisation scientifique. Dans le Cycle de Fondation (qui a reçu, en 1966, le prix Hugo de « la meilleure série de science-fiction de tous les temps »), Asimov imagine le futur de l'humanité. Il commence avec l'effondrement d'un empire galactique qui se décompose. Un savant, Hari Seldon, invente une nouvelle science, la psychohistoire, basée sur la loi des grands nombres et le calcul des probabilités qui permet de « prévoir l'avenir », ou, plus exactement, de calculer les probabilités de différents avenirs. Le scénario est d'autant plus aisément assimilé par le lecteur qu'il lui rappelle des repères connus : l'émiettement du pouvoir des empires romain et ottoman, d'une part, en ce qui concerne l'empire de Trantor, l'ascension de personnalités charismatiques comme Alexandre le Grand, Jules César ou Napoléon Bonaparte, d'autre part, en ce qui concerne le personnage du Mulet, qui manipule à ses propres fins les émotions de son entourage. Le roman Fondation — le premier paru — forme le « cœur » du cycle et peut être lu isolément. En y ajoutant Fondation et Empire et Seconde Fondation, on obtient la trilogie de Fondation, qui constitue elle aussi une histoire à part entière. Cela correspond à l'ordre d'écriture des romans. D'autres romans, comme par exemple Prélude à Fondation et L'Aube de Fondation — chronologiquement situés avant — ou Fondation foudroyée et Terre et Fondation — chronologiquement situés après —, se sont par la suite greffés à la trilogie, pour constituer le Cycle de Fondation. | Isaac ASIMOV - Fondation (E) 1951 (plus â–º) "En ce début de treizième millénaire, l'Empire n'a jamais été aussi puissant, aussi étendu à travers toute la galaxie. C'est dans sa capi ... |
Joaquim Maria MACHADO de ASSIS - Dom Casmurro"Métis, fils d'un nègre et d'une blanchisseuse, Machado de Assis est certainement une des âmes les plus aristocratiques qui se soient jamais égarées sur les chemins de ronces et de fleurs de ce monde incompréhensible. Preuve que la théorie de l'hérédité n'est qu'une erreur grossière. Il fut très pauvre, puis un peu moins pauvre, mais ne sortit jamais, pas plus que de saville, de la médiocrité, et il ne connut pas la gloire que très tard ; mais de toute manière il avait un coeur trop noble pour la désirer." Benhito est un adolescent jaloux, voué à la prêtrise par une mère aimée et pieuse. Pourtant, ses ambitions sont toute autres et exclusivement dirigées vers Capitou, sa jolie petite voisine « aux yeux de ressac », dont il tombe profondément amoureux. L'histoire est racontée par le vieux Benhito, un être devenu renfermé, affublé du surnom de Dom Casmurro (Monsieur du Bourru), qui plonge dans ses souvenirs pour revivre en douceur sa crise d'adolescence et la vie chaotique qui s'ensuivit dans le Rio languide du Second Empire brésilien… L'histoire est simple, belle et triste à la fois, comme toute vie amoureuse, remplie de bonheur et de tracas. Mais l'intérêt de ce livre réside dans sa forme et son style. En cent quarante-huit chapitres courts, d'une à deux pages, souvent drôlement titrés (En route !, Raconté à la hâte, Où l'on revient sur des explications, Doutes sur doutes, Bon, et la fin ? ), on suit pas à pas le cheminement intérieur de l'adolescent vu par lui-même, des décennies plus tard. Le narrateur argumente tout, son recul, ses sentiments, replace les à-côtés de l'histoire afin de clarifier certaines scènes et surtout, ô jubilation de lecture, il prend le lecteur à partie, l'apostrophe, se met à sa place et lui dit qu'il se trompe ou qu'il a raison ! Une voix extraordinaire que l'on entend tout le long du récit, qui parle au lecteur comme à un ami, avec un humour fin, de l'ironie, de la folie, de la complicité, une légèreté de ton sur des thèmes douloureux (la maladie, la mort, la solitude) ; un tout qui fait éclater le temps, l'intrigue, la narration. C'est un immense plaisir de lecture car le procédé en ressort grandi. Voici quelques citations qui m'ont fait éclater de rire : « Tout cela est obscur, ma chère lectrice, mais c'est la faute de votre sexe qui perturbait ainsi l'adolescence d'un pauvre séminariste. » « Eh bien, soyons heureux une bonne fois, avant que le lecteur, séchant sur pied à force d'attendre, ne se décide à aller prendre l'air ; marions-nous. » « Nous nous occupions de tout, selon la nécessité et l'urgence, cela va sans dire, mais il est des lecteurs si obtus, qu'ils ne comprennent rien si on ne leur relate pas tout le reste. Passons au reste. » Sorties de leur contexte, peut-être n'ont-elles pas la force qu'elles prennent dans le récit. Donc un conseil, laissez-vous charmer par Machado de Assis qui prend un ton décalé et heureux pour conter une tragédie avec un « regard de bohémienne, oblique et dissimulé ». | Joaquim Maria MACHADO de ASSIS - Dom Casmurro (E) "Métis, fils d'un nègre et d'une blanchisseuse, Machado de Assis est certainement une des âmes les plus aristocratiques qui se soient jamais égarées sur les chemins de ronces et de fleurs de ce monde i ... |
Miguel Angel ASTURIAS - Monsieur le PresidentLa poésie est mémoire baignée de larmes. La musique est mémoire de la mer. Extrait de Châtiment des profondeurs La terre se nourrit d'empreintes, Le ciel se nourrit d'ailes. Extrait de La Chasse Le cerveau est la tripe de la tête. Penser est un couteau ! Extrait de Bolivar Les miroirs sont comme la conscience. On s'y voit comme on est, et comme on n'est pas. Monsieur le Président est sans doute l'œuvre la plus connue d'Asturias en raison de son message politique. Il importe d'en souligner le caractère pionnier : on sait aujourd'hui que le roman a été écrit pour l'essentiel à Paris, entre 1925 et 1932, à partir d'un conte plus ancien qui constitue le premier chapitre. Cette version originale, d'abord intitulée Tohil (divinité maya du feu et de la mort), est refusée par plusieurs éditeurs et publiée à compte d'auteur en 1946 (Costa-Amic, Mexico) sous son titre actuel. Passé inaperçu, le roman est réédité en 1948 par Losada et connaît alors un très grand succès. En 1952, il est repris par le même éditeur avec quelques modifications : c'est la version définitive. | Miguel Angel ASTURIAS - Monsieur le President (E) La poésie est mémoire baignée de larmes. La musique est mémoire de la mer. Extrait de Châtiment des profondeurs La terre se nourrit d'empreintes, Le ciel se nourrit d'ailes. Extrait de L ... |
Agrippa d'AUBIGNE - Les TragiquesComme un nageur venant du profond de son plonge, Tous sortent de la mort comme l'on sort d'un songe Je cerchois de mes tristes yeux La Verité aux aspres lieux, Quand de cette obscure tasniere Je vis resplendir la clarté Sans qu’il y eust autre lumière : Sa lumière estoit sa beauté. Voici l'un des textes les plus célèbres des Tragiques d'Agrippa d'Aubigné ( 1552-1630) qui nous présente la France déchirée par les guerres de religion comme une mère déchirée par ses jumeaux. Il s'agit d'un très bel exemple d'allégorie et aussi de poésie baroque et "engagée" avant la lettre , puisque le poète défend la cause protestante tout en montrant les misères de la France de l'époque. Je veux peindre la France une mère affligée, Qui est, entre ses bras, de deux enfants chargée. Le plus fort, orgueilleux, empoigne les deux bouts Des tétins nourriciers ; puis, à force de coups D'ongles, de poings, de pieds, il brise le partage Dont la nature donnait à son besson l'usage ; Ce voleur acharné, cet Ésau malheureux ? Fait dégât du doux lait qui doit nourrir les deux, Si que, pour arracher à son frère la vie, Il méprise la sienne et n'en a plus d'envie. Mais son Jacob, pressé d'avoir jeûné meshui, Ayant dompté longtemps en son cœur son ennui, A la fin se défend, et sa juste culère Rend à l'autre un combat dont le champ est la mère. Ni les soupirs ardents, les pitoyables cris, Ni les pleurs réchauffés ne calment leurs esprits ; Mais leur rage les guide et leur poison les trouble, Si bien que leur courroux par leur coups se redouble. Leur conflit se rallume et fait si furieux Que l'un gauche malheur ils se crèvent les yeux. Cette femme éplorée, en sa douleur plus forte, Succombe à la douleur, mi-vivante, mi-morte ; Elle voit les mutins, tout déchirés, sanglants, Qui, ainsi que du cuir, des mains se font cherchant. Quand, pressant à son sein d'une amour maternelle Celui qui a le droit et la juste querelle, Elle veut le sauver, l'autre qui n'est pas las Viule, en son poursuivant, l'asile de ses bras. Adonc se perd le lait, le suc de sa poitrine ; Puis, aux derniers abois se sa propre ruine, Elle dit : « Vous avez, félons, ensanglanté Le sein qui vous nourrit et qui vous a porté ; Or, vivez de venin, sanglante géniture, Je n'ai plus que du sang pour votre nourriture ! » | Agrippa d'AUBIGNE - Les Tragiques (E) Comme un nageur venant du profond de son plonge, Tous sortent de la mort comme l'on sort d'un songe Je cerchois de mes tristes yeux La Verité aux aspres lieux, Quand de cette obscure tasniere Je vis resp ... |
AUGUSTIN dHippone - Confessions (essai philosophique)L'esprit commande le corps et le corps obéit. L'esprit se commande à lui-même et trouve de la résistance. Nul ne fait bien une action, quoique bonne, s'il ne la fait volontairement. Augustin d’Hippone (latin : Aurelius Augustinus), ou Saint Augustin, né dans le municipe de Thagaste (actuelle Souk-Ahras, Algérie) le 13 novembre 354 et mort le 28 août 430 à Hippone (actuelle Annaba, Algérie), est un philosophe et théologien chrétien de l’Antiquité tardive, évêque d’Hippone, et un écrivain latino-berbère romano-africain, né d’un père romano-africain (africain romanisé) citoyen romain et d’une mère berbère chrétienne non romanisée, sainte Monique. Il est l’un des quatre Pères de l'Église latine (avec saint Ambroise, saint Jérôme et Grégoire Ier) et l’un des 35 docteurs de l’Église. En tant que philosophe, on le considère comme un platonicien chrétien. Augustin est le seul Père de l’Église dont les œuvres et la doctrine aient donné naissance à un système de pensée : l’augustinisme. Son influence est marquée depuis le Haut Moyen Âge jusqu’à la plupart des théologiens chrétiens contemporains… Elle a influencé toute l’histoire de l’Église médiévale, puis alimenté les débats lors de la Réforme protestante, puis encore le jansénisme. Les débats suscités par l’interprétation de l’augustinisme ont contribué aux conceptions modernes de la liberté et de la nature humaine, de la foi et de la raison, mais aussi à la réflexion sur la nature du langage et à son apprentissage par les enfants. | AUGUSTIN dHippone - Confessions (essai philosophique) (E) L'esprit commande le corps et le corps obéit. L'esprit se commande à lui-même et trouve de la résistance. Nul ne fait bien une action, quoique bonne, s'il ne la fait volontairement. Augustin d& ... |
AVERROES - Manahidj (essai philosophique)Les preuves de l'existence du créateur se réduisent à deux genres : la preuve tirée de la providence et la preuve tirée de la création. Il existe des conceptions vulgaires tout à fait suffisantes pour la vie pratique ; elles doivent même être la nourriture des hommes. Elles ne suffisent cependant pas à l'intelligence. (Extrait de "Physique") L'aveugle se détourne de la fosse où le clairvoyant se laisse tomber. Né à Cordoue en Espagne en 1126 dans une famille de juristes, Ibn Rochd est vite initié. Il passa sa jeunesse à étudier la physique, la médecine, l'astrologie, la philosophie et les mathématiques. Contemporain et élève d'Ibn Tufail (connu en occident sous le nom Abubacer) qui l'imprégna de sa pensée, il devient rapidement magistrat influent et médecin attitré du calife El Mansour. Grâce à cette fonction, il échappa au début de sa carrière aux ennuis que lui valent ses partis pris philosophiques. Il rédige un traité de médecine en latin [Colliget], qui lui apporte la notoriété. Mais ce sont ses commentaires sur Aristote qui le rendront célèbre. Il consacre alors toute sa vie à l'œuvre du philosophe grec. Il considérait l'aristotélisme comme la base du savoir, la doctrine dont les principes ne pouvaient être remis en question, quelles que fussent les découvertes ultérieures. Dans la ligne de son maître grec, Averroès postulait l'existence de Dieu qu'il considérait comme premier moteur du monde et fondement de la loi morale. Sa réflexion le conduit à séparer radicalement raison et foi. . . Ces doctrines philosophiques soulèveront des débats passionnés dans le monde musulman puis chrétien et trouveront presque autant de disciples que d'opposants. La tendance à séparer la raison et la foi comme relevant de deux ordres de vérité distincts risquait de ruiner les efforts de ceux qui voulaient au contraire concilier, à travers Aristote, le savoir profane et la foi révélée. Les principes d'Ibn Rochd, considérés comme dangereux, seront condamnés en son temps par la religion musulmane qui lui reproche de déformer les préceptes de la foi. L'église ne tarda pas d'emboîter le pas à l'Islam et le condamna à son tour en 1240, puis en 1513. C'est dire l'influence considérable de la pensée du philosophe arabe en Occident, notamment dans les écoles médiévales. | AVERROES - Manahidj (essai philosophique) (E) Les preuves de l'existence du créateur se réduisent à deux genres : la preuve tirée de la providence et la preuve tirée de la création. Il existe des conceptions vulgaires tout à fa ... |
Ibn Sina dit AVICENNE - livre des lois médicalesal-Husayn ibn ‘Abd AllÄÂÂÂh, connu sous le nom de Avicenne (forme latinisée), était un philosophe, un écrivain, un médecin et un scientifique iranien. Il s\'intéressa à de nombreuses sciences, notamment l\'astronomie, l\'alchimie, la chimie et la psychologie. Il naquit le 7 août 980 à Afshéna, près de Boukhara, faisant partie de la province de Khorasan, en Perse, actuellement en Ouzbékistan, et mourut à Hamadan, en Iran, en juin 10371 . Ses disciples l\'appelaient Cheikh el-Raïs, prince des savants, le plus grand des médecins, le Maître par excellence, le troisième Maître (après Aristote et Al-Farabi). Avicenne, fin lettré, fut le traducteur des œuvres d’Hippocrate et de Galien, et porta un soin particulier à l\'étude d\'Aristote. Il s\'inscrit dans un mouvement général qui vit les philosophes de culture islamique découvrir la culture grecque auprès de l\'Empire Byzantin, comme en partie l\'Europe Occidentale où beaucoup de manuscrits grecs et romains étaient surtout connus par les copistes des monastères. Avicenne était proche du chiisme ismaélien, le courant auquel appartenaient son père et son frère ; ainsi son autobiographie rapporte-t-elle leurs efforts pour entraîner son adhésion à la dawat ismaélienne. Toutefois, Avicenne appartenait au chiisme duodécimain. Son appartenance ou non à l\'ismaélisme est donc controversée, et reste un débat actuel, portant sur l\'influence de cette branche de l\'islam. L\'ismaélisme comprend d\'importantes personnalités, telles que Abu Yaqoub Sejestani (xe siècle), Abu Hatim al Razi (mort en 933), Hamid Kermani (vers 1017), ou Nasir e Khosraw (entre 1072 et 1077) dont le travail a fortement influencé la pensée dans l\'Islam. Ainsi, la théorie des Dix Intelligences (voir plus bas), amorcée chez al-Farabi apparaît chez Hamid Kermani avant qu\'Avicenne ne se l\'approprie. Le dessein personnel du philosophe trouve son achèvement dans la philosophie orientale (hikmat mashriqiya), qui prit la forme de la compilation de vingt-huit mille questions. Cette œuvre disparut lors du sac d’Ispahan (1034), et il n\'en subsiste que quelques fragments. Pendant plusieurs siècles, jusqu\'au xviie siècle, son Qanûn constitue le fondement de l\'enseignement en Europe où il détrône Galien, aussi bien qu\'en Asie. On lui doit l\'usage de la casse, de la rhubarbe, du tamarin, du myrobatan, etc. Le Kitab Al Qanûn fi Al-Tibb (« livre des lois médicales »), composé de 5 livres, est l\'œuvre médicale majeure d\'Avicenne. Son Canon rencontra un grand succès, qui éclipsa les travaux antérieurs de Rhazès (850 - 926), d\'Haly-Abbas (930 - 994) et d\'Abu Al-Qasim (936 - 1013) et même ceux d\'Ibn-Al-Nafis (1210 - 1288) qui lui sont postérieurs. Les croisés du XIIe au xviie siècle ramenèrent en Europe Le Canon de la Médecine, qui influença la pratique et l\'enseignement de la médecine occidentale. | Ibn Sina dit AVICENNE - livre des lois médicales (E) al-Husayn ibn ‘Abd AllÄÂÂÂh, connu sous le nom de Avicenne (forme latinisée), était un philosophe, un écrivain, un médecin et un scientifique iranien. Il s\'intéressa à ... |
Sainte Therese d Avila - autobiographieJ'ai reçu l'ordre d'écrire ma manière d'oraison et les grâces dont le Seigneur m'a favorisée; on me laisse en même temps pleine liberté d'entrer dans les plus grands détails. J'aurais cependant voulu être également libre de révéler, dans tout leur jour, mes grands péchés et les infidélités de ma vie. Mon âme en eût éprouvé une joie bien vive! Un texte puissant, direct, une mystique surgie de la vie elle-meme, l'oeuvre et la vie d'une femme, l'audace et la hardiesse de l'aventure (B.Pivot, la Biblioteque ideale) | Sainte Therese d Avila - autobiographie (E) J'ai reçu l'ordre d'écrire ma manière d'oraison et les grâces dont le Seigneur m'a favorisée; on me laisse en même temps pleine liberté d'entrer dans les plus grands détails. J'aurais ce ... |
Marcel AYME - le passe-murailleLe Passe-muraille est une nouvelle de Marcel Aymé publiée en 1943. Elle met en scène « un excellent homme nommé Dutilleul qui possédait le don singulier de passer à travers les murs sans en être incommodé. Il portait un binocle, une petite barbiche noire, et il était employé de troisième classe au ministère de l'Enregistrement. » Type même du petit bonhomme falot, gris invisible, Monsieur Dutilleul va connaître des aventures parfaitement ahurissantes, découvrir l'amour et perdre son exceptionnel don pour se retrouver prisonnier du mur. Il n'aura que le peintre Eugène Paul et sa guitare pour le consoler de sa solitude. Illustré par le peintre Jean Joyet. L'action se déroule rue Norvins, à Montmartre, dans le 18e arrondissement, là où habitait Marcel Aymé. La place Marcel-Aymé, située à l'extrémité de cette rue, abrite une statue réalisée par Jean Marais, représentant le personnage emprisonné dans un mur. | Marcel AYME - le passe-muraille (E) Le Passe-muraille est une nouvelle de Marcel Aymé publiée en 1943. Elle met en scène « un excellent homme nommé Dutilleul qui possédait le don singulier de passer à travers les murs sans en &e ... |
Honoré de BALZAC - la Comedie humaine"L’idée première de La Comédie humaine fut d’abord chez moi comme un rêve, comme un de ces projets impossibles que l’on caresse et qu’on laisse s’envoler ; une chimère qui sourit, qui montre son visage de femme et qui déploie aussitôt ses ailes en remontant dans un ciel fantastique. Mais la chimère, comme beaucoup de chimères, se change en réalité, elle a ses commandements et sa tyrannie auxquels il faut céder. Cette idée vint d’une comparaison entre l’Humanité et l’Animalité" Honoré de Balzac «Le hasard est le plus grand romancier du monde ; pour être fécond, il n'y a qu'à l'étudier.» Extrait de La comédie humaine «La passion est toute l'humanité. Sans elle, la religion, l'histoire, le roman, l'art seraient inutiles.» Extrait de La comédie humaine L’ambition de l’auteur était de décrire de façon quasi exhaustive la société qui l’entourait, construisant ainsi un édifice qui pourrait « faire concurrence à l’état civil5 ». Il voulait enfermer toute son époque dans sa Comédie humaine. Toutefois, en 1837, le titre qu’il envisage pour son œuvre est Études sociales, qui deviendra La Comédie humaine en 1842, en référence à La Divine Comédie de Dante La Comédie humaine est un ensemble d’ouvrages de 137 œuvres comprenant 95 romans, nouvelles, essais1 réalistes, fantastiques, ou philosophiques, mais aussi des contes, des essais, et 25 œuvres ébauchées, regroupées sous le titre Ébauches rattachées à la Comédie humaine2, ainsi que 8 romans de jeunesse écrits entre 1822 et 1825 sous divers pseudonymes, reniés par leur auteur, mais réédités dans les volumes I et II des Œuvres diverses3 où l'on trouve les germes et les thèmes des œuvres de la Comédie humaine, Falthurne étant considéré comme la base de Séraphîta4. Les textes sont classés par milieux sociaux, par lieux géographiques, ou par catégories psychologiques (Scènes de la vie privée, Scènes de la vie de province) réunis dans des ensembles génériques (Études de mœurs, Études philosophiques, Études analytiques). L’écriture de l’ensemble s’échelonne de 1829, avec les Chouans, à 1850, avec les ouvrages inachevés à sa mort et complétés par Charles Rabou : le Député d'Arcis (1854), les Petits bourgeois de Paris, (1856), le Comte de Sallenauve, (1856), et aussi les Paysans publié en 1854 par sa veuve, Évelyne Hanska. | Honoré de BALZAC - la Comedie humaine (E) "L’idée première de La Comédie humaine fut d’abord chez moi comme un rêve, comme un de ces projets impossibles que l’on caresse et qu’on laisse s’envoler ; une chimère qui ... |
Roland BARTHES - le degré zero de l'écritureL'expression qui donne son titre à l'ouvrage se réfère à une théorie linguistique selon laquelle une opposition signifiante peut être « neutralisée » par un troisième terme appelé « degré zéro ». Barthes utilise métaphoriquement cette théorie : il y voit la possibilité de déjouer les assignations fixées par un code. Il donnera à cet usage d'un terme « neutre », tout au cours de son œuvre, des développements considérables. La métaphore linguistique éclaire une pratique romanesque dont l'exemple privilégié est L'Étranger d'Albert Camus : « La nouvelle écriture neutre se place au milieu de ces cris et de ces jugements, sans participer à aucun d'eux ; elle est faite précisément de leur absence. » Si Barthes prend position dans la situation idéologique et esthétique de son temps, il affiche aussi une ambition plus large. Son ouvrage vise à réécrire l'histoire de la littérature comme une histoire des « formes de l'écriture ». Il commence par poser deux réalités stables : la « langue », collective et archaïque ; et le « style », individuel et quasi physiologique. L'écrivain ne fait le choix que des marques supplémentaires qu'il leur ajoute, et qui témoignent de son insertion dans l'Histoire et dans la société. Le Degré zéro de l'écriture est le premier livre de Roland Barthes. Auparavant, il a écrit quelques articles, notamment un portant le même titre (1947)1, mais dont il ne reprend presque rien d'autre en 1953. essai (france) | Roland BARTHES - le degré zero de l'écriture (E) L'expression qui donne son titre à l'ouvrage se réfère à une théorie linguistique selon laquelle une opposition signifiante peut être « neutralisée » par un troisième terme ... |
BASHO - le Haiku selon BashoLes herbes se couvrent d'automne Je m'assieds Sur une branche morte Repose un corbeau : Soir d'automne ! Une rafale de vent puis les feuilles se reposent Ce chemin personne ne le prend que le couchant d'automne Matsuo Bashô (1644-1694) Le halo de la lune n'est-ce pas le parfum des fleurs de prunier monté là-haut ? Buson Yosa (1716-1784) BashÅ Matsuo (æ¾尾 èŠè•‰, Matsuo BashÅÂÂ?), plus connu sous son seul prénom de plume BashÅ (èŠè•‰?, signifiant « Le Bananier »), est un poète japonais du XVIIe siècle (début de la période Edo). De son vrai nom Kinsaku Matsuo (enfant) puis Munefusa Matsuo (adulte), il est né en 1644 à Iga-Ueno et mort le 28 novembre 1694 à ÅŒsaka. Il est considéré comme l'un des quatre maîtres classiques du haïku japonais (BashÅÂÂ, Buson, Issa, Shiki). Auteur d'environ 2 000 haïkus, BashÅ rompt avec les formes de comique vulgaire du haïkaï-renga du XVIe de SÅÂÂkan en proposant un type de baroque qui fonde le genre au XVIIe en détournant ses conventions de base1 pour en faire une poésie plus subtile qui crée l'émotion par ce que suggère le contraste ambigu ou spectaculaire d'élements naturels simples opposés ou juxtaposés. Le haïku (俳åÂÂ¥, haiku?), terme créé par le poète et théoricien Shiki Masaoka (1867-1902), est une forme poétique très codifiée d'origine japonaise, à forte composante symbolique, et dont la paternité, dans son esprit actuel, est attribuée au poète BashÅ Matsuo (1644-1694). Le haïku tire son origine du tanka (ou waka) de 31 mores (un découpage des sons plus fin que les syllabes) composé d'un hokku de 17 mores et un verset de 14 mores. BashÅ Matsuo isola les modules et ne conserva que celui de 17 mores, qu'on appelait le hokku ou le haïkaï. Il s'agit d'un petit poème extrêmement bref visant à dire l'évanescence des choses. Encore appelé haïkaï (d'après le haïkaï no renga ou haïkaï-renga, forme antérieure plus triviale développée par SÅÂÂkan au XVIe siècle) ou hokku (son nom d'origine), ce poème comporte traditionnellement 17 mores en trois segments 5-7-5, et est calligraphié sur une seule ligne verticale. Le haïku doit donner une notion de saison (le kigo) et doit comporter une césure (le kireji). Si le haïku n'indique ni saison, ni moment particulier, on l'appellera un moki. Les haïkus ne sont connus en Occident que depuis le tout début du xxe siècle. Les écrivains occidentaux ont alors tenté de s'inspirer de cette forme de poésie brève. La plupart du temps, ils ont choisi de transposer le haïku japonais, qui s'écrivait sur une seule colonne sous la forme d'un tercet de 3 vers de 5, 7 et 5 syllabes pour les haïkus occidentaux. Quand on compose un haïku en français, on remplace en général les mores par des syllabes ; cependant, une syllabe française peut contenir jusqu'à trois mores, ce qui engendre des poèmes irréguliers. La personne écrivant des haïkus est appelé haijin (俳人?), ou parfois également « haïdjin » ou « haïkiste ». | BASHO - le Haiku selon Basho (E) Les herbes se couvrent d'automne Je m'assieds Sur une branche morte Repose un corbeau : Soir d'automne ! Une rafale de vent puis les feuilles se reposent Ce chemin personne ne ... |
Charles BAUDELAIRE - les Fleurs du mal«Faut-il partir ? Rester ? Si tu peux rester, reste ; Pars, s’il le faut.» «C'est la mort qui console, hélas ! et qui fait vivre.» «Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté.» «Nous avons dit souvent d'impérissables choses.» «C’est le Diable qui tient les fils qui nous remuent !» Charles Baudelaire , Les Fleurs du mal Ce recueil de 100 poèmes a été publié le 25 juin 1857 à Paris chez Poulet-Malassis. Ces poèmes sont répartis en 5 sections comportant respectivement 77, 12, 3, 5 et 3 poèmes. Ils sont précédés d'une dédicace à Gautier et du poème au lecteur. Les 5 sections initiales sont : Spleen et Idéal, Le Vin, Fleurs du Mal, Révolte et La Mort. Une seconde édition augmentée de 35 poèmes nouveaux (et d'une section inédite : Tableaux parisiens) est publiée en 1861. L'édition définitive des Fleurs du Mal a été publiée en 1868, après la mort de Charles Baudelaire (1821-1867). Ce recueil est mal accueilli, par la critique. Seuls quelques-uns, dont son ami Barbey d’Aurevilly, défendent la poésie de Charles Baudelaire. Le 5 juillet 1857 parait un violent article du Figaro, qui tout à la fois assure une grande notoriété au poète et le conduit devant les tribunaux. En août 1857, six mois après le procès de Madame Bovary (pour des chefs d'inculpation similaires: immoralité et obscénité), Baudelaire est condamné ( Flaubert ne l'avait pas été) pour "offense à la morale publique, ... la morale religieuse et aux bonnes mœurs". Il est condamné à 300 francs d'amende et à la suppression de six poèmes. Ces 6 poèmes seront publiés à nouveau, en 1864, en Belgique dans le Parnasse satyrique du dix-neuvième siècle. Baudelaire a apporté un soin particulier à la disposition de son recueil. Les Fleurs du Mal ne sont pas une succession de poèmes qui prennent place au fur et mesure de l’inspiration de l’auteur. Baudelaire les a disposés suivant un itinéraire bien précis. Il est d'ailleurs une lettre célèbre adressée en 1861 par Baudelaire à Vigny : " le seul éloge que je sollicite pour ce livre est qu'on reconnaisse qu'il n'est pas un pur album et qu'il a un commencement et une fin." | Charles BAUDELAIRE - les Fleurs du mal (E) «Faut-il partir ? Rester ? Si tu peux rester, reste ; Pars, s’il le faut.» «C'est la mort qui console, hélas ! et qui fait vivre.» «Là, tout n’est qu’ordre et beaut&eac ... |
Simone de BEAUVOIR - le deuxieme sexeLe Deuxième Sexe est un essai existentialiste et féministe, paru en 1949, l’année des 41 ans de son auteur, Simone de Beauvoir. Cet essai, divisé en deux tomes, est considéré comme l’œuvre majeure de la philosophe. L’angle d’attaque choisi par Simone de Beauvoir est celui de l’existentialisme. Ainsi, son essai n’est pas un simple constat sur la situation des femmes après la Seconde Guerre mondiale ; c’est une œuvre à teneur philosophique, riche de références littéraires, historiques, sociologiques, biologiques et médicales. Le credo qui paraît en filigrane tout au long des pages est bien qu’aucune femme n’a de destin tout tracé. Simone de Beauvoir, excluant tout déterminisme chez l’humain, s’intéresse donc autant à l’infériorisation de la femme en tant que fait, qu’à ses causes, qui ne sauraient venir de quelque ordre naturel. L’existentialisme implique aussi l’entière responsabilité humaine : ainsi, Beauvoir incrimine presque autant les femmes, dont elle dénonce la passivité, la soumission et le manque d’ambition, que les hommes, qu’elle accuse de sexisme, de lâcheté et parfois de cruauté. Elle estime en conséquence que l’émancipation féminine réussira grâce à la volonté solidaire des hommes et des femmes. Selon elle, les deux grands faits qui permettraient à la femme de s’émanciper sont le contrôle des naissances et l’accès au monde du travail. Le Deuxième Sexe s’est vendu à plusieurs millions d’exemplaires dans le monde, traduit dans de nombreuses langues. Il reste à ce jour la référence de la philosophie féministe. | Simone de BEAUVOIR - le deuxieme sexe (E) Le Deuxième Sexe est un essai existentialiste et féministe, paru en 1949, l’année des 41 ans de son auteur, Simone de Beauvoir. Cet essai, divisé en deux tomes, est considéré comme l’&oe ... |
Samuel BECKETT - Molloy«Toutes les choses qu’on ferait volontiers, qu’il n’y a aucune raison apparemment pour ne pas faire et qu’on ne fait pas ! Ne serait-on pas libre ?» «Réfléchir, c’est à dire à écouter plus fort.» «Se donner du mal pour les petites choses, c’est parvenir aux grandes, avec le temps.» [ Samuel Beckett ] - Extrait de Molloy Molloy, vagabond sale et handicapé, n'a pas de mémoire. Il doit sans cesse s'inventer pour vivre. Moran commence à enquêter sur lui, mais se laisse rapidement piégé en s'identifiant à lui. Il doit arrêter son enquête, c'est un ordre de Youdi, dont on ne sait rien, transmis par Gaber. Un cercle d'existences qui se ferme sur lui-même ou l'impossibilité de vivre selon Beckett... Samuel Beckett (Foxrock, Dublin, 13 avril 1906 - Paris, 22 décembre 1989) écrivain, poète et dramaturge irlandais d'expression française et anglaise, est prix Nobel de littérature. S'il est l'auteur de romans, tels que Molloy, et de textes brefs en prose, son nom reste surtout associé au théâtre de l'absurde, dont sa pièce En attendant Godot (1952) est l'une des plus célèbres illustrations. Son œuvre est austère et minimaliste, ce qui est généralement interprété comme l'expression d'un profond pessimisme devant la condition humaine. Opposer ce pessimisme à l'humour omniprésent chez lui n'aurait guère de sens : il faut plutôt les voir comme étant au service l'un de l'autre, pris dans le cadre plus large d'une immense entreprise de dérision.[réf. souhaitée] Avec le temps, il traite ces thèmes dans un style de plus en plus lapidaire, tendant à rendre sa langue de plus en plus concise et sèche. En 1969, il reçoit le prix Nobel de littérature pour « son œuvre, qui à travers un renouvellement des formes du roman et du théâtre, prend toute son élévation dans la destitution de l'homme moderne ». citations «On ne peut pas tout avoir, je l’ai souvent remarqué.» [ Samuel Beckett ] - Extrait de Molloy «Se taire et écouter, pas un être sur cent n’en est capable, ne conçoit même ce que cela signifie.» [ Samuel Beckett ] - Extrait de Molloy «Elle est si con la lune. Ca doit être son cul qu’elle nous montre toujours.» [ Samuel Beckett ] - Extrait de Molloy «Toutes les choses qu’on ferait volontiers, qu’il n’y a aucune raison apparemment pour ne pas faire et qu’on ne fait pas ! Ne serait-on pas libre ?» [ Samuel Beckett ] - Extrait de Molloy «Le sommeil est une sorte de protection, si paradoxal que cela puisse paraître.» [ Samuel Beckett ] - Extrait de Molloy | Samuel BECKETT - Molloy (E) «Toutes les choses qu’on ferait volontiers, qu’il n’y a aucune raison apparemment pour ne pas faire et qu’on ne fait pas ! Ne serait-on pas libre ?» «Réfléchir, c’est &agrav ... |
Samuel BECKETT - en attendant GodotDeux vagabonds, Vladimir et Estragon, se retrouvent sur scène, dans un non-lieu (« Route de campagne avec arbre ») à la tombée de la nuit pour attendre « Godot ». Cet homme - qui ne viendra jamais - leur a promis qu'il viendrait au rendez-vous ; sans qu'on sache précisément ce qu'il est censé leur apporter, il représente un espoir de changement. En l'attendant, les deux amis tentent de trouver des occupations, des "distractions" pour que le temps passe. En attendant Godot est une pièce de théâtre en deux actes, en français, écrite en 1948 par Samuel Beckett et publiée en 1952 à Paris aux Éditions de Minuit. La particularité de ce livre vient du fait que le nombre de scènes n'est ni décompté ni annoncé. La première page du manuscrit français porte la date du « 9 octobre 1948 », et la dernière celle du « 29 janvier 1949 ». Elle s'inscrit dans le courant du théâtre de l'absurde. | Samuel BECKETT - en attendant Godot (E) Deux vagabonds, Vladimir et Estragon, se retrouvent sur scène, dans un non-lieu (« Route de campagne avec arbre ») à la tombée de la nuit pour attendre « Godot ». Cet homme - qui ne viendra jamai ... |
Gustavo Adolfo BECQUER - les Yeux verts et autres legendesDans les dix-huit contes fantastiques réunis sous le titre de Leyendas s'exprime aussi, de façon splendide, l'art de visionnaire de Bécquer. À l'observation réaliste et à l'intuition du surnaturel s'ajoutent la clarté et la grâce andalouses, une manière inimitable de conter qui va de la notation primesautière à la hantise du mystère. Los Ojos verdes (« Les Yeux verts ») raconte l'amour ébloui et mortifère d'un chevalier pour une ondine. ""Est-ce en rêve ? je ne sais ; mais je les ai vus. Je ne pourrai certes pas les décrire tels qu’ils étaient : lumineux, transparents comme les gouttes de pluie qui glissent sur les feuilles des arbres, après un orage d’été. ... je vais m’asseoir au bord de la fontaine et chercher dans ses ondes... Quoi ? je ne sais, une folie ! Le jour où je l’ai franchie, monté sur Éclair, j’ai cru, dans leurs profondeurs, voir briller une chose étrange... très étrange... les yeux d’une femme. Peut-être était-ce un fugitif rayon de soleil, qui serpentait sous l’écume. Peut-être était-ce une de ces fleurs, qui flottent au milieu des algues nées dans son sein, et dont les calices ressemblent à des émeraudes... je l’ignore ; mais j’ai cru voir un regard qui s’attacha sur moi, regard qui embrasa mon cœur du désir absurde, irréalisable, du désir de rencontrer quelqu’un avec de pareils yeux. Je suis allé à leur recherche, dans cet endroit, des jours et des jours. Un soir enfin... Je croyais être le jouet d’un songe... mais non, c’était la vérité ; car je lui ai parlé, plusieurs fois, comme je te parle en ce moment... Un soir, j’ai rencontré, assise à ma place et vêtue d’une tunique qui descendait jusqu’à l’eau et flottait à sa surface, une femme, belle au-delà de toute limite : ses cheveux semblaient d’or, ses cils brillaient comme des rayons de lumière ; sous ses cils voltigeaient, inquiètes, les prunelles que j’avais vues... oui, les yeux de cette femme étaient, en effet, les yeux qui restaient gravés dans mon esprit, des yeux d’une couleur impossible, des yeux... – Verts ! s’écria Iñigo, avec un accent de profonde terreur, en se dressant tout à coup sur son siège. ...... Elle était belle, belle et pâle comme une statue d’albâtre. Une boucle de ses cheveux tombait sur ses épaules et glissait dans les plis de son voile, comme un rayon de soleil traversant les nuages. Entourées de cils blonds, ses prunelles brillaient pareilles à des émeraudes serties dans une monture d’or. Quand le jeune homme eut cessé de parler, elle remua les lèvres pour prononcer quelques mots ; mais il ne s’en exhala qu’un soupir, soupir faible et plaintif, comme celui de l’onde légère poussée par la brise, et qui meurt parmi les joncs. .... – je suis un pur esprit et je descends jusqu’à un mortel ! Je ne suis pas une femme semblable à celles de la terre ; je suis une femme digne de toi, si supérieur aux autres hommes. Je vis au fond des eaux et, comme elles, fugace, incorporelle et transparente, je parle avec leurs rumeurs, j’ondule avec leurs vagues. Je ne châtie pas celui qui ose troubler la fontaine où je demeure ; loin de là, mon amour le récompense d’être un mortel inaccessible aux superstitions du vulgaire, et capable de comprendre ma tendresse étrange et mystérieuse. Tandis qu’elle parlait ainsi, le jeune homme, absorbé dans la contemplation de sa fantastique beauté, et comme attiré par une force inconnue, avançait de plus en plus vers le bord du rocher. La femme aux yeux verts continua ainsi : – Vois-tu le fond limpide du lac, vois-tu ces plantes, aux feuilles vertes et larges qui s’agitent dans ses profondeurs ?... Elles nous fourniront un lit d’émeraudes et de coraux... et moi... moi je te donnerai un bonheur, un bonheur sans nom, bonheur que tu as rêvé dans tes heures de délire et que personne ne peut t’offrir... viens, les vapeurs du lac flottent sur nos fronts comme un berceau de lin... La voix incompréhensible des ondes nous appelle ; déjà le vent chante dans les peupliers ses hymnes d’amour ; viens... viens... La nuit étendait ses ombres, la lune se reflétait à la surface du lac, un brouillard floconneux se mouvait au souffle de l’air et les yeux verts brillaient dans l’obscurité, comme les feux follets qui courent au-dessus des eaux putréfiées... Viens... viens... ces paroles bruissaient aux oreilles de Fernand comme des conjurations. Viens... et la femme mystérieuse l’appelait au bord de l’abîme, où elle restait suspendue. Elle semblait lui offrir un baiser... un baiser !... Fernand fit un pas vers elle... puis un autre... Il sentit des bras délicats et flexibles s’unir autour de son cou, et sur ses lèvres ardentes une sensation de froid, un baiser de neige... il vacilla... perdit pied et tomba dans l’eau, avec un bruit sourd et lugubre. Les eaux jaillirent en étincelles lumineuses, et se refermèrent sur son corps, et leurs cercles d’argent allèrent en s’élargissant, en s’élargissant jusqu’à expirer sur les rives. Gustave-Adolphe BÉCQUER, Légendes espagnoles, 1872 (extraits) Traduit de l’espagnol par Achille Fouquier. | Gustavo Adolfo BECQUER - les Yeux verts et autres legendes (E) Dans les dix-huit contes fantastiques réunis sous le titre de Leyendas s'exprime aussi, de façon splendide, l'art de visionnaire de Bécquer. À l'observation réaliste et à l'intuition du surnaturel s ... |
Frédéric BEIGBEDER - Un roman françaisPrix Renaudot 2009 Cela pourrait commencer ainsi : 'Je venais d'apprendre que mon frère était promu chevalier de la Légion d'honneur, quand ma garde à vue commença'. Ou ainsi : 'Je ne me souviens pas de mon enfance'. Mais en fait ce serait le même livre : celui de la mémoire et de l'enfance retrouvée dans l'été inachevé de la côte basque où les parents de Frédéric se rencontrèrent, mais aussi le passage à l'âge d'homme, la mue d'un gamin immature en adulte pacifié. Le 28 janvier 2008, Frédéric l'écrivain média-choc, le personnage public, le noceur, est interpellé pour usage de stupéfiants sur un capot de Chrysler noire, dans la rue ; il aggrave son cas en fuyant la patrouille de police ! En garde à vue, dans une cellule puante de deux mètres carrés, on a le temps de réfléchir. Qui est-on ? Qu'a-t-on pu faire entre 0 et 13 ans ? De qui suis-je né ? Pourquoi suis-je amnésique ? (evene.fr) | Frédéric BEIGBEDER - Un roman français (E) Prix Renaudot 2009 Cela pourrait commencer ainsi : 'Je venais d'apprendre que mon frère était promu chevalier de la Légion d'honneur, quand ma garde à vue commença'. Ou ainsi : 'Je ne me souviens ... |
Joachim du BELLAY - Les Antiquités de RomeAu Roi Ne vous pouvant donner ces ouvrages antiques Pour votre Saint-Germain ou pour Fontainebleau, Je vous les donne, Sire, en ce petit tableau Peint, le mieux que j'ai pu, de couleurs poétiques : Qui mis sous votre nom devant les yeux publiques, Si vous le daignez voir en son jour le plus beau, Se pourra bien vanter d'avoir hors du tombeau Tiré des vieux Romains les poudreuses reliques. Que vous puissent les dieux un jour donner tant d'heur, De rebâtir en France une telle grandeur Que je la voudrais bien peindre en votre langage : Et peut-être qu'alors votre grand Majesté, Repensant à mes vers, dirait qu'ils ont été De votre monarchie un bienheureux présage. | Joachim du BELLAY - Les Antiquités de Rome (E) Au Roi Ne vous pouvant donner ces ouvrages antiques Pour votre Saint-Germain ou pour Fontainebleau, Je vous les donne, Sire, en ce petit tableau Peint, le mieux que j'ai pu, de couleurs poétiques : Qui m ... |
Pierre BENOIT - l'AtlantideDeux officiers français, le lieutenant de Saint-Avit et le capitaine Morhange, se retrouvent captifs d’un royaume inconnu au cœur du Sahara algérien, dirigé par la mystérieuse reine Antinéa, qui serait la descendante de Neptune. Le roman oscille entre la légende et la réalité. Selon certains, Pierre Benoit se serait inspiré, pour son personnage d'Antinéa, de la reine berbère Tin Hinan2. Pierre Benoit relate également dans ce livre les souvenirs de sa jeunesse. Fils du colonel Benoit, il a passé ses premières années en Tunisie, où son père était en poste puis en Algérie, où il accomplit son service militaire. Dans un article de L'Écho de Paris le 2 février 1920, Pierre Benoit explique ainsi : « De 1892 à 1907, j'ai vécu en Tunisie et en Algérie. Dès mon enfance, j'ai entendu parler des Touaregs, et mon imagination a été excitée par certaines sombres histoires, celle notamment d'une mission exécutée dans le Centre africain par deux Français dont un seul était revenu sans qu'on ait jamais pu savoir comment avait péri son compagnon. Telle est l'idée qui est à la base de l'Atlantide, il n'y en a pas d'autre 3. » L’Atlantide est le second roman de Pierre Benoit, paru en 1919 aux éditions Albin Michel, notamment sur la recommandation de Robert de la Vaissière qui y était lecteur. Il est devenu un véritable livre à succès de l’édition française (1,722 million d’exemplaires vendus dont 991.000 en Livre de Poche, au début du xxie siècle1). Son immense succès fut attribué au besoin des Français d’oublier la Première Guerre mondiale, qui venait de s’achever, par des livres pleins de passion et d’exotisme. Le livre reçoit le Grand Prix du roman de l'Académie française en 1919. L’Atlantide de Pierre Benoit a également donné lieu à plusieurs adaptations cinématographiques. | Pierre BENOIT - l'Atlantide (E) Deux officiers français, le lieutenant de Saint-Avit et le capitaine Morhange, se retrouvent captifs d’un royaume inconnu au cœur du Sahara algérien, dirigé par la mystérieuse reine Antinéa, qu ... |
Nina BERBEROVA - l'accompagnatriceEn quelques scènes où l’économie des moyens renforce l’efficacité du trait, Nina Berberova raconte ici les relations d’une soprano issue de la haute société pétersbourgeoise, avec Sonetchka, son accompagnatrice, bâtarde et pauvre; elle décrit leur exil dans les années qui suivent la révolution d’Octobre, et leur installation à Paris où leur liaison se termine dans le silencieux paroxysme de l’amour et de la haine. Virtuose de l’implicite, Nina Berberova sait tour à tour faire peser sur les rapports de ses personnages l’antagonisme sournois des classes sociales et l’envoûtement de la musique (il y a sur la voix quelques notations inoubliables). Par ce roman serré, violent, subtil, elle fut, en 1985, reçue en France, où elle avait passé plus de vingt ans avant de s’exiler définitivement aux Etats-Unis. | Nina BERBEROVA - l'accompagnatrice (E) En quelques scènes où l’économie des moyens renforce l’efficacité du trait, Nina Berberova raconte ici les relations d’une soprano issue de la haute société pétersbourgeoise ... |
Georges BERNANOS - Journal d'un curé de campagne"Ma paroisse est une paroisse comme les autres. Toutes les paroisses se ressemblent. Les paroissent d'aujourd'hui naturellement." Journal d'un curé de campagne, Georges Bernanos (debut) Le nouveau curé d'Ambricourt, un jeune prêtre plein de zèle, s'installe dans sa paroisse. La fragilité de sa santé est largement compensée par son énergie morale et son ardent désir d'aider ses paroissiens à sortir de l'ennui qui les ronge. Mais, accaparé par les multiples soucis de sa vie quotidienne - dont le manque d'argent n'est pas le moindre - incapable d'accomplir son ministère avec une autorité suffisante, il accumule les maladresses. Pour supporter l'indifférence et la vulgarité qui l'entourent, le jeune prêtre ardent et malade tient son journal avec un soin méticuleux. Dans ses œuvres, Georges Bernanos explore le combat spirituel du Bien et du Mal, en particulier à travers le personnage du prêtre catholique tendu vers le salut de l'âme de ses paroissiens perdus comme Mouchette. citations : «Il n'y a pas de vérités moyennes.» «Il est beau de s'élever au-dessus de la fierté. Encore faut-il l'atteindre.» «Il est plus facile que l'on croit de se haïr. La grâce est de s'oublier.» «Si notre Dieu était celui des philosophes et des savants, même s'il se réfugiait au plus haut des cieux, notre misère l'en précipiterait.» «Dieu nous préserve des saints !» «Il y aura toujours des pauvres parmi vous, c’est pour cette raison qu'il y aura toujours des riches, c'est-à-dire des hommes avides et durs qui recherchent moins la possession que la puissance.» | Georges BERNANOS - Journal d'un curé de campagne (E) "Ma paroisse est une paroisse comme les autres. Toutes les paroisses se ressemblent. Les paroissent d'aujourd'hui naturellement." Journal d'un curé de campagne, Georges Bernanos (debut) Le nouveau curé ... |
Georges BERNANOS - sous le soleil de satanC’est le roman par lequel Bernanos s’est fait connaître du grand public. Écrit à près de quarante ans, c’est aussi le roman qui le décide à vivre de sa plume. Dans la fiche d’auteur déposée chez Plon, pour définir le but poursuivi dans son roman, Bernanos avait répondu par une phrase de Léon Bloy : « Une complainte horrible du péché, sans amertume ni solennité, mais grave, mais orthodoxe et d’une inapaisable véracité. » http://www.etudes-litteraires.com/sous-le-soleil-de-satan.php | Georges BERNANOS - sous le soleil de satan (E) C’est le roman par lequel Bernanos s’est fait connaître du grand public. Écrit à près de quarante ans, c’est aussi le roman qui le décide à vivre de sa plume. Dans la fiche d&r ... |
Anna BIKONT - Le crime et le silencePrix du livre europeen 2011 L'essai intitulé «Le crime et le silence» (Denoël) évoque le traumatisme causé par le souvenir du nazisme, dans la Pologne actuelle. Le 10 juillet 1941, quelques semaines après que l'Allemagne a attaqué l'URSS, la quasi-totalité des Juifs de Jedwabne, petite ville de l'est de la Pologne, ont été massacrés par leurs voisins. Alors que la propagande communiste imputait ce massacre aux nazis, on sait désormais grâce aux travaux de Jan T. Gross qu'il a été perpétré par des Polonais. Une remise en cause de l'histoire officielle d'une nation victime qui a suscité en Pologne une violente indignation. Faisant le constat de cette mémoire en friche, Anna Bikont a souhaité partir à la recherche des personnes susceptibles d'apporter un éclairage sur le drame. Rédigé à partir de documents d'archives inédits, d'observations recueillies au cours de nombreux séjours à Jedwabne, et, surtout, de conversations avec les acteurs du pogrom (rescapés, témoins et bourreaux), Le Crime et le Silence mêle habilement le retour sur les faits historiques à l'interrogation sur le présent. Cette enquête mémorielle livre un portrait bouleversant d'individus confrontés à des centaines de morts dont nul ne veut se souvenir, décrit leur évolution face aux preuves qui s'accumulent et donne à voir la réaction d'une communauté clouée au pilori pour des faits survenus soixante ans plus tôt. En filigrane, c'est à une réflexion sur la mémoire collective que nous invite Anna Bikont. Qu'arrive-t-il à une société qui refuse d'admettre une vérité susceptible de détruire sa bonne conscience? Comment accepter son passé, fût-il horrible? (src:www.livre-europeen.eu/?p=2172) | Anna BIKONT - Le crime et le silence (E) Prix du livre europeen 2011 L'essai intitulé «Le crime et le silence» (Denoël) évoque le traumatisme causé par le souvenir du nazisme, dans la Pologne actuelle. Le 10 juillet 1941, quelqu ... |
Karen BLIXEN - la ferme africaineAu départ cela ne devait être qu'un recueil d'anecdotes de soirées, de " petits tableaux tout à fait véridiques ", de récits de voyages et d'anthropologie. Plus tard cela devint La ferme Africaine. L'auteur, qui a vécu au Kenya de 1914 à 1931, raconte la vie dans sa ferme de culture de café à proximité de Nairobi. C'est une exploitation immense et féodale. La maîtresse, la " m'saba " règne sur elle comme un seigneur du moyen Age, qui aurait toute la largeur d'esprit d'une femme cultivée du XXe siècle. Aimant passionnément la population indigène, Karen Blixen décrit ses mœurs, ses lois, ses habitudes, la forme à la fois mythique et panthéiste de son esprit, et elle se livre à une critique indirecte de la civilisation européenne. La vente de la ferme obligea l'auteur à quitter l'Afrique et à abandonner tout ce qu'elle possédait comme " la rançon de sa vie ". Il y a dans le livre 'exceptionnelles descriptions de paysage et d'admirables pages sur la vie des animaux. | Karen BLIXEN - la ferme africaine (E) Au départ cela ne devait être qu'un recueil d'anecdotes de soirées, de " petits tableaux tout à fait véridiques ", de récits de voyages et d'anthropologie. Plus tard cela devint La ferme Af ... |
Giovanni Boccaccio dit BOCCACE - le DecameronAfin de fuir l'épidémie de peste noire qui ravage la ville de Florence en 1348, dix jeunes gens se réunissent : Chaque jour nouveau débute par un lever de soleil poétique et coloré. On voit en cette nature un univers protecteur où chacun peut trouver le repos de l'âme. Cet univers paisible forme un contraste prononcé avec l'atmosphère infectieuse de la ville contaminée par les épidémies. La confrontation de ces deux aspects opposés que sont l'insouciance de quelques jeunes gens dans un jardin en fleurs et une population décimée par la peste noire, est un exemple de la figure de style dénommée antithèse. C'est, par ailleurs, l'une des tournures majeures du Décaméron. Pour se divertir, les personnages instaurent une règle selon laquelle chacun devra raconter quotidiennement une histoire rejoignant un thème choisi par celui qui aura été nommé roi (ou reine) du jour. Le premier et le neuvième jour, pour donner plus de variété, ont un thème libre. Ainsi, dix jeunes gens, narrant chacun une nouvelle pendant dix jours, produisent un total de cent nouvelles. Le titre de l'œuvre indique d'ailleurs cette prééminence du chiffre 10 puisque déca signifie 10. Ils se réunissent tous les jours sauf le vendredi et le samedi pour raconter tour à tour une histoire sur le thème choisi la veille. Cette œuvre allégorique médiévale est célèbre pour ses récits de débauche amoureuse, dont la gamme va de l'érotique au tragique. Le Décaméron, auquel Boccace a donné le sous-titre de le Prince Gallehault, en hommage au poète Dante Alighieri, est rédigé en italien et non en latin comme il était courant de le faire à l'époque, donnant ainsi naissance à la prose italienne qui marqua le genre de la nouvelle dès la Renaissance. Le Décaméron (du grec δÎκα, déca, dix, et ἡμÎρα, hêméra, jour1) est un recueil de cent nouvelles écrites en italien par Boccace entre 1349 et 1353. | Giovanni Boccaccio dit BOCCACE - le Decameron (E) Afin de fuir l'épidémie de peste noire qui ravage la ville de Florence en 1348, dix jeunes gens se réunissent : Chaque jour nouveau débute par un lever de soleil poétique et coloré. On voit en ... |
Lucien BODARD - Anne-Marie (roman)Prix Goncourt 1981 Roman d'apprentissage autobiographique dans lequel le jeune Bodard découvre 'la réalité étriquée de la France grandiose que chantait son père'. L'auteur présente ici la France d'entre-deux-guerres L'enfant Lucien Bonnard, le fils de "monsieur le consul" abandonne la Chine pour découvrir la France. le roman débute le jour où Lucien, seul avec sa mère, Anne Marie, débarque sur le sol de la métropole tant glorifiée par monsieur le consul, resté au loin. Alors l'enfant Lucien va vivre trois mois de folie, trois mois de passion, trois mois de jalousie, trois mois de désespoir. Car il croit qu'il va avoir sa mère pour lui tout seul. Et il va sentir qu'Anne Marie lui échappe, qu'elle n'est pas là pour filer le parfait amour avec son fils mais pour mener la vie mondaine dont elle rêve. Elle n'a qu'un but : entrer dans l'intimité d'un couple célèbre qui a fait la carrière de son mari, celui d'André et d'Edmée. Elle se débarrasse d'un fils encombrant, en le faisant admettre dans la pension la plus chic de France... Lulu Bonnard, le chinois atteint là le fond de l'humiliation et du désespoir... Anne Marie ne vient pas le voir une seule fois. Enfin, arrivent les vacances.Le fils retrouve sa mère, toujours semblable et pourtant différente : elle est devenue parisienne, elle éblouit le monde de 1925, elle fascine et bouleverse son fils. Lucien Bodard brosse un superbe portrait de femme. Anne Marie... La mère, l'ambitieuse, la mondaine, Anne Marie l'incertaine, l'angoissée. Et il a écrit le plus beau et le plus douloureux roman d'amour, celui de l'amour filial. (babelio.com) | Lucien BODARD - Anne-Marie (roman) (E) Prix Goncourt 1981 Roman d'apprentissage autobiographique dans lequel le jeune Bodard découvre 'la réalité étriquée de la France grandiose que chantait son père'. L'auteur présente ... |
Heinrich BOLL - l'honneur perdu de Katharina BlumKatharina fait la connaissance d’un homme dont elle tombe amoureuse et dont elle ne connaît que le nom : Ludwig Götten. Or, ce dernier est un criminel recherché par la police. Elle décide de l’héberger, ce qui fait basculer brusquement sa vie. Le lendemain, la maison de Katharina est prise d’assaut par la police, mais l’homme recherché est déjà en fuite. La police arrête Katharina et l’interroge jusqu’au soir. L'Honneur perdu de Katharina Blum est un roman de l'écrivain allemand Heinrich Böll. Paru en 1974, il est sous-titré : « Comment peut naître la violence et où elle peut conduire » et est considéré comme une de ses œuvres majeures. | Heinrich BOLL - l'honneur perdu de Katharina Blum (E) Katharina fait la connaissance d’un homme dont elle tombe amoureuse et dont elle ne connaît que le nom : Ludwig Götten. Or, ce dernier est un criminel recherché par la police. Elle décide de l’héb ... |
Heinrich BOLL - la grimaceFils d'un magnat de l'industrie, Hans Schnier, 20ans, s'est fait clown pour se révolter contre son milieu, et le tourner en dérision. Il vit avec Marie qui est catholique. Les représentants de son groupe socioculturel manifestent leur hostilité à son égard et commencent à l'exclure. Elle décide de quitter Hans pour Küpfner, premier dignitaire de l'église catholique allemande. A Bonn, Hans, qui ne veut pas d'une autre femme, la cherche. Il s'est blessé au genou, s'alcoolise dans sa chambre d'hôtel, téléphone à tous ceux qui ont connu Marie ? Ne recueillant qu'hostilité, pitié ou mépris. Grimé, il s'installe sur le quai de la gare : c'est pour croiser Marie qui rentre de voyage de noces. Le roman est un long monologue et un mono dialogue téléphonique. Hans se souvient de l'époque nazie, de l'engagement de ses parents au troisième Reich, du sacrifice de sa sœur Henrietta, vendue à la DCA allemande en 1945. En même temps qu'il évoque le passé, il fustige les industriels, pour qui seul le point de vue économique compte, Adenauer, les catholiques sclérosés par l'amour et la miséricorde, et les protestants avec leurs problèmes de conscience. Heinrich Böll, né le 21 décembre 1917, décédé le 16 juillet 1985, est considéré comme l'un des plus grands auteurs allemands de l'après-Seconde Guerre mondiale. Le critique littéraire allemand de l'après-guerre Marcel Reich-Ranicki définit Böll ainsi en 1963 : « Comme chrétien, comme artiste, Böll est avant tout un moraliste émotif. » Sa vision du mariage et des rôles homme femme, reste traditionnelle. | Heinrich BOLL - la grimace (E) Fils d'un magnat de l'industrie, Hans Schnier, 20ans, s'est fait clown pour se révolter contre son milieu, et le tourner en dérision. Il vit avec Marie qui est catholique. Les représentants de son groupe socioculturel m ... |
Jose Luis BORGES - fictionsAu nombre de dix-huit, ces contes fantastiques révèlent, chacun à sa manière, une ambition totalisante qui s'exprime à travers de nombreux personnages au projet démiurgique ou encore à travers La Bibliothèque de Babel, qui prétend contenir l'ensemble des livres, existants ou non. La multitude d'univers parallèles et d'effets de miroir engendrent un "délire circulaire" vertigineux, une interrogation sur la relativité du temps et de l'espace. Dans quelle dimension sommes-nous? Qui est ce "je" qui raconte l'invasion de la cité dans La Loterie de Babylone ? En mettant en vis-à-vis le Quichotte de Ménard et celui de Cervantès, lit-on la même chose ou bien la décision de redire suffit-elle à rendre la redite impossible ? Il n'est pas certain que l'on ait envie d'être relevé du doute permanent qui nous habite au cours de cette promenade dans Le Jardin aux sentiers qui bifurquent. On accepte volontiers d'être les dupes de ces Artifices, conçus comme le tour le plus impressionnant d'un prestidigitateur exercé. --Sana Tang-Léopold Wauters | Jose Luis BORGES - fictions (E) Au nombre de dix-huit, ces contes fantastiques révèlent, chacun à sa manière, une ambition totalisante qui s'exprime à travers de nombreux personnages au projet démiurgique ou encore à traver ... |
Jorge Luis BORGES - oeuvre poetiqueBorges privilégie l'aspect fantastique du texte poétique, rejetant une écriture rationnelle qu'il juge insuffisante et limitée. Certains considèrent Borges comme l'une des influences majeures du réalisme magique latino-américain. D'autres y voient au contraire un écrivain universel dans lequel peut se reconnaître toute l'humanité. Son travail est érudit, traite souvent de la nature de l'infini (La Bibliothèque de Babel, Le Livre de sable...), de miroirs, de labyrinthes et de dérive (Le Jardin aux sentiers qui bifurquent), de la réalité, de l'identité ou encore de l'ubiquité des choses (La Loterie de Babylone). « Jorge Luis Borges est l'un des dix, peut être des cinq, auteurs modernes qu'il est essentiel d'avoir lus. Après l'avoir approché, nous ne sommes plus les mêmes. Notre vision des êtres et des choses a changé. Nous sommes plus intelligents. » a dit à son propos Claude Mauriac. | Jorge Luis BORGES - oeuvre poetique (E) Borges privilégie l'aspect fantastique du texte poétique, rejetant une écriture rationnelle qu'il juge insuffisante et limitée. Certains considèrent Borges comme l'une des influences majeures du réa ... |
Louis-Antoine de BOUGAINVILLE - Voyage autour du mondeVoyage autour du monde est le journal de voyage de Louis Antoine de Bougainville, marin et militaire, qui mena en 1766-1769, sous l'impulsion de Louis XV et de son Premier ministre Choiseul, une expédition autour du monde avec les vaisseaux La Boudeuse et l'Etoile. Cette expédition embarquait plusieurs scientifiques : botaniste, naturaliste et astronome. Le récit, outre les péripéties du voyage, dresse des descriptions détaillées de la colonie espagnole de ce qui deviendra l'Argentine, des populations et des paysages de la Patagonie, de Tahiti, des possessions hollandaises en Asie du Sud Est (la future Indonésie) Ecrit par un homme qui se disait des Lumières, analyste peu lucide des sociétés qu'il décrit, ce récit frappa ses contemporains par son portrait d'une société tahitienne guidée par la quête du plaisir où l'homme est délivré de la tyrannie du travail. | Louis-Antoine de BOUGAINVILLE - Voyage autour du monde (E) Voyage autour du monde est le journal de voyage de Louis Antoine de Bougainville, marin et militaire, qui mena en 1766-1769, sous l'impulsion de Louis XV et de son Premier ministre Choiseul, une expédition autour du monde avec les va ... |
Ray BRADBURY - Les Chroniques martiennesNous sommes entre 1999 et 2026, le livre décrit le débarquement houleux des premières expéditions su Mars, l'installation des pionniers (les solitaires, puis les laissés pour compte, pauvres et reclus de la société, pour qui Mars apparaît comme un nouveau départ), la gangrène de la colonisation et enfin l'abandon de la planète à sa solitude glacée. Les Chroniques martiennes ont été ecrites dans les années 1940 et publiées en 1950, les chroniques martiennes décrivent l'arrivée de l'homme sur Mars entre 1999 et 2026(*) : Plus qu'un roman, chroniques martiennes est avant tout une collection de petites histoires, "une série de pensées martiennes, d'apartés shakespeariens, de songeries vagabondes, de visions nocturnes, de rêveries d'avant l'aube". Pour assembler ce recueil, Bradbury a écrit plusieurs petits textes sensés faire la liaison entre les différents récits, ce qui explique le style parfois désarticulé, hétéroclite de l'ensemble. Pour apprécier pleinement la lecture, il est important de garder à l'esprit que chroniques martiennes n'est pas vraiment un roman, mais plutôt une compilation de nouvelles. | Ray BRADBURY - Les Chroniques martiennes (E) Nous sommes entre 1999 et 2026, le livre décrit le débarquement houleux des premières expéditions su Mars, l'installation des pionniers (les solitaires, puis les laissés pour compte, pauvres et reclus de l ... |
Camilo Castelo BRANCO - Amour de perditionLe récit se situe au début du XIXème siècle, soit un demi-siècle avant la détention du jeune homme à la prison de la Relation, et a beaucoup en commun avec la propre histoire de l'écrivain. Il raconte l'amour contrarié de l'oncle de Camilo, Simon Antonio Bothelo, épris de sa jeune voisine, Thérèse d'Alburquerque. Camilo Castelo Branco brosse le portrait d'un autre personnage féminin, Mariana. Elle aussi figure majeure du roman, Mariana est issue du peuple. Servante de Simon, éprise de son maître sans rien espérer en retour, elle l'assiste sans faiblir dans le malheur, acceptant même de le suivre au bagne, et se jette dans la mer pour ne pas lui survivre. Camilo Castelo Branco écrit Amour de Perdition en prison. C'est sa passion pour Ana Augusta Placido qui le conduit là. La jeune fille que Camilo Castelo Branco a rencontrée dans un bal à Porto est mariée par son père, et malgré son inclination pour le jeune homme, à un riche commerçant plus âgé qu'elle. Huit après ce mariage, elle le rejoint à Braga et devient sa maîtresse. Les deux amants poursuivis pour adultère prennent la fuite. La jeune femme, à la demande de son mari, accepte d'entrer au couvent pour échapper à la justice et au scandale mais Camilo l'en délivre. Ana est arrêtée en 1860 et le jeune homme se rend à la police peu après. Ils sont tous les deux incarcérés à la Prison de la Relation à Porto. | Camilo Castelo BRANCO - Amour de perdition (E) Le récit se situe au début du XIXème siècle, soit un demi-siècle avant la détention du jeune homme à la prison de la Relation, et a beaucoup en commun avec la propre histoire de l'écri ... |
Fernand BRAUDEL - la MediterraneeUn livre incontournable : La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II est emblématique de l’école des Annales. Longue durée, études économique et sociale, les trois échelles de temps… La thèse de Fernand Braudel se voulait une « histoire totale ». | Fernand BRAUDEL - la Mediterranee (E) Un livre incontournable : La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II est emblématique de l’école des Annales. Longue durée, études &e ... |
Bertold BRECHT - Mere Courage et ses enfantsMère courage et ses enfants (Mutter Courage und ihre Kinder) est une pièce de théâtre de Bertolt Brecht avec le sous-titre : Chronique de la guerre de Trente Ans. La partition musicale originale est de Paul Dessau. La pièce, écrite en 1939, alors que Brecht vivait en exil en Scandinavie, a été créée au Schauspielhaus de Zurich en 1941. Pendant la Guerre de Trente Ans, la cantinière Anna Fierling, dite Mère Courage, accompagnée de ses deux fils, Eilif et Schweizerkas (Petit-Suisse), et de sa fille muette, Catherine, tire sa carriole sur les routes d’Europe. La pièce commence au printemps 1624, alors que la Suède recrute pour la guerre contre la Pologne. De champ de bataille en champ de bataille, de Pologne en Bavière, toujours prête à réaliser une bonne affaire, Mère Courage s’est installée dans la guerre et fait du commerce pour être une bonne mère, mais elle ne peut être une bonne mère en faisant du commerce. Mère Courage court les champs de bataille pour y acheter et vendre tout ce qu’elle peut trouver, munitions, croquenots, poulets, etc. Pour gagner quelques sous, elle est prête à tout sacrifier. Mère Courage est chaleureuse, retorse et pitoyable, victime elle aussi par aveuglement du métier qu'elle choisit. Pour gagner quelques sous, elle perd toute sa famille. La guerre lui prend ses enfants, l’un après l’autre. Elle se dit alors qu’ « il ne lui reste plus rien à vendre et que plus personne n’a rien pour acheter ce rien ». Cependant elle ne renonce pas et reprend la route avec cette obstination de ceux qui, au bout du malheur, choisissent toujours le parti de la vie. La carriole de Mère Courage est à la fois sa maison, son commerce, la cantine pour les soldats et le lieu des confidences entre les batailles. La carriole suit les armées, tantôt pleine, tantôt vide durant 12 années de la Guerre de Trente Ans, en résistant aux intempéries, aux canonnades et aux pillages. La pièce se déroule en 12 tableaux dont la carriole est le lieu de l'action. | Bertold BRECHT - Mere Courage et ses enfants (E) Mère courage et ses enfants (Mutter Courage und ihre Kinder) est une pièce de théâtre de Bertolt Brecht avec le sous-titre : Chronique de la guerre de Trente Ans. La partition musicale originale est de Paul Dessau ... |
Bertold BRECHT - La Résistible Ascension d'Arturo UiLa Résistible Ascension d'Arturo Ui (Der aufhaltsame Aufstieg des Arturo Ui) est une pièce de théâtre de Bertolt Brecht écrite en 1941. Collaboratrice : Margarete Steffin. On peut la ranger dans la catégorie du théâtre épique. Composée de 17 scènes, elle est une parabole sur la prise de pouvoir d'Hitler et son extension. Elles sont transposées dans le milieu du crime qui s'était développé à l'époque aux États-Unis. La figure principale d'Arturo Ui représente Adolf Hitler, mais il emprunte aussi des traits à Al Capone. Dans les personnages on reconnaît sans difficulté leurs modèles (Dollfuss, Goebbels, Göring, von Hindenburg, Hitler, van der Lubbe, von Papen, Röhm). De même, Chicago représente l'Allemagne et la ville Cicero symbolise l'Autriche. | Bertold BRECHT - La Résistible Ascension d'Arturo Ui (E) La Résistible Ascension d'Arturo Ui (Der aufhaltsame Aufstieg des Arturo Ui) est une pièce de théâtre de Bertolt Brecht écrite en 1941. Collaboratrice : Margarete Steffin. On peut la ranger dans la cat&eacu ... |
Andre BRETON - NadjaNadja est un récit autobiographique d'André Breton publié en 1928, revu et corrigé par l'auteur en 1962. Avec le ton neutre du « procès-verbal », du document « pris sur le vif », Breton rend compte « sans aucune affabulation romanesque ni déguisement du réel » des événements quotidiens survenus durant 9 jours entre lui et une jeune femme rencontrée le 4 octobre 1926 à Paris, Léona Delcourt, qui se surnommait elle-même « Nadja ». | Andre BRETON - Nadja (E) Nadja est un récit autobiographique d'André Breton publié en 1928, revu et corrigé par l'auteur en 1962. Avec le ton neutre du « procès-verbal », du document « pris sur le vif », Br ... |
Andre BRETON - l'Amour fouL'Amour fou est un récit d'André Breton écrit entre 1934 et 1936, et publié en 1937. Il apparaît comme la suite d'un précédent récit surréaliste du même auteur, Nadja écrit en 1928. Tout comme celui-ci, le livre relate des expériences vécues par Breton, des coïncidences qui lui font rencontrer Jacqueline Lamba, sa future femme centre de gravité du récit. La construction du livre, apparemment déstructurée, est faite de parties "fantasmagoriques", récits de rêves, et de ruptures narratives mêlées de photographies et poésies, comme l'était Nadja. | Andre BRETON - l'Amour fou (E) L'Amour fou est un récit d'André Breton écrit entre 1934 et 1936, et publié en 1937. Il apparaît comme la suite d'un précédent récit surréaliste du même auteur, Nadja ... |
Hermann BROCH - la mort de VirgilePublié dans de sombres temps, véritable plongée au plus intime des liens inextricables qui unissent le mystère de la création artistique au langage, fulgurante vision du Royaume qu’il ne nous est pas permis de contempler, à moins que, comme dans le cas de Broch, une licence douloureuse soit accordée à l’écrivain, qui rédigera ainsi la première version de son texte (intitulée Le Retour de Virgile, que le romancier lira à la radio en 1935, le jour de la Pentecôte) alors qu’il croupissait en prison. le récit du romancier autrichien raconte les dix-huit dernières heures de la vie du poète Virgile qui revient, mourant, d'un voyage en Grèce. Cette descente vers la mort nous est contée en quatre mouvements inspirés par les quatre éléments naturels : l'eau consacrée à l'arrivée, le feu à la descente, la terre à l'attente et l'éther au retour. Prétextant d’une légende rapportée selon laquelle, au moment de mourir, le poète voulut détruire son plus fameux poème, L’Énéide, resté inachevé, Broch développe, à la façon d'un grand chant (métaphore qu’emploie George Steiner à propos de ce roman), les thèmes de la vie et de la mort, les liens, je l’ai dit, qui enserrent dans une même trame impénétrable la parole et la création ainsi que la responsabilité du poète, totale selon l’auteur, face à l’irruption du Mal. La présence du Mal est irréductible à quelque détermination trop empirique, fût-ce la maladie qui va emporter Virgile, fût-ce encore la misère noire du peuple qui assaille le poète lorsqu’il est transporté vers les appartements luxueux d’Auguste. Au contraire, Broch, d’emblée, affirme la réalité d’un principe ontologique entièrement négatif qui aurait vampirisé la création : «Le Mal, un déferlement immense d’une malédiction indicible, inexprimable, inconcevable […]» (p. 21). Face à l’antique péché, Virgile selon Broch doit, à l’exemple du personnage de Dostoïevski, affirmer sa responsabilité totale, y compris bien évidemment pour les méfaits qu’il n’a pas commis. L’allusion est suffisamment claire concernant le personnage du Christ qui, littéralement, va hanter tout le roman, pour que nous nous étonnions du fait que peu de commentateurs, à notre connaissance, ont souligné cette attente eschatologique qui fait de La Mort de Virgile une véritable apocalypse littéraire. Cette responsabilité totale exige l’acte suprême face auquel, tôt ou tard, tout grand créateur a été confronté : le sacrifice, à l’évidence celui du manuscrit de L’Énéide, dont l’achèvement mime celui de chacune de nos vies (4), œuvre géniale qu’Auguste sauvera des flammes – moins métaphoriques qu’il n’y paraît – mais aussi celui du poète en tant que bouche capable de proférer le chant du monde. Ce sacrifice doit annoncer de nouveaux temps : seul il a le pouvoir de faire advenir un chant neuf. Ainsi n’est-il absolument pas une forme voilée ou mensongère d’une nouvelle attitude seulement esthétique qui voilerait de la sorte sa tragique et ridicule impuissance. | Hermann BROCH - la mort de Virgile (E) Publié dans de sombres temps, véritable plongée au plus intime des liens inextricables qui unissent le mystère de la création artistique au langage, fulgurante vision du Royaume qu’il ne nous est pas ... |
Emilie BRONTE - les Hauts de HurleventEmily s’intéressait passionnément à la chronique villageoise, riche en histoires aussi cruelles et complexes que l’intrigue de son roman (qui, semble-t-il, aurait été inspirée par un drame familial dont Emily aurait eu connaissance alors qu’elle enseignait dans une école près de Halifax). Des recherches ultérieures ont montré qu’Emily Brontë connaissait les tragiques grecs, était bonne latiniste, et possédait une culture classique exceptionnelle chez une femme de l’époque. D’autre part, la famille Brontë lisait les revues et journaux de son temps, et il est tout a fait probable qu’Emily ait eu connaissance du débat sur l’évolution, même si les grandes thèses de Charles Darwin n’ont été rendues publiques que onze ans après sa mort. Ce débat avait été lancé dès 1844 par Robert Chambers et soulevé les questions de l’(in)existence de la providence divine, de la violence qui sous-tend l’univers et des relations entre les êtres vivants3. On sait par sa poésie qu’Emily s’intéressait à ces sujets et se sentait également concernée par la problématique de la « force » et de la « faiblesse » d’une manière qui fait parfois songer à Nietzsche, et qui atteste en tout cas qu’intellectuellement elle raisonnait au même niveau que les penseurs les plus radicaux de son époque. | Emilie BRONTE - les Hauts de Hurlevent (E) Emily s’intéressait passionnément à la chronique villageoise, riche en histoires aussi cruelles et complexes que l’intrigue de son roman (qui, semble-t-il, aurait été inspirée par un dra ... |
Pascal BRUCKNER - le paradoxe amoureuxInventer l’amour, l’émanciper des tutelles religieuses et des politiques familiales, instaurer le mariage d’inclination, en finir avec le servage des femmes, tel fut le grand projet des réformateurs depuis le 18ème siècle. Il aura fallu presque trois siècles pour le mener à bien et offrir à chacun la possibilité d’aimer qui il souhaite, de frayer avec la personne de son choix. Cette immense conquête est problématique : comment l’amour, dont la vocation est de rattacher, peut-il se concilier avec la liberté dont l’effet est de séparer ? Cette contradiction explique le caractère à la fois ardent et fragile des romances contemporaines. Croyance inentamée dans les beautés de la passion, de la fidélité, constat des difficultés de cet idéal dès lors qu’il met face à face deux individus qui ne veulent rien sacrifier de leur bonheur personnel et préfèrent saborder leur union plutôt que la prolonger dans la routine ou la médiocrité. Pour résoudre ce déchirement, deux idéologies se coalisent : l’une progressiste veut en finir avec la fidélité, le couple, la famille ; l’autre conservatrice veut restaurer le mariage à l’ancienne, la monogamie indissoluble. Mais l’amour, tétu, oppose sa permanence, sa richesse, son ambivalence aux discours qui prétendent le corriger. Le nouvel essai de Pascal Bruckner raconte, à travers les métamorphoses du mariage et de l’érotisme, la résistance du sentiment à tous les embrigadements. Nous n’avons pas trouvé la solution aux souffrances de l’amour, nous n’avons fait que multiplier les paradoxes. Il y a progrès dans la condition des hommes et des femmes mais il n’y a pas de progrès en amour : c’est la bonne nouvelle de ce troisième millénaire commençant. | Pascal BRUCKNER - le paradoxe amoureux (E) Inventer l’amour, l’émanciper des tutelles religieuses et des politiques familiales, instaurer le mariage d’inclination, en finir avec le servage des femmes, tel fut le grand projet des réformateurs depuis le ... |
Georg BUCHNER - WoyzeckWoyzeck est une pièce de théâtre fragmentaire de Georg Büchner écrite en 1837. Elle est restée inachevée après la mort de Büchner (en 1837). L'histoire est inspirée de l'affaire de Johann Christian Woyzeck (1780-1824), ancien soldat, fabricant de perruques et coiffeur sans emploi, accusé d'avoir poignardé son amante, la veuve du chirurgien Woost, le 21 juin 18211,2. Son frère Ludwig recueille ses écrits et les fait publier avec une introduction et une biographie en 1850 chez Sauerländer à Francfort. Bertolt Brecht a fait connaître cette pièce au xxe siècle, comme les surréalistes ont fait connaître le marquis de Sade. Woyzeck est aujourd'hui considéré comme un classique de la littérature allemande. Le texte étant fragmentaire, chaque metteur en scène a écrit sa propre adaptation. Ainsi, ce résumé peut être contredit par d'autres lectures des fragments. C'est donc ici un résumé factuel et simpliste qui ne s'attache pas à l'aspect profondément poétique de la pièce. Woyzeck, un jeune soldat, vit difficilement. Pour satisfaire aux besoins de sa femme, Marie, et leur fils, il sert de cobaye au docteur et de subalterne au capitaine de la garnison. Ces mauvais traitements le font de plus en plus tomber dans la folie. Lorsqu'il soupçonne Marie de fréquenter le tambour-major, il perd la raison et, par jalousie, tue Marie. | Georg BUCHNER - Woyzeck (E) Woyzeck est une pièce de théâtre fragmentaire de Georg Büchner écrite en 1837. Elle est restée inachevée après la mort de Büchner (en 1837). L'histoire est inspirée de l' ... |
Michel BUTOR - la modificationLe voyage d'un homme dans le train Paris-Rome, alors qu'il compte rejoindre sa maîtresse. On suit tout son cheminement de pensée, toutes ses réflexions et ses multiples décisions, lesquelles changent au fur et à mesure du trajet. On voit à quel point il lui est difficile de savoir ce qu'il désire, à quel point le temps qui passe trop lentement l'empêche de rester sur un choix de vie. L'utilisation du vouvoiement oblige le lecteur à s'identifier au personnage, à être concerné par les idées qui lui viennent sans cesse. La modification peut être considéré comme un bon exemple du mouvement littéraire du Nouveau roman, mouvement des années 1950 en France, refusant de donner une place primordiale à l'intrigue et s'intéressant aussi à tout ce qui entoure l'histoire principale. La Modification est un roman de Michel Butor publié en 1957 aux éditions de Minuit et ayant reçu le prix Renaudot la même année. | Michel BUTOR - la modification (E) Le voyage d'un homme dans le train Paris-Rome, alors qu'il compte rejoindre sa maîtresse. On suit tout son cheminement de pensée, toutes ses réflexions et ses multiples décisions, lesquelles changent au fur et &ag ... |
Dino BUZZATI - le desert des tartaresTout s'enfuit, les hommes, les saisons, les nuages; et il est inutile de s'agripper aux pierres, de se cramponner au sommet d'un quelconque rocher, les doigts fatigués se desserrent, les bras retombent inertes, on est toujours entraîné par ce fleuve qui semble lent, mais qui ne s'arrête jamais. » (chapitre 24). Le roman traite de façon suggestive et poignante de la fuite vaine du temps, de l'attente et de l'échec, sur fond d'un vieux fort militaire isolé à la frontière du « Royaume » et de « l'État du Nord ». Les deux territoires sont séparés par un désert énigmatique. Le lieutenant Giovanni Drogo y attend la gloire dont la maladie le privera. Le Désert des Tartares (titre original en italien Il deserto dei Tartari) est un roman de Dino Buzzati paru en italien en 1940. La traduction française ne sera publiée qu'en 1949. Cette œuvre renvoie pour une part à l'influence de Kafka (influence que Buzzati a toujours réfutée) par l'esprit de dérision et l'expression de l'impuissance humaine face au labyrinthe d'un monde incompréhensible mais aussi au courant existentialiste des années 1940-1950 et de Jean-Paul Sartre avec La Nausée (1938) ou d'Albert Camus avec L'Étranger (1942), pour ne citer que des œuvres majeures contemporaines du Désert des Tartares. Mais Buzzati a surtout été influencé par Pascal, dans sa manière, par exemple, d'appréhender la mort. Par ailleurs ce roman, qui a œuvré à la notoriété de l'auteur et a connu un succès mondial, n'est pas dénué de rapport dans sa description d'un « présent perpétuel et interminable » avec deux autres grands classiques : Les Choses, de Georges Perec (1965) et La Montagne magique de Thomas Mann (1924). Julien Gracq reprend quant à lui en 1951 la question du « présent perpétuel » dans Le Rivage des Syrtes (Prix Goncourt) pour décrire la longue attente avant l'entrée du héros dans l'Histoire et le moment où celle-ci bascule. Le Désert des Tartares est, avant tout, un procès au temps. Tout le roman est axé sur la fuite du temps. On peut tout rattacher à ce thème. Par exemple, le découpage du livre en trente chapitres courts et de même taille donne l'illusion d'une régularité dans l'avancée du roman. | Dino BUZZATI - le desert des tartares (E) Tout s'enfuit, les hommes, les saisons, les nuages; et il est inutile de s'agripper aux pierres, de se cramponner au sommet d'un quelconque rocher, les doigts fatigués se desserrent, les bras retombent inertes, on est toujours entra& ... |
Luis de CAMOES - Les Lusiades"Ici finit la terre et commence la mer" Les Lusiades chant III, Luis de Camoes Grand poème épique de Camões, véritable monument national de la littérature portugaise Les Lusiades ont été écrit entre Goa et le Mozambique, mis en forme durant l'été 1569 que Camões passa au Mozambique et publié à Lisbonne en 1572. Cette épopée en vers, inspirée de L'Odyssée d'Homère et surtout de L'Énéide de Virgile, comporte 10 chants. Elle relate l'expédition de Vasco de Gama conduite en 1497, mais surtout érrige le peuple portugais en vérible héros, d'où l'exploitation qui a été faite au Portugal de cette œuvre de la littérature universelle. Luís Vaz de Camões, dit « le Camoëns », né vers 1525, mort le 10 juin 1580 à Lisbonne, est un poète portugais. Auteur de poèmes dans la tradition médiévale (redondilhas) ou pastorale, de sonnets inspirés de la Renaissance italienne, et particulièrement de l’épopée nationale des Lusiades (en 1572 mais peut-être déjà achevée en 1556), Camoëns est considéré comme le plus grand poète du Portugal, et fait l’objet d’un véritable culte de la part du peuple portugais en général, et des gens de lettres en particulier, à l'instar de Shakespeare pour la Grande-Bretagne. Son nom est toujours cité avec révérence et gravité. L’épopée des Lusiades est associée au renforcement du sentiment national portugais et a contribué à son essor. Son génie est comparable à celui de Virgile, de Dante ou de Shakespeare. Parmi ses œuvres, l’épopée des Lusiades est la plus représentative. | Luis de CAMOES - Les Lusiades (E) "Ici finit la terre et commence la mer" Les Lusiades chant III, Luis de Camoes Grand poème épique de Camões, véritable monument national de la littérature portugaise Les Lusiades o ... |
Albert CAMUS - l'etranger“Dans notre société tout homme qui ne pleure pas à l’enterrement de sa mère risque d’être condamné à mort.” Je voulais dire seulement que le héros du livre est condamné parce qu’il ne joue pas le jeu. En ce sens, il est étranger à la société où il vit, où il erre, en marge, dans les faubourgs de la vie privée, solitaire, sensuelle. Et c’est pourquoi des lecteurs ont été tentés de le considérer comme une épave. On aura cependant une idée plus exacte du personnage, plus conforme en tout cas aux intentions de son auteur, si l’on se demande en quoi Meursault ne joue pas le jeu. La réponse est simple : il refuse de mentir. » (...) Albert Camus <br> <br>L’Étranger, roman d’Albert Camus, paru en 1942, prend place dans la trilogie que Camus nommera « cycle de l’absurde » qui décrit les fondements de sa philosophie: l’absurde. Cette trilogie comprend également l’essai philosophique intitulé Le Mythe de Sisyphe ainsi que les deux pièces de théâtre Caligula et Le Malentendu. Le roman a été traduit en quarante langues et une adaptation cinématographique a été réalisée par Luchino Visconti en 1967. | Albert CAMUS - l'etranger (E) “Dans notre société tout homme qui ne pleure pas à l’enterrement de sa mère risque d’être condamné à mort.” Je voulais dire seulement que le héros du livre est c ... |
Elias CANETTI - Auto-da-fe (roman)Le Professeur Kien, éminent sinologue, ne vit que par et pour les livres ; il possède la plus importante bibliothèque de cette ville allemande, apparemment d’importance moyenne. Voilà un homme qui devrait nous inspirer une certaine sympathie : sa manie est de celle que tout humaniste se doit de considérer avec indulgence. Or, Kien est archi-antipathique : sa bibliophilie s’apparente à une sorte de fanatisme tyrannique, au titre duquel il pensionne son concierge, individu de la plus sale espèce, épouse sa femme de ménage vulgaire pour qu’elle prenne soin de sa bibliothèque et entre en affaire avec un nain difforme et joueur d’échecs du nom de Fischerle. | Elias CANETTI - Auto-da-fe (roman) (E) Le Professeur Kien, éminent sinologue, ne vit que par et pour les livres ; il possède la plus importante bibliothèque de cette ville allemande, apparemment d’importance moyenne. Voilà un homme qui devrait n ... |
Truman CAPOTE - de sang-froid (roman)Fait divers dans le journal : massacre d'une famille de fermiers dans l'état du Kansas en 1959. Aucun mobile, aucun indice. Truman Capote part de cette mort tragique et décide de passer des mois entiers dans la bourgade du Midwest. Il interroge d'innombrables témoins, compulse des volumes de rapports de police et suit les deux coupables jusqu'à leur pendaison. Pourquoi ce crime ? Qu'est-ce qu'un criminel ? Telles sont les deux grandes questions que pose ce récit. Dans son rôle de témoin, l’auteur part à la recherche de l'expression la plus fidèle d'une certaine vérité. Il a été meurtri, il a été passionné, il a souffert et a vécu durant chaque minute l'histoire qu'il voulait écrire. C'est d'abord avec sa vie qu'il a écrit. Plus qu’un roman policier, De sang-froid est le récit d’une analyse minutieuse qui ne porte aucun jugement mais permet de saisir l'esprit d'une époque. Celle d'une Amérique profonde et secrète, enracinée dans ses convictions et ses valeurs sociales. Une Amérique malade qui dégage une odeur de puritanisme exacerbé par ses propres peurs et emprisonnée dans des principes chrétiens de morale ordinaire. C'est aussi l'Amérique des grands espaces qui déroulent leurs grandes routes désertes. De sang froid est une étude comportementale traitée comme un roman noir qui tente de nous raconter l'inexplicable et l'inavouable. | Truman CAPOTE - de sang-froid (roman) (E) Fait divers dans le journal : massacre d'une famille de fermiers dans l'état du Kansas en 1959. Aucun mobile, aucun indice. Truman Capote part de cette mort tragique et décide de passer des mois entiers dans la bourgade du Mid ... |
John Le CARRE - la TaupePetit et bedonnant, George Smiley est l'un des meilleurs agents du "Cirque", le quartier général des services secrets britanniques. À la retraite depuis un an, il envisage de vendre son hôtel particulier londonien pour s'installer à la campagne. Son rêve prend fin lorsqu'il est discrètement conduit chez un membre du cabinet du Premier ministre. Il s'y retrouve en compagnie de Ricki Tarr, un agent récemment revenu de mission à Hong-Kong. Là-bas, il avait réussi à retrouver l'espionne russe Irina, mais celle-ci a été rapatriée d'urgence à Moscou. Toutefois, elle a réussi à lui confier un message capital : une taupe s'est infiltrée dans les rangs de la direction du "Cirque". Smiley est secrètement chargé de démasquer le traître. Personnage fétiche du romancier, Smiley se trouve ici opposé pour la première fois à Karla, chef du "Centre" et maître de l'espionnage soviétique. Il s'agit du premier volet d'une inoubliable trilogie qui se poursuit avec Comme un collégien et Les Gens de Smiley. --Claude Mesplède --Ce texte fait référence à l'édition Broché . Quatrième de couverture Il est devenu évident que quelque part au plus haut niveau des services de renseignements britanniques se trouve un agent double: une « taupe » profondément installée par le Centre de Moscou. C'est George Smiley, un des cinq principaux agents secrets, le plus brillant peut-être et le plus compliqué de tous, qui est chargé de débusquer la taupe dans les obscurs labyrinthes du monde de l'espionnage international et de la détruire. John le Carré nous donne ici une vision totale du monde des services secrets. La Taupe, premier volet de la « trilogie de Karla », est l'oeuvre d'un témoin lucide et passionné de son temps, qui a eu l'art, en trois romans éblouissants d'intelligence, d'évoquer tout un pan de notre Histoire, celui de la Guerre Froide. | John Le CARRE - la Taupe (E) Petit et bedonnant, George Smiley est l'un des meilleurs agents du "Cirque", le quartier général des services secrets britanniques. À la retraite depuis un an, il envisage de vendre son hôtel particulier ... |
Emmanuel CARRERE - LimonovLimonov n’est pas un personnage de fiction. Il existe. Je le connais. Il a été voyou en Ukraine ; idole de l’underground soviétique sous Brejnev ; clochard, puis valet de chambre d’un milliardaire à Manhattan ; écrivain branché à Paris ; soldat perdu dans les guerres des Balkans ; et maintenant, dans l’immense bordel de l’après-communisme en Russie, vieux chef charismatique d’un parti de jeunes desperados. Lui-même se voit comme un héros, on peut le considérer comme un salaud : je suspends pour ma part mon jugement. C’est une vie dangereuse, ambiguë : un vrai roman d’aventures. C’est aussi, je crois, une vie qui raconte quelque chose. Pas seulement sur lui, Limonov, pas seulement sur la Russie, mais sur notre histoire à tous depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale <br> <br>Prix Renaudot 2011. <br>Le portrait du sulfureux Edouard Limonov, idole underground sous Brejnev, clochard à New York, écrivain branché à Paris et fondateur d'un parti ultranationaliste en Russie. | Emmanuel CARRERE - Limonov (E) Limonov n’est pas un personnage de fiction. Il existe. Je le connais. Il a été voyou en Ukraine ; idole de l’underground soviétique sous Brejnev ; clochard, puis valet de chambre d’un milliardaire &agr ... |
Emmanuel CARRERE - le royaumeUn livre qui suscite beaucoup de commentaires, c'est en quelque sorte une enquête historique sur la naissance du christianisme. L'action se passe entre les années 30 à 80 après JC. Les héros sont essentiellement Paul et saint Luc. Luc qui était Macédonien, qui n'a pas connu le Christ et qui était, selon les termes employés par l'auteur lui-même, le seul goy de la bande des quatre évangélistes. On voit donc Paul frappé par une vision du Christ sur le chemin de Damas; ensuite on le voit aller à Jérusalem en compagnie de Luc, Luc qui "brode" ensuite beaucoup à partir des récits qu'il a reccueillis. Un contexte philosophique intéressant aussi puisque Emmanuel Carrère nous montre qu'à cette époque, deux visions de la vie s'opposaient: la vision "d'Ulysse" (que Luc Ferry a si bien décrite) selon laquelle notre vie sur Terre est le bien le plus précieux et la vision chrétienne selon laquelle ce qui compte c'est le monde qui se situe au-delà de la mort. | Emmanuel CARRERE - le royaume (E) Un livre qui suscite beaucoup de commentaires, c'est en quelque sorte une enquête historique sur la naissance du christianisme. L'action se passe entre les années 30 à 80 après JC. Les héros sont essen ... |
Lewis CAROLL - Alice au Pays des Merveilles"Le ver à soie et Alice se regardèrent quelques instant durant en silence : finalement le bombyx retira de sa bouche le houka et, d'une voix traînante et léthargique, s'adressant à Alice : "Vous, qui êtes-vous ?" lui demanda-t-il. Ce n'était pas là un début de conversation bien encourageant. Alice répondit, non sans quelque embrassas : "Je... je ne sais trop, monsieur, pour le moment présent... du moins, je sais qui j'étais quand je me suis levée ce matin, mais j'ai dû, je crois, me transformer plusieurs fois depuis lors." Les conseils du ver à soie (Chapitre V) Alice s'ennuie auprès de sa sœur qui lit un livre (« sans images, ni dialogues ») tandis qu'elle ne fait rien. « À quoi bon un livre sans images, ni dialogues ? », se demande Alice. Mais voilà qu'un lapin blanc aux yeux roses vêtu d'une redingote rouge passe près d'elle en courant. Cela ne l'étonne pas le moins du monde. Pourtant, lorsqu'elle le voit sortir une montre de sa poche et s'écrier : « Je suis en retard ! En retard ! En retard ! », elle se dit que décidément ce lapin a quelque chose de spécial. En entrant derrière lui dans son terrier, elle fait une chute presque interminable qui l'emmène dans un monde aux antipodes du sien. Elle va rencontrer une galerie de personnages retors et se trouver confrontée au paradoxe, à l'absurde et au bizarre… Les Aventures d'Alice au pays des merveilles (Alice's Adventures in Wonderland), fréquemment abrégé en Alice au pays des merveilles, est une œuvre de littérature qui n'était pas faite pour les enfants lors de sa première écriture mais qui fut reprise une seconde fois pour les enfants en conservant les personnages merveilleux qui la rendaient si attrayante pour ce jeune public. Écrite par Charles Lutwidge Dodgson, sous le pseudonyme de Lewis Carroll. Le livre foisonne d'allusions satiriques aux amis de l'écrivain et aux leçons que les écoliers britanniques devaient mémoriser à l'époque. Le pays des merveilles, tel qu'il est décrit dans le conte, joue sans cesse avec la logique. Le livre a connu une suite intitulée De l'autre côté du miroir. Les adaptations cinématographiques combinent souvent des éléments des deux livres. De nos jours, l'ouvrage reste populaire aussi bien auprès des enfants que des adultes. L'écrivain américain Martin Gardner a publié The Annotated Alice (non traduit en français) qui regroupe Alice au pays des merveilles et De l'autre côté du miroir accompagnés des poèmes victoriens que Carroll parodia dans le corps du texte. | Lewis CAROLL - Alice au Pays des Merveilles (E) "Le ver à soie et Alice se regardèrent quelques instant durant en silence : finalement le bombyx retira de sa bouche le houka et, d'une voix traînante et léthargique, s'adressant à Alice : "V ... |
Giacomo CASANOVA - histoire de ma vieLes Mémoires de J. Casanova de Seingalt, écrits par lui-même, sont l’ancienne édition des Mémoires de l’aventurier vénitien Giacomo Casanova. Écrits en français entre 1789 et 1798, ils sont publiés à titre posthume autour de 1825 en version censurée. En 1834, l’ouvrage est mis à l’Index des livres interdits avec toutes les œuvres de Casanova1. Une nouvelle édition, conforme au manuscrit original, l’a finalement remplacée sous son titre original Histoire de ma vie (1960-1962). Le 18 février 2010, la bibliothèque nationale de France a acquis grâce à un mécénat le manuscrit original pour 7 millions d’euros auprès d'un membre de la famille de l’éditeur allemand Friedrich Arnold Brockhaus2. « Je considère les Mémoires de Casanova comme la véritable Encyclopédie du xviiie siècle » — Blaise Cendrars, « Pro domo » (préface à la réédition de La Fin du monde filmée par l’Ange N.-D.), 1949. « [U]ne œuvre qui est au siècle de Louis XV ce que les Mémoires de Saint-Simon sont au siècle de Louis XIV. » — Francis Lacassin, « Casanova, ou le Saint-Simon des gens qui ne roulent pas en carrosse », 1993. | Giacomo CASANOVA - histoire de ma vie (E) Les Mémoires de J. Casanova de Seingalt, écrits par lui-même, sont l’ancienne édition des Mémoires de l’aventurier vénitien Giacomo Casanova. Écrits en français entre 1789 e ... |
Bartolome de Las CASAS - Tres breve relation de la destruction des IndesToutes les choses qui sont survenues aux Indes depuis leur merveilleuse découverte, dès le commencement, quand des Espagnols s'y établirent pour un certain temps, puis celles qui ont suivi jusqu'à nos jours, ont été si admirables et si incroyables en toute manière pour qui ne les a pas vues qu'elles semblent avoir obscurci et réduit au silence, voire plongé dans l'oubli, toutes celles, pour glorieuses qu'elles fussent, que l'on a vues et entendues au monde dans les siècles passés. Parmi elles, il y a les tueries et les destructions d'êtres innocents et le dépeuplement des villages, de provinces et de royaumes où se sont perprétrés ces actes et bien d'autres non moins épouvantables. Soixante ans après le premier voyage de Christophe Colomb, Bartolomé de Las Casas, religieux dominicain, rédige à l'usage du souverain espagnol un réquisitoire contre la colonisation dans les premiers territoires conquis d'Amérique: Cuba, Hispaniola (Saint-Domingue), les Antilles, le Mexique, la Nouvelle Grenade... Il dénonce les atrocités, la cupidité et le cynisme des conquérants, la nocivité du système d'exploitation, du partage des terres et des hommes en encomiendas. Bartolomé de Las Casas ne sera pas écouté, et la «destruction des Indes» s'achèvera par la quasi-extermination des Indiens, avec pour conséquence l'importation d'esclaves d'Afrique. Las Casas reste dans l'histoire de l'Amérique comme le premier défenseur des Indiens opprimés.Et son oeuvre demeure un document unique, une source de première main, un réquisitoire parfois insoutenable. «Ce petit livre-là vous plante définitivement une épine dans le coeur. Avec quatre siècles d'avance, un rapport d'Amnesty International: même ton précis, même souci d'accumuler détails et exemples.» Télérama «Texte court et foudroyant où ce dominicain dénonce l'holocauste perpétué au nom du Christ et de l'or, et témoigne le premier de la dignité du "sauvage".»L'Express Illustration de couverture: Les messagers de Mintezuma décrivent l'année de Cortésà leur chef (1521), huile sur toile (1750, non signée). Muséo de America Madrid © AKG Images. | Bartolome de Las CASAS - Tres breve relation de la destruction des Indes (E) Toutes les choses qui sont survenues aux Indes depuis leur merveilleuse découverte, dès le commencement, quand des Espagnols s'y établirent pour un certain temps, puis celles qui ont suivi jusqu'à nos jours, ont ... |
Didier Van CAUWELAERT - Un aller simple"Si on se laisse aller au désespoir, on finit mangé par les rêves qu'on a vécus de travers.". Prix Goncourt 1994 Aziz Kemal est renvoyé au Maroc, le pays inscrit sur ses faux papiers, pour ses vols de voiture. Jean-Pierre Schneider est chargé de le ramener dans son prétendu village natal, une vallée secrète dans les montagnes de l'Atlas où vivent des hommes gris... La rencontre inattendue de deux hommes dans une situation assez burlesque, pourtant révélatrice des hantises actuelles. (evene.fr) | Didier Van CAUWELAERT - Un aller simple (E) "Si on se laisse aller au désespoir, on finit mangé par les rêves qu'on a vécus de travers.". Prix Goncourt 1994 Aziz Kemal est renvoyé au Maroc, le pays inscrit sur ses faux p ... |
Louis-Ferdinand CELINE - Voyage au bout de la nuitPrix Renaudot 1932 « Allez-vous-en tous ! Allez rejoindre vos régiments ! Et vivement ! qu’il gueulait. — Où qu’il est le régiment, mon commandant ? qu’on demandait nous… — Il est à Barbagny. — Où que c’est Barbagny ? — C’est par là ! » Par là, où il montrait, il n’y avait rien que la nuit, comme partout d’ailleurs, une nuit énorme qui bouffait la route à deux pas de nous et même qu’il n’en sortait du noir qu’un petit bout de route grand comme la langue. Allez donc le chercher son Barbagny dans la fin d’un monde ! Il aurait fallu qu’on sacrifiât pour le retrouver son Barbagny au moins un escadron tout entier ! Et encore un escadron de braves ! Et moi qui n’étais point brave et qui ne voyais pas du tout pourquoi je l’aurais été brave, j’avais évidemment encore moins envie que personne de retrouver son Barbagny, dont il nous parlait d’ailleurs lui-même absolument au hasard. C’était comme si on avait essayé en m’engueulant très fort de me donner l’envie d’aller me suicider. Ces choses-là on les a ou on ne les a pas." Céline, Voyage au bout de la nuit, © Gallimard. Voyage au bout de la nuit est un récit à la première personne dans lequel Bardamu raconte son expérience de la première guerre, du colonialisme en Afrique et de l'Amérique de l'entre-deux guerres. Le roman est surtout connu pour son style imité de la langue parlée et influencé par l'argot et qui a largement influencé la littérature française contemporaine. Il s'inspire principalement de l'expérience personnelle de Céline au travers de son personnage principal Ferdinand Bardamu : Louis-Ferdinand Destouches a participé à la Première Guerre mondiale en 1914 et celle-ci lui a révélé l'absurdité du monde. Il ira même jusqu'à la qualifier « d'abattoir international en folie ». Il expose ainsi ce qui est pour lui la seule façon raisonnable de résister à une telle folie : la lâcheté. Il est hostile à toute forme d'héroïsme, celui-là même qui va de pair avec la guerre. Pour lui, la guerre ne fait que présenter le monde sous la forme d'un gant, mais un gant que l'on aurait retourné, et dont on verrait l'intérieur, ce qui amène à la trame fondamentale du livre : la pourriture et sa mise en évidence. Voyage au bout de la nuit est le premier roman de Céline, publié en 1932. Ce livre manqua de très peu le prix Goncourt (de deux voix seulement), mais obtint néanmoins le prix Renaudot. | Louis-Ferdinand CELINE - Voyage au bout de la nuit (E) Prix Renaudot 1932 « Allez-vous-en tous ! Allez rejoindre vos régiments ! Et vivement ! qu’il gueulait. — Où qu’il est le régiment, mon commandant ? qu’on demandait nous&hell ... |
Blaise CENDRARS - Prose du TranssiberienJ’avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de mon enfance J’étais à 16.000 lieues du lieu de ma naissance J’étais à Moscou, dans la ville des mille et trois clochers et des sept gares Et je n’avais pas assez des sept gares et des mille et trois tours Car mon adolescence était si ardente et si folle Que mon cœur, tour à tour, brûlait comme le temple d’Éphèse ou comme la Place Rouge de Moscou Quand le soleil se couche. Et mes yeux éclairaient des voies anciennes. Et j’étais déjà si mauvais poète Que je ne savais pas aller jusqu’au bout. Le Kremlin était comme un immense gâteau tartare Croustillé d’or, Avec les grandes amandes des cathédrales toutes blanches Et l’or mielleux des cloches… Blaise Cendrars, Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France | Blaise CENDRARS - Prose du Transsiberien (E) J’avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de mon enfance J’étais à 16.000 lieues du lieu de ma naissance J’étais à Moscou, dans la ville des mille ... |
Blaise CENDRARS - MoravagineLe narrateur, Raymond la Science, présenté comme une connaissance de Blaise Cendrars (qui apparaît lui-même dans le roman), y raconte comment sa profession de médecin l'a fait rencontrer Moravagine, dernier descendant d'une lignée noble d'Europe de l'Est dégénérée. Ce fou dangereux est interné pour homicide dans la clinique de Waldensee, près de Berne. Fasciné par la personnalité de ce "grand fauve humain", le médecin aide à son évasion, et les deux hommes vivent alors à travers le monde de rocambolesques aventures qui les conduisent à côtoyer tour à tour des groupes terroristes russes ou des Indiens d'Amérique. Moravagine est un roman de Blaise Cendrars (1887-1961) publié chez Grasset en 1926, après une genèse d'une dizaine d'années. En 1956, l'écrivain a revu, corrigé et complété son roman par un "Pro domo. Comment j'ai écrit Moravagine" et une postface. Moravagine est un roman axé sur le thème du double de l'auteur, voire du triple car la construction de l'œuvre est complexe. Le personnage central apparaît comme une face sombre de l'auteur dont il se débarrasse par l'écriture. Le style du roman, très maîtrisé, contraste avec la fantaisie surprenante de son intrigue, sans que cela nuise aucunement à la qualité littéraire. Ce décalage entre forme et fond fait de Moravagine un roman tout à fait particulier. | Blaise CENDRARS - Moravagine (E) Le narrateur, Raymond la Science, présenté comme une connaissance de Blaise Cendrars (qui apparaît lui-même dans le roman), y raconte comment sa profession de médecin l'a fait rencontrer Moravagine, dernier ... |
Luis CERNUDA - Ocnos“… sobre las tapias del jardín, brotaba cubriéndolo todo con sus ramas el inmenso magnolio entre las hojas brillantes y agudas se posaban en primavera, con ese sutil misterio de lo virgen, los copos nevados de sus flores” OCNOS, “El magnolio” Quête et transfiguration de soi-même dans et par l\'écriture, affirmation d\'une vérité en rupture totale avec les valeurs de la société bourgeoise du demi-siècle, l\'oeuvre pétique de Luis Cernuda se présente comme une autobiographie, comme l\'expression d\'une suite d\'expériences vitales et spirituelles, doublée d\'une incessante méditation sur leur sens. D\'où le caractère moral de cette poésie qui occupe une place à part dans la poésie espagnole contemporaine. Ecrit parallèlement à l\'oeuvre en vers quoique commencé beaucoup plus tard, le recueil de poèmes en prose, Ocnos, malgré une orientation et une intention analogues, ne fait pas double emploi avec elle. Il en est plutôt complémentaire : Cernuda, d\'une part, y présente les événements qui sont à l\'origine de tel ou tel poème en vers, et, d\'autre part y évoque ce qui, dans La Réalité et le Désir n\'est présent que sous forme d\'une absence, d\'un vide que rien ne pourra jamais combler : le monde de l\'enfance. | Luis CERNUDA - Ocnos (E) “… sobre las tapias del jardín, brotaba cubriéndolo todo con sus ramas el inmenso magnolio entre las hojas brillantes y agudas se posaban en primavera, con ese sutil misterio de lo virgen, ... |
Miguel de CERVANTES Saavedra - Don Quichotte de la Mancha"- Quels géants ? dit Sancho. - Ceux que tu vois là, répondit son maître, aux longs bras, et d'aucuns les ont quelquefois de deux lieues. - Regardez, monsieur, répondit Sancho, que ceux qui paraissent là ne sont pas des géants, mais des moulins à vent et ce qui semble des bras sont les ailes, lesquelles, tournées par le vent, font mouvoir la pierre du moulin. - II paraît bien, répondit don Quichotte, que tu n'es pas fort versé en ce qui est des aventures : ce sont des géants, et, si tu as peur, ôte-toi de là et te mets en oraison, tandis que je vais entrer avec eux en une furieuse et inégale bataille.' Don Quichotte passe pour un illuminé auprès de ceux qu’il rencontre. Il croit que les auberges ordinaires sont des châteaux enchantés et les filles de paysans de belles princesses. Il prend les moulins à vent pour des géants envoyés par de méchants magiciens. Il considère qu’une paysanne de son pays, Dulcinée du Toboso, qu’il ne rencontrera jamais, est l’élue de son cœur à qui il jure amour et fidélité. Sancho Panza, son écuyer, dont la principale préoccupation est, comme son nom l’indique, de se remplir la panse, estime que son maître souffre de visions, mais il se conforme à sa conception du monde, et entreprend, avec son maître, de briser l’envoûtement dont est victime Dulcinée. Ce personnage est à l'origine de l'archétype du Don Quichotte, rêveur idéaliste et irraisonné, justicier autoproclamé. « Don Quichotte est la première des œuvres modernes puisqu’on y voit la raison cruelle des identités et des différences se jouer à l’infini des signes et des similitudes ... Deux expériences peuvent se constituer et deux personnages apparaître face à face. Le fou, entendu non pas comme malade, mais comme déviance constituée et entretenue. et, à l’autre extrémité de l’espace culturel, mais tout proche par sa symétrie, le poète est celui qui, au-dessous des différences nommées et quotidiennement prévues, retrouve les parentés enfouies des choses, leurs similitudes dispersées. » Michel Foucault, Les Mots et les choses, L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche (en espagnol El Ingenioso Hidalgo Don Quijote de la Mancha) a été écrit par Miguel de Cervantes et publié à Madrid en deux parties, en 1605 et 1615. | Miguel de CERVANTES Saavedra - Don Quichotte de la Mancha (E) "- Quels géants ? dit Sancho. - Ceux que tu vois là, répondit son maître, aux longs bras, et d'aucuns les ont quelquefois de deux lieues. - Regardez, monsieur, répondit Sancho, que ceux qui p ... |
Aimé CESAIRE - Cahiers d'un retour au pays natal« ma négritude n'est pas une pierre, sa surdité ruée contre la clameur du jour ma négritude n'est pas une taie d'eau morte sur l'œil mort de la terre ma négritude n'est ni une tour ni une cathédrale » « l'homme-famine, l'homme-insulte, l'homme-torture on pouvait à n'importe quel moment le saisir le rouer de coups, le tuer - parfaitement le tuer - sans avoir de compte à rendre à personne sans avoir d'excuses à présenter à personne un homme-juif un homme-pogrom un chiot un mendigot » Rédigé en 1938-1939, le Cahier se présente comme un long texte d'une quarantaine de pages, sous forme de vers libres. Influencé par le surréalisme, il mêle métaphores audacieuses et expression de la révolte. André Breton lui rendra hommage dans son texte Martinique charmeuse de serpents. Le retour à la Martinique s'accompagne de la prise de conscience de la condition inégalitaire des Noirs. « Au bout du petit matin, une autre petite maison qui sent très mauvais dans une rue très étroite, une maison minuscule qui abrite en ses entrailles de bois pourri des dizaines de rats et la turbulence de mes six frères et soeurs, une petite maison cruelle dont l'intransigeance affole nos fins de mois et mon père fantasque grignoté d'une seule misère, je n'ai jamais su laquelle, qu'une imprévisible sorcellerie assoupit en mélancolique tendresse ou exalte en hautes flammes de colère; et ma mère dont les jambes pour notre faim inlassable pédalent, pédalent de jour, de nuit, je suis même réveillé la nuit par ces jambes inlassables qui pédalent la nuit et la morsure âpre dans la chair molle de la nuit d'une Singer que ma mère pédale, pédale pour notre faim et de jour et de nuit. » Cette œuvre poétique est l'un des points de départ de la négritude. Aimé Césaire poursuivra sa dénonciation du racisme et du colonialisme avec son Discours sur le colonialisme. Par sa puissance incantatoire et sa révolte lucide, le Cahier d'un retour au pays natal s'est imposé comme une œuvre majeure de la poésie francophone du XXe siècle. Étudiée dans les universités, elle est aussi entrée au programme des lycées. En 2003 Jacques Martial a créé un spectacle autour d'extraits choisis du texte, et de 2009 à 2011, elle figure au programme de l'agrégation de lettres modernes au sein du thème de littérature comparée intitulé "Permanence de la poésie épique au XXe siècle". | Aimé CESAIRE - Cahiers d'un retour au pays natal (E) « ma négritude n'est pas une pierre, sa surdité ruée contre la clameur du jour ma négritude n'est pas une taie d'eau morte sur l'œil mort de la terre ma négritude n'est ni une tour ni ... |
Patrick CHAMOISEAU - Texaco"Porter la liberté est la seule charge qui redresse bien le dos." Prix Goncourt 1992 Souffrances, amertumes et espérances des habitants du plus misérable faubourg de Fort-de-France y sont relatées sur trois générations. Représentant de la littérature antillaise contemporaine, Patrick Chamoiseau débute comme journaliste d'opinion à la plume acerbe avant de se lancer dans la création littéraire. Il s'essaye à tous les genres - romans, pièces de théâtre, essais, etc. - et mêle subtilement le vieux français à l'argot des anciens esclaves. En 1992, il obtient le prix Goncourt pour 'Texaco', dans lequel il restitue les émois et l'exubérance des petites gens de la Martinique. Patrick Chamoiseau mène en outre un combat politique et littéraire en faveur de la 'créolité', explorant les fondements de sa culture et faisant l'éloge des différents métissages de la population de l'île. Parallèlement à ces diverses activités, il s'intéresse aussi au cinéma, collaborant notamment à l'écriture des films de Guy Deslauriers. (evene.fr) | Patrick CHAMOISEAU - Texaco (E) "Porter la liberté est la seule charge qui redresse bien le dos." Prix Goncourt 1992 Souffrances, amertumes et espérances des habitants du plus misérable faubourg de Fort-de-France y sont r ... |
René CHAR - La Parole en archipel«La seule signature au bas de la vie blanche, c'est la poésie qui la dessine.» «La poésie vit d'insomnie perpétuelle.» «Le réel quelquefois désaltère l'espérance. C'est pourquoi, contre toute attente, l'espérance survit.» «Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver.» [ René Char ] - Extraits de La parole en archipel Maurice Blanchot, dans La Part du feu: « l'une des grandeurs de René Char, celle par laquelle il n'a pas d'égal, c'est que sa poésie est révélation de la poésie, poésie de la poésie. » Ainsi, dans toute l'œuvre de Char, « l'expression poétique est la poésie mise en face d'elle-même et rendue visible, dans son essence, à travers les mots qui la recherchent. » Les « phrases » de René Char, îles de sens, sont, plutôt que coordonnées, posées les unes auprès des autres : d'une puissante stabilité, comme les grandes pierres des temples égyptiens qui tiennent debout sans lien, d'une compacité extrême et toutefois capables d'une dérive infinie, délivrant une possibilité fugace, destinant le plus lourd au plus léger, le plus abrupt au plus tendre, comme le plus abstrait au plus vivace (la jeunesse du visage matinal) ». | René CHAR - La Parole en archipel (E) «La seule signature au bas de la vie blanche, c'est la poésie qui la dessine.» «La poésie vit d'insomnie perpétuelle.» «Le réel quelquefois désaltère l'esp&ea ... |
Rene CHAR - lettera amorosa (illustre par Georges Braque)Ecrit par René Char, illustré par Braque, cette rencontre au sommet nous est offerte au format poche. Un régal d'invention poètique et pictural, sur un thème éternel, ici élevé au chant le plus dense. Lettera Amorosa Non è gia part’in voi che con forz’invincibile d’amore tutt’a se non mi tragga. Monteverdi. « Je n’ai plus de fièvre ce matin. Ma tête est de nouveau claire et vacante, posée comme un rocher sur un verger à ton image. Le vent qui soufflait du Nord hier fait tressaillir par endroits le flanc meurtri des arbres. Je sens que ce pays te doit une émotivité moins défiante et des yeux autres que ceux à travers lesquels il considérait toutes choses auparavant. Tu es partie mais tu demeures dans l’inflexion des circonstances, puisque lui et moi avons mal. Pour te rassurer dans ma pensée, j’ai rompu avec les visiteurs éventuels, avec les besognes et la contradiction. Je me repose comme tu assures que je dois le faire. Je vais souvent à la montagne dormir. C’est alors qu’avec l’aide d’une nature à présent favorable, je m’évade des échardes enfoncées dans ma chair, vieux accidents, âpres tournois. Pourras-tu accepter contre toi un homme si haletant? Lunes et nuit, vous êtes un loup de velours noir, village, sur la veillée de mon amour. « Scrute tes paupières », me disait ma mère, penchée sur mon avant-sommeil d’écolier. J’apercevais flottant un petit caillou, tantôt paresseux, tantôt strident, un galet pour verdir dans l’herbe. Je pleurais. Je l’eusse voulu dans mon âme, et seulement là. Chant d’Insomnie : « Amour hélant, l’Amoureuse viendra, Gloria de l’été, ô fruits! La flèche du soleil traversera ses lèvres, Le trèfle nu sur sa chair bouclera, Miniature semblable à l’iris, l’orchidée, Cadeau le plus ancien des prairies au plaisir Que la cascade instille, que la bouche délivre. » Je voudrais me glisser dans une forêt où les plantes se refermeraient et s’éteindraient derrière nous, forêt nombre de fois centenaire, mais elle reste à semer. C’est un chagrin d’avoir, dans sa courte vie, passé à côté du feu avec des mains de pêcheur d’éponges. « Deux étincelles, tes aïeules », raille l’alto du temps, sans compassion. Mon éloge tournoie sur les boucles de ton front, comme un épervier à bec droit. L’automne! Le parc compte ses arbres bien distincts. Celui-ci est roux traditionnellement; cet autre, fermant le chemin, est une bouillie d’épines. Le rouge-gorge est arrivé, le gentil luthier des campagnes. Les gouttes de son chant s’égrènent sur le carreau de la fenêtre. Dans l’herbe de la pelouse grelottent de magiques assassinats d’insectes. Écoute, mais n’entends pas. Parfois j’imagine qu’il serait bon de se noyer à la surface d’un étang où nulle barque ne s’aventurerait. Ensuite, ressusciter dans le courant d’un vrai torrent où tes couleurs bouillonneraient. II faut que craque ce qui enserre cette ville où tu te trouves retenue. Vent, vent, vent autour des troncs et sur les chaumes. J’ai levé les yeux sur la fenêtre de ta chambre. Astu tout emporté? Ce n’est qu’un flocon qui fond sur ma paupière. Laide saison où l’on croit regretter, où l’on projette, alors qu’on s’aveulit. L’air que je sens toujours prêt à manquer à la plupart des êtres, s’il te traverse, a une profusion et des loisirs étincelants. Je ris merveilleusement avec toi. Voilà la chance unique. Absent partout où l’on fête un absent. Je ne puis être et ne veux vivre que dans l’espace et dans la liberté de mon amour. Nous ne sommes pas ensemble le produit d’une capitulation, ni le motif d’une servitude plus déprimante encore. Aussi menons-nous malicieusement l’un contre l’autre une guérilla sans reproche. Tu es plaisir, avec chaque vague séparée de ses suivantes. Enfin toutes à la fois chargent. C’est la mer qui se fonde, qui s’invente. Tu es plaisir, corail de spasmes. Qui n’a pas rêvé, en flânant sur le boulevard des villes, d’un monde qui, au lieu de commencer avec la parole, débuterait avec les intentions? Nos paroles sont lentes à nous parvenir, comme si elles contenaient, séparées, une sève suffisante pour rester closes tout un hiver; ou mieux, comme si, à chaque extrémité de la silencieuse distance, se mettant en joue, il leur était interdit de s’élancer et de se joindre. Notre voix court de l’un à l’autre; mais chaque avenue, chaque treille, chaque fourré, la tire à lui, la retient, l’interroge. Tout est prétexte à la ralentir. Souvent je ne parle que pour toi, afin que la terre m’oublie. Après le vent c’était toujours plus beau, bien que la douleur de la nature continuât. Je viens de rentrer. J’ai longtemps marché. Tu es la Continuelle. Je fais du feu. Je m’assois dans le fauteuil de panacée. Dans les plis des flammes barbares, ma fatigue escalade à son tour. Métamorphose bienveillante alternant avec la funeste. Dehors le jour indolore se traîne, que les verges des saules renoncent à fustiger. Plus haut, il y a la mesure de la futaie que l’aboi des chiens et le cri des chasseurs déchirent. Notre arche à tous, la très parfaite, naufrage à l’instant de son pavois. Dans ses débris et sa poussière, l’homme à tête de nouveau-né réapparaît. Déjà miliquide, mi-fleur. La terre feule, les nuits de pariade. Un complot de branches mortes n’y pourrait tenir. S’il n’y avait sur terre que nous, mon amour, nous serions sans complices et sans alliés. Avant-coureurs candides ou survivants hébétés. L’exercice de la vie, quelques combats au dénouement sans solution mais aux motifs valides, m’ont appris à regarder la personne humaine sous l’angle du ciel dont le bleu d’orage lui est le plus favorable. Toute la bouche et la faim de quelque chose de meilleur que la lumière (de plus échancré et de plus agrippant) se déchaînent. Celui qui veille au sommet du plaisir est l’égal du soleil comme de la nuit. Celui qui veille n’a pas d’ailes, il ne poursuit pas. J’entrouvre la porte de notre chambre. Y dorment nos jeux. Placés par ta main même. Blasons durcis, ce matin, comme du miel de cerisier. Mon exil est enclos dans la grêle. Mon exil monte à sa tour de patience. Pourquoi le ciel se voûte-t-il? Il est des parcelles de lieux où l’âme rare subitement exulte. Alentour ce n’est qu’espace indifférent. Du sol glacé elle s’élève, déploie tel un chant sa fourrure, pour protéger ce qui la bouleverse, l’ôter de la vue du froid. Pourquoi le champ de la blessure est-il de tous le plus prospère? Les hommes aux vieux regards, qui ont eu un ordre du ciel transpercé, en reçoivent sans s’étonner la nouvelle. Affileur de mon mal je souffre d’entendre les fontaines de ta route se partager la pomme des orages. Une clochette tinte sur la pente des mousses où tu t’assoupissais, mon ange du détour. Le sol de graviers nains était l’envers humide du long ciel, les arbres des danseurs intrépides. Trêve, sur la barrière, de ton museau repu d’écumes, jument de mauvais songe, ta course est depuis longtemps terminée. Cet hivernage de la pensée occupée d’un seul être que l’absence s’efforce de placer à mi-longueur du factice et du surnaturel. Ce n’est pas simple de rester hissé sur la vague du courage quand on suit du regard quelque oiseau volant au déclin du jour. Je ne confonds pas la solitude avec la lyre du désert. Le nuage cette nuit qui cerne ton oreille n’est pas de neige endormante, mais d’embruns enlevés au printemps. II y a deux iris jaunes dans l’eau verte de la Sorgue. Si le courant les emportait, c’est qu’ils seraient décapités. Ma convoitise comique, mon voeu glacé: saisir ta tête comme un rapace à flanc d’abîme. Je t’avais, maintes fois, tenue sous la pluie des falaises, comme un faucon encapuchonné. Voici encore les marches du monde concret, la perspective obscure où gesticulent des silhouettes d’hommes dans les rapines et la discorde. Quelques-unes, compensantes, règlent le feu de la moisson, s’accordent avec les nuages. Merci d’être, sans jamais te casser, iris, ma fleur de gravité. Tu élèves au bord des eaux des affections miraculeuses, tu ne pèses pas sur les mourants que tu veilles, tu éteins des plaies sur lesquelles le temps n’a pas d’action, tu ne conduis pas à une maison consternante, tu permets que toutes les fenêtres reflétées ne fassent qu’un seul visage de passion, tu accompagnes le retour du jour sur les vertes avenues libres ». * * * Sur le franc-bord I. IRIS. 1° Nom d’une divinité de la mythologie grecque, qui était la messagère des dieux. Déployant son écharpe, elle produisait l’arc-en-ciel. 2° Nom propre de femme, dont les poètes se servent pour désigner une femme aimée et même quelque dame lorsqu’on veut taire le nom. 3° Petite planète. II. IRIS. Nom spécifique d’un papillon, le nymphale iris, dit le grand mars changeant. Prévient du visiteur funèbre. III. IRIS. Les yeux bleus, les yeux noirs, les yeux verts, sont ceux dont l’iris est bleu, est noir, est vert. IV. IRIS. Plante. Iris jaune des rivières. … Iris plural, iris d’Éros, iris de Lettera amorosa. "Ni bluette sentimentale, ni mol épanchement, l'adresse amoureuse condense chez les poètes les plus vifs enjeux de l'existence et c'est en elle sans doute qu'ils portent la langue à son plus haut degré d'incandescence. La question de l'autre, celle du désir et de la perte, est au coeur de la poésie, comme un pas de danse sur l'abîme; l'amour/la poésie, deux visages d'un même mystère." (Jean-Pierre Siméon). « Je ne puis être et ne veux vivre que dans l’espace et dans la liberté de mon amour » écrivait René Char dans le poème Lettera amorosa. Lettera amorosa, (La Lettre d’amour) est le titre d’un poème de René Char paru en 1953, emprunté à un madrigal du compositeur italien Claudio Monteverdi. En voici un extrait : « Merci d’être, sans jamais te casser, iris, ma fleur de gravité. Tu élèves au bord des eaux des affections miraculeuses, tu ne pèses pas sur les mourants que tu veilles, tu éteins des plaies sur lesquelles le temps n’a pas d’action, tu ne conduis pas à une maison consternante, tu permets que toutes les fenêtres reflétées ne fassent qu’un seul visage de passion, tu accompagnes le retour du jour sur les vertes avenues libres.» La destinataire de cette Lettre d’amour désignée par le mot « iris » et dont le poète ne révèle pas le nom est peut-être Marguerite Caetani, princesse Bassiano, « bonne et terrible, amie affectueuse et tigre cruel », aux dires de Paul Valéry. « Poète à poigne », colosse au cœur tendre – il mesurait 1 mètre 94 – René Char était un homme entier, « tout en droiture, en colère et en refus » qui refusait interviews et honneurs. Souvent qualifiée d’hermétique, la poésie de René Char affirme cependant la sensualité de la réalité sensible à travers les paysages, les végétaux et le bestiaire de la Provence. Poésie du mot plus que de la phrase, du geste plus que du mot, elle est proche du silence. Fait exceptionnel, les œuvres complètes du poète parurent de son vivant, en 1983, dans la prestigieuse Bibliothèque de la Pléiade. Son ami Albert Camus déclara en 1957, lors d’une conférence donnée à Stockholm avant la remise de son Prix Nobel : « Cette œuvre est parmi les plus grandes, oui vraiment les plus grandes que la littérature ait produite. Depuis Apollinaire en tout cas, il n’y a pas eu dans la poésie française une révolution comparable à celle accomplie par René Char. » René Char, œuvres complètes, introduction de Jean Roudaut, bibliothèque de la Pléiade NRF Gallimard. René Char, Lettera amorosa, illustrations de George Braque et de Jean Arp, NRF Poésie/Gallimard, n° 430, 2007 | Rene CHAR - lettera amorosa (illustre par Georges Braque) (E) Ecrit par René Char, illustré par Braque, cette rencontre au sommet nous est offerte au format poche. Un régal d'invention poètique et pictural, sur un thème éternel, ici élevé au chan ... |
James Hadley CHASE - pas d orchidees pour Miss BlandishLe bonheur, ni plus ni moins, est ce qui attendait la très riche et très jolie Miss Blandish. Le bonheur sans tâche, complet, à l'ombre d'un père milliardaire, pour une vie faite de beauté. C'était compter sans les innombrables petites frappes en manque d'argent. C'était faire abstraction de la bande de M'man Grisson et de son psychopathe de fils, mélange de débile léger et de sadique malsain. Kidnappée la veille de ses noces, son fiancé abattu sous ses yeux, Miss Blandish va basculer en enfer. Quotidiennement. Sans une seconde de répit. En proie à l'amour brutal d'un demi-fou, à ne souhaiter plus qu'une seule chose : qu'on lui donne la mort... | James Hadley CHASE - pas d orchidees pour Miss Blandish (E) Le bonheur, ni plus ni moins, est ce qui attendait la très riche et très jolie Miss Blandish. Le bonheur sans tâche, complet, à l'ombre d'un père milliardaire, pour une vie faite de beauté. C'é ... |
Francois-René de CHATEAUBRIAND - AtalaAtala, ou Les Amours de deux sauvages dans le désert est un roman publié en 1801 par l'écrivain français François-René de Chateaubriand. Le roman de Chateaubriand est en fait un éloge du christianisme à travers les péripéties de Chactas sauvé par la vierge Atala. La rencontre du père Aubry et de sa petite communauté sert cette magnificence tout en défendant les sauvages dont les mœurs peuvent être adoucies grâce à la "vraie" religion (cause que défendait notamment Chateaubriand). Par ailleurs c'est aussi un texte qui se veut édifiant (lors de la mort d'Atala) et qui incite le lecteur à croire en Dieu, à adopter la foi chrétienne à travers les paroles d'Atala. Mais Atala n'est pas qu'une apologie de la foi chrétienne, c'est un roman dont le schéma, le scénario, ressemble le plus à un schéma de tragédie. | Francois-René de CHATEAUBRIAND - Atala (E) Atala, ou Les Amours de deux sauvages dans le désert est un roman publié en 1801 par l'écrivain français François-René de Chateaubriand. Le roman de Chateaubriand est en fait un élo ... |
Geoffrey CHAUCER - les Contes de CanterburyGeoffrey Chaucer (vers 1343 – 25 octobre 1400) est considéré comme le père de la littérature anglaise. Écrivain, poète, philosophe, diplomate, il est surtout connu pour ses Contes de Canterbury, écrits à partir de 1386 et qui ne furent publiés qu'en 1478. Ses contes regroupent un certain nombre de récits dans le cadre mis à la mode par le Décaméron de Boccace, c'est-à-dire la rencontre de plusieurs narrateurs relatant chacun à leur tour leur histoire. On les classe en dix liasses ou fragments. Ils renferment une critique acerbe des différentes couches de la société féodale. Chaucer évoque en premier lieu un rassemblement de pèlerins voulant aller se recueillir sur la tombe de Saint Thomas Becket. Chacun devra raconter deux histoires et ce, afin que la route paraissent moins longue. De ce fait, on assiste à un certain nombre de genres différents: fabliaux, lais, contes... | Geoffrey CHAUCER - les Contes de Canterbury (E) Geoffrey Chaucer (vers 1343 – 25 octobre 1400) est considéré comme le père de la littérature anglaise. Écrivain, poète, philosophe, diplomate, il est surtout connu pour ses Contes de Canterbur ... |
Jacques CHESSEX - L'ogrePrix Goncourt 1973 Jean Calmet, la quarantaine, est professeur de latin dans un lycée de Lausanne. Son père vient de mourir, c'est le jour des obsèques. L'homme fut, sa vie durant, un tyran familial, force de la nature portée sur le vin et les servantes d'auberge, troussant à l'occasion la gamine de 20 ans que son fils, adolescent, poursuivait alors gauchement. Bizarrement cette mort ne fait qu'accroître la présence du père pour son fils, générant en lui obsession et scrupules quand à son sa faible appétence de vie. Un roman-méditation sur la mort, cependant trés charnel, relatant le quotidien avec force et concrètude. (evene.fr) | Jacques CHESSEX - L'ogre (E) Prix Goncourt 1973 Jean Calmet, la quarantaine, est professeur de latin dans un lycée de Lausanne. Son père vient de mourir, c'est le jour des obsèques. L'homme fut, sa vie durant, un tyran familial, force de ... |
Mohammed CHOUKRI - le Pain nuRoman autobiographique où l’auteur raconte son enfance et son adolescence marquée par la misère et l’exil. Ce classique de la littérature marocaine a été interdit au Maroc jusqu’en 2000, cette censure était motivée par l’évocation des expériences sexuelles multiples du narrateur. Dans les années 1940, une famille du Rif s’installe à Tanger pour échapper à la misère et à la tutelle du père auquel ses enfants voue une haine implacable. Dans un accès de violence, le père sous l’emprise de l’alcool avait tué son plus jeune fils… Le narrateur, le jeune Mohammed, se sépare tôt de sa famille. Il connaîtra la famine, la violence des bas-fonds, la sexualité auprès des prostitués, le vin et le kif avec ses amis. Ce roman autobiographique est le récit d’une jeunesse raté qui se partage entre Tétouan, Larache et Tanger. Son titre arabe est al-khubz al-hâfî, le livre fut d'abord publié en anglais, dans une adaptation faite par Paul Bowles sous le titre For Bread Alone - Londres - 1973). Puis traduit par Tahar Ben Jelloun, il paraît en France en 1980 (Maspero). Le livre a été depuis traduit en une douzaine de langues. Ce roman écrit en 1952 a fait découvrir Mohammed Choukri comme un écrivain important de la jeune littérature marocaine de langue arabe. Il a été traduit en français par Tahar Ben Jelloun. Il a connu 17 ans d’interdiction au Maroc (jusqu’en novembre 2000). C’est l’évocation des « expériences sexuelles du jeune adolescent » qu’il était qui avait motivé la censure. « Le roman avait été interdit en 1983 sur décision du ministre de l'Intérieur d'alors, Driss Basri, suivant les recommandations des Oulemas, théologiens de l'islam, scandalisés (entre autre) par la crudité des scènes à caractère sexuel qui émaillent ce récit et les références répétées aux narcotiques tels l'alcool. Mais le très ombrageux ministre de l'Intérieur de l'époque n'avait pas été insensible à l'intraitable portrait d'une société marocaine en proie aux injustices sociales les plus révoltantes. » (extrait d’un article de Xavier Kiple, Afrik.com, novembre 2000). Ce roman a été censuré par l’université américaine du Caire car il contiendrait plusieurs passages « sexuellement explicites » (lire l’article de Christophe Ayad dans Libération, août 1999). « Le Pain nu est un roman fascinant. Une confession brusque et radicale de l’auteur sur son enfance. Une vie d’enfant de la rue de Tanger. Ce sont les tribulations tristes et désespérées d’un enfant abandonné à lui-même, comme il y en a tant aujourd’hui, de Tanger à Bogota, d’Alger à Kinshasa. Mohammed Choukri n’a jamais eu la chance de connaître un espace familial. Il a connu la rue avec ses habits de misère, la drogue, l’exploitation sexuelle et toutes les maladies. La vie l’a déchiré en mille morceaux dès son plus jeune âge. C’est de ça qu’il parle dans Le Pain nu » (extrait d’un article d’Azzedine Mabrouk, El Watan novembre 2000). | Mohammed CHOUKRI - le Pain nu (E) Roman autobiographique où l’auteur raconte son enfance et son adolescence marquée par la misère et l’exil. Ce classique de la littérature marocaine a été interdit au Maroc jusqu’en ... |
Agatha CHRISTIE - le meurtre de Roger AckroydLe Meurtre de Roger Ackroyd (anglais : The Murder of Roger Ackroyd) est un roman policier d'Agatha Christie, écrit et publié en 1926 au Royaume-Uni chez Collins. À King's Abbot, commune fictive de la campagne britannique, Roger Ackroyd est assassiné dans son bureau. Le détective belge Hercule Poirot s'est installé dans ce village après avoir pris sa retraite. Il mène l'enquête, accompagné de son voisin, le docteur Sheppard, qui n'est autre que le narrateur de l'œuvre. Or c'est parce que ce dernier raconte l'histoire et parce qu'il est proche du héros qu'Agatha Christie réussit à surprendre le lecteur : le coupable n'est autre que le docteur Sheppard. Malgré le grand nombre de critiques suscitées par un tour de force narratif à l'époque, cette énigme fut le premier succès d'Agatha Christie et reste parmi les plus célèbres. La romancière utilise avec virtuosité les techniques de manipulation pour détourner l'attention du lecteur. | Agatha CHRISTIE - le meurtre de Roger Ackroyd (E) Le Meurtre de Roger Ackroyd (anglais : The Murder of Roger Ackroyd) est un roman policier d'Agatha Christie, écrit et publié en 1926 au Royaume-Uni chez Collins. À King's Abbot, commune fictive de la campagne britan ... |
Sean CHUANG - The windowPublié chez Dala, The Window décrit le destin d’une petite bourgade frappée par la guerre. Affligés par la pauvreté, de nombreux habitants quittent la ville, laissant derrière eux enfants et vieillards. L’absence totale de dialogues ne fait que souligner l’impuissance de la population devant cette situation dramatique. <br> <br>Sean Chuang [莊永新], aussi connu sous le pseudonyme de Xiao Zhuang [å°ÂÂ莊] et qui, après avoir réalisé plus de 300 films d’animation pour la publicité, a écrit il y a une dizaine d’années A Filmmaker’s Notes, sous la forme d’un manga. Passionné, il s’est ensuite consacré à son chef-d’œuvre, The Window. | Sean CHUANG - The window (E) Publié chez Dala, The Window décrit le destin d’une petite bourgade frappée par la guerre. Affligés par la pauvreté, de nombreux habitants quittent la ville, laissant derrière eux enfants et v ... |
Leopoldo Alas dit CLARIN - la RegenteLa Régente (1884-85), met en scène une héroïne éprise d'un idéal supérieur et en totale contradiction, telle une autre Emma Bovary, avec la collectivité de Vetusta, incarnation de la médiocrité Les deux tomes de ce roman de Leopoldo García-Alas y Ureña (1852-1901), dit Clarín, furent publiés respectivement en 1884 et en 1885. La Régente et Fortunata et Jacinta de Benito Pérez Galdós sont les deux meilleurs romans parus en Espagne au XIXe siècle. Ana Ozores, dite la Regente, est l'épouse d'un mari plus âgé qu'elle, Don Víctor Quintana, ancien régent, président du tribunal d'instance de la ville de Vetusta. Sentimentale, rêveuse, mélancolique, Ana Ozores, qui n'a pas d'enfant, s'ennuie dans cette petite ville provinciale étouffante, où s'étiole sa nature romantique et délicate. Courtisée par un don Juan au petit pied, Álvaro Mesía, aux prises avec la passion amoureuse qu'elle a provoquée chez son directeur de conscience, Don Fermín De Pas, la jeune femme va être entraînée dans une série de catastrophes. L'action est conçue comme une sorte de chasse à courre sans merci, dont Ana est à la fois l'incitatrice et la victime. Ana a pour directeur spirituel le chanoine de la cathédrale, Don Fermín De Pas, personnage important dans le clergé local. Don Fermín cherche à guider la jeune femme avec l'autorité qui le caractérise. Mais il se laisse prendre aux charmes de sa pénitente. Sa passion fait jaser toute la ville. Quand Ana comprend la nature des sentiments qu'elle a éveillés chez celui qu'elle appelait « le frère de son âme », elle prend peur et s'écarte de lui avec horreur. L'insatisfaction profonde est le trait dominant d'Ana ; trop sensible, marquée par une enfance douloureuse, elle se sent étouffer dans un milieu médiocre. « Seule, complètement seule » : tel est le destin qu'elle sent peser sur elle. Quand, de guerre lasse, elle finit par céder aux instances de Don Álvaro, la trahison d'une servante fait éclater le scandale. Blessé au vif dans son orgueil, Don Fermín informe le mari de l'infidélité de son épouse chérie. Une fureur meurtrière s'empare alors de l'époux trompé autant que de l'amoureux déçu : à la mode ancienne, un duel va venger l'offensé […] | Leopoldo Alas dit CLARIN - la Regente (E) La Régente (1884-85), met en scène une héroïne éprise d'un idéal supérieur et en totale contradiction, telle une autre Emma Bovary, avec la collectivité de Vetusta, incarnation de la m&e ... |
Paul CLAUDEL - Cinq Grandes OdesEcrites de 1904 (Les Muses) à 1908 (La Maison fermée) et publiées en 1910, les Cinq Grandes Odes consacrent la technique du verset et retracent l'itinéraire spirituel du poète. Il utilise, à cette époque féconde de son art, divers modes d'expression : dramaturgie, réflexion, lyrisme. A travers toutes ses oeuvres, on retrouve la même unité d'inspiration. Le poète puise son imagination aux sources les plus diverses, la Bible, Pindare, Eschyle, pour rendre compte de la découverte de Dieu qui va de pair avec la découverte des pouvoirs du poète. Dans une vaste fresque lyrique, le poète propose un art poétique aux images cosmiques et chante avec enthousiasme le sens de la vie universelle. Claudel, Paul (1868-1955) Poète et dramaturge français, catholique. Etudiant à Paris, il connaît la révélation le jour de Noël 1886 au pied d'un pilier de Notre-Dame de Paris. Cette expérience inaugurale amène le poète à se convertir et décide de l'orientation de son oeuvre à venir. Il publie en 1890 ses premières pièces de théâtre : Tête d'or, la Ville que suivront la Jeune Fille Violaine (1892), l'Echange (1893) et le Repos du septième jour. Devenu diplomate, il part en 1895 pour la Chine. Il commence alors la rédaction des poèmes de Connaissance de l'Est. Lors d'un voyage en bateau entre la France et la Chine, en 1900, Claudel s'éprend de Rose Vetch qui vivra quelque temps avec lui : le poème dramatique Partage de midi évoque cette rencontre et la naissance de la passion. Il compose un chef-d'oeuvre de poésie lyrique : les Cinq grandes odes (1900-1908), portées par un souffle fabuleux qui se développe dans le verset claudélien. Le Soulier de satin (1929, voir aussi le Soulier de satin) et l'Annonce faite à Marie (1911) marquent le sommet de l'art du poète dramatique. Ses pièces lyriques sont montées tandis que Claudel, marié et père, poursuit sa carrière diplomatique. A partir de 1935, le poète se retire sur ses terres et se consacre à des travaux d'exégèse biblique. Il parfait son oeuvre pour les nouvelles éditions. | Paul CLAUDEL - Cinq Grandes Odes (E) Ecrites de 1904 (Les Muses) à 1908 (La Maison fermée) et publiées en 1910, les Cinq Grandes Odes consacrent la technique du verset et retracent l'itinéraire spirituel du poète. Il utilise, à cette & ... |
Carl von CLAUSEWITZ - de la guerre« La guerre est une poursuite de l'activité politique par d'autres moyens. » « La victoire revient à celui qui tient le dernier quart d'heure. » « Dans la guerre, tout est simple, mais le plus simple est difficile. » Les écrits de Clausewitz sont une base majeure de la théorie stratégique moderne. Ses idées suscitent toujours des interprétations parfois contradictoires et d'ardentes discussions. Première raison, l'œuvre de Clausewitz n'était pas destinée, à l'origine, à être publiée. Son traité majeur De la guerre (Vom Kriege) est avant tout une compilation d'écrits épars. Toutefois, cette imperfection n'empêche pas son œuvre d'être une des plus réalistes et des plus complètes en matière de stratégie. Deuxième raison, les notions qu'il aborde dépassent largement le simple domaine militaire et influencent un grand nombre de sciences humaines en particulier la science politique ou l'économie. Troisième raison, ses théories sont essentiellement descriptives. Il ne cherche pas à imposer des solutions qu'il aurait découvertes dans toutes ses campagnes, mais il donne au lecteur des instruments conceptuels et dialectiques extrêmement puissants pour saisir toute la complexité de la stratégie et pour gérer l'incertitude. C'est ce qui a permis à son œuvre de traverser deux siècles et d'être toujours pertinente. Les controverses qui entourent son œuvre résident principalement dans l'interprétation des notions qu'il développe et dans l'importance que chacun des lecteurs a apporté à tel ou tel concept pour soutenir ses propres théories. C'est ce qui explique que tant de personnes aussi diverses que le duc de Wellington, Moltke, Liddell Hart, J.F.C. Fuller, Lénine, Hitler, Mao Tsé Toung, Patton, Dwight Eisenhower, Henry Kissinger, Raymond Aron, Colin Powell, René Girard1 etc. l'aient considéré comme une référence intellectuelle essentielle. On a retrouvé un exemplaire annoté de De la Guerre dans une cache d'Al-Qaida à Tora Bora. Karl Philip Gottfried (ou Gottlieb) von Clausewitz (1er juin 1780 à Magdebourg - 16 novembre 1831 à Breslau) est un officier et théoricien militaire prussien. Il est l'auteur d'un traité majeur de stratégie militaire : De la guerre. Guy Debord s'est inspiré de ses écrits pour concevoir son Jeu de la Guerre en 1965 | Carl von CLAUSEWITZ - de la guerre (E) « La guerre est une poursuite de l'activité politique par d'autres moyens. » « La victoire revient à celui qui tient le dernier quart d'heure. » « Dans la guerre, tout est simp ... |
Harlan COBEN - Ne le dis a personnePédiatre, David Beck exerce dans une clinique pour le compte de Medicaid, structure sociale qui prend en charge les pauvres sans couverture sociale. Il aime son métier et l'exerce avec passion. Mais sa vie a été brisée lorsque son épouse, Elizabeth, qu'il connaissait depuis l'enfance, fut assassinée par un tueur sadique qui marquait ses victimes au fer rouge. Huit ans après ce drame, il reçoit un étrange e-mail codé dont la clé n'était connue que de lui-même et d'Elizabeth. Abasourdi, David essaie de se souvenir des détails qui entourèrent l'assassinat de sa femme, dont le propre père, officier de police, identifia formellement le corps. Impatient, il guette le prochain message qui lui donne rendez-vous le lendemain. En cliquant sur un lien hypertexte, il découvre alors le site d'une caméra de surveillance de rue et dans la foule, il voit, stupéfait, passer Elizabeth qui le regarde en articulant "Pardon, je t'aime..." Harlan Coben, traduit pour la première fois en France, offre au lecteur, tenu en haleine jusqu'à la dernière page, un incroyable thriller parfaitement ciselé. Il a reçu trois des plus grands prix de la littérature à suspense aux États-Unis. --Claude Mesplède | Harlan COBEN - Ne le dis a personne (E) Pédiatre, David Beck exerce dans une clinique pour le compte de Medicaid, structure sociale qui prend en charge les pauvres sans couverture sociale. Il aime son métier et l'exerce avec passion. Mais sa vie a ét&eac ... |
Jean COCTEAU - Thomas l'imposteur"En face, à quelque distance, on distinguait le bloc d'une patrouille ennemie. Cette patrouille voyait Guillaume et ne bougeait pas. Elle se croyait invisible... - Fontenoy ! cria-t-il à tue-tête, transformant son imposture en cri de guerre. - Et il ajouta, pour faire une farce en se sauvant à toutes jambes : Guillaume II. Guillaume volait, bondissait,... En 1914, un jeune garçon usurpe l'identité d'un général de guerre en enfilant son uniforme. Cette imposture lui ouvre les portes de la gloire. Mais l'adolescent rêveur et fantaisiste est rattrapé par la réalité. Son imposture le conduira jusqu'au front. L'Imposteur (1923) évoque deux autres romans majeurs de la même époque : Le Diable au corps de Radiguet pour l'insouciance juvénile avec laquelle est traité le thème de la guerre et René Leys de Segalen dont le héros est également un mythomane. Profitant du désordre causé par la guerre, Guillaume Thomas entame une carrière d'imposteur. Mais c'est en héros qu'il meurt. | Jean COCTEAU - Thomas l'imposteur (E) "En face, à quelque distance, on distinguait le bloc d'une patrouille ennemie. Cette patrouille voyait Guillaume et ne bougeait pas. Elle se croyait invisible... - Fontenoy ! cria-t-il à tue-tête, transformant son i ... |
Albert COHEN - Belle du seigneurTroisième volet d'une tétralogie qui commence avec Solal (1930) et Mangeclous (1938), ce roman a reçu le Grand prix du roman de l'Académie française. L'auteur y entrecroise et superpose les voix des personnages et dans les cent six chapitres se mêlent la passion et la drôlerie, le désespoir et les exaltations du cœur. Le roman raconte en effet l’amour fou d’Ariane et de Solal, mais aussi d'une certaine façon l'amour de Cohen pour la langue française et pour l’écriture. Belle du Seigneur est considéré comme l'un des très grands romans de langue française du xxe siècle, qualifié de « chef d'œuvre absolu » (Joseph Kessel), « comme une culture en produit une douzaine par siècle » (François Nourissier)3. Il connaît aussi un succès public de très grande ampleur et demeure la meilleure vente de la collection « Blanche » des éditions Gallimard4. L'édition de référence choisie pour cet article est l'édition Folio 2007 (comprenant 1 110 pages). Notons que l'absence de ponctuation et la présence de fautes d'orthographe dans certaines citations correspondent à la volonté de l'auteur. | Albert COHEN - Belle du seigneur (E) Troisième volet d'une tétralogie qui commence avec Solal (1930) et Mangeclous (1938), ce roman a reçu le Grand prix du roman de l'Académie française. L'auteur y entrecroise et superpose les voix des person ... |
COLETTE - CheriChéri est le titre d'un roman de Colette, publié en 1920. Léa de Lonval, une courtisane de près de cinquante ans, est la maîtresse de Fred Peloux, appelé Chéri. À mesure qu'elle éprouve le manque de conviction croissant de son jeune amant, Léa ressent, avec un émerveillement désenchanté et la lucidité de l'amertume, les moindres effets d'une passion qui sera la dernière. Pourtant il suffira à Chéri d'épouser la jeune et tendre Edmée pour comprendre que la rupture avec Léa ne va pas sans regrets. La peinture narquoise d'un certain milieu mondain, l'analyse subtile de l'âme féminine, les charmes cruels de la séduction, l'humour un peu triste de la romancière font de Chéri une des œuvres les plus attachantes et les plus célèbres de Colette. | COLETTE - Cheri (E) Chéri est le titre d'un roman de Colette, publié en 1920. Léa de Lonval, une courtisane de près de cinquante ans, est la maîtresse de Fred Peloux, appelé Chéri. À mesure qu'elle &ea ... |
Sidonie-Gabrielle dite COLETTE - le Blé en herbeArticulée en dix-sept chapitres (seize dans certains livres), l'histoire nous conte l'initiation sentimentale et sexuelle (par des routes différentes mais convergentes) de deux adolescents parisiens — Philippe (Phil pour les intimes), 16 ans, et Vinca, 15 ans, amis depuis leur plus tendre enfance — en vacances au bord de la mer en Bretagne (près de Saint-Malo, en Ille-et-Vilaine), dans une maison louée par les deux familles (Phil, ne voyant que Vinca, les surnomme « les ombres »). Pendant qu'elle, sorte de verte Lolita, prend conscience dans le cercle des amitiés familiales du pouvoir de séduction des femmes, il noue une véritable relation d'amour charnel avec une dame pleine de charme, Mme Dalleray, tout habillée de blanc et nettement plus âgée que lui. Quand, à la fin de l'été, la dame mystérieuse disparaît en ne laissant au jeune que le trouble d'une aventure amoureuse terminée de façon confuse, Philippe aussi bien que Vinca, dans les deux derniers jours de leur séjour estival, comprennent que leur relation dépassera cette amitié pure et simple et prennent également conscience qu'une saison de leur vie s'est close et qu'une autre est prête à commencer. Le thème abordé ici est, à l'époque, un sujet hautement tabou puisqu'il s'agit de l'initiation sexuelle de deux adolescents. Philippe découvrira son attachement envers Vinca après avoir vécu une aventure avec Camille Dalleray. Aventure qui reste sans doute pour l'époque l'un des points les plus choquants du livre étant donné que l'on ne connaît rien de Camille Dalleray excepté qu'elle s'habille en blanc et qu'elle réside à Ker-Anna. Vinca de son côté ayant découvert son pouvoir de séduction, se refuse à n'être qu'une aventure parmi d'autres pour Philippe. | Sidonie-Gabrielle dite COLETTE - le Blé en herbe (E) Articulée en dix-sept chapitres (seize dans certains livres), l'histoire nous conte l'initiation sentimentale et sexuelle (par des routes différentes mais convergentes) de deux adolescents parisiens — Philippe (Phil pour ... |
COLETTE - Les Vrilles de la vigneLes Vrilles de la vigne rassemble de courtes nouvelles d'origine biographique dans lesquelles l'auteur exprime son goût pour la nature et la nostalgie du village de son enfance. | COLETTE - Les Vrilles de la vigne (E) Les Vrilles de la vigne rassemble de courtes nouvelles d'origine biographique dans lesquelles l'auteur exprime son goût pour la nature et la nostalgie du village de son enfance. ... |
Colleen Mac CULLOUGH - les oiseaux se cachent pour mourirLes oiseaux se cachent pour mourir (The Thorn Birds) est un roman de l'écrivaine australienne Colleen McCullough, paru en 1977. L'histoire raconte l'évolution de la famille Cleary dans le outback australien, entre 1915 et 1969. Best-seller international, cette saga a été adaptée avec succès à la télévision en 1983. Si le titre original anglais évoque la légende des thorn birds citée dans le livre (ces oiseaux qui s'empalent sur une épine pour que s'élève leur chant d'agonie), le titre de la traduction en français est tiré d'un poème de François Coppée intitulé La Mort des oiseaux extrait de la section Promenades et Intérieurs du recueil Les Humbles, publié en 1872. | Colleen Mac CULLOUGH - les oiseaux se cachent pour mourir (E) Les oiseaux se cachent pour mourir (The Thorn Birds) est un roman de l'écrivaine australienne Colleen McCullough, paru en 1977. L'histoire raconte l'évolution de la famille Cleary dans le outback australien, entre 1915 et ... |
Colleen Mac CULLOUGH - les oiseaux se cachent pour mourirLes oiseaux se cachent pour mourir (The Thorn Birds) est un roman de l'écrivaine australienne Colleen McCullough, paru en 1977. L'histoire raconte l'évolution de la famille Cleary dans le outback australien, entre 1915 et 1969. Best-seller international, cette saga a été adaptée avec succès à la télévision en 1983. Si le titre original anglais évoque la légende des thorn birds citée dans le livre (ces oiseaux qui s'empalent sur une épine pour que s'élève leur chant d'agonie), le titre de la traduction en français est tiré d'un poème de François Coppée intitulé La Mort des oiseaux extrait de la section Promenades et Intérieurs du recueil Les Humbles, publié en 1872. | Colleen Mac CULLOUGH - les oiseaux se cachent pour mourir (E) Les oiseaux se cachent pour mourir (The Thorn Birds) est un roman de l'écrivaine australienne Colleen McCullough, paru en 1977. L'histoire raconte l'évolution de la famille Cleary dans le outback australien, entre 1915 et ... |
Carlo COLLODI - Pinocchio« Il était une fois...- Un roi ! s'écrieront aussitôt mes petits lecteurs. Non, les enfants, vous vous trompez. Il était une fois un morceau de bois » ... ainsi commence l'histoire. Geppetto, un pauvre menuisier italien, fabrique dans un morceau de bois à brûler un pantin qui pleure, rit et parle comme un enfant, une marionnette qu’il nomme Pinocchio. Celui-ci lui fait tout de suite des tours et il lui arrive de nombreuses aventures : Son nez s’allonge à chaque mensonge… Finalement il se met à travailler et à étudier et il se réveille un beau jour transformé en véritable petit garçon en chair et en os. Pinocchio signifie en toscan « pignon » (« pignolat » ou « pigne » en provençal, « pinolo » en italien). C'est la graine comestible du Pin parasol (ou « pin pignon » - Pinus pinea) dont l'amande protégée par une fine coquille se trouve à l'intérieur du cône ou pomme de pin (ou encore la pigne en provençal, pigna en italien). Avant de s'appeler Pinocchio, il s'était appelé Arlequin, Polichinelle, ou Stenterello. Il fait partie des personnages, des caractères immuables qui ont, de tout temps, servi de point fixe à l'improvisation. l'auteur de Pinocchio est le journaliste polémiste et écrivain pédagogiste Carlo Collodi. Son roman Les Aventures de Pinocchio l'a rendu célèbre dans le monde entier. Pinocchio est un personnage de fiction, héros d'un conte de fées moderne, considéré comme un classique de la littérature pour enfants : Les Aventures de Pinocchio a été le deuxième livre le plus vendu en Italie au xxe siècle avec le tirage de 9 à 10 millions d'exemplaires, derrière la Divine comédie de Dante Alighieri (11 à 12 millions d'exemplaires). | Carlo COLLODI - Pinocchio (E) « Il était une fois...- Un roi ! s'écrieront aussitôt mes petits lecteurs. Non, les enfants, vous vous trompez. Il était une fois un morceau de bois » ... ainsi commence l'histoire. Geppetto, ... |
Christophe COLOMB - la decouverte de l'AmeriqueLes deux volumes de La Découverte de l’Amérique constituent l’édition la plus complète des écrits de Christophe Colomb (1451-1506). Ils réunissent, entre autres textes, le journal de bord du premier voyage (tome I, 1492-1493), et les relations des trois voyages suivants (tome II, 1494-1505). Chacun de ces volumes est enrichi d’écrits et de documents historiquement essentiels, comme ceux du fameux « Livre des prophéties », qui éclairent notre compréhension et notre connaissance de Colomb. La figure à la fois énigmatique et fascinante de celui qui fit basculer l’histoire du monde se dégage de ces textes dans toute sa grandeur, ses contradictions, sa complexité. La présentation de ces deux volumes précisent l’apport personnel de Michel Lequenne aux études colombiennes : il montre que Colomb cherchait moins à atteindre les « Indes », c’est-à-dire l’Asie, qu’un véritable continent encore inconnu. Il ne douta pas de l’avoir découvert, mais crut toujours que ce Nouveau Monde était sud-asiatique ; il ignora que c’était le double continent que nous appelons Amérique. Désormais, nul ne pourra plus méconnaître la personnalité complexe d’un homme ni héros ni saint, exalté certes par les découvertes de ses voyages mais avide de richesse, un homme de son temps, porteur aussi des plus grandes utopies. | Christophe COLOMB - la decouverte de l'Amerique (E) Les deux volumes de La Découverte de l’Amérique constituent l’édition la plus complète des écrits de Christophe Colomb (1451-1506). Ils réunissent, entre autres textes, le journal de bor ... |
Michel Colluchi dit COLUCHE - Et vous trouvez ca drole ?date: (1980) cat: litterature genre: comique ville: pays: (france) position IPTC: elev: location IPTC: legende: Je suis capable du meilleur et du pire, mais dans le pire, c'est moi le meilleur. Je ne suis pas allé partout, mais je suis revenu de tout. Je ne suis ni pour, ni contre, bien au contraire... Si tous ceux qui n'ont rien n'en demandaient pas plus, il serait bien facile de contenter tout le monde. Y a des gens qui ont des enfants parce qu'ils n'ont pas les moyens de s'offrir un chien. Dieu a dit : "Il faut partager". Les riches auront la nourriture, les pauvres de l'appétit. Il paraît que Dieu a dit: " Il y aura des hommes grands et il y aura des hommes petits. Il y aura des hommes beaux et il y aura des hommes moches. Il y aura des hommes blancs et il y aura des hommes noirs. Et tous seront égaux ... mais ce sera pas facile. Et il y en a qui seront noirs, petits et moches et pour eux ça sera trés dur !" Les administrations, c'est des endroits où quand on arrive en retard, on croise ceux qui s'en vont en avance La vitesse de la lumière est supérieure à celle du son. C'est pourquoi, bien des gens ont l'air brillants jusqu'à ce qu'ils ouvrent la bouche. La dictature, c'est "ferme ta gueule". La démocratie, c'est "Cause toujours" Mon psychiatre, pour quinze mille francs, il m'a débarrassé de ce que j'avais : quinze mille francs. Un crédit à long terme, ça veut dire que moins tu peux payer, plus tu payes. On dit souvent : "Remets toujours à demain ce que tu peux faire le jour même", mais si la chasse d'eau est en panne, alors là je suis sceptique. Vous savez pourquoi les français aiment les histoires belges ? C'est parce que c'est pas dur à comprendre, hein ! Savez vous pourquoi les français ont choisi le coq comme emblème ? Ben c'est parce que c'est le seul oiseau qu'arrive à chanter les pieds dans la merde, hein ! | Michel Colluchi dit COLUCHE - Et vous trouvez ca drole ? (E) date: (1980) cat: litterature genre: comique ville: pays: (france) position IPTC: elev: location IPTC: legende: Je suis capable du meilleur et du pire, mais dans le pire, c'est moi le meilleur. |
Pierre COMBESCOT - Les filles du calvairePrix Goncourt 1991 Derrière le comptoir du bistrot des Trapézistes, aux Filles-du-Calvaire, trône Madame Maud, née Rachel Aboulafia, Tunisienne dont la grand-mère alimenta jadis la chronique de La Goulette. Autour d'elle, un petit monde interlope et coloré où se côtoient artistes du Cirque d'Hiver tout proche, souteneurs, prostitués des deux sexes, rabbins, danseuses, flics et commerçants. Mille et une destinées qui emplissent ce livre baroque, dans le Paris de la première moitié du siècle, ressuscité avec une poésie et une verve qui auraient enchanté Apollinaire et Carco. Les bas-fonds parisiens, truanderie et prostitution, y sont dépeints sous une forme poétique. Journaliste de formation, Pierre Combescot est connu sous le pseudonyme de Luc Décygnes au Canard enchaîné et à Paris Match. Il est aussi l'auteur de plusieurs romans et de quelques biographies. Son premier livre est une biographie de Louis II de Bavière. En 1986, il reçoit le prix Médicis pour 'Les Funérailles de la Sardine', en 1991 le prix Goncourt pour 'Les Filles du calvaire'. Il est également l'auteur de 'La Sainte Famille', 'Les Petites Mazarines', 'Lansquenet' (evene.fr) | Pierre COMBESCOT - Les filles du calvaire (E) Prix Goncourt 1991 Derrière le comptoir du bistrot des Trapézistes, aux Filles-du-Calvaire, trône Madame Maud, née Rachel Aboulafia, Tunisienne dont la grand-mère alimenta jadis la chronique de La ... |
CONFUCIUS - EntretiensSi tu rencontres un homme de valeur, cherche à lui ressembler. Si tu rencontres un homme médiocre, cherche ses défauts en toi-même. L'homme de bien ne demande rien qu'à lui-même ; l'homme de peu demande tout aux autres. Le sage ne s'afflige pas de ce que les hommes ne le connaissent pas ; il s'afflige de ne pas connaître les hommes. La voie du juste milieu n'est pas suivie. Les hommes intelligents vont au-delà, les ignorants restent en deçà. Les sages veulent trop faire, et l'homme de peu pas assez. C'est ainsi que tout homme boit et mange, et peu savent juger des saveurs. Quand vous plantez une graine une fois, vous obtenez une seule et unique récolte. Quand vous instruisez les gens, vous en obtenez cent. Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson. Les Confessions est une œuvre autobiographique d'Augustin d'Hippone, écrite entre 397 et 398, où il raconte sa quête de Dieu. Il a donc un double but : avouer ses péchés et ses fautes directement à Dieu (confession au sens chrétien) mais aussi proclamer la gloire de Dieu. L'œuvre est composée de treize livres. « Les treize livres de mes Confessions louent le Dieu juste et bon de mes maux et de mes biens, ils élèvent vers Dieu l'intelligence et le cœur de l'Homme. » C'est un ouvrage fondamental, tant par la profondeur des analyses qui y sont faites que par la qualité du style de l'écriture. | CONFUCIUS - Entretiens (E) Si tu rencontres un homme de valeur, cherche à lui ressembler. Si tu rencontres un homme médiocre, cherche ses défauts en toi-même. L'homme de bien ne demande rien qu'à lui-même ; l'homme de ... |
Benjamin CONSTANT - AdolpheAdolphe est un jeune homme âgé de vingt-deux ans au début du récit. Il vient d’achever ses études à l’université de Göttingen. C’est un garçon très intelligent et qui se prépare à embrasser une brillante carrière. Il se montre cependant très désabusé et il n’hésite pas à manifester en public une humeur très caustique. Il a en effet reçu une éducation très spéciale, loin de son père et sous l’influence d’une vieille dame très spirituelle et toute pleine d’ironie mordante. Le roman, qui se présente comme une confession, s'énonce d'une manière très détachée, comme si le jeune homme « tout en ne s'intéressant qu'à soi, ne s'intéressait que faiblement à lui-même » pour reprendre la célèbre formule constantienne. | Benjamin CONSTANT - Adolphe (E) Adolphe est un jeune homme âgé de vingt-deux ans au début du récit. Il vient d’achever ses études à l’université de Göttingen. C’est un garçon très intelli ... |
Paule CONSTANT - Confidence pour confidencePrix Goncourt 1998 Gloria Patter héberge trois participantes d'un colloque, qui doutent du bien-fondé de leurs idées féministes et s'épanchent sur leur vie respective. Docteur ès lettres et sciences humaines, Paule Constant enseigne la littérature française à l'Institut d'études françaises pour étudiants étrangers à l'université d'Aix-Marseille. Elle préside à Aix-en-Provence le Centre des écrivains du Sud Jean Giono, dont elle est l'initiatrice. Ce centre organise rencontres littéraires et autres conférences. Quatre de ses oeuvres se déroulent sur les continents africain et américain : 'Ouregano' (1980), 'Balta' (1983), 'White spirit' (1989) et 'La Fille du Gobernatar' (1994). Régulièrement récompensée pour ses écrits, l'auteur obtient en 1998 le prix Goncourt pour son roman 'Confidence pour confidence'. Paule Constant est traduite dans une vingtaine de pays. 'Sucre et Secret' est publié en 2003 et met en scène des femmes américaines confrontées à la peine de mort. L'écrivaine reçoit le prix Amnesty des droits de l'homme pour cette oeuvre et en 2007 sort son thriller 'La Bête à chagrin'. Paule Constant aime voyager et ses romans traduisent son attirance pour l'Afrique et l'Amérique du Sud. (evene.fr) | Paule CONSTANT - Confidence pour confidence (E) Prix Goncourt 1998 Gloria Patter héberge trois participantes d'un colloque, qui doutent du bien-fondé de leurs idées féministes et s'épanchent sur leur vie respective. Docteur ès ... |
Contes des Mille et Une Nuits« Sous le règne du calife Mostanser Billah, prince si fameux par ses immenses libéralités envers les pauvres, dix voleurs obsédaient les chemins des environs de Bagdad, et faisaient depuis longtemps des vols et des cruautés inouïes. Le calife, averti d’un si grand désordre, fit venir le juge de police quelques jours avant la fête du Baïram, et lui ordonna, sous peine de la vie, de les lui amener tous dix. » Conte du tailleur, du bossu, du Juif, de l'intendant et du chrétien (24), Histoire du Barbier. Les Mille et Une Nuits (arabe : ألÙ ليلة وليلة KitÄÂb ʾAlf Laylah wa-Laylah, litt. Le Livre de mille nuits et une nuit) est un recueil anonyme de contes populaires en arabe, d'origine persane et indienne. Il est constitué de nombreux contes enchâssés et de personnages mis en miroir les uns par rapport aux autres. L'origine des contes présents dans les Mille et Une Nuits est difficile à déterminer du fait de leur transmission par oral et de l'absence de sources écrites. Les contes se sont probablement propagés de l'Inde à l'Iran, puis au monde arabe. Figés à l'écrit au xiiie siècle seulement1, les contes sont donc le résultat de la fusion de nombreuses versions orales. Un texte arabe de 987 mentionne l'existence d'un livre persan intitulé Les Mille Contes. Si certains indices indiquent une influence persane, d'autres pourraient faire remonter l'origine des Mille et Une Nuits jusqu'à l'Inde du iiie siècle3. Certains contes semblent aussi proprement arabes. Les Mille et Une Nuits sont constituées de contes enchâssés, et de personnages en miroir les uns par rapport aux autres. Le sultan Shahryar, déçu par l'infidélité de son épouse, la condamne à mort et, afin de ne pas être à nouveau trompé, il décide de faire exécuter chaque matin la femme qu'il aura épousé la veille. | Contes des Mille et Une Nuits (E) « Sous le règne du calife Mostanser Billah, prince si fameux par ses immenses libéralités envers les pauvres, dix voleurs obsédaient les chemins des environs de Bagdad, et faisaient depuis longtemps des vol ... |
Stephen CRANE - la conquete du courageL'un des plus beaux romans de guerre fut écrit par un homme qui n'avait jamais entendu tirer un coup de fusil. Ce livre "La conquête du courage" de Stephen Crane raconte un épisode de la guerre de Sécession. C'est devenu un classique de la littérature américaine mais son auteur est mort dans la misère alors qu'il avait à peine 29 ans. | Stephen CRANE - la conquete du courage (E) L'un des plus beaux romans de guerre fut écrit par un homme qui n'avait jamais entendu tirer un coup de fusil. Ce livre "La conquête du courage" de Stephen Crane raconte un épisode de la guerre de Sécess ... |
Saint Jean de la CROIX - Cantique spirituelL'ÉPOUSE Où t'es-tu caché, Ami, me laissant gémissante ? Comme le cerf tu as fui, après m'avoir blessée. Criant je t'ai suivi, tu étais parti ! 2 Bergers qui monterez, là-haut sur les collines, aux bergeries, si par hasard voyez celui que j'aime tant, dites-lui que je languis, peine et meurs. 3 Recherchant mes amours, je m'en irai par monts et par rivages. Ni cueillerai les fleurs, ni ne craindrai les fauves et passerai les forts et les frontières. chansons entre l'ame et l'epoux, CANTIQUE SPIRITUEL (Manuscrit de Sanlúcar) | Saint Jean de la CROIX - Cantique spirituel (E) L'ÉPOUSE Où t'es-tu caché, Ami, me laissant gémissante ? Comme le cerf tu as fui, après m'avoir blessée. Criant je t'ai suivi, tu étais parti ! 2 Berge ... |
Euclides da CUNHA - Terres de CanudosDans le village de Canudos, un groupe de paysans pauvres emmené par Antonio Conselheiro se révolte. Pendant plus d'un an, les Canudos résistent, la rébellion sera violemment réprimée... Le livre est conçu sur le mode la terre, l'homme, et la lutte. Il décrit d’abord, à force de précisions géologiques et géographiques, la terre des sertões afin de mieux relever l’impact de cette terre sur l’homme ; puis il relate la vie de l'homme du sertão et enfin la lutte messianique de ces hommes contre la République et la violente répression. Le messianisme des canudos fait ici écho au fanatisme des républicains. | Euclides da CUNHA - Terres de Canudos (E) Dans le village de Canudos, un groupe de paysans pauvres emmené par Antonio Conselheiro se révolte. Pendant plus d'un an, les Canudos résistent, la rébellion sera violemment réprimée... Le livre est ... |
DANTE - la divine comedieLa Comédie ou La Divine Comédie est un poème de Dante Alighieri écrit en tercets enchaînés d'hendécasyllabes en langue vulgaire florentine. Composée, selon la critique, entre 1307 et 1321, la Commedia est l'œuvre de Dante la plus célèbre et l'un des plus importants témoignages de la civilisation médiévale. Connue et étudiée dans le monde entier, elle est tenue pour l'un des chefs-d'œuvre de la littérature mondiale de tous les temps. | DANTE - la divine comedie (E) La Comédie ou La Divine Comédie est un poème de Dante Alighieri écrit en tercets enchaînés d'hendécasyllabes en langue vulgaire florentine. Composée, selon la critique, entre 1307 et 13 ... |
Alphone DAUDET - Tartarin de TarasconTartarin, petit bourgeois fanfaron et pittoresque, cède à son goût immodéré de l'aventure et part chasser le fauve en Afrique. Mais, sur place, après maintes tribulations, il ne réussit à tuer qu'un vieux lion, aveugle et apprivoisé. De retour à Tarascon, où le récit de son 'épopée' l'a précédé, il reçoit un accueil triomphal. | Alphone DAUDET - Tartarin de Tarascon (E) Tartarin, petit bourgeois fanfaron et pittoresque, cède à son goût immodéré de l'aventure et part chasser le fauve en Afrique. Mais, sur place, après maintes tribulations, il ne réussit &agrav ... |
David FOENKINOS - CharlottePrix Renaudot 2014 Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu'elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Exilée, elle entreprend la composition d'une œuvre picturale autobiographique d'une modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant: "C'est toute ma vie." Portrait saisissant d'une femme exceptionnelle, évocation d'un destin tragique, Charlotte est aussi le récit d'une quête. Celle d'un écrivain hanté par une artiste, et qui part à sa recherche. | David FOENKINOS - Charlotte (E) Prix Renaudot 2014 Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu'elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie fami ... |
Alexandra DAVID-NEEL - Journal de voyageLouise Eugénie Alexandrine Marie David, plus connue sous son nom de plume Alexandra David-Néel1, née le 24 octobre 1868 à Saint-Mandé (Val-de-Marne, à l'époque Seine), morte le 8 septembre 1969 à Digne (Alpes-de-Haute-Provence, à l'époque Basses-Alpes), de nationalités française et belge, est une orientaliste, tibétologue, chanteuse d'opéra, franc-maçonne, journaliste, écrivaine et exploratrice. Outre sa longévité (presque 101 ans), son trait de gloire le plus marquant reste d'avoir été, en 1924, la première femme d'origine européenne à séjourner à Lhassa au Tibet, exploit dont la publicité fut soigneusement orchestrée dans les années 1920 et qui contribua fortement à sa renommée, en plus de ses qualités personnelles et de son érudition. | Alexandra DAVID-NEEL - Journal de voyage (E) Louise Eugénie Alexandrine Marie David, plus connue sous son nom de plume Alexandra David-Néel1, née le 24 octobre 1868 à Saint-Mandé (Val-de-Marne, à l'époque Seine), morte le 8 septembre 19 ... |
Didier DECOIN - John l'EnferPrix Goncourt 1977 New York l'orgueilleuse est au bord de l'apocalypse, et seul John l'Enfer l'a compris. Trois destins se croisent, les sentiments s'entremêlent dans ce roman plein d'originalité. (evene.fr) Fils du cinéaste Henry Decoin, Didier Decoin commence sa carrière comme journaliste. Mais le journaliste est passionné d'écriture et entame une carrière de romancier. A tout juste 20 ans, il publie son premier livre intitulé 'Le Procès à l'amour'. Ecrivant plus d'un vingtaine d'ouvrages, il est récompensé en remportant le Prix Goncourt pour 'John l'enfer' en 1977. Attiré par le cinéma et la télévision, il devient scénariste pour la fiction de France 2. On lui doit des séries comme 'Les Misérables', 'Le Comte de Monte-Cristo', 'Balzac' et 'Napoléon'. | Didier DECOIN - John l'Enfer (E) Prix Goncourt 1977 New York l'orgueilleuse est au bord de l'apocalypse, et seul John l'Enfer l'a compris. Trois destins se croisent, les sentiments s'entremêlent dans ce roman plein d'originalité. (evene.fr) |
Daniel DEFOE - vie et aventures de Robinson CrusoeLe titre complet de l'ouvrage est, traduit en français, La Vie et les aventures étranges et surprenantes de Robinson Crusoé de York, marin, qui vécut 28 ans sur une île déserte sur la côte de l'Amérique, près de l'embouchure du grand fleuve Orénoque, suite à un naufrage où tous périrent à l'exception de lui-même, et comment il fut délivré d'une manière tout aussi étrange par des pirates. Écrit par lui-même. Depuis sa parution, l'œuvre de Defoe n'a cessé de susciter de nouvelles variations sur le thème, ou robinsonades. Parmi les plus représentatifs, L'Île mystérieuse de Jules Verne, ou encore Sa Majesté des mouches de William Golding. D'autres auteurs ont également procédé à une réécriture de l'œuvre, en en modifiant l'histoire et les problématiques qu'elle propose. C'est le cas de Michel Tournier avec Vendredi ou les Limbes du Pacifique, suite au succès duquel son auteur prit la décision d'en écrire une autre version destinée à un public plus jeune, Vendredi ou la Vie sauvage. Le roman Foe de J. M. Coetzee en est un autre exemple. | Daniel DEFOE - vie et aventures de Robinson Crusoe (E) Le titre complet de l'ouvrage est, traduit en français, La Vie et les aventures étranges et surprenantes de Robinson Crusoé de York, marin, qui vécut 28 ans sur une île déserte sur la côte de l ... |
Gregoire DELACOURT - la liste de mes enviesJocelyne, dite Jo, rêvait d’être styliste à Paris. Elle est mercière à Arras. Elle aime les jolies silhouettes mais n’a pas tout à fait la taille mannequin. Elle aime les livres et écrit un blog de dentellières. Sa mère lui manque et toutes les six minutes son père, malade, oublie sa vie. Elle attendait le prince charmant et c’est Jocelyn, dit Jo, qui s’est présenté. Ils ont eu deux enfants, perdu un ange, et ce deuil a déréglé les choses entre eux. Jo (le mari) est devenu cruel et Jo (l’épouse) a courbé l’échine. Elle est restée. Son amour et sa patience ont eu raison de la méchanceté. Jusqu’au jour où, grâce aux voisines, les jolies jumelles de Coiff’Esthétique, 18.547.301€ lui tombent dessus. Ce jour-là, elle gagne beaucoup. Peut-être. babelio.com | Gregoire DELACOURT - la liste de mes envies (E) Jocelyne, dite Jo, rêvait d’être styliste à Paris. Elle est mercière à Arras. Elle aime les jolies silhouettes mais n’a pas tout à fait la taille mannequin. Elle aime les livres et é ... |
Gilles DELEUZE - Capitalisme et schizophrénie - l anti OedipeL'amour des enfants pour leur mère répète d'autres amours d'adultes, à l'égard d'autres femmes. L'Anti-Œdipe, publié en 1972, se donne pour tâche de revenir sur l'erreur que constitue selon les auteurs le désir conçu comme manque (« l'inconscient n'est pas un théâtre, mais une usine, une machine à produire »), et postule que ce n'est pas la folie qui doit être réduite à l'ordre en général, mais au contraire le monde moderne en général ou l'ensemble du champ social qui doivent être interprétés aussi en fonction de la singularité du fou (« l'inconscient ne délire pas sur papa-maman, il délire sur les races, les tribus, les continents, l'histoire et la géographie, toujours un champ social »). Selon les auteurs, seul le désir – ou la dimension de l'événement que montre le désir – garantit la libre configuration des singularités et des forces en mesure de mettre l'histoire en mouvement. Deleuze critique la réduction de l'inconscient au champ familial auquel il donne le nom de familialisme. La psychanalyse a mis à jour un concept intéressant, l'inconscient mais l'a rabattu sur le petit cercle familial et le triangle enfant-papa-maman. Aussi les pensées et le comportement de l'enfant sont-ils interprétés comme marquant son lien avec ses parents. Lorsque l'enfant joue au train, le psychanalyste explique que le train c'est papa et la gare c'est maman. Or l'inconscient ou l'imaginaire de l'enfant porte sur le monde et les groupes sociaux, les identités qui le constitue. Ce n'est donc pas le champ social de l'enfant, la façon dont il voit le monde qui doit être interprété en fonction de son attachement affectif à ses parents mais le rapport affectif à ses parents qui est la traduction de son délire propre sur le champ social. L'Anti-Œdipe est le premier des deux volumes ayant pour sous-titre Capitalisme et schizophrénie (le second sera Mille Plateaux) dans la collaboration entre le philosophe Gilles Deleuze et le philosophe et psychanalyste Félix Guattari. | Gilles DELEUZE - Capitalisme et schizophrénie - l anti Oedipe (E) L'amour des enfants pour leur mère répète d'autres amours d'adultes, à l'égard d'autres femmes. L'Anti-Œdipe, publié en 1972, se donne pour tâche de revenir sur l'erreur que co ... |
Jacques DERRIDA - l'ecriture et la difference« Une trace ineffaçable n'est pas une trace. » Il y a déjà une écriture dans la parole. Il s'agit donc moins, pour Derrida, de reconduire l'opposition entre écriture et parole que de montrer que la seconde inclut (tout en la refoulant) la première, insistant sur le fait que la différance n'est ni un mot ni un concept, Derrida fait remarquer que le verbe différer dit aussi bien ne pas être identique que remettre à plus tard. Mais le nom de différence, lui, n'évoque pas la temporisation, le délai, le détour du remettre à plus tard. Différance au contraire « devrait compenser cette déperdition de sens » (p.8), le a « provenant immédiatement du participe présent (différant) et nous rapprochant de l'action en cours du différer, avant même qu'elle ait produit un effet constitué en différent ou en différence. » (pp.8-9) Derrida souligne qu'en français, la terminaison en ance « reste indécise entre l'actif et le passif » (p. 9) Ainsi, ajoute-t-il, « ce qui se laisse désigner par "différance" n'est ni simplement actif ni simplement passif » (p. 9) La problématique du signe et de l'écriture se précise : c'est parce que la « structure classiquement déterminée du signe [...] présuppose que le signe, différant la présence, n'est pensable qu'à partir de la présence qu'il diffère et en vue de la présence différée qu'on vise à se réapproprier » (p.9), que Derrida interroge ce « caractère de secondarité provisoire du substitut [le signe] » (p.10) et lui oppose une différance « originaire » [guillemets nécessaires, faute de quoi le mot dénote encore une présence], laquelle remet en question l'autorité de la présence ou de son simple contraire symétrique, l'absence ou le manque » | Jacques DERRIDA - l'ecriture et la difference (E) « Une trace ineffaçable n'est pas une trace. » Il y a déjà une écriture dans la parole. Il s'agit donc moins, pour Derrida, de reconduire l'opposition entre écriture et parole que de ... |
René DESCARTES - Le Discours de la methode« je pense donc je suis » (cogito, ergo sum) Le Discours de la méthode (sous-titré Pour bien conduire sa raison, et chercher la vérité dans les sciences) est le premier texte philosophique publié par René Descartes, en 1637. Dans les premières éditions, ce discours servait d'introduction à trois traités scientifiques mettant en application cette méthode : la Dioptrique, les Météores et la Géométrie. Toutefois, sa célébrité est devenue telle, qu'il est désormais souvent publié seul, comme un essai indépendant. Ce discours marque une rupture avec la tradition scolastique, jugée trop « spéculative » par Descartes, et se présente plutôt comme un plaidoyer pour une nouvelle fondation des sciences, sur des bases plus solides, et en faveur du progrès des techniques. Il a été rédigé directement en français, langue vulgaire, Descartes voulant par là s'opposer à la tradition scolastique (qui avait pour habitude d'écrire en latin) et s'adresser à un public plus large que les savants et les théologiens1. Dans ce discours, Descartes développe une philosophie du doute, visant à reconstruire le savoir sur des fondements certains, en s'inspirant de la certitude exemplaire des mathématiques – la célèbre phrase « je pense donc je suis » (cogito, ergo sum), qui permet à Descartes de sortir du doute, lui servira à ce titre de premier principe. Le Discours de la méthode est aussi l'occasion pour Descartes de présenter une morale provisoire, tenant en quelques maximes de conduite, et de développer des considérations sur les animaux (théorie des « animaux-machines ») et sur le rôle du cœur dans la circulation du sang. Enfin, le traité présente des déclarations sur le rapport de l'homme à la nature, représentatives de la modernité, puisque Descartes y dit que les hommes doivent se « rendre comme maîtres et possesseurs de la nature », par le progrès des techniques, au premier plan desquelles il recommande d'améliorer la médecine. Le Discours de la méthode a été écrit par Descartes quelques années après le procès de Galilée (juin 1633), qui avait été condamné par l'Église à cause de son ouvrage Dialogue sur les deux grands systèmes du monde. Comme Descartes avait écrit en 1632-1633 un Traité du monde et de la lumière dans lequel il défendait la thèse de l'héliocentrisme, il préféra renoncer à la publication de son ouvrage2. Il en publia néanmoins des extraits (La Dioptrique, les Météores, La Géométrie), accompagnés d'une préface, le Discours de la méthode, qui est restée célèbre. | René DESCARTES - Le Discours de la methode (E) « je pense donc je suis » (cogito, ergo sum) Le Discours de la méthode (sous-titré Pour bien conduire sa raison, et chercher la vérité dans les sciences) est le premier texte philosophique p ... |
Robert DESNOS - Destinée arbitraireDestinée arbitraire évoque la ronde du temps et des générations, et plus particulièrement le vieillissement des femmes. Dans le recueil Destinée arbitraire, Robert Desnos, membre du mouvement surréaliste, reprend dans «La prairie du revenez-y» ce thème séculaire, mais le renouvelle par une versification et un rythme plus libres. | Robert DESNOS - Destinée arbitraire (E) Destinée arbitraire évoque la ronde du temps et des générations, et plus particulièrement le vieillissement des femmes. Dans le recueil Destinée arbitraire, Robert Desnos, membre du mouvement surr&e ... |
Virginie DESPENTES - Apocalypse bebePrix Renaudot 2010 De Paris à Barcelone, une enquête, sur les traces d'une gosse de riches en quête de sens. Incompatible duo de limiers, Lucie et la Hyène constituent les deux facettes archétypales du personnage de roman policier : la première, détective officielle, salariée d'une agence de surveillance, est aussi peu dégourdie que démotivée, prompte à émettre à l'égard de toute déviance (ou perçue comme telle) un jugement à l'emporte-pièce. La seconde, débrouillarde expérimentée, experte en bas-fonds en plein accord avec ses choix de vie comme de sexualité, jouera presque à contre-coeur le rôle du sergent-instructeur. L'ingénue et la professionnelle. Candide et Pangloss. Au moyen d'une plume parfois brutale, toujours vivace, exemptée surtout d'inutiles périphrases, Despentes nous plante un récit qu'on qualifierait un peu vite de road-movie, si sa structure narrative comme certaines des scènes présentées n'étaient pas susceptibles de dérouter comme d'emporter l'adhésion. Hormis le père de la gamine, un écrivain du cénacle, tous les personnages sont féminins, et incarnent les différentes facettes de la femme comtemporaine – libérée, entretenue, starlette, bonne soeur. Chacune d'entre elles nous est présentée au moyen d'un chapitre dédié, précédant ou suivant de peu son entrée en scène. On croise des trajectoires, traverse tous les milieux sociaux, découvre une foule d'incidents de parcours ayant distribué entre les personnages les rôles qu'ils tiendront dans la structure du conte, puisque c'est de cela qu'il s'agit : héros, adversaire, auxiliaire ou mandateur... (evene.fr) | Virginie DESPENTES - Apocalypse bebe (E) Prix Renaudot 2010 De Paris à Barcelone, une enquête, sur les traces d'une gosse de riches en quête de sens. Incompatible duo de limiers, Lucie et la Hyène constituent les deux facettes archétypale ... |
Pierre DESPROGES - des femmes qui tombentAdeline Serpillon appartenait à cette écrasante majorité des mortels qu’on n’assassine pratiquement pas. Elle n’avait pas d’argent, pas d’amour, pas de haine, pas d’attraits. Ses convictions politiques l’amenaient à conspuer doucement les augmentations du prix du gaz, rarement au-delà. Elle était moyenne avec intensité, plus commune qu’une fosse, et d’une banalité de nougat en plein Montélimar. Hormis le chat gris mou qui dormait sur son lit, personne ne se retournait sur elle, et encore moins dessous. Depuis quarante ans, elle rapetissait à petits pas derrière le comptoir de bois ciré de sa mercerie qui sentait le miel et la sciure fraîche, sans qu’on la prît jamais en flagrant délit de bonne ou de mauvaise humeur. Des Femmes qui tombent est le roman de Pierre Desproges. « Le », parce qu’il n’écrivit jamais qu’un unique roman, au fil de sa carrière d’humoriste, amoureux des mots, ciseleur de perles syntaxiques, maniant et cultivant la langue et les belles lettres comme une profession de foi, comme on respire. Paru en 1985, Des Femmes qui tombent concentre la verve et le talent d’un artiste littéraire, alors qu’il faisait son intéressant sur scène entre le théâtre Grévin et le théâtre Fontaine. | Pierre DESPROGES - des femmes qui tombent (E) Adeline Serpillon appartenait à cette écrasante majorité des mortels qu’on n’assassine pratiquement pas. Elle n’avait pas d’argent, pas d’amour, pas de haine, pas d’attraits. |
Raymond DEVOS - A tort ou a raisonOn ne sait jamais qui a raison ou qui a tort. C'est difficile de juger. Moi, j'ai longtemps donné raison à tout le monde. Jusqu'au jour où je me suis aperçu que la plupart des gens à qui je donnais raison avaient tort ! Donc, j'avais raison ! Par conséquent, j'avais tort ! Tort de donner raison à des gens qui avaient le tort de croire qu'ils avaient raison. C'est-à-dire que moi qui n'avait pas tort, je n'avais aucune raison de ne pas donner tort à des gens qui prétendaient avoir raison, alors qu'ils avaient tort ! J'ai raison, non ? Puisqu'ils avaient tort ! Et sans raison, encore ! Là, j'insiste, parce que ... moi aussi, il arrive que j'aie tort. Mais quand j'ai tort, j'ai mes raisons, que je ne donne pas. Ce serait reconnaître mes torts !!! J'ai raison, non ? Remarquez ... il m'arrive aussi de donner raison à des gens qui ont raison. Mais, là encore, c'est un tort. C'est comme si je donnais tort à des gens qui ont tort. Il n'y a pas de raison ! En résumé, je crois qu'on a toujours tort d'essayer d'avoir raison devant des gens qui ont toutes les bonnes raisons de croire qu'ils n'ont pas tort ! | Raymond DEVOS - A tort ou a raison (E) On ne sait jamais qui a raison ou qui a tort. C'est difficile de juger. Moi, j'ai longtemps donné raison à tout le monde. Jusqu'au jour où je me suis aperçu que la plupart des gens à qu ... |
Charles DICKENS - les Grandes EsperancesLes Grandes Espérances occupent une place centrale dans Mister Pip, roman de l'écrivain néo-zélandais Lloyd Jones (Michel Lafon, 2008). Le thème principal est le suivant : sur l'île Bougainville, dans les années 1990, une communauté de pêcheurs découvre l'existence de « Mr Dickens » et de son livre, Les Grandes Espérances, pendant que les rebelles affrontent les troupes gouvernementales au cours de la guerre civile. À travers les aventures de Pip, auquel elle s'identifie, la jeune narratrice trouve un sens aux drames qui s'abattent sur le village. Finaliste du Booker Prize 2007, considéré comme un chef-d'œuvre par la romancière canadienne Nancy Huston, ce roman a remporté le Commonwealth Writers' Overall Prize 2007. Dans ses romans Délivrez-moi ! (2002) et Le Puits des Histoires Perdues (2003) de la série Thursday Next, l'écrivain britannique Jasper Fforde fait intervenir les personnages des Grandes Espérances à l'intérieur de l'intrigue. D'ailleurs, Miss Havisham devient vite une des protagonistes principales de la série ; elle joue le mentor de l'héroïne dans le Monde des Livres. Elle reste la même que dans son roman originel, à la différence près qu'elle est une grande pratiquante des courses automobiles et amatrice des bolides de courses. Le personnage de Bip, créé par le mime Marcel Marceau et présent « en paroles » dans son livre L'Histoire de Bip, s'inspire en partie du Pip des Grandes Espérances, notamment en raison de son caractère naïf et donquichottesque. Les Grandes Espérances ou De grandes espérances (Great Expectations) est publié pour la première fois sous forme de feuilleton de décembre 1860 à août 1861, dans le magazine All the Year Round, et paraît ensuite en trois volumes chez l'éditeur londonien Chapman & Hall, en 1861. Très populaire, traduit dans de nombreux pays, ce roman a connu plusieurs adaptations cinématographiques et inspiré à son tour différents créateurs. | Charles DICKENS - les Grandes Esperances (E) Les Grandes Espérances occupent une place centrale dans Mister Pip, roman de l'écrivain néo-zélandais Lloyd Jones (Michel Lafon, 2008). Le thème principal est le suivant : sur l'île Bougainville, dan ... |
Denis DIDEROT - L'EncyclopedieL’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, a été éditée de 1751 à 1772 sous la direction de Diderot et D’Alembert. Il s’agit d’un ouvrage majeur du xviiie siècle. D’abord parce qu’elle est la première encyclopédie française. Ensuite, par la synthèse des connaissances du temps qu’elle contient, elle représente un travail rédactionnel et éditorial considérable pour l’époque. Enfin, au-delà des savoirs qu’elle compile, le travail qu’elle représente et les finalités dont la chargent ses auteurs deviennent un symbole de l’œuvre des Lumières, une arme politique et, à ce titre, l’objet de nombreux rapports de force entre les éditeurs, les rédacteurs, le pouvoir séculier et ecclésiastique. Le recensement et le dénombrement des contributions de la « société de gens de lettres » à l’origine de l’Encyclopédie fait l’objet d’un article distinct : Encyclopédistes. Il est aujourd'hui possible de consulter l'Encyclopédie de Diderot et d’Alembert sur Internet, notamment sur le site d'Analyse et traitement informatique de la langue française (ATILF). | Denis DIDEROT - L'Encyclopedie (E) L’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, a été éditée de 1751 à 1772 sous la direction de Diderot et D’Alembert. Il s’agit ... |
Alfred DOBLIN - Berlin AlexanderplatzBerlin Alexanderplatz is a novel by Alfred Döblin, published in 1929. The story concerns a small-time criminal, Franz Biberkopf, fresh from prison, who is drawn into the underworld. When his criminal mentor murders the prostitute whom Biberkopf has been relying on as an anchor, he realizes that he will be unable to extricate himself from the underworld into which he has sunk. In a 2002 poll of 100 noted writers conducted by the Norwegian Book Clubs, the book was named among the top 100 books of all time. | Alfred DOBLIN - Berlin Alexanderplatz (E) Berlin Alexanderplatz is a novel by Alfred Döblin, published in 1929. The story concerns a small-time criminal, Franz Biberkopf, fresh from prison, who is drawn into the underworld. When his criminal mentor murders the prostitute whom ... |
Francoise DOLTO - Lorsque l'enfant paraîtLa coutume lui prête volontiers la phrase « le bébé est une personne » (qu'elle n'a en fait pas prononcée). Si en fait elle ne prête pas la conscience inhérente au principe de personne au bébé, elle n'en défend pas moins, tout au long de sa carrière, l'idée que l'individu est un sujet à part entière dès son plus jeune âge. De ce fait, elle souligne l'importance de la parole que l'adulte peut adresser à l'enfant sur ce qui le concerne, parole qui peut l'aider à construire sa pensée. Ainsi, pour Dolto, l'enfant peut être psychanalysé très tôt en tant qu'individu. L'enfance a ainsi un rôle fondamental dans le développement de l'individu. Claude Halmos dans le documentaire Françoise Dolto dit : « L'apport essentiel de Françoise Dolto est de dire que l'enfant est à égalité d'être avec un adulte et que ce faisant il est un analysant à part entière » 10. Elle considère qu'avant même que l'enfant possède un véritable « langage », l'être humain étant par essence communiquant, il communique déjà, à sa façon, par le corps. Par exemple : apprendre à marcher, ou même à se déplacer à quatre pattes, c'est commencer à vouloir s'affranchir des parents et exprimer un début de désir d'indépendance. Elle analyse également les rapports enfants-parents, et notamment l'origine du complexe d'Œdipe et l'importance du rôle du père dès les premiers jours. À travers le père, l'enfant comprend qu'il n'est pas tout pour sa mère, ce qui entraîne un rapport de frustration et permet l'individuation. Dans La difficulté de vivre, elle explique comment répondre à un enfant qui pose des questions autour de sa naissance. Elle accorde une grande importance à la parole dans la construction des individus. Françoise Dolto, médecin psychanalyste, a largement contribué à renouveler la conception adulte de l'enfance. Entre 1976 et 1978, elle a participé à des émissions radiophoniques quotidiennes sur France Inter, intitulées Lorsque l'enfant paraît traitant des différents problèmes que les parents peuvent rencontrer avec leurs enfants. Elle s'est dite séduite (après une bonne période de réticences) par l'idée de faire quelque chose pour les enfants dans une société où on ne les entend jamais, alors que, comme elle l'a démontré à maintes reprises, un enfant est avant tout un "être de langage". Dans la possibilité d'aider les parents à s'exprimer et de leur donner des conseils, elle y voyait, en quelques sortes, une forme de prévention. Dans ce deuxième tome, elle aborde, comme dans les deux autres, des tas de sujets mais ne donne jamais de recettes miracles à appliquer. Elle préfère baliser le champ des problèmes exposés avec des repères psychanalytiques et elle préconise une attitude de recherche: "Toute difficulté à ses raisons". Pour que cette émission puisse fonctionner au mieux, elle a mis au point un système demandant aux auditeurs d'envoyer des lettres détaillées, décrivant précisément leurs difficultés, ce qui, dans l'idée de Dolto, était déjà un premier pas vers la compréhension. Parmi toutes ces lettres, seules quelques-unes une étaient sélectionnées pour être examinées à l'antenne, étant retenus les cas particuliers à même de concerner un maximum de personnes. Les questions de ce fait sont très variées et la lecture des réponses en est d'autant plus instructive. Elles portent sur tous les âges de l'enfant, du nourrisson à l'adolescent, sur la sexualité, sur les relations avec le père, la propreté, le sommeil, les séparations, la mort, la nudité, les problèmes d'agressivité. Quelle attitude adopter en cas d'insolence ou d'ingestion massive de télévision? Tous ces thèmes sont présentés très simplement et s'inscrivent dans un cadre très concret parce qu'ils sont développés à partir de problèmes vécus, des lettres de parents en difficulté. | Francoise DOLTO - Lorsque l'enfant paraît (E) La coutume lui prête volontiers la phrase « le bébé est une personne » (qu'elle n'a en fait pas prononcée). Si en fait elle ne prête pas la conscience inhérente au principe de personne au ... |
Roland DORGELES - les croix de boisLe long des chemins du front, on trouvait souvent une ligne à perte de vue de croix de bois, faites à la va-vite, et posées au-dessus des cadavres de soldats allemands et/ou français. Soldats inconnus, jeunes soldats, c’est en leur hommage que Dorgelès écrit ce livre, c’est pour leur souvenir, leur mémoire. Les Croix de bois est un roman publié par Roland Dorgelès en 1919, inspiré de l'expérience vécue par son auteur durant la Première Guerre mondiale. Pressenti pour l'obtention du Prix Goncourt de 1919, il est finalement devancé par À l'ombre des jeunes filles en fleurs de Marcel Proust, qui remporte le prix par six voix contre quatre1. Il obtient toutefois le Prix Fémina. Les Croix de Bois raconte le quotidien des soldats de l'armée française pendant la Première Guerre mondiale. Le narrateur et auteur s'inspirant de sa propre expérience, témoigne sous un pseudonyme des différents épisodes de son parcours. Il s'agit alors des quelques jours passés à l'arrière, de la fille rencontrée, les missions périlleuses, les conditions dans les tranchées, la mort ou le retour des camarades. | Roland DORGELES - les croix de bois (E) Le long des chemins du front, on trouvait souvent une ligne à perte de vue de croix de bois, faites à la va-vite, et posées au-dessus des cadavres de soldats allemands et/ou français. Soldats inconnus, jeunes sol ... |
doris LESSING - le carnet d'orLe Carnet d'or (titre original en anglais : The Golden Notebook) est un roman britannique de Doris Lessing paru en 1962 et publié en français en 1976 aux éditions Albin Michel. Ce roman a reçu la même année le prix Médicis étranger. Doris May Lessing est un écrivain britannique née le 22 octobre 1919 à Kermanshah (Iran) et décédée le 17 novembre 2013 (à 94 ans) à Londres1. Lauréate du prix Nobel de littérature en 2007, ce dernier a couronné « la conteuse épique de l'expérience féminine qui, avec scepticisme, ardeur et une force visionnaire, scrute une civilisation divisée. »2. Célèbre dès son premier livre, Vaincue par la brousse (1950), auteur d'une vingtaine de romans dont le best-seller international Le Carnet d'or (1962), elle est très vite apparue comme une femme de lettres engagée et militante, notamment pour les causes marxiste, anticolonialiste et anti-apartheid. Elle a aussi été associée au combat des féministes sans qu'elle l'ait revendiqué ou désiré. L'œuvre de Doris Lessing est polymorphe3. Profondément autobiographique, elle s'inspire notamment de son expérience africaine, de ses années de jeunesse et de ses engagements sociaux ou politiques. Son style romanesque, épique, réaliste et lyrique lui a permis d'aborder différents thèmes tels que les conflits de cultures, les injustices raciales et ethniques, la contradiction entre la conscience individuelle et le bien commun, la violence entre les êtres et les classes, le déracinement ou encore l'enfance3. Très appréciée pour sa diversité et son éclectisme, l'auteur a signé des romans documentaires, des témoignages, des fictions visionnaires, des ouvrages de science-fiction (Shikasta en 1981) et des romans psychologiques (L'Été avant la nuit)3. Elle a même un temps évolué vers l'ésotérisme et la parapsychologie avec La Descente aux enfers (1971). | doris LESSING - le carnet d'or (E) Le Carnet d'or (titre original en anglais : The Golden Notebook) est un roman britannique de Doris Lessing paru en 1962 et publié en français en 1976 aux éditions Albin Michel. Ce roman a reçu la même ann&e ... |
Fiodor DOSTOIEVSKI - l'Idiot"D'abord trois hommes sont "embarqués". Ils ne se connaissent pas. Face à face dans le train de Petersbourg, Rogojine le noiraud et le blond Mychkine, prince à la race abolie, forment un contraste parfait ; bientôt ils s'appelleront "frères" et le seront. Dans la mort. Ou plutôt : auprès de la morte, ayant accompli leur destin, cousu au nom, puis au visage bouleversant de Nastassia Filippovna. Le coryphée est là aussi, sous l'aspect du fonctionnaire Lebedev [...]. L'Idiot de Fedor Dostoïevski est une tragédie biblique, un drame coupé d'apologues, commenté par toutes les voix de l'humain concert..." MICHEL GUÉRIN (extrait de la lecture) "Traduire L'Idiot, c'est vivre, pendant un an, dans une tension incessante, avec une respiration particulière : jamais à pleins poumons, toujours à reprendre son souffle, toujours en haletant, à tenir cet élan indescriptible qui fait de presque chaque mouvement de la pensée, de chaque paragraphe, voire de chaque phrase une longue montée, une explosion et une descente brusque [...]. Jamais encore auparavant l'image physique d'un auteur écrivant son roman ne m'avait autant suivi. Tous les matins, me mettant au travail avec une sorte de bonheur terrorisé, je le voyais paraître devant moi, et je me demandais : "Mais comment donc un homme peut-il écrire cela ?" ANDRÉ MARKOWICZ (extrait de l'avant-propos du traducteur) | Fiodor DOSTOIEVSKI - l'Idiot (E) "D'abord trois hommes sont "embarqués". Ils ne se connaissent pas. Face à face dans le train de Petersbourg, Rogojine le noiraud et le blond Mychkine, prince à la race abolie, forment un contraste parfait ... |
Arthur Conan DOYLE - Le Chien des BaskervilleUne sinistre légende pèse sur la maison de Baskerville, perdue au milieu de la lande sauvage : un démon apparaît au moment de la mort de ses habitants. La mort de Sir Charles Baskerville ravive cette légende. L'héritier Sir Henry est avisé par lettre anonyme qu'il est menacé d'un très grave danger. Depuis une masure au milieu des rochers Sherlock Holmes observe le domaine.... Ce roman est l'un des plus poussé dans l'analyse de l'atmosphère du crime et de la psychologie des personnages des aventures de Sherlock Holmes. Sir Arthur Ignatius Conan Doyle, né le 22 mai 1859 à Édimbourg et mort le 7 juillet 1930 à Crowborough, dans le Sussex, écrivain et médecin écossais, doit sa célébrité à son personnage clé le détective Sherlock Holmes , personnage en partie inspiré par son ancien professeur d'université Joseph Bell, à qui Conan Doyle écrit : « C'est très certainement à vous que je dois Sherlock Holmes. Autour du noyau déduction, inférence et observation que je vous ai entendu enseigner, j'ai essayé de construire un homme ». | Arthur Conan DOYLE - Le Chien des Baskerville (E) Une sinistre légende pèse sur la maison de Baskerville, perdue au milieu de la lande sauvage : un démon apparaît au moment de la mort de ses habitants. La mort de Sir Charles Baskerville ravive cette légend ... |
Pierre DRIEU La ROCHELLE - Gilles« - Je ne puis plus aimer une femme. Je vais partir. Torrents de larmes, sanglots, spasmes, râles, agonie, mort, autre veillée funèbre. Femmes mortes. Dora, au loin, qu'étaient ses jours et ses nuits ? Assez. Femmes mortes. Il était mort aux femmes. Il attendit une heure. Le sanglot de Berthe ne finissait pas. Il se raidissait pour ne rien dire. Pas un mot. Il regardait autour de lui ce charmant décor, mort comme celui de sa chambre avec Pauline. » Pierre Drieu la Rochelle a ce talent de pouvoir plonger son lecteur dans la France de l'entre deux guerres. De la fin du premier conflit mondial aux affrontements de la guerre d'Espagne, Drieu la Rochelle sait peindre une société dans ses moindres composantes sociales, intellectuelles et culturelles. On peut d'ailleurs faire correspondre le découpage du récit et des "moments d'histoire" | Pierre DRIEU La ROCHELLE - Gilles (E) « - Je ne puis plus aimer une femme. Je vais partir. Torrents de larmes, sanglots, spasmes, râles, agonie, mort, autre veillée funèbre. Femmes mortes. Dora, au loin, qu'étaient ses jours et ses nui ... |
Maurice DRUON - les Rois mauditsLes Rois maudits sont une suite romanesque historique de Maurice Druon, écrite entre 1955 et 1977, basée sur la malédiction qu'aurait prononcée sur le bûcher le grand-maître du Temple Jacques de Molay, à l'encontre du roi de France Philippe le Bel, du pape Clément V, de Guillaume de Nogaret, et de leurs héritiers et successeurs pendant treize générations. Les romans racontent la conclusion de l'affaire du Temple, le destin de Philippe le Bel, de ses successeurs Louis X le Hutin, Philippe V le Long, Charles IV le Bel et les premiers Valois, avec leur entourage de vassaux, de conseillers et de financiers. Druon bâtit sa trame sur l\'histoire réelle, sur les légendes promues réalités historiques et sur les personnalités de l\'époque, de 1314 jusqu\'aux débuts de la guerre de Cent ans. Il raconte en filigrane l\'épopée de Robert d\'Artois qui cherche à récupérer le comté, et la romance de Marie de Cressay avec Guccio Baglioni. Les sept tomes de la série sont publiés entre 1955 et 1977 par Del Duca : Après son succès de librairie, Maurice Druon, devenu académicien en 1966, participe à une première adaptation télévisée, réalisée avant la parution du septième volume et diffusée en 1972 dans une réalisation signée Marcel Jullian et Claude Barma. Une nouvelle adaptation, réalisée par Josée Dayan et scénarisée par Anne-Marie Catois, est diffusée en France sur France 2 en 2005 | Maurice DRUON - les Rois maudits (E) Les Rois maudits sont une suite romanesque historique de Maurice Druon, écrite entre 1955 et 1977, basée sur la malédiction qu'aurait prononcée sur le bûcher le grand-maître du Temple Jacques de Molay ... |
Jean-Paul DUBOIS - tout les hommes n'habitent pas le monde de la même façonPrix goncourt 2019 | Jean-Paul DUBOIS - tout les hommes n'habitent pas le monde de la même façon (E) Prix goncourt 2019 ... |
Alexandre DUMAS - le Comte de Monte-CristoL’histoire d’un jeune homme faussement accusé de bonapartisme durant la première Restauration et emprisonné sans jugement pendant quatorze ans, qui, évadé et devenu très riche, entreprend de se venger de ceux qui ont œuvré à son arrestation. Le roman est l’une des œuvres les plus connues de l’écrivain, avec les Trois Mousquetaires, autant en France qu’à l’étranger. Il a d’abord été publié en feuilleton dans le Journal des débats du 28 août au 26 novembre 1844 (1re partie), puis du 20 juin 1845 au 15 janvier 1846 (2e partie). Le Comte de Monte-Cristo est un roman d’Alexandre Dumas, écrit avec la collaboration d’Auguste Maquet et achevé en 1844. Inspiré de faits réels, l'histoire se fonde très lointainement sur la vie de Pierre Picaud. | Alexandre DUMAS - le Comte de Monte-Cristo (E) L’histoire d’un jeune homme faussement accusé de bonapartisme durant la première Restauration et emprisonné sans jugement pendant quatorze ans, qui, évadé et devenu très riche, entrepren ... |
Marguerite DURAS - l’amant | Marguerite DURAS - l’amant (E) ... |
Marguerite DURAS - le ravissement de Lol V.SteinCe roman met en scène l’histoire de Lol V. Stein, une jeune femme qui semble avoir perdu la raison après six mois de fiançailles pour avoir vu, lors d’un bal, son promis succomber en un instant à un irrévocable coup de foudre pour une autre. « Semble » car Tatiana, son amie d’enfance, prétend qu’au collège déjà, l’esprit de Lol n’avait pas la stabilité qu’ont habituellement les esprits. Mais peut-on se fier à ce que dit Tatiana ? On ne le comprend pas immédiatement, mais l’histoire nous est racontée par un homme, Jacques Hold, qui aime Lol au moment où il raconte cette histoire Le Ravissement de Lol V. Stein est un roman de Marguerite Duras paru en 1964 aux éditions Gallimard. | Marguerite DURAS - le ravissement de Lol V.Stein (E) Ce roman met en scène l’histoire de Lol V. Stein, une jeune femme qui semble avoir perdu la raison après six mois de fiançailles pour avoir vu, lors d’un bal, son promis succomber en un instant à un i ... |
Marguerite DURAS - un barrage contre le pacifiqueDans le sud de l'Indochine durant les années 1920. Une vieille veuve, fatiguée et malade, vit avec ses deux enfants, Joseph et Suzanne, vingt et dix-sept ans, dans un bungalow isolé de la plaine marécageuse de Kam en Indochine... La vieille femme a investi toutes ses économies dans une concession incultivable et régulièrement inondée. Elle se bat alors contre la direction du cadastre, décide de construire, avec l'aide des paysans de la région, un barrage afin de contenir les grandes marées.... Récit d'un combat acharné, celui d'une mère contre tous les obstacles dressés sur sa route. La lutte est d'autant plus noble et bouleversante qu'elle est vaine... D'inspiration autobiographique, le roman se déroule en Indochine, durant la colonisation. | Marguerite DURAS - un barrage contre le pacifique (E) Dans le sud de l'Indochine durant les années 1920. Une vieille veuve, fatiguée et malade, vit avec ses deux enfants, Joseph et Suzanne, vingt et dix-sept ans, dans un bungalow isolé de la plaine marécageuse de Ka ... |
Jean DUTOURD - Memoires de Mary WatsonPour résoudre l'énigme d'un vol de lettres – très tendres et très compromettantes -, Mrs Forrester fait appel à un certain Sherlock Holmes. Et voici le Dr Watson ... un sourire lumineux, de larges épaules, un teint hâlé par le soleil des Indes. Pour Mary, c'est le coup de foudre ... Mais le temps n'est pas encore à l'amour! Par l'invention malicieuse de Jean Dutourd, le lecteur est entraîné dans une aventure fertile en mystères et périls, dans la grande tradition de Conan Doyle! | Jean DUTOURD - Memoires de Mary Watson (E) Pour résoudre l'énigme d'un vol de lettres – très tendres et très compromettantes -, Mrs Forrester fait appel à un certain Sherlock Holmes. Et voici le Dr Watson ... un sourire lumineux, de larges &e ... |
Jean ECHENOZ - Je m'en vais"Dès que l’art et l’argent sont en contact, nécessairement ça cogne sec. ". Prix Goncourt 1999 Félix Ferrer quitte sa femme et part pour la banquise du pôle Nord à la recherche d'un trésor. Grand nom de la littérature française contemporaine, Jean Echenoz s'impose avec un sens de l'observation unique et un style singulier. L'ancien étudiant en sociologie et en génie civil déclare être l'auteur de romans 'géographiques'. Il tâche en effet dans son oeuvre de tracer les conditions, les décors et les milieux qui fondent une existence, celle de personnages fictifs ou réels à l'instar de Ravel dans un roman éponyme ou d'Emile Zatopek dans 'Courir'. Amené à l'écriture suite à la découverte d''Ubu Roi' d'Alfred Jarry, Echenoz imprime sa propre empreinte avec un sens de la dérision hérité du dramaturge. Lauréat du prix Goncourt en 1999 pour 'Je m'en vais', l'auteur joue à détourner les codes du langage et les genres littéraires. Ainsi, il s'approprie le roman policier avec 'Cherokee' ou le roman d'espionnage avec 'Le Lac'. Ecrivain de la quête et de l'enquête, Jean Echenoz succède avec brio et innovation à la génération du Nouveau Roman, qui a fait la renommée de sa maison d'édition, Minuit. (evene.fr) | Jean ECHENOZ - Je m'en vais (E) "Dès que l’art et l’argent sont en contact, nécessairement ça cogne sec. ". Prix Goncourt 1999 Félix Ferrer quitte sa femme et part pour la banquise du pôle Nord &a ... |
Umberto ECO - le nom de la roseEn 1327, alors que la chrétienté est divisée entre l'autorité du pape Jean XXII et celle de l'Empereur Louis IV du Saint-Empire, l'ex-inquisiteur Guillaume de Baskerville se rend dans une abbaye bénédictine, située entre la Provence et la Ligurie, accompagné par son novice Adso qui est le narrateur de l'intrigue. Dans un climat de conflit théologique entre les franciscains et l'autorité pontificale au sujet de la pauvreté du Christ – servant avant tout de façade au conflit politique entre le pape et l'empereur – l'ancien inquisiteur doit reprendre sa charge à la demande de l'abbé, à la suite de la mort suspecte d'un des moines. Rapidement, ce que beaucoup semblaient considérer comme un suicide prend des allures de plus en plus inquiétantes. Lorsque l'inquisiteur dominicain Bernardo Gui se rend à l'abbaye à la demande du pape, et commence à se mêler à l'enquête, cela est loin d'arranger les choses. Le Nom de la rose est une histoire en sept chapitres, chiffre symbolique qui représente le nombre de jours et d'étapes de l'enquête ainsi que le nombre approximatif de morts. L'histoire est bornée par le récit de la découverte du manuscrit que l'auteur prétend traduire, et par les conclusions du narrateur devenu vieillard. Le Nom de la rose (Il nome della rosa) est un roman de l'Italien Umberto Eco, paru en 1980 (traduit en français en 1982 par Jean-Noël Schifano). Ce roman peut être qualifié comme étant un policier médiéval. Il reçoit le prix Médicis étranger en 1982. | Umberto ECO - le nom de la rose (E) En 1327, alors que la chrétienté est divisée entre l'autorité du pape Jean XXII et celle de l'Empereur Louis IV du Saint-Empire, l'ex-inquisiteur Guillaume de Baskerville se rend dans une abbaye béné ... |
Mircea ELIADE - Histoire des croyances et des idées religieusesLes trois tomes de Histoire des croyances et des idées religieuses - De l'âge de la pierre aux mystères d'Eleusis (1975), De Gautama Bouddha au triomphe du christianisme (1978) et De Mahomet à l'âge des Réformes (1983) - représentent une oeuvre irremplaçable. L'érudition et la puissance intellectuelle synthétique de Mircea Eliade apportent une vision des religions qui fait apparaître à la fois "l'unité fondamentale des phénomènes religieux et l'inépuisable nouveauté de leurs expressions" selon sa formule. | Mircea ELIADE - Histoire des croyances et des idées religieuses (E) Les trois tomes de Histoire des croyances et des idées religieuses - De l'âge de la pierre aux mystères d'Eleusis (1975), De Gautama Bouddha au triomphe du christianisme (1978) et De Mahomet à l'âge des R&ea ... |
george ELIOT - le Moulin sur la FlossDepuis des générations, la famille Tulliver habite le moulin de Dorlcote. Ainsi va la vie du menier, paisible, comme celle de Tom et de sa petite sœur Maggie, pêchant gentiment au bord de la rivière. Sauf qu'un jour, M. Tulliver doit vendre le moulin. Le temps de l'innocence s'achève alors brutalement. George Eliot fait revivre dans ce roman ses émotions d'enfant, et prête ses traits à Maggie, l'héroïne rebelle qui n'accepte pas le rôle dévolu aux femmes dans la société victorienne. | george ELIOT - le Moulin sur la Floss (E) Depuis des générations, la famille Tulliver habite le moulin de Dorlcote. Ainsi va la vie du menier, paisible, comme celle de Tom et de sa petite sœur Maggie, pêchant gentiment au bord de la rivière. Sauf qu ... |
Paul ELUARD - La Vie immédiateQue deviens-tu pourquoi ces cheveux blancs et roses? Pourquoi ce front ces yeux déchirés déchirants? Le grand malentendu des noces de radium La solitude me poursuit de sa rancune. Il n'y a pas la première pierre de cette maison dont tu rêvais. Pourtant la première poussière ne s'est jamais posée sur les palais que nous soutenions. Ils avaient des fenêtres doubles, pour nous deux, des lumières constantes et des nuits immenses, ô sentimentale! La Vie Immediate, Paul Eluard, 1932 Paul Eluard a accordé une attention spéciale à la construction de ses recueils poétiques et a élaboré une pratique originale dans ce domaine. Il n'a cessé de monter et de démonter des recueils, de conférer aux textes des positions et des sens différents. Un recueil poétique n'est pas un objet arbitraire ; il répond à une volonté de construction, de définition de la part de l'auteur. On peut donc dire que le recueil poétique est une œuvre à part entière. Or, c'est un type d'œuvre bien particulier, au sein duquel prend pleinement place l'hétérogénéité, la dispersion. L'exemple de la Vie immédiate est caractéristique à cet égard, parce qu'il répond simultanément à une recherche de cohésion, à la fois globale et ponctuelle (de texte à texte), et à un principe de pulvérisation, de dispersion. D'autre part, il s'agit de montrer que les textes ne prennent sens qu'en contexte. Or, la Vie immédiate est constituée en grande partie de textes qui ont déjà été publiés précédemment, et les textes de cette œuvre seront abondamment republiés par la suite. Il est donc intéressant d'étudier cette œuvre dans une perspective diachronique, en analysant les différents états du texte et le destin de l'œuvre comme ensemble. Olivia Guérin | Paul ELUARD - La Vie immédiate (E) Que deviens-tu pourquoi ces cheveux blancs et roses? Pourquoi ce front ces yeux déchirés déchirants? Le grand malentendu des noces de radium La solitude me poursuit de sa rancune. Il n'y a pas la pre ... |
Paul ELUARD - capitale de la douleurPaul Eluard publie en 1926 "Capitale de la douleur", un recueil poétique en vers et en prose traitant les thèmes de l’amour, du rêve ou encore de la peinture. Il y assemble de poèmes antérieurs mais aussi des nouveautés. Le recueil est écrit pour Gala, épouse du poète qui l’abandonna pour Salvador Dalí. Au cours des années suivantes, Eluard rencontrera d’autres femmes, dont Nusch qu’il épousera et dont il fera sa nouvelle égérie mais qui mourra soudainement. Voir aussi : Histoire du Surréalisme - Histoire du Dadaïsme - Paul Eluard - Dali - Histoire de la Poésie - Histoire de France - Année 1926 | Paul ELUARD - capitale de la douleur (E) Paul Eluard publie en 1926 "Capitale de la douleur", un recueil poétique en vers et en prose traitant les thèmes de l’amour, du rêve ou encore de la peinture. Il y assemble de poèmes antérie ... |
Emmanuelle PIREYRE - Feerie generalePrix Medicis 2012 Une petite fille déteste la finance et préfère peindre des chevaux ; des artistes investissent les casernes ; un universitaire ne parvient pas à achever sa thèse sur l’héroïsme contemporain ; une jeune musulmane choisit pour devise: Une cascade de glace ne peut constituer un mur infranchissable… Ainsi sont les protagonistes de Féerie générale : récalcitrants à l’égard de ce qui menace leur liberté, ce livre mêle humour et érudition pour aborder – entre autres – le rôle de l’argent, la démilitarisation de l’Europe, la question du voile, le bonheur écologique. Il » fait littérature » avec une langue actuelle, écrite et orale, et celle des forums internet. Emmanuelle Pireyre poursuit ici sa réflexion sur l’époque, dans un pastiche éblouissant des discours – savants, publicitaires, sociologiques – dont elle détourne les clichés. Cet écrivain-corsaire aborde les lieux communs avec une jubilation communicative et propose une radiographie de la conscience européenne en ce début de 21e siècle. | Emmanuelle PIREYRE - Feerie generale (E) Prix Medicis 2012 Une petite fille déteste la finance et préfère peindre des chevaux ; des artistes investissent les casernes ; un universitaire ne parvient pas à achever sa thèse sur l’hé ... |
Matthias ENARD - boussoleUne nuit d'insomnie à Vienne, le musicologue Franz Ritter revisite sa vie à travers les souvenirs de sa carrière d'universitaire, de ses séjours en Orient et des moments passés auprès de celle qu'il aime, Sarah. Cette remémoration est ponctuée de digressions regroupées thématiquement en portraits qui constituent une œuvre dans l'œuvre, le traité "Des différentes formes de folie en Orient" en cinq chapitres : "Les orientalistes amoureux", "La caravane des travestis", "Gangrène et tuberculose", "Portraits d'orientalistes en commandeurs des croyants" et "L'Encyclopédie des décapités". Boussole est le huitième roman de l'écrivain Mathias Énard paru en août 2015 aux éditions Actes Sud. Traitant de l'Orient, il a remporté le prix Goncourt le 3 novembre 2015. | Matthias ENARD - boussole (E) Une nuit d'insomnie à Vienne, le musicologue Franz Ritter revisite sa vie à travers les souvenirs de sa carrière d'universitaire, de ses séjours en Orient et des moments passés auprès de celle qu'il ... |
ERASME - Eloge de la folie« Il n’est pas dans mon sujet d’examiner la vie des papes et des prêtres, j’aurais l’air de composer une satire au lieu de mon propre éloge, et l’on pourrait croire qu’en louant les mauvais princes j’ai l’intention de censurer les bons. » Il s’agit d’une fiction burlesque et allégorique. Érasme y fait parler la déesse de la Folie et lui prête une critique virulente des diverses professions et catégories sociales, notamment les théologiens, les maîtres, les moines et le haut clergé mais aussi les courtisans dont nous avons une satire mordante. Dans L’Éloge de la Folie, la satire s’élargit et dépasse l’époque de son auteur pour atteindre la société humaine en général. Éloge de la Folie ou L’Éloge de la Folie est un essai néo-latin écrit en 1509 par Érasme de Rotterdam et imprimé d'abord en 1511. Après en avoir conçu les grandes lignes au cours de ses voyages sur les routes d'Italie et d'Allemagne, Érasme révisa et développa son travail, à l'origine écrit en une semaine, pendant son séjour chez Thomas More (l’auteur d’Utopie) dans la propriété que ce dernier avait à Bucklersbury. On considère que c'est une des œuvres qui ont eu le plus d'influence sur la littérature du monde occidental et qu'elle a été un des catalyseurs de la Réforme. | ERASME - Eloge de la folie (E) « Il n’est pas dans mon sujet d’examiner la vie des papes et des prêtres, j’aurais l’air de composer une satire au lieu de mon propre éloge, et l’on pourrait croire qu’en louant les mau ... |
ERCKMANN-CHATRIAN - histoire d'un conscrit de 1813"Ceux qui n'ont pas vu la gloire de l'empereur Napoléon dans les années 1810-1812 ne sauront jamais à quel degré de puissance peut monter un homme. Quand il traversait la Champagne, la Lorraine ou l'Alsace, les gens, au milieu de la moisson ou des vendanges, abandonnaient tout pour courir à sa rencontre [...] On aurait cru que c'était Dieu ; qu'il faisait respirer le monde, et que si par malheur il mourait, tout serait fini". Amoureux de Catherine, Joseph craint de se voir appelé sous les drapeaux. Hélas : en dépit de sa boiterie, l'apprenti est enrôlé et il reçoit sa feuille de route... Dans l'œuvre de Erckmann et Chatrian, le réalisme rustique, influencé par les conteurs de la Forêt-Noire, se transfigure en une sorte d'épopée populaire. | ERCKMANN-CHATRIAN - histoire d'un conscrit de 1813 (E) "Ceux qui n'ont pas vu la gloire de l'empereur Napoléon dans les années 1810-1812 ne sauront jamais à quel degré de puissance peut monter un homme. Quand il traversait la Champagne, la Lorraine ou l'Als ... |
ESCHYLE - Les Perses (472 avant J-C)Devant le palais du roi de Perse, le Conseil et la vieille Reine sont gagnés par l'inquiétude: qu'est-il advenu de Xerxès et de son armée, partis soumettre la Grèce en franchissant audacieusement l'Hellespont ? Mais voici un messager, qui s'en vient annoncer l'issue des combats... Avec Les Perses, Eschyle compose une tragédie unique, et paradoxale : en prise sur l'histoire immédiate, presque sans action, elle se déploie en un somptueux tissu de récits et de plaintes, et la joie du vainqueur y balance subtilement la compassion pour le vaincu. Cette pièce représentée en 472 fait à l'origine partie d'une tétralogie Elle relate la bataille de Salamine du point de vue des Perses défaits de Xerxès : la pièce joue donc sur un paradoxe, en relatant une catastrophe ressentie comme triomphe par le public athénien. Il s'agit de la seule tragédie grecque à sujet historique qui ait subsisté. Eschyle (en grec ancien Aiskhúlos), né à Éleusis (Attique) vers 526 av. J.-C., mort à Géla (Sicile) en 456 av. J.-C., est le plus ancien des trois grands tragiques grecs. Précédé d'autres tragédiens, il participe à la naissance du genre grâce à certaines innovations, comme le nombre d'acteurs qu'il porte à deux selon Aristote. Treize fois vainqueur du concours tragique, il est l'auteur d'une centaine de pièces dont sept seulement nous ont été transmises. Le théâtre d'Eschyle est essentiellement remarqué pour sa force dramatique, la tension, l'angoisse qui habite ses pièces, dont la cohérence se comprend surtout par la progression qui les reliait au sein de trilogies « liées », dont ne subsiste aujourd'hui que l’Orestie. S'il ne développe pas la psychologie des personnages, ses choix lui permettent de mettre en valeur ses conceptions puissantes sur l'équilibre de la cité, le dégoût de l’hybris qui met en danger cet ordre, et le poids de la décision des dieux dans la conduite des affaires humaines, notamment à travers le sort militaire, ou la malédiction familiale (dans le cas de Thèbes et des Atrides notamment). Sept pièces d'Eschyle seulement nous sont parvenues. Certaines de ses pièces disparues ne sont connues que par leur titre (Iphigénie, Philoctète, Pénélope, Les Mysiens, Les Femmes thraces, Les Salaminiennes), ou parfois par des fragments comme dans le cas de Niobé ou des Myrmidons14. L'existence de certaines autres pièces ne peut être que supposée, par exemple pour le Prométhée délivré et le Prométhée porte-feu qui auraient pu compléter le Prométhée enchaîné dans le cadre d'une trilogie. | ESCHYLE - Les Perses (472 avant J-C) (E) Devant le palais du roi de Perse, le Conseil et la vieille Reine sont gagnés par l'inquiétude: qu'est-il advenu de Xerxès et de son armée, partis soumettre la Grèce en franchissant audacieusement l'Hellesp ... |
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William FAULKNER - le bruit et la fureurLe Bruit et la Fureur (The Sound and the Fury) est le quatrième roman de l'auteur américain William Faulkner, publié en 1929. Le titre du roman est une référence à la pièce de théâtre Macbeth, de William Shakespeare (acte 5, scène 5) : Version originale (anglais) Life […]: it is a tale Told by an idiot, full of sound and fury Signifying nothing.. Traduction : La vie […] : une fable Racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, Et qui ne signifie rien. La narration choisie par Faulkner est complexe, avec un enchevêtrement infini de flash-backs, de digressions, d'errances, de flash-forwards et de pièges (deux Jason, deux Quentin). Le Bruit et la Fureur se veut un récit du désordre de l'esprit, le bruit et la fureur des âmes tourmentées. | William FAULKNER - le bruit et la fureur (E) Le Bruit et la Fureur (The Sound and the Fury) est le quatrième roman de l'auteur américain William Faulkner, publié en 1929. Le titre du roman est une référence à la pièce de thé ... |
Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse de La FAYETTE - La Princesse de Cleves"Il parut alors une beauté à la cour qui attira les yeux de tout le monde ... " Ce texte du XVIIe siècle aborde la société précieuse de l'époque, l'écrivain glisse du roman précieux vers la nouvelle classique | Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse de La FAYETTE - La Princesse de Cleves (E) "Il parut alors une beauté à la cour qui attira les yeux de tout le monde ... " Ce texte du XVIIe siècle aborde la société précieuse de l'époque, l'écrivain glisse ... |
Dominique FERNANDEZ - Dans la main de l'angePrix Goncourt 1982 Admirateur de Pasolini, Dominique Fernandez signe avec ce récit, ou plutôt ce monologue, une autobiographie fictive du réalisateur. Sujet à controverse, l'ouvrage fut décrié par des proches de Pasolini, tout en obtenant un Prix Goncourt. Passionné de culture italienne, Dominique Fernandez conclut ses études par l'Ecole normale supérieure et obtient, en 1955, l'agrégation d'italien. En 1968, il est reçu docteur ès lettres. Après avoir travaillé un temps comme professeur à l'Institut français de Naples, il rejoint le comité de lecture des éditions Grasset et se lance dans l'écriture. Auteur d'une cinquantaine d'ouvrages, célébrés par la critique et plébiscités par le public, il est autant romancier qu'essayiste. Il obtient ainsi en 1974 le prix Médicis avec 'Porporino ou les mystères de Naples' et s'empare en 1982 du prix Goncourt avec 'Dans la main de l'ange'. Il s'est attelé également à la réhabilitation de l'art baroque dans 'La Perle et le croissant', et a rédigé de nombreux ouvrages sur les villes chères à son coeur telles que Saint-Pétersbourg et Amsterdam. Dominique Fernandez oeuvre parfois en tant que journaliste, principalement pour le Nouvel Observateur et des magazines culturels. En 2007, Dominique Fernandez reçoit une nouvelle preuve de la reconnaissance du monde littéraire en obtenant le précieux privilège d'occuper l'un des fauteuils de l'Académie française. (evene.fr) | Dominique FERNANDEZ - Dans la main de l'ange (E) Prix Goncourt 1982 Admirateur de Pasolini, Dominique Fernandez signe avec ce récit, ou plutôt ce monologue, une autobiographie fictive du réalisateur. Sujet à controverse, l'ouvrage fut décri&eacu ... |
Jerome FERRARI - sermon sur la chute de romeprix Goncourt 2012 Dans un village corse perché loin de la côte, le bar local est en train de connaître une mutation profonde sous l’impulsion de ses nouveaux gérants. À la surprise générale, ces deux enfants du pays ont tourné le dos à de prometteuses études de philosophie sur le continent pour transformer un modeste débit de boissons en “meilleur des mondes possibles”. Mais c’est bientôt l’enfer en personne qui s’invite au comptoir, réactivant des blessures très anciennes. Jérôme Ferrari jette, au fil d’une écriture somptueuse d’exigence, une lumière impitoyable sur la malédiction qui condamne les hommes à voir s’effondrer les mondes qu’ils édifient. | Jerome FERRARI - sermon sur la chute de rome (E) prix Goncourt 2012 Dans un village corse perché loin de la côte, le bar local est en train de connaître une mutation profonde sous l’impulsion de ses nouveaux gérants. À la surprise gén ... |
Georges FEYDEAU - Le DindonLucienne : "Mais enfin, monsieur, pour qui me prenez-vous ? Je suis une honnête femme !" Pontagnac : "Ah ! tant mieux ! J'adore les honnêtes femmes !…" Le Dindon (1896), Georges Feydeau, acte I, scène 1 Le Dindon est un vaudeville de Georges Feydeau en trois actes, représenté pour la première fois le 8 février 1896, au Théâtre du Palais-Royal. Feydeau renouvelle le genre du vaudeville par une étude plus approfondie des caractères dans ses comédies de mœurs en un acte, montrant notamment la médiocrité des existences bourgeoises, qu'il tourne en ridicule : On purge Bébé (1910), Mais n'te promène donc pas toute nue ! (1911). Très aimé de ses contemporains et des autres auteurs, il est témoin (avec Sarah Bernhardt) au mariage de Sacha Guitry et d'Yvonne Printemps le 10 avril 1919. | Georges FEYDEAU - Le Dindon (E) Lucienne : "Mais enfin, monsieur, pour qui me prenez-vous ? Je suis une honnête femme !" Pontagnac : "Ah ! tant mieux ! J'adore les honnêtes femmes !…" Le Dindon (1896), Georges Feydeau, acte ... |
F.Scott FITZGERALD - Gatsby le MagnifiqueNous sommes au lendemain de la Grande Guerre, le mal du siècle envahit les âmes, c'est l'époque de la Prohibition et des fortunes rapides. En 1922, Jay Gatz, désormais Gatsby, se retrouve fabuleusement riche. Personnage mystérieux installé à Long Island dans une somptueuse propriété, mille légendes courent sur son compte. Elles n'empêchent pas les gens chic, et moins chic, de venir en troupes boire ses cocktails et danser sur ses pelouses. Gatsby le Magnifique joue la carte de l'éblouissement et des folles dépenses comme un appât pour ramener à lui Daisy, mariée à Tom Buchaman, un millionnaire qui, à la différence de Gatsby, n'a pas gagné sa fortune, mais en a hérité. Gatsby le Magnifique (titre original : The Great Gatsby), qui existe également en français sous le titre Gatsby, est un roman de Francis Scott Fitzgerald publié en 1925 a souvent été décrit comme le reflet de l'époque du jazz dans la littérature américaine. | F.Scott FITZGERALD - Gatsby le Magnifique (E) Nous sommes au lendemain de la Grande Guerre, le mal du siècle envahit les âmes, c'est l'époque de la Prohibition et des fortunes rapides. En 1922, Jay Gatz, désormais Gatsby, se retrouve fabuleusement r ... |
Gustave FLAUBERT - Madame BovaryEmma s'ennuie et sombre dans la dépression et Charles, à contre-cœur décide de s'absenter, alors que Madame Bovary est enceinte. Elle fait la connaissance du pharmacien Homais, archétype du notable de province bouffi d'orgueil et de Léon, un clerc de notaire dont elle éprouve le charme, mais qui part pour Rouen. Si elle se rétablit, Emma n'en reste pas moins écœurée par son mari, qui semble ne pas comprendre ses préoccupations. L’œuvre de Flaubert oscille sans cesse de la grisaille à la couleur, de la terne réalité aux fastes de l’imagination. Nous avons alors sous les yeux une œuvre originale qui échappe aux règles trop étroites d’une école, d’un mouvement ou tout simplement d’une doctrine. Son roman y gagne en profondeur, en personnalité, en universalité pourrions-nous dire. L’auteur des Trois Contes se situe exactement à la charnière de son siècle, héritant du mal du siècle romantique, cette difficulté à vivre dans un monde borné, il annonce le spleen baudelairien et l’incapacité à s’accommoder d’une existence qui brime l’idéal. Épurant le romantisme de ses excès, il fonde une certaine impartialité dans le récit, ouvrant la voie au roman moderne fait de critique et d’échec. Accordant une grande importance à l'esthétique, Flaubert, pour qui «le style est tout», en recherchant une musicalité, un rythme, des phrases ciselées, sacralise l’Art et laisse présager les magiciens du verbe qui auront pour nom les symbolistes. | Gustave FLAUBERT - Madame Bovary (E) Emma s'ennuie et sombre dans la dépression et Charles, à contre-cœur décide de s'absenter, alors que Madame Bovary est enceinte. Elle fait la connaissance du pharmacien Homais, archétype du notable de provi ... |
Ken FOLLETT - Les piliers de la terreLe livre nous plonge dans une époque où la vie est régie par le pouvoir de l'église et du roi. Des personnages vrais viennent compléter une histoire pleine de rebondissements sans toutefois sombrer dans l'exagération. | Ken FOLLETT - Les piliers de la terre (E) Le livre nous plonge dans une époque où la vie est régie par le pouvoir de l'église et du roi. Des personnages vrais viennent compléter une histoire pleine de rebondissements sans toutefois sombrer dans l' ... |
Brigitte FONTAINE - boulevard des smsBrigitte Fontaine est déroutante. Elle publie Boulevard des SMS, avec le dessinateur Alfred, recueil de maximes empreint d’une poésie résolument moderne. Sur ce Boulevard le trafic est dense, on y croise des papillons, Dieu, la langue française (« aphrodisiaque »), des femmes, des hommes, des bêtes, des cornemusiers, des mille-feuilles et même des tiroirs USB, comme un drôle d’autoportrait diffracté (même si l’image ne lui plait guère)… Brigitte Fontaine nous reçoit chez elle pour nous parler de ce drôle d’univers mais aussi de son admiration pour Bob Dylan, Prince ou Serge Gainsbourg. L’entretien est à son image, hors des clous et zazou, jusqu’à sa conclusion : elle nous fait écouter Kathleen Ferrier chantant Brahms, une de ses chanteuses préférées, avec Billie Holiday et Nina Simone. Décidément, Brigitte Fontaine préfère parler des autres pour se dire, l’une de ses nombreuses élégances. Entre Alfred et Brigitte Fontaine, c’est l’histoire d’un rendez-vous à rebours. Il y a des années de cela, le dessinateur a « rencontré » la chanteuse, quand il a entendu pour la première fois la voix suave et rauque de l’interprète de Il pleut. Pour l’enfant qu’il était, c’est un choc, un trouble, une première expérience textuelle. Comme Alfred le souligne en postface de Boulevard des SMS, il y eut d’abord le texte, puis, vint la voix. Qui lui sera « de plus en plus familière, nécessaire ». La Symphonie pastorale, Duel, La Femme à barbe, Prohibition, Sur une mer gelée… « La voix de Brigitte, les mots de Brigitte, son phrasé… » C’est par elle qu’il en est venu à lire et à aimer la poésie. Dans Boulevard des SMS, il y a donc les mots de Brigitte et les dessins d’Alfred. L’auteur de Come Prima et Pourquoi j’ai tué Pierre (avec Olivier Ka) primés à Angoulême a illustré les maximes de l’artiste protéiforme, chanteuse, écrivain (sans « e » final, Brigitte Fontaine refuse la féminisation du mot), comédienne, dramaturge. Les sketchs (au sens graphique du terme) répondent aux aphorismes, aux formules, renvoient et prolongent, interprètent, sans jamais expliciter, sans dénaturer. Tout n’est que poésie dès lors dans ce mariage improbable entre les illustrations d’Alfred et les aphorismes magiques de Brigitte. Comme des ponctuations, des points de suspension peut-être, comme un souffle retenu entre les pages, entre les mots, entre les lignes. Brigitte Fontaine a pensé ce Boulevard des SMS comme un recueil de pensées éparses, fugaces mais destinées à rester, depuis le vieux cahier auquel elle tient beaucoup sur lequel elle les note, jusqu’au livre imprimé. Quand on lui demande pourquoi ce titre, l’artiste répond qu’elle préfère le terme de « texto », mais SMS c’est très bien aussi. Chacun de ces aphorismes, chacune de ses maximes — elle use des deux termes pour les désigner mais aucun ne peut les réduire —, joue de contrastes, d’effets de surprise, de soudains décrochages, voire de contradictions. Rien ne pourra jamais enfermer Brigitte Fontaine qui aime à se dire « oxymore vivant« . Boulevard des SMSLa pensée virevoltante de Brigitte Fontaine, dans le livre comme lors de notre drôle de rencontre avec elle, décolle et s’emporte, s’envole, va de là à là en passant par ici. On pressent une forme de misanthropie, on se trompe. On croit déceler la nostalgie. On est libre de le croire. On n’est pas dans le «c’était mieux avant», on n’est nulle part. Brigitte Fontaine est déconcertante, une voix discordante dans un concert lisse. Une surprise dans un monde policé. Une étrangeté, une intelligibilité, un trouble : la poésie, un charme fou et hors du temps, ne dit-elle pas dans Boulevard des SMS avoir « 20 000 ans mais seulement 4 d’utiles » ? Entre regard acéré sur le monde et pas de côté, Boulevard des SMS est une œuvre qui (dé)construit sa propre poétique : Brigitte Fontaine livre ses émotions et s’amuse des nôtres. « Désabusée, Brigitte Fontaine ? – Oui, peut-être. Pourquoi pas. » Rien n’est moins sûr. Quand elle dit qu’elle est un monstre, de quoi parle-t-on ? D’animaux, de viande, de fourrure. Tout doit se lire dans la permanence du paradoxe. Ses pensées sont paradoxales, elles ont deux facettes (sans doute davantage). Ses maximes sont des contrepoints, elles énoncent et rebroussent chemin. Pourtant chacun sait qu’il est dangereux de faire demi-tour sur un boulevard. Brigitte Fontaine s’en fout. | Brigitte FONTAINE - boulevard des sms (E) Brigitte Fontaine est déroutante. Elle publie Boulevard des SMS, avec le dessinateur Alfred, recueil de maximes empreint d’une poésie résolument moderne. Sur ce Boulevard le trafic est dense, on y croise des papil ... |
Michel FOUCAULT - Les Mots et les ChosesC’est à partir du concept d’épistémè, et de son rapport à l’archéologie, qu’on a fait de Foucault le penseur de la discontinuité historique, penseur de la rupture. Certes Foucault récuse bien toute histoire continue, progressive, mais son travail n’est pas de s’opposer à l’histoire des sciences ou des idées (même si ces dernières doivent être relativisées et critiquées), il s’agit plutôt chez Foucault d’essayer de faire un pas de côté, de risquer sa pensée en introduisant de la signification à l’intérieur même de l’écart que l’on peut apercevoir avec notre propre pensée. <br> <br>Les Mots et les Choses (Une archéologie des sciences humaines) est un essai de Michel Foucault, publié aux éditions Gallimard en 1966. Avec L'Archéologie du savoir, c'est dans cet ouvrage que Foucault développe la notion d’épistémè. Foucault semble avoir tout d'abord privilégié le titre de L'Ordre des choses, avant de le changer pour satisfaire son éditeur, Pierre Nora. | Michel FOUCAULT - Les Mots et les Choses (E) C’est à partir du concept d’épistémè, et de son rapport à l’archéologie, qu’on a fait de Foucault le penseur de la discontinuité historique, penseur de la rupture. Cer ... |
Michel FOUCAULT - Les mots et les chosesUne archéologie des sciences humaines | Michel FOUCAULT - Les mots et les choses (E) Une archéologie des sciences humaines ... |
Alain FOURNIER - le grand Meaulnes - Chap 1 le pensionnaire (debut)Il arriva chez nous un dimanche de novembre 189... Je continue à dire "chez nous", bien que la maison ne nous appartienne plus. Nous avons quitté le pays depuis bientôt quinze ans et nous n'y reviendrons certainement jamais. Nous habitions les bâtiments du Cour Supérieur de Sainte-Agathe. Mon père, que j'appelais M. Seurel, comme les autres élèves, y dirigeait à la fois le Cours supérieur, où l'on préparait le brevet d'instituteur, et le Cours moyen. Ma mère faisait la petite classe. Une longue maison rouge, avec cinq portes vitrées, sous des vignes vierges, à l'extrémité du bourg; une cour immense avec préaux et buanderie, qui ouvrait en avant sur le village par un grand portail; sur le côté nord, la route où donnait une petite grille et qui menait vers La Gare, à trois kilomètres; au sud et par derrière, des champs, des jardins et des prés qui rejoignaient les faubourgs... tel est le plan sommaire de cette demeure où s'écoulèrent les jours les plus tourmentés et les plus chers de ma vie - demeure d'où partirent et où revinrent se briser, comme des vagues sur un rocher désert, nos aventures. Le hasard des "changements", une décision d'inspecteur ou de préfet nous avaient conduits là. Vers la fin des vacances, il y a bien longtemps, une voiture de paysan, qui précédait notre ménage, nous avait déposés, ma mère et moi, devant la petite grille rouillée. Des gamins qui volaient des pêches dans le jardin s'étaient enfuis silencieusement par les trous de la haie... Ma mère, que nous appelions Millie, et qui était bien la ménagère la plus méthodique que j'aie jamais connue, était entrée aussitôt dans les pièces remplies de paille poussiéreuse, et tout de suite elle avait constaté avec désespoir, comma à chaque "déplacement", que nos meubles ne tiendraient jamais dans une maison si mal construite... Elle était sortie pour me confier sa détresse. Tout en me parlant, elle avait essuyé doucement avec son mouchoir ma figure d'enfant noircie par le voyage. Puis elle était rentrée faire le compte de toutes les ouvertures qu'il allait falloir condamner pour rendre le logement habitable... Quant à moi, coiffé d'un grand chapeau de paille à rubans, j'étais resté là, sur le gravier de cette cour étrangère, à attendre, à fureter petitement autour du puits et sous le hangar. C'est ainsi, du moins, que j'imagine aujourd'hui notre arrivée. le grand meaulnes (texte integral) Henri-Alban Fournier (Alain-Fournier est un demi-pseudonyme) est né le 3 octobre 1886, à La Chapelle-d'Angillon (Cher). Après une enfance passée en Sologne et dans le Bas-Berry, où ses parents sont instituteurs, il commence ses études secondaires à Paris, puis va préparer à Brest le concours d'entrée à l'Ecole Navale, à quoi il renonce bientôt, ayant compris qu'il ne pourrait jamais vivre loin de ces campagnes de son enfance qu'il a passionnément aimées. Il revient faire sa philosophie à Bourges. Puis, ayant choisi la carrière de l'enseignement des Lettres, il poursuit ses études au Lycée Lakanal, à Sceaux, où il se lie de profonde amitié avec Jacques Rivière (qui épousera en 1909 se jeune soeur Isabelle). Tous deux se lancent à la recherche de la vérité et de la beauté dans tous les arts: peinture, musique et surtout littérature, où ils seront les premiers à découvrir, parmi les jeunes écrivains - alors incompris et moqués - ceux qui deviendront les grands noms de notre époque: Claudel, Péguy, Valéry, etc. En juin 1905, Henri avait rencontré celle qui, sous le nom d'Yvonne de Galais sera l'héroïne du Grand Meaulnes. Brève rencontre, unique conversation le long des quais de la Seine, d'où est né en lui, cependant, ce qui sera le grand amour de sa vie. Il ne retrouvera qu'en 1913, après huit ans de recherches et de souffrances, pour une deuxième courte rencontre, "La Belle Jeune Fille", alors mariée et mère de deux enfants. Ses études ayant été interrompues en 1907 par les deux ans de son service militaire, il ne les avait pas reprises. Il avait tenu alors quelque temps un Courrier littéraire, publié divers poèmes, essais, contes (réunis plus tard sous le titre Miracles), cependant que s'élaborait lentement l'oeuvre qui l'a rendu célèbre. Et c'est quelques mois après la deuxième rencontre - la dernière - que parut Le Grand Meaulnes commencé presque au lendemain de la première, patiemment bâti, remanié, transformé au long de ces huit années, et qui est l'histoire, à peine transposée, de tout ce qu'il avait vécu jusqu'alors, et du grand douloureux amour qui a dominé sa vie. Un an plus tard, il était tué aux Eparges, le 22 septembre 1914. Sa soeur Isabelle, à qui est dédié le roman, après la mort de son mari, Jacques Rivière, en 1925, publia l'abondante Correspondance des deux amis; ensuite les Lettres au Petit B. (René Bichet, un gentil camarade de Lakanal) et les Lettres d'Alain-Fournier à sa Famille, puis des souvenirs sur son frère: Images d'Alain-Fournier, etc. | Alain FOURNIER - le grand Meaulnes - Chap 1 le pensionnaire (debut) (E) Il arriva chez nous un dimanche de novembre 189... Je continue à dire "chez nous", bien que la maison ne nous appartienne plus. Nous avons quitté le pays depuis bientôt quinze ans et nous n'y reviendrons c ... |
Andre FRANQUIN - Gaston LagaffeGaston Lagaffe est un personnage de fiction créé par André Franquin dans le magazine de bande dessinée Le Journal de Spirou en 1957, puis en album dans la série Gaston à partir de 1960. C'est l'anti-héros par excellence. | Andre FRANQUIN - Gaston Lagaffe (E) Gaston Lagaffe est un personnage de fiction créé par André Franquin dans le magazine de bande dessinée Le Journal de Spirou en 1957, puis en album dans la série Gaston à partir de 1960. C'est l'anti ... |
Roger FRISON-ROCHE - la Montagne aux ecritures"Comme elle était miraculeusement apparue à Beaufort et à ses compagnons, une haute chaine de montagnes se précisait dans les lointains. L'heure bleue de l'aurore marquait nettement ses contours et la détachait du ciel." Partis au secours de l'expédition du lieutenant Beaufort et de l'ethnologue Lignac vers l'égnigmatique Montagne aux Ecritures, le capitaine Verdier et ses hommes s'enfoncent dans l'inhospitalier désert du Sahara. Mais les premières découvertes ne présagent rien de bon : d'abord le cadavre mutilé d'une chamelle de l'expédition Beaufort, puis le boubou et le carnet de route de Lignac. Roman à rebondissements multiples où le rêve et la poèsie sont rois. La Montagne aux Ecritures, sur la route des Garamantes, se révèle être un paradis perdu. | Roger FRISON-ROCHE - la Montagne aux ecritures (E) "Comme elle était miraculeusement apparue à Beaufort et à ses compagnons, une haute chaine de montagnes se précisait dans les lointains. L'heure bleue de l'aurore marquait nettement ses contours et la d&eacu ... |
Carlos FUENTES - Terra nostraLa Seine bouillonne, les flagellants investissent Saint-Germain-des-Prés. Des tours de Saint-Sulpice s'élèvent les fumées de l'holocauste, tandis que sur les Quais les femmes de tous âges accouchent d'enfants mâles, tous marqués du sceau de l'Usurpateur : croix de chair sur l'omplate et six orteils à chaque pied. Nous sommes à la veille de l'an 2000... De l'Amérique latine, il ne reste que terres ravagées par la publicité ou le génocide et quelques réfugiés témoins de ce que fut la culture d'un continent. Millénariste, érudit, hallucinatoire, ce maître livre de Carlos Fuentes scrute pourtant le passé, hanté par les fantômes de Charles Quint, Philippe II et Charles II, dit « l'Ensorcelé », facettes d'un personnage unique : le Monarque Eternel de toutes les Espagnes. Don Quichotte et Don Juan trouvent ici une jeunesse commune, tandis que Jeanne la Folle continue à traîner le corps momifié de son bien-aimé époux d'un couvent de Castille à l'autre. (presentation Gallimard) Terra Nostra est un roman à la croisée de l'histoire, de la mythologie, de la philosophie et du fantastique. Il explore les racines de la "découverte" du Nouveau Monde par un empire Espagnol sur le déclin. Un thème central du roman est le rapport de l'ancien monde au nouveau monde et la façon dont l'Espagne éternelle a abordé la nouvelle Espagne. Terra Nostra est un roman de Carlos Fuentes publié en 1975. Il a valu à Carlos Fuentes de recevoir le prix Rómulo Gallegos en 1977. | Carlos FUENTES - Terra nostra (E) La Seine bouillonne, les flagellants investissent Saint-Germain-des-Prés. Des tours de Saint-Sulpice s'élèvent les fumées de l'holocauste, tandis que sur les Quais les femmes de tous âges accouchent d'enfan ... |
Roxane Marie GALLIEZ - j'ai laissé mon ame au vent- (22-09-2013) [IPTC] (legende â–º) Roxane Marie Galliez est docteur en histoire des Civilisations Anciennes et diplômée d’ethnologie. Elle a vécu quatre ans dans le Pacifique Sud, où elle était journaliste pour RFO. Membre de la Charte des Auteurs et Illustrateurs jeunesse, elle vit aujourd’hui dans les monts du Pilat et se consacre à l’écriture. Les derniers livres de Roxane Marie Galliez J'AI LAISSÉ MON ÂME AU VENT Auteur : Roxane Marie Galliez Illustrateur : Eric Puybaret La Martinière jeunesse - Septembre 2013 Album à partir de 6 ans | Roxane Marie GALLIEZ - j'ai laissé mon ame au vent (E) - (22-09-2013) [IPTC] (legende â–º) Roxane Marie Galliez est docteur en histoire des Civilisations Anciennes et diplômée d’ethnologie. Elle a vécu quatre ans dans le Pacifique Sud, ... |
Roger MARTIN du GARD - Les ThibaultCette vaste chronique couvre les années 1905-1918 et nous relate la vie d'une famille bourgeoise d'avant 1914, au travers du destin de deux frères que la première guerre mondiale va opposer. L'aîné, Antoine, est un brillant étudiant en médecine . Interne aux hôpitaux de Paris, dévoué aux autres et assez conservateur, il va se vouer entièrement à sa carrière . Le cadet, Jacques, lui, est un écorché vif, un révolté. Les destins opposés d'Antoine et de Jacques Thibault, les feront vivre jusqu'à leur mort dans l'incompréhension l'un de l'autre. | Roger MARTIN du GARD - Les Thibault (E) Cette vaste chronique couvre les années 1905-1918 et nous relate la vie d'une famille bourgeoise d'avant 1914, au travers du destin de deux frères que la première guerre mondiale va opposer. L'aîné, Antoine ... |
François Garde - Ce qu'il advint du sauvage blancPrix Goncourt du 1er roman 2012 Inspiré d'une histoire vraie, le roman retrace le parcours d'un jeune matelot français, Narcisse Pelletier, abandonné sur une plage d'Australie au XIXe siècle. Adopté par des Aborigènes, il est retrouvé dix-sept ans plus tard par un navire anglais. Un géographe, Octave de Vallombrun, qui recueille le "sauvage blanc" à Sydney, va tenter de comprendre ce qu'il est advenu pendant ces dix-sept années et de lui réapprendre la "civilisation". | François Garde - Ce qu'il advint du sauvage blanc (E) Prix Goncourt du 1er roman 2012 Inspiré d'une histoire vraie, le roman retrace le parcours d'un jeune matelot français, Narcisse Pelletier, abandonné sur une plage d'Australie au XIXe siècle. Adopt&eacu ... |
Luis GARDEL - Fort SaganneUn «bâtisseur d'empire», un «Français d'épopée», tel apparaît, à distance, le lieutenant Charles Saganne, le héros de ce roman qui, en 1911, dégoûté de la vie de garnison qu'il mène en France, part pour le Sahara. Les tribus nomades du Grand Sud y résistent encore à la pénétration française. De Djelfa à Tombouctou, au Hoggar, puis au Tassili des Ajjer, il connaîtra, à la tête de ses guerriers chaambas, des aventures qui paraissent aujourd'hui inimaginables. Il connaîtra aussi cette poignée d'officiers qui, isolés par le désert, loin des ordres et de tout contrôle, avaient licence de se comporter en maîtres absolus : grandeur et bassesse d'une conquête. Il sera fasciné, comme le sont encore de nos jours les voyageurs, par les Touareg, dont il apprendra la langue et sur lesquels il écrira un livre. Enfin, envoyé en mission à Paris, il sera mêlé aux intrigues du «parti colonial», et il découvrira, à travers une passion pour Louise Tissot, féministe et romancière célèbre, l'envers mondain de la politique. A la veille de la guerre de 1914, ses exploits, et en particulier son combat contre le chef Sultan Ahmoud, lui vaudront d'être chanté par les poètes touareg et d'être célébré en héros par les journaux parisiens. Louis Gardel a reçu en 1980 le grand Prix du roman de l'Académie française pour Fort Saganne.Nationalité : française - Naissance : 1939 à Alger Louis Gardel est un romancier, scénariste et éditeur français né le 8 septembre 1939 à Alger. | Luis GARDEL - Fort Saganne (E) Un «bâtisseur d'empire», un «Français d'épopée», tel apparaît, à distance, le lieutenant Charles Saganne, le héros de ce roman qui, en 1911, dégoûté ... |
Romain GARY - la Promesse de l'aubeLa Promesse de l’Aube a beau être l’autobiographie, largement romancée, de Romain Gary, c’est un livre comparable à tous ceux qu’il a pu écrire par ailleurs. Comme tous les autres, il nous en apprend un peu plus sur l’homme Gary. Et comme eux, il nous en dit autant sur nous tous, nous rappelant cette fois, à travers la relation qui a lié l’auteur à sa mère, combien nous sommes irrémédiablement conditionnés par les attentes nos parents à notre égard. Le premier atout de La Promesse de l’Aube, c'est qu'il s'agit d'une véritable histoire, du genre à accrocher et à interpeller un public large (Jules Dassin en fit sans mal une adaptation cinéma), celle d'un petit métèque immigré à Nice depuis l’Europe de l’Est et qui, sous l’impulsion d’une mère possessive, frustrée, mais pleine de ressources, rejoindra la France Libre, y risquera sa vie, s’y fera distinguer par le Général de Gaulle, deviendra un grand écrivain et trouvera la gloire qui lui était promise à l’aube de sa vie. On y trouve une intrigue avec des mystères, du suspense et une chute tragique, un cadre dramatique, celui de la montée du fascisme et de la Seconde Guerre Mondiale, de l’aventure et des péripéties, et même une pointe de mélo, avec le récit de cet amour absolu et vouée à mal se terminer, avec l'histoire de ce petit garçon qui, tel le vilain petit canard, connaîtra finalement la gloire malgré les préjugés ou la pauvreté. Il y a encore et toujours le style de l’auteur, son sens de l’aphorisme, du paradoxe, et de l’aphorisme paradoxal ; son tragi-comique, cette manière de parler avec cynisme, humour et ironie de choses personnelles et tragiques. Enfin, nous y trouvons un éclairage sur l’auteur, et de manière encore plus patente que dans ses autres livres, puisque c’est lui-même qu’il met cette fois en scène, puisqu’il nous raconte comment a été façonné Romain Gary, le gaulliste et le résistant, le diplomate et l’écrivain. Parce qu’il nous relate les expériences exceptionnelles qui l’ont forgé : la Guerre et la xénophobie ; un père absent et inconnu ; un face à face exclusif avec sa génitrice, aimante mais étouffante, caricature de la mère juive ; une vie d’errance où le seul point d’ancrage est l’image fantasmée d’une France fière, généreuse et éternelle. | Romain GARY - la Promesse de l'aube (E) La Promesse de l’Aube a beau être l’autobiographie, largement romancée, de Romain Gary, c’est un livre comparable à tous ceux qu’il a pu écrire par ailleurs. Comme tous les autres, il nous ... |
Laurent GAUDE - Le soleil des ScortaPrix Goncourt 2004 L'origine de leur lignée condamne les Scorta à l'opprobre. A Montepuccio, leur petit village d'Italie du Sud, ils vivent pauvrement, et ne mourront pas riches. Mais ils ont fait voeu de se transmettre, de génération en génération, le peu que la vie leur laisserait en héritage. Et en dehors du modeste bureau de tabac familial, créé avec ce qu'ils appellent 'l' argent de New York', leur richesse est aussi immatérielle qu'une expérience, un souvenir, une parcelle de sagesse, une étincelle de joie. Ou encore un secret. Comme celui que la vieille Carmela confie au curé de Montepuccio, par crainte que les mots ne viennent très vite à lui manquer. Roman solaire, profondément humaniste, le livre de Laurent Gaudé met en scène, de 1870 à nos jours, l'existence de cette famille des Fouilles à laquelle chaque génération, chaque individualité, tente d'apporter, au gré de son propre destin, la fierté d'être un Scorta, et la révélation du bonheur. Révélé au grand public grâce au prix Goncourt qu'il reçoit en 2004 pour 'Le Soleil des Scorta', Laurent Gaudé est principalement connu pour son oeuvre romanesque. Pourtant c'est au théâtre que cet ancien étudiant en lettres modernes, auteur d'une thèse sur l'art théâtral, commence sa carrière d'écrivain. 'Combats de possédés', 'Onysos le furieux', 'Les Sacrifiées' sont autant de pièces montées à Paris, Berlin et Londres... Son second roman, 'La Mort du roi Tsongor', grand succès critique et prix Goncourt des lycéens 2002, marque le début de sa notoriété. Récits initiatiques et décors symboliques, Laurent Gaudé revisite un univers mythologique, couronné, à chaque fois, d'un même succès public et critique. (evene.fr) | Laurent GAUDE - Le soleil des Scorta (E) Prix Goncourt 2004 L'origine de leur lignée condamne les Scorta à l'opprobre. A Montepuccio, leur petit village d'Italie du Sud, ils vivent pauvrement, et ne mourront pas riches. Mais ils ont fait voeu de se transmet ... |
Jean GENET - Notre-Dame des fleursNotre-Dame-des-Fleurs fait ici son entrée solennelle par la porte du crime, porte dérobée, qui donne sur un escalier noir mais somptueux. Notre-Dame monte l'escalier, comme l'ont monté bien des assassins, n'importe lequel. Il a seize ans quand il arrive au palier. Il frappe à la porte, puis il attend. Son coeur bat, car il est résolu. Il sait que son destin s'accomplit... | Jean GENET - Notre-Dame des fleurs (E) Notre-Dame-des-Fleurs fait ici son entrée solennelle par la porte du crime, porte dérobée, qui donne sur un escalier noir mais somptueux. Notre-Dame monte l'escalier, comme l'ont monté bien des assassins, n'impor ... |
Khalil GIBRAN - le PropheteAlors Almitra dit, Parle-nous de l'Amour. Et il leva la tête et regarda le peuple assemblé, et le calme s'étendit sur eux. Et d'une voix forte il dit : Quand l'amour vous fait signe, suivez le. Bien que ses voies soient dures et rudes. Et quand ses ailes vous enveloppent, cédez-lui. Bien que la lame cachée parmi ses plumes puisse vous blesser. Et quand il vous parle, croyez en lui. Bien que sa voix puisse briser vos rêves comme le vent du nord dévaste vos jardins. Car de même que l'amour vous couronne, il doit vous crucifier. De même qu'il vous fait croître, il vous élague. De même qu'il s'élève à votre hauteur et caresse vos branches les plus délicates qui frémissent au soleil, Ainsi il descendra jusqu'à vos racines et secouera leur emprise à la terre. Comme des gerbes de blé, il vous rassemble en lui. Il vous bat pour vous mettre à nu. Il vous tamise pour vous libérer de votre écorce. Il vous broie jusqu'à la blancheur. Il vous pétrit jusqu'à vous rendre souple. Et alors il vous expose à son feu sacré, afin que vous puissiez devenir le pain sacré du festin sacré de Dieu. Toutes ces choses, l'amour l'accomplira sur vous afin que vous puissiez connaître les secrets de votre cœur, et par cette connaissance devenir une parcelle du cœur de la Vie. Mais si, dans votre appréhension, vous ne cherchez que la paix de l'amour et le plaisir de l'amour. Alors il vaut mieux couvrir votre nudité et quitter le champ où l'amour vous moissonne, Pour le monde sans saisons où vous rirez, mais point de tous vos rires, et vous pleurerez, mais point de toutes vos larmes. L'amour ne donne que de lui-même, et ne prend que de lui-même. L'amour ne possède pas, ni ne veut être possédé. Car l'amour suffit à l'amour. Quand vous aimez, vous ne devriez pas dire, "Dieu est dans mon cœur", mais plutôt, "Je suis dans le cœur de Dieu". Et ne pensez pas que vous pouvez infléchir le cours de l'amour car l'amour, s'il vous en trouve digne, dirige votre cours. L'amour n'a d'autre désir que de s'accomplir. Mais si vous aimez et que vos besoins doivent avoir des désirs, qu'ils soient ainsi : Fondre et couler comme le ruisseau qui chante sa mélodie à la nuit. Connaître la douleur de trop de tendresse. Etre blessé par votre propre compréhension de l'amour ; Et en saigner volontiers et dans la joie. Se réveiller à l'aube avec un cœur prêt à s'envoler et rendre grâce pour une nouvelle journée d'amour ; Se reposer au milieu du jour et méditer sur l'extase de l'amour ; Retourner en sa demeure au crépuscule avec gratitude ; Et alors s'endormir avec une prière pour le bien-aimé dans votre cœur et un chant de louanges sur vos lèvres. Le Prophete est un livre composé de vingt-six textes poétiques. Le livre est devenu particulièrement populaire pendant les années 1960 dans le courant de la contre-culture et les mouvements New Age. Depuis qu'il a été publié pour la première fois en 1923, Le Prophète n'a jamais été épuisé. Après avoir été traduit dans plus de vingt langues, il est devenu l'un des best-sellers des livres du xxe siècle aux États-Unis. Gibran Khalil Gibran figure en bonne place parmi les poètes et peintres issus du Moyen-Orient, grâce notamment à son recueil : Le Prophète. Né au Liban (1883 à Bcharré - 1931 à New York), il a ensuite séjourné en Europe et surtout aux États-Unis où il a passé la majeure partie de sa vie. Chrétien catholique de rite maronite, son Église jugera hérétique son troisième livre, Esprits rebelles (l’appel du prophète), qui sera brûlé en place publique par le pouvoir ottoman en 1908. On l'a souvent comparé à William Blake, et il est appelé par l’écrivain Alexandre Najjar le « Victor Hugo libanais ». | Khalil GIBRAN - le Prophete (E) Alors Almitra dit, Parle-nous de l'Amour. Et il leva la tête et regarda le peuple assemblé, et le calme s'étendit sur eux. Et d'une voix forte il dit : Quand l'amour vous fait signe, suivez le. Bien que se ... |
André GIDE - la Porte etroiteJérôme et Alissa, l'aînée de ses cousines, s'aiment d'un fervent amour. Autour d'eux, on y consent : l'harmonie familiale semble parfaite. Mais peut-on concilier les hauteurs de l'idéal spirituel auquel ils aspirent avec le simple bonheur humain ? Le récit bascule alors vers les déchirures intimes entre les protagonistes. De ce combat éternel entre Éros et Thanathos, Alissa sortira par le renoncement à l'amour et à la vie. Histoire d'un sacrifice, ce roman de l'abnégation rend compte d'une société refoulée et pesamment terre à terre. Il faut lever les yeux vers le ciel pour respirer... L'accompagnement critique met en lumière la richesse de l'œuvre de Gide, à la fois roman d'apprentissage, roman autobiographique et parabole. Par ailleurs, il s'attache à dévoiler les imbrications de l'amour, de la mort et de la religion - et la dénonciation qu'en fait l'auteur. Une étude approfondie du style gidien donne à voir comment, sous l'apparence d'un grand classicisme, se retrouve la modernité de ce début de siècle. Dans les " À vous... ", de nombreux exercices du bac. Roman (XXe siècle) recommandé pour les classes de lycée. | André GIDE - la Porte etroite (E) Jérôme et Alissa, l'aînée de ses cousines, s'aiment d'un fervent amour. Autour d'eux, on y consent : l'harmonie familiale semble parfaite. Mais peut-on concilier les hauteurs de l'idéal spirituel auquel ... |
Gilles LAPOUGES - l'ane et l'abeilleGilles Lapouge aime à ce point les ânes et les abeilles qu'il les a choisis pour être les protagonistes de cet essai zoologique qui est aussi une promenade scientifique et littéraire enchantée. Lapouge, qu'il parle de neige, de pirates ou de géographies, plus son propos est érudit, plus il y met d'art, de fantaisie et de séduction. C'est sa manière. Tout sépare l'âne et l'abeille, animaux en apparence très lointains, sauf leur nature presque unique dans la création, de déviants sexuels. Ils ont en commun de faire l'amour en dehors de leur espèce ou de leur règne respectif. L'un s'accouple avec la jument, l'autre fait l'amour aux fleurs, aux arbres, aux plantes et aux vents qui transportent son pollen. Leur histoire est fabuleuse. Il faut bien plus que Fabre, Linné ou Buffon pour la raconter. Encyclopédiste, rapporteur de légendes, entomologiste, botaniste, Lapouge retrouve ses personnages chez Virgile, Chateaubriand et Rimbaud, pour nous offrir, dans ces géorgiques follement documentées, sans discours ni théories mais avec la poésie et la malice qui lui sont propres, un pan d'histoire de la nature, des êtres vivants, des sociétés et de nous-mêmes. | Gilles LAPOUGES - l'ane et l'abeille (E) Gilles Lapouge aime à ce point les ânes et les abeilles qu'il les a choisis pour être les protagonistes de cet essai zoologique qui est aussi une promenade scientifique et littéraire enchantée. Lapouge, qu'i ... |
Jean GIONO - le Hussard sur le toitAngelo Pardi, jeune colonel de hussards piémontais exilé en France, est chargé d'une mission mystérieuse. Il veut retrouver Giuseppe, carbonaro comme lui, qui vit à Manosque. Mais le choléra sévit : les routes sont barrées, les villes barricadées, on met les voyageurs en quarantaine, on soupçonne Angelo d'avoir empoisonné les fontaines ! Seul refuge découvert par hasard, les toits de Manosque ! Entre ciel et terre, il observe les agitations funèbres des humains, contemple la splendeur des paysages et devient ami avec un chat. Une nuit, au cours d'une expédition, il rencontre une étonnante et merveilleuse jeune femme. Tous deux feront route ensemble | Jean GIONO - le Hussard sur le toit (E) Angelo Pardi, jeune colonel de hussards piémontais exilé en France, est chargé d'une mission mystérieuse. Il veut retrouver Giuseppe, carbonaro comme lui, qui vit à Manosque. Mais le choléra s&eacut ... |
Jean GIRAUDOUX - Suzanne et le PacifiqueLoin de toute méditation angoissée sur la solitude humaine, Suzanne et le Pacifique est un pied de nez à Pascal, emporté comme viatique, et à Flaubert, qui aurait tempêté contre cette île faite femme où " les pommiers donnent des oranges ", et aurait trouvé là une nouvelle occasion de rager contre le " besoin de poétisation " des femmes, dont la maladie commune et de " demander des oranges aux pommiers... ... | Jean GIRAUDOUX - Suzanne et le Pacifique (E) Loin de toute méditation angoissée sur la solitude humaine, Suzanne et le Pacifique est un pied de nez à Pascal, emporté comme viatique, et à Flaubert, qui aurait tempêté contre cette îl ... |
Bhagavad GitaArjuna doit mener une bataille contre des membres de sa propre famille, de son propre clan. Il est effondré. Krishna, cocher de son char, le conseille. "Arjuna : Tu pleures sur des êtres qui n'ont pas à être pleurés, et tu dis des paroles de sagesse. Mais les sages ne pleurent ni les morts ni les vivants. Jamais je n'ai été sans être, ni toi non plus, ni ces princes des hommes, et jamais ne viendra le temps où nous cesserons d'avoir une existence. (...) "Comme lorsqu'on laisse la fenêtre ouverte et que l'air entre à sa guise, la méditation c'est tout ce que l'air apporte, c'est tout ce qu'est le vent. Mais si vous êtes aux aguets, si vous attendez que le vent s'engouffre par la fenêtre parce que vous l'avez ouverte, jamais le vent ne viendra. Il faut qu'elle soit ouverte par amour, par affection, en toute liberté, et pas dans l'attente de quelque chose. Et voilà ce qu'est cet état de beauté, cet état de l'esprit qui voit mais ne demande rien." J. Krishnamurti La Bhagavad-GÄ«tÄ ou BhagavadgÄ«tÄ (devanÄÂgarÄ« : srÄ«madbhagavadgÄ«tÄÂ, terme sanskrit se traduisant littéralement par « chant du Bienheureux » ou « Chant du Seigneur ») est la partie centrale du poème épique MahÄÂbhÄÂrata. Ce texte est un des écrits fondamentaux de l'Hindouisme souvent considéré comme un « abrégé de toute la doctrine védique ». L'histoire se déroule au début de la grande guerre entre les PÄÂṇá¸ÂavÄÂs, fils du roi PÄÂṇá¸Âu, et les KauravÄÂs. Non loin d'HastinÄÂpÅ«ra, Arjuna et Bhagavat (Krishna ayant pris cette forme afin de mener Arjuna sur son char au combat) sont sur le champ de bataille de Kurukshetra, entre les deux armées prêtes à combattre. Arjuna doit souffler dans une conque pour annoncer le début des combats mais, voyant des amis et des parents dans le camp opposé, il est désolé à la pensée que la bataille fera beaucoup de morts parmi ceux qu'il aime. Il se tourne alors vers Bhagavat pour exprimer son dilemme (faire son devoir en conduisant son armée et, ce faisant, tuer des membres de sa famille) et demander conseil. | Bhagavad Gita (E) Arjuna doit mener une bataille contre des membres de sa propre famille, de son propre clan. Il est effondré. Krishna, cocher de son char, le conseille. "Arjuna : Tu pleures sur des êtres qui n'ont pas à ê ... |
Johann Wolfgang GOETHE - les affinités electivesLes Affinités électives (1809), récit de la maturité de Goethe, est l'un dés chefs-d'oeuvre de la littérature allemande. Roman social offrant une peinture critique de l'aristocratie terrienne à l'aube du XIXe siècle, Les Affinités électives est en même temps un roman d'amour, décrivant avec un détachement scientifique les mystérieux phénomènes d'attirance et de répulsion qui se jouent entre les êtres comme dans la nature, mais aussi, et surtout, une oeuvre tragique et mélancolique, une histoire de passion et de mort, qui s'achemine vers un désastre programmé. Le détachement ironique du narrateur, les ambiguïtés du récit, la subtilité de la construction font de ce livre un des premiers grands romans modernes. | Johann Wolfgang GOETHE - les affinités electives (E) Les Affinités électives (1809), récit de la maturité de Goethe, est l'un dés chefs-d'oeuvre de la littérature allemande. Roman social offrant une peinture critique de l'aristocratie terrienne & ... |
Nicolas GOGOL - Les Ames mortes1820, province russe. Pavel Ivanovitch Tchitchikov arrive dans un chef lieu de province, accompagné de Sélifane, son cocher, et de Petrouchka son domestique. Il fait la connaissance des notables locaux qui sont immédiatement charmés par son amabilité, son sens des convenances et l'aura de mystère qui l'entoure, et l'introduisent dans la bonne société locale. L'engouement, voire l'adoration, des habitants pour Tchitchikov ne cesse de croître, jusqu'à ce qu'une étrange rumeur commence à se propager : l'homme passerait son temps libre à arpenter la campagne environnante, tentant de convaincre les hobereaux de lui céder leurs âmes mortes, c'est-à-dire les paysans décédés mais qui figurent encore sur les registres d'état civil et ont donc une existence légale sur le papier, à défaut de dans les faits. Les habitants réalisent alors que, derrière le masque de ses bonnes manières, Tchitchikov reste un étranger dont ils ignorent tout et aux motivations troubles. L'histoire de ce roman est une véritable épopée : inspiré d'une idée lancée par Pouchkine, il a valu à Gogol les foudres de la censure, qui n'a que moyennement apprécié le portrait au vitriol de la société russe du début du 19ème siècle. La version qui parait en 1842 est donc une version expurgée et bien atténuée, mais qui connaît un très grand succès et consacre Gogol comme l'un des plus grand auteur de son temps. Mais Gogol n'est pas entièrement satisfait de son oeuvre et entreprend d'en écrire une suite. Ce qui ne se fait pas sans difficulté : pendant près de 10 ans, Gogol essaie en vain d'accoucher de l'oeuvre dont il rêve. Parallèlement, il sombre dans la dépression et connaît une véritable crise mystique, qui donne à la seconde partie de son roman une tonalité bien différente de la première, bien moins cynique et désabusée. Au final, il meurt sans avoir terminé cette oeuvre, laissant derrière lui une première partie achevée (celle qui a été publiée en 1842 et correspond à la première partie de mon édition) et des fragments de la seconde | Nicolas GOGOL - Les Ames mortes (E) 1820, province russe. Pavel Ivanovitch Tchitchikov arrive dans un chef lieu de province, accompagné de Sélifane, son cocher, et de Petrouchka son domestique. Il fait la connaissance des notables locaux qui sont imm&e ... |
Carlo GOLDONI - la LocandieraDans une auberge de Florence, vers le milieu du xviiie siècle, un marquis et un comte rivalisent de grâces auprès de la maîtresse des lieux dont ils voudraient l’un et l’autre obtenir les faveurs. Mais l’hôtelière, Mirandolina, prête davantage d’attention à un autre de ses clients, un chevalier misogyne et rugueux, plein de morgue à son endroit : pour venger l’affront qu’il fait à son sexe, elle se met en tête de le séduire – afin de le berner. Jouée pour la première fois le 26 décembre 1752, La Locandiera doit beaucoup à la figure centrale de Mirandolina dont la faconde, le charme et le talent de simulation ne font pas oublier la face d’ombre que le chevalier finit par découvrir, tardivement et à ses dépens. Son caractère, ainsi, se cons-truit sous nos yeux, et justifie la remarque de Stendhal qui disait de Goldoni, que ses personnages «tournent» et «vivent». | Carlo GOLDONI - la Locandiera (E) Dans une auberge de Florence, vers le milieu du xviiie siècle, un marquis et un comte rivalisent de grâces auprès de la maîtresse des lieux dont ils voudraient l’un et l’autre obtenir les faveurs. Mais ... |
Maxime GORKI - Enfance"Je restai très longtemps immobile près du lit, la tasse à la main, regardant le visage qui se figeait et devenait gris. Lorsque grand-père entra, je lui dis : "Elle est morte,[...] L’apprentissage de la misère, du fouet et de l’amitié au travers le récit autobiographique de l’enfance de Gorki, enfant abandonné par sa mère et élevé par ses grands-parents, au sein de la Russie des petites gens, ce «cercle étroit, étouffant où vivait et vit encore aujourd’hui le peuple russe.» | Maxime GORKI - Enfance (E) "Je restai très longtemps immobile près du lit, la tasse à la main, regardant le visage qui se figeait et devenait gris. Lorsque grand-père entra, je lui dis : "Elle est morte,[...] ... |
GOSCINNY UDERZO - Asterix le gauloisAstérix (anciennement Astérix le Gaulois) est une série de bande dessinée franco-belge, créée le 29 octobre 1959 par René Goscinny au scénario et Albert Uderzo au dessin dans le no 1 du journal Pilote. Après la mort de René Goscinny en 1977, Albert Uderzo va reprendre intégralement la série. La série met en scène un petit village gaulois d'Armorique, en -50 c'est-à-dire peu après la conquête romaine, en lutte contre l'envahisseur grâce à une potion magique préparée par le druide, cette boisson donnant une force surhumaine à quiconque en boit. Les personnages principaux sont le guerrier Astérix et le livreur de menhirs Obélix chargés par le village de déjouer les plans des Romains ou d'aller aider des villages étrangers à lutter contre la République romaine. Publiée dans Pilote de 1959 à 1973, la série est éditée parallèlement en album cartonné, pour les vingt-quatre premiers albums, d'abord aux éditions Dargaud, puis à partir de 1998 aux éditions Hachette et enfin aux éditions Albert René pour les dix albums suivants. Traduits dans cent-sept langues, les ventes cumulées des albums représentent 350 millions d'exemplaires, ce qui en fait la bande dessinée européenne la plus vendue dans le monde. La série est avant tout humoristique et parodie principalement la société française contemporaine à travers ses stéréotypes et ses régionalismes, ainsi que des traditions et coutumes emblématiques de pays étrangers. Le comique de répétition est très présent avec notamment le naufrage des pirates. Le dessin est lui semi-réaliste, fortement inspiré de l'école de Marcinelle. | GOSCINNY UDERZO - Asterix le gaulois (E) Astérix (anciennement Astérix le Gaulois) est une série de bande dessinée franco-belge, créée le 29 octobre 1959 par René Goscinny au scénario et Albert Uderzo au dessin dans le no 1 d ... |
Julien GRACQ - le Rivage des SyrtesDans une Venise imaginaire, correspondant au XVIe siècle, un jeune homme est mandaté par la Seigneurie pour veiller sur l'Amirauté, avant-garde maritime de la République d'Orsenna face au rivage des Syrtes, terre du Farghestan. Une série de rencontres et de non-dits va pousser les Etats endormis vers une guerre secrètement désirée. Tout le roman se déroule dans une contrée imaginaire, décrite de manière très poétique. On distingue quatre régions importantes dans l’histoire : la ville d’Orsenna, endroit où se situe le siège du gouvernement, qui a sous sa coupe la région des Syrtes, et la presqu’île de Maremma, et de l’autre côté les côtes du Farghestan, qui sont en guerre depuis trois siècles avec les autres régions ; mais cette guerre est « endormie ». Le narrateur de l’histoire est Aldo, un jeune homme d’une vieille famille d’Orsenna. Pour changer de vie, il décide de se faire muter dans la région des Syrtes. Sa demande est acceptée ; en effet, personne ne demande à partir sur les rives des Syrtes, dans ce coin si reculé du reste du pays. | Julien GRACQ - le Rivage des Syrtes (E) Dans une Venise imaginaire, correspondant au XVIe siècle, un jeune homme est mandaté par la Seigneurie pour veiller sur l'Amirauté, avant-garde maritime de la République d'Orsenna face au rivage des Syrtes, terre ... |
Patrick GRAINVILLE - Les Flamboyants« Laissons nos morts à la nature, qu'ils servent à quelque chose au moins". Prix Goncourt 1976 Le héros de ce roman est un roi-sorcier sanguinaire, une sorte de Caligula régnant sur un territoire d'Afrique noire. Exubérance de la nature, étrangeté des rites animistes... l'auteur, un amoureux de la langue et des mots, nous dépeint une Afrique imaginaire, véritablement 'flamboyante' ! (evene.fr) | Patrick GRAINVILLE - Les Flamboyants (E) « Laissons nos morts à la nature, qu'ils servent à quelque chose au moins". Prix Goncourt 1976 Le héros de ce roman est un roi-sorcier sanguinaire, une sorte de Caligula régnant sur ... |
Antonio GRAMSCI - Lettres de prison"Je suis obsédé par cette idée qu’il faudrait faire quelque chose... Je voudrais, suivant un plan préétabli, m’occuper intensément et systématiquement de quelque sujet qui m’absorberait et polariserait ma vie intérieure" décembre 1926 Arrêté le 8 novembre 1926 et assigné d’abord à cinq ans de relégation dans une île, Antonio Gramsci sera condamné par le Tribunal spécial à 20 ans, 4 mois et 5 jours de prison ; "Pour vingt ans nous devons empêcher ce cerveau de fonctionner", déclarera le 4 juin 1928 le procureur fasciste. Pressentant que sa peine serait longue, le dirigeant communiste était pourtant déjà résolu à résister par l’étude. | Antonio GRAMSCI - Lettres de prison (E) "Je suis obsédé par cette idée qu’il faudrait faire quelque chose... Je voudrais, suivant un plan préétabli, m’occuper intensément et systématiquement de quelque sujet q ... |
Gunter GRASS - le tambourOscar est doué d'une faculté étonnante : la capacité d'émettre un cri si perçant qu'il peut, à distance, briser le verre. À l'occasion de son troisième anniversaire, il reçoit un petit tambour et décide de ne pas rejoindre le monde des adultes tant est grand son mépris pour l'hypocrisie et la médiocrité qu'il constate chez ces derniers : par le simple effet de sa volonté, il interrompt le processus naturel de sa propre croissance. Le Tambour (Die Blechtrommel en allemand) est un roman de Günter Grass paru en 1959. Il est le premier volume de la Trilogie de Dantzig. Ainsi, tout le long de la première partie du roman, Oskar traverse le début de la Seconde Guerre mondiale, assiste au génocide des Juifs et vit quelques histoires d'amour en conservant l'apparence d'un enfant de trois ans, perpétuellement et jalousement accroché à son petit tambour. | Gunter GRASS - le tambour (E) Oscar est doué d'une faculté étonnante : la capacité d'émettre un cri si perçant qu'il peut, à distance, briser le verre. À l'occasion de son troisième anniversaire, il re&ccedi ... |
Julien GREEN - MoiraBlessé dans sa chair par tout ce que son âme a rêvé, ce jeune puritain voue à la sexualité une haine farouche, une rage destructrice Frais émoulu de ses études secondaires, Joseph Day, jeune homme de dix-neuf ans, débarque en Virginie pour parfaire ses connaissances en lettres classiques à l'université. Venu du Sud, cher à l'auteur, avec la seule ambition de pouvoir lire dans le texte le Nouveau Testament, le bel adolescent au teint roux suscite autour de lui des remous de convoitise et de violence. La générosité de ses comparses l'irrite et l'écœure, mais un étudiant, le mystérieux Bruce Praileau, trouve grâce à ses yeux. A la suite d'une blessure d'amour propre, il se bat avec lui : étrange combat, qui pourrait servir d'emblème à tout le roman, dans lequel on ne sait ce qui l'emporte de la violence ou du désir. | Julien GREEN - Moira (E) Blessé dans sa chair par tout ce que son âme a rêvé, ce jeune puritain voue à la sexualité une haine farouche, une rage destructrice Frais émoulu de ses études secondaires, Jos ... |
Graham GREENE - la Puissance et la GloireCe livre écrit en 1940 est le premier grand succès de Graham Greene, celui qui le rendit célèbre et lui vaudra d'être catalogué comme écrivain catholique. Cependant si le thème de ce roman est bien celui de la foi et de la religion, c'est essentiellement la foi prise par l'aspect du doute et du péché qui est en exergue (comme dans la plupart de ses romans en fait). Le titre est tiré du canon de la messe, après le notre père : "Car c'est à Toi qu'appartiennent la puissance, l'honneur et la gloire, ..". L'histoire se déroule vers 1930 au Mexique, les révolutionnaires communistes pourchassent et fusillent les prêtres qui refusent de renier leur foi. Un prêtre clandestin, le dernier en activité, est poursuivi par un lieutenant communiste convaincu. Ce prêtre pourchassé est un héros contre son gré, alcoolique par couardise, père indigne suite à une faiblesse liée à la peur de la solitude. Mais la pauvreté, la précarité et le danger changent sa perspective sur la religion. | Graham GREENE - la Puissance et la Gloire (E) Ce livre écrit en 1940 est le premier grand succès de Graham Greene, celui qui le rendit célèbre et lui vaudra d'être catalogué comme écrivain catholique. Cependant si le thème de ce ro ... |
Jacob et Wilhelm GRIMM - Contes"Il était une fois une petite fille que tout le monde aimait bien, surtout sa grand-mère. Elle ne savait qu'entreprendre pour lui faire plaisir. Un jour, elle lui offrit un petit bonnet de velours rouge, qui lui allait si bien qu'elle ne voulut plus en porter d'autre. Du coup, on l'appela « Chaperon rouge ». Un jour, sa mère lui dit : - Viens voir, Chaperon rouge : voici un morceau de gâteau et une bouteille de vin. Porte-les à ta grand-mère ; elle est malade et faible ; elle s'en délectera ; fais vite, avant qu'il ne fasse trop chaud. Et quand tu seras en chemin, sois bien sage et ne t'écarte pas de ta route, sinon tu casserais la bouteille et ta grand-mère n'aurait plus rien. Et quand tu arriveras chez elle, n'oublie pas de dire « Bonjour » et ne va pas fureter dans tous les coins. - Je ferai tout comme il faut, dit le Petit Chaperon rouge à sa mère ... " Le petit Chaperon rouge Les frères Grimm se sont intéressé aux contes populaires allemands. Après les avoir réunis à partir de différentes sources, ils les publient en deux volumes sous le titre de Kinder- und Hausmärchen, (Contes pour les enfants et les parents, 1812-1829). Une nouvelle édition paraît en 1857; elle contient des histoires supplémentaires et devint le fameux livre intitulé Contes de Grimm. Les frères Grimm travaillent ensemble sur nombre d'autres ouvrages; ils publient notamment en 1852 le premier volume du monumental et classique Deutsches Wörterbuch (Dictionnaire allemand), qui est achevé par d'autres érudits en 1958. | Jacob et Wilhelm GRIMM - Contes (E) "Il était une fois une petite fille que tout le monde aimait bien, surtout sa grand-mère. Elle ne savait qu'entreprendre pour lui faire plaisir. Un jour, elle lui offrit un petit bonnet de velours rouge, qui lui allait si ... |
Olivier GUEZ - la disparition de Josef MengelePrix Renaudot 2017 Le livre raconte la fuite du médecin tortionnaire nazi Josef Mengele entre l'Allemagne et l'Amérique latine, jusqu'à sa mort en 1979 sans avoir été jugé. La Disparition de Josef Mengele est un roman d'Olivier Guez paru en 2017 chez Grasset. Le Prix Renaudot lui est attribué en novembre 2017. L'auteur se documente et travaille durant trois années sur Josef Mengele (1911 -1979), officier allemand de la Schutzstaffel (SS), criminel de guerre qui exerça comme médecin dans le camp d'extermination d'Auschwitz durant la Seconde Guerre mondiale. Il déclare à ce propos au journal Le Monde en 2017 : « Je vivais avec lui, avec ce personnage abject, d’une médiocrité abyssale. Je montais sur le ring. Je l’affrontais. Les six premiers mois, il m’arrivait de crier son nom la nuit. » Pour le magazine Télérama, c'est une « formidable enquête romancée ». Le Nouvel Observateur « regrette, parfois, que l'écrivain n'ait pas jugé bon, face à certaines zones d'ombres, d'indiquer les angles morts de l'histoire qu'il raconte ». | Olivier GUEZ - la disparition de Josef Mengele (E) Prix Renaudot 2017 Le livre raconte la fuite du médecin tortionnaire nazi Josef Mengele entre l'Allemagne et l'Amérique latine, jusqu'à sa mort en 1979 sans avoir été jugé. La Dispariti ... |
Nicolas GUILLEN - le Chant de CubaVenez, venez et vous serez la cloche et le clocher de cette haute tour ; venez, et nous serons le métal assemblé et les os qui saluent l’aurore fine et attendue des racines ; cette terrible découverte d’une étoile soudaine Nicolas Guillen (extrait de « Le chant de Cuba » -Le Temps des Cerises) Nicolás Guillén est sans doute le poète le plus populaire de Cuba. Il a introduit dans la poésie de langue espagnole les rythmes et les thèmes liés à la vie des Noirs des Caraïbes. Sa poésie est l’expression de ce métissage qui a donné ce qu’il appelle 'la couleur cubaine'. Engagée et tournée vers la vie réelle, la poésie de Nicolás Guillén n’en demeure pas moins toujours d’une exceptionnelle fraîcheur, vive, sensuelle, amoureuse, joyeuse et ironique. Son œuvre se caractérise par une inspiration à la fois nationale et universelle, et par un engagement politique décidé. | Nicolas GUILLEN - le Chant de Cuba (E) Venez, venez et vous serez la cloche et le clocher de cette haute tour ; venez, et nous serons le métal assemblé et les os qui saluent l’aurore fine et attendue des racines ; cette terrible d&eac ... |
Paavo HAAVIKKO - le Palais d'hiver" Je suis en route vers un pays qui n'est pas un lieu" ("minä olen matkalla kohti seutua joka ei oie paikka"), "je veux taire tout ce qui fait la langue"' ; "je veux retourner là d'où je viens" ; "je donne à voir la femme qui vous regarde les yeux ailleurs" ; "tout est triste" ; "Lorsque j'étais enfant, les hirondelles traversaient les carreaux cassés de la remise" et, dit la femme : "Je voulais en finir ! me vider ! avorter ! Lorsque je me suis vu, moi qui suis un monde, moi cassée comme les carreaux" ; "Fais que ce poème soit habitable en hiver" :.. "Voix à habiter, maison" ; "Tout est rêve" ; "Je me déplais dans ce monde hors commerce" ; "Viens te chauffer" ; "Le ciel est ténu, il ne tient pas et l'âme se détache". Quel étrange texte, que l'auteur justifie par son désir d'écrire comme on parle, qui a contribué fortement à la renommée de ce créateur, et qui raconteen une sorte de transparence ahurissante, la problématique prénatale de Haavikko ! Chacun pressentira ou décryptera à sa guise, mais cela confère au texte une sorte de dimension tragique à échelle de mythe, dont les quelques extraits qui suivent ont force d'éclats. Le Palais d'hiver figure parmi les oeuvres centrales de la littérature finlandaise des années cinquante. Très clairvoyant en matière de langage dont il s'attache à forger une métaréalité, Haavikko présente id une partition en neuf mouvements ou, comme l'explique un poème, "une pièce de théâtre où les années ne font qu'une ligne, soudain la pièce commence". Cette fusion du passé, du présent, de la scène, du livret d'opéra véhicule assurément une énergie originale, demeurée étonnamment présente, trois décennies après sa première publication. | Paavo HAAVIKKO - le Palais d'hiver (E) " Je suis en route vers un pays qui n'est pas un lieu" ("minä olen matkalla kohti seutua joka ei oie paikka"), "je veux taire tout ce qui fait la langue"' ; "je veux retourner là ... |
Emile HABIBI - les aventures extraordinaires de Said le peptimiste | Emile HABIBI - les aventures extraordinaires de Said le peptimiste (E) ... |
Jaroslav HASEK - le brave soldat ChveikLe soldat Chvéïk est aujourd'hui célèbrissime en Europe centrale. Il est un peu à la République Tchèque ce que Mr Hulot est à la France, Mr Bean au Royaume Uni ou Pac Man aux jeux vidéo : un personnage emblématique et salutaire. Prague, 1914. Un archiduc vient d'être assassiné à Sarajevo, et la guerre est inévitable. Le récit commence donc sur des évènements graves qui pourraient laisser augurer d'un roman bien sombre… Que nenni ! C'était sans compter sur ce brave Chvéïk, nigaud patenté et fervent patriote, qui va - à son insu - transformer le funèste épisode de l'entrée en guerre en une superbe bouffonnerie. Ses pérégrinations, dans un monde que Kafka n'aurait certainement pas renié, sont l'occasion de moquer à qui mieux mieux la police, les médecins, l'église et bien sûr l'armée. Le grotesque et la satire (qui valent à ce personnage d'être éternellement comparé à Don Quichotte) naît certainement du décalage entre le comportement du bonhomme et la situation à laquelle il est confronté. Chvéïk veut à tout prix défendre l'honneur impérial ; pourtant, il va risquer successivement une condamnation pour haute trahison, l'internement, la prison, quand il n'est pas considéré comme un simulateur souhaitant être réformé ! La bêtise de Chvéïk en fait surtout un succulent pince-sans-rire. A l'épouse du cafetier emmené, il répond : “c'est la première fois que je vois condamner un homme innocent à dix ans de prison. Cinq ans passent encore, mais dix, c'est un peu fort de café” (chapitre VI). Et à l'aumônier déprimé par le manque de ferveur religieuse parmi les soldats, “il y avait dans le temps un curé doyen qui, après que sa vieille gouvernante a eu décampé en emportant leur gosse et leur argent, a pris seulement une femme de ménage” (chapitre XII). | Jaroslav HASEK - le brave soldat Chveik (E) Le soldat Chvéïk est aujourd'hui célèbrissime en Europe centrale. Il est un peu à la République Tchèque ce que Mr Hulot est à la France, Mr Bean au Royaume Uni ou Pac Man aux jeux vid&ea ... |
Vaclav HAVEL - audience vernissage petitionSa première pièce, la Fête en plein air (Zahradní slavnost) (1963), présentait d'une remarquable manière la forte régénération des tendances qui prévalaient dans la culture et la société tchèque dans les années 1960 et qui a culminé lors du Printemps de Prague de 1968. Pour lui, son action dans la vie publique et culturelle est un moyen de promouvoir son idéal démocratique. Václav Havel est d'abord inspiré par le théâtre de l'absurde, puis sa parole dissidente prend le dessus. Après l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes soviétiques en 1968, qui marque la fin du processus de libéralisation du Printemps de Prague, Václav Havel n'a pas abandonné ses convictions, dont il trouvait inspiration dans les écrits de Jan PatoÄÂka et Martin Heideggernote 1,4, comme de nombreux dissidents tchèques de son époque. Il a été président du Cercle des écrivains indépendants, puis membre actif au sein du club des Sans-parti engagés. Son engagement lui coûte une censure de ses pièces (En 1974, il travaille dans une brasserie). Par la suite, Václav Havel commence à être connu par la communauté internationale comme un représentant de l'opposition intellectuelle tchécoslovaque. En tant que citoyen, il proteste contre l'oppression intense qui marque la Normalisation en Tchécoslovaquie. | Vaclav HAVEL - audience vernissage petition (E) Sa première pièce, la Fête en plein air (Zahradní slavnost) (1963), présentait d'une remarquable manière la forte régénération des tendances qui prévalaient dans la cultur ... |
Georg Wilhelm Friedrich HEGEL - La Raison dans l'histoire«L'Esprit est libre. Faire de son essence une réalité effective, accéder à cet accomplissement, tel est le but poursuivi par l'Esprit du monde au cours de l'histoire universelle.» Georg Wilhelm Friedrich Hegel, né le 27 août 1770 à Stuttgart et mort le 14 novembre 1831 à Berlin, est un philosophe allemand. Son œuvre, postérieure à celle de Kant, est l'une des plus représentatives de l'Idéalisme allemand et a eu une influence décisive sur l'ensemble de la philosophie contemporaine. Hegel enseigne la philosophie sous la forme d'un système de tous les savoirs suivant une logique dialectique. Le système est présenté comme une « phénoménologie de l'esprit » puis comme une « encyclopédie des sciences philosophiques », titres de deux de ses ouvrages, et englobe l'ensemble des domaines philosophiques, dont la métaphysique et l'ontologie, la philosophie de l'art et de la religion, la philosophie de l'histoire, la philosophie morale et politique ou la philosophie du droit. Le sens commun ne peut pas trouver dans la philosophie ce qu'il en attend, car la philosophie est en soi un dépassement de ce sens commun et de ses fausses évidences. C'est que la philosophie, comme science, ne se contente pas de classer diverses représentations du réel. Il ne suffit pas non plus que ces représentations renvoient à des déterminations de pensée, comme celles qu'on trouve dans un droit encore non-philosophique, qui définit le contrat, le vol, la propriété, etc. La philosophie doit montrer comment, selon quelle nécessité rationnelle, l'esprit, en se réfléchissant lui-même, se détermine dans une série de moments nécessaires, où il ne s'aliène pas, puisqu'il demeure le mouvement, la vie, le logos, qui les anime et les engendre de l'intérieur. La pensée qui demeure à la certitude du sensible, de même que la philosophie classique d'entendement, peineront donc à comprendre la philosophie absolue. | Georg Wilhelm Friedrich HEGEL - La Raison dans l'histoire (E) «L'Esprit est libre. Faire de son essence une réalité effective, accéder à cet accomplissement, tel est le but poursuivi par l'Esprit du monde au cours de l'histoire universelle.» Georg Wilh ... |
Martin HEIDEGGER - Essais et conferences« L'action seule ne changera pas l'état du monde, parce que l'être sous son aspect d'efficacité et d'activité rend tout l'étant aveugle en face de ce qui a lieu. » Heidegger, au cours des années 1950, après sa réintégration au sein de la communauté universitaire livre, sous forme de conférences ou d'essais parus dans des recueils d'hommage, le fruit désenchanté de ses recherches. Les onze textes recueillis dans ce volume, regroupés en trois massifs distincts et cependant secrètement reliés entre eux, constituent certainement la meilleure introduction à la seconde pensée de Martin Heidegger (1889-1976) pour reprendre la distinction devenue classique depuis la thèse de W. Richardson (1963). C'est en 1954 que paraissent les Vorträge und Aufsätze, qui seront traduits en français par André Préau, avec une Préface de Jean Beaufret, en 1958. Après la publication d'Être et Temps en 1927, l'épisode politique des « sombres temps », la poursuite acharnée d'un travail de lecture à nouveaux frais de toute la tradition philosophique, Heidegger, au cours des années 1950, après sa réintégration au sein de la communauté universitaire livre, sous forme de conférences ou d'essais parus dans des recueils d'hommage, le fruit désenchanté de ses recherches. « L'action seule ne changera pas l'état du monde, parce que l'être sous son aspect d'efficacité et d'activité rend tout l'étant aveugle en face de ce qui a lieu. » | Martin HEIDEGGER - Essais et conferences (E) « L'action seule ne changera pas l'état du monde, parce que l'être sous son aspect d'efficacité et d'activité rend tout l'étant aveugle en face de ce qui a lieu. » Heidegger, au cours ... |
Ernest HEMINGWAY - Paris est une fêteÉcrit entre 1957 et 1960, l'auteur y témoigne de ses premières années d'écrivain désargenté à Paris dans les années 1920. Jeune journaliste, il abandonne son travail pour essayer de vivre de son écriture. Il arrive dans la capitale française avec Hadley Richardson, sa charmante épouse ; le couple vit d'amour et de vin frais... Mais Hemingway élargit très vite ce cadre aux allures de conte bleu. Les personnages et surtout les personnalités apparaissent : on rencontre la collectionneuse Gertrude Stein qui tâche de régner en prophétesse des destinées artistiques sur le petit monde des bohèmes américains de Paris ; le poète Ezra Pound que ses enthousiasmes généreux conduisent aux pires erreurs ; ou l'écrivain américain Francis Scott Fitzgerald, fou et charmant, qui entraîne le narrateur dans un aller-retour pour Lyon aux rebondissements étonnants... Hemingway prévient ainsi son lecteur en préambule : « Ce livre peut être tenu pour une œuvre d'imagination. Mais il est toujours possible qu'une œuvre d'imagination jette quelque lueur sur ce qui a été rapporté comme un fait. » (Préface) Le livre déborde d'amour pour la ville de Paris vers laquelle il revint à de nombreuses reprises. C'est également un émouvant hommage à son premier amour, Hadley, qui apparaît délicieuse. Leur histoire passée est rapportée avec une belle tendresse et beaucoup de nostalgie pour cette passion exubérante et le livre se clôt sur le prélude de la rupture qui va séparer les époux. Paris est une fête (titre original : A Moveable Feast) est un récit autobiographique d'Ernest Hemingway publié de manière posthume en 1964 (paru la même année en France chez Gallimard, traduction de Marc Saporta). Une édition revue et augmentée de plus de 80 pages est parue en 2009 (et traduite en français en 2011). | Ernest HEMINGWAY - Paris est une fête (E) Écrit entre 1957 et 1960, l'auteur y témoigne de ses premières années d'écrivain désargenté à Paris dans les années 1920. Jeune journaliste, il abandonne son travail pour essaye ... |
Ernst HEMINGWAY - le vieil homme et la merUn vieux pêcheur cubain appelé Santiago, en lutte avec un énorme espadon au large du Gulf Stream. Le Vieil Homme et la Mer est un court roman, ce qui explique qu'il est parfois considéré comme une nouvelle, écrit par l'écrivain américain Ernest Hemingway à Cuba en 1951 et publié en 1952. Il s'agit de la dernière œuvre de fiction majeure produite par Hemingway et publiée de son vivant. Elle demeure son œuvre la plus célèbre. Bien que le roman ait été l'objet de critiques disparates, sa sélection pour le prix Nobel de littérature en 1954 réaffirme dans la littérature mondiale l'importance et la portée de l'œuvre dans l'ensemble des créations d'Hemingway et dans la fiction du XXe siècle. Cet ouvrage lui valut le double honneur du prix Pulitzer en 1953 et du prix Nobel de littérature en 1954. | Ernst HEMINGWAY - le vieil homme et la mer (E) Un vieux pêcheur cubain appelé Santiago, en lutte avec un énorme espadon au large du Gulf Stream. Le Vieil Homme et la Mer est un court roman, ce qui explique qu'il est parfois considéré comme une ... |
William Ernest HENLEY - InvictusOut of the night that covers me, Black as the pit from pole to pole, I thank whatever gods may be For my unconquerable soul. In the fell clutch of circumstance I have not winced nor cried aloud. Under the bludgeonings of chance My head is bloody, but unbowed. Beyond this place of wrath and tears Looms but the Horror of the shade, And yet the menace of the years Finds and shall find me unafraid. It matters not how strait the gate, How charged with punishments the scroll, I am the master of my fate : I am the captain of my soul. Traduction d'après la VF du film Invictus Dans les ténèbres qui m’enserrent, Noires comme un puits où l’on se noie, Je rends grâce aux dieux quels qu’ils soient, Pour mon âme invincible et fière, Dans de cruelles circonstances, Je n’ai ni gémi ni pleuré, Meurtri par cette existence, Je suis debout bien que blessé, En ce lieu de colère et de pleurs, Se profile l’ombre de la mort, Et je ne sais ce que me réserve le sort, Mais je suis et je resterai sans peur, Aussi étroit soit le chemin, Nombreux les châtiments infâmes, Je suis le maître de mon destin, Je suis le capitaine de mon âme. William Ernest Henley (né le 23 août 1849 à Gloucester et mort le 11 juillet 1903 à Woking) est un poète, critique littéraire et éditeur britannique. Atteint d'une tuberculose osseuse à l'âge de 12 ans, il dut subir une amputation de son pied gauche à mi-jambe. En 1875, il écrit de son lit d'hôpital le fameux poème Invictus dont le titre latin signifie « invincible ». Il disait lui-même qu'il avait écrit ce poème comme une démonstration de sa résistance à la douleur qui suivit son amputation du pied. Ce poème fut l'objet de nombreuses citations. Il a été très critiqué par l'Église pour ce poème, notamment pour les deux derniers vers, les plus fréquemment cités : « Je suis le maître de mon destin Le capitaine de mon âme. » | William Ernest HENLEY - Invictus (E) Out of the night that covers me, Black as the pit from pole to pole, I thank whatever gods may be For my unconquerable soul. In the fell clutch of circumstance I have not winced nor cried aloud. Under the ... |
HERGE - Le Tresor de Rackham le rougeGrâce à la réunion des trois parchemins, Tintin et le capitaine Haddock ont découvert les coordonnées de l'île où vécut François de Hadoque après l'explosion de La Licorne. Pour se lancer à la recherche du trésor du pirate Rackham le Rouge, censé se trouver dans l'épave de la Licorne, ils décident d'embarquer à bord du chalutier Sirius, emprunté au capitaine Chester. Le Trésor de Rackham le Rouge est le douzième album de bande dessinée des aventures de Tintin, prépublié en noir et blanc du 19 février au 23 septembre 1943 dans les pages du Soir. L'album en couleur est paru en 1944. La curiosité le pousse à tenter d'élucider toutes sortes de mystères. Courageux, il prend toujours la défense des faibles et n'hésite jamais à défendre des enfants (Tchang, Zorrino...) ou à sauver des vies au péril de la sienne, il est d'un tempérament calme et posé, et préfère analyser la situation avant d'agir. Tintin est en somme un archétype du jeune héros asexuel, sans défauts ni états d'âme. Hergé a introduit à côté de cet ange un personnage qui se pose des questions : son compagnon canin, Milou, qui connaît les affres du choix et de la tentation. Enfin, les travers de l'être humain, avec les erreurs et la rédemption, les rechutes et les actes de courage, les interrogations et les faiblesses sont généralement incarnés par le personnage du capitaine Haddock, tandis que Tintin reste le héros immaculé. Tintin d'ailleurs n'a jamais tué l'un de ses adversaires, s'il fait occasionnellement usage d'armes à feu, c'est toujours pour se défendre et il se contentera de neutraliser ses ennemis en les blessant. Une seule scène invoque la mort d'adversaires de Tintin dans l'album L'oreille cassée, mais cette mort par noyade des personnages Ramon Bada et Alonzo Perez est bien illustrée comme indépendante de la volonté de Tintin. La bande dessinée (BD ou bédé) est un art, souvent désigné comme le « neuvième art » d’après une série d’articles Neuvième Art, musée de la bande dessinée parue sous la signature de Morris dans le Journal de Spirou entre 1964 et 1967. Cette classification a été reprise et popularisée par Francis Lacassin dans son livre Pour un neuvième art, la bande dessinée1. La bande dessinée est aussi un medium2,3, véhiculant le neuvième art et le matérialisant au travers d’un ensemble sémiotique et iconique défini. Il permet de raconter des histoires au moyen d’un enchaînement signifiant de dessins. Selon Will Eisner, « actuellement, la bande dessinée constitue la principale application de l'art séquentiel au support papier » | HERGE - Le Tresor de Rackham le rouge (E) Grâce à la réunion des trois parchemins, Tintin et le capitaine Haddock ont découvert les coordonnées de l'île où vécut François de Hadoque après l'explosion de La Licorne. ... |
HERODOTE - HistoiresL'unique œuvre que nous connaissons d'Hérodote s'intitule Histoires ou Enquête, du grec á¼¹στορία / Historía — littéralement « recherche, exploration », de á¼µστωρ, « celui qui sait, qui connaît ». C'est l'une des plus longues œuvres de l'Antiquité. Le premier paragraphe annonce : « Hérodote d'Halicarnasse présente ici les résultats de son Enquête afin que le temps n'abolisse pas le souvenir des actions des hommes et que les grands exploits accomplis soit par les Grecs, soit par les Barbares, ne tombent pas dans l'oubli ; il donne aussi la raison du conflit qui mit ces deux peuples aux prises. » Ce début montre la volonté d'Hérodote de se placer dans la tradition d'Hécatée de Milet : il s'agit de traiter de tous les hommes comme l’indique l’emploi du terme anthrốpôn et que vient souligner la complémentarité : « tant les Grecs que les Barbares ». Il s'agit également de faire œuvre de mémorialiste : « afin que le temps n'abolisse pas les travaux des hommes ». Enfin, Hérodote prétend rivaliser avec le poète épique Homère, en se proposant de commémorer les exploits des hommes (allusion à l'Iliade). Néanmoins, contrairement à l'aède, Hérodote n'entend pas décrire de lointains évènements, comme la guerre de Troie, mais des faits très récents, notamment les guerres médiques. Du point de vue de la langue, Hérodote a écrit son œuvre dans le dialecte ionien, un ionien parfois artificiel (et artificiellement reconstitué par les éditeurs), auquel se mêlent des archaïsmes épiques imités d'Homère. Hérodote a également participé à l'élaboration de la liste des Sept merveilles du monde, grâce à ses nombreux voyages. Il dit notamment de l'enceinte de Babylone (dans son Histoire) : « Elle est si magnifique que nous ne connaissons pas une qu'on puisse lui comparer », et il parle ainsi de Babylone : « Cette ville, située dans une grande plaine, est de forme carrée ; chacun de ses côtés a cent vingt stades de long, ce qui fait pour l'enceinte de la place quatre cent quatre-vingts stades. » | HERODOTE - Histoires (E) L'unique œuvre que nous connaissons d'Hérodote s'intitule Histoires ou Enquête, du grec á¼¹στορία / Historía — littéralement « recherche ... |
Stephane HESSEL - Indignez vous« 93 ans. La fin n est plus bien loin. Quelle chance de pouvoir en profiter pour rappeler ce qui a servi de socle à mon engagement politique : le programme élaboré il y a soixante-six ans par le Conseil National de la Résistance ! Un programme dont le motif de base était l'indignation. » En 2010, le livre de Stéphane Hessel, « Indignez-vous ! », est devenu un phénomène littéraire et un succès d'édition avec un tirage record de 950 000 exemplaires à la mi-janvier 2011. Stéphane Hessel y explique que la situation en Palestine est pour lui sa « principale indignation » dans le monde Stéphane Frédéric Hessel, né le 20 octobre 1917 à Berlin, est un diplomate et militant politique français. Combattant de la France libre pendant la Seconde Guerre mondiale, puis déporté à Buchenwald, il a été secrétaire de la commission ayant élaboré à l'ONU la Déclaration universelle des droits de l'homme. Il est également écrivain et poète. | Stephane HESSEL - Indignez vous (E) « 93 ans. La fin n est plus bien loin. Quelle chance de pouvoir en profiter pour rappeler ce qui a servi de socle à mon engagement politique : le programme élaboré il y a soixante-six ans par le Conseil National d ... |
Jacques HIGELIN - Lettres d'amour d'un soldat de vingt ans"Si les astres se confondaient, se heurtaient, ce serait le chaos dans l'univers, le déséquilibre. Chaque être humain est comme une planète, il exerce à la fois une attraction et une répulsion. Notre amour, c'est le rapport de ces astres: nous nous attirons et nous nous repoussons continuellement sans cesser d'être l'un contre l'autre, liés par cette lutte [...]." En 1985, Jacques Higelin reçoit un paquet... C'est "Pipouche",un amour de jeunesse qui, 25 ans après, lui renvoie ses lettres ! Il est alors devenu Jacques Higelin, chanteur et comédien reconnu, au faîte de sa gloire. Flash back : "Higelin - Jacques - Matricule 28.475" , ce jeune homme a vingt ans en cette fin d'année 1960 et se retrouve comme beaucoup d'autres dans une caserne d'Epinal dans l'est de la France. Et comme tous les garçons de 20 ans, Jacques est amoureux. De sa copine d'alors, nous ne saurons rien que le diminutif affectueux dont il l'affuble : Pipouche...Il lui écrit des lettres fougueuses et passionnées durant presque deux ans, d'Epinal d'abord, puis d'Allemagne, et finalement d'Algérie où il terminera son service. A la lecture de ces lettres, on est frappé par la grande maturité de ce garçon qu'on imaginerait volontiers plutôt "foufou"... et également par sa connaissance de la poésie et de la littérature en plus (naturellement) de la musique. Saint-Exupéry (et particulièrement son "Petit Prince") semble son favori, il le cite sans arrêt ou au moins y fait allusion dans énormément de lettres. Son œuvre expérimentale, marquée par Boris Vian, le jazz rive gauche d'abord, évolue ensuite vers une vision où alternent ballades graves et délires surréalistes vigoureux. Son talent d'improvisateur et son énergie poétique lui donnent une relation particulière avec les spectateurs. Il fait partie des artistes de gauche qui, comme Barbara, Renaud ou Maxime le Forestier, s'investissent dans les pétitions diverses ou les concerts humanitaires. | Jacques HIGELIN - Lettres d'amour d'un soldat de vingt ans (E) "Si les astres se confondaient, se heurtaient, ce serait le chaos dans l'univers, le déséquilibre. Chaque être humain est comme une planète, il exerce à la fois une attraction et une répuls ... |
Patricia HIGHSMITH - L'Inconnu du Nord-ExpressDeux hommes qui ne se connaissent pas prennent le même train. Guy est un architecte prometteur qui va retrouver son épouse pour divorcer et épouser sa maîtresse. Bruno est un jeune alcoolique oisif. Ces deux personnes vont simplement se rencontrer, échanger quelques mots d'abord, quelques verres ensuite, et finir par de vraies confidences. Un lien étrange, autour de leur désir partagé de voir disparaître de leur vie la personne qui les gène – une épouse, un père. L'idée astucieuse est la suivante: chaque protagoniste tuera pour l'autre, impunément, puisque les deux hommes ne se connaissent officiellement pas. Guy refuse; mais quelques semaines plus tard son épouse est assassinée.. Il s'agit du premier roman de Patricia Highsmith Patricia Highsmith (Fort Worth, Texas, États-Unis 1921 - Locarno, Suisse 1995) fut une romancière américaine connue pour ses thrillers psychologiques, à partir desquels ont été tirés une douzaine de films. L'Inconnu du Nord-Express, son premier roman, a été adapté trois fois au cinéma, notamment par Alfred Hitchcock en 1951. En plus de sa série de romans mettant en scène le héros Tom Ripley, elle a écrit un certain nombre de nouvelles, toutes teintées d'humour noir. | Patricia HIGHSMITH - L'Inconnu du Nord-Express (E) Deux hommes qui ne se connaissent pas prennent le même train. Guy est un architecte prometteur qui va retrouver son épouse pour divorcer et épouser sa maîtresse. Bruno est un jeune alcoolique oisif. Ces deux person ... |
Nazim HIKMET - paysages humainsLa nuit était claire et chaude et dans les chariots, sur les travées, les obus bleu foncé étaient nus. Et les femmes regardaient à la dérobée sous la lune les cadavres de bœufs et de roues, débris d’autres convois (p.102)… .... Paysages Humains est une grande fresque dédiée au peuple turc, dans son environnement tel qu’il était au début des années 1940. Projet composé en prison, sur plusieurs années: « pour la première fois de ma vie, mon travail me tient tête, je ne suis pas son maître, c’est lui qui me domine, et qui trace son propre plan […] je ne puis m’empêcher d’écrire, le livre prolifère, brise tous ses cadres, en un mot, se refuse à toute discipline (p.5) ». Pendant que Hikmet croupit en prison, la république de Mustapha Kemal ( Atatürk ) s’est affirmée depuis la guerre d’indépendance, mais en Europe, la guerre fait rage avec des conséquences directes sur le pays. Les pages évoquent tour à tour l’amour pour la patrie, la souffrance du soldat, celle de la jeune femme restée en arrière | Nazim HIKMET - paysages humains (E) La nuit était claire et chaude et dans les chariots, sur les travées, les obus bleu foncé étaient nus. Et les femmes regardaient à la dérobée sous la lune les cadavre ... |
Adolf HITLER - Mein Kampf | Adolf HITLER - Mein Kampf (E) ... |
Ernst Theodor Amadeus HOFFMANN - L'Homme au sable"Représente-toi un homme aux larges épaules, surmontées d'une grosse tête informe, un visage terne, des sourcils gris et touffus sous lesquels étincellent deux yeux verts arrondis comme ceux des chats, et un nez gigantesque qui s'abaisse brusquement sur ses lèvres épaisses. Sa bouche contournée se contourne encore davantage pour former un sourire; deux taches livides s'étendent sur ses joues, et des accents à la fois sourds et siffleurs s'échappent d'entre ses dents irrégulières. [...] C'était plutôt une horrible et fantasque créature, qui partout où elle paraissait, portait le chagrin, le tourment, le besoin, et qui causait un mal réel, un mal durable. J'étais comme ensorcelé, ma tête restait tendue entre les rideaux, au risque d'être découvert et cruellement puni." Source: L'Homme au sable dans Contes nocturnes, 1817, traduit par F. A. Loève-Veimars, publié dans Le Point, op. cit., p.35. L'étudiant Nathanaël, héros de ce conte, a été marqué dans son enfance par l'avocat Coppelius, un ami de son père qu'il croit responsable de la mort de ce dernier et qu'il identifie à l'Homme au Sable. Devenu adulte, Nathanaël voit cette angoisse resurgir à la venue d’un opticien ambulant italien du nom de Coppola, qu’il prend pour Coppelius. Il lui achète une longue-vue de poche grâce à laquelle il découvre puis épie Olympia, la fille de son professeur de physique Spalanzani qui habite de l'autre côté de la rue. Il tombe amoureux d'Olympia. En fait, c'est un automate, auquel Spalanzani, plus alchimiste que physicien, a « donné vie » à l'aide de Coppelius. Nathanaël va -t-il vers la folie? Ou sera-t-il capable, avec l'aide de son ami et de sa fiancée Clara, de reprendre pied dans la réalité? | Ernst Theodor Amadeus HOFFMANN - L'Homme au sable (E) "Représente-toi un homme aux larges épaules, surmontées d'une grosse tête informe, un visage terne, des sourcils gris et touffus sous lesquels étincellent deux yeux verts arrondis comme ceux des chats, ... |
HOMERE - l'Iliade et l'OdyseeL’Odyssée est une œuvre d’Homère mais après de longues études nous sommes pratiquement sûrs qu’Homère n’a pas existé. Ils aurait donc écrit l’Iliade et l’Odyssée mais en fait ces deux œuvres ont été écrites par un groupe de Grecs. Ces deux œuvres parlent d’Ulysse aux milles ruses ou d’Achille aux pieds rapides et d’ailleurs c’est lui qui a tué le fameux Hector fils du roi Troyens Priam et frère de Parîs qui doit hériter du trône de Troie. L’Iliade raconte la guerre de Troie et sa prise sur une durée de cinquante jours et l’Odyssée le retour d’Ulysse chez lui sur l’île d’Ithaque où il a retrouvé sa femme Pénélope et son fils Télémaque qui a tenté de retrouver son père durant un an. Avant le départ d’Ulysse, il avait promis à Pénélope que si il ne revenait pas, elle devait prendre un nouveau mari. Pénélope a su résister aux prétendants qui tous les jours essayaient de la séduire. Tous les jours elle tissait une toile montrant son mari partant en guerre et la nuit la défaisait. A son retour Ulysse, grâce à Athéna, déesse d’Athènes, se changea en vieillard qui entra dans la ville, pris son arc et tira une flèche à travers vingt anneaux et repris son apparence et, avec l’aide de son fils les massacra jusqu’aux derniers. Ulysse repris après cet épisode une vie de roi d’Ithaque comme avant. Rappel : La guerre de Troie a durée dix ans et le retour d’Ulysse dix ans également sachant qu’il a était retenu sept ans chez la déesse Calypso. Ci dessous le cheval de Troie qui a permis la victoire grâce a notre ingénieux Ulysse. | HOMERE - l'Iliade et l'Odysee (E) L’Odyssée est une œuvre d’Homère mais après de longues études nous sommes pratiquement sûrs qu’Homère n’a pas existé. Ils aurait donc écrit l’Iliade ... |
Michel HOST - L’Ombre, le fleuve, l’étéQuelque part sur une route du Midi de la France, un jour de l'été 1936, une jeune Américaine de vingt-six ans agonise dans sa voiture, qui vient de s'écraser au fond d'un ravin. Avant de mourir, Emily Tejédor évoque, invoque, les voix, les visages, les événements, qui ont jalonné sa brève existence. Roman de la mémoire éclatée, l'Ombre, le fleuve, l'été reconstitue le subtil écheveau d'une enfance et d'une adolescence partagées entre les Etats-Unis et l'Europe, dans l'entre-deux-guerres. Dans l'instant intemporel qui précède sa mort, Emily "retrouve" sa grand-mère Alfonsina, dont les récits mythiques ont enchanté sa jeunesse, ses parents, Elisabeth et Aurélien, son amie Gertie Häppchen, une petite juive schizophrène, Jane, la prostituée, et Paul, le romancier. Désormais, le cycle de la vie d'Emily peut s'achever, pour se perpétuer dans la mémoire des autres. Ce "roman américain" d'un jeune écrivain français est un premier roman. Son ambition, sa force, son originalité étonnent. S'il évoque Dos Passos, Faulkner et Styron, c'est qu'il s'agit, ici, d'une grande entreprise. | Michel HOST - L’Ombre, le fleuve, l’été (E) Quelque part sur une route du Midi de la France, un jour de l'été 1936, une jeune Américaine de vingt-six ans agonise dans sa voiture, qui vient de s'écraser au fond d'un ravin. Avant de mourir, Emily Tejé ... |
Michel HOUELLEBECQ - la carte et le territoirePrix Goncourt 2010 «C’est à travers les relations avec autrui, et par leur intermédiaire, qu’on prend conscience de son propre vieillissement ; soi-même, on a toujours tendance à se voir sous les espèces de l’éternité.» Extrait de La carte et le territoire La carte et le territoire est un roman aux enjeux moins fondamentaux que ceux de ses œuvres précédentes. Dans Les particules élémentaires ou La possibilité d’une île, Houellebecq ouvrait des horizons sur l’avenir de l’humanité. Il redescend ici d’une strate pour s’atteler au domaine de l’art, aux relations père-fils et au « retour à la nature », avec le déclin du système de production occidental en toile de fond. C’est un écrivain sur la voie de l’apaisement que l’on rencontre dans ce livre. Un Houellebecq à la misanthropie apprivoisée, faiblement solidaire à l’égard du genre humain mais capable de tendresse mélancolique, au point de citer Joe Dassin (certains pensent que c’est à ce genre de détails qu’on reconnaît les grands auteurs). Le niveau de désespoir est d’intensité moyenne ; il n’a jamais été aussi drôle (certains feignent d’ignorer qu’il est « aussi » notre meilleur humoriste). | Michel HOUELLEBECQ - la carte et le territoire (E) Prix Goncourt 2010 «C’est à travers les relations avec autrui, et par leur intermédiaire, qu’on prend conscience de son propre vieillissement ; soi-même, on a toujours tendance à se voi ... |
Victor HUGO - l'Homme qui ritL’Homme qui rit suit les destins croisés de plusieurs personnages. Le premier est Ursus (ours en latin), un vagabond qui s’habille de peaux d’ours et est accompagné d’un loup domestique baptisé Homo (homme en latin). Ursus et Homo voyagent à travers l’Angleterre en traînant une cahute, dont Ursus se sert pour haranguer les foules et vendre des potions. Leur chemin croise, en Janvier 1690, celui de Gwynplaine, un enfant de dix ans vêtu de haillons qui vient d’être abandonné par un groupe d’hommes pressés d’embarquer sur une ourque qui doit les emmener loin de l’île anglaise ... Victor Hugo aborde ici le thème de la misère, récurrent dans son œuvre. Il dénonce d'une part l'oisiveté excessive d'une noblesse qui par ennui se distrait de la violence et de l'oppression, mais aussi la passivité du peuple qui préfère rire et se soumettre. C'est dans cette perspective que le livre est rempli de longues descriptions des richesses, titres et privilèges de cour. « Le vrai titre de ce livre serait l'Aristocratie. Un autre livre, qui suivra, pourra être intitulé la Monarchie. Et ces deux livres, s'il est donné à l'auteur d'achever ce travail, en précéderont et en amèneront un autre qui sera intitulé: Quatrevingt-treize (1893: la Revolution). » Prambule de l'Homme qui rit, Victor Hugo Victor Hugo commence la rédaction de son ouvrage le 21 juillet 1866, à Bruxelles et le termine deux ans plus tard. Mais c'est en exil à Guernesey qu'il en rédige la plus grande partie. En cours d'écriture son projet s'enrichit : le livre ne sera pas seulement politique mais philosophique, historique et poétique : « Si l’on demande à l’auteur de ce livre pourquoi il a écrit L’homme qui rit, il répondra que philosophe, il a voulu affirmer l’âme et la conscience, qu’historien, il a voulu révéler des faits monarchiques peu connus et renseigner la démocratie et que poète il, a voulu faire un drame. (Ébauche de préface - 22 mai 1868 - Choses vues) » Emile Zola dans Le Gaulois: « L'Homme qui rit est supérieur à tout ce que Victor Hugo a écrit depuis dix ans. Il y règne un souffle surhumain »..« Œuvre poignante et grandiose » | Victor HUGO - l'Homme qui rit (E) L’Homme qui rit suit les destins croisés de plusieurs personnages. Le premier est Ursus (ours en latin), un vagabond qui s’habille de peaux d’ours et est accompagné d’un loup domestique baptisé H ... |
Aldous HUXLEY - le Meilleur des MondesEcrit en 4 mois en 1931, Le meilleur des mondes (Brave New World en version originale) est tout simplement impressionnant de perspicacité et de justesse quant à la vision qu’il donne d’une société future possible. Dans ce livre culte, l’écrivain britannique Aldous Huxley dépeint une société eugéniste où la natalité serait entièrement sous le contrôle des scientifiques. Où la société serait le résultat d’une production bien huilée, dont chaque constituant serait rigoureusement conforme à un cahier des charges initial. Un monde dans lequel le hasard -la chance comme le mauvais sort- n’existeraient plus. Un monde où la destinée de chacun est tracée d’avance. Un monde où l’on est conditionné pour suivre cette destinée, et s’en satisfaire sans se poser davantage de questions. | Aldous HUXLEY - le Meilleur des Mondes (E) Ecrit en 4 mois en 1931, Le meilleur des mondes (Brave New World en version originale) est tout simplement impressionnant de perspicacité et de justesse quant à la vision qu’il donne d’une société fut ... |
Henrik IBSEN - Peer GyntPeer Gynt, est un jeune fanfaron d'une vingtaine d'années qui tente de fuir la réalité pour la pure vie idéale et accessoirement par le mensonge. Peer a la chance d'obtenir la promesse de la main de Solveig, jeune fille vertueuse et fidèle, mais, par manque de persévérance, il enlève en pleine fête nuptiale une jeune épouse séduisante Ingrid. Ayant été violée et pour finir abandonnée par Peer, Ingrid déplore son triste sort. L'histoire peut se résumer ainsi : un anti-héros, prétentieux et aventureux, part défier le vaste monde et rate tout ce qu'il entreprend avant de découvrir, seulement à la fin, la vérité de la solitude de son unique individu. Peer Gynt (prononciation : [ˈpeËÂr ˈɡÊÂnt]) est un drame poétique devenu pièce de théâtre de l'auteur norvégien Henrik Ibsen sur une musique du compositeur Edvard Grieg. Elle est jouée pour la première fois au théâtre national de Christiania le 24 février 1876 et reçoit un accueil triomphal auquel la scénographie vivante et surtout la musique époustouflante concourent. La pièce est une farce satirique douce-amère proposant une quête de l'identité indéfinissable, remplie d'humour sous des dehors graves et débordante de charges satiriques. | Henrik IBSEN - Peer Gynt (E) Peer Gynt, est un jeune fanfaron d'une vingtaine d'années qui tente de fuir la réalité pour la pure vie idéale et accessoirement par le mensonge. Peer a la chance d'obtenir la promesse de la main de Solveig, jeun ... |
Eugene IONESCO - Le RhinocerosDes rhinocéros en liberté provoquent l'étonnement et choquent les personnages. Le patron de l'épicerie jette un cri de fureur en voyant la ménagère partir avec son chat écrasé « Nous ne pouvons pas nous permettre que nos chats soient écrasés par des rhinocéros ou par n'importe quoi ! ». Comme à la montée de chaque mouvement politique extrême et totalitariste, les gens sont effrayés. Les habitants commencent à se transformer en rhinocéros et à suivre la rhinocérite. C'est « une histoire à dormir debout ! », Au dernier acte, tout le monde devient rhinocéros. Bérenger est le seul à réagir et décide de ne pas capituler : « Je suis le dernier homme, je le resterai jusqu'au bout ! Je ne capitule pas ! » Pièce emblématique du théâtre de l'absurde au même titre que La Cantatrice chauve, la pièce dépeint une épidémie imaginaire de « rhinocérite », maladie qui effraie tous les habitants d'une ville et les transforme bientôt tous en rhinocéros. Cette pièce est généralement interprétée comme une métaphore de la montée des totalitarismes à l'aube de la Seconde Guerre mondiale et aborde les thèmes de la conformité et de la résistance. Rhinocéros d'Eugène Ionesco est une pièce de théâtre en quatre tableaux pour trois actes (le deuxième est divisé en deux tableaux), en prose, créée dans une traduction allemande au Schauspielhaus (de) de Düsseldorf le 6 novembre 1959, publiée en français à Paris chez Gallimard la même année puis créée dans sa version française à Paris à l'Odéon-Théâtre de France le 22 janvier 1960 dans une mise en scène de Jean-Louis Barrault et des décors de Jacques Noël. | Eugene IONESCO - Le Rhinoceros (E) Des rhinocéros en liberté provoquent l'étonnement et choquent les personnages. Le patron de l'épicerie jette un cri de fureur en voyant la ménagère partir avec son chat écrasé « ... |
Max JACOB - Le Cornet à désConte de Noël Il y avait une fois un architecte ou un cheval: c’était un cheval plutôt qu’un architecte, à Philadelphie, à qui l’on avait dit: «Connais-tu la cathédrale de Cologne? fais construire une cathédrale pareille à la cathédrale de Cologne!»Et, comme il ne connaissait pas la cathédrale de Cologne, alors, il fut mis en prison. Mais, en prison, un ange lui apparut, qui lui dit: «Wolfrang! Wolfrang! pourquoi te désoles-tu?» - Il me faut rester en prison, parce que je ne connais pas la cathédrale de Cologne!- Il te manque le vin du Rhin pour bâtir la cathédrale de Cologne, mais fais-leur voir le plan, alors tu pourras sortir de prison.» et l’ange donna le plan, et il montra le plan, alors il put sortir de prison, mais jamais il ne put bâtir la cathédrale parce qu’il ne trouvait pas le vin du Rhin. Il eut l’idée de faire venir du vin du Rhin à Philadelphie, mais on lui envoya un affreux vin français de la Moselle, de sorte qu’il ne put bâtir la cathédrale de Cologne à Philadelphie; il ne fit qu’un affreux temple protestant. Ce recueil poétique de 68 récits brefs est assorti de réflexions humoristiques ou désabusées. Il a trouvé sa matière première dans les sujets les plus divers -L’actualité politique: exposition coloniale (souvent décrite par les littérateurs de l’époque, ici une merveille en peu de mots); le Japon qui devient une grande puissance. - Le débat artistique: cubisme, modernisme. Il rejette la culture classique, mais ce n’est qu’une apparence. - Souvenir de lectures: le petit Poucet, Fantômas, Mémoires de Sarah Bernhardt, l’Ancien Testament… - Souvenirs d’enfance: Quimper. - la vie quotidienne: Rue Ravignan, la blanchisserie. Les récits adoptent différents genres qui ne sont pas tous littéraires: le compte-rendu critique, le pastiche des modèles romanesques connus («Genre biographique»; «roman feuilleton») le pastiche des auteurs (surtout romantiques et symbolistes: «poème dans un goût qui n’est pas le mien»), l’enquête journalistique et le fait divers. Le cornet à dés. Le titre s’inspire probablement du «coup de dés» de Mallarmé un auteur que pourtant Max Jacob dit ne pas aimer dans la préface. On jette ensemble divers éléments qui sont ensuite fondus dans un poème. Celui-ci a sa logique propre qui «imite les données de l’inconscient.» Cependant, dans sa préface, Max Jacob revendique une esthétique classique. Il dit s’être inspiré d’Aloysius Bertrand bien davantage que de Baudelaire pour produire ses poèmes en prose. Tous ces poètes romantiques ou symbolistes cités dans la préface que Max Jacob récuse plus ou moins, il en utilise tout de même certains procédés. Important: le poème en prose doit être «clos sur lui-même», parfait, situé et placé. L’humour et la fantaisie surgissent des jeux de mots et de sonorités et des effets de surprises créés par les références explicites à des genres sérieux dans un langage quotidien. Conclusions imprévues qu’on peut assimiler à des pointes. Dérision de la littérature: rupture avec la cohérence spatio-temporelle du récit réaliste. Esthétique du dépaysement; il cherche non à surprendre mais à transplanter. | Max JACOB - Le Cornet à dés (E) Conte de Noël Il y avait une fois un architecte ou un cheval: c’était un cheval plutôt qu’un architecte, à Philadelphie, à qui l’on avait dit: «Connais-tu la cathédral ... |
Edgar P. JACOBS - Blake et MortimerLa série met en scène deux héros principaux, Sir Francis Blake, un militaire de carrière ayant débuté dans la RAF, et mis à la disposition des services secrets britanniques de contre-espionnage militaire le MI5, et son ami le professeur Philip Mortimer, spécialiste en physique nucléaire, qui se retrouvent souvent confrontés à leur grand ennemi, le colonel Olrik — de fait le troisième plus important personnage de la série, parfois accompagné de ses hommes de main tels que l'américain Sharkey, Razul le Bezendjas ou encore le malfrat Jack. Blake et Mortimer est une série de bande dessinée créée par le dessinateur belge Edgar P. Jacobs en 1946, puis reprise deux ans après sa mort en 1989 par Bob de Moor, puis Jean Van Hamme, Ted Benoit, Yves Sente, André Juillard, René Sterne, Chantal De Spiegeleer et Antoine Aubin. D'abord publiée par les éditions du Lombard, elle l'est désormais par les éditions Blake et Mortimer, une filiale du groupe Média-Participations. Elle fut pré-publiée pendant de nombreuses années dans Le Journal de Tintin dont elle était, avec le héros éponyme, un des moteurs. Les prémices de la saga se retrouvent avec des personnages très similaires dans Le Rayon U, du même auteur, publié dans le magazine Bravo en 1943, une série elle-même inspirée du Flash Gordon d'Alex Raymond. Mais la présence et les rôles qui y sont donnés à de jeunes femmes ne seront pas repris dans le monde du journal de Tintin qui s'adresse à un jeune lectorat masculin à une époque qui ne connaissait pas encore la mixité scolaire.../data/litterature/jacobs/ | Edgar P. JACOBS - Blake et Mortimer (E) La série met en scène deux héros principaux, Sir Francis Blake, un militaire de carrière ayant débuté dans la RAF, et mis à la disposition des services secrets britanniques de contre-espionna ... |
Henry JAMES - les AmbassadeursLes Ambassadeurs (1903) est, avec les Ailes de la colombe et la Coupe d’or, un des trois grands romans de Henry James : toute l’affaire se résume à la déclaration irrépressible de Lambert Strether au petit Bilham, un dimanche après-midi, dans le jardin de Gloriani, et à la franchise avec laquelle il cède, pour l’instruction de son jeune ami, à la charmante exhortation de ce moment de crise. L’idée de cette histoire réside en réalité dans le fait même qu’il ait pu ressentir comme un moment de crise une circonstance aussi exceptionnellement agréable, et qu’il ait de la peine à l’exprimer pour nous aussi clairement que nous pourrions le désirer.» Difficile après cela pour le lecteur d’imaginer qu’il va se retrouver dans un des plus émouvants romans de James et, surtout, dans un des plus passionnants, dont on tourne les pages dans l’espoir d’arriver à la résolution de l’intrigue qui réglera tout on ne sait comment et qui règle en définitive une question éthique. <br>Les Ambassadeurs est un chef-d’œuvre que l’auteur ne sait vendre qu’avec ses arguments à soi, c’est-à-dire pratiques et théoriques à la fois (comment lui est venue l’idée du livre et comment il la réalisa). La leçon que le lecteur doit en tirer est «que le Roman demeure encore, mené par une juste conviction, la plus indépendante, la plus élastique, la plus prodigieuse des formes littéraires». | Henry JAMES - les Ambassadeurs (E) Les Ambassadeurs (1903) est, avec les Ailes de la colombe et la Coupe d’or, un des trois grands romans de Henry James : toute l’affaire se résume à la déclaration irrépressible de Lambert Strether au ... |
Alfred JARRY - Ubu roi"La liberté, c'est de n'arriver jamais à l'heure. " Le père Ubu assassine le roi Venceslas de Pologne, et il prend le pouvoir ; il fait tuer les nobles et ceux qui l’ont aidé à faire son coup d’État. Père Ubu est tout au long de l’œuvre mené en bateau par sa femme, qui va lui voler son argent, l’obligeant à la fin de la pièce à fuir le pays avec ses généraux. Le personnage d'Ubu est inspiré de monsieur Hébert, professeur de physique au lycée de Rennes où Alfred Jarry a étudié. Il représentait pour ses élèves l'incarnation même du grotesque. Les aventures du « père Hébert », comme il était surnommé, faisaient l'objet de farces écrites par les lycéens, qui multipliaient les déclinaisons portant à l'andouille. Tous les doubles sens sémantiques devenaient possibles. Ubu roi est une pièce de théâtre d'Alfred Jarry appartenant au cycle d'Ubu, publiée le 25 avril 1896 dans Le livre d'Art (revue de Paul Fort) et représentée pour la première fois le 10 décembre 1896. Il s'agit de la première pièce du cycle d’Ubu. Son nom pourrait être inspiré de celui de la tragédie de Sophocle, Œdipe Roi [réf. nécessaire]. Cette pièce est considérée comme précurseur du mouvement surréaliste et du théâtre de l'absurde. Jarry y mêle provocation, absurde, satire, parodie et humour gras. | Alfred JARRY - Ubu roi (E) "La liberté, c'est de n'arriver jamais à l'heure. " Le père Ubu assassine le roi Venceslas de Pologne, et il prend le pouvoir ; il fait tuer les nobles et ceux qui l’ont aidé à fa ... |
Tahar Ben JELLOUN - la Nuit sacréePrix Goncourt 1987 Dans L'Enfant de sable, Tahar Ben Jelloun contait l'histoire d'Ahmed, inspirée d'un fait réel. Ahmed est une petite fille élevée comme un garçon pour sauver l'honneur de son père, qui ne parvenait pas à avoir d'héritier mâle. La nuit sacrée reprend le personnage d'Ahmed, qui cette fois est le (la) narrateur. Elle raconte sa vie d'adulte, son long chemin vers l'oubli de toutes ses souffrances et sa quête d'identité, avec poésie et sensibilité. 'La nuit sacrée' est le récit d'une quête d'identité sexuelle et sociale, et une réflexion sur la marginalité. Ahmed devenu vieux (ou vieille) prend à son tour la parole et livre sa propre version des événements - la vraie ? -, son autobiographie en somme. Le récit, comme emboîté dans le précédent, peut cependant se lire isolément. | Tahar Ben JELLOUN - la Nuit sacrée (E) Prix Goncourt 1987 Dans L'Enfant de sable, Tahar Ben Jelloun contait l'histoire d'Ahmed, inspirée d'un fait réel. Ahmed est une petite fille élevée comme un garçon pour sauver l'honneur de son p&egrav ... |
Alexis JENNI - l'Art français de la guerre«J'allais mal ; tout va mal ; j'attendais la fin. Quand j'ai rencontré Victorien Salagnon, il ne pouvait être pire, il l'avait faite la guerre de vingt ans qui nous obsède, qui n'arrive pas à finir, il avait parcouru le monde avec sa bande armée, il devait avoir du sang jusqu'aux coudes. Mais il m'a appris à peindre. Il devait être le seul peintre de toute l'armée coloniale, mais là-bas on ne faisait pas attention à ces détails. Il m'apprit à peindre, et en échange je lui écrivis son histoire. Il dit, et je pus montrer, et je vis le fleuve de sang qui traverse ma ville si paisible, je vis l'art français de la guerre qui ne change pas, et je vis l'émeute qui vient toujours pour les mêmes raisons, des raisons françaises qui ne changent pas. Victorien Salagnon me rendit le temps tout entier, à travers la guerre qui hante notre langue.» Alexis Jenni. C'est un premier roman qui remporte en 2011 le Goncourt, le plus prestigieux des prix littéraires français, celui d'Alexis Jenni pour L'Art français de la guerre (Gallimard), fascinante fresque entre Indochine et Algérie qui questionne l'héritage des guerres coloniales. Alexis Jenni l'avoue humblement, il se considérait jusqu'ici comme "un écrivain du dimanche". Cet agrégé de biologie n'a pourtant jamais cessé d'écrire depuis vingt ans, mais "de petites choses" restées dans ses tiroirs ou qui n'ont pas marché. Il s'attelle voilà cinq ans à ce livre, récit d'aventure et réflexion sur l'héritage des conflits coloniaux. Son épopée entre Indochine et Algérie achevée, il envoie son manuscrit de près de 700 pages, par la poste, à un seul éditeur, Gallimard, dont c'est le centenaire et qui flaire aussitôt la révélation de la rentrée. La plupart des critiques sont aussi conquis, et les éloges pleuvent depuis la sortie du livre sur cet amoureux de cinéma, de bandes dessinées et de botanique, qui tient un blog dessiné, Voyages pas très loin. Loin des premiers romans souvent nombrilistes, L'Art français de la guerre, au style classique, épique, parfois un peu grandiloquent, est un chant inspiré, baigné de sang et de combats, une méditation sur l'identité nationale et ces vingt ans de guerres coloniales qui marquent encore les esprits aujourd'hui. Le roman, très lisible mais exigeant, a déjà été vendu à plus de 56 000 exemplaires. Il devrait bientôt faire beaucoup mieux : un Goncourt se vend en moyenne à 400 000 exemplaires. | Alexis JENNI - l'Art français de la guerre (E) «J'allais mal ; tout va mal ; j'attendais la fin. Quand j'ai rencontré Victorien Salagnon, il ne pouvait être pire, il l'avait faite la guerre de vingt ans qui nous obsède, qui n'arrive pas à finir, il avait ... |
Marcel JOUHANDEAU - Chronique d'une passionA partir de la fin des années 1930, Marcel Jouhandeau (1888-1979) dévoile de plus en plus ouvertement son homosexualité dans ses livres. Dans ses premières œuvres, l’évocation de son amour des garçons et du conflit moral associé est extrêmement allusive. Il faut attendre De l'Abjection, paru anonymement en 1938, pour qu'il aborde clairement le sujet, dans une réflexion essentiellement morale. Alors même qu'il fait le service de presse de cet ouvrage, il rencontre en avril 1939 (certains disent en 1938) Jacques Stettiner dont il tombe passionnément amoureux. Ce jeune peintre né en 1904, fils d'un antiquaire parisien, s'introduit de plus en plus dans la vie du couple Jouhandeau jusqu'à provoquer la haine d'Elise, la femme de Marcel Jouhandeau. Le 12 juillet 1939, prise d'une rage subite, elle court à l'appartement de Jacques Stettiner pour l’assassiner à coups de couteaux. | Marcel JOUHANDEAU - Chronique d'une passion (E) A partir de la fin des années 1930, Marcel Jouhandeau (1888-1979) dévoile de plus en plus ouvertement son homosexualité dans ses livres. Dans ses premières œuvres, l’évocation de son amour des ... |
James JOYCE - UlysseL'action d'Ulysse se passe en un jour, à Dublin, le 16 juin 1904. Le personnage d'Ulysse est un petit employé juif, Leopold Bloom. Stephen Dedalus, jeune irlandais poète, est Télémaque. Marion, femme de Bloom et qui le trompe, est Pénélope. Rien n'arrive d'extraordinaire au cours de cette journée. Bloom et Dedalus errent dans la ville, vaquant à leurs affaires, et se retrouvent le soir dans un bordel. Chaque épisode correspond pourtant à un épisode de 'L' Odyssée' d'Homère. Mais la parodie débouche sur une mise en cause du monde moderne. Joyce exprime l'universel par le particulier. Bloom, Dedalus, Marion sont des archétypes. Toute la vie, la naissance et la mort, la recherche du père, celle du fils (Bloom a perdu un fils jeune), tout est contenu en un seul jour. citations «L'instinct, c'est comme cet oiseau qui mourait de soif et qui a pu boire l'eau de la cruche en jetant des cailloux dedans.» [ James Joyce ] - Extrait de Ulysse «C'est décourageant le sable. Rien n'y pousse. Tout s'y efface.» [ James Joyce ] - Extrait de Ulysse «Le sentimental est celui qui voudrait le profit sans assumer la dette accablante de la reconnaissance.» [ James Joyce ] - Extrait de Ulysse «Ce qui importe par-dessus tout dans une oeuvre d'art, c'est la profondeur vitale de laquelle elle a pu jaillir.» [ James Joyce ] - Extrait de Ulysse «Le fromage fait tout digérer, sauf lui-même.» [ James Joyce ] - Extrait de Ulysse | James JOYCE - Ulysse (E) L'action d'Ulysse se passe en un jour, à Dublin, le 16 juin 1904. Le personnage d'Ulysse est un petit employé juif, Leopold Bloom. Stephen Dedalus, jeune irlandais poète, est Télémaque. Marion, femme de Bl ... |
Tony JUDT - Apres-guerre, une histoire de l'Europe depuis 1945Prix du Livre europeen 2008 Couronné par le prix du livre européen depuis 2008, cet ouvrage de l’historien britannique Tony Judt retrace l’histoire du continent européen de la fin de la Seconde Guerre mondiale à l’adhésion des anciens pays du bloc communiste à l’Union européenne en 2004. Plus qu’un manuel d’histoire, cet ouvrage se veut avant tout une fresque recouvrant tous les évènements marquants de l’histoire européenne. Cette impression est renforcée par le style simple mais vif de l’auteur. Cette synthèse claire, et particulièrement érudite, intègre aussi bien l’histoire des pays d’Europe occidentale que ceux de l’Europe de l’Est et rompt aussi avec le tropisme qui consiste à réduire l’histoire de l’Europe au rôle joué par les plus grands États. En effet, elle offre par exemple d’importants développements sur les pays scandinaves ou du Benelux, dépassant les perceptions nationales qui perdurent encore dans les historiographies européennes. Dans sa démonstration, l’auteur englobe toutes les dimensions qu’elles soient politiques, militaires, sociales ou culturelles et nous donne un exemple d’histoire totale, illustrée par exemple de passages sur le cinéma ou la musique. Aussi, l’ombre de la Seconde Guerre mondiale est particulièrement prégnante durant tout l’ouvrage. La description de l’Europe de l’immédiat après-guerre est particulièrement saisissante, notamment les développements consacrés aux pays d’Europe orientale et à l’Allemagne. Selon Tony Judt, les fils conducteurs sur lesquels s’est construite l’Europe sont le communisme, la Shoah, à laquelle l’épilogue du livre est consacré, et le rapport aux États-Unis. La construction européenne étant l’une de leurs conséquences, même si elle reste peu abordée, mis à part dans la dernière partie de l’ouvrage. À travers cet ouvrage qui se rapproche de l’essai, Tony Judt nous livre une synthèse argumentée et lumineuse et son étude constitue sans discussion une référence pour qui s’intéresse à l’histoire européenne. (Référence électronique de l'article: Alain Marzona , « Tony Judt, Après-guerre, une histoire de l’Europe depuis 1945 », Revue historique des armées , 258 | 2010 , [En ligne], mis en ligne le 26 février 2010. URL : http://rha.revues.org/index6957.html.) Né en 1948, à Londres, au sein d’une famille juive originaire d’Europe centrale, il s’est engagé dès l’adolescence dans le mouvement sioniste. Il participera à la guerre des 6 jours comme réserviste dans l’armée israélienne, puis prendra ses distances avec le sionisme. Etudiant à Cambridge, puis à l’Ecole Normale Supérieure à Paris, il écrira plusieurs ouvrages sur la gauche française. Son œuvre majeure reste « Après-guerre, une histoire de l’Europe depuis 1945 » (Armand Colin, 2007, Hachette-Pluriel, 2009), remarquable analyse où Tony Judt nous convie à une étude fine et éclairée des principales évolutions politiques, économiques, sociales et culturelles, à l’échelle du continent ou du pays, une sorte de biographie d’un continent qui s’efforce après un passé dramatique, de se reconstruire et de tracer de nouveau sa route. Les analyses de l’auteur sont éclairantes, toujours originales, pleines de fulgurance. | Tony JUDT - Apres-guerre, une histoire de l'Europe depuis 1945 (E) Prix du Livre europeen 2008 Couronné par le prix du livre européen depuis 2008, cet ouvrage de l’historien britannique Tony Judt retrace l’histoire du continent européen de la fin de la Seconde Gue ... |
Tanizaki JUNICHIRO - SvastikaTroublant récit que celui d'une veuve venue confier à un ancien amant les arcanes d'un fait divers aussi sanglant qu'intime. Officiellement, elle désire faire consigner par écrit la vérité sur une histoire dont les démons la poursuivent constamment. Mais n'est-ce pas plutôt une confession en forme d'exorcisme? Ou une subtile tentative de réhabilitation ? Ou encore un effort désespéré pour faire revivre un passé qui, bien que terrifiant, reste douloureusement chéri ? Sonoko, au travers de son monologue, nous invite à partager en même temps que son unique auditeur les secrets de son drame personnel. En filigrane de cette histoire elle se raconte; faisant resurgir ses pensées, ses sentiments d'alors, et n'oubliant aucun détail même les plus menus. Par souci de clarté, ou alors pour avoir le plaisir de revivre chaque instant comme si l'issue finale n'avait jamais existé, son récit n'anticipe jamais sur les éléments à venir. Mais n'est-ce pas l'apanage de tout conteur que de savoir ménager le suspense? Sonoko prend des cours dans une Ecole des Beaux Arts pour tromper l'ennui d'un quotidien trop morne à son goût. Elle y rencontre Mitsuko, jeune femme à la beauté magnétique et en tombe amoureuse. À la suite d'un étonnant quiproquo, peut être même trop étonnant, les deux jeunes femmes deviennent amies puis rapidement se découvrent amantes. Malheureusement l'idylle semble compliquée car Sonoko est mariée, et dans le Japon ultra-conventionnel des années 30, les adultères (a fortiori lesbiens) exposent une famille toute entière au scandale et à la condition la plus méprisable qui soit pour un Japonais : le déshonneur. L'amour ne se laisse cependant pas enfermer aussi facilement; il n'a que faire des conventions, il passe outre, se veut indestructible... Mais Mitsuko est trop belle, trop séduisante, pour n'être aimée que d'une seule personne. Centre de gravité du récit, l'amour, le corps et les pensées de Mitsuko agitent la vie des personnages qui traversent cette histoire. Watanuki son propre fiancé, Sonoko et le mari de Sonoko lui-même seront tour à tour emportés dans un tourbillon d'amour, de haine et de jalousie destructrice. Les passions soufflent alors sur ce monde petit bourgeois qui ne reculera plus devant aucune bassesse ni servilité pour s'accaparer celle qui leur fait tourner la tête. Transmuée en un pur objet de désir et se rendant prisonnière des fantasmes obsédants de ses amants, Mitsuko cachée derrière ses masques de Thanatos et d'Eros sera elle-aussi balayée d'une passion violente : sa propre adoration. Les tromperies successives qui nous sont ainsi relatées rythment fiévreusement le récit et nous guident tout droit vers un dénouement que l'on devine tragique. Mais le tragique n'est pas le mélodrame; les justes et la vérité ne sont pas d'un côté, les méchants et le mensonge de l'autre, gentiment séparés par un rassurant mur de moralité. Chacun des personnages revêt une figure tragique puisque tour à tour bourreau et victime, manipulateur et manipulé, libre et aliéné. Tragique, l'atmosphère l'est également car la mort, et notamment la mort volontaire, se révèle présente à chaque instant du roman. Sa présence est à la fois vue comme une échappatoire, mais aussi - lorsqu'il s'agit du Shinjù (double suicide amoureux) - comme du degré suprême de l'amour, de l'acte d'amour ultime et indépassable. Svastika se livre à nous dans une écriture élégamment dépouillée. Mais cette sobriété, loin de servir d'éclairage au récit, est un élément qui lui confère une véritable ambiguïté. Camouflé sous un ton d'apparence neutre, le propos n'en est pas pour autant totalement objectif : ces paroles sont celles d'une des protagonistes, d'une survivante… que plus personne ne pourra contredire et dont le roman en projet sera désormais la seule et unique version des faits. Il est donc permis de douter de la véracité des dires de Sonoko, d'autant plus que Tanizaki lui-même déclarait lors d'une de ses dernières interviews « Je ne m'intéresse qu'aux mensonges ». La question de la véracité d'un témoignage et du « je » qui l'accompagne avait déjà été exploré par Ryonosuke Akutagawa dans sa magnifique nouvelle Dans le Fourré (1914), et il est permis de penser que Tanizaki est pu être influencé par ce géant des lettres qui fut également son ami. Le sentiment de perplexité dans lequel nous plonge Svastika, trouve son explication théorique à l'intérieur des principes esthétiques prônées par Junichirô Tanizaki dans Eloge de l'Ombre (1933). Dans cet essai il est montré que l'aspect essentiel de la tradition littéraire Japonaise - à l'inverse de la tradition occidentale - réside dans la volonté farouche d'envelopper le récit d'une aura de mystère, et par là même de cultiver la multiplicité des iSvastikanterprétations. Plus retenu dans son écriture et moins érotiquement débridé (sans mauvais jeu de mots) que la confession impudique (1956) ou le journal d'un vieux fou (1961), Svastika peut apparaître un peu trop lisse au regard de la crudité parfois gratuite de ses œuvres de vieillesse. Il reste que cette œuvre subtile est ciselée à la perfection et l'on ne peut qu'admirer ce récit ou tout est pudiquement suggéré. Le sens restant suspendu à la sensibilité de chacun et renouvelé à chaque relecture … Choisissant pour vérité le mystère et l'ombre pour guide, Svastika, aussi énigmatique que délicieusement sensuel se déguste lentement – tel un met raffiné – comme pour mieux en dégager toutes les nuances, en apprécier toutes les saveurs. [Julien] www.myspace.com/ | Tanizaki JUNICHIRO - Svastika (E) Troublant récit que celui d'une veuve venue confier à un ancien amant les arcanes d'un fait divers aussi sanglant qu'intime. Officiellement, elle désire faire consigner par écrit la vérité sur une h ... |
Ismail KADARE - le general de l'armée morteAu début des années 1960, presque 20 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, un général italien, accompagné par un prêtre qui est aussi colonel de l'armée italienne, est envoyé par le gouvernement italien en Albanie pour localiser, recueillir et rapporter en Italie les ossements de ses compatriotes morts pendant la guerre afin de les enterrer dignement. Comme ils organisent les fouilles et l'exhumation, ils se questionnent sur le sens de leur tâche. Les débats de portée générale portent sur la futilité de la guerre et le sens de cette entreprise. Alors qu'ils vont plus loin dans la campagne albanaise, ils découvrent qu'ils sont suivis par un autre général, un Allemand à la recherche des corps des soldats allemands tués dans la Seconde Guerre mondiale. Comme son homologue italien, il lutte avec ce travail de recherches ingrates et s'interroge, lui aussi, sur la valeur de ces gestes de fierté nationale. Le Général de l'armée morte (Gjenerali i Ushtrisë së vdekur) est le premier roman de l'auteur albanais Ismail Kadare en 1963. Il a été adapté au cinéma en 1983 (Le Général de l'armée morte). | Ismail KADARE - le general de l'armée morte (E) Au début des années 1960, presque 20 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, un général italien, accompagné par un prêtre qui est aussi colonel de l'armée italienne, est envoy&e ... |
Franz KAFKA - le procesLe Procès (titre original en allemand : Der Process, également orthographié Prozeß, Prozess ou Proceß) est un roman de l'écrivain pragois de langue allemande Franz Kafka. Il relate les mésaventures de Joseph K., qui se réveille un matin et, pour une raison obscure, est arrêté et soumis aux rigueurs de la justice. Tout comme les autres romans de Kafka, Le Procès n'était pas totalement achevé à sa mort, et n'avait pas vocation à être publié. Le manuscrit fut recueilli par son ami et exécuteur testamentaire, Max Brod, et fut publié pour la première fois en 1925 sous le titre Der Process, aux éditions « Die Scheide », à Berlin. Si la division et les titres des chapitres sont tous de Kafka, la distribution et la répartition sont de Brod, qui en outre a écarté de la trame principale quelques chapitres incomplets. Le Procès se veut être un roman très réaliste, en effet, le lecteur a l’impression d’être plongé dans un véritable procès. Le lecteur peut s’imaginer dans la peau du héros nommé Joseph K. L’ambiance qui se dégage du roman est très oppressante puisqu’on ne voit pas le temps passer ; le procès est représenté d’une manière symbolique, comme une étape qui s’interpose dans la vie du héros. Joseph K. (on ne connaît pas son nom de famille), dans un premier temps, refuse son accusation alors qu’il est innocent — d'autant qu'il ne sait absolument pas de quoi il est accusé : mais au fil des évènements et de ses rencontres successives, il en vient à être convaincu de la réalité du procès et va donc tout faire pour se faire acquitter. | Franz KAFKA - le proces (E) Le Procès (titre original en allemand : Der Process, également orthographié Prozeß, Prozess ou Proceß) est un roman de l'écrivain pragois de langue allemande Franz Kafka. Il relate les mésavent ... |
Emmauel KANT - Critique de la raison pureUn idéal est une Idée représentée sous la forme d’une personne. En d’autres termes un Idéal est une personnification d’une Idée . Par exemple,Dieu est la personnification du concept d’un être possédant toutes les qualités possibles. Un idéal est une idée que l'on considère souvent à tort comme un objet réel alors qu'elle n'est qu'une Idée régulatrice. la raison pure a une double fonction. La première est négative, elle délimite le champ légitime de nos connaissances, et ne s'applique donc alors qu'au champ théorique. La deuxième est positive: elle concerne l'usage pratique de la raison et ouvre l'être raisonnable fini aux domaines de l'action libre et morale. La discipline de la raison pure, quant à elle, est la critique de la raison pure par elle-même; la raison sert ici à limiter les prétentions théoriques de la raison. La Critique de la raison pure (Kritik der reinen Vernunft) est une œuvre publiée en 1781 et en 1787 (seconde édition remaniée). Elle est considerée comme son œuvre majeure. Cette œuvre est aussi la plus lue, commentée, étudiée et influente des œuvres de Kant. Emmanuel Kant est, avec Platon et Descartes, un des trois piliers de la philosophie occidentale. | Emmauel KANT - Critique de la raison pure (E) Un idéal est une Idée représentée sous la forme d’une personne. En d’autres termes un Idéal est une personnification d’une Idée . Par exemple,Dieu est la personnification du concep ... |
Yacine KATEB - NedjmaPubliée en 1956, alors que l’Algérie est encore Française, cette histoire est le cri de tout un peuple. “J’ai écrit Nedma pour que les Français comprennent ce qu’était l’Algérie”. Quatre amis sont obsédés par la même femme mariée. Les secrets et les mystères planent autour de chacun de ces personnages. Le plus terrible est celui qui entoure la jeune femme : fille illégitime d’une Française et d’un Algérien dont l’identité n’est pas clairement identifiée, Nedjma fut ensuite confiée à Lella Fatma. Tous ces destins tragiques vont se croiser et s’entremêler. Le problème de l’identité est une constante de ce roman: l’identité des personnages eux-mêmes, mais aussi celle d’une nation. Le fait que Kateb Yacine ait choisi d’écrire son récit en français, marque bien la dualité de cette quête. Il n’y avait pas de tradition romanesque en Algérie avant l’arrivée des colons. Le français est donc la langue des histoires écrites. Mais en même temps, ce récit est on ne peut plus algérien : on retrouve dans la structure du roman, la tradition des récits en ellipses, “où chaque détours est un retour”. L’écriture est éclatée comme les sentiments ambigus que l’auteur éprouve pour la langue française : entre fascination et rejet. De ce fait, le lecteur ne peut être passif, et il est difficile de se laisser aller. Pourtant, ce serait une perte terrible que de ne pas faire cet effort de lecture, ce pas vers l’Autre, cette acceptation de repères différents des nôtres, car ce texte est un très beau passage de littérature et de poésie. Les allusions nombreuses à la condition des colons et des arabes sont introduites discrètement au cours de la narration. Comme dans beaucoup de romans issus de la colonisation, la question de la double identité est permanente. Nedjma, l’étoile, incarne tout à la fois l’être désiré et l’Algérie : elle est une vision fantasmatique de la patrie, elle aussi, voilée par la colonisation (donc les Français) comme la femme l’est par la tradition religieuse musulmane. Un très beau texte pour découvrir l’Algérie au moment où celle-ci rêvait de prendre son indépendance. | Yacine KATEB - Nedjma (E) Publiée en 1956, alors que l’Algérie est encore Française, cette histoire est le cri de tout un peuple. “J’ai écrit Nedma pour que les Français comprennent ce qu’était l&rsqu ... |
Nikos KAZANTZAKIS - Alexis ZorbaLe jour se lève sur le Pirée. Dans le café enfumé, patiente un jeune intellectuel. Bientôt, le bateau pour la Crète appareillera. C'est sur cette terre solaire et misérable qu'il compte se frotter à la vie, cette vie qu'on n'apprend pas dans les livres... Et voilà que déboule, avant même le début du voyage, le mentor attendu, bon génie frondeur, philosophe déboutonné : leur amitié sera fulgurante. Cet homme s’appelle Alexis Zorba et le narrateur l'engage. Les voilà partis pour une grande aventure. L’exploitation de la mine, oui, mais cela ce n'est qu’un vague détail !… Ils vont surtout apprendre à se connaître, à se découvrir et à devenir les meilleurs amis du monde. Zorba : le feu, les flammes, la vie sous toutes ses formes. Un homme qui sait sans connaître, parce que la vie c’est ça et rien d'autre. Un homme qui vit par la musique, le cœur, le corps, le soleil, la musique et la femme. À l'heure ou la civilisation radote, ou l'idéologie gangrène l'intelligence, la voix d'Alexis Zorba est de celles qui crient dans le désert, mais monte haut, très haut, vers le ciel... Né en 1883 en Crète, et mort en 1957 en Allemagne, Nikos Kazantzaki a 44 ans quand paraît son recueil philosophique, Ascèse, qui donne l'orientation décisive de ses œuvres ultérieures. La reconnaissance internationale lui vient à la Libération lorsqu'il publie le roman Alexis Zorba (1946). | Nikos KAZANTZAKIS - Alexis Zorba (E) Le jour se lève sur le Pirée. Dans le café enfumé, patiente un jeune intellectuel. Bientôt, le bateau pour la Crète appareillera. C'est sur cette terre solaire et misérable qu'il compte se fro ... |
Yachar KEMAL - Memed le minceNous sommes sur « les contreforts montagneux du Taurus » en Anatolie. Cinq villages vivent sous la coupe du terrible Abdi Agha, la terre est ingrate, la récolte de coton ne nourrit pas les familles, les villageois subissent le joug d’Abdi Agha, tafics, corruption, bastonnades et brimades en tous genres, tout est bon pour pressurer les villageois. Mèmed le gardien de troupeaux est le bouc émissaire du tortionnaire et il tente de s’enfuir et pendant quelques jours « Il se sentit soudain léger comme un oiseau paisible.» mais le bonheur est de courte durée car toute opposition est vaine et pour protéger sa mère il est contraint de rentrer. Mèmed le Mince est pauvre « la maison de Mèmed n’a qu’une seule pièce » , il est tout en jambes, maigrelet mais plein d’astuce et de courage, affamé aussi mais autant de justice que de pain. Mais ce sont ses yeux qui disent tout « sa vitalité, sa haine, son amour, sa peur, sa force » un sympathique héros, un Robin des bois moderne, un Mandrin d’Anatolie. Il y a tout dans ce récit, les poursuites, la révolte, le courage et la ruse du jeune homme, l’amour contrarié pour sa belle. Par dessus tout il y a la lutte contre l’asservissement de l’homme, la soif de justice et de liberté. C’est une Turquie moyenâgeuse et féodale, que Yachar Kemal nous dépeint. Dans cette belle chanson de gestes digne des bardes qui de villages en villages chantaient le courage des bandits d’honneur, il y a tout l’amour de l’auteur pour cette terre âpre qui est la sienne. Lui qui a fait tous les métiers pour pouvoir écrire il tient là sa revanche, Mèmed le Mince c’est lui. | Yachar KEMAL - Memed le mince (E) Nous sommes sur « les contreforts montagneux du Taurus » en Anatolie. Cinq villages vivent sous la coupe du terrible Abdi Agha, la terre est ingrate, la récolte de coton ne nourrit pas les familles, les villageois su ... |
Jack KEROUAC - sur la route (on the road)Sur la route fut l'un des romans fondateurs de ce que Kerouac nomma lui-même la « Beat Generation ». Toutefois le terme de Beat Generation fut avant tout un raccourci commode qui permit aux médias d'instituer en mouvement littéraire ce qui était surtout la conjonction d'individus singuliers : même s'ils partagent un goût pour la prose spontanée et le surréalisme, l'écriture de Jack Kerouac ne ressemble pas à celle d'Allen Ginsberg, et celle de Ginsberg est elle-même éloignée de celle de William Burroughs. Le roman raconte de manière quasi autobiographique les aventures de l'auteur (nommé Sal Paradise dans le livre) et d'un compagnon de route, Neal Cassady (nommé Dean Moriarty dans le roman). On y croise également Allen Ginsberg (Carlo Marx) et William Burroughs (Old Bull Lee). | Jack KEROUAC - sur la route (on the road) (E) Sur la route fut l'un des romans fondateurs de ce que Kerouac nomma lui-même la « Beat Generation ». Toutefois le terme de Beat Generation fut avant tout un raccourci commode qui permit aux médias d'instituer en mou ... |
Joseph KESSEL - Fortune carréeC'est en 1931 que Kessel entreprit la rédaction de ce qui devait être un de ses plus beaux romans. L'idée de " Fortune carrée " lui vint sur le plateau volcanique de Sanaa en voyant " le Moscovite " caracoler sur l'étalon de l'imam du Yémen. Cette histoire virile met en scène deux hommes violents et sans attaches : Hakimoff et Henri de Monfreid, dans un cadre époustouflant de beauté : le Yémen, la mer Rouge, l'Éthiopie-Somalie. Un récit fulgurant qui s'inspire de la vie du grand voyageur que fut Kessel et de ses rencontres avec de fabuleux personnages Monfreid, mais aussi le sergent Hussein ou encore Gouri, le tueur aux bracelets de peau humaine. Un roman d'aventures épique et vrai. | Joseph KESSEL - Fortune carrée (E) C'est en 1931 que Kessel entreprit la rédaction de ce qui devait être un de ses plus beaux romans. L'idée de " Fortune carrée " lui vint sur le plateau volcanique de Sanaa en voyant " le Moscovite & ... |
Yasmina KHADRA - l'attentatAmine, chercheur israélien d'origine palestinienne, a toujours refusé de prendre parti dans le conflit qui oppose son peuple à son peuple d'adoption et s'est entièrement consacré à son métier et à sa femme Sihem. Jusqu'au jour où un attentat se produit à Tel Aviv. Son ami Naveed, policier, lui annonce alors que Sihem a été tuée et qu'elle est en plus soupçonnée d'être la kamikaze. Le sujet n'était pas évident. Pour aborder le thème des kamikazes israéliens, il fallait au moins l'audace de Yasmina Khadra - Mohammed Moulessehoul de son vrai nom ; rien à voir, donc, avec la femme qu'on aurait pu imaginer. L'auteur emmène son lecteur, passionné dès les premières lignes de ce roman époustouflant, dans les méandres de la conscience humaine. Et la conscience est ici double. Il y a d'abord celle d'Amine, cet éminent chirurgien d'origine arabe et naturalisé israélien, qui tente de comprendre. La question n'a de cesse de revenir : pourquoi ? Pour quelles raisons sa femme, cet être doux, dénué de haine et de mystère, s'est-elle fait exploser dans un restaurant, bondé d'enfants de surcroît ? Pourquoi ne lui a-t-elle rien dit ? Et comment lui, qui l'aimait tant, qui lui avait donné toute sa vie, n'a-t-il rien vu venir ? Dans sa quête éperdue pour approcher les raisons qui ont pu motiver un tel acte, Amine va devoir se frotter à ces hommes et ces femmes qui n'ont en tête que la cause palestinienne… au péril de leurs propres vies. Le récit est haletant, mené par une plume brillante et concise. L'auteur n'a aucun mal à nous tirer des larmes de chagrin et d'incompréhension, de compassion et de haine. Yasmina Khadra souhaitait devenir "une plume au service de la littérature, cette sublime charité humaine." Pari réussi. La critique [evene] par Faustine Amoré | Yasmina KHADRA - l'attentat (E) Amine, chercheur israélien d'origine palestinienne, a toujours refusé de prendre parti dans le conflit qui oppose son peuple à son peuple d'adoption et s'est entièrement consacré à son métier ... |
Ibn KHALDUN - le Voyage d Occident de d Orient"Ayant de nouveau besoin du concours des Dawawida, le sultan Abu Hammou m'appela à la cour et me chargea d'une mission auprès de ces derniers. J'en fus alarmé. Je décidai en moi même de ne point m'occuper de cette affaire, ayant opté pour le renoncement et une vie loin du monde; mais je fais mine d'accepter, et quittai Tlemcen. Parvenu à Al Batha je bifurquai à droite, vers Mendès, et regagnai les tribus des AWLED Arif, qui résidaient à l'est du Mont Guzul. Elles me recurent à bras ouverts. Après quelques jours, elles firent venir ma famille de Tlemcen et surent m'excuser auprès du Sultan de ne pouvoir m'acquitter de la tache qu'il m'avait confié. Je fus installé avec ma famille à la Qala Ibn Salama dans le pays des Banu Tujin que le sultan avait concédée en Iqtaa aux AWLED Arif. J'y résidait pendant quatre ans délaissant le monde et toutes ses préoccupations c'est là que je commençai la rédaction de mon ouvrage et que j'en achevai l'introduction; je conçus celle ci selon un plan original qui me fut inspiré dans la solitude de cette retraite : mon esprit fut pris sous un torrent de mots et d'idées que je laissai décanter et mûrir pour en recueillir toute la moelle. Je m'étais réfugié à Qala Ibn Salama chez les les AWLED Arif : j'y étais logé au château d'Abu Bakr Ibn Arif une demeure les plus accueillantes et des mieux faites (...) j'avais déjà achevé la rédaction de l'introduction à l'histoire des arabes, des berbères et des Zenata et j'éprouvais le besoin de consulter les livres et les archives qui ne se trouvent que dans les grandes villes. (...)Puis ce fut le retour à Tunis. Cette invitation au voyage s'inscrit dans la tradition de l'autobiographie en Islam. Mais les règles du genre ne résistent pas au talent d'Ibn Khaldûn.. | Ibn KHALDUN - le Voyage d Occident de d Orient (E) "Ayant de nouveau besoin du concours des Dawawida, le sultan Abu Hammou m'appela à la cour et me chargea d'une mission auprès de ces derniers. J'en fus alarmé. Je décidai en moi même de ne point m'occu ... |
Rudyard KIPLING - KimA Lahore en Inde lors de la colonie britannique, Kimball O'Hara, dit Kim, est le fils d'un soldat britannique aujourd'hui décédé. À la mort de son père, pour tout héritage, Kim porte autour du cou, dans un porte-amulette en cuir, trois documents qui le recommandent à l'armée britannique et à une loge maçonnique. Il ne connaît pas le sens de ces papiers, sauf qu'un jour, « un grand taureau sur champ vert, avec le colonel sur son grand cheval et neuf cents diables » viendront le chercher. Ce petit orphelin fait s vie principalement en mendiant et en travaillant de petit boulot en petit boulot. L'un de ses employeurs occasionnels est le marchand de chevaux Mahbub Ali, qui est également un informateur des services secrets britanniques. Un jour Kim rencontre un vieux moine tibétain qui cherche à se libérer de ce qu'il appelle le Cycle de la Vie. Pour cela il est en quête d'un ruisseau qui serait doté de vertus mystiques. Kim va devenir son disciple, son chela (guide), et commence alors une longue marche à travers l'Inde coloniale. Les deux pèlerins vont tomber plus tard sur un régiment de soldats britanniques, les Mavericks, qui vont prendre en charge le petit garçon et l'éduquer. Kim va devenir ainsi petit à petit un espion au service de la couronne britannique dans le "Grand Jeu", un conflit politique qui opposa la Grande-Bretagne à la Russie en Asie centrale. Le roman Kim de Rudyard Kipling a été publié d'abord sous forme de feuilleton dans le McClure's Magazine entre décembre 1900 et octobre 1901. Il sera ensuite publié en entier en 1901 par MacMillan & Co. Ltd en octobre 1901. Ce roman est souvent considéré comme le chef d'oeuvre de Rudyard Kipling et résume finalement toute l'oeuvre du célèbre écrivain britannique. Il y résume cette double culture indienne et britannique qui lui est chère, l'enfance et la vie en Inde, la philosophie indienne et le colonialisme britannique. Kim est à la fois un un récit picaresque, un roman initiatique, d'espionnage... Mais c'est avant tout n formidable roman d'aventures dans toute sa beauté écrit avec beaucoup d'humour et de poésie. La portée de ce roman est immense, on y apprend en effet de nombreux aspects de l'époque, historiques ou politiques et aussi et surtout culturels. Le style d'écriture de Kipling peut paraître aujourd'hui un peu désuet et ampoulé et certains passages sont un peu plus difficiles. Cela n'enlève cependant rien à cette magnifique oeuvre. Rudyard Kipling a obtenu le Prix Nobel de littérature en 1907. | Rudyard KIPLING - Kim (E) A Lahore en Inde lors de la colonie britannique, Kimball O'Hara, dit Kim, est le fils d'un soldat britannique aujourd'hui décédé. À la mort de son père, pour tout héritage, Kim porte autour du cou, ... |
Heinrich von KLEIST - Michael Kohlhaas« Je ne puis être heureux qu'en ma société, parce qu'il m'est permis, là, d'être tout à fait vrai », disait Kleist. Pourtant, c'est cette société qui lui rendit la vie impossible et le poussa au suicide à l'âge de trente-quatre ans. Alors que le style des drames de Kleist se caractérise par une fougue exaltée, celui de ses nouvelles est marqué par une réserve extrême, opposition unique dans la littérature allemande. Un homme honnête à la recherche frénétique de la justice se transformera en vengeur meurtrier faute de trouver celle-ci. | Heinrich von KLEIST - Michael Kohlhaas (E) « Je ne puis être heureux qu'en ma société, parce qu'il m'est permis, là, d'être tout à fait vrai », disait Kleist. Pourtant, c'est cette société qui lui rendit la vie imposs ... |
Milan KUNDERA - la PlaisanterieLudvik Jahn, étudiant et activiste communiste, est exclu du Parti, renvoyé de l'Université et enrôlé de force dans l'armée avec les « noirs » (déviants politiques et ennemis de classe du régime socialiste tchèque) pour avoir, dans une carte postale destinée à une jeune étudiante qu'il courtisait, inscrit une phrase au second degré : « L'optimisme est l'opium du genre humain ! L'esprit sain pue la connerie ! Vive Trotski ! » Roman polyphonique, il fait se croiser quatre destins ; outre celui de Ludvik, narrateur des deux tiers du livre, il donne ainsi la parole à son ancien meilleur ami Jaroslav, musicien attaché à la fois au socialisme —- par pragmatisme —- et aux traditions populaires de son pays la Moravie, dont il donne une description assez détaillée (en accord avec la conception du roman que revendique Kundera comme genre pouvant inclure tous les autres). La troisième narratrice est Helena, femme de Pavel, ancien ami de Ludvik mais qui avait été à l'origine de son exclusion du Parti, et que Ludvik séduit par vengeance, cherchant à s'approprier à travers ce corps donné la substance de celui qui l'avait défait. Enfin, une autre connaissance de jeunesse, Kostka, apporte à l'histoire un point de vue de croyant. Le retour final de Ludvik dans sa petite ville natale (qui commence aussi le roman: "Ainsi, après bien des années, je me retrouvais chez moi") est l'occasion de la rencontre de la plupart des personnages, ainsi que d'une succession accélérée des narrateurs, dessinant comme la figure musicale de la "strette". La Plaisanterie (titre original : Žert) est un roman de Milan Kundera publié en 1967, dont l'histoire se déroule dans la Tchécoslovaquie (Kundera emploie plutôt les appellations de Bohême et Moravie) de l'immédiat après-guerre jusqu'aux années précédant le Printemps de Prague. Kundera a déclaré, en réaction aux lectures excessivement politiques du roman (paru en France après le Printemps de Prague), que La plaisanterie était essentiellement une histoire d'amour. On peut, en outre, assez clairement y lire plusieurs idées (romanesques) qui resteront chères à Kundera. La multiplicité de points de vue, essentielle au roman, met en évidence à quel point nos intuitions sur autrui sont souvent biaisées, voire totalement fausses. C'est particulièrement le cas de l'amour (par exemple Héléna brûle d'amour pour ce Ludvik dont elle interprète aveuglement chaque geste cynique) et plus généralement de toutes les attitudes lyriques caractéristiques de la jeunesse, dont les traits principaux sont la bêtise, l'ignorance et l'esprit de sérieux (d'où le titre - toute l'histoire de Ludvik n'étant que la conséquence, très sérieuse, d'une plaisanterie). | Milan KUNDERA - la Plaisanterie (E) Ludvik Jahn, étudiant et activiste communiste, est exclu du Parti, renvoyé de l'Université et enrôlé de force dans l'armée avec les « noirs » (déviants politiques et ennemis de cla ... |
Jean de la FONTAINE - FablesUne grenouille vit un bœuf Qui lui sembla de belle taille. Elle, qui n'était pas grosse en tout comme un œuf, Envieuse, s'étend, et s'enfle et se travaille, Pour égaler l'animal en grosseur, Disant: «Regardez bien, ma sœur; Est-ce assez? dites-moi: n'y suis-je point encore? Nenni.—M'y voici donc?—Point du tout.—M'y voilà? —Vous n'en approchez point.» La chétive pécore S'enfla si bien qu'elle creva. Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages. Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs, Tout prince a des ambassadeurs, Tout marquis veut avoir des pages. | Jean de la FONTAINE - Fables (E) Une grenouille vit un bœuf Qui lui sembla de belle taille. Elle, qui n'était pas grosse en tout comme un œuf, Envieuse, s'étend, et s'enfle et se travaille, Pour égaler l'animal en grosse ... |
Jacques LACAN - écrits | Jacques LACAN - écrits (E) ... |
Jacques LACARRIERE - Chemin faisant: mille kilometres a pied a travers la FranceJe me disais : moi aussi j'aurai mon livre des chemins, mon bréviaire des sentes, mon évangile des herbes et des fleurs, bref ma bible des routes et La Divine Comédie me parut bien convenir. J'avais depuis longtemps envie de la relire. Mais très vite, je finis par oublier le livre, ne plus penser à lui ou y penser comme à un compagnon présent mais de moins en moins essentiel. Dans la journée, j'aimais m'étendre au pied d'un arbre (chêne ou non, séculaire ou non) sans penser à rien d'autre qu'à la forme changeante des nuages, aux bruits lointains signalant une ferme, un hameau, un village. Et le soir - même quand l'atmosphère du café où j'avais pu trouver refuge rappelait le Purgatoire ou l'Enfer de Dante - je préférais rester là, avec les clients quand il y en avait ou seul, à lire le journal local, écouter les bruits et les silences d'un café, ce temps insidieux, anonyme des lieux qui soudain sont désertés de leur cris vivants, leur brouhaha, et leur rumeur humaine comme un rivage dont la mer vient de se retirer. Car même en ces endroits souvent sinistres, je me sentais plus réceptif qu'en allant m'isoler dans ma chambre pour lire un livre que je pourrais toujours retrouver à la fin du voyage. Les livres et les routes demeurent mais les rencontres, les paroles, elles, sont éphémères. Et c'est l'éphémère que je venais chercher dans la pérennité géologique des chemins ou la mouvance des visages. Cet éphémère égrené dans le fil des jours et qui se mue ainsi en petites éternités, à chaque instant recommencées. | Jacques LACARRIERE - Chemin faisant: mille kilometres a pied a travers la France (E) Je me disais : moi aussi j'aurai mon livre des chemins, mon bréviaire des sentes, mon évangile des herbes et des fleurs, bref ma bible des routes et La Divine Comédie me parut bien convenir. J'avais depuis longtemps env ... |
Choderlos de LACLOS - les liaisons dangereusesLes Liaisons dangereuses, sous-titré lettres recueillies dans une société et publiées pour l’instruction de quelques autres, est un roman épistolaire écrit par Pierre Choderlos de Laclos et publié en 1782. Cette œuvre littéraire majeure du xviiie siècle, qui narre le duel pervers de deux aristocrates manipulateurs, roués et libertins du siècle des Lumières, est considérée comme un chef-d'œuvre de la littérature française, bien qu'il fût tombé dans un quasi-oubli durant la majeure partie du XIXe siècle, avant d'être redécouvert au début du XXe. Toute la force du roman réside dans la double narration de deux intrigues entremêlées. Le récit de leurs aventures libertines respectives, de leurs stratégies et de leurs péripéties mais aussi le combat qu’ils se livrent l’un contre l’autre. Un combat qui apparaît tout d’abord comme un jeu de séduction pour ensuite se transformer en rivalité destructrice. En définitive, les deux combattants se prendront mutuellement ce qu’ils ont de plus précieux. Le vicomte mourra en duel après avoir succombé à l’amour de madame de Tourvel dont il aura pourtant causé la perte. Le brillant libertin agonisera en amoureux désespéré d’avoir détruit celle qu’il aimait. La marquise de Merteuil perdra sa réputation, que toute sa vie elle s’était attachée à préserver, sa fortune, en perdant un procès et sa féminité qu’une petite vérole flétrira en la défigurant. | Choderlos de LACLOS - les liaisons dangereuses (E) Les Liaisons dangereuses, sous-titré lettres recueillies dans une société et publiées pour l’instruction de quelques autres, est un roman épistolaire écrit par Pierre Choderlos de Laclos et pu ... |
Jules LAFORGUE - L'imitation de Notre-Dame la luneC'est sur un cou qui, raide, emerge D'une fraise empesée idem, Une face imberbe au cold-cream, Un air d'hydrocephale asperge | Jules LAFORGUE - L'imitation de Notre-Dame la lune (E) C'est sur un cou qui, raide, emerge D'une fraise empesée idem, Une face imberbe au cold-cream, Un air d'hydrocephale asperge ... |
Selma LAGERLOF - le merveilleux voyage de Nils HolgerssonNils Holgersson, un petit garçon qui ne pense qu'à dormir, voyager, partir à l'aventure, manger et jouer de mauvais tours, vit dans la ferme de ses parents en Scanie, dans le sud du pays. Il aime particulièrement persécuter les animaux, telles que les oies. Un dimanche où ses parents l'ont laissé seul à la maison, il rencontre un tomte qui, pour le punir, le rétrécit et lui donne la capacité de parler avec les animaux. Au même moment, un jars de la ferme décide d'accompagner un groupe d'oies sauvages dirigé par Akka de Kebnekajse dans leur migration pour la Laponie. Dans sa tentative pour le retenir, Nils s'envole avec lui. Il traverse ainsi la Suède, visitant ses provinces. Le roman, qui compte cinquante-cinq chapitres, est l'occasion de découvrir les caractéristiques naturelles, les ressources économiques et les contes et légendes des lieux qu'il traverse. Selma Lagerlöf avait reçu en 1902 une commande de l'Association nationale des enseignants afin d'écrire un livre de géographie à destination des enfants de l'école publique. Pour cela, elle parcourut la Suède, pour l'observer et y recueillir les anecdotes locales et les légendes qu'elle incorpora à son récit, sans oublier de se mettre en scène, malicieusement, quoique de façon anonyme, dans un chapitre du roman. À l'origine écrit pour faire découvrir leur pays aux petits Suédois, le roman est devenu l'un des livres pour la jeunesse les plus connus dans le monde. Le héros du roman apparaît sur les billets suédois de vingt couronnes. Il a donné son nom à un prix littéraire récompensant les auteurs de littérature de jeunesse suédoise. Le lecteur étranger à la Suède dispose là d'un des plus beaux guides touristiques écrit sur un pays. | Selma LAGERLOF - le merveilleux voyage de Nils Holgersson (E) Nils Holgersson, un petit garçon qui ne pense qu'à dormir, voyager, partir à l'aventure, manger et jouer de mauvais tours, vit dans la ferme de ses parents en Scanie, dans le sud du pays. Il aime particulièrement ... |
Pascal LAINE - La dentellièrePrix Goncourt 1974 Pomme vit seule avec sa mere qui travail comme serveuse et prostituée dans un bar.Elles se contentent de leur vies sans aucun but simplement du fait de devoir vivre comme on est.Pomme est quelqu'une de mysterieuse avec un caractère opaque et nous nous demandons parfois si elle cachait bien dans son coeur un chagrin de l'absence paternelle.C'est peu-etre aussi pour cette raison qu'elle est aussi timide et coupée de ce monde si matéraliste.Ce monde est tellement avancé que ses petites habitudes et sa façon de vivre deviennent l'une des raisons pour laquelle Aiméry se lasse d'elle.Au début ce mystère l'intriguait mais au fur et a mesure elle devient la source de nuisance qui le torturait intérieurement.Mais l'ironie du sort c'est que Pomme n'arrive pas a réaliser que ce qu'elle croyait etre une histoire idyllique s'avererait etre une relation tendue et basée sur l'incompréhension.Du fait qu'elle s'est fondée un monde éphémère a elle,quand ce reve se brise elle est tellement anéanti qu'elle n'a plus gout a la vie et a perdu tout espoir.Quand Aiméry lui demanda de partir elle ne dit mot et elle rangea ses affaires et partit.Sa nature docile ne laissait rien appercevoir et le jeune homme ne pouvait non plus comprendre si elle est affectée ou si elle est indifférente a sa décision.Mais sa présence lui manque tellement qu'elle se laisse souffrir car elle n'a plus espoir de revoir son amour.Pour Aiméry ce n'était pas de l'amour mais simplement une attirance normale que tous les hommes ressentent au fil de leurs vies. (http://www.dissertationsgratuites.com/) | Pascal LAINE - La dentellière (E) Prix Goncourt 1974 Pomme vit seule avec sa mere qui travail comme serveuse et prostituée dans un bar.Elles se contentent de leur vies sans aucun but simplement du fait de devoir vivre comme on est.Pomme est quelqu'une de my ... |
Alphonse de LAMARTINE - Meditations poetiquesC'est un mince recueil de 24 poèmes dont le succès s'explique par leur adéquation à leur époque, à l'émergence d'une sensibilité nouvelle, liée aux bouleversements de l'histoire, aux incertitudes de l'avenir et à une nouvelle vision de l'individu, perçu comme être sensible, complexe et comme centre de la représentation. Les Méditations se présentent comme une sorte de rêverie mélancolique sur le thème de la foi et celui de l'amour. Le poète, qui parle à la première personne, évoque le souvenir de son amante perdue, qu'il appelle Elvire, et dans laquelle on s'accorde le plus souvent à reconnaître Julie Charles. L'un des poèmes les plus célèbres des Méditations est une élégie, «le Lac», qui fut directement inspiré par la rencontre avec Julie Charles sur les bords du lac du Bourget. Lamartine est obsédé par la pensée de la mort et par delà il rêve à la vie éternelle. Le thème dominant est la hantise du temps qui passe et qui corrompt tout. Dans un style très affectif, le poète et sa bien-aimée, à laquelle il prête sa voix, supplient le temps, la forêt, les grottes, le lac lui-même, la nature tout entière enfin, de préserver à jamais les instants de bonheur qu'ils sont en train de partager. | Alphonse de LAMARTINE - Meditations poetiques (E) C'est un mince recueil de 24 poèmes dont le succès s'explique par leur adéquation à leur époque, à l'émergence d'une sensibilité nouvelle, liée aux bouleversements de l'histoire ... |
Giuseppe Tomasi di LAMPEDUSA - le GuepardLe Guépard (Il Gattopardo) est l'unique roman de l'écrivain et aristocrate italien Giuseppe Tomasi di Lampedusa, paru en 1958 à titre posthume et récompensé par le prix Strega l'année suivante. Tomasi di Lampedusa y trace la vie de don Fabrizio Salina, un prince sicilien, au milieu des tourments révolutionnaires italiens du Risorgimento. Mais c'est surtout une histoire de la Sicile et de la transition entre un ordre ancien et un nouvel ordre. L'auteur s'est apparemment inspiré de Giulio Fabrizio di Lampedusa, son arrière-grand-père, pour créer le personnage de don Fabrizio. Les armes de cet aïeul étaient un lion léopardé (c'est-à-dire passant à la façon du léopard1), que l'auteur a transformé en guépard « dansant » dans son œuvre. L'auteur a déclaré que les réflexions du prince Salina sur la société étaient en réalité les siennes2. À l'approche des célébrations du centenaire de l'unification italienne, l'auteur ressentait l'envie de parler de l'opportunisme qui avait selon lui essentiellement caractérisé l'époque, bien loin de l'enthousiasme que présente l'historiographie officielle italienne. Parfois présenté comme un roman « réactionnaire », cet ouvrage est en réalité très critique sur les élites traditionnelles. | Giuseppe Tomasi di LAMPEDUSA - le Guepard (E) Le Guépard (Il Gattopardo) est l'unique roman de l'écrivain et aristocrate italien Giuseppe Tomasi di Lampedusa, paru en 1958 à titre posthume et récompensé par le prix Strega l'année suivante. |
Philippe LANCON - le lambeauPrix Femina 2018 Lambeau, subst. masc. 1. Morceau d’étoffe, de papier, de matière souple, déchiré ou arraché, détaché du tout ou y attenant en partie. 2. Par analogie : morceau de chair ou de peau arrachée volontairement ou accidentellement. Lambeau sanglant ; lambeaux de chair et de sang. Juan, désespéré, le mordit à la joue, déchira un lambeau de chair qui découvrait sa mâchoire (Borel, Champavert, 1833, p. 55). 3. Chirurgie : segment de parties molles conservées lors de l’amputation d’un membre pour recouvrir les parties osseuses et obtenir une cicatrice souple. Il ne restait plus après l’amputation qu’à rabattre le lambeau de chair sur la plaie, ainsi qu’une épaulette à plat (Zola, Débâcle, 1892, p. 338). (Définitions extraites du Trésor de la Langue Française). L’ouvrage revient sur l’attentat de « Charlie Hebdo » et raconte la lente reconstruction de l’auteur après sa grave blessure au visage. Un livre magistral, revenu d’entre les morts. Publié au printemps, un peu plus de trois ans après l’attentat de Charlie Hebdo, où Philippe Lançon a été défiguré, la mâchoire emportée par une balle, Le Lambeau raconte comment « celui qui n’était pas tout à fait mort » doit cohabiter avec « celui qui allait devoir survivre ». Tentant de maintenir un lien avec le monde des vivants, décrivant cette béance, tout en racontant son parcours médical vers la reconstruction, Lançon hisse chaque évocation intime au niveau d’une méditation universelle sur notre temps, nos aveuglements : sa plume nous en met plein la gueule ; son visage défait exhibe tout ce que nous ne voulons pas regarder en face ; sa lucidité est une fidélité à l’enfant qu’il fut ; ses souvenirs d’enfance ressemblent déjà à nos souvenirs de guerre. C’est ce brûlant journal de deuil que les jurées du Femina ont récompensé. | Philippe LANCON - le lambeau (E) Prix Femina 2018 Lambeau, subst. masc. 1. Morceau d’étoffe, de papier, de matière souple, déchiré ou arraché, détaché du tout ou y attenant en partie. 2. Par analogie ... |
Dominique LAPIERRE - la Cité de la joieLe personnage central, Paul Lambert, prêtre français dans le livre, est inspiré de Gaston Grandjean, missionnaire suisse, qui a changé son nom en Gaston Dayanand en adoptant la nationalité indienne en 1992. Entre autres mérites, les ponts qu'il établit entre les différentes religions qui se côtoient dans ce bidonville de Calcutta sont un merveilleux message d'espoir. Un film en a été tiré. À ce jour le livre a été traduit en 31 langues et son tirage dépasse plus de 40 millions d'exemplaires. | Dominique LAPIERRE - la Cité de la joie (E) Le personnage central, Paul Lambert, prêtre français dans le livre, est inspiré de Gaston Grandjean, missionnaire suisse, qui a changé son nom en Gaston Dayanand en adoptant la nationalité indienne en 1992. ... |
Manu LARCENET - le combat ordinaireLe Combat ordinaire est le premier album de la série de bande dessinée Le Combat ordinaire de Manu Larcenet. L'album est publié par les éditions Dargaud en 2003. L'histoire se déroule en France, dans les années 2000 et narre la vie adulte de Marco, jeune photographe en manque d'inspiration. La bande dessinée a reçu le Prix du meilleur album au festival de la bande dessinée d'Angoulême en 2004. Après avoir reçu le Prix du meilleur album à Angoulême, le livre connaît un grand succès critique et public : la série s'est, en 2011, vendue à plus de 600 000 exemplaires. Les principales qualités reconnues au livre sont le côté touche-à-tout, posant un œil sur les petits riens de la vie et offrant en même temps au lecteur l'occasion de s'amuser tout en étant marqué par différents évènements. Trois autres tomes ont été dessinés mais Manu Larcenet a bel et bien terminé la série, expliquant qu'il ne lui restait plus rien à dire. | Manu LARCENET - le combat ordinaire (E) Le Combat ordinaire est le premier album de la série de bande dessinée Le Combat ordinaire de Manu Larcenet. L'album est publié par les éditions Dargaud en 2003. L'histoire se déroule en France, dans les a ... |
Jacques LAURENT - Les BétisesPrix Goncourt 1971 Commençant par une aventure désinvolte, intitulée 'Les Bêtises de Cambrai' et située dans la France d'après 1940, le créateur de Gustin est obligé de relire son récit pour le rendre publiable, en l'étoffant. Il se livre à un 'Examen du texte' et de ses sources qui aboutit finalement à une autobiographie quelque peu retouchée. Après quoi, il abandonne la plume pour devenir planteur, puis note au jour le jour ses actes et ses réflexions dans 'Le Vin quotidien'. En les creusant un peu, il parvient à une philosophie dans un quatrième texte en forme d'essai dit 'Fin Fond'. Derrière l'apparente disparité, le narrateur se traque dans son héros et nous mène dans une aventure autour du monde. | Jacques LAURENT - Les Bétises (E) Prix Goncourt 1971 Commençant par une aventure désinvolte, intitulée 'Les Bêtises de Cambrai' et située dans la France d'après 1940, le créateur de Gustin est obligé de relire ... |
Eric LAURRENT - Les decouvertesLes différentes étapes de la découverte du corps féminin (et ses effets sur le petit garçon devenant grand !), son traitement, ici, est absolument délicieux et drôle. | Eric LAURRENT - Les decouvertes (E) Les différentes étapes de la découverte du corps féminin (et ses effets sur le petit garçon devenant grand !), son traitement, ici, est absolument délicieux et drôle. ... |
David Herbert LAWRENCE - L'amant de Lady ChatterleyL’histoire est celle d’une jeune femme mariée, Constance, Lady Chatterley, dont le mari, propriétaire terrien, est devenu paralysé et sexuellement impuissant. Une vie monotone, un mari indifférent et la frustration sexuelle poussent Constance à entamer une liaison avec le garde-chasse, Oliver Mellors. Quand le roman se termine, Constance attend un enfant de Mellors. Ils sont provisoirement séparés en attendant d’obtenir le divorce de leurs conjoints respectifs. Le roman est le récit de la rencontre de Lady Chatterley et d'Olivier Mellors, d'un difficile apprivoisement, d'un lent éveil à la sensualité pour elle, d'un long retour à la vie pour lui... ou comment l'amour ne fait qu'un avec l'expérience de la transformation. L'Amant de lady Chatterley (titre original : (en) Lady Chatterley's Lover) est un roman de David Herbert Lawrence écrit en 1928. Publié à Florence en 1928, le roman n’a pu être imprimé au Royaume-Uni qu'en 1960, longtemps après la mort de l’auteur (1930). D.H. Lawrence avait envisagé d’intituler son livre Tenderness (en français, Tendresse), et il a fait d’importants changements au manuscrit original afin de le rendre plus accessible aux lecteurs. La publication du livre a provoqué un scandale en raison des scènes explicites de relations sexuelles, de son vocabulaire considéré comme grossier et du fait que les amants étaient un homme de la classe ouvrière et une femme de l'aristocratie. Lors de la première publication au Royaume-Uni en 1960, le procès des éditeurs, Penguin Books, sous le coup de la loi sur les publications obscènes (Obscene Publications Act) de 1959, fut un événement public et un test pour cette nouvelle loi qui venait d’être promulguée à l’initiative de Roy Jenkins. Cette loi permettait aux éditeurs de textes « obscènes » d’échapper à la condamnation s’ils pouvaient démontrer que l’œuvre en question avait une valeur littéraire. Dans le cas de ce roman, un des arguments de l’accusation était le fréquent usage du verbe fuck (en français, baiser ou fourrer) et de ses dérivés. Divers critiques universitaires, y compris E. M. Forster, Helen Gardner et Raymond Williams, furent convoqués comme témoins, et le procès se termina sur un verdict d’acquittement. Le procès fit jurisprudence pour ouvrir la voie à une plus grande liberté d’expression dans le pays. Synopsis[modifier] | David Herbert LAWRENCE - L'amant de Lady Chatterley (E) L’histoire est celle d’une jeune femme mariée, Constance, Lady Chatterley, dont le mari, propriétaire terrien, est devenu paralysé et sexuellement impuissant. Une vie monotone, un mari indifférent et ... |
Halldor Kiljan LAXNESS - la cloche d IslandeIl n'est pas d'Islandais qui ne tienne La Cloche d'Islande (1943-1946), du Prix Nobel islandais Halldor Kiljan Laxness (1902-1998), pour le maître livre qui ait jamais été écrit dans sa langue, pourtant riche de chefs-d'œuvre de toutes sortes depuis le Moyen Âge. Au-delà des réactions sentimentales ou patriotiques, il s'agit aussi d'un des grands textes picaresques de notre temps. Il n'est pas d'Islandais qui ne tienne La Cloche d'Islande (1943-1946), du Prix Nobel islandais Halldor Kiljan Laxness (1902-1998), pour le maître livre qui ait jamais été écrit dans sa langue, pourtant riche de chefs-d'œuvre de toutes sortes depuis le Moyen Âge. Au-delà des réactions sentimentales ou patriotiques, il s'agit aussi d'un des grands textes picaresques de notre temps. 1. Un roman au rythme endiablé Cette vaste trilogie romanesque se déroule dans l'Islande du XVIIIe siècle, brutalement asservie par le Danemark. Le rustre Jon Hreggvidsson, accusé d'un meurtre qu'il a probablement commis dans des circonstances ténébreuses, clame son innocence. Il est défendu, d'une part, par le savant Arnas Arnaeus (inspiré de l'authentique Arni Magnusson, qui sauva le trésor des sagas et des chefs-d'œuvre poétiques islandais du Moyen Âge en les collectant à ses frais pour les emporter à Copenhague), d'autre part, par la belle et idéale Snæfridur, « le soleil de l'Islande », dont la douceur et la tendresse finiront par fléchir la rigueur des juges appelés à statuer sur le cas de Jon. Richissime de matière narrative, se déroulant dans divers lieux, islandais, mais aussi danois, puisque Jon est transféré dans ce pays, ce roman ne se laisse guère résumer en quelques lignes. Jon finira par être acquitté après bien des tribulations que dominent un humour « énorme », dans le goût rabelaisien, et une ironie sèche et rapide, à la Voltaire. Le lecteur va d'aventure en aventure, selon un rythme endiablé, le fantastique intervenant volontiers dans des tribulations souvent rocambolesques. On ne peut apprécier à sa juste mesure ce chef-d'œuvre que si l'on n'oublie pas la tragique histoire de l'Islande : « Il fut un temps, est-il dit dans les livres, où la nation islandaise ne possédait qu'un seul bien qui eût quelque valeur marchande. C'était une cloche. Cette cloche était suspendue au pignon de la maison de la Lögretta, à Thingvellir, sur la rive de l'Oxara | Halldor Kiljan LAXNESS - la cloche d Islande (E) Il n'est pas d'Islandais qui ne tienne La Cloche d'Islande (1943-1946), du Prix Nobel islandais Halldor Kiljan Laxness (1902-1998), pour le maître livre qui ait jamais été écrit dans sa langue, pourtant riche de c ... |
Jean-Marie Le CLEZIO - le procès verbal | Jean-Marie Le CLEZIO - le procès verbal (E) ... |
Paul LEAUTAUD - journal litteraire«Le mensonge compte bien plus que la vérité. La preuve : n'est-il pas répandu à bien plus d'exemplaires ?» «Ne rentrez jamais chez vous à l'improviste : si votre femme n'est pas seule, vous l'ennuierez ; si elle est seule, vous vous ennuierez.» «La première patrie, quand on est ici-bas, c’est la vie.» «L'argent n'a pas d'odeur, mais la pauvreté en a une.» «Il faut avoir diablement aimé les femmes pour les détester.» «L'affection est un sentiment fade, c'est l'amour des gens tièdes.» «Les hommes aiment, les femmes se laissent aimer.» «Il n’est pas de sentences, de maximes, d’aphorismes, dont on ne puisse écrire la contrepartie.» «Celui qui ne comprend pas qu'on puisse étrangler une femme ne connaît pas les femmes.» «Bien mal acquis profite toujours à quelqu'un.» [ Paul Léautaud ] Paul Léautaud, né le 18 janvier 1872 à Paris et mort le 22 février 1956 au Plessis-Robinson, est un écrivain français. Ses dernières paroles avant de mourir auraient été : « Maintenant, foutez-moi la paix. » Une grande partie de son œuvre sera écrite sous le nom de plume de Maurice Boissard. la vision du monde dont témoigne l’œuvre de Léautaud s’inscrit dans une tradition libertaire toute française qui dépasse les clivages droite-gauche : en ce sens, il est l’héritier de Chamfort, justement, de Molière, de La Fontaine..., et, surtout de Voltaire et Stendhal (dont il admirait « l’égotisme »), ses deux écrivains préférés. | Paul LEAUTAUD - journal litteraire (E) «Le mensonge compte bien plus que la vérité. La preuve : n'est-il pas répandu à bien plus d'exemplaires ?» «Ne rentrez jamais chez vous à l'improviste : si votre femme n'est pas seul ... |
Nathalie LEGER - supplement à la vie de Barbara Loden | Nathalie LEGER - supplement à la vie de Barbara Loden (E) ... |
Pierre LEMAITRE - au revoir la hautAmoral, drôle, noir, profond, Au revoir là-haut de Pierre Lemaître explose les codes du roman sur la Grande Guerre. Dans les derniers jours de la guerre de 1914, le lieutenant Pradelle qui souhaite ajouter quelques galons à ceux qu’il a déjà tue deux de ses hommes afin d’inciter leurs compagnons d’armes à partir à l’assaut des Allemands une dernière fois. Malheureusement, Albert Maillard, un poilu qui a tout vu se retrouve expédié par le même Pradelle au fond d’un trou d’obus face à une tête de cheval en décomposition. Son heure est arrivée mais Edouard Péricourt un soldat de la même unité lui sauve la vie. Edouard et Albert survivent au pire, mais dans quel état ! l’un est une gueule cassée, l’autre est dans un état moral et financier tout aussi précaire. Démobilisés, ils se retrouvent sans un sou dans un pays qui ne demande qu’à oublier ceux qui ont fait le sacrifice de leur jeunesse ou de leur vie, tourner la page et s’enrichir. On les cache, on les rejette, leur solde étique ne leur est même pas payée, ils font revivre de trop mauvais souvenirs. Un soldat rentré du front a droit à 52 francs ou à un manteau de mauvaise qualité dont la couleur s’en va à la première pluie ! Car la France des années vingt est celle de tous les trafics et de tous les intrigants. L’ex lieutenant Pradelle l’a bien compris. L’ancien chef impitoyable de Maillard et de Péricourt pour qui la guerre était un tremplin se lance dans un abject commerce de cadavres. Répondant à un appel d’offre national visant à regrouper les corps qui jonchent les anciens champs de bataille dans de grands cimetières militaires, il ne recule devant rien. Calculant que s’il « vend » 80 francs à l’Etat, un cadavre dont l’exhumation ne lui en aura coûté que 25, il peut sans peine restaurer le château familial. Les détails sont affreux : il n’hésite pas à commander les cercueils les plus petits possibles pourvu qu’ils soient les moins chers. Et qu’importe si les restes d’un poilu d’1 mètre quatre vingt doivent se retrouver dans une boîte d’un mètre trente. Il n’en est pas à ça près. De toute façon, ce sont des Chinois ou des africains qui font la sale besogne. Et si d’aventure les restes de 2 ou 3 cadavres se retrouvent entre les 4 mêmes planches, personne n’ira se plaindre. Les deux rescapés quant à eux vivotent péniblement. Albert le velléitaire a un emploi, Edouard n’a plus que des souvenirs d’une époque où son visage était beau, les rapports avec sa famille exécrables et un talent certain pour le dessin et les caricatures. Confiné dans un minable appartement, il va se remettre à dessiner inlassablement la tête du cheval qui les a rendus à la vie et à se reconstruire une existence avec la complicité de la jeune fille de la concierge. Retrouver les traits de caractère et l’apparence déjantée de la grande folle qu’il fut avant guerre grâce aux masques les plus fous derrière lesquels se dissimuler. Seul il dessine des projets ahurissants de monuments aux morts que les communes lui commandent avec enthousiasme dans une grande course à l’émotion. Albert prend part à l’aventure en tremblant. Ils ont trouvé leur revanche sur le destin avec cette arnaque extravagante car ils n’ont aucunement l’intention de livrer les stèles ! Dans ce roman, Pierre Lemaître décrit avec un humour noir l’horreur des tranchées dans les cinquante premières pages proprement stupéfiantes ; puis l’après-guerre. Ces années folles qui le furent pour tout le monde mais ne profitèrent qu’aux escrocs sur le fond de commerce que fut pour certains la Grande Guerre. Au revoir là-haut est une fresque, un monument, un livre magnifique qui par son humour dépeint une société impitoyable dans laquelle les faibles sont écrasés tandis que les nantis s’enrichissent à la vitesse de la lumière. Une métaphore de l’Europe écrasée par la crise actuelle due à quelques traders aussi fous que les chefs militaires de 1918. Aussi dénués de sens moral et pas plus inquiétés qu’eux. L’auteur, venu du policier applique les code du genre à un roman dans lequel s’entrechoquent l’histoire, l’amitié, le désespoir, l’aventure avec une langue précise et travaillée. Il livre une épopée violente et désabusée, tendre et baroque. 500 pages de pure jubilation dans lesquelles rebondissements et trouvailles s’entremêlent sur un fond historique réel : l’ingratitude du pays au retour de ses soldats. Il est rare de lire un livre d’un auteur français avec un souffle aussi puissant et le lecteur ne s’y trompe pas qui avale d’une traite ces presque 600 pages et en ressort pantois d’admiration, lessivé par une telle audace. Brigit Bontour Pierre Lemaître, Au revoir là-haut, Albin Michel, août 2013, 570 pages, 22,50 € | Pierre LEMAITRE - au revoir la haut (E) Amoral, drôle, noir, profond, Au revoir là-haut de Pierre Lemaître explose les codes du roman sur la Grande Guerre. Dans les derniers jours de la guerre de 1914, le lieutenant Pradelle qui souhaite ajouter quelq ... |
Maxim LEO - Histoire d'un Allemand de l'EstPrix du livre europeen 2011 Maxim Leo avait 20 ans au moment de la chute du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989. Il raconte aujourd’hui d’une plume alerte et captivante l’histoire d’une famille peu commune : la sienne. Un portrait de l’Allemagne de l’Est sans fard ni “ostalgie” et toujours proche de la réalité vécue par ses habitants. Au moment où son grand-père, le héros de la famille, tombe malade et n’arrive plus à parler, la voix du petit-fils se libère. Maxim Leo est né dans une famille où l’on se dispute sans cesse au sujet de la politique. Son grand-père, ancien résistant (en France) et l’un des pères fondateurs de la RDA, n’est jamais d’accord avec son gendre, le père de l’auteur, un artiste alternatif très sceptique envers le régime. Sa mère, entre les deux fronts, deviendra une importante historienne de l’Allemagne de l’Est. Mais comment le fils a-t-il vécu tout cela ? Le Mur, les pressions et préceptes de l’école, les dangers quotidiens, la Stasi, les opinions contraires, les journaux de l’Ouest, le mouvement de révolte, les tabous, la réécriture de l’histoire, les mensonges… La force de ce document exceptionnel réside dans le style de l’auteur, un journaliste primé ayant fait carrière dans cette nouvelle Allemagne qu’il a tant crainte. L’intelligence avec laquelle Maxim Leo organise son récit qui englobe une soixantaine d’années rend ce témoignage indispensable pour comprendre vraiment ce que fut la RDA, mais aussi pour éclairer les contradictions de l’Allemagne actuelle. Un récit inoubliable qui restera une référence sur ce sujet, de la même manière que le récit Histoire d’un Allemand de Sebastian Haffner est devenu une référence pour comprendre l’avènement du nazisme. Maxim Leo, journaliste au Berliner Zeitung, est né à Berlin (Est) en 1970. Il a étudié les sciences politiques à Berlin et à Paris. En 2002, il a reçu le Prix franco-allemand du journalisme, et en 2006, le prix Theodor Wolf. | Maxim LEO - Histoire d'un Allemand de l'Est (E) Prix du livre europeen 2011 Maxim Leo avait 20 ans au moment de la chute du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989. Il raconte aujourd’hui d’une plume alerte et captivante l’histoire d’une famille peu commu ... |
Gilles LEROY - Alabama SongPrix Goncourt 2007 Le lieutenant Fitzgerald a vingt et un ans et déjà beaucoup de talents. Il danse à merveille toutes les danses à la mode, m’apprend le turkey trot, le maxie et l’aeroplane ; il écrit des nouvelles que la presse publiera bientôt, il en est certain ; il est propre et élégant, il sait le français – c’est grâce à sa connaissance du français qu’il a été fait lieutenant d’infanterie après ses classes à Princeton, les francophones jouissant d’un privilège qui les propulse officiers – et surtout il est propre et soigné, sa mise d’une coquetterie presque dandy. » Celle qui s’exprime ainsi, c’est Zelda Sayre, la fille du juge Sayre, petite-fille d’un sénateur et d’un gouverneur, véritable diable à tête blonde de Montgomery, Alabama. La « Southern Belle » et l’officier deviennent après-guerre des célébrités adulées par le Tout-Manhattan, ils font la une des journaux, ont leurs portraits au frontispice des théâtres et des cinémas. Ils sont beaux et photogéniques : les années 20 leur appartiennent. De l’Alabama à l’aile psychiatrique du Highland Hospital de Ashville où elle est suivie pour troubles mentaux intermittents, Zelda se souvient de cette vie qui ressemblait à un « cloaque de chic », comment ils ont pu s’aimer au départ et comment ils se sont supportés toutes ces années. Alabama Song traduit avec brio la douceur et le tranchant, l’immobilité et le chaos d’un monde qui bascule. Avec inspiration et finesse, Gilles Leroy fait tomber un à un tous les masques et redessine en creux un portrait neuf de Zelda Fitzgerald. | Gilles LEROY - Alabama Song (E) Prix Goncourt 2007 Le lieutenant Fitzgerald a vingt et un ans et déjà beaucoup de talents. Il danse à merveille toutes les danses à la mode, m’apprend le turkey trot, le maxie et l’aeroplane ... |
Abbé PREVOST - Manon Lescaut | Abbé PREVOST - Manon Lescaut (E) ... |
Primo LEVI - si c'est un hommeVous qui vivez en toute quiétude Bien au chaud dans vos maisons, Vous qui trouvez le soir en rentrant La table mise et des visages amis, Considérez si c'est un homme Que celui qui peine dans la boue, Qui ne connaît pas de repos, Qui se bat pour un quignon de pain, Qui meurt pour un oui ou pour un non. Considérez si c'est une femme Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux Et jusqu'à la force de se souvenir, Les yeux vides et le sein froid Comme une grenouille en hiver. N'oubliez pas que cela fut, Non, ne l'oubliez pas : Gravez ces mots dans votre cœur, Pensez-y chez vous, dans la rue, En vous couchant, en vous levant ; Répétez-les à vos enfants, Ou que votre maison s'écroule, Que la maladie vous accable, Que vos enfants se détournent de vous. « [...] je n'ai pas plus tôt détaché le glaçon, qu'un grand et gros gaillard qui faisait les cent pas dehors vient à moi et me l'arrache brutalement. « Warum ? », dis-je dans mon allemand hésitant. « Hier ist kein warum » [Ici, il n'y a pas de pourquoi] » Primo Levi avait été chargé en 1945, avec un autre déporté, de rédiger un rapport technique sur le fonctionnement du camp d'extermination d'Auschwitz pour les Alliés. Ce travail lui servira de base pour la rédaction de Si c'est un homme (Se questo è un uomo), ainsi que des brouillons rédigés à l'intérieur du camp. Il lui fut difficile de trouver un éditeur italien. Finalement le livre parut en 1947, publié à 2 500 exemplaires, et passa inaperçu. Ce n'est qu'à la publication de son second livre La Trêve (La Tregua), en 1963, que Primo Levi fut remarqué, et que Se questo è un uomo trouva sa place et fut traduit en de nombreuses langues. Ce n'est qu'en 1987 qu'il fut traduit en français. Si c'est un homme raconte l'expérience de son auteur dans le camp d'extermination d'Auschwitz pendant la Seconde Guerre mondiale. Primo Levi explique, à partir de son quotidien dans le camp, la lutte et l'organisation pour la survie des prisonniers. Tout au long de ce récit, il montre les horreurs de la déshumanisation des camps. Ce livre comprend de nombreuses citations et rappels de La Divine Comédie de Dante : là où Dante descend dans les neuf cercles de l'enfer avant de retrouver le paradis, Primo Levi s'enfonce dans l'horreur de ce camp d'extermination. Il est considéré comme un des meilleurs témoignages sur la Shoah, car contrairement à d'autres récits, Primo Lévi ne raconte pas la vie des camps de manière linéaire mais l'explique sur un ton neutre et dépassionné presque à la manière d'un sociologue. L'auteur est arrêté en décembre 1943, en Italie, alors qu'il débutait des activités de résistant, dans un groupe très peu organisé. Il est déporté à Auschwitz en février 1944. Ayant échappé de justesse à la sélection qui conduisait à l'élimination pure et simple, il est assigné au camp de Monowitz (Auschwitz III). De son récit se dégagent l'humiliation, la perte de dignité humaine que les nazis ont fait subir aux Juifs. Il explique le rôle des kapos qui sont en fait bien souvent des prisonniers de droit commun, sélectionnés pour leur violence. Il explique aussi les hiérarchies à l'intérieur du camp, le « système » de promotion interne, les combines et ainsi pourquoi certains prisonniers ont pu survivre au « Lager » plusieurs années alors que la plupart y moururent en quelques mois. Son témoignage est aussi marqué par cette crainte du froid, la faim tenace, le désintérêt complet des prisonniers pour les plus faibles d'entre eux. Dans le camp, la solidarité était totalement absente. Heureusement, grâce à sa formation de chimiste et essentiellement à sa chance (selon Primo Levi), il va se trouver une place plus protégée. Malade de la scarlatine à l'évacuation du camp par les nazis, il échappe ainsi aux terribles marches de la mort, et organise avec deux autres camarades encore valides la survie de son « Block » à l'infirmerie, où il passe ses derniers jours avant la libération du camp par les soviétiques. Un appendice a été ajouté à partir de 1976 à certaines éditions de Si c'est un homme, où Primo Levi essaie de répondre aux questions récurrentes posées lors de ses conférences. | Primo LEVI - si c'est un homme (E) Vous qui vivez en toute quiétude Bien au chaud dans vos maisons, Vous qui trouvez le soir en rentrant La table mise et des visages amis, Considérez si c'est un homme Que celui qui peine dans la boue, ... |
Claude LEVI-STRAUSS - Tristes TropiquesPublié dans la collection « Terre humaine » (1) dirigée par Jean Malaurie, Tristes tropiques est le premier ouvrage d’ethnologie qui ait touché et même fasciné le grand public. Ce fut un événement. Celui d’une parole élégante et libre où, en refusant le laisser-aller à la subjectivité pure, l’auteur livre non seulement ses feuilles de route, l’histoire de sa vie et de son parcours, ses comptes-rendus ethnographiques, ses réflexions théoriques, une palpitante méditation sur le monde tel qu’il va, mais aussi des ouvertures sur son imaginaire (« Je pense d’abord au Brésil comme à un parfum brûlé ») et sur la part émotionnelle de son mode d’être au monde, qu’il parle de façon fugitive du trouble ressenti au contact des corps à la peau veloutée de sable des jeunes filles nambikwara, des peurs, du temps perdu ou de la part de souffrances qu’inflige le terrain, ou des soins donnés à Lucinda, le petit singe accroché à sa botte qui figure sur une photographie très connue. <br>... <br>Voyage philosophique ou essai ethnographique, Tristes tropiques est une immense méditation, un grand monologue dont nous serions les auditeurs fascinés, dépourvu d’illusions sur le devenir de l’humanité et porteur néanmoins de la force spinoziste d’un double engagement. « Le monde a commencé sans l’homme et il s’achèvera sans lui », mais la seule manière d’y vivre est soit d’essayer de le comprendre, à la recherche d’un ordre ni contingent ni arbitraire mais signifiant, soit d’accepter de suspendre sa marche pour entrer en contemplation devant une pierre, une fleur ou l’œil d’un chat <br> <br>.Françoise Héritier <br>professeur honoraire au Collège de France | Claude LEVI-STRAUSS - Tristes Tropiques (E) Publié dans la collection « Terre humaine » (1) dirigée par Jean Malaurie, Tristes tropiques est le premier ouvrage d’ethnologie qui ait touché et même fasciné le grand public. Ce fut un & ... |
Emmanuel LEVINAS - Ethique et InfiniEmmanuel LEVINAS - Ethique et Infini (essai philosophique) 1982 [EDIT] [SUPPR] * Le statut même de l’humain implique la fraternité et l’idée du genre humain. Totalité et infini (1961), Emmanuel Levinas, éd. Le Livre de Poche, 1990 (ISBN 2-253-05351-1), p. 236 Dans le vide absolu, qu'on peut imaginer, d'avant la création - il y a. Ethique et infini, Emmanuel Levinas, éd. Le Livre de poche, 1982 (ISBN 978-2-253-03426-1), p. 38 La conscience de soi est en même temps la conscience du tout. Ethique et infini, Emmanuel Levinas, éd. Le Livre de poche, 1982 (ISBN 978-2-253-03426-1), p. 69 Le terme de "transcendance" signifie précisément le fait qu'on ne peut penser Dieu et l'être ensemble. De même, dans la relation interpersonnelle, il ne s'agit pas de penser ensemble moi et l'autre, mais d'être en face. La véritable union ou le véritable ensemble n'est pas un ensemble de synthèse, mais un ensemble de face à face. Ethique et infini, Emmanuel Levinas, éd. Le Livre de poche, 1982 (ISBN 978-2-253-03426-1), p. 72 La relation à l'Infini n'est pas un savoir, mais un Désir. Ethique et infini, Emmanuel Levinas, éd. Le Livre de poche, 1982 (ISBN 978-2-253-03426-1), p. 86 Je pense le prophétisme comme un moment de la condition humaine elle-même. Assumer la responsabilité pour autrui est pour tout homme une manière de témoigner de la gloire de l'Infini, et d'être inspiré. Ethique et infini, Emmanuel Levinas, éd. Le Livre de poche, 1982 (ISBN 978-2-253-03426-1), p. 111 Dans la sphère affective on comprend qu’un individu ressente envers les siens une responsabilité qui lui incombe personnellement « C’est ma mère, mon Frère, mon meilleur ami, c’est mon devoir que de les aider… » Mais Lévinas étend à tout homme le devoir de responsabilité que chacun admet envers ces proches. Traditionnellement, dans les autres systèmes philosophiques, on définit la nature du sujet et du monde et on en déduit des règles de comportement. Chez Lévinas la morale est philosophie première. La morale n’est pas un contrôle que la raison exerce sur la sensibilité, c’est un événement de la sensibilité. La morale n’est pas de l’ordre d’un devoir-être, c’est un fait, un traumatisme (celui que produit la rencontre du visage d’autrui Chez Lévinas rien ne précède l’éthique, elle est à l’origine même de la philosophie, de l’étonnement philosophique. | Emmanuel LEVINAS - Ethique et Infini (E) Emmanuel LEVINAS - Ethique et Infini (essai philosophique) 1982 [EDIT] [SUPPR] * Le statut même de l’humain implique la fraternité et l’idée du genre humain. Totalité et infini (196 ... |
Georg Christoph LICHTENBERG - Aphorismes«Un long bonheur s’affaiblit par le fait même de sa durée.» «Tout apprendre, non point pour l’afficher, mais pour s’en servir.» «L'amour est aveugle, mais le mariage, c'est le contraire.» «On devrait apprendre à discerner entre ce qu'un homme pense par lui-même et ce qu'il plagie.» «Le chien est l'animal le plus vigilant ; pourtant, il dort toute la journée.» «Cet homme avait tant d'intelligence qu'il n'était presque plus bon à rien dans ce monde.» «Dire beaucoup en peu de mots signifie donner à reconnaître en peu de mots l'abondance de réflexion.» «Là où la modération est une erreur, l'indifférence est un crime.» «N'est-il pas étrange de voir les hommes combattre si volontiers pour leur religion et vivre si peu volontiers selon ses préceptes ?» «Il se livrait au trafic d’opinions : il était professeur de philosophie.» «Le mariage, au contraire de la fièvre, commence par le chaud et finit par le froid.» «Les saints sculptés ont eu beaucoup plus d'influence dans le monde que les saints vivants.» «La règle d’or : si le petit rien que tu possèdes n’a, en lui-même, rien de particulier, au moins dis-le avec singularité.» «Dieu créa l'homme à son image, dit la Bible ; les philosophes font le contraire, ils créent Dieu à la leur.» «Le fait de comprendre une doctrine ne constitue pas une raison suffisante pour la croire vraie.» «L'erreur est humaine en ce sens aussi : les animaux ne se trompent que rarement ; jamais même - excepté les plus intelligents d'entre eux.» «un couteau sans lame, auquel manque le manche.» [ Georg Christoph Lichtenberg ] - Extrait des Aphorismes L’œuvre pour laquelle Lichtenberg est passé à la postérité sont les quelque 8 100 pensées dont il a couvert un certain nombre de cahiers. Cette œuvre fragmentaire, non destinée à la publication du vivant de leur auteur, est désormais et généralement désignée sous le terme d’aphorismes. Ce terme est dû au philologue allemand Albert Leitzmann qui a publié, de 1902 à 1906, une édition savante des cahiers de Lichtenberg sous le titre Georg Christoph Lichtenbergs Aphorismen car Lichtenberg n’a jamais employé ce mot, pour désigner son travail d’écriture, dont il parle davantage comme d’un Sudelbuch, « livre brouillard », une allusion aux registres comptables et de gestion. | Georg Christoph LICHTENBERG - Aphorismes (E) «Un long bonheur s’affaiblit par le fait même de sa durée.» «Tout apprendre, non point pour l’afficher, mais pour s’en servir.» «L'amour est aveugle, mais le mariage, c' ... |
Jonathan LITTELL - Les BienveillantesPrix Goncourt 2006 Je parle, je discute, je prends des décisions, comme tout le monde ; mais au comptoir, devant ma fine, je m'imagine qu'un homme entre avec un fusil de chasse et ouvre le feu ; au cinéma ou au théâtre, je me figure une grenade dégoupillée roulant sous les rangées de sièges; sur la place publique, un jour de fête, je vois la déflagration d'un véhicule bourré d'explosifs, la liesse de l'après-midi transformée en carnage, le sang ruisselant entre les pavés, les paquets de chair collés aux murs ou projetés à travers les croisées pour atterrir dans la soupe dominicale, j'entends les cris, les gémissements des gens aux membres arrachés comme les pattes d'un insecte par un petit garçon curieux, l'hébétude des survivants, un silence étrange comme plaqué sur les tympans, le début de la longue peur. Calme ? Oui, je reste calme, quoi qu'il advienne, je ne donne rien à voir, je demeure tranquille, impassible, ... | Jonathan LITTELL - Les Bienveillantes (E) Prix Goncourt 2006 Je parle, je discute, je prends des décisions, comme tout le monde ; mais au comptoir, devant ma fine, je m'imagine qu'un homme entre avec un fusil de chasse et ouvre le feu ; au cinéma ou au thé ... |
Mario Vargas LLOSA - la ville et les chiensPrix Nobel de Littérature 2010 La Ville et les chiens (La ciudad y los perros) est le premier roman de l'écrivain péruvien Mario Vargas Llosa, . Récompensé par le Prix Nobel et le Prix Biblioteca Breve en 1962, il a été publié en 1963 et reçut le prix de la Critique Espagnole. Initialement, l'auteur lui donna le titre La morada del héroe puis Los impostores. Ce roman a marqué profondément la littérature péruvienne lui permettant de commencer à se moderniser. Elle est à l'origine avec d'autres œuvres de divers auteurs Latino-américains du « boom latino-américain ». Le livre a été édité plusieurs fois et a été traduit dans des dizaines de langues. Le monde anglo-saxon le connaît sous le titre The Time of the Hero. Le récit s'inspire de la propre expérience de l'auteur au collège militaire Leoncio Prado de Lima. La traduction française paraît en 1966. L'histoire se passe au collège militaire Leoncio Prado, où des adolescents et des jeunes en internat reçoivent une formation scolaire secondaire, sous une discipline militaire sévère. On y suit les histoires de plusieurs garçons qui découvrent et apprennent à vivre avec un mode de vie aliénant, qui ne leur permet pas de s'épanouir en tant que personnes, et dans lequel ils sont soumis et humiliés. Cependant, en dépit de ce système, certains arrivent à trouver la force de relever les défis qui leur sont lancés. Vargas Llosa critique le mode de vie et la culture militaire, où sont prônées des valeurs telles l'agressivité, le courage, la virilité, la sexualité, etc, qui influent fortement le développement personnel des garçons de cet internat. Avec une multitude de personnages, les vies de chacun s'entremêlent, pour tisser la toile de fond du roman. Le vol des question d'un examen va devenir le nœud de l'action, vol dénoncé par le cadet surnommé « l'Esclave », qui va ensuite mourir, on le suppose, des mains du cadet surnommé « le Jaguar ». Un autre cadet, « le Poète », va essayer, sans succès, de dénoncer le Jaguar. Cette histoire va alors opposer les cadets entre eux, et va les opposer aux autorités du collège, qui sont aussi des officiels de l'Armée. L'épilogue du roman confirme bien ce que fut le collège pour les personnages principaux : un lieu de passage, qui les a formés voire déformés, pour les intégrer à la société civile. | Mario Vargas LLOSA - la ville et les chiens (E) Prix Nobel de Littérature 2010 La Ville et les chiens (La ciudad y los perros) est le premier roman de l'écrivain péruvien Mario Vargas Llosa, . Récompensé par le Prix Nobel et le Prix Biblioteca ... |
Ramon LLULL - Livre de l Aime« L’ami demanda à l’entendement et à la volonté lequel des deux était le plus proche de son aimé. Ils se mirent tous deux à courir et ce fut l’entendement qui arriva à son aimé avant la volonté » — Raymond Lulle. Livre de l'ami et de l'aimé, vers 19 « L’amour éclaira le brouillard qui s’était placé entre l’ami et l’aimé ; et il le rendit aussi brillant et resplendissant que la lune en pleine nuit, que l’étoile à l’aube, que le soleil en plein jour et que l’entendement dans la volonté ; et c’est à travers ce brouillard si brillant que se parlèrent l’ami et l’aimé » — Raymond Lulle. Livre de l'ami et de l'aimé, vers 118 « Dis, fol, comment peux-tu te rendre le plus semblable à ton aimé ? » Il répondit : « En comprenant et en aimant ses attributs de toutes mes forces. » Le Catalan Ramon Llull (1232 ?-1316) fut le premier en Europe à user de la langue vulgaire. Le Livre de l'Ami et de l'Aimé fait partie du cinquième chapitre des écrits de Blanquerne, écrit à Montpellier entre les années 1283 et 1286. C'est un livre religieux soumis aux expériences morales du chrétien : l'Aimé est Dieu et l'Ami, l'homme amoureux de Dieu. Cet ouvrage essentiellement métaphysique fut condamné en 1376 par le pape Grégoire XI pour sa nouveauté et la manière ésotérique dont il envisage le rapport direct entre Dieu et sa créature. Un lecteur qui aborderait les versets de Lulle sans en connaître l'origine et l'intention, pourrait déceler, derrière cette superbe architecture d'extase religieuse, toute l'exaltation de l'amour humain et de l'amour homosexuel tel qu'il était perçu dans l'Antiquité grecque : l'amour absolu, le seul pur et débarrassé des scories imputées à la femme : | Ramon LLULL - Livre de l Aime (E) « L’ami demanda à l’entendement et à la volonté lequel des deux était le plus proche de son aimé. Ils se mirent tous deux à courir et ce fut l’entendement qui arriva à ... |
Jack LONDON - l'appel de la foretBuck doit trouver la force de survivre et s'adapter au froid de l'Alaska et du Yukon : devant s'imposer aux autres chiens de la meute, il apprend à voler de la viande ainsi qu'à se battre. Rendu à la nature au milieu du Wild, la grande forêt nord-canadienne, il se mêle à une meute de loups dont il devient le mâle dominant. Les images de mort, de cruauté, et les allusions darwiniennes à la lutte pour la vie sont omniprésentes tout au long du récit. London décrit la jungle du Wild comme un monde dominé par la peur (« The salient thing of this other world seemed fear »). Jack London s'embarque en 1897 pour participer à la ruée vers l'or du Klondike ; atteint du scorbut il est rapatrié et commence alors à écrire en s'inspirant de son expérience dans le Grand Nord canadien. C'est l'un des romans les plus lus de Jack London, et il est généralement considéré comme l'un des plus réussis. Souvent classé comme « roman pour la jeunesse » parce que le héros est un animal, la trame comporte pourtant plusieurs scènes cruelles et très violentes. Ce livre joyeux et triste est agréable à la lecture. Jack London tenta de répéter son succès de librairie en 1906 avec Croc-Blanc, roman de facture et de thème similaires, bien que cette fois il s'agisse d'un loup domestiqué par un homme de San Francisco. | Jack LONDON - l'appel de la foret (E) Buck doit trouver la force de survivre et s'adapter au froid de l'Alaska et du Yukon : devant s'imposer aux autres chiens de la meute, il apprend à voler de la viande ainsi qu'à se battre. Rendu à la nature au milieu du ... |
Elias LONNROT - le KALEVALALe Kalevala une épopée composée au xixe siècle par Elias Lönnrot, folkloriste et médecin, sur la base de poésies populaires de la mythologie finnoise transmises oralement. Il est considéré comme l'épopée nationale finlandaise et compte parmi les plus importantes œuvres en langue finnoise. Une première version, publiée en 1835, fut suivie en 1849 d'une édition considérablement augmentée qui comprend environ 23 000 vers. Le Kalevala est une sorte de patchwork, obtenu par l'assemblage de poèmes populaires authentiques recueillis entre 1834 et 1847 dans les campagnes finlandaises, notamment en Carélie. Ce poème représente la pierre angulaire de l'identité nationale finlandaise. Cette épopée a influencé bon nombre d'artistes finlandais et, de par sa traduction en 51 langues, est mondialement connue. | Elias LONNROT - le KALEVALA (E) Le Kalevala une épopée composée au xixe siècle par Elias Lönnrot, folkloriste et médecin, sur la base de poésies populaires de la mythologie finnoise transmises oralement. Il est considé ... |
Frederico Garcia LORCA - le Divan du TamaritJ’ai fermé mon balcon car je ne veux pas entendre les pleurs, mais derrière les murs gris on n’entend rien d’autre que les pleurs. Le Divan du Tamarit met en jeu et en musique les derniers textes de Lorca, poèmes qui hantèrent ses derniers moments de vie comme autant de promesses. Federico Garcia Lorca raconta à ses amis andalous qu’il avait écrit un recueil poétique en l’honneur des vieux poètes musulmans du royaume de Grenade. Cet ouvrage ne sera jamais publié de son vivant. Il traite des thèmes chers aux poètes arabo-andalous, thèmes universels par essence, avec la même sensualité ardente et proche de l’extase et la même morbidité, sur le mode mineur : l’amour fugitif, l’amour impossible, la douleur de vivre, l’horreur de la mort. Utopie atteinte de ce que Federico appelait « une poésie à s’ouvrir les veines ». Comme toujours chez Lorca, les images prémonitoires sont douloureusement présentes : | Frederico Garcia LORCA - le Divan du Tamarit (E) J’ai fermé mon balcon car je ne veux pas entendre les pleurs, mais derrière les murs gris on n’entend rien d’autre que les pleurs. Le Divan du Tamarit met en jeu et en musique les der ... |
Frederico Garcia LORCA - romancero gitano | Frederico Garcia LORCA - romancero gitano (E) ... |
Pierre LOTI - Pecheur d'IslandeC'est l'histoire d'un amour longtemps jugé impossible que nous conte ce roman, publié en 1886, et depuis lors redécouvert et admiré par plusieurs générations. Mais c'est surtout un grand drame de la mer, et l'une des expressions les plus abouties de ce thème éternel. Entre Gaud, fille d'un gros commerçant de Paimpol, et Yann, le pêcheur, il y a bien des obstacles: la différence des conditions et des fortunes, bien sûr; mais aussi la timidité farouche du jeune homme, de ceux qu'on nomme les "Islandais " parce que, chaque usinée, leurs bateaux affrontent, durant des semaines, les tempêtes et les dangers de la mer du Nord. Marin lui-même, Pierre Loti y déploie une poésie puissante, saisissante de vérité, pour dépeindre la rude vie des pêcheurs, l'âpre solitude des landes bretonnes, le départ des barques, la présence fascinante et menaçante de l'Océan. | Pierre LOTI - Pecheur d'Islande (E) C'est l'histoire d'un amour longtemps jugé impossible que nous conte ce roman, publié en 1886, et depuis lors redécouvert et admiré par plusieurs générations. Mais c'est surtout un grand drame de la ... |
Louise LABE - ElegiesAvec Maurice Scève et Pernette du Guillet, Louise Labé appartient au groupe dit « école lyonnaise ». Elle écrit des poèmes à une époque où la production poétique est intense. La poésie française se donne alors des bases théoriques avec Du Bellay (Défense et illustration de la langue française, 1549) et se met en place avec Ronsard, Olivier de Magny, Pontus de Tyard, et d'autres, suivant le modèle de Pétrarque et d'auteurs anciens tels que Catulle et Horace, ou contre eux. Chez Louise Labé, on remarque l'influence d'Ovide, qu'elle connaît bien, qu'il s'agisse des Métamorphoses ou des œuvres élégiaques. En particulier, ses élégies paraissent influencées par les Héroïdes. Sa culture est aussi celle de la Renaissance italienne. Le Débat semble influencé en partie par la reconnaissance de la folie telle qu'elle apparaît dans l'Éloge de la Folie d'Érasme ; elle récrit à sa manière, comme beaucoup de ses contemporains, l'un des plus célèbres sonnets de Pétrarque, celui dont l'incipit est Solo e pensoso. | Louise LABE - Elegies (E) Avec Maurice Scève et Pernette du Guillet, Louise Labé appartient au groupe dit « école lyonnaise ». Elle écrit des poèmes à une époque où la production poétique est ... |
Lu XUN - la veritable histoire de Ah Q - le Journal d'un fouLa Véritable Histoire de Ah Q est une nouvelle longue de l'écrivain Lu Xun, initialement parue en feuilleton hebdomadaire dans Nouvelles du matin du 4 décembre 1921 au 12 février 1922. Écrite après le mouvement du 4 mai 1919, elle est une satire de la société chinoise et de la révolution inachevée de 1911. La nouvelle s'inscrit dans le courant progressiste, né au début du xxe siècle, qui cherchait à comprendre les raisons des malheurs de la Chine8, et qui à l'origine du Mouvement du 4 mai 1919. Dans le préface (le premier chapitre), Lu Xun parle de son langage, qu'il revendique, « celui des colporteurs et des tireurs de pousse-pousse ». Ce langage est le baihua, la langue parlée, que Lu Xun avait le premier utilisé dans une œuvre littéraire moderne (Le Journal d'un Fou, publié en 1918 dans la revue Nouvelle Jeunesse, fondée par Chen Duxiu), à la suite du manifeste de Hu Shi, qui appelait à l'abandon du chinois littéraire, manifeste publié par la même revue en 1917. C'est des partisans de la tradition, favorable au chinois littéraire, dont Lu Xun se moque, cherchant parmi les innombrables sous-genres (biographie officielle, non officielle, grande, petite, familiale...) du genre biographique celui qui correspondrait le mieux à la biographie qu'il veut écrire. Lu Xun s'oppose d'autant plus à la tradition que sa biographie n'est pas celle d'un personnage d'importance, mais celle, littéralement, d'un anonyme. La lettre Q représenterait en outre la tête du Chinois, avec sa natte, symbole de soumission des Hans aux Mandchous9. À la fin du premier chapitre, Lu Xun vise nommément Hu Shi, qui, après avoir été l'un des principaux initiateurs du mouvement réformiste, en était devenu l'un des principaux critiques. La Véritable Histoire de Ah Q est aussi une satire de la révolution ratée (dans l'optique de Lu Xun) de 1911, révolution à laquelle il a assisté, et participé, dans sa ville natale de Shaoxing. De ces événements, il écrit en 1926 : « En apparence, tout avait changé, mais sous la surface, tout continuait comme avant10. » Les mêmes notables, les Zhao et les Qian de la nouvelle, et la même administration sont toujours en place. Lu Xun revient aussi sur sa nouvelle pour dénoncer, dans les années 1920, une réalité qui a empiré : « J'ai cru à un moment que j'avais exagéré et je ne le crois plus. Si je me mettais à décrire tels quels des événements qui se produisent aujourd'hui en Chine, ils apparaîtraient grotesques aux gens des autres pays ou à ceux d'une Chine à venir, meilleure11. » À un critique lui reprochant la présence, « par trop exagérée », d'une mitrailleuse lors de l'arrestation de Ah Q, Lu Xun répond : « Selon les nouvelles, des étudiants voulurent faire une pétition auprès des autorités, mais celles-ci en avaient été averties et elles envoyèrent des renforts à la Porte de l'Ouest et firent placer deux mitrailleuses à la Porte de l'Est [...]. Mais voilà qu'on place maintenant deux mitrailleuses, une seule ne suffisant pas12. » | Lu XUN - la veritable histoire de Ah Q - le Journal d'un fou (E) La Véritable Histoire de Ah Q est une nouvelle longue de l'écrivain Lu Xun, initialement parue en feuilleton hebdomadaire dans Nouvelles du matin du 4 décembre 1921 au 12 février 1922. Écrite après ... |
Lydie SALVAYRE - pas pleurerPrix Goncourt 2014 Deux voix entrelacées. Celle, révoltée, de Bernanos, témoin direct de la guerre civile espagnole, qui dénonce la terreur exercée par les Nationaux avec la bénédiction de l’Église contre "les mauvais pauvres". Celle, roborative, de Montse, mère de la narratrice et "mauvaise pauvre", qui a tout gommé de sa mémoire, hormis les jours enchantés de l’insurrection libertaire par laquelle s’ouvrit la guerre de 36 dans certaines régions d’Espagne, des jours qui comptèrent parmi les plus intenses de sa vie. Deux paroles, deux visions qui résonnent étrangement avec notre présent et qui font apparaître l’art romanesque de Lydie Salvayre dans toute sa force, entre violence et légèreté, entre brutalité et finesse, porté par une prose tantôt impeccable, tantôt joyeusement malmenée. | Lydie SALVAYRE - pas pleurer (E) Prix Goncourt 2014 Deux voix entrelacées. Celle, révoltée, de Bernanos, témoin direct de la guerre civile espagnole, qui dénonce la terreur exercée par les Nationaux avec la bén& ... |
Amin MAALOUF - Leon l'africain"Cette autobiographie imaginaire part d'une histoire vraie. En 1518, un ambassadeur maghrébin, revenant d'un pélerinage à la Mecque, est capturé par des pirates siciliens, qui l'offrent en cadeau à Léon X, le grand pape de la Renaissance. Ce voyageur s'appelait Hassan al-Wazzan. Il devient le géographe Jean-Léon de Médicis, dit Léon l'Africain. Ainsi, après avoir vécu à Grenade, sa ville natale, à Fès, à Tombouctou, au Caire, à Constantinople, Léon passe plusieurs années à Rome, où il enseigne l'arabe, écrit la partie hébraïque d'un dictionnaire polyglotte, et rédige, en italien, sa célèbre "description de l'Afrique", qui va rester pendant quatre siècles une référence essentielle pour la connaissance du continent noir. Mais plus fascinante encore que l'oeuvre de Léon, c'est sa vie, son aventure personnelle, que ponctuent les grands événements de son temps : il se trouvait à Grenade pendant la Reconquista, d'où, avec sa famille, il a dû fuir l'Inquisition ; il se trouvait en Egypte lors de sa prise par les Ottomans ; il se trouvait en Afrique noire à l'apogée de l'Empire de l'askia Mohamed Touré ; il se trouvait enfin à Rome aux plus belles heures de la Renaissance, ainsi qu'au moment du sac de la ville par les soldats de Charles Quint. Homme d'Orient et d'Occident, homme d'Afrique et d'Europe, Léon l'Africain est, d'une certaine manière, l'ancêtre de l'Humanité cosmopolite d'aujourd'hui. Son aventure méritait d'être reconstituée, d'une année à l'autre, d'une ville à l'autre, d'un destin à l'autre." | Amin MAALOUF - Leon l'africain (E) "Cette autobiographie imaginaire part d'une histoire vraie. En 1518, un ambassadeur maghrébin, revenant d'un pélerinage à la Mecque, est capturé par des pirates siciliens, qui l'offrent en cadeau à L& ... |
Antonio MACHADO - Champs de Castille, SolitudesUn jour tu la verras, dit l'espérance, si tu sais espérer. Et la désespérance : elle n'est rien que ta souffrance. Et le cœur bat… La terre n'a pas tout emporté. Champs de Castille, CX, Chemins Machado composa cette série de poèmes entre 1899 et 1902, entre ses deux premiers voyages à Paris et son séjour à Madrid, où il fréquenta les membres du courant moderniste bohème. Lors de son premier séjour parisien (1899) il rencontra l’écrivain Oscar Wilde et prit contact avec certains poètes parnassiens et symbolistes français. Lors du second (1902), il connut le poète Rubén Darío, originaire du Nicaragua. Les poèmes de « Soledades » sont imprégnés d’un post-romanticisme similaire à celui de Bécquer et d’un modernisme très intimiste aux influences symbolistes, loin de la rhétorique classique surchargée de ce courant. En 1907, l’auteur compléta cet ouvrage en en publiant une nouvelle édition (« Solitudes. Galeries. Autres poèmes ») qui contenait 96 poésies. Le titre fut légèrement modifié pour l’édition de 1919 : « Solitudes, galeries et autres poèmes ». | Antonio MACHADO - Champs de Castille, Solitudes (E) Un jour tu la verras, dit l'espérance, si tu sais espérer. Et la désespérance : elle n'est rien que ta souffrance. Et le cœur bat… La terre n'a pas tout emport ... |
Nicolas MACHIAVEL - le PrinceGouverner : faire toutes les cruautés necessaires d'un seul coup pour n'y retourner point tous les jours La loyauté des Princes (1513) « Combien il serait louable chez un prince de tenir sa parole et de vivre avec droiture et non avec ruse, chacun le comprend : toutefois, on voit par expérience, de nos jours, que tels princes ont fait de grandes choses qui de leur parole ont tenu peu compte, et qui ont su par ruse manoeuvrer la cervelle des gens ; et à la fin ils ont dominé ceux qui se sont fondés sur la loyauté. Vous devez donc savoir qu'il y a deux manières de combattre : l'une avec les lois, l'autre avec la force ; la première est propre à l'homme, la seconde est celle des bêtes ; mais comme la première, très souvent, ne suffit pas, il convient de recourir à la seconde. Aussi est-il nécessaire à un prince de savoir bien user de la bête et de l'homme. (...) Puisque donc un prince est obligé de savoir bien user de la bête, il en doit choisir le renard et le lion ; car le lion ne se défend pas des rêts, le renard ne se défend pas des loups. Ceux qui s'en tiennent simplement au lion n'y entendent rien. Un souverain prudent, par conséquent, ne peut ni ne doit observer sa foi quand une telle observance tournerait contre lui et que sont éteintes les raisons qui le firent promettre. (...) Et jamais un prince n'a manqué de motifs légitimes pour colorer son manque de foi. De cela l'on pourrait donner une infinité d'exemples modernes, et montrer combien de paix, combien de promesses ont été rendues caduques et vaines par l'infidélité des princes : et celui qui a su mieux user du renard est arrivé à meilleure fin.» Machiavel, Le Prince (1513), ch. XVIII, in La pensée politique, Larousse, « Textes essentiels », 1992. les vices: le Prince est invité à ne pas se soucier d'encourir le blâme de ces vices sans lesquels il ne peut aisemment conserver ses etats (son pouvoir) | Nicolas MACHIAVEL - le Prince (E) Gouverner : faire toutes les cruautés necessaires d'un seul coup pour n'y retourner point tous les jours La loyauté des Princes (1513) « Combien il serait louable chez un prince de tenir sa parole et ... |
le MAHABHARATALouange à toi, Seigneur des dieux, louange à toi, tueur de Bala et de Namuci, louange à toi, époux de Shacî, dieu ocellé. Par ton eau, sauve les serpents que le soleil brûle. Tu es notre recours suprême, ô meilleur des immortels. Tu as en effet le pouvoir de répandre l'eau en abondance, ô destructeur de cités ! Tu es nuage, tu es vent, tu es feu, et éclair dans le ciel. Tu sèmes en foule les nuages, on t'appelle aussi Nuée. Tu es l'éclair sans pareil, terrible, tu es l'orage retentissant. Tu es le créateur des mondes, et leur inexorable destructeur. Tu es la lumière de tous les êtres, tu es le soleil, fils d'Aditi. Tu es la merveille des merveilles, tu es roi, tu es seigneur des dieux, tu es Vishnu, tu es le dieu ocellé, tu es le refuge ultime. Tu es l'immortalité entière, dieu, tu es la liqueur sacrificielle, tant vénérée. Tu es le jour, tu es l'heure, tu es la minute, et la seconde encore. Tu es la demi-lunaison claire, et l'obscure, tu es la minute et la seconde lunaire. Tu es l'année, et la saison, et le mois, et la nuit, et le jour. Tu es la terre excellente, ses forêts et ses montagnes. Tu es le firmament limpide, éclairé de ses astres. Tu es l'océan immense, à la houle puissante, Où se cachent baleines, monstres, crocodiles et poissons. Mahâbhârata, Livre I, Le Livre des Commencements Le MahaÂbhaÂrata (sanskrit: littéralement « La Grande Inde ») est une épopée sanskrite de la mythologie hindoue comportant quatre-vingt-dix milles strophes réparties en dix-huit livres (parvan). Il est considéré comme le plus grand poème jamais composé. Il comporte pas moins de 250 000 vers — quinze fois plus que l'Iliade. Le MahaÂbhaÂrata est un livre sacré de l'Inde, qui relate la « Grande Geste » des Bhârata, grand poème épique datant des derniers siècles avant l'ère commune. C'est une saga mythico-historique, contant des hauts faits guerriers qui se seraient déroulés environ 2 200 ans avant l'ère chrétienne, entre deux branches d'une famille royale : les Pândava et leurs cousins, les Kaurava, pour la conquête du pays des Arya, au nord du Gange. C'est l'un des deux grands poèmes épiques de l'Inde, fondateur de l'Hindouisme avec le RaÂmaÂyana. On peut penser que la date de l'épopée primitive du MahaÂbhaÂrata est bien antérieure à celle du RÄÂmÄÂyana, comme les faits eux-mêmes qui sont la matière de l'un et de l'autre poème. | le MAHABHARATA (E) Louange à toi, Seigneur des dieux, louange à toi, tueur de Bala et de Namuci, louange à toi, époux de Shacî, dieu ocellé. Par ton eau, sauve les serpents que le soleil brûle. Tu es no ... |
Naguib MAHFOUZ - Impasse des deux palaisC’est dans les rues du Caire que Naguib Mahfouz, le « Zola du Nil », a promené son miroir et capté toutes les facettes d’une société égyptienne en pleine évolution. Impasse des deux palais est le premier volume d’une trilogie qui comporte également Le Palais du désir et Le Jardin du passé. Trilogie sur l'Egypte à la fin de la période britannique. L'auteur nous fait vivre dans l'intimité d'une famille bourgeoise musulmane du Caire. Dimension politique : 'nationalisme vibrant' plus 'réformisme social'. Les deux premiers tomes couvrent la période 1920-1935. Le troisième traite de l'effort final de l'Egypte pour se dégager de la tutelle britannique, entre 1936 et les lendemains de la Seconde Guerre mondiale. « La rue d’al-Nahhasin n’était pas une rue calme… La harangue des camelots, le marchandage des clients, les invocations des illuminés de passage, les plaisanteries des chalands s’y fondaient en un concert de voix pointues… Les questions les plus privées en pénétraient les moindres recoins, s’élevaient jusqu’à ses minarets… Pourtant, une clameur soudaine s’éleva, d’abord lointaine, comme le mugissement des vagues, elle commença à s’enfler, s’amplifier, jusqu’à ressembler à la plainte sibilante du vent… Elle semblait étrange, insolite, même dans cette rue criante… »N. M. | Naguib MAHFOUZ - Impasse des deux palais (E) C’est dans les rues du Caire que Naguib Mahfouz, le « Zola du Nil », a promené son miroir et capté toutes les facettes d’une société égyptienne en pleine évolution. Impasse d ... |
Antonine MAILLET - Pélagie la charette"On le sait que c'est l'intention qui compte, mais ça aide de la farcir d'un brin de discernement, de temps en temps". Prix Goncourt 1979 1755. Chassée par les Anglais, une veuve, Pélagie Bourg dite Le Blanc, devenue esclave en Géorgie, décide de rejoindre l'Acadie, sa terre natale, avec ses enfants. Après des années de misère, Pélagie s'achète une charrette. Accompagnée par d'autres exilés, elle part à la rencontre de sa destinée et se lance dans une longue odyssée de dix ans, faite d'amours et de dangers. De Charleston à Baltimore, à travers la vie de Pélagie, c'est tout son peuple qui vivra la guerre d'Indépendance américaine et souffrira de la haine des protestants de Boston. Une épopée humaine. (evene.fr) | Antonine MAILLET - Pélagie la charette (E) "On le sait que c'est l'intention qui compte, mais ça aide de la farcir d'un brin de discernement, de temps en temps". Prix Goncourt 1979 1755. Chassée par les Anglais, une veuve, Pélagie B ... |
Andrei MAKINE - Le Testament françaisPrix Goncourt 1995 Alyosha a grandi dans l'après-guerre en Russie. Sur un balcon suspendu au-dessus de l'immensité sibérienne, le petit garçon écoute sa grand-mère française, Charlotte, lui raconter le Paris de son enfance. Au fur et à mesure que se déroule son récit, la France émerge de la steppe. Ce continent, le petit garçon le fait sien, comme il fait sienne la langue de sa grand-mère. Devenu adolescent, il est obsédé par la France. Après avoir enseigné la philosophie à Novgorod, Andreï obtient le droit d'asile politique suite à un voyage en France en 1987. Très vite, il se consacre à l'écriture en français, langue qu'il maîtrise depuis l'enfance grâce à sa grand-mère. Malgré l'argent que lui rapportent les cours de littérature russe qu'il donne à l'Ecole normale supérieure, ses débuts dans la capitale parisienne s'avèrent difficiles. Ses manuscrits sont rejetés par les éditeurs dans un premier temps, mais il parvient à faire publier la 'Fille d'un héros de l'Union soviétique' en 1990. Commence alors une importante carrière littéraire avant la consécration en 1995 : la double obtention des prix Goncourt et Médicis pour 'Le Testament français'. Plusieurs romans plus tard, Andreï Makine impose un style savant et ample, qualifié par certains de poétique, par d'autres, plus communément, de néoclassique. En dépit de quelques critiques, Makine reste un écrivain exigeant, pour qui la littérature ne se satisfait pas de mécanismes faciles et usagés, de belles phrases ou de scandales éphémères, mais de vision. (evene.fr) | Andrei MAKINE - Le Testament français (E) Prix Goncourt 1995 Alyosha a grandi dans l'après-guerre en Russie. Sur un balcon suspendu au-dessus de l'immensité sibérienne, le petit garçon écoute sa grand-mère française, Charlo ... |
Stephane MALLARME - Oeuvres completesEn lisant Hegel, Mallarmé a découvert que si « le Ciel est mort », le néant est un point de départ qui conduit au Beau et à l'Idéal. À cette philosophie devait correspondre une poétique nouvelle qui dise le pouvoir sacré du Verbe. Par le rythme, la syntaxe et le vocabulaire rare, Mallarmé crée une langue qui ressuscite « l'absente de tous bouquets3 ». Le poème devient un monde refermé sur lui-même dont le sens naît de la résonance. Le vers se fait couleur, musique, richesse de la sensation, « concours de tous les arts suscitant le miracle ». C'est avec Mallarmé que la « suggestion » devient le fondement de la poétique antiréaliste et fait du symbolisme un impressionnisme littéraire. Son œuvre est alors celle de l'absence de signification qui « signifie davantage » et le poète cherche à atteindre les « splendeurs situées derrière le tombeau ». « La Poésie est l'expression, par le langage humain ramené à son rythme essentiel, du sens mystérieux des aspects de l'existence : elle doue ainsi d'authenticité notre séjour et constitue la seule tâche spirituelle. » « (...) Qui parle autrement que tout le monde risque de ne pas plaire à tous ; mieux, de passer pour obscur aux yeux de beaucoup. (...) L'attrait de cette poésie tient à ce qu'elle est vécue comme un privilège spirituel : elle semble élever au plus haut degré de qualité, moyennant l'exclusion de la foule profane, cette pure joie de l'esprit que toute poésie promet4. » | Stephane MALLARME - Oeuvres completes (E) En lisant Hegel, Mallarmé a découvert que si « le Ciel est mort », le néant est un point de départ qui conduit au Beau et à l'Idéal. À cette philosophie devait correspondre une po ... |
Hector MALOT - Sans familleRémi, l’enfant trouvé, est vendu à Vitalis, un vieux musicien ambulant. Les voici tous les deux sur les routes. Bientôt, Vitalis meurt et, seul au monde, Rémi recherche sa vraie famille de l’Auvergne à l’Angleterre. Il rencontre des personnages terrifiants, voleurs ou bourreaux d’enfants. Mais il s’attache à des animaux : entre autres, un petit singe prénommé Joli-Cœur et Capi, le chien savant. Et surtout, il se fait des amis comme Mattia. <br> <br>Sans famille est un roman français d’Hector Malot, paru en 1878 chez Eugène Dentu à Paris. | Hector MALOT - Sans famille (E) Rémi, l’enfant trouvé, est vendu à Vitalis, un vieux musicien ambulant. Les voici tous les deux sur les routes. Bientôt, Vitalis meurt et, seul au monde, Rémi recherche sa vraie famille de l’Auv ... |
Andre MALRAUX - l'EspoirL'Espoir est un roman écrit par André Malraux qui est paru en décembre 1937 aux éditions Gallimard ; il relate le début de la Guerre d'Espagne. L'Espoir insiste sur la formation des mouvements républicains, communistes, anarchistes et (minoritairement) catholiques de gauche. Il est divisé en trois parties, intitulées L'illusion lyrique, Le Manzanarès et L'Espoir. L'Espoir s'inspire de la guerre civile espagnole et de la résistance contre le général Franco. André Malraux en fit un film en 1939, sorti en 1945 : Espoir. | Andre MALRAUX - l'Espoir (E) L'Espoir est un roman écrit par André Malraux qui est paru en décembre 1937 aux éditions Gallimard ; il relate le début de la Guerre d'Espagne. L'Espoir insiste sur la formation des mouvements r&eacut ... |
Thomas MANN - la montagne magique« Un simple jeune homme se rendait au plein de l’été, de Hambourg, sa ville natale, à Davos-Platz, dans les Grisons. Il allait en visite pour trois semaines. Mais de Hambourg jusque là-haut, c’est un long voyage ; trop long en somme par rapport à la brièveté du séjour projeté. On passe par différentes contrées, en amont et en aval, du haut plateau de l’Allemagne méridionale jusqu’au bord de la mer souabe, et, en bateau, sur ses vagues bondissantes, par-delà des abîmes que l’on tenait autrefois pour insondables. A partir de là, le voyage, qui s’était si longtemps poursuivi en ligne droite, d’un grand jet, commence à s’éparpiller. Il y a des arrêts et des complications. Au lieu dit Rorschach, sur territoire suisse, on se confie de nouveau au chemin de fer, mais on ne parvient de prime abord que jusqu’à Landquart, une petite station alpestre, où l’on est obligé de changer de train. » Thomas Mann. La Montagne Magique. Début La Montagne magique (Der Zauberberg), roman publié en 1924 par Thomas Mann et (écrit entre 1912 et 1923 après un séjour en 1911 à Davos) est considéré comme l'une des œuvres les plus influentes de la littérature allemande du xxe siècle. Le livre relate l’expérience singulière de Hans Castorp, jeune ingénieur de Hambourg venu rendre visite à son cousin Joachim Ziemssen, en cure à la station alpine de Davos au sanatorium Berghof. Le héros, fasciné par le microcosme des « gens d’en haut » et bercé par leur rythme de vie, finit lui aussi par contracter une pathologie bien singulière... citations: La méchanceté est l'esprit de la critique, et la critique est à l'origine du progrès et des lumières de la civilisation. L'habitude est une somnolence, ou tout au moins un affaiblissement de la conscience du temps. | Thomas MANN - la montagne magique (E) « Un simple jeune homme se rendait au plein de l’été, de Hambourg, sa ville natale, à Davos-Platz, dans les Grisons. Il allait en visite pour trois semaines. Mais de Hambourg jusque là-haut, c&rs ... |
Jorge MANRIQUE - Stances sur la mort de mon pereOù sont à présent les dames, Leurs coiffes, leurs vêtements, Leurs parfums ? Où sont maintenant les flammes Des feux qui brûlèrent tant Les amants ? Mais où sont leurs poésies, Et les suaves musiques Qu'ils jouèrent ? Que reste-t-il de leurs danses, Et les habits chamarrés Qu'ils portèrent ? Jorge Manrique / Stances sur la mort de mon père / trad. Guy Debord / Ed Champs libre Stances sur la mort de son père (en castillan Coplas por la muerte de su padre) est une élégie de Jorge Manrique écrite en castillan au XVe siècle. Ces Stances sont considérées comme un des meilleurs poèmes lyriques de la littérature du Moyen Âge et un des chefs-d'œuvre des lettres espagnoles. Jorge Manrique dresse l'éloge de son père, héros de la Reconquista, vassal de Jean II, adversaire d'Henri IV de Castille et partisan des Rois Catholiques. Le poème se compose de trois parties : considérations abstraites sur la mort, réflexions sur la mort historique et récit de la mort du père. Le texte s'avère d'une grande sobriété. La langue tend à la simplicité et au naturel. Pourtant, à partir d'un éloge funèbre, l'auteur développe une création poétique et une méditation d'une grande virtuosité sur la fuite du temps et le caractère fugace de la vie : il incite l'homme à se dégager du transitoire et à ne rechercher que le permanent de la vie. | Jorge MANRIQUE - Stances sur la mort de mon pere (E) Où sont à présent les dames, Leurs coiffes, leurs vêtements, Leurs parfums ? Où sont maintenant les flammes Des feux qui brûlèrent tant Les amants ? Mais où sont leur ... |
Catherine MANSFIELD - la Garden PartyElle se tourna vers Meg : « J'ai envie d'entendre ce que donne le piano, pour le cas où on me demanderait de chanter cet après-midi. Essayons " Cette vie est amère ". » Pom ! Ta-ta-ta, Ti-ta ! Le piano fit retentir des accents si passionnés que Jose changea de visage. Elle joignit les mains. Elle coula un regard énigmatique et désolé vers sa mère et Laura qui entraient dans la pièce. Cette vie est amè-ère, Une larme … un soupir. Un amour éphémè-ère, Cette vie est amè-ère, Une larme … un soupir Un amour éphémè-ère, Et puis … adieu ! Mais sur le mot « adieu », et tandis que le piano se lamentait de plus belle, son visage s'éclaira d'un grand sourire totalement dénué de compassion. « Vous ne trouvez pas que je suis en voix, m'man ? » demanda-t-elle radieuse. La garden-party, p. 111 La fête se prépare, tandis que chacun vaque à ses propres préparatifs, que les cuisinières se hâtent de préparer petits fours et mignardises, Laura supervise l’installation de la tente tout en croquant à belles dents dans une tartine. « Elle se sentait toute pareille à une ouvrière. » Aujourd’hui, les enfants sont responsables de l’organisation de la garden party et la toute jeune fille se sent des ailes lui pousser dans le dos. Tout est si merveilleux : « Laura raccrocha le récepteur, leva les bras au-dessus de sa tête, respira profondément, les étendit, les laissa retomber. « Ouf ! » soupira-t-elle, et tout de suite, elle se redressa. Elle resta immobile, écoutant. On aurait cru que toutes les portes étaient ouvertes. La maison entière semblait animée de pas doux et rapides, d’un ruissellement de voix. La porte capitonnée de serge verte qui conduisait aux régions des cuisines s’ouvrait d’un coup, se refermait avec un choc amorti. Et maintenant s’élevait un son prolongé, ricaneur et cocasse. C’était le lourd piano qu’on poussait sur ses roulettes grinçantes. Et puis l’air ! si l’on prenait le temps de le remarquer, l’air était-il toujours comme cela ? De petites brises légères jouaient à se poursuivre au haut des fenêtres, à se faufiler par les portes. Et il y avait deux minuscules tâches de soleil qui jouaient aussi, l’une sur l’encrier, l’autre sur un cadre à photographie en argent. Des amours de petites taches. Surtout celle du couvercle de l’encrier. Elle était toute chaude, une tiède petite étoile d’argent. Laura l’aurait embrassée. » Mais bientôt c’est le drame, pas très loin de chez eux, à quelques pas, un jeune homme, ouvrier, vient de mourir. Une mauvaise chute de cheval… Inexorablement, l’insouciance de Laura s’envole à jamais. Mais pourquoi est-elle si seule ? Seule avec son chagrin tandis que l’orchestre joue à tout rompre. Le soir même, elle ira rendre visite à la famille et regrettera tout aussitôt, le seuil de la maison franchi, le choix de son chapeau, trop grand, trop… L’enfance est derrière, tout derrière, déjà. « N’est-ce pas que la vie, balbutia-t-elle, n’est-ce pas que la vie… » * La Garden Party est une des nouvelles qui donne son nom à ce recueil publié en 1922. | Catherine MANSFIELD - la Garden Party (E) Elle se tourna vers Meg : « J'ai envie d'entendre ce que donne le piano, pour le cas où on me demanderait de chanter cet après-midi. Essayons " Cette vie est amère ". » Pom ! Ta-ta-ta, Ti-ta ! ... |
Félicien MARCEAU - CreezyPrix Goncourt 1969 Roman intemporel ponctué de phrases courtes, d'ellipses... qui rythment avec brio la narration d'une histoire d'amour des plus exceptionnelles. | Félicien MARCEAU - Creezy (E) Prix Goncourt 1969 Roman intemporel ponctué de phrases courtes, d'ellipses... qui rythment avec brio la narration d'une histoire d'amour des plus exceptionnelles. ... |
Marguerite ABOUET - Aya de YopougonAya de Yopougon est une série de bandes dessinées écrite par Marguerite Abouet, illustrée par Clément Oubrerie et éditée par Gallimard dans la collection Bayou de Joann Sfar. La série a fait l'objet d'une adaptation en long métrage d'animation par Autochenille Production, Aya de Yopougon, sortie en France le 17 juillet 2013 | Marguerite ABOUET - Aya de Yopougon (E) Aya de Yopougon est une série de bandes dessinées écrite par Marguerite Abouet, illustrée par Clément Oubrerie et éditée par Gallimard dans la collection Bayou de Joann Sfar. La série ... |
Pierre de MARIVAUX - Le Jeu de l amour et du hasardMademoiselle Silvia, fille de Monsieur Orgon, attend un prétendant, Dorante, bien qu'elle ne soit pas disposée à se marier, surtout à un jeune homme qu'elle ne connaît pas et qui a été choisi par son père. Elle change de costume et de rôle avec Lisette, sa femme de chambre, afin de pouvoir étudier plus à son aise le caractère de ce prétendant sans se compromettre. Or il se trouve que le fiancé, qui n’a lui-même aucune envie de se marier à n'importe qui, a eu la même idée de changer de costume et de rôle avec son domestique, Arlequin. Il se présente donc chez Monsieur Orgon sous l’apparence d’un serviteur nommé « Bourguignon », tandis que son valet, Arlequin, se fait, quant à lui, passer pour Dorante. Seuls informés du travestissement des jeunes gens, Monsieur Orgon et son fils Mario décident de laisser ses chances au « jeu de l’amour et du hasard », se promettant de s’amuser de la situation. Le Jeu de l’amour et du hasard est une comédie en trois actes et en prose de Marivaux représentée pour la première fois le 23 janvier 1730 par les comédiens italiens à l’hôtel de Bourgogne. Tout en respectant les codes de bienséance de l’époque – les nobles finiront ensemble, et les « petites gens » de leur côté – Marivaux retourne, dans cette comédie au dialogue étincelant, l’ordre établi, trouble les préjugés et inverse les rapports maîtres-valets. Cette situation engendre complications et quiproquos, et ce sont finalement les femmes, avec les serviteurs, qui se sortent le mieux de cette situation. Ainsi, Lisette est la première à comprendre ce qui se passe, puis elle l’avoue tardivement à Arlequin. Bien après, Silvia se rend à son tour compte de la situation, mais sa fierté l’empêche de l’avouer tout de suite à Dorante. Après quelques problèmes, ce dernier, passablement déconcerté, parvient finalement à vaincre l’orgueil de Silvia. | Pierre de MARIVAUX - Le Jeu de l amour et du hasard (E) Mademoiselle Silvia, fille de Monsieur Orgon, attend un prétendant, Dorante, bien qu'elle ne soit pas disposée à se marier, surtout à un jeune homme qu'elle ne connaît pas et qui a été choisi ... |
Clement MAROT - Oeuvres poetiquesTant que vivrai en âge florissant, Je servirai Amour, le Dieu puissant, En faits et dits, en chansons et accords. Par plusieurs jours m'a tenu languissant, Mais après deuil m'a fait réjouissant, Car j'ai l'amour de la belle au gent corps. Son alliance, Est ma fiance : Son coeur est mien, Mon coeur est sien : Fi de tristesse, Vive liesse, Puisqu'en Amour a tant de bien. | Clement MAROT - Oeuvres poetiques (E) Tant que vivrai en âge florissant, Je servirai Amour, le Dieu puissant, En faits et dits, en chansons et accords. Par plusieurs jours m'a tenu languissant, Mais après deuil m'a fait réjouissant, ... |
Gabriel Garcia MARQUEZ - Cent ans de solitudePar une étouffante matinée du début des années 1930, dans la région tropicale de la côte nord colombienne, une jeune femme regardait les bananeraies défiler par la fenêtre du train de la United Fruit Company. Des rangées de bananiers, miroitant entre soleil et ombre. Elle avait pris de nuit le vapeur à Barranquilla, un port sur la mer des Caraïbes, pour traverser la Ciénaga, l?immense marais infesté de moustiques, et elle gagnait maintenant sa destination, le village d?Aracataca, dans l?intérieur des terres. C?est là que, plusieurs années auparavant, elle avait laissé à ses parents vieillissants son pre¬mier-né, Gabriel, encore bébé à l?époque. Gabriel Garcia MARQUEZ, Cent ans de solitude, Prologue Cent ans de solitude (titre original : Cien años de soledad) est un roman de langue espagnole, écrit par le romancier, nouvelliste et journaliste colombien Gabriel García Márquez, prix Nobel de littérature en 1982. L'ouvrage a été rédigé en 1965 au Mexique et publié deux ans plus tard, en mai 1967, à Buenos Aires, en Argentine, par Editorial Sudamericana à huit mille exemplaires1. Il est considéré comme une œuvre maîtresse de la littérature hispano-américaine en particulier et de la littérature universelle de manière générale. C'est un des romans les plus lus et les plus traduits actuellement, en espagnol comme dans d'autres langues. Il est souvent cité comme le texte le plus représentatif du réalisme magique, faisant cohabiter plusieurs genres littéraires et juxtaposant un cadre historique avéré et des références culturelles vraisemblables à des éléments surnaturels ou irrationnels. Il narre le parcours de la famille Buendia sur six générations, habitant le village imaginaire de Macondo et acculée à vivre cent ans de solitude par la prophétie du gitan Melquíades. Elle va ainsi traverser les guerres et les conflits propres à l'histoire colombienne. À ce jour, à peu près 30 millions d'exemplaires de l'ouvrage ont été vendus dans le monde depuis sa première parution. Il a été traduit dans 35 langues. | Gabriel Garcia MARQUEZ - Cent ans de solitude (E) Par une étouffante matinée du début des années 1930, dans la région tropicale de la côte nord colombienne, une jeune femme regardait les bananeraies défiler par la fenêtre du train de la ... |
Nicolas MATHIEU - leurs enfants apres euxPrix Goncourt 2018 Leurs enfants après eux est le deuxième livre de Nicolas Mathieu, après le roman noir Aux animaux la guerre (Actes Sud, 2014, adapté en série pour France 3). L’écrivain ne faisait guère figure de favori pour le Goncourt, non en raison des qualités de son livre (frappantes), mais parce que sa maison d’édition avait publié le précédent livre récompensé par le prix, L’Ordre du jour, d’Eric Vuillard. Une chronique en quatre étés Né à Epinal (Vosges, en 1978), Nicolas Mathieu décrit ici le monde de son adolescence dans les années 1990. Entre 1992 et 1998, on suit des personnages qui poussent dans une vallée perdue de Lorraine. Les hauts-fourneaux se sont tus. Les jeunes tuent l’ennui en éclusant des bières et en matant les filles. Ils écoutent Nirvana. Ils boudent et se bagarrent. Ils s’habituent à la fumette. Ils rêvent de « foutre le camp »… La splendide chronique de Leurs enfants après eux se décompose en quatre étés. Soit des variations autour de l’impossibilité à prendre son envol, qui a fourni tant de trames aux romans noirs. Cependant, le récit de formation proposé par Nicolas Mathieu n’exsude ni misérabilisme ni nostalgie. C’est un écrivain qui excelle à décrire les peaux qui se rapprochent et les ambitions qui s’éloignent qu’ont récompensé les jurés Goncourt. Le Monde (7 nov 2018) | Nicolas MATHIEU - leurs enfants apres eux (E) Prix Goncourt 2018 Leurs enfants après eux est le deuxième livre de Nicolas Mathieu, après le roman noir Aux animaux la guerre (Actes Sud, 2014, adapté en série pour France 3). L’écri ... |
William Sommerset MAUGHAM - le Fil du rasoir« Je m'assis sous un arbre et j'attendis. Il faisait encore nuit, mais dans le ciel les étoiles pâlissaient et le jour était près de poindre… Peu à peu, et si insensiblement que j'en eus à peine conscience, la lumière commença à filtrer à travers les ténèbres, lentement, comme une forme mystérieuse se glissant furtivement entre les arbres… alors le soleil apparut… » 'The Razor's Edge' 1944, traduit de l'anglais par Renée-L. Oungre en 1946 Larry Darrell, jeune américain idéaliste, renonce à un mariage d’amour pour aller voir le monde, sans trop savoir ce qu’il cherche. Délaissée, sa fiancée Isabel Bradley choisit la sécurité : elle se marie avec Gray et s’installe dans le confort d’une vie bourgeoise. À chacun des retours de Larry, elle n’aura pourtant de cesse de tenter de reconquérir cet ancien fiancé toujours en partance. De Paris à la Chine, de la Birmanie à l’Espagne, il s’essaye aux métiers les plus pénibles, vivant à chaque fois des expériences nouvelles et parfois déroutantes. | William Sommerset MAUGHAM - le Fil du rasoir (E) « Je m'assis sous un arbre et j'attendis. Il faisait encore nuit, mais dans le ciel les étoiles pâlissaient et le jour était près de poindre… Peu à peu, et si insensiblement que j'en eus & ... |
Guy de MAUPASSANT - Bel-AmiBel-Ami est un roman réaliste de Guy de Maupassant publié en 1885 sous forme de feuilleton dans Gil Blas et dont l’action se déroule à Paris au xixe siècle. Ce roman retrace l’ascension sociale de Georges Du Roy de Cantel (ou Georges Duroy), homme ambitieux et séducteur (arriviste - opportuniste), employé au bureau des chemins de fer du Nord, parvenu au sommet de la pyramide sociale parisienne grâce à ses maîtresses et à la collusion entre la finance, la presse et la politique. Sur fond de politique coloniale, Maupassant décrit les liens étroits entre le capitalisme, la politique, la presse mais aussi l’influence des femmes, privées de vie politique depuis le code Napoléon et qui œuvrent dans l’ombre pour éduquer et conseiller. L’œuvre se présente comme une petite monographie de la presse parisienne dans la mesure où Maupassant fait implicitement part de son expérience de reporter. Ainsi l’ascension de Georges Duroy peut être comparée à la propre ascension de Maupassant1. En effet, Bel-Ami est la description parfaite de l'inverse de Guy de Maupassant; Georges Duroy devient une sorte de contraire de l'auteur, dont Maupassant se moquera tout au long de roman. Bel-Ami est l'une des œuvres romanesques qui a le plus séduit scénaristes et réalisateurs internationaux. | Guy de MAUPASSANT - Bel-Ami (E) Bel-Ami est un roman réaliste de Guy de Maupassant publié en 1885 sous forme de feuilleton dans Gil Blas et dont l’action se déroule à Paris au xixe siècle. Ce roman retrace l’ascension so ... |
Francois MAURIAC - le noeud de viperesLe Nœud de vipères est une confession d'un personnage inventé par Mauriac, appelé Louis. Ce personnage est un homme de soixante-huit ans qui se définit lui-même comme un vieillard, qui a passé sa vie à accumuler les biens avec un certain succès, et qui voit sa famille, sa femme, ses enfants et petits-enfants, rôder autour de lui en attendant l'héritage. Il a le sentiment que cette meute, ce « nœud de vipères », n'a d'autre but que de capter ce qu'il a réussi à réunir, mais ne lui a jamais fait l'aumône de cet amour qu'il se croit incapable d’inspirer. Il veut donc se venger des siens en les déshéritant. Mais sa femme meurt avant lui et sa vision des choses va dès lors profondément changer … Dans cette confession, Louis parlera de son histoire avec Isa (sa femme), de sa mère qu'il détestait parce qu'elle l'aimait trop, et surtout de ses crises de jalousie… C'est un homme torturé qui, au fur et à mesure, évolue pour se rendre compte qu'il est capable d'aimer. Louis n'a pas pu terminer sa lettre, longue d'une centaine de pages, parce qu'il meurt en écrivant le dernier mot « ador… ». Voici ce que Mauriac écrit dans l'avis au lecteur : « Non, ce n'était pas l'argent que cet avare chérissait, ce n'était pas de vengeance que ce furieux avait faim. L'objet véritable de son amour, vous le connaîtrez si vous avez la force et le courage d'entendre cet homme jusqu'au dernier aveu que la mort interrompt... » | Francois MAURIAC - le noeud de viperes (E) Le Nœud de vipères est une confession d'un personnage inventé par Mauriac, appelé Louis. Ce personnage est un homme de soixante-huit ans qui se définit lui-même comme un vieillard, qui a pass&eac ... |
Francois MAURIAC - Therese DesqueyrouxThérèse sort du palais de justice, dans la nuit. Une ordonnance de non-lieu vient d’être prononcée. Thérèse ne sera donc pas poursuivie par la justice, et pourtant, tous la savent coupable, son père qui est venu la rechercher, son avocat qui l’accompagne, son mari qui l’attend en leur propriété d’Argelouse, le lecteur enfin, qui pourtant s’attache à elle car il la sent victime. Thérèse Desqueyroux est un roman de François Mauriac paru en 1927. En 1950, ce roman fut inclus dans la liste du Grand Prix des meilleurs romans du demi-siècle1. Il a été également adapté au cinéma en 1962 par Georges Franju et en 2012 par Claude Miller. | Francois MAURIAC - Therese Desqueyroux (E) Thérèse sort du palais de justice, dans la nuit. Une ordonnance de non-lieu vient d’être prononcée. Thérèse ne sera donc pas poursuivie par la justice, et pourtant, tous la savent coupable, son ... |
Hermann MELVILLE - Moby DickAppelons-moi Ismahel. Il y a quelque temps, le nombre exact des années n'a aucune importance, n'ayant que peu ou point d'argent en poche, et rien qui me retînt spécialement à. Terre, l'idée me vint et l'envie me prit de naviguer quelque peu et de m'en aller visitant les étendues marines de ce monde. C'est un remède à moi; c'est une manière que j'ai de me sortir du noir et de redonner du tonus à la circulation de mon sang. Oui, chaque fois que je me sens la lèvre amère et dure; chaque fois qu'il bruine et vente dans mon âme et qu'il y fait un novembre glacial; chaque fois que, sans préméditation aucune, je me trouve planté devant la vitrine des marchands de cercueils ou emboîtant le pas aux funèbres convois que je rencontre ; et surtout, oui, surtout, chaque fois que je me sens en moi les mauvaises humeurs l'emporter à ce point qu'il me faille le puissant secours des principes moraux pour me retenir d'aller courir les rues à la seule fin de jeter bas, fort méthodiquement, le chapeau des gens, alors, oui, je considère qu'il est grand temps pour moi de filer en mer au plus vite. C'est ce qui me tient lieu de pistolet et de plomb. H.Melville, Moby Dick, debut Moby Dick est le nom donné à un cachalot blanc, animal au centre du célèbre roman d'Herman Melville dont le titre original en anglais est Moby-Dick, or The Whale (Moby-Dick ou le Cachalot). Il est cité par William Somerset Maugham en 1954, dans son essai : Ten Novels and Their Authors parmi les dix plus grands romans. Melville s'est inspiré de deux faits réels : le naufrage du baleinier Essex, qui sombra en 1820, après avoir affronté un grand cachalot, 3 700 km au large des côtes de l'Amérique du Sud. L'un des marins survivants, Owen Chase, consigna cette aventure dans un livre qui parut en 1821. l'existence d'une baleine blanche, dans les années 1830, souvent aperçue à proximité de l'île chilienne de Mocha. Criblée de harpons, Mocha Dick attaquait régulièrement les baleiniers. Mais contrairement au drame de l'Essex aucune allusion dans le roman ni dans la correspondance de l'auteur n'authentifie cette référence. Les cachalots poursuivis portaient tous un nom. Melville fut lui aussi marin comme la plupart de ses héros de roman. La rédaction du livre fut entamée en 1850. Le roman fut d'abord publié à Londres en octobre 1851 sous le titre The Whale (Le Cachalot) — cette édition était incomplète et le titre n'était pas celui voulu par Melville. C'est peu de temps après, lors de sa parution américaine, en novembre de la même année, que l'ouvrage prit le nom de Moby-Dick; or, The Whale (Moby-Dick ou le Cachalot). | Hermann MELVILLE - Moby Dick (E) Appelons-moi Ismahel. Il y a quelque temps, le nombre exact des années n'a aucune importance, n'ayant que peu ou point d'argent en poche, et rien qui me retînt spécialement à. Terre, l'idée me vint et l'env ... |
Prosper MERIMEE - Chronique du regne de Charles IXChronique du règne de Charles IX est un réquisitoire contre l'intolérance religieuse et les luttes fratricides (au sens propre, puisque Bernard finit par se battre contre son frère, à la fin du roman). La lutte intérieure de Bernard, partagé entre sa foi protestante et son amour pour une catholique fervente, illustre également les déchirements de ce temps. Prosper Mérimée veut écrire un roman historique, mais très différent de ceux de Walter Scott, très différent aussi de celui de Vigny. Issu d’une famille voltairienne, Mérimée est critique à l’égard de la religion. Cependant, il fréquente beaucoup les milieux protestants. Écrivant sur les guerres de religion, il se montre, dans ce livre, plutôt favorable aux huguenots persécutés. Parmi ses nombreuses sources3, sa préférence va à d’Aubigné. | Prosper MERIMEE - Chronique du regne de Charles IX (E) Chronique du règne de Charles IX est un réquisitoire contre l'intolérance religieuse et les luttes fratricides (au sens propre, puisque Bernard finit par se battre contre son frère, à la fin du roman). La ... |
Henri MICHAUX - un barbare en AsieUn barbare en Asie est un carnet de voyage écrit par Henri Michaux à l'occasion de son voyage en Asie en 1928. Michaux y décrit ses impressions concernant les différents pays qu’il traverse, les habitants de ces différents pays, et leurs cultures propres. D'un œil bienveillant mais sans concession, il montre sur un ton humoristique les différences culturelles existant entre ces populations et celles d’Europe occidentale, et ce que les Européens pourraient, selon lui, apprendre de ces populations. Parmi les pays évoqués, on retrouve l’Inde, l’Indonésie, la Chine et le Japon... L’ouvrage est assez court mais empreint de poésie, et il livre une vision plutôt légère mais souvent pertinente des cultures asiatiques. | Henri MICHAUX - un barbare en Asie (E) Un barbare en Asie est un carnet de voyage écrit par Henri Michaux à l'occasion de son voyage en Asie en 1928. Michaux y décrit ses impressions concernant les différents pays qu’il traverse, les habita ... |
Adam MICKIEWICZ - Pan Tadeusz (Messire Thaddée)Ce poème, unique dans la littérature polonaise, est en vers et compte douze volumes. Il est inspiré des traditions du roman historique, de l’épopée et du poème descriptif. Il retrace le quotidien d'une famille de la noblesse lituanienne après l’arrivée de l’armée de Napoléon, en 1811 et 1812. Pan Tadeusz czyli ostatni zajazd na Litwie (Pan Tadeusz ou la dernière incursion en Lituanie) est considérée comme son œuvre la plus importante. | Adam MICKIEWICZ - Pan Tadeusz (Messire Thaddée) (E) Ce poème, unique dans la littérature polonaise, est en vers et compte douze volumes. Il est inspiré des traditions du roman historique, de l’épopée et du poème descriptif. Il retrace le q ... |
Henry MILLER - Tropique du CancerLe premier et le plus connu des ouvrages de Henry Miller (1891-1980), Tropique du Cancer, parut à Paris en 1934, grâce à l'aide de la femme de lettres américaine Anaïs Nin. L'auteur avait quarante ans, était marié et père de famille. Il aurait pu appartenir à la génération littéraire de Dos Passos et de Steinbeck si le contenu sexuel du livre n'avait pas différé jusqu'en 1961 sa publication aux États-Unis. Ce récit personnel retrace avec intensité la vie affective et intellectuelle d'un Américain à Paris. Vu comme une ville lumineuse et sordide, Paris pousse dans son corps comme un cancer et grandit jusqu'à ce qu'elle l'ait dévoré. Cette ville tentaculaire, en rien rassurante, est un berceau de « naissances artificielles », où l'auteur retrouve le reflet de son visage dans les rues aux pavés inégaux, sur les murs constellés d'affiches, et où il lui faut s'affaler sur un banc, le ventre creux. Son désir : « Me promener dans le jardin des Tuileries et bander en regardant les statues muettes. Ou bien errer le long de la Seine, la nuit, errer sans fin, devenir fou de sa beauté. » En infatigable marcheur à l'oreille éveillée, aux narines ouvertes aux relents de choux et de pissotière comme au parfum des fraises sur le marché. Les monuments, les maisons, les parcs ne sont qu'un épiderme urbain surpris en flagrant délit d'osmose. L'écriture se veut projection de la vie et des rythmes biologiques. Miller abolit toute hiérarchie entre le sexe et l'esprit, les viscères et les sentiments. L'érotisme ouvre à l'amour. La description explicite des rapports sexuels est portée par la conviction que « l'inertie est plus obscène que toute autre chose » : « Ayons un monde d'hommes et de femmes avec des dynamos entre les jambes. » Cette fiction autolibératrice, qui jette « un crachat au visage de l'art », a joui, non sans raisons, d'une réputation sulfureuse, car Tropique du Cancer est aussi un texte de littérature érotique. | Henry MILLER - Tropique du Cancer (E) Le premier et le plus connu des ouvrages de Henry Miller (1891-1980), Tropique du Cancer, parut à Paris en 1934, grâce à l'aide de la femme de lettres américaine Anaïs Nin. L'auteur avait quarante ans, &eacut ... |
Henry MILLER - Sexus | Henry MILLER - Sexus (E) ... |
Czeslaw MILOSZ - la Pensée captive"La pensée captive" est un livre clé pour comprendre l'histoire et le fonctionnement de ce qu'étaient les démocratie populaires en URSS et en Europe centrale durant le XXème siècle. Pour finir signalons également que l'excellente traduction en Français a été réalisée en collaboration avec l'auteur. | Czeslaw MILOSZ - la Pensée captive (E) "La pensée captive" est un livre clé pour comprendre l'histoire et le fonctionnement de ce qu'étaient les démocratie populaires en URSS et en Europe centrale durant le XXème siècle. Pour f ... |
John MILTON - Paradis perduLucifer, l'ange déchu, vient d'être vaincu par les armées divines. Avec son armée, il s'apprête à relancer une attaque contre le Ciel lorsqu'il entend parler d'une prophétie : une nouvelle espèce de créatures doit être formée par le Ciel. Il décide alors de partir seul en expédition. Sorti de l'enfer, il s'aventure dans le paradis, et trouve le nouveau monde. Après avoir facilement dupé un ange en changeant d'apparence, il s'introduit dans le paradis et découvre Adam et Ève. Après quelques doutes, Satan met au point un plan pour nuire à Dieu et à l'Homme : ayant appris que Dieu interdisait aux humains de manger les fruits de l'arbre de science, il essaye, en songe, de tenter Ève. Mais sans le vouloir, il réveille aussi Adam, qui le chasse. Plus tard, Satan revient à la charge : il profite du fait qu'Ève se soit éloignée d'Adam pour la récolte, et, prenant la forme d'un serpent, il la tente à nouveau et lui propose le fruit de l'arbre défendu, avec succès. Ève va alors raconter son aventure à Adam, et lui propose d'y goûter lui aussi, ce à quoi celui-ci finit par céder, par amour... «Même en Enfer, régner est digne d'ambition ; mieux vaut régner en enfer que de servir au ciel.» «Ce ne sont pas les lieux, c'est son coeur qu'on habite.» [ John Milton ] - Extrait de Le Paradis perdu | John MILTON - Paradis perdu (E) Lucifer, l'ange déchu, vient d'être vaincu par les armées divines. Avec son armée, il s'apprête à relancer une attaque contre le Ciel lorsqu'il entend parler d'une prophétie : une nouvelle esp& ... |
Margaret MITCHELL - Autant en emporte le ventprix Pulitzer 1937 Autant en emporte le vent (titre original en anglais Gone with the Wind) est LE roman écrit par Margaret Mitchell au début du xxe siècle. Il est paru en 1936. Avec la guerre, les privations, le siège d'Atlanta, les Yankees, les bombardements, des liens étroits se tissent entre tous ces personnages. Autour d'eux, vivent les planteurs de coton la société d'Atlanta, qui ne veulent rien changer à leur mode de vie malgré tous ces bouleversements. Qu'ils soient de la ville ou de la campagne, ces gens voient leur ancienne vie s'écrouler, leur civilisation se faire emporter. Ils sont ruinés financièrement et politiquement, et à la fin de la guerre ils voient les Yankees et les Noirs prendre le pouvoir en Géorgie, leur État si chèrement défendu. Et ce cauchemar qui suit la guerre est finalement pire que tout. La misère, la famine et la peur rôdent à la porte de tous les Confédérés. Les Yankees veulent écraser le Sud, en particulier la Géorgie qui passe pour un état rebelle et tous les moyens sont bons: fraude politique, spéculation financière, répression… La vie ne peut reprendre son cours car on voit des hommes pendus ou emprisonnés pour rien, des femmes agressées et violées sans que personne ne cherche à punir le coupable. Dans ce chaos, les Sudistes ne se laissent pas faire. Et petit à petit, ils remonteront tous la pente. Mais certains ne prendront pas la même route que les autres… Ce que l'on peut rajouter sur ce roman, c'est que les descriptions – que certains pourront trouver trop longues – permettent de se plonger réellement dans la vie de la Géorgie et de tous ces personnages. On finit presque par croire que l'on a existé avec eux. | Margaret MITCHELL - Autant en emporte le vent (E) prix Pulitzer 1937 Autant en emporte le vent (titre original en anglais Gone with the Wind) est LE roman écrit par Margaret Mitchell au début du xxe siècle. Il est paru en 1936. Avec la guerre, les pr ... |
Patrick MODIANO - La Place de l'EtoileRaphaël Schlemilovitch, est un juif français né juste après la guerre et hanté par l’image de cette guerre et par la manie de la persécution. Se présentant d’abord comme un juif antisémite appartenant à la Gestapo française, il vit à Genève et se lie avec Des Essarts, un aristocrate français, et Maurice Sachs, miraculeusement réapparu. Il s’enfuit alors à Vienne, où il devient proxénète, croyant devenir le Juif officiel du Troisième Reich, ami de Heydrich, proxénète officiel des SS et amant d’Eva Braun. On le voit ensuite partir en Israël dans un camp de rééducation qui ressemble fort à un camp de concentration, où l’armée israélienne « réforme » les juifs européens pour en faire de bons Israéliens délivrés de leurs obsessions au sujet du malheur juif, de la pensée juive, de l’esprit juif. Mais tout ceci semble n’être qu’illusion, car après une dernière scène où tous les personnages réapparaissent, on retrouve Schlemilovitch sur un divan à Vienne, en train de se faire psychanalyser par un médecin qu’il prend manifestement pour le docteur Freud. | Patrick MODIANO - La Place de l'Etoile (E) Raphaël Schlemilovitch, est un juif français né juste après la guerre et hanté par l’image de cette guerre et par la manie de la persécution. Se présentant d’abord comme un jui ... |
Jean-Baptiste Poquelin dit MOLIERE - Tartuffe ou l’ImposteurTartuffe, un hypocrite et un faux dévot, réussit à manipuler Orgon, l’archétype du personnage de cour, en singeant la dévotion et en devenant son directeur de conscience. En écrivant cette pièce, Molière s’attaque à un bastion très influent : les dévots. Parmi eux se trouvent des hommes religieux corrects, sincères et innocents mais aussi des hommes sans aucune morale d'esprit et qui profitent de ce rôle sans pitié. C’est cette seconde catégorie que Molière tente de critiquer. La pièce est ancrée dans la réalité historique avec l’allusion à la Fronde, qui a déchiré la France une quinzaine d’années auparavant. Le roi y apparaît plein de mansuétude et de sagesse. la pièce reste révolutionnaire par sa mise en cause d’une religion qui deviendrait dictatoriale. Elle est, avec Dom Juan, une des pièces qui ont soulevé le plus de polémiques et d’oppositions. Le Tartuffe ou l’Imposteur, comédie en cinq actes et en vers (1962 alexandrins) est représentée pour la première fois au château de Versailles le 12 mai 1664. | Jean-Baptiste Poquelin dit MOLIERE - Tartuffe ou l’Imposteur (E) Tartuffe, un hypocrite et un faux dévot, réussit à manipuler Orgon, l’archétype du personnage de cour, en singeant la dévotion et en devenant son directeur de conscience. En écrivant ... |
MOLIERE - le misanthrope« Sur quelque préférence, une estime se fonde, Et c’est n’estimer rien, qu’estimer tout le monde. » (Alceste, acte I, scène I, vers 57-58) Alceste hait l'humanité tout entière, y dénonce l'hypocrisie, la couardise et la compromission. Mais il aime pourtant Célimène, coquette et médisante. Le vertueux se lance ainsi dans des combats perdus d'avance qui l'acculent à la fuite… Molière y critique les mœurs de la cour, l'hypocrisie qui règne dans cette société du paraître, où les comportements frisent la parodie. Le Misanthrope ou l’Atrabilaire amoureux est une comédie de Molière en cinq actes (comportant respectivement 3, 6, 5, 4 et 4 scènes) et en vers (1808 alexandrins) jouée pour la première fois le 4 juin 1666 au Théâtre du Palais-Royal. Elle est inspirée du Dyscolos de Ménandre. | MOLIERE - le misanthrope (E) « Sur quelque préférence, une estime se fonde, Et c’est n’estimer rien, qu’estimer tout le monde. » (Alceste, acte I, scène I, vers 57-58) Alceste hait l'humanité t ... |
MOLIERE - Tartuffe ou l’Imposteur« Couvrez ce sein que je ne saurais voir. » Par de pareils objets les âmes sont blessées, et cela fait venir de coupables pensées. (Tartuffe, acte III, scène II, vers 860-862) Tartuffe, un hypocrite et un faux dévot, réussit à manipuler Orgon, l’archétype du personnage de cour, en singeant la dévotion et en devenant son directeur de conscience. En écrivant cette pièce, Molière s’attaque à un bastion très influent : les dévots. Parmi eux se trouvent des hommes religieux corrects, sincères et innocents mais aussi des hommes sans aucune morale d'esprit et qui profitent de ce rôle sans pitié. C’est cette seconde catégorie que Molière tente de critiquer. La pièce est ancrée dans la réalité historique avec l’allusion à la Fronde, qui a déchiré la France une quinzaine d’années auparavant. Le roi y apparaît plein de mansuétude et de sagesse. la pièce reste révolutionnaire par sa mise en cause d’une religion qui deviendrait dictatoriale. Elle est, avec Dom Juan, une des pièces qui ont soulevé le plus de polémiques et d’oppositions. Le Tartuffe ou l’Imposteur, comédie en cinq actes et en vers (1962 alexandrins) est représentée pour la première fois au château de Versailles le 12 mai 1664. | MOLIERE - Tartuffe ou l’Imposteur
(E) « Couvrez ce sein que je ne saurais voir. » Par de pareils objets les âmes sont blessées, et cela fait venir de coupables pensées. (Tartuffe, acte III, scène II, vers 860-862) Tar ... |
henry de MONFREID - les secrets de la Mer RougeHenry de Monfreid arrive à trente-deux ans à Djibouti où il devient commerçant en cuirs et cafés. Cette existence le lasse vite, et il achète un boutre, engage deux matelots somalis, un mousse et se lance dans l'aventure. La pêche aux perles d'abord, puis surtout le commerce des armes. Ce ne sont plus que bagarres, poursuites, chassés-croisés entre trafiquants et policiers de la mer, tempêtes, sur cette mer Rouge qui retint Henry de Monfreid sa vie durant et qui fascinera tous les lecteurs de cette extraordinaire épopée. | henry de MONFREID - les secrets de la Mer Rouge (E) Henry de Monfreid arrive à trente-deux ans à Djibouti où il devient commerçant en cuirs et cafés. Cette existence le lasse vite, et il achète un boutre, engage deux matelots somalis, un mousse et se ... |
Michel de MONTAIGNE - Les Essais« Tout homme porte en soi la forme entière de l’humaine condition. » «J'ai vu en mon temps cent artisans, cent laboureurs, plus sages et plus heureux que des recteurs de l'université.» «De toutes les vanités, la plus vaine c’est l’homme.» «Si on cache une région du corps, c'est pour mieux attirer l'attention sur elle.» «Ce n'est pas la mort que je crains, c'est de mourir.» «Ne faites donc pas comme l'avare, qui perd beaucoup pour ne vouloir rien perdre.» «L'une des plus grandes sagesses de l'art militaire, c'est de ne pas pousser son ennemi au désespoir.» «La pauvreté des biens est facile à guérir, la pauvreté de l'âme, impossible.» "Verité en deca des Pyrennees, mensonge au delà" Michel Eyquem de Montaigne1, né le 28 février 1533 et mort le 13 septembre 1592 à Saint-Michel-de-Montaigne (Dordogne), est un écrivain, philosophe, moraliste et homme politique français de la Renaissance, auteur d’un livre qui a influencé toute la culture occidentale : les Essais. Fondateur de l’introspection, il en vient peu à peu à l’unique projet de faire son propre portrait : « Je n’ai d’autre objet que de me peindre moi-même » Mais il dépeint principalement ses pensées, il veut voir plus clair en lui-même, dans ce qu’il appelle son « arrière-boutique » : « Ce ne sont pas mes actes que je décris, c’est moi, c’est mon essence2. » Un pareil dessein est alors très neuf et personne, même dans l’Antiquité, ne l’a expressément formé3. Les Essais sont l'œuvre majeure de Michel de Montaigne (1533-1592), à laquelle il travaille de 1572 jusqu'à sa mort. Ils traitent de tous les sujets possibles, sans ordre apparent : médecine, livres, affaires domestiques, chevaux, maladien 1 entre autres, auxquels Montaigne mêle des réflexions sur sa propre vie et sur l'homme, le tout formant « un pêle-mêle où se confondent comme à plaisir les choses importantes et futiles, les côtés vite surannés et l’éternel1. » Les Essais sont cependant devenus un livre universel, « le seul livre au monde de son espèce », un livre unique qui met sous les yeux du lecteur non pas simplement un homme en train de se décrire, mais une vie en train de se faire. Tout ce à quoi s'intéresse leur auteur se résume en effet en une seule question fondamentale : « qu'est-ce que l'homme ? » ou, plus exactement, « que suis-je, moi, Michel Eyquem de Montaigne ? » Pour saisir ce qu'est l'homme, Montaigne le décrit aussi bien dans ses misères que dans ce qu'il a de grand : les Essais dressent le portrait d'un être dans la moyenne, divers, ondoyant, et surtout plus riche que tous les modèles idéaux auxquels on s'efforce de l'identifier. Les Essais sont de ce point de vue à l'opposé de tout système philosophique ; si Montaigne cherche la réalité de la condition humaine, c'est à travers l'observation de ce qu'elle a de plus quotidien, de plus banal — chez lui comme chez les autres. À cela s'ajoute la malice de l'auteur à diminuer ce qu'il écrit : « Toute cette fricassée que je barbouille ici n'est qu'un registre des essais de ma vie. » Toutes les choses de la vie, même les plus humbles, sont dignes d'intérêt à ses yeux ; son plaisir est de mettre au jour une humanité nue et crue en scrutant son propre être intérieur, son « arrière-boutique » selon ses propres mots. Un tel livre ne pouvait évidemment laisser indifférent. Réflexions d'un maître de sagesse et de tolérance pour les uns, ouvrage hérétique pour les autres, toujours imité et toujours inimitable, le sujet des Essais n'est peut-être jamais mieux défini que par ces mots de Stefan Zweig : « Celui qui pense librement pour lui-même honore toute liberté sur terre. » | Michel de MONTAIGNE - Les Essais (E) « Tout homme porte en soi la forme entière de l’humaine condition. » «J'ai vu en mon temps cent artisans, cent laboureurs, plus sages et plus heureux que des recteurs de l'université.» & ... |
Charles Louis Secondat baron de MONTESQUIEU - de l'Esprit des loisDe l'esprit des lois ou L'Esprit des lois est l'œuvre majeure de Montesquieu. Dans ce traité politique, le philosophe suit une méthode révolutionnaire pour l'époque : il refuse de juger ce qui est par ce qui doit être, et choisit de traiter des faits politiques en dehors du cadre abstrait des théories volontaristes et jusnaturalistes1. Il défend ainsi une théorie originale de la loi : au lieu d'en faire un commandement à suivre2, il en fait un rapport à observer et à ajuster entre des variables. Parmi ces variables, il distingue des causes culturelles (traditions, religion, etc.) et des causes naturelles (climat, géographie, etc.). Il livre à partir de là une étude sociologique des mœurs politiques. L'Esprit des lois paraît pour la première fois sans nom d'auteur, après vingt ans de travail, à Genève, vers la fin octobre, début novembre 17483. Elle paraît grâce à l'aide de Mme de Tencin, qui achète la plupart des exemplaires pour les donner à ses amis. Elle est également chargée de la publication des Errata de cette première édition très fautive et amputée (500 exemplaires qui devaient être distribués gratuitement avec les volumes non encore vendus), ainsi que de la réédition chez Barrillot et, avec l'aide de de Boze, de celle de l'édition de Paris (1749), chez Huart, revue et corrigée par l'auteur4. A la parution de l'ouvrage, Montesquieu est l'objet des plus vives critiques de la part de conservateurs5 et d'ecclésiastiques. Des louanges sont émises par les encyclopédistes comme D'Alembert, fils naturel de Mme de Tencin et qui lui écrira un éloge. Certains encyclopédistes lui reprochent toutefois une certaine forme de conservatisme (Montesquieu était favorable à l'aristocratie). On lui reproche aussi son déterminisme dans sa théorie des climats. Montesquieu répondra à toutes ces critiques par Défense de l'esprit des lois, publié en 1750. Certains lisent dans L'Esprit des lois la promotion d'un système aristocratique très libéral, d'autres une mise en garde envers les monarques et les nobles quant au risque de despotisme (d'un seul ou de tous) s'ils ne se partagent pas le pouvoir. Certains estiment que L'Esprit des lois a inspiré la rédaction de la Constitution française de 1791 (notamment ses pages concernant la séparation des trois pouvoirs : exécutif, législatif et judiciaire) ainsi que la rédaction de la Constitution des États-Unis d'Amérique (principe des checks and balances). Des commentateurs modernes s'inscrivent en faux contre la réduction de Montesquieu à un théoricien de la séparation des pouvoirs, et même du libéralisme politique. | Charles Louis Secondat baron de MONTESQUIEU - de l'Esprit des lois (E) De l'esprit des lois ou L'Esprit des lois est l'œuvre majeure de Montesquieu. Dans ce traité politique, le philosophe suit une méthode révolutionnaire pour l'époque : il refuse de juger ce qui est par ce qu ... |
Henri de MONTHERLANT - Les Jeunes fillesEn se penchant un peu en arrière, il voyait, derrière le dos de Solange, la jeune femme qui était assise à côté d’elle ; adossée dans son fauteuil, elle écoutait, bouche entrouverte et les yeux clos. Elle n’était pas jolie, mais Costals la désirait: 1° parce qu’il trouvait convenable que, dans la même minute où il caressait pour la première fois une jeune personne, il en désirât une autre ; 2° parce que, donnant l’apparence du sommeil, il était impossible qu’elle ne levât pas en lui la pensée d’abuser de ce sommeil ; 3° parce qu’il lui semblait que, pour éprouver une telle extase d’un phénomène aussi insipide que cette musique, il fallait qu’elle fut détraquée ; or, il n’aimait que les jeunes filles saines et simples, comme Solange, c’est pourquoi cela lui était agréable d’avoir envie d’une femme détraquée. « Lisez cela. C’est plus qu’un roman. C’est à mon sens ce qui a été dit de plus cruel et de plus vrai sur les jeunes filles. » Romain Rolland Montherlant propose ici une étude quasi zoologique sur la femme, mais il le fait avec l’élégance et la finesse nécessaires. une satyre sociale et culturelle de son époque ne se limitant pas à la femme. « Une singerie unanime portait les auditeurs à s’imiter les uns les autres dans leurs airs pénétrés, tandis que de la scène la glaire sonore continuait à s’épendre, intarissablement. » A noter la présence d’un personnage féminin à l’intelligence et à la culture venant apporter un contrepoids au ton du livre et venant rappeler indirectement que Les jeunes filles reste une fiction. | Henri de MONTHERLANT - Les Jeunes filles (E) En se penchant un peu en arrière, il voyait, derrière le dos de Solange, la jeune femme qui était assise à côté d’elle ; adossée dans son fauteuil, elle écoutait, bouche entrouver ... |
Paul MORAND - Montociel, Rajah aux Grandes IndesPaul Morand, né le 13 mars 1888 à Paris et mort le 23 juillet 1976 à Paris, est un écrivain, diplomate et académicien français. Considéré comme un des pères du « style moderne » en littérature, il s'est imposé comme l'un des grands écrivains français du XXe siècle. Son œuvre a eu une large influence sur les Hussards, en particulier Roger Nimier. | Paul MORAND - Montociel, Rajah aux Grandes Indes (E) Paul Morand, né le 13 mars 1888 à Paris et mort le 23 juillet 1976 à Paris, est un écrivain, diplomate et académicien français. Considéré comme un des pères du « ... |
Elsa MORANTE - Mensonge et sortilegeDans la Sicile de toutes les magies, Edoardo Cerentano di Paruta, noble et riche héritier, « le Cousin » à la ténébreuse séduction, domine l'univers ici créé par Elsa Morante. Présent, absent ou mort, cet homme qui n'aura jamais aimé que lui-même hante ses proches et tisse les trames du destin. Dans son royaume fabuleux, trois autres personnages : Francesco De Salvi, dit « le Grêlé », la lumineuse putain Rosaria, et Anna Massia, belle, arrogante, désespérée, tous mus par cette fatale tendance à aimer quand on ne les aime pas et à dédaigner l'amour qu'on leur déclare. Ils recourent alors à la dissimulation et aux masques. Mensonge qui ronge les cœurs pris dans le sortilège des passions. Bien d'autres personnages inoubliables évoluent dans cet univers, telles Cesira, une petite institutrice dévorée par l'ambition, ou Concetta Cerentano, par les prodiges de l'amour. Un monde d'adorations éperdues et de féroces jalousies que fait revivre la solitaire Elisa De Salvi, toute transpercée par les souvenirs, dernière étoile de « la constellation du Cousin ». Et il lui échoit d'écrire l'épopée intime de ces femmes et de ces hommes glorieux et déchus qui se livrent sans frein aux ruissellements infernaux de l'amour. | Elsa MORANTE - Mensonge et sortilege (E) Dans la Sicile de toutes les magies, Edoardo Cerentano di Paruta, noble et riche héritier, « le Cousin » à la ténébreuse séduction, domine l'univers ici créé par Elsa Morante. Pr& ... |
Alberto MORAVIA - le ConformisteMoravia nous montre comment l'absence de Loi sauf celle émanant d'un groupuscule de décérébrés notoires peut conduire au fascisme. Sa thèse est critiquable. Mais ce bouquin n'est pas un essai et mérite d'être réhabilité. Marcello, issu d'une famille en pleine déliquescence, prend conscience de son "anormalité": jouissance dans la mise à mort, penchants homosexuels... Il a peur et tente de ressembler à ce qu'il pense être l'"homme normal". Il adhère au fascisme, obéit aux ordres, rentre dans les services spéciaux de la police politique, trahit un de ces anciens professeurs de philosophie réfugié à Paris pour organiser la résistance. Moravia nous offre quelques pages terribles: un garçonnet tiraillé par de sombres pulsions, tueur de lézards et de chat, jouisseur de rien, conscience marécageuse un peu désespérante. L'intérêt du bouquin, c'est de plonger le lecteur dans une conscience noirâtre, verdâtre, "vomiâtre" dont les exhailaisons puantes font étrangement penser aux odeurs souffrées de nos propres aisselles que nous décollons chaque matin dans un grand geste de soulagement. La lâcheté et l'absurdité du conformisme de Marcello résonnent dans les cavités reculées de nos profondeurs pas très catholiques, échos aux désirs diffus d'ordre et de clarté, aux combats contre les petits titillements pulsionnels qui agitent nos cervelles débiles. Le lecteur plonge dans des ténèbres qui peuvent être les siens. Un bouquin où on se purge bien. Attention aux petits gestes "marcelliens": ranger ses chaussons symétriquement dans le prolongement de la table de nuit, elle-même bien calée dans l'angle opposé au petit meuble où l'on range sa brosse à dent... Quant à Julie , la femme de Marcello, certes détestable sous certains aspects, elle a une poitrine abondante et adore faire l'amour avec fraîcheur. | Alberto MORAVIA - le Conformiste (E) Moravia nous montre comment l'absence de Loi sauf celle émanant d'un groupuscule de décérébrés notoires peut conduire au fascisme. Sa thèse est critiquable. Mais ce bouquin n'est pas un essai et m&e ... |
Alberto MORAVIA - le mepris | Alberto MORAVIA - le mepris (E) ... |
Thomas MORE - UtopiaUtopia (le titre complet en latin est De optimo rei publicæ statu, deque nova insula Utopia, ou par extension, Libellus vere aureus, nec minus salutaris quam festivus de optimo rei publicæ statu, deque nova insula Utopia) est un ouvrage de Thomas More paru en 1516. Il s'agit d'un livre fondateur de la pensée utopiste, le mot utopie étant lui-même dérivé de son titre. L'ouvrage a connu un succès particulier en France au xviie siècle et au xviiie siècle. Le titre est construit d’après une racine grecque signifiant « lieu qui n'est nulle part », οá½ τοπος (ou topos) en grec. Bien que Thomas More ne fût pas économiste, mais juriste, historien, théologien et homme politique, Utopia, qui n'était pas un traité d'économie, mais plutôt une satire de la société de son temps, fut repris au xixe siècle pour construire des théories économiques. Utopus conquiert Abraxa, terre rattachée au continent, et lui donne son nom. Il humanise « une population grossière et sauvage, […] pour former un peuple qui surpasse […] tous les autres en civilisation ». Ensuite, il fait creuser un isthme et la terre d'Abraxa devient une île, l'île d'Utopie. La genèse de l'île est symbolique des intentions d'Utopus ; il a voulu en faire un lieu protégé, rebutant les voyageurs par sa difficulté d'accès. Les barrières naturelles mettent l'île à l'abri des influences extérieures. Quant au terme d'Abraxa, il n'est pas insignifiant : il désigne la ville des fous dans l'Éloge de la Folie de son ami Érasme. Désormais, l'Utopie sera régie par les mathématiques, pure manifestation de l'intelligible. Dans l'île, tout est mesurable parce que le nombre seul garantit l'égalité. Par exemple, toutes les rues de la ville d'Amaurote mesurent 6,5 mètres de largeur. | Thomas MORE - Utopia (E) Utopia (le titre complet en latin est De optimo rei publicæ statu, deque nova insula Utopia, ou par extension, Libellus vere aureus, nec minus salutaris quam festivus de optimo rei publicæ statu, deque nova insula Utopia) est un ... |
Toni MORRISON - belovedBeloved est un roman de 1987 de l'écrivain américain Toni Morrison. Situé après la guerre de Sécession (1861-1865), il s'inspire de l'histoire d'une esclave afro-américaine, Margaret Garner, qui a fui l'esclavage dans le Kentucky à la fin de janvier 1856 en se réfugiant dans l'Ohio, un État libre. Morrison avait découvert l'histoire "Une visite à la mère esclave qui a tué son enfant" dans un article de journal de 1856 publié dans The Baptist américain et reproduit dans The Black Book, une compilation diversifiée de l'histoire et de la culture noires que Morrison avait publiée en 1974. Beloved commence en 1873 à Cincinnati, dans l'Ohio, où la protagoniste Sethe, ancienne esclave, vit avec sa fille Denver, âgée de dix-huit ans. La belle-mère de Sethe, Baby Suggs, a vécu avec eux jusqu'à sa mort huit ans plus tôt. Juste avant la mort de Baby Suggs, les deux fils de Sethe, Howard et Buglar, s'étaient enfuis. Sethe pense qu'ils ont fui à cause de la présence malveillante d'un fantôme abusif qui hantait leur maison au 124 Bluestone Road pendant des années. L'histoire commence par une introduction au fantôme: "124 était méchant. Plein du venin d'un bébé" [3]. Le roman a remporté le prix Pulitzer de fiction en 1988 [4] et a été finaliste du prix du livre de 1987 [5]. Il a été adapté en 1998 dans un film du même nom avec Oprah Winfrey. Une étude réalisée par le New York Times auprès d'écrivains et de critiques littéraires l'a classée comme la meilleure œuvre de fiction américaine de 1981 à 2006. [6] La dédicace du livre se lit "soixante millions et plus", se référant aux Africains et leurs descendants qui sont morts à la suite du commerce des esclaves de l'Atlantique. L'épigraphe du livre est Romains 9:25. | Toni MORRISON - beloved (E) Beloved est un roman de 1987 de l'écrivain américain Toni Morrison. Situé après la guerre de Sécession (1861-1865), il s'inspire de l'histoire d'une esclave afro-américaine, Margaret Garner, qui a f ... |
Scholastique MUKASONGA - Notre-Dame du Nil"Ce n'est pas sur les tombes que tu retrouveras tes Morts, ils sont en toi. Ils ne survivent qu'en toi... Le deuil, L’Iguifou, pp. 120-121 Prix Renaudot 2012 Au Rwanda, le lycée de Notre-Dame du Nil veut former l'élite féminine de demain. Il s'agit surtout de préserver la virginité de ces filles qui feront l'objet de mariages glorieux ou juteux. Pour une famille rwandaise, une fille représente une richesse précieuse. « Elle était assurée que sa fille recevrait au lycée Notre-Dame du Nil l'éducation démocratique et chrétienne qui convenait à l'élite féminine d'un pays qui avait fait la révolution sociale qui l'avait débarrassé des injustices féodale, mais cela ne plaît pas à toutes les élèves. le microcosme du lycée reproduit naturellement la société rwandaise et les élèves Hutu dédaignent leurs camarades tutsis | Scholastique MUKASONGA - Notre-Dame du Nil (E) "Ce n'est pas sur les tombes que tu retrouveras tes Morts, ils sont en toi. Ils ne survivent qu'en toi... Le deuil, L’Iguifou, pp. 120-121 Prix Renaudot 2012 Au Rwanda, le lycée de Notre-Dame du Nil veut ... |
Alice MUNRO - fugitivesElles fuguent. S’échappent. S’en vont voir ailleurs. Elles : des femmes comme les autres. Par usure ou par hasard, un beau matin, elles quittent le domicile familial ou conjugal, sans se retourner. En huit nouvelles, Alice Munro met en scène ces vies bouleversées. Avec légèreté, avec férocité, elle traque les marques laissées par le temps et les occasions perdues. Prix Nobel de litterature 2013 Couronnée par de nombreux prix au cours de sa carrière, Alice Munro est l'auteur d'une douzaine de recueils de nouvelles et d'un unique roman, traduits et vendus dans le monde entier. Ses nouvelles se situent dans la campagne de l'Ontario qu'elle dépeint avec une extrême minutie4. Son style littéraire a été souvent été comparé à celui d'Anton Tchekhov pour son art de la description et sa manière de mettre l'intrigue au second plan afin de privilégier l'étude psychologique des personnages. Selon le comité Nobel, « Alice Munro est appréciée pour son art subtil de la nouvelle, empreint d’un style clair et de réalisme psychologique. [...] Ses histoires se déroulent généralement dans des petites villes, où le combat des gens pour une existence décente aboutit souvent à des problèmes relationnels et des conflits moraux - question qui est ancrée dans des différences de génération ou des projets de vie contradictoires. On trouve souvent imbriquées dans ses textes des descriptions d’événements quotidiens mais décisifs, sortes d’épiphanies, qui éclairent l’histoire ambiante et illuminent au flash les questions existentielles. ». Faisant, depuis longtemps, figure de favorite, elle devient, en 2013, le premier écrivain canadien et la treizième femme de lettres à recevoir le Prix Nobel. Elle est par ailleurs le premier auteur essentiellement nouvelliste à être distingué par ce prix. Sa nouvelle L'Ours traversa la montage a été adaptée au cinéma en 2007 par Sarah Polley sous le titre Loin d'elle, avec Julie Christie dans le rôle principal. Alice Munro, née Alice Ann Laidlaw le 10 juillet 1931 à Wingham (Ontario, Canada), est une écrivaine canadienne de langue anglaise. Elle écrit principalement des nouvelles, parfois liées entre elles et centrées autour de personnages féminins, dans l'Ontario ou la Colombie-Britannique des années 1940 à aujourd'hui. Elle reçoit le prix nobel pour être « la souveraine de l’art de la nouvelle contemporaine » comme l'explique l'Académie suédoise. | Alice MUNRO - fugitives (E) Elles fuguent. S’échappent. S’en vont voir ailleurs. Elles : des femmes comme les autres. Par usure ou par hasard, un beau matin, elles quittent le domicile familial ou conjugal, sans se retourner. En huit nouvelles, Alic ... |
Robert MUSIL - l'homme sans qualitésL’Homme sans qualités (Der Mann ohne Eigenschaften) est un roman inachevé de l'écrivain autrichien Robert Musil. Cette œuvre immense est considérée par Thomas Mann, avec Ulysse de Joyce et À la recherche du temps perdu de Marcel Proust, comme un des plus grands romans du xxe siècle. Dans son journal de 1932, il disait même : « Ce livre étincelant, qui maintient de la façon la plus exquise le difficile équilibre entre l'essai et la comédie épique, n'est plus, Dieu soit loué, un “roman” au sens habituel du terme : il ne l'est plus parce que, comme l'a dit Goethe, “tout ce qui est parfait dans son genre transcende ce genre pour devenir quelque chose d'autre, d'incomparable”. Son ironie, son intelligence, sa spiritualité relèvent du domaine le plus religieux, le plus enfantin, celui de la poésie. » Le premier tome parut en 1930, la première partie du deuxième en 1932. Le nazisme priva ensuite Robert Musil de ses lecteurs et de ses revenus : il émigra de Berlin à Vienne, puis, après l’Anschluss, de Vienne en Suisse. Ruiné, malade, il ne parvint pas à achever son roman, même si les manuscrits laissés permettent de voir quels scénarios il envisageait pour la fin. | Robert MUSIL - l'homme sans qualités (E) L’Homme sans qualités (Der Mann ohne Eigenschaften) est un roman inachevé de l'écrivain autrichien Robert Musil. Cette œuvre immense est considérée par Thomas Mann, avec Ulysse de Joyce et ... |
Alfred de MUSSET - Poesies nouvellesSe voir le plus possible et s’aimer seulement, <br>Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge, <br>Sans qu’un désir nous trompe, ou qu’un remord nous ronge, <br>Vivre à deux et donner son cœur à tout moment ; <br> <br>Respecter sa pensée aussi loin qu’on y plonge, <br>Faire de son amour un jour au lieu d’un songe, <br>Et dans cette clarté respirer librement ; <br>Ainsi respirait Laure et chantait son amant. <br> <br>Vous dont chaque pas touche à la grâce suprême, <br>C’est vous, la tête en fleurs, qu’on croirait sans souci, <br>C’est vous qui me disiez qu’il faut aimer ainsi. <br> <br>Et c’est moi, vieil enfant du doute et du blasphème, <br>Qui vous écoute, et pense, et vous répond ceci : <br>Oui, l’on vit autrement, mais c’est ainsi qu’on aime. <br> <br>Alfred de Musset (1810-1857) | Alfred de MUSSET - Poesies nouvelles (E) Se voir le plus possible et s’aimer seulement, <br>Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge, <br>Sans qu’un désir nous trompe, ou qu’un remord nous ronge, <br>Vivre & ... |
Vladimir NABOKOV - LolitaLolita est un roman en langue anglaise de l'écrivain russe naturalisé américain Vladimir Nabokov publié en septembre 1955 à Paris. Le récit, écrit à la première personne du singulier par Humbert Humbert, un narrateur qui se définit comme nympholepte1, relate sa passion amoureuse et sexuelle pour Dolores Haze, une nymphette âgée de douze ans et demi au début d'une relation qui se terminera tragiquement. En dépit de son sujet sulfureux qui provoqua à sa sortie scandale et censure, le roman est aujourd'hui reconnu comme un chef-d'œuvre de la littérature moderne ; il est souvent cité comme l'une des œuvres les plus marquantes du xxe siècle. Il apparaît2 ainsi dans la liste Les 100 livres du siècle proposée par Le Monde et dans des listes similaires établies dans d'autres pays. | Vladimir NABOKOV - Lolita (E) Lolita est un roman en langue anglaise de l'écrivain russe naturalisé américain Vladimir Nabokov publié en septembre 1955 à Paris. Le récit, écrit à la première personne du ... |
Yves NAVARRE - Le jardin d'acclimatationPrix Goncourt 1980 La famille Prauillan fête le quarantième anniversaire de son quatrième enfant, Bertrand. Mais celui-ci n'est pas là et l'atmosphère est électrique. Le roman retrace une histoire d'amour controversée au sein de cette famille bourgeoise. Etudiant en espagnol, anglais et littérature moderne à l'université de Lille, Yves Navarre s'adonne à l'écriture. Tout d'abord concepteur-rédacteur dans la publicité, il préfère néanmoins se consacrer à un travail plus personnel. Dès lors, s'ensuit une kyrielle de romans 'Lady Black', 'Evolène', 'Loukoums' grâce auxquels il acquiert la reconnaissance du public, 'Le Jardin d'acclimatation' qui reçoit le prix Goncourt en 1980, 'Hôtel Styx', 'Biographie'... Il s'essaie également au théâtre et compose des pièces à la hauteur de l'originalité de ses romans : 'La Guerre des piscines', 'Les Dernières Clientes'... Le talent de Yves Navarre se décline à travers ses oeuvres révélatrices de son homosexualité et de ses obsessions. Son suicide lié à une overdose de barbiturique laisse quelques fans pantois. (evene.fr) | Yves NAVARRE - Le jardin d'acclimatation (E) Prix Goncourt 1980 La famille Prauillan fête le quarantième anniversaire de son quatrième enfant, Bertrand. Mais celui-ci n'est pas là et l'atmosphère est électrique. Le roman retrace une h ... |
Marie NDIAYE - Trois Femmes puissantesPrix Goncourt 2009 Trois récits, trois femmes qui disent non. Elles s'appellent Norah, Fanta, Khady Demba. Chacune se bat pour préserver sa dignité contre les humiliations que la vie lui inflige avec une obstination méthodique et incompréhensible. L'art de Marie NDiaye apparaît ici dans toute sa singularité et son mystère. La force de son écriture tient à son apparente douceur, aux lentes circonvolutions qui entraînent le lecteur sous le glacis d'une prose impeccable et raffinée, dans les méandres d'une conscience livrée à la pure violence des sentiments. | Marie NDIAYE - Trois Femmes puissantes (E) Prix Goncourt 2009 Trois récits, trois femmes qui disent non. Elles s'appellent Norah, Fanta, Khady Demba. Chacune se bat pour préserver sa dignité contre les humiliations que la vie lui inflige avec une obsti ... |
Pablo NERUDA - le Chant general«La terre s'est imposée l'homme pour châtiment.» [ Pablo Neruda ] - Extrait de Chant général Commencé en 1939, le 'Chant Général' est l'épopée de l'Amérique latine. Neruda exalte la vie du continent, sa nature et son histoire en même temps qu'il dénonce l'imposture des conquérants et la domination nord-américaine dans un magnifique cri de douleur et de révolte. Cette oeuvre comporte quelques 250 poèmes et constitue l'ouvrage majeur de Neruda. Neruda a dit de ce livre : 'Les élèves aimeront mon Chant général où je tente de faire sentir toute la beauté du monde.J'aime la vie et le monde.J'ai été heureux dans ma lutte incessante.' | Pablo NERUDA - le Chant general (E) «La terre s'est imposée l'homme pour châtiment.» [ Pablo Neruda ] - Extrait de Chant général Commencé en 1939, le 'Chant Général' est l'épopée de l'Am& ... |
Gerard de NERVAL - voyage en Orient"Je ne regrettai pas de m'être fixé pour quelque temps au Caire et de m'être fait sous tous les rapports un citoyens de cette ville, ce qui est le seul moyen de la comprendre et de l'aimer" L'Orient de Gérard de Nerval Le 23 décembre 1842, Nerval quittait Paris pour un périple d'une année en Orient qui devait le conduire successivement en Égypte, au Levant et en Turquie. De ce séjour, de ce voyage entrepris dans la tradition romantique, le poète devait rapporter un récit intitulé Voyage en Orient. Cependant, c'est un tout autre voyage qu'il avait inauguré en 1840 - sa "vita nuova" - et qu'il accomplira avec l'expérience décrite dans Aurélia, en 1854, quelques mois avant sa mort tragique. Il s'agit cette fois de l'Orient au sens métaphysique du terme : que les gnostiques identifient au Yémen. On ne dispose malheureusement que d'un seul terme pour désigner l'Orient géographique et ce "pôle au-dedans de nous-mêmes" qui est l'Orient symbolique. | Gerard de NERVAL - voyage en Orient (E) "Je ne regrettai pas de m'être fixé pour quelque temps au Caire et de m'être fait sous tous les rapports un citoyens de cette ville, ce qui est le seul moyen de la comprendre et de l'aimer" L'Orient de ... |
Friedrich NIETZSCHE - Ainsi parlait ZarathoustraAinsi parlait Zarathoustra (ou Ainsi parla Zarathoustra). Un livre pour tous et pour personne (en allemand : Also sprach Zarathustra. Ein Buch für Alle und Keinen ) est un poème philosophique de Friedrich Nietzsche, publié entre 1883 et 1885. Nietzsche considéra cette œuvre comme le péristyle de sa philosophie, et Le Gai Savoir et Par-delà bien et mal comme ses commentaires, l'un écrit avant le texte, l'autre l'expliquant d'une manière trop cultivée pour être accessible2. Nietzsche présente lui-même ce livre comme un « 5e évangile », il veut en faire l'équivalent des poèmes de Goethe et des textes de Luther3. Ainsi parla Zarathoustra est ainsi à la fois un long poème et une œuvre de réflexion sur une nouvelle promesse d'avenir pour l'homme. Mais c'est aussi une parodie4. Zarathoustra se retirant dix ans dans la montagne, et sentant un jour le besoin de partager sa sagesse, rappelle le séjour du Christ dans le désert, et certains passages du quatrième livre font songer à la cène. Les symboles religieux ou ésotériques sont également très nombreux. Enfin on ne peut s'empêcher de songer à François d'Assise, modèle d'amitié entre les hommes et les animaux. Ainsi parlait Zarathoustra se compose de discours, de paraboles, de poésies et de chants répartis en quatre livres. Bien que l'ensemble puisse au premier abord présenter une apparence disparate, Eugen Fink a souligné la forte unité de ce poème. En effet, Zarathoustra commence par annoncer la mort de Dieu, condition préalable à l'enseignement du Surhomme, abordé dans le prologue et dans le premier livre, où la parabole du chameau constitue une annonce de son destin. Le deuxième livre expose la pensée de la Volonté de puissance, qui est la pensée du dépassement de soi conduisant au Surhomme. Puis le troisième livre tourne autour de l'Éternel Retour, affirmation la plus haute de la Volonté de puissance et idée sélectrice destinée à poser les conditions qui dans l'avenir permettront l'avènement du Surhomme. La dernière partie tourne autour des hommes supérieurs et de la tentation de la pitié qui est pour Nietzsche la tentation nihiliste par excellence. C'est pour Zarathoustra le dernier obstacle à l'affirmation de la vie et le début d'une nouvelle transfiguration, avec laquelle l'œuvre se termine, transfiguration vers l'amour et la joie symbolisés par le lion devenu docile et rieur et entouré d'une nuée de colombes. | Friedrich NIETZSCHE - Ainsi parlait Zarathoustra (E) Ainsi parlait Zarathoustra (ou Ainsi parla Zarathoustra). Un livre pour tous et pour personne (en allemand : Also sprach Zarathustra. Ein Buch für Alle und Keinen ) est un poème philosophique de Friedrich Nietzsche, publié ... |
NURY & VALLLEE - il etait une fois en franceIl Etait Une Fois en France conte l'histoire de Joseph Joanovici, juif roumain devenu l'homme le plus riche de France pendant l'occupation. Ferrailleur, collabo, résistant, il fut pour certain un criminel, pour d'autres un héros. C'est le cheminement de ce personnage ambigu baptisé le Roi de Paris, par ceux qui ont croisé sa route, que relate avec justesse cette saga au thème délicat. Monsieur Joseph se confie sur son lit de mort aux côtés de Lucie Fer, celle qui fut sa plus fidèle compagne. Intelligence avec l'ennemi, corruption de fonctionnaires, contrebande, enrichissement personnel et même meurtre seront reprochés à la Libération à celui qui possédait pendant l'occupation un appartement en plein co eur de la préfecture de police. Portant fièrement la rosette de la résistance, Joseph reçoit les plus huppés du Tout-Paris, alors que de sombres nuages annoncent la fin de son règne. | NURY & VALLLEE - il etait une fois en france (E) Il Etait Une Fois en France conte l'histoire de Joseph Joanovici, juif roumain devenu l'homme le plus riche de France pendant l'occupation. Ferrailleur, collabo, résistant, il fut pour certain un criminel, pour d'autres un hér ... |
Saul O HARA - le noir te va si bienJohn et Lucie sont des prédateurs : chacun de son côté s'est marié de nombreuses fois, et tous les richissimes conjoints sont rapidement décédés. L'inspecteur Campbell, de Scotland Yard, las de courir après eux sans pouvoir obtenir la moindre preuve de culpabilité, s'est arrangé pour les réunir dans le manoir appartenant à la sœur de Lucie. En les présentant l'un à l'autre, il espère les faire convoler en justes noces. La police espère ainsi assister au massacre et ramasser ce qui en restera... Le noir te va si bien (Risky Marriage) est une comédie policière anglo-saxonne de Saul O'Hara, écrite en 1959. L'adaptation française de Jean Marsan a été créée en 1972 au théâtre Antoine par Maria Pacôme, Jean le Poulain et Odette Laure, et diffusée pour la première fois le 26 décembre 1975 sur TF1 dans le cadre d'Au théâtre ce soir. | Saul O HARA - le noir te va si bien (E) John et Lucie sont des prédateurs : chacun de son côté s'est marié de nombreuses fois, et tous les richissimes conjoints sont rapidement décédés. L'inspecteur Campbell, de Scotland Yard, las d ... |
Sofi OKSANEN - PurgePrix du Livre Europeen 2010 Prix Femina Etranger 2011 C'est un livre venu du Nord. Un ouvrage à propos duquel les critiques semblent unanimes : "Si l'on devait n'en lire qu'un cette année, ce serait celui-là." Ironie de la situation, ce roman s'appelle Purge. Mais il paraît qu'en finnois, la langue de l'auteur, ce mot n'a aucunement le sens - d'ailleurs vieilli - de punition. "Puhdistus, c'est tout ce qui est lié à l'action de nettoyer, explique Sofi Oksanen. Nettoyer, laver, épurer, désinfecter... mais aussi purifier ethniquement, purger au sens de Staline..." Best-seller dans les pays nordiques, Purge est en effet une potion décapante préparée par une ensorceleuse de 33 ans qui frappe d'abord par son allure. Mi-divinité gothique, mi-fée Carabosse, Sofi Oksanen a la bouche fardée de mauve, les mains peintes au henné et la tête encadrée d'immenses dread-locks roses et noires dégringolant jusque sur ses reins. Née à Jyväskylä, à 270 km au nord d'Helsinki, d'une mère estonienne et d'un père finlandais, elle a d'abord étudié la littérature puis la dramaturgie, avant de s'essayer à l'écriture. "Aussi curieux que cela puisse paraître, mon premier livre, Les Vaches de Staline, combinait boulimie et histoire soviétique, explique-t-elle. Dans le deuxième, Baby Jane, je me suis intéressée aux attaques de panique et aux désarrois de la "génération Prozac". Ce qui m'attire avant tout, ce sont les destins bâillonnés, les personnages muets, les histoires tues. S'approcher du non-dit et tenter de l'articuler, n'est-ce pas l'essence même de l'écriture ?" Du dégoût silencieux, de l'expiation rageuse, on en trouve à chaque page de Purge (qui vient de recevoir le Prix du roman Fnac). Or, tout l'art de Sofi Oksanen consiste à s'en approcher lentement afin que ses deux protagonistes, Zara et Aliide, finissent par s'avouer à elles-mêmes les violences dont elles ont été victimes et qui ont fait de leur corps un objet de honte à vie. (Le Monde des Livres) | Sofi OKSANEN - Purge (E) Prix du Livre Europeen 2010 Prix Femina Etranger 2011 C'est un livre venu du Nord. Un ouvrage à propos duquel les critiques semblent unanimes : "Si l'on devait n'en lire qu'un cette année, ce serait celui-l ... |
Piere Mac ORLAN - le Chant de l'equipageQuand je parcours ces lambeaux d'histoire, je ne puis secouer mon accablement Autrefois comme aujourd'hui, que de soupirs à la vue de tous ces champs d'épis courbés Plus que jamais, le prince des hommes doit observer le sage précepte : "Accroche-toi au tronc du murier" La confrontation, pleine de sens et de saveur, de l'aventurier passif, Joseph Krühl, qui se contente de rêver aux pirates, et de l'aventurier actif, Simon Eliasar, occupé de chasse au trésor. Tous deux pourtant s'embarquent ensemble et leur destin s'accomplira sur une île. Etonnant adieu au romantisme et au pittoresque, ce récit ingénieux contient toute la poésie de l'aventure. " J'ai bien souvent relu Le chant de l'équipage et, à chaque fois, m'enchantent la grande peur d'Eliasar, les cravates d'Heresa, les cuites de Bébé-Salé, l'odyssée de l'Ange-du-Nord " (Raymond Queneau). | Piere Mac ORLAN - le Chant de l'equipage (E) Quand je parcours ces lambeaux d'histoire, je ne puis secouer mon accablement Autrefois comme aujourd'hui, que de soupirs à la vue de tous ces champs d'épis courbés Plus que jamais, le prince des hommes doit o ... |
Erik ORSENNA - L exposition colonialePrix Goncourt 1988 Louis veut être administrateur colonial. Enfin, c'est plutôt le désir de Marguerite, sa mère... Toujours est-il qu'au moment de partir, 'l' ailleurs' ne lui semble plus du tout exotique mais terrifiant... Les pays lointains tant convoités deviennent soudain effrayants et Louis refuse de partir... C'est à son fils Gabriel qu'il incombera d'incarner le rêve de sa grand-mère. 'L' exposition coloniale', c'est l'histoire de France du début du 20e siècle vue par le petit bout de la lorgnette. L'histoire d'un héros ingénieur, passionné de caoutchouc, d'hévéas et de pneumatiques. | Erik ORSENNA - L exposition coloniale (E) Prix Goncourt 1988 Louis veut être administrateur colonial. Enfin, c'est plutôt le désir de Marguerite, sa mère... Toujours est-il qu'au moment de partir, 'l' ailleurs' ne lui semble plus du tout exotique ... |
George ORWELL - 19841984 (Nineteen Eighty-Four) est le plus célèbre roman de George Orwell, publié en 1949. 1984 est communément considéré comme une référence du roman d'anticipation, de la dystopie, voire de la science-fiction en général. La principale figure du roman, Big Brother, est devenue une figure métaphorique du régime policier et totalitaire, ainsi que de la réduction des libertés. En 2005, le magazine Time a d'ailleurs classé 1984 dans sa liste des 100 meilleurs romans et nouvelles de langue anglaise de 1923 à nos jours, liste où se trouve La Ferme des animaux, autre fameux roman d'Orwell1. Il décrit une Grande-Bretagne postérieure d'une trentaine d'années à une guerre nucléaire entre l'Est et l'Ouest censée avoir eu lieu dans les années 1950, où s'est instauré un régime de type totalitaire fortement inspiré à la fois du stalinisme et de certains éléments du nazisme. La liberté d'expression en tant que telle n’existe plus. Toutes les pensées sont minutieusement surveillées, et d’immenses affiches trônent dans les rues, indiquant à tous que « Big Brother vous regarde » (Big Brother is watching you). | George ORWELL - 1984 (E) 1984 (Nineteen Eighty-Four) est le plus célèbre roman de George Orwell, publié en 1949. 1984 est communément considéré comme une référence du roman d'anticipation, de la dystopie, ... |
Blaise PASCAL - Pensées"Le silence des espaces infinis m'effraie ..." Les 'Pensées' de Blaise Pascal constituent un ouvrage aussi ludique qu'incontournable. L'auteur nous livre ses réflexions, toutes plus pertinentes les unes que les autres, et c'est finalement une véritable intelligence de la vie qui se dégage de cette oeuvre classique à l'actualité éternelle. | Blaise PASCAL - Pensées (E) "Le silence des espaces infinis m'effraie ..." Les 'Pensées' de Blaise Pascal constituent un ouvrage aussi ludique qu'incontournable. L'auteur nous livre ses réflexions, toutes plus pertinentes les unes que ... |
John Dos PASSOS - Manhattan TransferManhattan Transfer est un magnifique livre sur New York, métropole en pleine mutation suite au traité d'expansion signé par le maire de New York, ville dans laquelle Dos Passos nous fait découvrir la vie , les histoires, l'espoir et le désespoir d'une multitude de personnages que le destin va faire se rencontrer, se croiser dans une grande fresque humaniste mais très réaliste. La description de la ville est très précise, poétique et remplit le livre d'une présence incontournable, étouffante. Les nombreux personnages, de classes sociales différentes (riche famille, artistes, migrants, avocats, hommes d'affaires, ouvriers) sont comme obnubilés, hypnotisés par la volonté de réussir, d'arriver, de faire leur trou dans cette ville où misère et opulence se côtoient, dans le même espoir d'être New Yorkais. La seule issue pour échapper à cette situation sera la fuite. | John Dos PASSOS - Manhattan Transfer (E) Manhattan Transfer est un magnifique livre sur New York, métropole en pleine mutation suite au traité d'expansion signé par le maire de New York, ville dans laquelle Dos Passos nous fait découvrir la vie , les hi ... |
Boris PASTERNAK - le Docteur JivagoUnique roman du grand poète russe Boris Pasternak (1890-1960), Le Docteur Jivago, commencé en 1945, est le bilan romanesque d'une vie de poète. Ayant débuté dès 1913 au sein du mouvement futuriste, révélé en 1922 par le recueil lyrique Ma Sœur la vie, écrit en 1917, et marqué par l'euphorie de l'été historique de la révolution, Pasternak est célébré en 1934, malgré les réserves de la critique communiste orthodoxe, comme le plus grand poète soviétique depuis la mort de Maïakovski (1893-1930). Mais il tombe en disgrâce en 1936 pour ses positions non conformistes. Achevé en 1955, au cours de la période du dégel qui suivit la mort de Staline, Le Docteur Jivago fut proposé sans succès aux éditeurs soviétiques. La résolution de le confier, sans attendre une décision qui ne pouvait être que négative, à un éditeur étranger (l'Italien Feltrinelli), qui en assurerait la diffusion mondiale, représenta pour Pasternak l'acceptation délibérée du martyre. Ce geste brisa en effet un tabou, et mit fin au mythe stalinien d'une soumission spontanée des écrivains à l'autorité du parti. Consécutive à ce coup d'éclat, et au succès mondial d'une œuvre hérétique, l'attribution à Pasternak du prix Nobel de littérature 1958 devait servir de prétexte au déclenchement d'une violente campagne orchestrée par le comité central du parti et l'Union des écrivains soviétiques, qui allait faire du poète un paria, contraint à refuser le prix et à implorer la grâce du pouvoir pour éviter l'exil. | Boris PASTERNAK - le Docteur Jivago (E) Unique roman du grand poète russe Boris Pasternak (1890-1960), Le Docteur Jivago, commencé en 1945, est le bilan romanesque d'une vie de poète. Ayant débuté dès 1913 au sein du mouvement futuriste, ... |
Cesare PAVESE - Le Bel EteLa jeunesse est ce qui relie les trois nouvelles du recueil intitulé Le bel été. Observés à ce moment où ils découvrent la vie avec stupeur, les personnages de Pavese traversent une saison dans un état d’acuité poussé à son plus beau, éprouvent désir et attente dans l’idée qu’ils vivent quelque chose d’irrémédiable. Particulièrement dans la nouvelle éponyme, la première de ce triptyque. Telle est l’histoire de Ginia, jeune modiste de seize ans qui erre dans le Turin des années 40. Insouciante, elle ne vit que pour les fêtes, oublie de dormir car c’est voler du temps à l’allégresse, part en goguette avec son amie Amelia, qui du haut de ses dix-huit ans lui paraît tellement femme, elle qui, contrairement à Ginia, fume, connaît le sexe, dont il est précisé qu’elle a une voix rauque. (Une femme avec une telle voix a hanté le romancier : Tina). La fascinante Amelia devient le personnage modèle de la jeune fille, mais aussi son contre-exemple, en vertu de la loi d’attraction qui se tourne en répulsion. Pavese aime mêler l’art, la jeunesse et l’érotisme. Pour lui, l’art n’est qu’un simulacre du monde sexuel. Le romancier est au plus proche de ses héroïnes qu’il fait poser nues et qui pourtant, dans leur vie, ne restent pas en place, brûlent la chandelle par les deux bouts, rêvent d’un bonheur qu’elles entrevoient mais qui ne serait qu’un unique été, qui ne reviendrait jamais. La grâce absolue. S. H. | Cesare PAVESE - Le Bel Ete (E) La jeunesse est ce qui relie les trois nouvelles du recueil intitulé Le bel été. Observés à ce moment où ils découvrent la vie avec stupeur, les personnages de Pavese traversent une saison da ... |
Octavio PAZ - le labyrinthe de la solitudeLe Labyrinthe de la solitude (El laberinto de la soledad) est un essai de l'écrivain mexicain Octavio Paz, prix Nobel de littérature, paru en 1950. Cet essai rassemble plusieurs réflexions sur la nation et le peuple du Mexique. Octavio Paz est considéré comme l'un des plus grands poètes de langue espagnole du xxe siècle, et on a comparé son influence sur la littérature hispanique et mondiale à celle de Juan Ramón Jiménez, Vicente Huidobro, César Vallejo, Jorge Luis Borges, Gabriel García Márquez ou encore Pablo Neruda. Nourri par ses aventures existentielles et ses découvertes intellectuelles, le poète concilie aussi bien l'extase mystique de l'artiste convoquant les grandes figures de la mythologie précolombienne à une inspiration autobiographique plus quotidienne. Il évoque au passage le problème du rapport au monde extérieur et de l'angoisse individuelle procurée par les bouleversements du monde moderne. À cela s'ajoutent plusieurs considérations théoriques et des réflexions critiques sur la poétique, la philosophie, l'Histoire et l'anthropologie. Parmi les nombreux recueils de poèmes de Paz, on note l'importance qu'a eue Liberté sur parole (Libertad bajo palabra, 1958). Son essai le plus connu, traitant de l'identité mexicaine est Le Labyrinthe de la solitude (El laberinto de la soledad, 1950). Il est l'auteur de nombreux textes sur la peinture et l'art, aussi bien pré-colombiens que contemporains, comme son étude sur Marcel Duchamp. | Octavio PAZ - le labyrinthe de la solitude (E) Le Labyrinthe de la solitude (El laberinto de la soledad) est un essai de l'écrivain mexicain Octavio Paz, prix Nobel de littérature, paru en 1950. Cet essai rassemble plusieurs réflexions sur la nation et le peupl ... |
Cyril PEDROSA - PortugalC'est l'histoire d'un auteur de bande dessinée en pleine crise, de couple et d'inspiration. Touché par un bref séjour à Lisbonne, Simon s'interroge sur sa famille, ses origines. Qu'il va creuser et dessiner au fil d'un mariage, puis d'un nouveau voyage. Avec Portugal, Cyril Pedrosa (déjà auteur du superbe Trois Ombres) signe une éblouissante quête personnelle et graphique, légèrement autobiographique. Il détaille la conception de trois planches, baignant chacune dans une ambiance différente. | Cyril PEDROSA - Portugal (E) C'est l'histoire d'un auteur de bande dessinée en pleine crise, de couple et d'inspiration. Touché par un bref séjour à Lisbonne, Simon s'interroge sur sa famille, ses origines. Qu'il va creuser et dessiner au fi ... |
Daniel PENNAC - Chagrin d'écolePrix Renaudot 2007 « Non, un livre sur les cancres ! Sur la douleur de ne pas comprendre, et ses dégâts collatéraux » 'Chagrin d'école', dans la lignée de 'Comme un roman', aborde la question de l'école du point de vue de l'élève, et en l'occurrence du mauvais élève. Daniel Pennac, ancien cancre lui-même, étudie cette figure du folklore populaire en lui donnant ses lettres de noblesse, en lui restituant aussi son poids d'angoisse et de douleur. Le livre mêle les souvenirs autobiographiques et les réflexions sur la pédagogie, sur les dysfonctionnements de l'institution scolaire, sur le rôle des parents et de la famille, sur le jeunisme dévastateur, sur le rôle de la télévision et des modes de communication modernes, sur la soif de savoir et d'apprendre qui, contrairement aux idées reçues, anime les jeunes d'aujourd' hui comme ceux d'hier. (evene.fr) | Daniel PENNAC - Chagrin d'école (E) Prix Renaudot 2007 « Non, un livre sur les cancres ! Sur la douleur de ne pas comprendre, et ses dégâts collatéraux » 'Chagrin d'école', dans la lignée de 'Comme un roman', a ... |
Georges PEREC - la vie mode d'emploi | Georges PEREC - la vie mode d'emploi (E) ... |
Charles PERRAULT - Contes"Il était une fois un roi et une reine qui étaient si fâchés de n'avoir point d'enfants, si fâchés qu'on ne saurait dire. Ils allèrent à toutes les eaux du monde, vœux, pèlerinages, menues dévotions; tout fut mis en œuvre, et rien n'y faisait. Enfin pourtant la reine devint grosse, et accoucha d'une fille: on fit un beau baptême; on donna pour marraines à la petite princesse toutes les fées qu'on pût trouver dans le pays (il s'en trouva sept), afin que chacune d'elles lui faisant un don, comme c'était la coutume des fées en ce temps-là, la princesse eût par ce moyen toutes les perfections imaginables ... " Charles Perrault, La Belle au bois dormant En couchant par écrit les versions de contes qu'il avait entendues et en raison de la forte légitimité accordée à l'écrit, les contes dit "de Perrault" ont souvent pris le pas sur la multitude des autres versions du patrimoine oral français et mondial. Ainsi, Pierre Dubois pense que Charles Perrault a considérablement modifié la perception de la fée en faisant des « belles de mai » mentionnées dans les anciennes croyances des femmes raffinées, délicates et élégantes fréquentant la cour dans ses contes, détruisant ainsi leur symbolisme originel lié au renouveau de la nature. Selon lui, il « détourne et dénature » les fées des saisons avec l'ajout de ses morales. Le genre des contes de fées est à la mode dans les salons mondains : les membres de la haute société assistent aux veillées populaires et prennent note des histoires qui s’y racontent. Le travail que Perrault opère sur cette matière déjà existante, c’est qu’il les moralise et en fait des outils « à l'enseignement des jeunes enfants ». Ainsi, il rajoute des moralités à la fin de chaque conte, signalant quelles valeurs il illustre. | Charles PERRAULT - Contes (E) "Il était une fois un roi et une reine qui étaient si fâchés de n'avoir point d'enfants, si fâchés qu'on ne saurait dire. Ils allèrent à toutes les eaux du monde, vœux, p&egra ... |
Alexis Leger dit SAINT-JOHN PERSE - AmersLe poème à analyser est le septième du recueil amers de saint john perse. Il est composé d'une introduction et de quatre parties dont la dernière est une sorte de conclusion et d'ouverture qui annonce le prochain poème. L'introduction comporte deux strophes, dont la première est composée de trois versets, et la deuxième, de deux versets. La première et la deuxième parties comportent trois strophes chacune, la troisième, cinq strophes, et la dernière, une seule strophe. La langueur des strophes est inégale. Le poème débute avec la voix du poète qui nous présente les jeunes filles, qui entrent à leur tour sur la scène. La présentation est faite par le temps qu'il fait « douceur d'une aube entre les Îles ». Le pluriel « Îles » et la majuscule mettent l'accent sur l'origine des filles, ce sont des iliennes qui proviennent de différentes Îles. Toutefois, ces iliennes sont convoquées par les filles qui habitent l'île où se fera la rencontre des hommes venus du large : « hélant les filles d'autres rives ». Le pronom possessif « nos » fait, d'ailleurs, la distinction entre celles qui sont sur place et celles qui sont « hôtes ». | Alexis Leger dit SAINT-JOHN PERSE - Amers (E) Le poème à analyser est le septième du recueil amers de saint john perse. Il est composé d'une introduction et de quatre parties dont la dernière est une sorte de conclusion et d'ouverture qui annonce le p ... |
Alexis Leger dit SAINT-JOHN PERSE - Anabase (poesie)«L'impatience est en tous lieux.» «Etrange l'homme sans rivage, près de la femme, riveraine.» «L'inertie seule est menaçante. Poète est celui-là qui rompt pour nous l'accoutumance.» «Et nos poèmes encore s'en iront sur la route des hommes, portant semence et fruit dans la lignée des hommes d'un autre âge.» «A la question toujours posée “Pourquoi écrivez-vous ?”, la réponse du Poète sera toujours la plus brève “Pour mieux vivre”.» Saint-John Perse, pseudonyme d'Alexis Leger (né le 31 mai 1887 à Pointe-à-Pitre - mort le 20 septembre 1975 sur la presqu'île de Giens) est un poète et diplomate français. Alexis Leger a utilisé d'autres noms de plume comme Saint Leger Leger en trois mots ou Saintleger Leger en deux, ou St L. Leger, et enfin Saint-John Perse à partir d'Anabase en 1924. On trouve une multitude d'interprétations quant à ces pseudonymes1. Pas d'accent à son nom2 et le diplomate y tenait3, de même qu'à la prononciation « Leuger ». De son vivant, il a voulu faire croire que Saint-Leger Leger était son vrai nom et Leger seulement une abréviation, et le volume de ses Œuvres complètes ("son" Pléiade) répète cette fiction. Dans sa vie privée, il s'est fait appeler par bien d'autres "petits noms", comme Allan ou Diego, ou Pierre Fenestre, etc. | Alexis Leger dit SAINT-JOHN PERSE - Anabase (poesie) (E) «L'impatience est en tous lieux.» «Etrange l'homme sans rivage, près de la femme, riveraine.» «L'inertie seule est menaçante. Poète est celui-là qui rompt pour no ... |
Fernando PESSOA - Poesies d'Alvaro de CamposTout seul, sur le quai désert, dans ce matin d’Eté, Je regarde du côté de la barre, je regarde vers l’Indéfini, Je regarde et il me satisfait de voir, Petit, noir et clair, un paquebot qui entre. Il vient là-bas très loin, bien net, classique à sa manière. Dans l’air lointain il laisse derrière lui l’ourlet vain de sa fumée. Il vient, il entre, et le matin avec lui, et sur le fleuve, De-ci, de-là se réveille al vie maritime, Se dressent les voiles, s’avancent les remorqueurs, Surgissent de petits bateaux de derrière les navires qui sont dans le port. Il fait une vague brise. Mais mon âme à moi se tient avec ce que je vois le moins, Avec le paquebot qui entre, Car lui se tient avec la Distance, avec le Matin, Avec le sens maritime de cette heure, Avec la douceur douloureuse qui monte en, moi comme nausée, Comme début de mal de mer, mais dans l’esprit. Je regarde de loin le paquebot, dans une grande indépendance d’âme, Et au fond de moi une roue comme à tourner, lentement. Pessoa, poète aux identités écrivit des poésies bucoliques, signées Alberto Caeiro, réunies sous le titre Le Gardeur de Troupeaux. À ce poète sensualiste et chaste s'oppose un Pessoa au regard obscène, Alvaro de Campos, le plus prolixe de ses hétéronymes. Ce recueil, qui rassemble tout l'œuvre de Caeiro ainsi qu'un choix de poésies de de Campos, révèle la multiplicité d'un des plus grands poètes de langue portugaise, entre métaphysique, ironie et sensualité. | Fernando PESSOA - Poesies d'Alvaro de Campos (E) Tout seul, sur le quai désert, dans ce matin d’Eté, Je regarde du côté de la barre, je regarde vers l’Indéfini, Je regarde et il me satisfait de voir, Petit, noir et clair, un paq ... |
Luigi PIRANDELLO - Feu Mathias PascalEn lisant les faits divers, Mathias, garçon timoré, qui vit en province apprend qu'on le croit mort (Il s'agit de la fausse identification du cadavre d'un désespéré, qui s'est jeté dans le puits de Mathias). Cette étrange situation lui suggère de faire croire à sa mort véritable et de tenter de commencer une vie nouvelle. Feu Mathias Pascal prend alors le nom d'Adrien Meis, s'installe à Rome dans une pension de famille dirigée par un dangereux individu. En 1903 l'éboulement de la soufrière provoque la faillite de l'entreprise paternelle de Pirandello et indirectement la folie de sa femme. Pirandello envisage de se suicider, mais il reprend courage en s'adonnant à son travail de créateur : en imaginant la disparition de Mathias Pascal, il révèle son secret désir de mort et en même temps surmonte sa tentation de suicide. L'histoire de Mathias Pascal, c'est l'itinéraire dramatique d'une âme tourmentée qui s'est demandé s'il fallait prendre congé du monde ou accepter ce compromis qu'est l'existence. Il est le plus célèbre des romans de Luigi Pirandello et fut publié en 1904. | Luigi PIRANDELLO - Feu Mathias Pascal (E) En lisant les faits divers, Mathias, garçon timoré, qui vit en province apprend qu'on le croit mort (Il s'agit de la fausse identification du cadavre d'un désespéré, qui s'est jeté dans le puits de ... |
PLATON - La RepubliqueLa République (en grec Perì politeías, « à propos de l'État » ou simplement politeía, « la constitution »), aussi nommée La Politie dans les milieux philosophiques, est un dialogue de Platon avec Socrate, Glaucon, Polémarque, Thrasymaque, Adimante, Céphale de Syracuse portant principalement sur la justice dans l'individu et dans la Cité. Le dialogue a lieu dans la maison de Céphale (de Céphale de Syracuse la tête en grec ancien). Il s'agit de l'ouvrage le plus connu et le plus célèbre de Platon en raison, entre autres, du modèle de vie communautaire exposé et de la théorie des Formes que Platon y expose et défend. C'est l'un des ouvrages les plus étendus de Platon. Dans la classification de Thrasylle, il occupe la deuxième place de la huitième tétralogie. Le livre est divisé en dix parties ; cette division, qui ne suit pas le cours naturel de l'œuvre, est peut-être due à des critiques d'Alexandrie. Selon FLK Cicéron (Les Lois, II, 6), la République est le premier livre de philosophie politique grecque. Mais Platon fut accusé par Aristoxène d'avoir copié les Antilogikoi ou le Peri politeias de Protagoras (Diogène Laërce, III, 37). Aulu-Gelle (Nuits Attiques, XIV, 3) rapporte que les deux premiers livres furent d'abord édités seuls et que Xénophon y opposa sa Cyropédie. Ces éléments montreraient que les différents livres de la République furent écrits à des époques différentes. Il semble ainsi que le premier et le dixième livres n'appartenaient pas au plan primitif de l'œuvre. Mais l'unité de l'ensemble semble contredire cette thèse. | PLATON - La Republique (E) La République (en grec Perì politeías, « à propos de l'État » ou simplement politeía, « la constitution »), aussi nommée La Politie dans les milieux philosophiques, es ... |
Edgar Allan POE - Histoires extraordinaires"la solution de l'énigme est à portée de main. Le document convoité par Dupin — et donc la résolution de l'enigme — se trouvait bien en vue, au dessus de la cheminée." epilogue de la Lettre volée, Edgar Poe Histoires extraordinaires est un recueil de nouvelles écrites par Edgar Allan Poe puis traduites et réunies par Charles Baudelaire en 1856. La nouvelle la plus connue est sans doute La Lettre volée. Ce récit relate la façon dont un détective particulièrement intelligent, Auguste Dupin, réussit à retrouver une lettre d'une certaine importance volée dans le boudoir royal par un ministre. Dupin retrouve cette lettre chez le voleur, alors que son domicile avait pourtant été fouillé avec la plus grande minutie par la police. Seulement, au lieu d'être cachée, la lettre était placée en évidence sur un présentoir, et se trouvait dans une enveloppe d'aspect "sale et chiffonné" qui n'avait pas attiré l'attention de la police. L'aspect négligé de l'enveloppe ne correspondait pas à la description qu'en avait eu le préfet chargé de l'enquête, et laissait penser qu'elle ne pouvait contenir qu'un document sans valeur. C'est précisément l'aspect excessivement déplorable ce cette enveloppe, contrastant avec la minutie habituelle du ministre, qui a mis Dupin sur la bonne voie. | Edgar Allan POE - Histoires extraordinaires (E) "la solution de l'énigme est à portée de main. Le document convoité par Dupin — et donc la résolution de l'enigme — se trouvait bien en vue, au dessus de la cheminée." epi ... |
Marco POLO - le Devisement du MondeLe Devisement du monde, que l'on trouve aussi sous d'autres dénominations comme Il Milione ou Le livre des merveilles, retrace les aventures de l’explorateur marchand vénitien Marco Polo qui a vécu à la cour du grand Kubilai Khan. Il est écrit en 1298. Son œuvre importante est un récit poétique qui témoigne de l’âge des premières explorations géographiques. Il décrit de façon émerveillée, voire emphatique, les richesses et les enchantements des traditions et coutumes asiatiques. Un passage célèbre consacré à la description enchanteresse de la résidence d’été du grand khan à Ciandu (aujourd’hui Shang-tu) est un bon exemple. D'ailleurs ses récits au sujet de la richesse du Cathay (la Chine) sont accueillis avec scepticisme par les Vénitiens, qui par dérision le surnommèrent Il Milione (l'homme aux millions), d'où l'autre titre donné à son œuvre. Les récits qu'il a faits à Rustichello de Pise, un compagnon de détention durant les guerres opposant Venise à Gènes (1298), permirent à ce dernier de rédiger en français le récit de son voyage qui dura environ 24 ans. Son œuvre connut un vif succès. En effet, elle fut rapidement traduite en plusieurs langues, abondamment recopiée et diffusée dans toute l'Europe. Lue par beaucoup comme une œuvre d'imagination, elle influença deux siècles plus tard les grands découvreurs, comme Christophe Colomb et Vasco de Gama. Mais si comme tout explorateur, Marco Polo est entré en contact avec de lointaines civilisations, il n'a véritablement rien découvert de plus que ce que d'autres avaient trouvé avant lui (à part le papier monnaie (billet) et le charbon).Néanmoins, son œuvre constitue la première documentation précise sur les pays et les peuples d'Orient au Moyen Âge. | Marco POLO - le Devisement du Monde (E) Le Devisement du monde, que l'on trouve aussi sous d'autres dénominations comme Il Milione ou Le livre des merveilles, retrace les aventures de l’explorateur marchand vénitien Marco Polo qui a vécu à la cou ... |
Jean POTOCKI - Manuscrit trouvé à Saragosse« Officier dans l'armée française, je me trouvai au siège de Saragosse. Quelques jours après la prise de la ville, m'étant avancé vers un lieu un peu écarté, j'aperçus une petite maisonnette [...]. Je frappai à la porte, mais je vis qu'elle n'était pas fermée. Je la poussai et j'entrai. [...] J'aperçus par terre, dans un coin, plusieurs cahiers de papier écrits. Je jetai les yeux sur ce qu'ils contenaient. C'était un manuscrit espagnol; je ne connaissais que fort peu cette langue, mais, cependant, j'en savais assez pour comprendre que ce livre pouvait être amusant : on y parlait de brigands, de revenants, de cabalistes, et rien n'était plus propre à me distraire des fatigues de la campagne que la lecture d'un roman bizarre. Persuadé que ce livre ne reviendrait plus à son légitime propriétaire, je n'hésitai point à m'en emparer. » Le chef-d'œuvre du comte de Potocki : un récit que se passe dans l'Espagne du début du XVIIIe siècle Roman picaresque, conte fantastique, récit libertin, fable philosophique, ce chef-d'œuvre de la littérature française est une véritable anthologie de tous les genres narratifs. | Jean POTOCKI - Manuscrit trouvé à Saragosse (E) « Officier dans l'armée française, je me trouvai au siège de Saragosse. Quelques jours après la prise de la ville, m'étant avancé vers un lieu un peu écarté, j'aperçus une ... |
Alexandre POUCHKINE - la fille du capitainePiotr Griniov (Pierre Andréievitch Griniov), découvre la situation dangereuse de la petite ville menacée par les troupes rebelles du chef cosaque Emelian Pougatchëv, qui se fait passer pour le tsar Pierre III. À ce moment, le fort tombe aux mains des troupes de Pougatchëv. Griniov et sa bien-aimée échappent seuls au massacre grâce à la mansuétude de Pougatchëv, qui a reconnu le jeune homme (grâce à l'intervention de Savélitch) qui lui avait donné sa pelisse au début de l'histoire. Au bout de nombreuses péripéties, les deux jeunes gens parviennent à échapper au danger, malgré le fait que Chvabrine ait rallié le camp des rebelles... Ce court roman, l'une des dernières œuvres de Pouchkine, a joué un rôle fondateur dans l'histoire de la littérature russe. Ses plus grands mérites sont la simplicité et la justesse, marques du génie de Pouchkine. Gogol a ainsi dit de La Fille du capitaine: « La pureté et l'absence d'artifice, sont poussées dans ce roman à un tel degré que c'est la réalité elle-même qui semble à côté artificielle et caricaturale. Pour la première fois on voit apparaître des caractères authentiquement russes : un simple commandant de fort, sa femme, un lieutenant, le fort lui-même avec son unique canon, l'absurdité de l'époque et la simple grandeur des gens simples, tout cela est non seulement la vérité vraie, mais pour ainsi dire mieux que la vérité2. » La Fille du capitaine (en russe : КапитанÑÂкаÑ дочка, Kapitanskaïa dotchka) est un roman publié par Alexandre Pouchkine en 1836. Se déroulant au xviiie siècle, principalement dans les steppes situées au sud de l'Oural, il a pour thème les aventures et les amours de deux jeunes gens pris dans la tourmente de la révolte de Pougatchëv. La Fille du capitaine est considéré comme l'un des premiers chefs d'œuvre de la littérature russe1. | Alexandre POUCHKINE - la fille du capitaine (E) Piotr Griniov (Pierre Andréievitch Griniov), découvre la situation dangereuse de la petite ville menacée par les troupes rebelles du chef cosaque Emelian Pougatchëv, qui se fait passer pour le tsar Pierre III. &Agr ... |
François POULET-MATHIS et Nicole FONTAINE - Brexit, une chance ? repenser l'EuropeUn livre choc, loin des banalités lénifiantes sur l'Europe. Suscité par le Brexit, il va bien au-delà du référendum du 23 juin 2016. Car l'Europe est malade. Malade de son impuissance et de sa médiocrité, face aux nouveaux défis qui l'assaillent. Malade de la lente désaffection des peuples qu'elle a négligés. Malade de son ambiguïté sur la finalité du projet européen. Trois regards croisés, positifs, mais sans concession. Comment a-t-on pu en arriver là ? Celui de Nicole FONTAINE, qui a présidé le Parlement européen et a suivi ce que fut son parcours exaltant pendant près d'un quart de siècle. Celui de François POULET-MATHIS, journaliste de radio-télévision, dont toute la carrière d'observateur s est faite auprès des institutions européennes. Celui d'étudiants de la plus ancienne école de commerce du monde à vocation internationale, qui seront demain des acteurs économiques de haut niveau. Sans un sursaut, l'Europe est aujourd'hui menacée d'une dislocation qui la réduirait à un simple espace-marché. Elle doit être repensée. Des voies sont ouvertes, et il n'est pas trop tard. | François POULET-MATHIS et Nicole FONTAINE - Brexit, une chance ? repenser l'Europe (E) Un livre choc, loin des banalités lénifiantes sur l'Europe. Suscité par le Brexit, il va bien au-delà du référendum du 23 juin 2016. Car l'Europe est malade. Malade de son impuissance et de sa m&eac ... |
Margaret Fishback Powers - Les Pas dans le sableUne nuit, je fis un rêve : je marchais sur la plage avec mon Seigneur. Sur le ciel noir furent projetés des épisodes de ma vie, comme sur un immense écran. Et sur le sable je voyais à chaque fois deux traces de pas : les miens, et ceux de mon Seigneur. Après la dernière scène de ma vie, je me retournai. Je fus surprise de voir par endroits Les traces d’une seule personne. Je me rendis compte que je traversais alors les moments les plus difficiles et les plus tristes de ma vie. Inquiète, je demandai au Seigneur : « Le jour où j’ai décidé de te suivre tu m’as dit que tu marcherais toujours avec moi. Mais je découvre maintenant qu’aux pires moment de ma vie il n’y a les empreintes que d’une seule personne. Pourquoi m’as-tu abandonnée lorsque j’avais le plus besoin de toi ? » Il me répondit : « Mon enfant chérie, je t’aime et je ne t’abandonnerai jamais, jamais, jamais, surtout pas lorsque tu passes par l’épreuve. Là où une seule personne a marqué le sable de ses pas, c’était moi qui te portais. » Margaret Fishback Powers Canada, 10 octobre 1964 Avec pour titre original : « Je fis un rêve | Margaret Fishback Powers - Les Pas dans le sable (E) Une nuit, je fis un rêve : je marchais sur la plage avec mon Seigneur. Sur le ciel noir furent projetés des épisodes de ma vie, comme sur un immense écran. Et sur le sable je voyais & ... |
Hugo PRATT - Corto Maltese, la ballade de la mer saleeLa Ballade de la mer salée (italien : Una ballata del mare salato), première histoire de la série Corto Maltese, est une bande dessinée de Hugo Pratt publiée de juillet 1967 à février 1969 dans le mensuel italien Il Sergente Kirk. La première traduction française est parue de juillet 1973 à janvier 1974 dans France-Soir, avant de faire l'objet d'un album chez Casterman en 1975. Cet album a reçu le prix de la meilleure œuvre réaliste étrangère lors du Festival d'Angoulême 1976. Ouvrage d'une « importance historique [qui] n'est plus à démontrer », c'est pour Erwin Dejasse « le premier véritable roman en bande dessinée1 ». Au-delà de ses qualités artistiques, son succès a prouvé aux éditeurs la rentabilité économique d'album dépassant le standard de 44 ou 46 planches. C'est à ce titre l'une des bandes dessinées ayant conduit au lancement d’(A SUIVRE), à la fin des années 19702. Le récit se déroule en Mélanésie de novembre 1913 à janvier 1915, ce qui en fait dans la chronologie interne de l'œuvre la deuxième aventure, après La Jeunesse de Corto Maltese. Il met en scène l'errance d'île en île de Raspoutine, Corto Maltese et des cousins Groovesnore, sur fond de piraterie, de déclenchement de la première guerre mondiale et d'étranges mœurs indigènes. | Hugo PRATT - Corto Maltese, la ballade de la mer salee (E) La Ballade de la mer salée (italien : Una ballata del mare salato), première histoire de la série Corto Maltese, est une bande dessinée de Hugo Pratt publiée de juillet 1967 à février 1969 da ... |
Jacques PREVERT - ParolesLa mère fait du tricot Le fils fait la guerre Elle trouve ça tout naturel la mère Et le père qu'est-ce qu'il fait le père? Il fait des affaires Sa femme fait du tricot Son fils la guerre Lui des affaires II trouve ça tout naturel le père Et le fils Qu'est-ce qu'il trouve le fils? II ne trouve rien absolument rien le fils Le fils sa mère fait du tricot son père des affaires lui la guerre Quand il aura fini la guerre II fera des affaires avec son père La guerre continue la mère continue elle tricote Le père continue il fait des affaires Le fils est tué il ne continue plus Le père et la mère vont au cimetière Ils trouvent ça naturel le père et la mère La vie continue la vie avec le tricot la guerre les affaires Les affaires la guerre le tricot la guerre Les affaires les affaires et les affaires La vie avec le cimetière. « Familiale », extrait de Paroles Publié en 1945, Paroles est le premier recueil du poète, alors âgé de quarante-cinq ans. Il regroupe des pièces disparates, écrites entre 1930 et 1945, offertes à des amis, parues dans des revues, mises en musique par Joseph Kosma ou destinées au groupe Octobre, une troupe de théâtre militant engagée dans les combats du Front populaire. Prévert, jusqu'alors connu pour ses chansons et les scénarios de films célèbres (Les Enfants du paradis) devient, dans tous les sens de l'expression, un poète populaire. | Jacques PREVERT - Paroles (E) La mère fait du tricot Le fils fait la guerre Elle trouve ça tout naturel la mère Et le père qu'est-ce qu'il fait le père? Il fait des affaires Sa femme fait du tricot Son fils la ... |
Abbé PREVOST - Manon LescautDes Grieux, jeune homme de dix-sept ans, est issu d’une bonne famille. De retour dans sa ville natale à la veille des vacances, il rencontre dans une auberge où il fait escale, Manon Lescaut dont il tombe éperdument amoureux. Des Grieux apprend que Manon est envoyée par ses parents au couvent. Quand ils se retrouvent seuls, celle-ci lui avoue très vite qu’elle est « flattée d’avoir fait la conquête d’un amant » tel que lui. La fuite étant l’unique solution pour que Manon échappe à l’avenir qui lui est destiné et qu’ils puissent vivre leur amour, rendez-vous est donné le lendemain à l’auberge de Manon, avant le réveil du conducteur de carrosse... <br> <br>L’Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut, aujourd’hui plus communément appelé Manon Lescaut, est un roman-mémoires de l’abbé Prévost faisant partie des Mémoires et Aventures d’un homme de qualité qui s’est retiré du monde (7 volumes, rédigés de 1728 à 1731). Le livre étant jugé scandaleux à deux reprises (1733 et 1735), saisi et condamné à être brûlé, l’auteur publie en 1753, une nouvelle édition de Manon Lescaut revue, corrigée et augmentée d’un épisode important. Les qualités humaines du roman séduisirent rapidement le public et en feront la célébrité. <br> <br>Manon Lescaut a laissé une trace durable dans la littérature française. Peu de romans n’ont été aussi loués et aussi critiqués que ce chef-d’œuvre rempli de passion, de douleur et d’amour. Les deux héros sont présentés avec une netteté lumineuse : séduisants, jeunes et amoureux à outrance, ils se précipitent tête baissée dans leur passion sans jamais paraître rien perdre de leur grâce, de leur beauté et de leur esprit. Passant tour à tour, et du jour au lendemain, de la misère à la fortune, du boudoir à la prison, de Paris à la déportation, de l’exil à la mort, des Grieux et Manon n’ont qu’une excuse : l’amour, ce sentiment qui fait oublier que tous deux mentent et volent, que le premier triche et tue ou que la seconde se prostitue. | Abbé PREVOST - Manon Lescaut (E) Des Grieux, jeune homme de dix-sept ans, est issu d’une bonne famille. De retour dans sa ville natale à la veille des vacances, il rencontre dans une auberge où il fait escale, Manon Lescaut dont il tombe éperdume ... |
Marcel PROUST - A la recherche du temps perdu« …le moment où il faudrait me mettre au lit, loin de ma mère et de ma grand-mère, ma chambre à coucher redevenait le point fixe et douloureux de mes préoccupations. » Pendant longtemps, il ne se souvint que de cet épisode de ses séjours dans la maison de sa grand-tante. Et puis, un jour, sa mère lui proposa une tasse de thé et des madeleines, qu’il refusa dans un premier temps puis finit par accepter. C’est alors que, des années après son enfance, le thé et les miettes du gâteau firent remonter toute la partie de sa vie passée à Combray : « … et tout Combray et ses environs, tout cela qui prend forme et solidité, est sorti, ville et jardins, de ma tasse de thé. » Plutôt que le récit d'une séquence déterminée d'événements, cette œuvre s'intéresse non pas à la mémoire du narrateur mais à une réflexion sur la littérature. La démarche de Proust est paradoxale : dans la recherche, l'étude de sa vie personnelle dans ses moindres détails, dans un milieu très spécifique (la haute bourgeoisie et l'aristocratie française du début du xxe siècle) il accède à l'universel. Ce style particulier traduit une volonté de saisir la réalité dans toutes ses dimensions, dans toutes ses perceptions possibles, dans toutes les facettes du prisme des différents intervenants. On rejoint les préoccupations des impressionnistes : la réalité n'a de sens qu'à travers la perception, réelle ou imaginaire, qu'en a le sujet. L'œuvre ne se limite pas à cette dimension psychologique et introspective, mais analyse aussi, d'une manière souvent impitoyable, la société de son temps : opposition entre la sphère aristocratique des Guermantes et la bourgeoisie parvenue des Verdurin, auxquelles il faut ajouter le monde des domestiques représenté par Françoise. Au fil des tomes, l'œuvre reflète l'histoire de son temps, depuis les controverses de l'affaire Dreyfus jusqu'à la guerre de 1914-1918. | Marcel PROUST - A la recherche du temps perdu (E) « …le moment où il faudrait me mettre au lit, loin de ma mère et de ma grand-mère, ma chambre à coucher redevenait le point fixe et douloureux de mes préoccupations. » Pendant longt ... |
Yann QUEFFELEC - Les noces barbares"Ludo crut punir sa mère en lui battant froid. Il ne cracha plus dans le café du jeudi matin, ne colla plus ses lèvres sur le bol où elle avait bu, bloqua sa respiration quand ils se croisaient. Son point d'honneur, voulait que toute intimité fût désormais radiée de ces gestes par lesquels, chaque jour, il la servait. Nicole affectait de ne rien remarquer. On eut dit que la brouille installée par son fils répondait à ses vœux. Sa froideur, à lui, n'avait d'autre avenir que la tristesse, il ne s'enfonçait dans l'hostilité que pour s'y résigner le plus tard possible. ..." Prix Goncourt 1985 Fruit d'une alliance barbare et d'un grand amour déçu, Ludovic, enfant haï par sa trop jeune mère - Nicole et ses grands-parents, vit ses premières années caché dans un grenier. La situation ne s'arrange guère après le mariage de Nicole avec Micho, brave et riche mécanicien qui cherche à protéger Ludovic. Hantée par ses amours brisées, sombrant dans l'alcoolisme et méprisant son mari, la jeune femme fait enfermer son fils dans une institution pour débiles légers. Mais Ludovic n'est pas l'arriéré qu'on veut faire de lui. Il ne cesse de rêver à sa mère qu'il adore et qu'il redoute. Même une première expérience amoureuse ne parvient pas à l'en détourner. Son seul but, son unique lumière : la retrouver. S'enfuyant un soir de Noël, il trouve refuge sur la côte bordelaise, à bord d'une épave échouée, écrit chez lui des lettres enflammées qui restent sans réponse. Et c'est là-bas, sur le bateau dont il a fait sa maison, que va se produire entre Nicole et son fils une scène poignante de re-connaissance mutuelle - qui est aussi le dernier épisode de leurs noces barbares. Né à Paris en 1949, Yann Queffélec est un écrivain français. Il est le fils de l’écrivain breton Henri Queffélec et le frère de la pianiste Anne Queffélec. Bien qu’il vive encore à Paris, il a gardé de fortes attaches en Bretagne. Il entame sa carrière d’écrivain en éditant à 32 ans une biographie de Béla Bartók. Quatre ans plus tard, il reçoit le prix Goncourt pour son roman Les noces barbares. Il est l’auteur de nombreux romans et d’un recueil de poèmes et aussi des paroles de chansons, notamment pour Pierre Bachelet. En 1998, il anime sur internet la création d'un roman interactif Trente jours à tuer | Yann QUEFFELEC - Les noces barbares (E) "Ludo crut punir sa mère en lui battant froid. Il ne cracha plus dans le café du jeudi matin, ne colla plus ses lèvres sur le bol où elle avait bu, bloqua sa respiration quand ils se croisaient. Son point d' ... |
Eca de QUEIROZ - le crime du Padre AmaroC'est 1875 en revue et en 1876 en librairie que parut l'édition définitive de ce classique portugais. Sous-titré "Scènes de la vie dévote" le roman d'Eça de Queiroz est un livre engagé: libéral et anticlérical, l'auteur est inspiré par l'école naturaliste. Le rapprochement avec "La Faute de l'abbé Mouret" vient à l'esprit car l'œuvre de Zola fut également publiée en 1875. Cependant "le Crime du Padre Amaro" est complètement différent de son contemporain français, tant par le milieu décrit que par l'histoire qui s'y déroule. • Issu d'un milieu modeste, le père Amaro Vieira est nommé par piston à Leiria, pour succéder au curé de la cathédrale, mort d'excès de table. Le romancier nous propose ainsi une galerie de portraits. D'abord les ecclésiastiques: des curés de campagne et de petites villes de province, assez âgés pour la plupart, au milieu desquels tranche Amaro, à peine sorti du séminaire et bien bel homme. Autour de ces ecclésiastiques, gravite un groupe de parentes dévotes et collectionneuses de bondieuseries. Tous ne mènent pas une vie exemplaire: le chanoine Campos, par ailleurs propriétaire foncier et fier de son vin, vit une «longue liaison avec Augusta Caminha, qu'on appelait la São Joaneira, parce qu'elle était originaire de São João de Foz.» A peine arrivé à Leiria, le bel Amaro, piloté par le chanoine et installé par ses soins comme locataire chez la São Joaneira, devient rapidement et secrètement l'amoureux de sa fille, la belle Amélia. • En arrière-plan de ce milieu clérical, le roman donne un aperçu de la société portugaise vers 1870, encore politiquement dominée par l'aristocratie et économiquement par des campagnes arriérées. Les idées nouvelles sont exprimées par le médecin, le docteur Gouveia, voire par João Eduardo le clerc de notaire secrètement libre-penseur, tandis que les idées les plus conservatrices ne manquent pas de défenseurs. Ainsi le chemin de fer est-il encore l'objet de méfiances populaires. Eça de Queiroz n'a aucun mal à nous montrer comment l'Eglise règne sur les âmes simples persuadées d'être menacées de l'Enfer pour d'innombrables péchés. Sur cette société archaïque, le pouvoir de l'Eglise est étendu, immense, malgré la loi sur la liberté de la presse qui permet d'égratigner le clergé local par l'entremise d'un pamphlet anonyme paru dans "La Voix du District" du Dr Godinho. | Eca de QUEIROZ - le crime du Padre Amaro (E) C'est 1875 en revue et en 1876 en librairie que parut l'édition définitive de ce classique portugais. Sous-titré "Scènes de la vie dévote" le roman d'Eça de Queiroz est un livre engag&eacu ... |
Raymond QUENEAU - Exercices de styleUn jour de canicule sur un véhicule où je circule, gesticule un funambule au bulbe minuscule, à la mandibule en virgule et au capitule ridicule. Un somnambule l’accule et l’annule, l’autre articule : « crapule », mais dissimule ses scrupules, recule, capitule et va poser ailleurs son cul. Exercices de style est l'un des ouvrages les plus célèbres de l'écrivain français Raymond Queneau. Paru en 1947, ce livre singulier raconte 99 fois la même histoire, de 99 façons différentes. L'histoire elle-même tient en quelques mots. Le narrateur rencontre dans un bus un jeune homme au long cou, coiffé d'un chapeau orné d'une tresse tenant lieu de ruban. Ce jeune homme échange quelques mots assez vifs avec un autre voyageur, puis va s'asseoir à une autre place. Un peu plus tard, le narrateur revoit le même jeune homme devant la gare Saint-Lazare en train de discuter avec un ami qui lui conseille d'ajuster (ou d'ajouter) un bouton de son pardessus. Glabre de la vaisselle et tressé du bonnet, Un paltoquet chétif au cou mélancolique Et long se préparait, quotidienne colique, À prendre un autobus le plus souvent complet. L’un vint, c’était un dix ou bien peut-être un S. La plate-forme, hochet adjoint au véhicule, Trimbalait une foule en son sein minuscule Où des richards pervers allumaient des londrès*. Le jeune girafeau, cité première strophe, Grimpé sur cette planche entreprend un péquin Lequel, proclame-t-il, voulait sa catastrophe, Pour sortir du pétrin bigle une place assise Et s’y met. Le temps passe. Au retour un faquin À propos d’un bouton examinait sa mise. | Raymond QUENEAU - Exercices de style (E) Un jour de canicule sur un véhicule où je circule, gesticule un funambule au bulbe minuscule, à la mandibule en virgule et au capitule ridicule. Un somnambule l’accule et l’annule, l’aut ... |
Raymond QUENEAU - Zazie dans le metroZazie dans le métro est un roman de Raymond Queneau, paru en 1959. Parodie burlesque de multiples formes romanesque (roman d'apprentissage, épopée de l'Odyssée d'Homère), il se sert du néo-français à des fins comiques1. Premier succès populaire de Queneau, il met en scène une galerie de personnages pittoresques mais se veut aussi une réflexion philosophique sur l'identité et la vérité. | Raymond QUENEAU - Zazie dans le metro (E) Zazie dans le métro est un roman de Raymond Queneau, paru en 1959. Parodie burlesque de multiples formes romanesque (roman d'apprentissage, épopée de l'Odyssée d'Homère), il se sert du néo-fran&cced ... |
Pascal QUIGNARD - Les ombres errantes"Il y a dans lire une attente qui ne cherche pas à aboutir. Lire c'est errer. ". Prix Goncourt 2002 Ni argumentation philosophique, ni petits essais érudits et épars, ni narration romanesque, ce livre hybride morcellé fait tomber tous les genres et ouvre une réflexion sur la littérature, à travers nombres de volumes évoqués, auxquelles se mêlent de pur récit de fiction et des réflexions en tout genre. | Pascal QUIGNARD - Les ombres errantes (E) "Il y a dans lire une attente qui ne cherche pas à aboutir. Lire c'est errer. ". Prix Goncourt 2002 Ni argumentation philosophique, ni petits essais érudits et épars, ni narration romanesqu ... |
Francois RABELAIS - GargantuaGrandgousier estoit bon raillard en son temps, aymant à boyre net autant que homme qui pour lors fust au monde, et mangeoit voluntiers salé. A ceste fin, avoit ordinairement bonne munition de jambons de Magence et de Baionne, force langues de beuf fumées, abondance de andouilles en la saison et beuf sallé à la moustarde, renfort de boutargues , provision de saulcisses, non de Bouloigne (car il craignoit ly boucon de Lombard), mais de Bigorre, de Lonquaulnay, de la Brene et de Rouargue . En son eage virile, espousa Gargamelle, fille du roy des Parpaillos, belle gouge et de bonne troigne, et faisoient eux deux souvent ensemble la beste à deux doz, joyeusement se frotans leur lard, tant qu'elle engroissa d'un beau filz et le porta jusques à l'unziesme moys. Car autant, voire dadvantage, peuvent les femmes ventre porter, mesmement quand c'est quelque chef d'oeuvre et personnage que doibve en son temps faire grandes prouesses, comme dict Homere que l'enfant duquel Neptune engroissa la nymphe nasquit l'an après revolu : ce fut le douziesme moys. Car (comme dit A. Gelle, lib iij), ce long temps convenoit à la majesté de Neptune, affin qu'en icelluy l'enfant feust formé à perfection. A pareille raison, Jupiter feist durer xlviij heures la nuyct qu'il coucha avecques Alcmene, car en moins de temps n'eust il peu forger Hercules qui nettoia le monde de monstres et tyrans. Grandgousier, le père de Gargantua, adore manger. Il épouse Gargamelle, fille du roi des Papillons. De leur union naît Gargantua qu’elle porte pendant onze mois. Gargamelle, enceinte de Gargantua, fait abattre des centaines de milliers de bœufs pour mardi-gras, et elle invite des amis pour ce repas trop imposant pour elle. Malgré son état et les remontrances de son mari, Gargamelle ne peut résister aux tripes et au vin. Ils dansent, chantent, commencent à se disputer. Ivres, ils tiennent des propos incohérents. Pendant la beuverie, Gargamelle ressent des contractions et met au monde de manière insolite Gargantua. Il sort de l’oreille gauche de sa mère et réclame aussitôt à boire. Son père, en découvrant l’enfant, s’écrie : « Quel grand (gosier) tu as » Et l’enfant est appelé alors Gargantua. La vie très horrifique du grand Gargantua, père de Pantagruel, ou plus simplement Gargantua, est le deuxième roman de François Rabelais. D’une structure comparable à celle de Pantagruel, mais d’une écriture plus complexe, il conte les années d’apprentissage et les exploits guerriers du géant Gargantua. Plaidoyer pour une culture humaniste contre les lourdeurs d’un enseignement sorbonnard figé, Gargantua est aussi un roman plein de verve, d’une grande richesse lexicale, et d’une écriture souvent crue, volontiers scatologique. Immédiatement le nouveau-né est mort de soif et réclame «à boyre». Surpris et amusé par une telle soif, Grandgousier, son père, s’exclame : «Que grand (gosier) tu as», ce qui vaudra à l’enfant d’être appelé Gargantua. Rabelais a publié Gargantua sous le même pseudonyme que Pantagruel : Alcofribas Nasier (anagramme de François Rabelais) Abstracteur de Quinte Essence. | Francois RABELAIS - Gargantua (E) Grandgousier estoit bon raillard en son temps, aymant à boyre net autant que homme qui pour lors fust au monde, et mangeoit voluntiers salé. A ceste fin, avoit ordinairement bonne munition de jambons de Magence et de Baio ... |
Jean RACINE - AndromaqueAprès la guerre de Troie, au cours de laquelle Achille a tué Hector, la femme de ce dernier, Andromaque, est réduite à l'état de prisonnière avec son fils Astyanax par Pyrrhus, fils d’Achille. Pyrrhus tombe amoureux d'elle alors qu'il doit en principe épouser Hermione, la fille du roi de Sparte Ménélas et d'Hélène. Andromaque, jouée pour la première fois en 1667. est le premier chef-d'oeuvre de Jean Racine. La pureté du langage, la force lumineuse du caractère d'Andromaque, son saisissant contraste avec l'obscurité d'Hermione font de cette tragédie un jalon essentiel vers ce qui, dix ans plus tard, deviendra la "grande" pièce de Racine : Phèdre | Jean RACINE - Andromaque (E) Après la guerre de Troie, au cours de laquelle Achille a tué Hector, la femme de ce dernier, Andromaque, est réduite à l'état de prisonnière avec son fils Astyanax par Pyrrhus, fils d’Achille. ... |
Raymond RADIGUET - le diable au corpsC'est le récit d'une histoire d'amour entre un jeune homme et une femme tandis que le fiancé de cette dernière se bat sur le front durant la Première Guerre mondiale. Cette œuvre marque les esprits par l'extraordinaire sens de la formule de son auteur, et surtout le mythe qui l'entoure (Radiguet est mort à l'âge de 20 ans). Des thèmes tels que l'adolescence, la trahison, le scandale, la parentalité, l'adultère, les doutes amoureux sont magistralement abordés dans cet ouvrage. Le Diable au corps est un roman de Raymond Radiguet paru en 1923. Autour de cette intrigue, l'auteur a voulu peindre le cycle de la vie dans ces bornes que sont l'enfance et la maturité. On peut cependant y voir également l'expression du risque que court la société en se livrant à toutes sortes de calculs à des fins proprement égoïstes. Voilà une adolescence meurtrie par l'ennui provoqué par quatre années de guerre. On assiste à la désorganisation de la cellule familiale, à la déstabilisation des institutions et surtout à la négation de la valeur intrinsèque de l'homme, qui semble désormais être ravalé à l'état de machine dont le fonctionnement reste conditionné par des forces extérieures. | Raymond RADIGUET - le diable au corps (E) C'est le récit d'une histoire d'amour entre un jeune homme et une femme tandis que le fiancé de cette dernière se bat sur le front durant la Première Guerre mondiale. Cette œuvre marque les esprits par l'ex ... |
Atiq RAHIMI - Pierre de PatiencePrix Goncourt 2008 Une femme veille son mari. Elle cale sa respiration sur celle de l'homme blessé. Ses lèvres tremblent. Elle prie, égrène son chapelet, scande quatre-vingt-dix-neuf fois l'un des noms de Dieu, « Al-Qahhâr, Al-Qahhâr, Al-Qahhâr », souffle, recommence. Elle se berce au son de sa propre litanie, veut croire, espérer. Elle craint ce corps inerte, lui murmure des choses insensées, jamais prononcées, fragments de tendresse, d'illusions enfuies. Jusqu'alors clandestine, une audace la tenaille. L'impatience monte en elle. Elle s'insurge et laisse des paroles âpres, folles, terrées depuis trop longtemps s'échapper de ses entrailles. Un flot – toute sa vie – franchit sa bouche soumise. Lui viennent alors des mots interdits, des mots rebelles. Elle apostrophe Dieu et son enfer, insulte les hommes et leurs guerres, maudit son époux, soldat d'Allah, héros vaincu par sa fierté de mâle, son obscurantisme religieux, sa haine de l'autre. Elle prie, elle crie. Elle était silence, abnégation. Elle devient femme. Atiq Rahimi a mis toutes ses tripes de poète afghan dans ce quatrième livre, mais premier écrit en français. Peut-être lui fallait-il abandonner sa langue maternelle, le persan, s'approprier le français pour s'immiscer dans la peau de cette femme courage, se laisser couler dans ses souffrances, écrire pour elle la dignité en lui offrant des paroles de rage, crues, provocantes, chargées de désirs inassouvis – amour, sexe et plaisir proscrits. Un jour, hors d'elle, comme pour se venger de cet époux tyrannique, elle provoquera des hommes en armes, se fera putain. Elle devient violence, se met en guerre contre l'hypocrisie, tient sa revanche : « Je vends ma chair, comme vous vendez votre sang. » Syngué sabour signifie en persan « pierre de patience ». Là-bas, on raconte que jadis existait une pierre magique à laquelle on peut se confier : « La pierre t'écoute, éponge tous tes mots, tes secrets, jusqu'à ce qu'un beau jour elle éclate. […] Et ce jour-là, tu es délivré de toutes tes souffrances, de toutes tes peines. » Atiq Rahimi s'est fait pierre de patience, a recueilli et réinventé les douleurs et les espoirs des martyrs, toutes femmes de l'ombre, comme pour leur offrir une mémoire, que leurs luttes soient à jamais synonymes de vérité, de liberté. Cette femme, à qui il donne un rôle de tragédienne antique, devient symbole : « Cette voix qui émerge de ma gorge, c'est la voix enfouie depuis des milliers d'années. » Dans une chambre, « quelque part en Afghanistan ou ailleurs », une femme veille son mari. Est-il mort ? en vie ? Dehors, des coups de feu, des pas précipités, des gémissements, puis à nouveau le silence. Dans une solitude de fin de monde, la femme se dévoile, se révèle à elle-même, prend conscience de son corps, égrène non plus le nom de Dieu mais ses souvenirs, ses rêves avortés, son mariage forcé, sa sœur vendue à un vieillard, l'honneur de la famille fondé sur l'intransigeance, l'arbitraire, et puis ces guerres fratricides qui n'en finissent jamais... Hymne à la liberté et à l'amour, Syngué sabour enfle comme un requiem, incantatoire, obsédant. Magique comme une pierre de patience. Martine Laval, TELERAMA Le 20 mars 2009 à 11h00 | Atiq RAHIMI - Pierre de Patience (E) Prix Goncourt 2008 Une femme veille son mari. Elle cale sa respiration sur celle de l'homme blessé. Ses lèvres tremblent. Elle prie, égrène son chapelet, scande quatre-vingt-dix-neuf fois l'un des noms ... |
le RAMAYANALe RÄmÄyana (qui signifie en sanskrit « le parcours de RÄma ») est la plus courte des épopées mythologiques de langue sanskrite composées entre le iiie siècle av. J.‑C. et le iiie siècle de notre ère. Constitué de sept livres et de 24 000 vers, le Râmâyana est, avec le MahÄbhÄrata, l'un des écrits fondamentaux de l'hindouisme et de la mythologie hindoue. Le RÄmÄyana commence bien après la naissance de RÄma par la plainte de la Terre dévastée qui, sous la forme d'une vache, s'adresse à Vishnou et le met en face de sa responsabilité. Le RÄmÄyana raconte la naissance et l'éducation du prince RÄma qui est le septième avatar du dieu Vishnou, la conquête de Sîtâ et son union avec elle. L'œuvre raconte également l'exil de RÄma, l'enlèvement de Sîtâ, sa délivrance et le retour de RÄma sur le trône. Quand il est écarté du trône de son père (alors qu'il en est l'héritier légitime), RÄma s'exile d'Ayodhya, accompagné par Sîtâ et son frère Lakshmana. Puis Sîtâ est enlevée par le démon Râvana et emprisonnée à Lankâ (qu'on identifie généralement à l'île de Sri Lanka, mais que certains auteurs comme Louis Frédéric placent plutôt sur l'une du groupe des sept îles - peut-être la Heptanesia de Ptolémée - qui sont à l'origine de la ville de Mumbai). Après une longue et pénible recherche, RÄma la délivre avec l'aide d'Hanuman, général de l'armée des singes. Râvana est tué par RÄma qui récupère ensuite son trône et gouverne son royaume avec une grande sagesse. Dans la partie qui constitue probablement un ajout écrit à une époque ultérieure, Sîtâ est accusée par la rumeur publique d'avoir commis un adultère au cours de sa captivité. Bien qu'elle soit innocente, elle quitte RÄma en emmenant ses fils avec elle et est recueillie par l'ermite Valmiki (on pense qu'il s'agirait du véritable auteur du RÄmÄyana[réf. nécessaire]). Après plusieurs années, cette injustice étant réparée, Sîtâ retourne avec RÄma. | le RAMAYANA (E) Le RÄmÄyana (qui signifie en sanskrit « le parcours de RÄma ») est la plus courte des épopées mythologiques de langue sanskrite composées entre le iiie siècle av. J.â€& ... |
Patrick RAMBAUD - La BataillePrix Goncourt 1997 Après avoir débuté comme critique de cinéma sur France Inter, Patrick Rambaud se spécialise dans la presse écrite : d'abord pigiste pour Positif, il cofonde en 1970 le mensuel satirique Actuel dans lequel il parodie de nombreuses personnalités littéraires et universitaires. Un travail qui devient même sa spécialité et le fait connaître du grand public. Il réussit cependant à 'décoller' cette étiquette en publiant 'La Bataille', récit de la défaite napoléonienne d'Essling, oeuvre récompensée à la fois par le prix Goncourt et celui de l'Académie française en 1997. Par ailleurs, Patrick Rambaud rédige 'Le Journalisme sans peine', relevant ainsi les clichés, les poncifs et les lieux communs des écrits journalistiques. Il a également travaillé à l'écriture de scénarios pour Jean-Pierre Mocky... Il publie 'La Grammaire en s'amusant' puis 'Chronique du règne de Nicolas Ier', une histoire romancée et caustique de la présidence de Nicolas Sarkozy, dont paraît un tome par an. Un énorme succès en librairie et une belle consécration pour Patrick Rambaud, qui a longtemps joué le rôle de 'nègre' dans l'édition. | Patrick RAMBAUD - La Bataille (E) Prix Goncourt 1997 Après avoir débuté comme critique de cinéma sur France Inter, Patrick Rambaud se spécialise dans la presse écrite : d'abord pigiste pour Positif, il cofonde en 1970 le m ... |
Graciliano RAMOS - Memoires de prisonEn 1936, Graciliano Ramos est directeur de l’Instruction publique de l’État d’Alagoas, dans le Nordeste brésilien. C’est aussi un écrivain connu. Il vient de publier São Bernardo, il achève Angoisse. Ce qu’il écrit, ce qu’il pense composent de lui la figure d’un homme libre. Il n’en faut pas davantage alors pour devenir suspect : le climat politique est tendu, Getúlio Vargas prépare le coup d’État qui installera la dictature de l’Estado Novo. Les prisons se remplissent. Les communistes sont visés, mais aussi tout ce qui peut faire obstacle aux desseins de l’homme fort du Brésil : la gauche, les libéraux, les intellectuels, les étrangers. Un jour de mars de cette année agitée, Graciliano Ramos est arrêté, sans motif, sans explication. Pendant onze mois ce seront la même opacité, la même angoissante absurdité. Le fond de l’horreur est atteint au bagne d’Ilha Grande, colonie pénitentiaire sous les tropiques. Là sont parqués « politiques » et prisonniers de droit commun. Lorsqu’il quitte la colonie, Graciliano Ramos, à quarante-quatre ans, est un vieillard épuisé. Dix ans plus tard, il entreprend la rédaction de ses Mémoires de prison. Un projet longuement médité, longtemps ajourné. Il y consacrera les dernières années de sa vie. Livre de la mémoire, cet ouvrage ne sera pas un pamphlet politique. Graciliano Ramos se garde aussi de tout exhibitionnisme. Ce qu’il veut, c’est communiquer le plus aigu des sensations, des situations, des sentiments. Cette recherche au fond de soi et des autres était indissociable d’une réflexion sur la véracité du récit : une entreprise de rigueur. Témoignage de Graciliano Ramos, écrivain brésilien incarcéré pour subversion par le régime de Getulio Vargas en 1936-1937. Selon les traducteurs, il s’agit de l’oeuvre majeure de G. Ramos, entré au Parti communiste en 1945. Critique de la librairie Compagnie | Graciliano RAMOS - Memoires de prison (E) En 1936, Graciliano Ramos est directeur de l’Instruction publique de l’État d’Alagoas, dans le Nordeste brésilien. C’est aussi un écrivain connu. Il vient de publier São Bernardo, il ach&e ... |
Rudolf Erich RASPE - les aventures du baron de MunchausenKarl Friedrich Hieronymus, baron de Münchhausen (ou Münchausen avec un seul « h » selon une graphie répandue1) est un officier allemand, mercenaire à la solde de l'armée russe né le 11 mai 1720 et mort le 22 février 1797. Le récit romancé de ses exploits en a fait un des héros les plus populaires de la littérature allemande. En 1785, l'écrivain allemand Rudolf Erich Raspe recueille, ordonne et publie ces récits (du vivant du baron de Münchhausen) en anglais, sous le titre Baron Münchhausen's Narrative of his Marvellous Travels and Campaigns in Russia. Un an plus tard, les Aventures sont traduites en allemand par Gottfried August Bürger (1747-1794), professeur à l'université de Göttingen, sous le titre Abenteuer des berühmten Freiherrn von Münchhausen. Plus qu’une traduction, il remanie les histoires et fournit une version plus poétique et satirique que le livre de Raspe. Le livre sera traduit de l'allemand en français par Théophile Gautier (fils), avec des illustrations de Gustave Doré. Cette traduction est très agréable, bien qu'amputée de certains passages jugés trop « politiquement incorrects » pour ses contemporains. | Rudolf Erich RASPE - les aventures du baron de Munchausen (E) Karl Friedrich Hieronymus, baron de Münchhausen (ou Münchausen avec un seul « h » selon une graphie répandue1) est un officier allemand, mercenaire à la solde de l'armée russe né le 11 mai 1 ... |
Pauline REAGE - Histoire d'OUne jeune femme libre et indépendante (libre sexuellement aussi, pour les années 1950) est emmenée par son amant dans un château, situé à Roissy, où l'on « dresse » les femmes. Elle y devient esclave, de son plein gré. Elle y souffre (elle doit s'accoutumer au fouet) et n'y connaît au fond que peu de plaisirs si ce n'est celui d'appartenir à quelqu'un. C'est dans le donjon de Samois qu'elle est marquée au fer rouge aux initiales de son maître et son sexe percé de deux anneaux dont l'un supporte le poids d'un lourd disque de métal décoré d'un triskell niellé d'or et où est gravé le nom de son propriétaire. Le roman comporte une part de réalisme oublié aujourd'hui, puisqu'à Roissy on pratique un enfermement qui était celui imposé aux pensionnaires des maisons closes, avant leur fermeture en 1946 à la suite des campagnes de Marthe Richard. Pris au premier degré et compris avec une grille de lecture des années 2000 (aujourd'hui le sado-masochisme est un type de pratiques sexuelles institutionnalisé), il ne s'agit que d'un roman érotique, mais Histoire d'O est aussi un cri, celui d'une personne qui veut appartenir à une autre. Si la référence au sado-masochisme est donc bien présente, ce n'est pas aux pratiques visant à pimenter la vie d'un couple, mais à celles qui sont une quête d'absolu, le don de soi. Son écriture, froide et concise, en fait un objet d'autant plus fascinant. Histoire d'O est un roman français signé par Pauline Réage (pseudonyme de Dominique Aury, née Anne Desclos) publié en 1954 chez l'éditeur Jean-Jacques Pauvert et ayant reçu le Prix des Deux Magots l'année suivante. | Pauline REAGE - Histoire d'O (E) Une jeune femme libre et indépendante (libre sexuellement aussi, pour les années 1950) est emmenée par son amant dans un château, situé à Roissy, où l'on « dresse » les femmes. Ell ... |
Jules RENARD - Poil de carottePoil de carotte est un enfant très mal aimé, qui, pour lutter contre les humiliations quotidiennes et la haine maternelle, n'a que la ruse, cette arme des faibles. Sans doute est-ce dans cette enfance malheureuse qu'il faut chercher les sources du scepticisme et de l'ironie de Jules Renard (1864-1910), son art de la litote, son style dense et précis, sa cruauté d'observation. Le récit se présente comme une suite de courts croquis formant des chapitres. François Lepic, surnommé « Poil de carotte » à cause de ses cheveux roux et ses taches de rousseur, est montré comme victime des humiliations et de l'indifférence de ses parents, de son frère Félix et de sa sœur, Ernestine. Il est lui-même bourreau, lorsqu'il massacre de petits animaux... Poil de carotte est une longue nouvelle ou un roman autobiographique de Jules Renard publiée en 1894, qui raconte l'enfance et les déboires d'un enfant roux mal aimé. | Jules RENARD - Poil de carotte (E) Poil de carotte est un enfant très mal aimé, qui, pour lutter contre les humiliations quotidiennes et la haine maternelle, n'a que la ruse, cette arme des faibles. Sans doute est-ce dans cette enfance malheureuse qu'il faut ch ... |
Jules RENARD - journal 1887-1910 | Jules RENARD - journal 1887-1910 (E) ... |
Arturo Perez REVERTE - les aventures du capitaine AlatristeDans une œuvre à mi-chemin entre policier et roman historique, à la fois enlevée et très érudite, Arturo Perez-Reverte documente le lecteur aussi bien sur la restauration des peintures du Moyen Âge ou les subtilités du jeu d'échecs (Le Tableau du maître flamand) que sur la genèse des romans de Alexandre Dumas (Club Dumas). Nombre de ses titres figurent parmi les ventes à succès des librairies et il est actuellement traduit en 34 langues. Fin 1996, paraît la série des "Aventures du Capitaine Alatriste" qui devient aussitôt une des séries littéraires les plus populaires, avec des tirages très importants. Le héros est un personnage comparable à Sherlock Holmes, Philip Marlowe ou Hercule Poirot[réf. nécessaire]. Alatriste incarne un capitaine espagnol des Tercios de Flandres. Une figure humaine, avec ses grandes vertus et ses nombreux défauts, minutieusement située dans le temps (17e) et dans l'espace, entourée de personnages historiques et protagoniste des plus grands exploits de son époque. Arturo Pérez-Reverte se souviendra d'ailleurs de son héros lors de son discours d'intronisation à l'Académie Royale Espagnole intitulé "La parole d'un brave du 17e" L'auteur a également reçu le Prix Jean Monnet de littérature européenne du département de Charente en 1997 pour La peau du tambour | Arturo Perez REVERTE - les aventures du capitaine Alatriste (E) Dans une œuvre à mi-chemin entre policier et roman historique, à la fois enlevée et très érudite, Arturo Perez-Reverte documente le lecteur aussi bien sur la restauration des peintures du Moyen &Acir ... |
Yasmina REZA - BabylonePrix Renaudot 2016 Élisabeth, la narratrice, âgée d'une soixantaine d'années, organise une petite fête de printemps : une soirée entre amis et voisins, dans son appartement de la banlieue parisienne. Mais la situation débouche sur un drame sanglant. Babylone est un roman de Yasmina Reza publié en France le 31 août 2016 aux éditions Flammarion. Le 3 novembre 2016, l'ouvrage obtient le prix Renaudot. Le titre du roman, Babylone, se réfère au premier verset du Psaume 137 (136) : « Aux rives des fleuves de Babylone nous nous sommes assis et nous avons pleuré, nous souvenant de Sion. » Plusieurs critiques relèvent que le livre s'inscrit dans le registre du roman policier, voire du thriller, mais sur un mode « décalé » où Télérama décèle une « variation sarcastique sur la solitude, le couple, l'abandon ». Pour le quotidien suisse Le Temps, il apparaît comme un « vaudeville grinçant, teinté d'exil et de solitude». Le Figaro note que, « en alternant désespoir existentiel et pépites légères, cocktail mondain et thriller sanglant, Reza échappe au syndrome du théâtre écrit » pendant que Le Monde remarque que la romancière « choisit le récit policier pour mener une enquête à la fois drôle et profonde sur nos existences ordinaires »3. | Yasmina REZA - Babylone (E) Prix Renaudot 2016 Élisabeth, la narratrice, âgée d'une soixantaine d'années, organise une petite fête de printemps : une soirée entre amis et voisins, dans son appartement de la banlieue par ... |
Yasmina REZA - le dieu du carnageA l'école, Ferdinand attaque Bruno à coups de bâton. Les parents, des quadragénaires bourgeois, se rencontrent pour régler le litige dans l'appartement du blessé. Urbains et conciliants, ils tentent de tenir un discours de tolérance et d'excuse mais leurs relations vont peu à peu s'envenimer. Avec cette pièce drôle et efficace, dans laquelle la mécanique du conflit mélange les registres, Yasmina Reza propose une comédie grinçante très actuelle et proche des lecteurs, où pointe nue satire de notre société d'apparences. La dispute des enfants et le retentissement de cet incident sur les parents est au coeur de ce huis clos qui, respectant la règle des trois unités, part de l'intime et du quotidien pour évoquer des thèmes universels. Le Dieu du carnage est une pièce de théâtre de Yasmina Reza, créée le 25 janvier 2008, au Théâtre Antoine à Paris. La pièce (publiée en janvier 2007 aux éditions Albin Michel) avait été créée en janvier 2007 par Jürgen Gosch à la Schauspielhaus de Zurich et reprise ensuite au Berliner Ensemble. | Yasmina REZA - le dieu du carnage (E) A l'école, Ferdinand attaque Bruno à coups de bâton. Les parents, des quadragénaires bourgeois, se rencontrent pour régler le litige dans l'appartement du blessé. Urbains et conciliants, ils tentent ... |
Paul RICOEUR - la metaphore viveDans La métaphore vive (1975), Ricœur étudie la fonction poétique de la langue et plus précisément le concept de trope qui est analysé sous l'angle linguistique, poétique et philosophique. Car la figure de style, et plus précisément la métaphore, est pour Ricœur un procédé cognitif original et avec sa propre valeur. « La fonction de transfiguration du réel que nous reconnaissons à la fiction poétique implique que nous cessions d'identifier réalité et réalité empirique ou, en d'autres termes, que nous cessions d'identifier expérience et expérience empirique. Le langage poétique tire son prestige de sa capacité à exprimer des aspects de ce que Husserl appelait Lebenswelt et Heidegger In-der-Welt-sein. De la sorte il exige que nous critiquions notre concept conventionnel de la vérité, c'est-à-dire que nous cessions de le limiter à la cohérence logique et à la vérification empirique, de façon à prendre en compte la prétention de vérité liée à l'action transfigurante de la fiction. » Il écrit même : « La métaphore, c'est la capacité de produire un sens nouveau, au point de l'étincelle de sens où une incompatibilité sémantique s'effondre dans la confrontation de plusieurs niveaux de signification, pour produire une signification nouvelle qui n'existe que sur la ligne de fracture des champs sémantiques. Dans le cas du narratif, je m'étais risqué à dire que ce que j'appelle la synthèse de l'hétérogène ne crée pas moins de nouveauté que la métaphore, mais cette fois dans la composition, dans la configuration d'une temporalité racontée, d'une temporalité narrative. » Cette découverte de la fonction cognitive de la métaphore repose sur le dépassement du traitement habituel de la métaphore qui voit en elle un simple phénomène linguistique de « transport de sens ». Pour comprendre cela, Ricœur propose de voir que la métaphore ne prend tout son sens que restituée dans le texte dans son ensemble. | Paul RICOEUR - la metaphore vive (E) Dans La métaphore vive (1975), Ricœur étudie la fonction poétique de la langue et plus précisément le concept de trope qui est analysé sous l'angle linguistique, poétique et philosophiq ... |
Rainer Maria RILKE - les carnets de Malte Laurids BriggeC'est ridicule. Me voilà dans ma petite chambre, moi âgé de vingt-huit ans, que personne ne connaît. Je suis assis ici et je ne suis rien. Et pourtant ce rien se met à réfléchir ; il réfléchit dans son cinquième étage, par un maussade après-midi parisien, et voici ce qu'il pense : est-il possible, pense-t-il, qu'on n'ait encore rien vu, rien su, rien dit qui soit réel et important ? Est-il possible qu'on ait eu des millénaires pour regarder, pour réfléchir, pour enregistrer et qu'on ait laissé passer ces millénaires comme une récréation dans une école, pendant laquelle on mange sa tartine et une pomme ? Oui, c'est possible. | Rainer Maria RILKE - les carnets de Malte Laurids Brigge (E) C'est ridicule. Me voilà dans ma petite chambre, moi âgé de vingt-huit ans, que personne ne connaît. Je suis assis ici et je ne suis rien. Et pourtant ce rien se met à réfléchir ; il réf ... |
Arthur RIMBAUD - PoesiesComme je descendais des Fleuves impassibles, Je ne me sentis plus guidé par les haleurs : Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs. J’étais insoucieux de tous les équipages, Porteur de blés flamands ou de cotons anglais. Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages Les Fleuves m’ont laissé descendre où je voulais. Arthur Rimbaud, Le bateau ivre | Arthur RIMBAUD - Poesies (E) Comme je descendais des Fleuves impassibles, Je ne me sentis plus guidé par les haleurs : Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs. J’&ea ... |
Francois de La ROCHEFOUCAULT - Maximes«Les vertus se perdent dans l'intérêt, comme les fleuves se perdent dans la mer.» «Le trop grand empressement qu'on a de s'acquitter d'une obligation est une espèce d'ingratitude.» «Les défauts de l’esprit augmentent en vieillissant comme ceux du visage.» «Il n’y a que ceux qui sont méprisables qui craignent d’être méprisés.» «On croit quelquefois haïr la flatterie, mais on ne hait que la manière de flatter.» «On aime à deviner les autres, mais l'on n'aime pas à être deviné.» «Rien n'est si contagieux que l'exemple.» «Il vaut mieux employer notre esprit à supporter les infortunes qui nous arrivent qu'à prévoir celles qui nous peuvent arriver.» «Ce qui nous rend la vanité des autres insupportable, c'est qu'elle blesse la nôtre.» «La confiance de plaire est souvent un moyen de déplaire infailliblement.» «Nous aimons toujours ceux qui nous admirent, et nous n'aimons pas toujours ceux que nous admirons.» «Il est plus aisé de connaître l'homme en général que de connaître un homme en particulier.» «La véritable éloquence consiste à dire tout ce qu'il faut et à ne dire que ce qu'il faut.» «La nature fait le mérite, et la fortune le met en oeuvre.» «La fortune nous corrige de plusieurs défauts que la raison ne saurait corriger.» [ François de La Rochefoucauld ] - Maximes Texte essentiel de la réflexion sur soi, impitoyable anatomie du cœur humain, d'un pessimisme radical et joyeux, ses maximes ont fait de La Rochefoucauld un des grands moralistes français. Si on compte de nombreuses éditions des Maximes, on connaît beaucoup moins les Mémoires. La Rochefoucauld les écrivit en 1653, lorsque l'échec définitif de la Fronde, à laquelle il avait activement participé, et une grave blessure reçue lors d'un combat, le contraignirent à se retirer dans ses terres. Elles sont à l'histoire ce que les Maximes sont à la psychologie : une terrible école de lucidité. | Francois de La ROCHEFOUCAULT - Maximes (E) «Les vertus se perdent dans l'intérêt, comme les fleuves se perdent dans la mer.» «Le trop grand empressement qu'on a de s'acquitter d'une obligation est une espèce d'ingratitude.» &laqu ... |
Pierre de RONSARD - Les AmoursMignonne, allons voir si la rose Qui ce matin avoit desclose Sa robe de pourpre au Soleil, A point perdu ceste vesprée Les plis de sa robe pourprée, Et son teint au vostre pareil. Las ! voyez comme en peu d'espace, Mignonne, elle a dessus la place Las ! las ses beautez laissé cheoir ! Ô vrayment marastre Nature, Puis qu'une telle fleur ne dure Que du matin jusques au soir ! Donc, si vous me croyez, mignonne, Tandis que vostre âge fleuronne En sa plus verte nouveauté, Cueillez, cueillez vostre jeunesse : Comme à ceste fleur la vieillesse Fera ternir vostre beauté. | Pierre de RONSARD - Les Amours (E) Mignonne, allons voir si la rose Qui ce matin avoit desclose Sa robe de pourpre au Soleil, A point perdu ceste vesprée Les plis de sa robe pourprée, Et son teint au vostre pareil. Las ! voyez ... |
Joao Guimaraes ROSA - DiadorimÀ travers amours et guerres, envoûté par l'énigmatique Diadorim, évoquant toutes les aventures qui firent de lui un preux jagunço, un gardien de troupeaux, Riobaldo raconte les journées encore brûlantes passées de bataille en bataille, les longues chevauchées à méditer sur la vie et la mort, dans le décor aride du sertão, lieu de l'épreuve, de la révélation et de la confrontation à l'infini. Unique roman et chef-d'oeuvre du plus grand écrivain brésilien du XXe siècle, Diadorim apparaît d'ores et déjà, au même titre que Don Quichotte, La Chanson de Roland ou Faust pour la tradition européenne, comme une oeuvre mythique de dimension universelle. « Un véritable tour de force sur le plan de la langue. Une des oeuvres formellement les plus abouties du siècle. » Mario Vargas Llosa « Une oeuvre d'une dimension rare en littérature... L'un des plus grands livres qu'on ait jamais écrits. Brutal, tendre, cordial, sauvage, vaste comme le Brésil lui-même. » Jorge Amado | Joao Guimaraes ROSA - Diadorim (E) À travers amours et guerres, envoûté par l'énigmatique Diadorim, évoquant toutes les aventures qui firent de lui un preux jagunço, un gardien de troupeaux, Riobaldo raconte les journées encore ... |
Edmond ROSTAND - Cyrano de Bergerac - la tirade du nezVous...vous avez un nez.... heu.... un nez... très grand. Cyrano: - C'est tout ?... Ah ! non ! c'est un peu court, jeune homme ! On pouvait dire... Oh ! Dieu !... Bien des choses en somme. En variant le ton, -par exemple, tenez : Agressif : "Moi, monsieur, si j'avais un tel nez Il faudrait sur-le-champ que je l'amputasse !" Amical : "Mais il doit tremper dans votre tasse : Pour boire, faites-vous fabriquer un Hanape !" Descriptif : "C'est un roc!... C'est un pic!... C'est un cap!... Que dis-je, c'est un cap?... C'est une péninsule!" Curieux : "De quoi sert cette oblongue capsule ? D'écritoire, monsieur, ou de boîte à ciseaux ?" Gracieux : "Aimez-vous à ce point les oiseaux Que paternellement vous vous préoccupâtes De tendre ce perchoir à leurs petites pattes?" Truculent : "Ca, monsieur, lorsque vous pétunez, La vapeur du tabac vous sort-elle du nez Sans qu'un voisin ne crie au feu de cheminée ?" Prévenant : "Gardez-vous, votre tête entraînée Par ce poids, de tomber en avant sur le sol !" Tendre : "Faites-lui faire un petit parasol De peur que sa couleur au soleil ne se fane !" Pédant : "L'animal seul, monsieur, qu'Aristophane Appelle Hippocampéléphantocamélos Dut avoir sous le front tant de chair sur tant d'os !" Cavalier : "Quoi, l'ami, ce croc est à la mode? Pour pendre son chapeau, c'est vraiment très commode !" Emphatique : "Aucun vent ne peut, nez magistral, T'enrhumer tout entier, excepté le mistral !" Dramatique : "C'est la mer Rouge quand il saigne !" Admiratif : "Pour un parfumeur, qu'elle enseigne !" Lyrique : "Est-ce une conque, êtes-vous un triton ?" Naïf : "Ce monument, quand le visite-t-on ?" Respectueux : "Souffrez, monsieur, qu'on vous salue, C'est là ce qui s'appelle avoir pignon sur rue !" Campagnard : "Hé, ardé ! C'est-y un nez ? Nanain ! c'est queuqu'navet géant ou ben queuqu'melon nain !" Militaire : "Pointez contre cavalerie !" Pratique : "Voulez-vous le mettre en loterie ? Assurément, monsieur, ce sera le gros lot !" Enfin parodiant Pyrame en un sanglot: "Le voilà donc ce nez qui des traits de son maître A détruit l'harmonie ! Il en rougit, le traître !" - Voila ce qu'à peu près, mon cher, vous m'auriez dit Si vous aviez un peu de lettres et d'esprit : Mais d'esprit, ô le plus lamentable des êtres, Vous n'en eûtes jamais un atome, et de lettre Vous n'avez que les trois qui forment le mot : sot ! Eussiez vous eu, d'ailleurs, l'invention qu'il faut Pour pouvoir là, devant ces nobles galeries, Me servir toutes ces folles plaisanteries, Que vous n'en eussiez pas articulé le quart De la moitié du commencement d'une, car Je me les sers moi-même, avec assez de verve, | Edmond ROSTAND - Cyrano de Bergerac - la tirade du nez (E) Vous...vous avez un nez.... heu.... un nez... très grand. Cyrano: - C'est tout ?... Ah ! non ! c'est un peu court, jeune homme ! On pouvait dire... Oh ! Dieu !... Bien des choses en somme. En variant le ton, -par ... |
Philipp ROTH - Portnoy et son complexeL'un des plus connu des romans de Philip Roth né en 1933 à Newark aux Etats-Unis, maintes fois couronné à travers le monde pour ses différents livres et qui vit désormais dans le Connecticut. Le livre date de 1967, traduit en français en 1970, il faut le préciser pour mesurer le choc qu'il a pu produire à l'époque, et aujourd'hui encore pour certains, car tout le long de ce roman l'auteur ne parle que de cul ! D'où le titre, car le « complexe de Portnoy » est un trouble caractérisé par un perpétuel conflit entre de vives pulsions d'ordre éthique et altruistes et d'irrésistibles exigences sexuelles. Alex le héros du roman, est fonctionnaire à la mairie de New York. D'origine juive il a vécu dans une famille de type matriarcale où la mère mène tout le monde à la baguette et le père est un faible atteint de constipation chronique ! Enfant étouffé par une mère surprotectrice, il ne trouve d'échappatoire que dans la masturbation forcenée, plusieurs fois par jour et en tous lieux. Plus tard il collectionnera les conquêtes féminines sans assouvir sa (qué)quête. Le livre accumule les scènes d'anthologie. Entre sa mère omniprésente, on pense aux sketches ou films avec Guy Bedos, et les parties de branlettes hallucinées, on rit beaucoup même si à la longue on peut se lasser de l'étalage de ses turpides en solitaire ou de ses parties de jambes en l'air avec ses différentes partenaires. Il ne s'agit bien évidemment pas d'un roman pornographique, car derrière les images néanmoins crues, le livre cache une confession. En fait il s'agit du long monologue d'un patient à son psychanalyste. Mais quel est le « problème » d'Alex ? Son avidité sexuelle ou sa judéité ? Il n'est pas toujours aisé de lire ce roman, car Philip Roth n'utilise pas une narration linéaire, nous sautons parfois du coq à l'âne, d'une époque à une autre, d'un souvenir à un fantasme. Parfois l'accumulation de scènes de sexe lasse, c'est vrai. Au final, la balance est à l'équilibre entre cette lassitude et les fous rires rentrés à la lecture de certaines pages, mais Alex est un héros de roman qui restera à jamais dans nos mémoires. « Tap tap tap, ce n'est que moi, maman - ce gros chien si gentil m'a ramené à la maison avec ma canne. Un chien ? Chez moi ? Fais-le tout de suite sortir d'ici avant qu'il cochonne tout ! Jack, il y a un chien dans la maison et je viens de laver le lino de la cuisine ! Mais maman, il es ici pour y rester, il faut qu'il reste - c'est un chien dressé. Je suis aveugle. Oh ! Mon Dieu ! Jack ! crie-t-elle, tournée vers la salle de bains, Jack, Alex est revenu avec un chien - il est devenu aveugle ! Lui ? Aveugle ? répond mon père. Comment pourrait-il être aveugle, il ne sait même pas ce que ça veut dire d'éteindre une lampe. Comment ? hurle ma mère. Comment ? Dis-nous comment une chose pareille... Maman, comment ? Qu'est-ce que tu crois ? En fréquentant des filles chrétiennes. » | Philipp ROTH - Portnoy et son complexe (E) L'un des plus connu des romans de Philip Roth né en 1933 à Newark aux Etats-Unis, maintes fois couronné à travers le monde pour ses différents livres et qui vit désormais dans le Connecticut. ... |
Jean ROUAUD - Les champs d'honneurPrix Goncourt 1990 Premier roman de l'auteur, maître es lettres et kiosquier à Paris. 'Ce que seul l'écrit sans confusion peut avouer'. Ce roman simple, savoureux, tendre et plein de délicatesse, raconte l'histoire d'une famille du pays nantais à travers trois de ses membres, disparus à quelques semaines d'intervalle : le grand-père maternel, la 'petite tante' institutrice, et le père au début de la quarantaine. Par petites touches, caché derrière un 'nous' qui englobe (selon les circonstances) ses soeurs ou ses cousins, le narrateur remonte jusqu'à la Première Guerre mondiale qu'il évoque avec une intensité douloureuse. Sa maîtrise de lettres en poche, Jean Rouaud exerce divers petits métiers comme pompiste, vendeur d'encyclopédies médicales... En 1978, il entre à 'Presse Océan' et rédige bientôt des papiers pour la 'une' du journal. Il monte ensuite à Paris ; il travaille tantôt dans une librairie, tantôt comme vendeur de journaux dans un kiosque. En 1990, il fait paraître son premier roman, 'Les champs d'honneur', un coup de maître puisqu'il obtient aussitôt le prix Goncourt. Marqué par la mort de son père au lendemain de Noël alors qu'il avait onze ans, puis par celle de sa mère en 1997, avant même qu'elle ait pu lire les lignes qu'il lui avait consacrées dans ses derniers romans, Jean Rouaud ressuscite au fil de ses oeuvres cette famille décimée, à l'aide de mots simples et de clins d'oeil emplis de malice et de tendresse. (evene.fr) | Jean ROUAUD - Les champs d'honneur (E) Prix Goncourt 1990 Premier roman de l'auteur, maître es lettres et kiosquier à Paris. 'Ce que seul l'écrit sans confusion peut avouer'. Ce roman simple, savoureux, tendre et plein de délicatesse, raconte ... |
Jean-Jacques ROUSSEAU - la Nouvelle Heloise (roman)C'est la passion amoureuse entre Julie d’Étanges, une jeune noble, et son précepteur, Saint-Preux, un homme d’origine humble. Après avoir tenté de s’en défendre, ce dernier va tomber sous le charme de sa jeune élève. Saint-Preux et Julie vont alors s’aimer dans le décor du lac Léman, mais leur différence de classe sociale les force à garder leur relation secrète. En raison des conventions sociales qui empêchent cet amour de s’exprimer au grand jour, Saint-Preux quitte la Suisse pour Paris et Londres d’où il va écrire à Julie. Les deux personnages vont alors échanger de nombreuses lettres et billets amoureux délibératifs, cherchant une réponse au dilemme que leur pose leur amour et à la situation catastrophique qu’elle engendre, jusqu’à ce que la famille d’Étanges, ayant découvert cette relation, persuade Julie d’épouser un autre homme, le vieux M. de Wolmar. Lorsque Saint-Preux rentre, des années plus tard, Julie a déjà choisi d’honorer ses vœux matrimoniaux et de remplir ses devoirs d’épouse et de mère. Incapable pourtant d’oublier Saint-Preux, Julie décide, par loyauté, d’avouer cet amour à son mari. L'un des plus grands succès de librairie de la fin du xviiie siècle, révélant ainsi la place faite à la sensibilité au temps des Lumières. Intitulé à l’origine Lettres de deux amants, Habitans d'une petite ville au pied des Alpes, La Nouvelle Héloïse s’inspire de l’histoire d’Héloïse et de Pierre Abélard, où la passion amoureuse est dépassée pour céder la place à la renonciation sublimée. En dépit du genre romanesque sous lequel se présente La Nouvelle Héloïse, l’œuvre baigne dans une théorie philosophique où Rousseau explore les valeurs morales d’autonomie et d’authenticité pour accorder la préférence à l’éthique de l’authenticité contre les principes moraux rationnels : n’accomplir ce qu’exige la société que conformément à ses propres « principes secrets » et aux sentiments qui constituent l’identité profonde. | Jean-Jacques ROUSSEAU - la Nouvelle Heloise (roman) (E) C'est la passion amoureuse entre Julie d’Étanges, une jeune noble, et son précepteur, Saint-Preux, un homme d’origine humble. Après avoir tenté de s’en défendre, ce dernier va tomber sous ... |
Pascale ROZE - Le Chasseur zéroPrix Goncourt 1996 Laura Carlson vit à Paris chez ses grands-parents. Sa vie est rythmée par le vrombissement du Chasseur Zéro, cet avion japonais qui a torpillé le cuirassier sur lequel servait son père. Sa mère vit en recluse. La petite Laura a peu d'amis. Son existence semble pourtant prendre un nouveau tournant lorsqu'elle rencontre Bruno, un jeune compositeur. Lui suffira-t-il à tourner la page d'un passé si douloureux (evene.fr) | Pascale ROZE - Le Chasseur zéro (E) Prix Goncourt 1996 Laura Carlson vit à Paris chez ses grands-parents. Sa vie est rythmée par le vrombissement du Chasseur Zéro, cet avion japonais qui a torpillé le cuirassier sur lequel servait son p&e ... |
Jean-Christophe RUFIN - Rouge Brésil"On ne se trompe jamais en conférant à quelqu'un le grade qu'il n'a pas atteint. Celui qui bénéficie de cette erreur est tout prêt à la pardonner, en pensant que le flatteur a simplement un peu d'avance.". Prix Goncourt 2001 Coup de projecteur sur un épisode méconnu - et peu glorieux - de l'histoire française : au XVIe siècle, un certain chevalier de Villegagnon pilote une tentative de colonisation du Brésil qui se terminera dans un bain de sang. Docteur en médecine, Jean-Christophe Rufin a également fait Sciences po. Au début des années 1970, il se rend 'incognito' en Ethiopie, pays alors ravagé par la guerre, et rejoint les bataillons humanitaires. Ancien vice-président de Médecins sans frontières, directeur d'Action contre la faim, il a mené de nombreuses missions en Afrique et en Amérique latine. Ces séjours lui inspirent deux romans, tous deux récompensés par un prix Goncourt, le premier par celui du premier roman, et le second par le 'vrai' Goncourt : 'L' Abyssin' et 'Rouge Brésil'. Son militantisme de la première heure ne l'empêche pas de poser un regard critique sur la gestion de l'humanitaire et sur les travers de la démocratie en général. Pour preuve, il fait paraître plusieurs essais analysant finement notre système actuel, et un roman d'anticipation, 'Globalia' en 2004. Jean-Christophe Rufin y imagine un univers si politiquement correct, tellement démocratique, qu'il en devient tyrannique. Il revient très fort en 2007 avec 'Le Parfum d'Adam' dans lequel il s'attaque aux codes du thriller pour signer un roman d'espionnage planétaire. Toujours impliqué dans l'humanitaire, Jean-Christophe Rufin est élu président d'honneur d'Action contre la faim après en avoir quitté la direction. Très attaché à l'Afrique, il est nommé ambassadeur de France au Sénégal le 3 août 2007 sur les conseils de Bernard Kouchner. Le prix Goncourt 2001 semble peu décidé à se reposer sur ses lauriers et, en 2008, il sort une autobiographie / confession attachante : 'Un léopard sur le garrot'. Quelques mois plus tard, il est élu à l'Académie française, prenant ainsi le fauteuil de l'écrivain Henri Troyat. (evene.fr) | Jean-Christophe RUFIN - Rouge Brésil (E) "On ne se trompe jamais en conférant à quelqu'un le grade qu'il n'a pas atteint. Celui qui bénéficie de cette erreur est tout prêt à la pardonner, en pensant que le flatteur a simplement un peu ... |
Salman RUSCHDIE - les Enfants de minuitSaleem Sinai est le héros de ce roman burlesque. Né à minuit, le 15 août 1947 à Bombay, jour de l'indépendance de l'Inde ; il se découvre des dons qui l'amènent à quelques aventures drôles mais également émouvantes. Mêlant onirisme et réalité, ce livre s'avère être un véritable pamphlet politique. C'est en 1981 que Salman Ruschdie accède à la notoriété avec ce roman Les Enfants de minuit (Midnight's Children) pour lequel il est récompensé du James Tait Black Memorial Prize et le Booker Prize. Les Enfants de minuit a plus tard été désigné comme le meilleur roman ayant reçu le prix Booker au cours des 25 puis des 40 dernières années. | Salman RUSCHDIE - les Enfants de minuit (E) Saleem Sinai est le héros de ce roman burlesque. Né à minuit, le 15 août 1947 à Bombay, jour de l'indépendance de l'Inde ; il se découvre des dons qui l'amènent à quelques aventu ... |
Donatien Alphonse François Marquis de SADE - Aline et ValcourDonatien Alphonse François de Sade, né le 2 juin 1740 et mort le 2 décembre 1814, est un homme de lettres français, romancier et philosophe, longtemps voué à l'anathème en raison de la part accordée dans son œuvre à l'érotisme, associé à des actes impunis de violence et de cruauté (fustigations, tortures, meurtres, incestes, viols, etc.). L'expression d'un athéisme virulent est l'un des thèmes les plus récurrents de ses écrits. Détenu sous tous les régimes politiques (monarchie, république, consulat, empire), il est resté enfermé – sur plusieurs périodes, pour des raisons et dans des conditions fort diverses – pendant vingt-sept ans sur les soixante-quatorze années que dura sa vie. Lui-même, en passionné de théâtre, écrit : « Les entractes de ma vie ont été trop longs1 ». Il meurt à l'asile d'aliénés de Charenton. De son vivant, les titres de marquis de Sade ou de comte de Sade lui ont été alternativement attribués2, mais il est plus connu par la postérité sous son titre de naissance de marquis. Dès la fin du xixe siècle, il est surnommé le « divin marquis », en référence au « divin Arétin », premier auteur érotique des temps modernes (xvie siècle). Occultée et clandestine pendant tout le xixe siècle, son œuvre littéraire est réhabilitée au xxe siècle, malgré une censure officielle qui dure jusqu’en 1960, la dernière étape étant sans doute représentée par l’entrée dans la Bibliothèque de la Pléiade en 1990. Son nom est passé à la postérité sous forme de substantif. Dès 1834, le néologisme « sadisme », qui fait référence aux actes de cruauté décrits dans ses œuvres, figure dans un dictionnaire; le mot finit par être transposé dans toutes les langues. | Donatien Alphonse François Marquis de SADE - Aline et Valcour (E) Donatien Alphonse François de Sade, né le 2 juin 1740 et mort le 2 décembre 1814, est un homme de lettres français, romancier et philosophe, longtemps voué à l'anathème en raison de la part a ... |
Francoise SAGAN - Bonjour tristesseCécile passe l’été de ses dix-sept ans dans une villa de la Côte d’Azur avec son père et deux femmes très intéressantes. Cécile, un peu naïve, tente de paraître adulte et d’attirer des hommes du même âge que son père. Bonjour tristesse est le premier roman de Françoise Sagan, publié en 1954 alors qu'elle n'a que 18 ans. Son titre est tiré d'un vers de Paul Eluard. Lancé au printemps 1954 sur fond d'émancipation féminine, le roman reçoit une critique élogieuse. Les ventes atteignent deux millions d'exemplaires en 2011 (soit l'un des plus grands best-sellers de l'histoire de l'édition française), ce qui rend la jeune romancière riche et célèbre ; elle dira à ce sujet : « La gloire, je l'ai rencontrée à 18 ans en 188 pages, c'était comme un coup de grisou ». | Francoise SAGAN - Bonjour tristesse (E) Cécile passe l’été de ses dix-sept ans dans une villa de la Côte d’Azur avec son père et deux femmes très intéressantes. Cécile, un peu naïve, tente de paraî ... |
Antoine de SAINT-EXUPERY (f) - le petit prince - dessine moi un mouton« On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux. » « Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. » « C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante. » « Droit devant soi on ne peut pas aller bien loin Le premier soir je me suis donc endormi sur le sable à mille milles de toute terre habitée. J'étais bien plus isolé qu'un naufragé sur un rideau au milieu de l'océan. Alors vous imaginez ma surprise, au levé du jour, quand une drôle de petite voix m'a réveillé. Elle disait: -S'il vous plaît... dessine-moi un mouton! -Hein! -Dessine-moi un mouton... J'ai sauté sur mes pieds comme si j'avais été frappé par la foudre. J'ai bien frotté mes yeux. J'ai bien regardé. Et j'ai vu un petit bonhomme tout à fait extraordinaire qui me considérait gravement. Voilà le meilleur portrait que, plus tard, j'ai réussi à faire de lui. Mais mon dessin, bien sûr, est beaucoup moins ravissant que le modèle. Ce n'est pas de ma faute. J'avais été découragé dans ma carrière de peintre par les grandes personnes, à l'age de six ans, et je n'avais rien appris à dessiner, sauf les boas fermés et les boas ouverts. Je regardai donc cette apparition avec des yeux tout ronds d'étonnement. N'oubliez pas que je me trouvais à mille milles de toute région habitée. Or mon petit bonhomme ne me semblait ni égaré, ni mort de fatigue, ni mort de faim, ni mort de soif, ni mort de peur. Il n'avait en rien l'apparence d'un enfant perdu au milieu du désert, à mille milles de toute région habitée. Quand je réussis enfin de parler, je lui dis: -Mais qu'est-ce que tu fais là? Et il me répéta alors, tout doucement, comme une chose très sérieuse: -S'il vous plaît... dessine-moi un mouton... Quand le mystère est trop impressionnant, on n'ose pas désobéir. Aussi absurde que cela me semblaît à mille milles de tous les endroits habités et en danger de mort, je sortis de ma poche une feuille de papier et un stylographe. Mais je me rappelai alors que j'avais surtout étudié la géographie, l'histoire, le calcul et la grammaire et je dis au petit bonhomme (avec un peu de mauvaise humeur) que je ne savais pas dessiner. Il me répondit: -Ca ne fait rien. Dessine-moi un mouton. Comme je n'avais jamais dessiné un mouton je refis, pour , un des deux seuls dessins dont j'étais capable. Celui du boa fermé. ET je fus stupéfait d'entendre le petit bonhomme me répondre: -Non! Non! Je ne veux pas d'un éléphant dans un boa. Un boa c'est très dangereux, et un éléphant c'est très encombrant. Chez moi c'est tout petit. J'ai besoin d'un mouton. Dessine-moi un mouton. Alors j'ai dessiné. Il regarda attentivement, puis: -Non! Celui-là est déjà très malade. Fais-en un autre. Je dessinai: Mon ami sourit gentiment, avec indulgence: -Tu vois bien... ce n'est pas un mouton, c'est un bélier. Il a des cornes... Je refis donc encore mon dessin: Mais il fut refusé, comme les précédents: -Celui-là est trop vieux. Je veux un mouton qui vive longtemps. Alors, faute de patience, comme j'avais hâte de commencer le démontage de mon moteur, je griffonnai ce dessin-ci. Et je lançai: -Ca c'est la caisse. le mouton que tu veux est dedans. Mais je fus bien surpris de voir s'illuminer le visage de mon jeune juge: -C'est tout à fait comme ça que je le voulais! Crois-tu qu'il faille beaucoup d'herbe à ce mouton? -Pourquoi? -Parce que chez moi c'est tout petit... -Ca suffira sûrement. Je t'ai donné un tout petit mouton. Il pencha la tête vers le dessin: -Pas si petit que ça... Tiens! Il s'est endormi... ET c'est ainsi que je fis la connaissance du petit prince. | Antoine de SAINT-EXUPERY (f) - le petit prince - dessine moi un mouton (E) « On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux. » « Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. » « C'est le temps que tu as perdu pour ta r ... |
Bernardin de SAINT-PIERRE - Paul et VirginieDeux Françaises peu fortunées, habitant l'ile de France, ont l'une un fils, l'autre une fille. Les deux enfants ont la candeur des êtres simples, proches de la nature. Entre eux se noue une chaste idylle. Virginie est appelée en France par une riche parente. A son retour, le vaisseau qui la porte, le Saint-Géran, fait naufrage. Elle pourrait être sauvée, si elle acceptait de se débarrasser de ses vêtements. Elle refuse par pudeur et se noie sous les yeux de Paul, qui meurt deux mois plus tard. Paul et Virginie fut un livre phare pour beaucoup d'auteurs de la première moitié du XIXe siècle, et pourtant l'amour des deux héros exclut tout ce que le romantisme met dans les relations amoureuses : la jalousie, la rivalité, l'infidélité, le dédoublement de l'érotisme (ange et démon, chair et esprit) ou l'adultère. Leur innocence, malgré la pudeur de Virginie, donne à leurs relations une dimension qui ne serait pas crédible si le cadre de l'histoire n'avait été une île encore à l'abri des moeurs de l'Europe. Ayant connu un énorme succès jusqu'en 1850 environ, le livre de Bernardin de Saint-Pierre fut très discrédité après cette date et particulièrement par certains auteurs du XXe siècle. Malgré cela, tout le monde connaît l'histoire de Paul et Virginie, ce qui montre que l'oeuvre, appréciée ou non, tient une place importante dans l'histoire de la littérature. Paul et Virginie naissent et grandissent ensemble. Ils s'aiment en frère et soeur, puis en amants jusqu'à ce que la mort les sépare. Paul et Virginie (1777) : épisode destiné à illustrer les Études de la nature. | Bernardin de SAINT-PIERRE - Paul et Virginie (E) Deux Françaises peu fortunées, habitant l'ile de France, ont l'une un fils, l'autre une fille. Les deux enfants ont la candeur des êtres simples, proches de la nature. Entre eux se noue une chaste idylle. Virginie est ap ... |
J.D. SALINGER - l'Attrape-CoeurL'Attrape-cœurs (The Catcher in the Rye) est un roman de J. D. Salinger. Publié aux États-Unis en 1951, plus de 60 millions d'exemplaires ont été vendus à ce jour et il s'en vendrait environ 250 000 chaque année[réf. souhaitée]. Il constitue l'une des œuvres les plus célèbres du xxe siècle et un classique de la littérature, à ce titre enseigné dans les écoles aux États-Unis et au Canada, bien qu'il ait été critiqué en raison de certains des thèmes abordés (prostitution, décrochage scolaire, obsession de la sexualité) et du niveau de langue (langage familier et souvent injurieux). La notion d'antihéros débute alors aux États-Unis et choque le grand public. Le titre original du roman (The Catcher in the Rye) fait référence au poème écossais Comin' Through the Rye de Robert Burns. | J.D. SALINGER - l'Attrape-Coeur (E) L'Attrape-cœurs (The Catcher in the Rye) est un roman de J. D. Salinger. Publié aux États-Unis en 1951, plus de 60 millions d'exemplaires ont été vendus à ce jour et il s'en vendrait environ 250 000 ... |
Lydie SALVAYRE - pas pleurerLe roman met en scène la mère de l'auteur qui lui raconte au soir de sa vie la révolution libertaire de 1936 en Espagne. Il évoque en parallèle la figure de Georges Bernanos qui séjourne à Majorque lorsque la guerre civile éclate. D'abord sympathisant du mouvement franquiste, Bernanos est choqué par la barbarie des combats et révolté par la complicité du clergé espagnol avec Franco. Il rédige alors Les Grands Cimetières sous la lune, un violent pamphlet anti-franquiste qui aura en France un grand retentissement lors de sa publication en 1938, dont Lydie Salvayre cite plusieurs extraits. Pas pleurer est un roman de l'écrivaine Lydie Salvayre paru en 2014 aux éditions du Seuil. Traitant de la guerre d'Espagne, il a remporté le prix Goncourt le 5 novembre 2014. | Lydie SALVAYRE - pas pleurer (E) Le roman met en scène la mère de l'auteur qui lui raconte au soir de sa vie la révolution libertaire de 1936 en Espagne. Il évoque en parallèle la figure de Georges Bernanos qui séjourne à Ma ... |
Nathalie SARRAUTE - les Fruits d'orCette œuvre de Nathalie Sarraute ne comporte ni personnage ni intrigue. Son héros est un roman, Les Fruits d'Or, et elle a pour sujet les réactions que ce roman et l'accueil qu'il reçoit provoquent chez ceux qui l'aiment ou le rejettent. Il ne s'agit pas de peindre la réalité visible et connue. Les péripéties balzaciennes qui entourent le lancement d'un livre ne sont pas le domaine de Nathalie Sarraute. Il n'est ici question ni d'éditeurs, ni de publicité, ni des jeux des prix littéraires. L'auteur des Fruits d'Or est également absent. Seules sont montrées ces actions dramatiques invisibles et cependant très précises, qui constituent cette substance romanesque dont, depuis ses Tropismes parus en 1939, Nathalie Sarraute n'a jamais cessé d'étendre le champ et qui a déterminé toutes ses recherches techniques. En recréant ces mouvements dans le domaine du contact direct ou indirect avec l'œuvre d'art, en les amplifiant parfois jusqu'à la satire, c'est à certains aspects essentiels du phénomène esthétique que touche ce roman. Ne faut-il pas dire aussi ce poème, tant dans cette forme romanesque nouvelle se confondent les limites qui séparent traditionnellement la poésie du roman. | Nathalie SARRAUTE - les Fruits d'or (E) Cette œuvre de Nathalie Sarraute ne comporte ni personnage ni intrigue. Son héros est un roman, Les Fruits d'Or, et elle a pour sujet les réactions que ce roman et l'accueil qu'il reçoit provoquent chez ceux qui l ... |
Jean-Paul SARTRE - Huis closTrois personnages se retrouvent à leur mort dans une même pièce. Les trois protagonistes se débattent sans cesse pour échapper à leur situation mais l'Enfer finit par reprendre le dessus. Cette pièce de théâtre est en un acte composé de cinq scènes, dont la dernière est hypertrophiée. Jean-Paul Sartre nous décrit ici « son Enfer » avec brio : « l'Enfer, c'est les autres ». Cette phrase, qui a valu à Sartre les pires accusations, explique seulement que la vie « se ressent, se perçoit » à travers les autres ; rien ne vaut les individus qui nous font prendre conscience de nous-mêmes, de la triste réalité humaine, mais qui restent nécessaires pour se réaliser. Huis clos est une pièce de théâtre en un acte de Jean-Paul Sartre, rédigée à la fin de l'année 1943 et représentée pour la première fois le 27 mai 1944 au théâtre du Vieux-Colombier, à Paris. Cette pièce de théâtre est symbolique de l'existentialisme, mouvement littéraire du début du xxe siècle où l'être humain est défini par ses gestes et ses non-gestes. Sartre pensait avoir écrit une pièce drôle. Seule la mise en scène de Didier Van Cauwelaert à Nice en 1977 semble avoir donné justice à cette conception1.Huis clos est une pièce de théâtre en un acte de Jean-Paul Sartre, rédigée à la fin de l'année 1943 et représentée pour la première fois le 27 mai 1944 au théâtre du Vieux-Colombier, à Paris. Cette pièce de théâtre est symbolique de l'existentialisme, mouvement littéraire du début du xxe siècle où l'être humain est défini par ses gestes et ses non-gestes. Sartre pensait avoir écrit une pièce drôle. Seule la mise en scène de Didier Van Cauwelaert à Nice en 1977 semble avoir donné justice à cette conception | Jean-Paul SARTRE - Huis clos (E) Trois personnages se retrouvent à leur mort dans une même pièce. Les trois protagonistes se débattent sans cesse pour échapper à leur situation mais l'Enfer finit par reprendre le dessus. Cette pi&eg ... |
Jean-Paul SARTRE - l'être et le néant« l'existence précède l'essence » L'Être et le Néant est un essai d'ontologie phénoménologique de Jean-Paul Sartre publié en 1943. L'importance du libre choix, conséquence de l'existentialisme athée, et cause de la responsabilité Sartre fait la distinction entre l'« être pour soi » (l'homme conscient de son existence et de sa liberté), et l'« être en soi » (les animaux, la nature, les objets non conscients d'eux-mêmes) et l'« être pour autrui » (l'homme conscient qui se définit par rapport aux autres). Il appelle « mauvaise foi » l'attitude de celui qui se cache sa liberté. C'est un retour historique, et une prise de position, vers l'homme à la fois libre et maître de lui-même, qui se définit à travers le spectre de cette triplicité dans laquelle il fonde un principe de monde sur une ontologie qui se développe à partir d'une position première du « pour soi » comme liberté absolue à travers laquelle il appuie sa phénoménologie de l'être. C'est à l'intérieur de cette idée que s'inscrit toute la puissance et l'originalité de son texte, c'est-à-dire « l'homme est condamné à être libre » à choisir sans raison et avant toute raison et il conclut que « la vie est la passion inutile ». | Jean-Paul SARTRE - l'être et le néant (E) « l'existence précède l'essence » L'Être et le Néant est un essai d'ontologie phénoménologique de Jean-Paul Sartre publié en 1943. L'importance du libre choix, cons&ea ... |
Roberto SAVIANO - la beaute et l'enferParce qu'il a brisé l'omerta napolitaine, Roberto Saviano vit menacé de mort par la Mafia. Avec ce recueil d'articles publiés entre 2004 et 2009 dans les journaux du monde entier, il revient sur sa situation depuis la parution de 'Gomorra' - la solitude, l'exil et la reconnaissance internationale. 'Entre la beauté et l'enfer', le lecteur pénètre dans ce qui ressemble à un journal de bord où se mêlent expériences personnelles, souvenirs littéraires et portraits d'hommes et de femmes qui incarnent aux yeux de l'auteur d'authentiques figures de résistance. Dans une vision universaliste, Saviano dénonce ce qui concourt à avilir l'existence humaine et célèbre en parallèle la beauté qui échappe à toute forme d'oppression, comme l'amour ou les livres. | Roberto SAVIANO - la beaute et l'enfer (E) Parce qu'il a brisé l'omerta napolitaine, Roberto Saviano vit menacé de mort par la Mafia. Avec ce recueil d'articles publiés entre 2004 et 2009 dans les journaux du monde entier, il revient sur sa situation depuis la p ... |
William SCHAKESPEARE - SonnetsShall I compare thee to a summer's day? Thou art more lovely and more temperate. Rough winds do shake the darling buds of May, And summer's lease hath all too short a date. Sometime too hot the eye of heaven shines, And often is his gold complexion dimm'd; And every fair from fair some time declines, By chance, or nature's changing course, untrimm'd; But thy eternal summer shall not fade Nor lose possession of that fair thou owest; Nor shall Death brag thou wand'rest in his shade, When in eternal lines to time thou grows't: So long as men can breathe or eyes can see, So long lives this, and this gives life to thee. Devrais-je te comparer à un jour d'été ? Tu es plus tendre et bien plus tempéré. Des vents violents secouent les chers boutons de mai, Et le bail de l'été est trop proche du terme. Parfois trop chaud l'oeil du ciel brille, Souvent sa complexion dorée ternie, Toute beauté un jour décline, Par hasard, ou abîmée au cours changeant de la nature; Mais ton éternel été ne se flétrira pas, Ni perdra cette beauté que tu possèdes, Et la Mort ne se vantera pas que tu erres parmi son ombre, Quand en rimes éternelles à travers temps tu grandiras; Tant que les hommes respireront et tant que les yeux verront, Aussi longtemps que vivra ceci, cela te gardera en vie. Les sonnets de Shakespeare, aussi appelés Les Sonnets, est le titre d'un recueil de sonnets écrits par William Shakespeare qui abordent des thèmes tels l'amour, le beau, la politique et la brièveté de la vie. Ils ont probablement été composés sur plusieurs années. Les 154 poèmes figurent dans l'édition de 1609 intitulée SHAKE-SPEARES SONNETS ; ce recueil comporte 152 sonnets inédits et deux sonnets publiés en 1599 (n° 138 et 144) dans une anthologie intitulée The Passionate Pilgrim (en). Les conditions de la publication des Sonnets restent floues. Bien que cette œuvre fût écrite par Shakespeare, il n'est pas certain que l'éditeur, Thomas Thorpe (en) ait utilisé le manuscrit de Shakespeare avec sa permission. Par ailleurs, le recueil est dédié à un certain « Mr. W.H. », décrit par l'éditeur comme « le seul qui engendra » les poèmes (the only begetter), mais on ne sait pas qui est cet homme. La dédicace mentionne le poète comme « vivant à jamais » (ever-living), une expression qui alimente la controverse autour de la paternité des œuvres de Shakespeare, parce que cet adjectif est utilisé pour les défunts. (Shakespeare lui-même l'utilise dans ce sens dans Henry VI, part 1 (IV, iii, 51-2) : Henry V, mort, est « [t]hat ever-living man of memory ».) D'aucuns pensent que l'expression indique que le véritable auteur des Sonnets est mort en 1609, tandis que Shakespeare de Stratford vécut jusqu'en 16161. Le débat est alimenté par la présence d'un trait d'union dans le nom de Shakespeare sur la première de couverture et en haut de chaque page du recueil. Les 17 premiers sonnets sont dédiés à un jeune homme et l'exhortent à se marier et à avoir des enfants, afin de transmettre sa beauté à la prochaine génération. Ce sont les sonnets de la procréation (en). Cependant, la majorité des sonnets (18 à 126) sont écrits à l'attention d'un jeune homme et expriment l'amour du poète pour lui. Les autres sonnets (127 à 152) sont consacrés à la maîtresse du poète et expriment son amour pour elle. Les deux sonnets finaux (153 et 154) sont allégoriques. La trentaine de sonnets finaux traitent de plusieurs problèmes, comme l'infidélité du jeune homme avec la maîtresse du poète, la volonté de contrôler son propre désir de luxure, la critique accablée du monde, etc. | William SCHAKESPEARE - Sonnets (E) Shall I compare thee to a summer's day? Thou art more lovely and more temperate. Rough winds do shake the darling buds of May, And summer's lease hath all too short a date. Sometime too hot the eye of heaven shines, |
Arthur Van SCHENDEL - l'homme de l'eauArthur van Schendel (1874-1946) est un des meilleurs romanciers néerlandais de ce premier demi-siècle. Après avoir publié un certain nombre d'ouvrages d'une imagination plutôt lyrique (entre autres Un Vagabond amoureux, 1904), il se tourne vers les hommes de son pays, dont il se plaît à évoquer la ténacité, l'effort, la foi, la soumission à une fatalité résultant de leur caractère même : La frégate Johanna-Maria (1930), L'homme de l'eau (1933) et Un drame hollandais (1935), puis Le misanthrope (1940) et La vieille maison (1944). | Arthur Van SCHENDEL - l'homme de l'eau (E) Arthur van Schendel (1874-1946) est un des meilleurs romanciers néerlandais de ce premier demi-siècle. Après avoir publié un certain nombre d'ouvrages d'une imagination plutôt lyrique (entre autres Un Vagab ... |
Jean-Jacques SCHUHL - Ingrid Caven"La récupération, le recyclage, c’est l’apanage des guerres, leur poésie en somme, cette façon qu’ont les choses de servir deux fois et à des buts distincts : les balles du front, en 14, deviennent pendentifs, ornements de bracelets, à l’arrière.". Prix Goncourt 2000 Jean-Jacques Schuhl dresse le portait d'ingrid Caven, actrice et chanteuse dans le Berlin des années 70. Très peu connu du grand public, il n'a publié que trois romans dont 'Rose Poussières' en 1972 et 'Télex no.1' en 1976. Il revient vingt cinq ans plus tard avec 'Ingrid Caven', roman pour lequel il obtient le Prix Goncourt en 2000. (evene.fr) | Jean-Jacques SCHUHL - Ingrid Caven (E) "La récupération, le recyclage, c’est l’apanage des guerres, leur poésie en somme, cette façon qu’ont les choses de servir deux fois et à des buts distincts : les balles du front, en ... |
Sophie Rostopchine, comtesse de SEGUR - Les malheurs de SophieSophie habite avec ses parents M. et Mme de Réan. Curieuse et aventureuse, elle commet bêtise sur bêtise avec la complicité critique de Paul, son cousin, qui est bon et tente de lui montrer le droit chemin. Elle a pour amies Camille et Madeleine de Fleurville, des petites filles modèles qu'elle peine à imiter. Mais elle va voir que la vie n'est pas un long fleuve tranquille ... Reflet des mœurs du Second Empire, Les Malheurs de Sophie décrit une société où l'éducation morale des enfants commence dès le plus jeune âge (Sophie n'a que quatre ans) et où chaque incident est propice à une leçon. Cette éducation sévère peut avoir recours aux châtiments corporels1. | Sophie Rostopchine, comtesse de SEGUR - Les malheurs de Sophie (E) Sophie habite avec ses parents M. et Mme de Réan. Curieuse et aventureuse, elle commet bêtise sur bêtise avec la complicité critique de Paul, son cousin, qui est bon et tente de lui montrer le droit chemin. Elle a ... |
Brian SELZNICK - L invention de Hogo Cabret« Parfois , je viens ici la nuit, pas pour entretenir les horloges, juste pour regarder. Je m'imagine que le monde est une machine géante. Tu sais, dans les machines, il n'y a pas de pièces en trop. Elles ont exactement le nombre et le type de pièces qui leur sont nécessaires. Alors, je me dis que, si l'univers entier est une machine, il y a bien une raison pour que je sois là. Et toi aussi, tu as une raison d'exister. » Hugo Cabret est orphelin : son père, qui l’élevait, est mort dans l’incendie du musée où il était employé comme horloger. Ses seuls compagnons sont un automate trouvé dans les décombres du musée, sur lequel travaillait son père, et son oncle, un poivrot qui l’héberge dans les combles de la gare. Un jour, l’oncle disparaît. Hugo n’a d’autre solution que de se cacher et de poursuivre le travail de l’oncle (régler les horloges) en priant pour qu’on ne le découvre pas. Car il a un but : finir de réparer l’automate de son père. Hugo est persuadé qu’une fois en état de marche, celui-ci lui délivrera un message important. Pour cela, il dérobe chaque jour un jouet à un vieux vendeur, se constituant ainsi une réserve de rouages, de ressorts... Seulement, un matin, le vieil homme le prend la main dans le sac : il lui confisque son carnet de croquis, indispensable à la réparation de l’automate, et l’oblige à travailler pour lui… Grâce à sa nouvelle amie Isabelle, la fille du vieil homme, Hugo finira par réparer l’automate, qui reconstituera sous ses yeux un dessin de Georges Méliès, le créateur du Voyage dans la Lune. Et il découvrira que le vieux marchand n’est autre que Méliès que tout le monde croyait disparu. | Brian SELZNICK - L invention de Hogo Cabret (E) « Parfois , je viens ici la nuit, pas pour entretenir les horloges, juste pour regarder. Je m'imagine que le monde est une machine géante. Tu sais, dans les machines, il n'y a pas de pièces en trop. Elles ont exactement ... |
Jean-Jacques SEMPE - Le petit Nicolas | Jean-Jacques SEMPE - Le petit Nicolas (E) ... |
Leopold Sedhar SENGHOR - EthiopiquesJe te nomme Soir ô Soir ambigu, feuille mobile je te nomme. Et c’est l’heure des peurs primaires, surgies des entrailles d’ancêtres. Arrière inanes faces de ténèbre à souffle et mufle maléfiques ! Arrière par la palme et l’eau, par le Diseur-des-choses-très-cachées ! Mais informe la Bête dans la boue féconde que nourrit tsétsés stégomyas Crapauds et trigonocéphales, araignées à poison caïmans à poignards. Quel choc soudain sans éclat de silex ! Quel choc et pas une étincelle de passion. Les pieds de l’Homme lourd patinent dans la ruse, où s’enfonce sa force jusques à mi-jambes. Les feuilles les lient des plantes mauvaises. Plane sa pensée dans la brume. Silence de combat sans éclats de silex, au rythme du tam-tam tendu de sa poitrine Au seul rythme du tam-tam que syncope la Grande-Rayée à sénestre. Sorcier qui dira la victoire ! Des griffes paraphent d’éclairs son dos de nuages houleux La tornade rase ses reins et couche les graminées de son sexe Les kaïcédrats sont émus dans leurs racines douloureuses Mais l’Homme enfonce son épieu de foudre dans les entrailles de lune dorées très tard. Le front d’or dompte les nuages, où tournoient des aigles glacés, O pensée qui lui ceint le front ! La tête du serpent est son œil cardinal. La lutte est longue trop ! dans l’ombre, longue des trois époques, de nuit millésime. Force de l’Homme lourd les pieds dans le potopoto fécond Force de l’Homme les roscaux qui embarrassent son effort. Sa chaleur la chaleur des entrailles primaires, force de l’Homme dans l’ivresse Le vin chaud du sang de la Bête, et la mousse pétille dans son cœur Hê ! vive la bière de mil à l’Initié ! Un long cri de comète traverse la nuit, une large clameur rythmée d’une voix juste. Et l’Homme terrasse la Bête de la glossolalie du chant dansé. Il la terrasse dans un vaste éclat de rire, dans une danse rutilant dansée Sous l’arc-en-ciel des sept voyelles. Salut Soleil-levant Lion au-regard-qui-tue Donc salut Dompteur de la brousse, Toi Mbarodi ! seigneur des forces imbéciles. Le lac fleurit de nénuphars, aurore du rire divin. | Leopold Sedhar SENGHOR - Ethiopiques (E) Je te nomme Soir ô Soir ambigu, feuille mobile je te nomme. Et c’est l’heure des peurs primaires, surgies des entrailles d’ancêtres. Arrière inanes faces de ténèbre à souffle ... |
Mme de SEVIGNE - lettres | Mme de SEVIGNE - lettres (E) ... |
Joel SFAR - le chat du rabbinAu début du xxe siècle, le chat d’un rabbin d’Alger raconte sa vie et ses dialogues avec son maître. Il remet tout en question, autant les apprentissages du rabbin que les fondements mêmes du judaïsme. Craignant la mauvaise influence que son chat parlant pourrait exercer sur sa fille Zlabya, le rabbin les sépare et décide de lui enseigner la Torah, le Talmud, la Michna, la Guemara pour le remettre sur le droit chemin. La motivation principale de l’animal à devenir « un bon juif [qui] ne ment pas » est que son maître l’autorise de nouveau à passer du temps avec Zlabya. Durant son apprentissage, le chat ne manque pas de contredire son rabbin, et le rabbin de son rabbin, tout en observant avec perspicacité les autres disciples du rabbin. Ce conte au prétexte apparemment fantaisiste permet à l’auteur une exploration de la religion juive et de la culture juive d’Algérie Le Chat du rabbin est une série de bande dessinée, écrite et dessinée par Joann Sfar et colorisée par Brigitte Findakly. Une adaptation au cinéma en long métrage d'animation est sortie le 1er juin 2011. | Joel SFAR - le chat du rabbin (E) Au début du xxe siècle, le chat d’un rabbin d’Alger raconte sa vie et ses dialogues avec son maître. Il remet tout en question, autant les apprentissages du rabbin que les fondements mêmes du judaï ... |
Mary SHELLEY - Frankenstein ou Le Prométhée moderneMary Shelley s'était enfuie en 1814 de chez son père, le philosophe anarchiste William Godwin, à l'âge de 16 ans, avec un ami de celui-ci, le poète et libertin Percy Bysshe Shelley. L'idée du roman date de 1816. sous l'influence de la lecture des Fantasmagoriana (en) (dans leur version française), du Vathek de William Beckford et d'une bonne dose d'opium, elle fit un cauchemar où elle eut la vision de « l'étudiant pâle penché sur la chose qu'il avait animée ». Frankenstein ou Le Prométhée moderne (Frankenstein or The Modern Prometheus) est un roman gothique publié en 1818 par la jeune Britannique Mary Shelley, maîtresse et future épouse du poète Shelley. Le roman est le récit d'une tentative d'exploration polaire par Robert Walton. La majeure partie de ce récit est constituée par l'histoire de la vie de Victor Frankenstein que Walton a recueilli sur la banquise, histoire qui n'est elle même que le cadre d'une narration à Frankenstein par le « monstre », auquel il a donné vie, des tourments subis par celui-ci qui justifient sa haine envers son créateur. | Mary SHELLEY - Frankenstein ou Le Prométhée moderne (E) Mary Shelley s'était enfuie en 1814 de chez son père, le philosophe anarchiste William Godwin, à l'âge de 16 ans, avec un ami de celui-ci, le poète et libertin Percy Bysshe Shelley. L'idée du ro ... |
Georges SIMENON - La Nuit du carrefour"Quand Maigret, avec un soupir de lassitude, écarta sa chaise du bureau auquel il était accoudé, il y avait exactement dix-sept heures que durait l'interrogatoire de Carl Andersen. On avait vu tour à tour, par les fenêtres ans rideaux, la foule des midinettes et des employés prendre d'assaut, à l'heure de midi, les crémeries de la place Saint-Michel, puis l'animation faiblir, la ruée de six heures vers les métros et les gares, la flânerie de l'apéritif. La Seine s'était enveloppée de buée. Un dernier remorqueur était passé, avec feux verts et rouges, traînant trois péniches. Dernier autobus. Dernier métro. Le cinéma dont on fermait les grilles après avoir rentré les panneaux-réclame... " Carl Andersen et sa sœur Else, Michonnet et sa femme, Oscar et sa femme occupent les trois maisons du carrefour des Trois-Veuves. Un dimanche, Andersen découvre dans son garage la voiture de Michonnet occupée par le cadavre de Goldberg, diamantaire anversois ; Michonnet, lui, a dans son garage la voiture d'Andersen. Georges Simenon (IPA: [ʒɔʀʒ sim'nɔ̃]), est un écrivain belge francophone né à Liège (Belgique), officiellement, le 12 février 19031 et mort à Lausanne (Suisse) le 4 septembre 1989. L'abondance et le succès de ses romans policiers (notamment les « Maigret ») éclipsent en partie le reste d'une œuvre beaucoup plus riche. Simenon est en effet un romancier d’une fécondité exceptionnelle : on lui doit 192 romans, 158 nouvelles, plusieurs œuvres autobiographiques et de nombreux articles et reportages publiés sous son propre nom et 176 romans, des dizaines de nouvelles, contes galants et articles parus sous 27 pseudonymes. Les tirages cumulés de ses livres atteignent 550 millions d’exemplaires. Georges Simenon est, selon l'Annuaire Statistique de l'UNESCO de 1989, le dix-huitième auteur toutes nationalités confondues, le quatrième auteur de langue française, et l'auteur belge le plus traduit dans le monde. Il a été choisi comme un des « Cent Wallons du siècle », par l'Institut Jules Destrée, en 1995. André Gide, André Thérive et Robert Brasillach sont parmi les premiers hommes de lettres à le reconnaître comme un grand écrivain. André Gide, fasciné par la créativité de Georges Simenon qu'il avait souhaité rencontrer dès son succès policier, le questionna à maintes reprises, échangea une correspondance quasi-hebdomadaire pour poursuivre les méandres créatifs de cet écrivain populaire et prit la surprenante manie d'annoter en marge tous ces romans pour conclure en 1941 : « Simenon est un romancier de génie et le plus vraiment romancier que nous ayons dans notre littérature d'aujourd'hui ». Menant une enquête encore plus intense, mais plus courte en convoquant l'auteur à Darmstadt pour trois jours et nuits de questions ininterrompues, le philosophe allemand Hermann von Keyserling déclarait péremptoirement : « C'est un imbécile de génie. » | Georges SIMENON - La Nuit du carrefour (E) "Quand Maigret, avec un soupir de lassitude, écarta sa chaise du bureau auquel il était accoudé, il y avait exactement dix-sept heures que durait l'interrogatoire de Carl Andersen. On avait vu tour à to ... |
Leila SLIMANI - chanson doucePrix Goncourt 2016 Deux enfants en bas âge sont assassinés par Louise, leur nounou. Le reste du récit est une analepse racontant l'histoire qui a abouti à ce crime. Chanson douce est le deuxième roman de Leïla Slimani paru le 18 août 2016 aux éditions Gallimard. Il a obtenu, le 3 novembre 2016, le prix Goncourt1 dès le premier tour de scrutin2. Elle est la douzième femme en cent-treize ans à remporter ce prix Le roman est intéressant pour l'analyse psychologique des rapports entre le jeune couple bobo et la nounou qui leur devient petit à petit de plus en plus indispensable, et devient angoissante par la place qu'elle prend dans leur couple et leur vie de famille. Le roman décrit finement un fonctionnement quasi sociologique de famille moderne entre dépendance et subordination. | Leila SLIMANI - chanson douce (E) Prix Goncourt 2016 Deux enfants en bas âge sont assassinés par Louise, leur nounou. Le reste du récit est une analepse racontant l'histoire qui a abouti à ce crime. Chanson douce est le deuxièm ... |
Alexandre SOLJENITSYNE - le pavillon des cancereuxEn 1955, au début de la déstalinisation, Alexandre Soljenitsyne est exilé dans un village du Kazakhstan, après huit ans de "goulag". Il apprend alors qu'il est atteint d'un mal inexorable dont le nom seul est un objet de terreur. Miraculeusement épargné, il entreprendra quelques années plus tard le récit de cette expérience. Au "Pavillon des cancéreux", quelques hommes, alités, souffrent d'un mal que l'on dit incurable. Bien que voisins de lit, Roussanov et Kostoglotov ne se parlent pas. Pour l'un, haut fonctionnaire, la réussite sociale vaut bien quelques concessions. Pour l'autre, Kostoglotov, seule compte la dignité humaine. Pour ces êtres en sursis, mais également pour Zoé la naïve, Assia la sensuelle, Vadim le passionné, c'est le sens même de leur vie qui devient le véritable enjeu de leur lutte contre la mort. Une œuvre de vérité. | Alexandre SOLJENITSYNE - le pavillon des cancereux (E) En 1955, au début de la déstalinisation, Alexandre Soljenitsyne est exilé dans un village du Kazakhstan, après huit ans de "goulag". Il apprend alors qu'il est atteint d'un mal inexorable dont le nom se ... |
Philippe SOLLERS - femmes"Picasso… Tous ces corps, tous ces visages de femmes, surgis en relief dans le mouvement... Le mouvement de quoi ? D’une pénétration, bien sûr. Vrille à regarder jusqu’à l’extrême limite. Qui ne ferme pas les yeux en chemin. Si vous gardez les yeux ouverts dans l’amour, dans la mort, alors apparaissent les déformations fondamentales... Un œil... Trois yeux...Treize doigts...Le front et le menton sans rapports... Le viol de l’image. La langue dardée comme un couteau... Le tourbillon sur place de la figure en souffrance ; cris, larmes, agonie, décomposition tenue... Chaque femme est elle-même plus sa mère et, à partir de là, une perspective cylindre de mères… 2065 x 2 = 4130… Au moins. C’est dans cette torsion que l’explorateur qui n’a pas froid aux yeux doit agir... Comme s’il séparait, en devenant pinceau, les eaux du dessous et celles du dessus... Firmament Firmar, en espagnol, c’est signer ... Personne ne paraphe comme Picasso. Signé !... Le crime... C’est un monstre. Vous devez le détester, vous toutes et vous tous qui voulez préserver l’image maternelle idéale... Il ne déforme pas, d’ailleurs, il tord de fond en comble. Pas de petite perversité locale... Pas non plus de refuge dans la couleur Ni dans la simplification abstraite... Non, non, il a très bien compris tout cela, et en même temps, la fascination que l’exhibition de l’acte exerçait... La Peinture n’est d’ailleurs que cette rengaine [ ... ]. Telle situation érotique, déterminée, unique : telle femme à tel moment précis, différente d’elle-même, d’ailleurs, dans telle ou telle attitude, elle aussi unique, par rapport au pinceau-laser... Deux femmes différentes dans la même position allongée, au cours du même après-midi, le temps de sauter de l’appartement de l’une à celui de l’autre... Sens de l’organisation de Picasso : maisons et ménages parallèles ; déménagements ; aventures transversales ; accélérations des points de vue ; variations techniques ; tenir à la fois le dessin, la peinture, la sculpture, tous les phénomènes en train d’arriver, de se former, de s’évanouir en fumée ... Le feu de cette fumée : cette bizarre découverte dite en « cube », au-delà de la sphère, en tout cas, de l’enfer grossissant à la sphère, et qui est en réalité un travail vertical en train de se décaler... Phallus plaqué, contre-plaqué, déphasé... Le tuyau-guitare... Le violon-bréchet... On appelle Picasso la force que le destin a choisi pour redresser, d’un coup sec et fin, la mélasse du méli-mélo visionnable." Femmes, Philippe Sollers (Gallimard, 1983) Une galerie de portraits de femmes traversées par l'air du temps : érotisme, pouvoir féminin, terrorisme, crise et passion. Cette réflexion sur les femmes embrasse le monde contemporain. | Philippe SOLLERS - femmes (E) "Picasso… Tous ces corps, tous ces visages de femmes, surgis en relief dans le mouvement... Le mouvement de quoi ? D’une pénétration, bien sûr. Vrille à regarder jusqu’à l’extr ... |
SOPHOCLE - Oedipe roi"C’est le temps seul qui révèle l’homme juste ; un seul jour dévoile le perfide." Cruauté du sort qui amène Œdipe à commettre à son insu l'acte criminel prédit par l'oracle ! Averti par Delphes qu'il tuerait son père et épouserait sa mère, il fuit les lieux de son enfance, espérant ainsi préserver Polype et Mérope, ses parents présumés... Que ne lui a-t-on dit, hélas, qu'il était le fils de Laïos ! Ignorant du drame ancien, aveuglé parle hasard, Œdipe court à sa perte. Il tue un voyageur qui lui barre la route, libère Thèbes de la Sphinge, épouse la reine de la cité, occupe le trône royal et... accomplit son terrible destin. C'est cet épisode qu'évoquent les psychanalystes quand ils parlent de « complexe d'Œdipe » bien que la pertinence du rapprochement soit problématique1. Œdipe roi (en grec ancien Οá¼°δίπoυς τÏÂραννoς / Oidípous Týrannos, en latin Œdipus Rex) est une tragédie grecque de Sophocle, entre 430 et 415 avant J.-C. | SOPHOCLE - Oedipe roi (E) "C’est le temps seul qui révèle l’homme juste ; un seul jour dévoile le perfide." Cruauté du sort qui amène Œdipe à commettre à son insu l'acte criminel ... |
Art SPIEGELMAN - MausMaus est une bande dessinée d'Art Spiegelman traitant des persécutions des juifs dans les années 1930 et 1940, et notamment de la Shoah. Après la prépublication de trois planches dans Funny Aminals en 1972, elle a été publiée dans la revue RAW de 1981 à 1991. Cette œuvre a reçu un prix Pulitzer spécial en 1992 et a été traduite en dix-huit langues. Cette œuvre sans précédent, de plus de 250 pages, mêle étroitement deux trames narratives : le père de Spiegelman racontant sa déportation, et le récit des relations entre Spiegelman et son père, récit de la transmission de la Shoah. Tant en Europe qu’en Amérique, l’œuvre a été saluée par la critique : des dessins originaux sont exposés dans divers musées du monde. Maus raconte, à travers le dialogue de l'auteur et de son père, l'histoire du père juif polonais, survivant des ghettos de Pologne et d'Auschwitz. On y découvre les persécutions nazies, depuis le début de la Seconde Guerre mondiale et l'invasion de la Pologne jusqu'à l'effondrement du Troisième Reich et l'immédiat après-guerre. Témoignage sur la Shoah, cette œuvre aborde la question de la survie à tout prix quand la loi est celle du plus fort, de l'antisémitisme juste après la Seconde Guerre mondiale. Le récit du père est entrecoupé de scènes montrant des relations difficiles entre un père et son fils, la difficulté pour l'auteur lui-même, juif de la génération « d’après », d’exorciser ce terrible passé, de se construire à l'ombre d'un survivant. Sans chercher à enjoliver, Spiegelman décrit son père comme un avare grincheux, l'incarnation même des stéréotypes racistes sur les Juifs. Il montre aussi son exaspération face aux obsessions et aux préjugés du vieil homme, préjugés aussi bien sexistes que racistes. Le tome 1, intitulé Mon père saigne l'Histoire, se termine par le départ des parents de Spiegelman, Vladek et Anja, pour Auschwitz et par une scène houleuse entre le fils et le père. Dans son œuvre, Art Spiegelman représente les différents groupes nationaux par différentes espèces d'animaux : les Juifs sont représentés par des souris (« Maus » signifie « souris » en allemand), les Allemands par des chats, les Français par des grenouilles, les Américains par des chiens, les Suédois par des élans, les Polonais par des porcs, les Britanniques par des poissons, les Roms par des bombyx disparates (lépidoptères dont le nom anglais est gypsy moths) et l'enfant né d'une liaison entre des personnes juives et allemandes par une souris au pelage marqué de rayures félines. L'utilisation du zoomorphisme, un style familier aux dessins animés et aux bandes dessinées, est une référence aux images de propagande nazie qui dépeignaient les Juifs comme des souris et les Polonais comme des porcs. Le chapitre 5 du tome 1, intitulé Trou de souris reprend un ancien travail de Spiegelman : Prisonnier sur la planète Enfer6 publié dans le premier numéro de Short Order Comix, une revue confidentielle de bande dessinée, en 1973. Ces quelques pages sont en rupture de style totale avec l'œuvre. Art Spiegelman raconte les sentiments qui l'ont traversé lors du suicide de sa mère. Il se représente habillé en déporté. Le trait est hyperstylisé et sue l'angoisse et la noirceur. | Art SPIEGELMAN - Maus (E) Maus est une bande dessinée d'Art Spiegelman traitant des persécutions des juifs dans les années 1930 et 1940, et notamment de la Shoah. Après la prépublication de trois planches dans Funny Aminals en 1972 ... |
Baruch de SPINOZA - Ethique«Ne pas railler, ne pas déplorer, ne pas maudire, mais comprendre.» «On ne désire pas les choses parce qu'elles sont belles, mais c'est parce qu'on les désire qu'elles sont belles.» «La peur ne peut se passer de l’espoir et l’espoir de la peur.» «Comprendre est le commencement d'approuver.» «Les hommes se trompent quand ils se croient libres ; cette opinion consiste en cela seul qu'ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés.» «Le chat n’est pas tenu de vivre selon les lois du lion.» «L'expérience ne nous enseigne pas les essences des choses.» «Les hommes sont conduits plutôt par le désir aveugle que par la raison.» «La sagesse n'est pas la méditation de la mort, mais la méditation de la vie.» «L'orgueil est le fait d'avoir, par amour, une opinion plus avantageuse que de raison sur soi-même.» «Tout homme aime mieux donner des ordres qu'en recevoir.» «La paix n’est pas l’absence de guerre, c’est une vertu, un état d’esprit, une volonté de bienveillance, de confiance, de justice.» Éthique (en latin Ethica Ordine Geometrico Demonstrata ou Ethica More Geometrico Demonstrata) est une œuvre en cinq parties du philosophe hollandais Spinoza rédigée en latin entre 1661 et 1675, publiée à sa mort en 1677, et interdite l'année suivante. Elle est son ouvrage le plus connu, et considérée comme son œuvre majeure. Spinoza y adopte une méthode de démonstration déductive, calqué sur le mode de la démonstration mathématique, dans laquelle des propositions, démonstrations, succèdent aux définitions, axiomes et postulats. L'ambition de l’Éthique est ainsi celle d'une philosophie pratique, devant permettre de dépasser l'état ordinaire de servitude de l'homme vis-à-vis de ses affects pour atteindre la liberté et la joie, au travers l'accès à la connaissance concernant la manière dont Dieu (identifié à la nature) existe, et dont l'homme est déterminé. En effet, la réfutation d'un libre-arbitre de l'homme fait partie des idées clés de l’œuvre, qui donc vise à conjuguer le déterminisme et la liberté, celle-ci étant alors conçu comme dépendant d'une « connaissance adéquate » de ces déterminations, afin que nos agissements ne soient plus causés par nos passions et idées inadéquates, mais par notre entendement. Baruch Spinoza, également connu sous les noms de Bento de Espinosa ou Benedictus de Spinoza, né le 24 novembre 1632 à Amsterdam, mort le 21 février 1677 à La Haye, est un philosophe néerlandais dont la pensée eut une influence considérable sur ses contemporains et nombre de penseurs postérieurs. Issu d'une famille juive marrane, Spinoza fut un héritier critique du cartésianisme. Il prit ses distances vis-à-vis de toute pratique religieuse, mais non envers la réflexion théologique, grâce à ses nombreux contacts interreligieux. Après sa mort, le spinozisme, condamné en tant que doctrine athée, eut une influence durable. Gilles Deleuze le surnommait le « Prince des philosophes »1, tandis que Nietzsche le qualifiait de « précurseur », notamment en raison de son refus de la téléologie | Baruch de SPINOZA - Ethique (E) «Ne pas railler, ne pas déplorer, ne pas maudire, mais comprendre.» «On ne désire pas les choses parce qu'elles sont belles, mais c'est parce qu'on les désire qu'elles sont belles.» &la ... |
John STEINBECK - les raisins de la colereLes Raisins de la colère (en anglais : The Grapes of Wrath) est un roman de John Steinbeck publié en 1939. L'auteur reçoit pour cette œuvre le prix Pulitzer en 1940. Il reçoit également le prix Nobel de littérature en 1962 pour l'ensemble de son oeuvre. L'intrigue se déroule pendant la Grande Dépression et le lecteur suit les aventures d'une famille pauvre de métayers, les Joad, qui est contrainte de quitter l'Oklahoma à cause de la sécheresse, des difficultés économiques et des bouleversements dans le monde agricole. Alors que la situation est quasiment désespérée, les Joad font route vers la Californie avec des milliers d'autres Okies, à la recherche d'une terre, de travail et de dignité. Une adaptation cinématographique a été réalisée en 1940 par John Ford, avec Henry Fonda. La fin du film est différente de la fin du roman. | John STEINBECK - les raisins de la colere (E) Les Raisins de la colère (en anglais : The Grapes of Wrath) est un roman de John Steinbeck publié en 1939. L'auteur reçoit pour cette œuvre le prix Pulitzer en 1940. Il reçoit également le prix Nobel ... |
Henri Beyle dit STENDHAL - le Rouge et le NoirDans Le Rouge et le Noir, Julien Sorel fait l'objet d'une étude approfondie. Ambition, amour, passé, tout est analysé. Le lecteur suit avec un intérêt croissant les méandres de sa pensée, qui conditionnent ses actions. Mathilde de la Mole et Madame de Rênal ne sont pas en reste. Leur amour pour Julien, égal l'un à l'autre, sont mis en perspective. Tout le monde est mis à nu sous la plume de Stendhal. Le Rouge et le Noir, sous-titré Chronique du XIX siecle, deuxieme sous-titré Chronique de 1830 a été écrit par Stendhal, publié à Paris chez Levasseur en 1830. C'est le deuxième roman de Stendhal, après Armance. Il est cité par William Somerset Maugham en 1954 parmi les dix plus grands romans. Le Rouge et le Noir est également un roman historique, car Stendhal tente de dévoiler les coulisses de la révolution de 1830, avec comme trame de fond la structure sociale de la France de l'époque, les oppositions entre Paris et la province, entre noblesse et bourgeoisie, entre les jansénistes et les jésuites. | Henri Beyle dit STENDHAL - le Rouge et le Noir (E) Dans Le Rouge et le Noir, Julien Sorel fait l'objet d'une étude approfondie. Ambition, amour, passé, tout est analysé. Le lecteur suit avec un intérêt croissant les méandres de sa pensée, qui ... |
Robert Louis STEVENSON - l'Ile au tresorLe récit est celui de Jim Hawkins, fils d’un tenancier de l'auberge « L'Amiral Benbow » dans un port anglais au xviiie siècle. Un jour, un vieux loup de mer nommé Billy Bones débarque à l'auberge et s'y installe. Jim est fasciné par le marin colérique, violent et ivrogne; d'autant qu'il semble peser sur ce dernier une obscure menace. Celle-ci se précise lorsque Pew, un mystérieux aveugle, remet à Billy Bones « la tache noire », annonciatrice de mort dans le monde des pirates. Alors que les heures de Billy Bones sont comptées, il meurt, foudroyé par une crise d'apoplexie, tandis qu'au même moment, le père de Jim meurt d'une grave maladie. En ouvrant le coffre du pirate, Jim et sa mère découvrent une carte indiquant la cachette d’un fabuleux trésor que la bande du fameux capitaine Flint a enfoui dans une île déserte. Avec l’aide du docteur Livesey et du châtelain Trelawney,un navire baptisé l'Hispaniola est affrété pour partir à sa recherche. Au cours de la traversée, Jim surprend une conversation entre le cuisinier, un personnage pittoresque à jambe de bois appelé Long John Silver, et des hommes d'équipage : il apprend ainsi que la plupart des marins à bord de l'Hispaniola font partie de la bande de Flint et qu'une mutinerie se prépare pour s'emparer du trésor. Jim avertit ses amis du danger qui décident de ne pas agir avant d'être à terre tout en restant sur leurs gardes. Lorsque l’île est atteinte, la lutte s’engage entre les deux groupes. Divers épisodes plus indécis les uns que les autres se déroulent (dans lesquels apparaît Ben Gunn, un pirate abandonné sur l'île par le capitaine du bateau sur lequel il se trouvait), et pour finir le trésor tombe entre les mains des gentils hommes de naissance. L'Hispaniola reprend la mer avec sa précieuse cargaison et finit par regagner l'Angleterre, non sans que Long John Silver ait réussi à s'enfuir avec un sac de pièces d'or extraites du trésor lors d'une escale. | Robert Louis STEVENSON - l'Ile au tresor (E) Le récit est celui de Jim Hawkins, fils d’un tenancier de l'auberge « L'Amiral Benbow » dans un port anglais au xviiie siècle. Un jour, un vieux loup de mer nommé Billy Bones débarque à l ... |
Kathryn STOCKETT - la couleur des sentimentsJackson, Mississippi, 1962. Lorsqu’elle rentre chez elle, Aibileen, seule dans sa bicoque du quartier noir de Jackson, dîne modestement, écrit ses prières dans un carnet, pense à son fils disparu et écoute du gospel, du blues ou le sermon du Pasteur à la radio. Nurse et bonne au service de familles blanches depuis quarante ans, Aibileen n’est pas du genre à s’apitoyer sur son sort. Elle vit pour “ses enfants” – les petits Blancs dont elle s’occupe jusqu’à l’âge où ils changent –, les aime tendrement et met un point d’honneur à leur transmettre l’estime de soi, luttant comme elle le peut contre les idées racistes que leurs parents leur enfonceront bientôt dans le crâne. Aibileen est une âme généreuse, dotée d’une grande sagesse et d’une bonhomie attendrissante. Elle a la vitalité, la douceur et la rondeur d’Ella Fitzgerald. Dans les pires moments, elle peut compter sur sa meilleure amie, Minny, bonne et cuisinière chez les Blancs depuis son plus jeune âge elle aussi, une forte tête qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Entre un mari alcoolique à la main lourde et cinq enfants à éduquer, son quotidien s’apparente à une lutte de survie. Ainsi dissimule-t-elle sa sensibilité sous les traits d’une maîtresse-femme à la langue bien pendue, ce qui lui a valu d’être maintes fois renvoyée. D’ailleurs, sa nouvelle patronne, pin-up désœuvrée au comportement étrange, lui donne déjà du fil à retordre. C’est alors qu’arrive Skeeter Phelan. Vingt-deux ans et fraîchement diplômée, elle est de retour à Jackson où elle retrouve ses anciennes amies. Contrairement à elles, Skeeter n’a pas encore la bague au doigt, attache peu d’importance à ses tenues et sa coiffure, possède un esprit plus ouvert que la moyenne et souhaite plus que tout devenir écrivain. Lorsqu’on lui confie la rubrique ménagère du journal local, elle demande à Aibileen de lui donner des tuyaux. Elle apprend à la connaître et comprend bientôt qu’elle tient son sujet : il y a peu, une certaine Rosa Parks a refusé de céder sa place à un Blanc dans un bus ; un certain Martin Luther King se rend de ville en ville pour défendre la cause des droits civiques ; elle, Skeeter Phelan, va donner la parole aux bonnes de Jackson, leur demander de raconter ce que c’est qu’être une bonne noire au service d’une famille blanche du Mississippi, recueillir leurs témoignages et en faire un livre. Elle y tient d’autant plus que Constantine, la bonne qui l’a élevée et qu’elle aime profondément, a été congédiée par ses parents pour des raisons obscures. Ce projet fou auquel se rallient Aibileen et Minny va les mettre en danger et changer à jamais le cours de leur vie. | Kathryn STOCKETT - la couleur des sentiments (E) Jackson, Mississippi, 1962. Lorsqu’elle rentre chez elle, Aibileen, seule dans sa bicoque du quartier noir de Jackson, dîne modestement, écrit ses prières dans un carnet, pense à son fils disparu et &ea ... |
Bram STOKER - DraculaDracula, roman de l'écrivain irlandais Bram Stoker publié en 1897. Il raconte l'histoire d'un vampire, c'est-à-dire un être immortel qui se repaît du sang des vivants, dont le nom s'inspire du surnom d'un personnage historique, Vlad ÈšepeÈ™ (Vlad III l'Empaleur), prince de Valachie au xve siècle. Le thème du vampire apparaît dès 1819 en Angleterre, en pleine mode du roman gothique, et sera exploité par de nombreux auteurs au cours du siècle, comme Charles Nodier et Théophile Gautier en France. L'apport décisif de Bram Stoker à l'extrême fin du xixe siècle est d'avoir fait du comte, au-delà de la créature aux pouvoirs surnaturels, un être humain damné, un mort-vivant, qui suscite la pitié en même temps que l'épouvante[réf. nécessaire]. Cette complexité du personnage de Dracula renouvelée par des thèmes modernes chers à la psychanalyse comme l'association d'Éros et de Thanatos - du désir sexuel et de la mort - ou le questionnement des limites (entre la bête et l'homme, entre la vie et la mort ou entre le Bien et le Mal...) en feront un mythe moderne que le cinéma contribuera à amplifier. | Bram STOKER - Dracula (E) Dracula, roman de l'écrivain irlandais Bram Stoker publié en 1897. Il raconte l'histoire d'un vampire, c'est-à-dire un être immortel qui se repaît du sang des vivants, dont le nom s'inspire du surnom d'un pe ... |
Harriet Beecher STOWE - la case le l'oncle Tom | Harriet Beecher STOWE - la case le l'oncle Tom (E) ... |
William STYRON - le choix de sophieLe Choix de Sophie (Sophie's Choice) est un roman de William Styron, publié en 1979, ayant pour héros un jeune américain, écrivain débutant, venant du Sud, qui se lie d'amitié avec Nathan Landau et sa magnifique petite amie Sophie, survivante d'un camp de concentration nazi. À la fois bestseller immédiat et adapté au cinéma avec un succès populaire (Le Choix de Sophie), ce roman qui a remporté le National Book Award en 1980 est généralement considéré comme la plus belle œuvre de Styron et comme un roman majeur du XXe siècle. La décision difficile qui détermine le personnage de Sophie est parfois utilisée comme une expression. Un « choix de Sophie » est un dilemme, c'est-à-dire un choix tragique entre deux options insoutenables. | William STYRON - le choix de sophie (E) Le Choix de Sophie (Sophie's Choice) est un roman de William Styron, publié en 1979, ayant pour héros un jeune américain, écrivain débutant, venant du Sud, qui se lie d'amitié avec Nathan Landau et ... |
Eugene SUE - le juif errantL’histoire débute dans l’Océan polaire, qui entoure les bords déserts de la Sibérie et de l’Amérique du Nord, séparées par l’étroit canal de Bering. Des traces de pas d’homme avec sept clous saillants formant une croix se font remarquer sur la neige du côté de l’Europe, tandis que des pas de femme du côté de l’Amérique. Le Juif errant et sa sœur Hérodiade apparaissent, se tendant mutuellement les bras des deux côtes du détroit. Ils seront les deux puissances protectrices des héros de l’ouvrage. <br> <br>Un des plus grands succès de librairie du xixe siècle, le second de Sue après les Mystères de Paris, le titre du Juif errant est cependant trompeur puisqu’il ne constitue pas le sujet du roman. Celui-ci n’est, à proprement parler, que la puissance tutélaire qui, aidé de son homologue féminin, Hérodiade, s’efforcent d’être les anges gardiens des héritiers, qui sont en outre leurs derniers descendants, d’un protestant que la Compagnie de Jésus avait acculé au suicide. Relatant les intrigues menées par les Jésuites pour s’emparer de ce fabuleux héritage, le roman, qui se termine sur la fin des souffrances du Juif errant et d’Hérodiade, est, entre autres, un réquisitoire contre le fanatisme et l’intolérance religieuse. Publié à l’époque du débat autour de l’enseignement secondaire, il suscita une véritable « jésuitophobie ». Avec ce roman de 800 pages, le nombre des abonnés du Constitutionnel passa de 3 600 à 23 600. <br> <br>Le Juif errant est publié en feuilleton dans le Constitutionnel du 25 juin 1844 au 26 août 1845 puis en volume de 1844 à 1845 chez Paulin à Paris. | Eugene SUE - le juif errant (E) L’histoire débute dans l’Océan polaire, qui entoure les bords déserts de la Sibérie et de l’Amérique du Nord, séparées par l’étroit canal de Bering. Des traces ... |
Jules SUPERVIELLE - GravitationsRêve Des mains effacent le jour D'autres s'en prennent à la nuit. Assis sur un banc mal équarri J'attends mon tour. Souffles d'une moustache, Aciers à renifler, L'œil noir d'une arquebuse, Un sourire ébréché. On entre, on sort, on entre, La porte est grande ouverte, Seigneurs du présent, seigneurs du futur, Seigneurs du passé, seigneurs de l'obscur. Quand la fenêtre s'ouvrira Qui en vivra, qui en mourra ? Quand le soleil reviendra Comprendrai-je que c'est lui ? | Jules SUPERVIELLE - Gravitations (E) Rêve Des mains effacent le jour D'autres s'en prennent à la nuit. Assis sur un banc mal équarri J'attends mon tour. Souffles d'une moustache, Aciers à renifler, L'&oeli ... |
Stefan SWEIG - La Confusion des sentiments (Verwirrung der Gefühle)Fils de proviseur d'un lycée d'une petite ville d'Allemagne du nord, Roland de D. est à 19 ans un étudiant qui suit malgré lui au départ des études d'anglais (à Berlin). Il mène dans la capitale allemande une vie dissolue pendant plusieurs mois négligeant ses études. Son père découvrant cela le fait déplacer dans une Université d'une petite ville de province au centre de l'Allemagne. Là, il est tout de suite subjugué par l'intelligence d'un professeur de philologie et son talent pour communiquer sa passion pour Shakespeare. La Confusion des sentiments (Verwirrung der Gefühle) est une nouvelle de Stefan Zweig parue en 1927 et sous-titrée « Notes intimes du professeur R de D ». Elle retrace l'histoire d'un universitaire qui, lors de son soixantième anniversaire, se remémore un professeur qui, dans sa jeunesse, l'a conduit sur les voies de la vie de l'esprit. Ce texte traite ainsi de l'amour de l'étude que lui communiqua ce professeur. Portant également sur la force de l'amitié (inter-générationnelle), le texte évoque aussi l'amour entre deux hommes, et les troubles et souffrances causés par la rencontre de cet amour avec la morale, la loi et le regard de l'autre. | Stefan SWEIG - La Confusion des sentiments (Verwirrung der Gefühle) (E) Fils de proviseur d'un lycée d'une petite ville d'Allemagne du nord, Roland de D. est à 19 ans un étudiant qui suit malgré lui au départ des études d'anglais (à Berlin). Il mène dans l ... |
Mariusz SZCZYGIEL - GottlandPrix du Livre europeen 2009 Gottland, c'est ainsi que le brillant journaliste polonais Mariusz Szczygiel nomme la République tchèque, en jouant avec le nom d'une vedette de la chanson. Sur ses voisins, qu'il chérit et dont il parle la langue, il signe un livre érudit et magistralement composé où l'on trouve des personnages et des histoires insolites : l'édification du plus grand monument de Staline au monde ; l'ascension et la chute d'une star du cinéma tchèque dont Goebbels était tombé éperdument amoureux ; l'épopée de la dynastie Bata ; les subterfuges de la nièce de Franz Kafka pour garder l'anonymat. Sous couvert de merveilleux petits contes cruels, Gottland est une radioscopie subtile de la dérive du totalitarisme - le récit d'un "avenir radieux" raconté par les victimes qu'il a engendrées. | Mariusz SZCZYGIEL - Gottland (E) Prix du Livre europeen 2009 Gottland, c'est ainsi que le brillant journaliste polonais Mariusz Szczygiel nomme la République tchèque, en jouant avec le nom d'une vedette de la chanson. Sur ses voisins, qu'il ch& ... |
Rabindranath TAGORE - la Maison et le MondeRabindrananath Tagore est incontestablement le plus grand écrivain indien de langue anglaise du XXe siècle. Il est l'inventeur de la littérature indienne moderne ; son oeuvre constituée d'essais, de poésie et de romans a pour cadre le Bengale au début du XXe siècle aux prises avec la domination du Royaume-Uni. La maison et le monde raconte l'histoire de trois personnages qui vont être confrontés à l'émergence des idées libérales et nationales en Inde. Il s'agit d'un discours à trois voix : Niknil, un maharadjah aux idées libérales,féru d'Occident, qui trouve sa voie dans la contemplation. Bimala, son épouse à qui Niknil va permettre de s'émanciper, de quitter le cadre familial de la maison pour "découvrir le monde". Et enfin, Sandip, révolutionnaire hostile à la puissance anglaise et hébergé par Niknil, qui va tomber amoureux de Bimala. L'écriture colle au plus près des sentiments des trois protagonistes : la narration fait alterner le récit des trois personnages. Nous assistons à l'éveil des sentiments de Bimala qui découvre le monde après avoir été confinée dans la maison familial. Alors que Sandip incarne la passion et l'action, Niknil, le mari, est un ascète platonicien qui prône la modération dans la lutte contre l'occupant anglais. L'écriture très lyrique du poète Tagore est brodée de métaphore imageant la folle passion de Sandip : rivière, volcan...Le lecteur est emporté par cette langue très sensuelle mais compatit à la souffrance du mari bafoué. Tagore brosse un beau portrait de femme qui s'émancipe au début du XXe siècle. Quant à la lutte contre l'occupation anglaise, elle est traitée tout en nuance. Le mari incarne la modération ; pour lui, la guerre ne peut qu'aboutir à des rixes entre différentes communautés ; d'autre part, il ne comprend pas pourquoi on doit sacrifier l'individu aux intérêts d'un pays ; la patrie ne doit en aucun cas être idolâtrée... La fin du roman réserve bien des surprises, ce qui fait de ce roman un récit très riche. On évite tout manichéisme et l'ensemble des personnages est très attachant. (cf film de Satyajit Ray) | Rabindranath TAGORE - la Maison et le Monde (E) Rabindrananath Tagore est incontestablement le plus grand écrivain indien de langue anglaise du XXe siècle. Il est l'inventeur de la littérature indienne moderne ; son oeuvre constituée d'essais, de poésie ... |
Anton TCHEKOV - la SteppePremière grande oeuvre narrative de Tchekhov, 'La steppe' raconte l'histoire d'un enfant, Iégorouchka, qui se rend à la ville pour y fréquenter l'école, sur une charrette faisant partie d'un convoi qui transporte des balles de coton et se déplace d'une localité à l'autre à travers la steppe. Tout le récit est fondé sur les paysages qui composent la steppe et les sensations qu'ils évoquent à l'enfant. | Anton TCHEKOV - la Steppe (E) Première grande oeuvre narrative de Tchekhov, 'La steppe' raconte l'histoire d'un enfant, Iégorouchka, qui se rend à la ville pour y fréquenter l'école, sur une charrette faisant partie d'un convoi qui tra ... |
Louo Kouan-TCHONG - les trois RoyaumesChine, IIIe siècle. La dynastie Han touche à sa fin. Les Trois Royaumes Wei, Chou et Wou peinent à s'entendre et les rivalités sont vives. Tout commence quand Ts'ao Ts'ao, grand seigneur de la guerre, envahit le royaume de Wou avec ses millions de soldats. Souen K'ivan et Lieou Pei, ennemis de toujours, s'allient alors pour l'affronter, sur terre et sur mer. Véritable Iliade chinoise, cette extraordinaire saga retrace les destins de héros mythiques tels Lieou Pei, modèle de vertu et de loyauté, Ts'ao Ts'ao, cruel et calculateur, Tchou-Ko Leang le sage ou encore Kouan Yu le guerrier. Roman-fleuve rythmé par les batailles et les ballades poétiques où s'entremêlent mythe et histoire, Les Trois Royaumes est un classique de la littérature asiatique, transmis de génération en génération, et aujourd'hui un chef-d'œuvre incontesté de la littérature mondiale. Ses personnages sont aussi familiers aux Chinois que nos trois mousquetaires, et l'inquiétante figure de Ts'ao Ts'ao a troublé les rêves de maints petits Chinois de treize ans, comme le cardinal de Richelieu est venu effrayer notre enfance. | Louo Kouan-TCHONG - les trois Royaumes (E) Chine, IIIe siècle. La dynastie Han touche à sa fin. Les Trois Royaumes Wei, Chou et Wou peinent à s'entendre et les rivalités sont vives. Tout commence quand Ts'ao Ts'ao, grand seigneur de la guerre, envahit le ... |
Thomas Lanier Williams, dit TENNESSEE WILLIAMS - Un tramway nommé desirHeureuse en ménage avec un ouvrier d’origine polonaise (Stanley Kowalski), Stella, d’extraction plus noble, voit arriver dans son minable appartement de la Nouvelle Orléans, sa sœur, Blanche DuBois. Ce qui ne devait être qu’une halte de quelques jours se transforme en un long séjour qui n’en finit plus. L’intrusion de cette femme dans la vie si tranquille de Stanley, va le pousser à percer à jour les secrets de sa belle-sœur… <br>Un tramway nommé Désir (A Streetcar Named Desire) est une pièce de théâtre de Tennessee Williams, jouée pour la première fois en 1947 et pour laquelle il a remporté le prix Pulitzer en 1948. <br>Le thème de la violence fait surface à plusieurs endroits dans la pièce. La sexualité, un thème représenté avec Blanche et sa vie cachée, avec Stanley et Stella, La solitude de Blanche qui cherche à s’accrocher à quelqu’un, et la solitude de Mitch qui vit tout seul avec sa mère malade. Ces deux solitudes vont entrer en collision quand Blanche rencontre Mitch pour la première fois durant la partie de poker. Le mensonge est omniprésent dans la pièce, et en est le fil conducteur. À travers le mensonge Blanche tente de cacher non seulement sa vie à Belle Rêve et sa vie de putain, mais elle cherche à se convaincre que sa vie n’est pas ce qu’elle est réellement et essaie de vivre dans un monde fictif et imaginaire. <br> | Thomas Lanier Williams, dit TENNESSEE WILLIAMS - Un tramway nommé desir (E) Heureuse en ménage avec un ouvrier d’origine polonaise (Stanley Kowalski), Stella, d’extraction plus noble, voit arriver dans son minable appartement de la Nouvelle Orléans, sa sœur, Blanche DuBois. Ce qui ne ... |
THOMAS d'Aquin - Somme contre les Gentils I, II,« Les objets intelligibles présentent en Dieu deux sortes de vérité, l'une à laquelle peut atteindre l'enquête de la raison, l'autre qui dépasse totalement les capacités de la raison humaine, c'est à bon droit que Dieu propose l'une et l'autre comme objets de foi. » Thomas d'Aquin (né en 1224/1225 au château de Roccasecca près d'Aquino en Italie du Sud, mort le 7 mars 1274 à l'abbaye de Fossanova près de Priverno dans le Latium), religieux de l'ordre dominicain, célèbre pour son œuvre théologique et philosophique. Considéré comme l'un des principaux maîtres de la philosophie scolastique et de la théologie catholique, il a été canonisé en 1323, puis proclamé docteur de l'Église par Pie V, en 1567 et patron des universités, écoles et académies catholiques, par Léon XIII en 1880. Il est également un des patrons des libraires. Il est aussi qualifié du titre de « Docteur angélique ». Son corps est conservé sous le maître autel de l'église de l'ancien couvent des dominicains de Toulouse. De son nom dérivent les termes : « thomisme » / « thomiste » : concerne l'école ou le courant philosophico-théologique qui se réclame de Thomas d'Aquin et en développe les principes au-delà de la lettre de son expression historique initiale ; « néo-thomisme » : courant de pensée philosophico-théologique de type thomiste, développé à partir xixe siècle) pour répondre aux objections posées au christianisme catholique par la modernité ; « thomasien » : ce qui relève de la pensée de Thomas d'Aquin lui-même, indépendamment des développements historiques induits par sa réception. | THOMAS d'Aquin - Somme contre les Gentils I, II, (E) « Les objets intelligibles présentent en Dieu deux sortes de vérité, l'une à laquelle peut atteindre l'enquête de la raison, l'autre qui dépasse totalement les capacités de la raison hum ... |
Alexis de TOCQUEVILLE - De la democratie en AmeriqueJe veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde ; je vois une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs dont ils remplissent leur âme. ... Au-dessus de ceux-là s'élève un pouvoir immense et tutélaire qui se charge seul d'assurer leurs jouissances et de vieiller sur leur sort. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l'âge viril, mais il ne cherche au contraire qu'à les fixer irrévocablement dans l'enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent pourvu qu'ils ne pensent qu'à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur mais il veut en être l'unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages ; que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ! Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique De la démocratie en Amérique (publié en deux livres, le premier en 1835, le deuxieme en 1840), est un texte classique français écrit par Alexis de Tocqueville sur les États-Unis des années 1830, dans lequel il décrit puis analyse le système politique américain, et expose les possibles dérives liberticides de la passion de l'égalité chez les Hommes. Bien que le titre se traduise en anglais par On Democracy in America, il est mieux connu sous le titre Democracy in America. De la démocratie en Amérique est d'abord et avant tout une analyse sur la démocratie représentative républicaine, et de ses formes particulières aux États-Unis. Cette œuvre de Tocqueville prédit l'abolition de l'esclavage où l'Amérique se déchirerait pendant sa guerre civile. Elle prédit aussi l'émergence des États-Unis et de la Russie comme les deux superpuissances du monde, menant à une bipolarisation (que le monde connaîtrait sous le nom de guerre froide). De plus, la possibilité présentée dans cet ouvrage que les citoyens en viennent à renoncer à leur liberté au profit d'une plus grande égalité se manifesta au xxe siècle sous la forme de différents totalitarismes. | Alexis de TOCQUEVILLE - De la democratie en Amerique (E) Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde ; je vois une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulga ... |
J.R.R. TOLKIEN - Le Seigneur des anneauxAu cours de la réception, Bilbon s'éclipse grâce à l'invisibilité que lui confère son anneau magique et quitte Hobbitebourg, laissant tous ses biens, anneau compris, à son neveu et héritier désigné, Frodon Sacquet. Dix-sept ans plus tard, leur vieil ami, le magicien Gandalf le Gris, révèle à Frodon que son anneau est en réalité l'Anneau Unique, instrument du pouvoir de Sauron, le Seigneur Ténèbreux, qui l'a perdu jadis ; s'il devait le retrouver, son pouvoir deviendrait insurmontable. Gandalf presse Frodon de quitter la Comté, qui n'est plus sûre pour lui, et de se mettre en route pour le refuge qu'est Fondcombe, la demeure d'Elrond le Semi-elfe. Le Seigneur des anneaux (The Lord of the Rings) , roman en trois volumes de J. R. R. Tolkien est paru entre 1954 et 1955. C'est une des œuvres fondamentales de la littérature dite de fantasy, terme que Tolkien explicite dans son essai de 1939 Du conte de fées. Tolkien lui-même considérait son livre comme « un conte de fées [...] pour des adultes », écrit « pour amuser (au sens noble) : pour être agréable à lire ». Cette œuvre est composée de six livres, qui ne portent pas de titres La Communauté de l'anneau (The Fellowship of the Ring), Les Deux Tours (The Two Towers), et Le Retour du roi (The Return of the King). | J.R.R. TOLKIEN - Le Seigneur des anneaux (E) Au cours de la réception, Bilbon s'éclipse grâce à l'invisibilité que lui confère son anneau magique et quitte Hobbitebourg, laissant tous ses biens, anneau compris, à son neveu et héri ... |
leon TOLSTOI - Guerre et PaixLa Guerre et la Paix ou Guerre et Paix, publié entre 1865 et 1869 dans Russkii Vestnik, un périodique de l’époque, ce livre evoque l’histoire de la Russie à l’époque de Napoléon Ier (notamment la campagne de Russie en 1812). La richesse et le réalisme des détails ainsi que les nombreuses descriptions psychologiques font qu’il est souvent considéré comme un roman majeur de l’histoire de la littérature. Tolstoï y développe une théorie fataliste de l’histoire, où le libre arbitre n’a qu’une importance mineure et où tous les événements n’obéissent qu’à un déterminisme historique inéluctable. La Guerre et la Paix a engendré un nouveau genre de fiction. Bien qu’aujourd’hui considéré comme un roman, cette œuvre a cassé de si nombreux codes du roman de son époque que de nombreux critiques ne le considérèrent pas comme tel. Tolstoï considérait lui-même Anna Karénine (1878) comme sa première tentative de roman, au sens où les Européens l’entendaient. La Guerre et la Paix fut à l’époque de sa publication un immense succès, bien que Tolstoï ne s’y attendît pas. Tolstoï confia à son ami Afanassi Fet qu’il s’attendait à ce que cette œuvre passât inaperçue2. Le roman est cité par William Somerset Maugham en 1954, dans son essai Ten Novels and Their Authors parmi les dix plus grands romans. | leon TOLSTOI - Guerre et Paix (E) La Guerre et la Paix ou Guerre et Paix, publié entre 1865 et 1869 dans Russkii Vestnik, un périodique de l’époque, ce livre evoque l’histoire de la Russie à l’époque de Napoléon Ie ... |
Ivan TOURGUENIEV - Premier AmourAu début de l'été 1833, Vladimir Petrovitch, âgé alors de seize ans, prépare sans zèle excessif ses examens d'entrée à l'université dans la propriété de ses parents, non loin de Moscou5. Il tombe éperdument amoureux de Zénaïde, jeune femme de vingt-et-un ans d'une singulière beauté, qu'il observe de derrière la palissade séparant son jardin du parc. C'est en fait sa voisine fraîchement installée dans la maison attenante et qui vit là avec sa mère, la princesse Zassekine, personne désargentée réduite à une existence misérable. La jeune fille réunit fréquemment chez elle nombre d'adorateurs qu'elle s'amuse à rendre jaloux ou qu'elle pousse par jeu à commettre quantité de sottises. Elle rencontre un jour le père de Vladimir, un homme séduisant et autoritaire. Elle succombe à son charme et ils finissent quelques jours plus tard par se donner rendez-vous dans le jardin, à l'occasion d'une nuit. Premier Amour est l'une des œuvres de Tourgueniev où point le pessimisme romantique de l'auteur qui se fait peintre des hommes « inutiles » et des amours inachevées. Il décrit l'amour comme un mal endémique, un désordre organique qui atteint ses semblables de diverses manières selon leur complexion ou leur âge. Cette « maladie » est décrite dans ce récit avec une grande pénétration psychologique et une délicatesse de teintes extrême, de sorte que le caractère plutôt scabreux du sujet – la rivalité entre un père et un fils épris d'une même femme – se trouve fort atténué. | Ivan TOURGUENIEV - Premier Amour (E) Au début de l'été 1833, Vladimir Petrovitch, âgé alors de seize ans, prépare sans zèle excessif ses examens d'entrée à l'université dans la propriété de ses ... |
Michel TOURNIER - Le Roi des AulnesAbel Tiffauges, un être solitaire et marginal, physiquement hors du commun avec son mètre quatre-vingt-onze et ses cent dix kilos, propriétaire d'un garage à Paris, place de la Porte-des-Ternes. Il exerce là le métier de mécanicien que lui a appris son père. Persuadé d'être promis à un destin exceptionnel, Abel attend les signes qui en annonceront la venue. Il tient aussi un journal où il note ses réflexions et ses souvenirs d'école. Sans famille ni liaison amoureuse, se nourrissant de viande crue et de lait, soucieux de son transit intestinal, il est à la recherche de l'objet de son désir. Un jour, il relève un enfant tombé à terre, il fait « la découverte fortuite de la perversion à laquelle il est voué » : celle de la « phorie », ou de l'euphorie, c'est-à-dire le bonheur ineffable de porter un enfant, tel saint Christophe mais aussi telle une mère, et de revenir ainsi à une sorte d'état archaïque... Un roman bouleversant qui décrit les effets du nazisme sur un esprit simple. Le Roi des aulnes, prix Goncourt en 1970, emprunte son titre à l'un des poèmes les plus célèbres de Goethe, immortalisé par la musique de Schubert, qui est une variation sur le thème légendaire du monstre ravisseur d'enfants en même temps que l'illustration d'un certain imaginaire germanique. L'histoire d'un ogre entrecroisant un moment celle de l'Allemagne, telle est la trame de ce roman touffu et complexe qui fait revivre certaines des pages les plus tragiques du XXe siècle en les reliant à quelques unes des figures fantasmatiques les plus profondément ancrées dans notre inconscient collectif. 1. Histoire d'un ogre L'ogre du roman, personnage central et parfois narrateur, c'est Abel Tiffauges, un être solitaire et marginal, physiquement hors du commun avec son mètre quatre-vingt-onze et ses cent dix kilos, propriétaire d'un garage à Paris, place de la Porte-des-Ternes. Il exerce là le métier de mécanicien que lui a appris son père, après une scolarité écourtée au collège Saint-Christophe où il fut un élève rebelle. Persuadé d'être promis à un destin exceptionnel, Abel attend les signes qui en annonceront la venue. Il tient aussi un journal où il note ses réflexions et ses souvenirs d'école. Sans famille ni liaison amoureuse, se nourrissant de viande crue et de lait, soucieux de son transit intestinal, il est à la recherche de l'objet de son désir. Un jour qu'il relève un enfant tombé à terre, il fait « la découverte fortuite de la perversion à laquelle il est voué » : celle de la « phorie », ou de l'euphorie, c'est-à-dire le bonheur ineffable de porter un enfant, tel saint Christophe mais aussi telle une mère, et de revenir ainsi à une sorte d'état archaïque d'avant la différenciation […] | Michel TOURNIER - Le Roi des Aulnes (E) Abel Tiffauges, un être solitaire et marginal, physiquement hors du commun avec son mètre quatre-vingt-onze et ses cent dix kilos, propriétaire d'un garage à Paris, place de la Porte-des-Ternes. Il exerce là ... |
Michel TOURNIER - Vendredi ou les limbes du pacifiqueVendredi ou les Limbes du Pacifique est un roman de Michel Tournier publié le 15 mars 1967 aux éditions Gallimard et ayant reçu le Grand Prix du roman de l'Académie française la même année. Vendredi ou les Limbes du Pacifique propose une variante sur le mythe de Robinson Crusoé, initialement écrit par Daniel Defoe. Il base cette version sur la relation entre le naufragé Robinson et le sauvage Vendredi. Michel Tournier reprit en 1971 le thème de ce roman et en fit une adaptation pour la jeunesse, sous le titre de Vendredi ou la Vie sauvage. | Michel TOURNIER - Vendredi ou les limbes du pacifique (E) Vendredi ou les Limbes du Pacifique est un roman de Michel Tournier publié le 15 mars 1967 aux éditions Gallimard et ayant reçu le Grand Prix du roman de l'Académie française la même année. |
Tomas TRANSTROEMER - La Grande Enigme (haikus)Sur une saillie rocheuse on voit la fissure du mur des trolls. Le rêve, un iceberg. På en klippavsats syns sprickan i trollväggen. Drömmen ett isberg.) Les pensées sont à l'arrêt comme les carreaux de faïence de la cour du palais. Tankar står stilla som mosaikplattorna i palatsgården. Dès les premiers jalons de l'oeuvre dont La Grande Énigme est l'aboutissement provisoire, les poèmes de Tomas Tranströmer ont la force d'une évidence : de la révélation d'un mystère essentiel mais simple, jusque-là inaperçu et pourtant accessible à tous - si bien que sa découverte par le poète prend aussitôt un aspect universel. Voyant, Tranströmer l'est d'abord par l'attention qu'il porte au monde qui l'entoure et dont il écoute les plus fins frémissements, avec une sensibilité aussi profonde que modeste : prête à s'effacer devant ce qu'elle capte. C'est ainsi, du reste, que sa poésie est inséparablement rêveuse et lucide ; que - comme certes tout rêveur véritable - il ne s'éloigne du réel immédiat que pour mieux détecter les frissons qui le travaillent en profondeur, y compris ceux des catastrophes en germe derrière la belle façade de notre civilisation. Rien que de naturel si sa modestie et son attention, sa singulière sensibilité liée à une écoute impartiale du monde, ont conduit le poète au haïku. Petr Kral. Mondialement connu et traduit dans plusieurs langues, il fut victime d'une attaque cérébrale en 1990 qui lui laisse des séquelles graves. Depuis lors, il est effectivement aphasique et hémiplégique. Mais l'écrivain n'en a pas pour autant arrêté de publier. "La Grande Enigme", un recueil de haïkus (ces fameux poèmes japonais, très courts et chers à Herman van Rompuy) est ainsi paru en 2004. Tomas TRANSTROEMER a reçu le Prix Nobel de Litterature en 2011 | Tomas TRANSTROEMER - La Grande Enigme (haikus) (E) Sur une saillie rocheuse on voit la fissure du mur des trolls. Le rêve, un iceberg. På en klippavsats syns sprickan i trollväggen. Drömmen ett isberg.) Les pensées sont &a ... |
Fréderick TRISTAN - Les Egarés« L'idiotie constituée est plus forte et plus féroce que la grâce - mais c'est la grâce qui nous aime et que nous aimons parce que c'est elle et elle seule qui nous fait hommes". Prix Goncourt 1983 Un homme jeune et intelligent, Jonathan Varlet, cherche à se définir une identité propre au sein d'un monde instable. Abandonné alors qu'il était enfant, il tentera tout d'abord de créer un personnage à la mesure de son ambition en signant l'oeuvre d'un ami consentant, l'écrivain Pumpermaker. Son charisme lui permettra d'obtenir le Prix Nobel. Mais un esprit en quête de soi n'est pas assouvi par un succès fondé sur la fiction. C'est en s'engageant personnellement contre le régime hitlérien et dans les rangs républicains pendant la Guerre d'Espagne qu'il trouvera sa voix et sa condition d'être mortel. L'auteur définit son oeuvre comme 'l' évolution d'une conscience moderne en proie à l'effondrement de certaines valeurs et au terrible surgissement d'un nouveau monde.' (evene.fr) | Fréderick TRISTAN - Les Egarés (E) « L'idiotie constituée est plus forte et plus féroce que la grâce - mais c'est la grâce qui nous aime et que nous aimons parce que c'est elle et elle seule qui nous fait hommes". Prix Goncourt ... |
Chretien de TROYES - Perceval le Gallois ou le conte du Graal« Seigneurs, me direz-vous où il est un pont ou un gué?» Le pêcheur lui répond : « Non, frère, vingt lieues en aval ou amont il n'est ni gué, ni pont, ni barque plus grande que celle-ci qui ne porterait pas cinq hommes. On ne peut passer un cheval. Il n'est ni bac, ni pont, ni gué. - Par le nom de Dieu, dites-moi où je trouverai un logis pour cette nuit. - Vous en aurez besoin, c'est vrai. De logis comme d'autre chose. C'est moi qui vous hébergerai pour cette nuit. Montez par cette brèche que vous voyez là dans la roche. Quand vous serez dessus le haut, vous apercevrez un vallon et une maison où j'habite près de la rivière et des bois. » Perceval ou le Conte du Graal est le cinquième roman de Chrétien de Troyes, resté inachevé. Écrit vers 1181, il est dédié au protecteur de Chrétien, le comte de Flandre Philippe et raconte l'histoire de Perceval, jeune homme devenu depuis peu un chevalier redoutable, ayant pour but la "quête" (recherche) du Graal. Chrétien affirme avoir travaillé d’après une source fournie par Philippe. Le "conte", "roman" ou "poème" relate les aventures et les épreuves sans cesse croissantes du jeune chevalier Perceval, croisées avec celles de messire Gauvain, et il se termine abruptement après seulement 9000 vers. L'œuvre nous est connue par quinze manuscrits ou fragments1. Par la suite, d'autres auteurs en ont rajouté jusqu'à 54 000 (voir ci-dessous, "Continuations"). Perceval est le premier texte où il est fait mention du Saint Graal. | Chretien de TROYES - Perceval le Gallois ou le conte du Graal (E) « Seigneurs, me direz-vous où il est un pont ou un gué?» Le pêcheur lui répond : « Non, frère, vingt lieues en aval ou amont il n'est ni gué, ni pont, ni barque plus grand ... |
Milos TSERNIANSKI - MigrationsAu XVIIIe siècle, pour fuir la domination des Turcs, des milliers de Serbes émigraient dans l'empire voisin, l'Autriche. Ils devenaient militaires ou commerçants. Mais beaucoup d'entre eux rêvaient d'une terre plus lointaine, une terre slave et orthodoxe comme la leur, où ils pourraient refaire leur vie: la Russie. Migrations est le roman de cette diaspora. Au-delà de l'anecdote historique, entremêlée de drames et de comédies, un sentiment de profonde mélancolie parcourt le livre. Du malheur de notre condition, Tsernianski ne conclut pas au silence ou à l'absence des dieux. Au contraire, une divinité perfide - qu'il nomme «le hasard comédien » - semble toujours se jouer cyniquement du sort des individus et des peuples. | Milos TSERNIANSKI - Migrations (E) Au XVIIIe siècle, pour fuir la domination des Turcs, des milliers de Serbes émigraient dans l'empire voisin, l'Autriche. Ils devenaient militaires ou commerçants. Mais beaucoup d'entre eux rêvaient d'une terre plu ... |
Marc TWAIN - les aventures d'Huckleberry FinnLes Aventures de Huckleberry Finn est un roman considéré comme un des premiers grands romans américains. Ce roman de Mark Twain est aussi connu pour être un des premiers romans américains à introduire le réalisme flaubertien "couleur locale". Publié pour la première fois en 1884, il s'agit d'un roman à la première personne où le personnage éponyme Huckleberry « Huck » Finn, le meilleur ami de Tom Sawyer (autre héros des livres de Mark Twain) nous raconte ses aventures. Son jeune héros, caractérisé par son innocence, nous décrit ainsi les mœurs et les paysages qu'il découvre le long du Mississippi : il reste célèbre pour son approche naïve des différentes personnalités qui l'entourent, ainsi qu'à l'égard du racisme de l'époque. Le voyage entrepris par Huck et son ami Jim, un esclave en fuite, sur le Mississippi à bord d'un radeau de fortune est probablement une des plus fortes allégories de la liberté par la fuite de toute la littérature américaine. Ce roman, très populaire auprès du jeune public dès sa parution, n'a cessé d'être le sujet de nombreuses critiques littéraires. Bien que la société dont il fait la satire remonte à un quart de siècle avant sa publication, il a provoqué, et continue de le faire, de nombreuses controverses. Le 15 janvier 2007, le Time classait le roman cinquième meilleur livre de tous les temps | Marc TWAIN - les aventures d'Huckleberry Finn (E) Les Aventures de Huckleberry Finn est un roman considéré comme un des premiers grands romans américains. Ce roman de Mark Twain est aussi connu pour être un des premiers romans américains à introduir ... |
Paul VALERY - CharmesTes pas, enfants de mon silence, Saintement, lentement placés, Vers le lit de ma vigilance Procèdent muets et glacés. Personne pure, ombre divine, Qu’ils sont doux, tes pas retenus ! Dieux !… tous les dons que je devine Viennent à moi sur ces pieds nus ! Si, de tes lèvres avancées, Tu prépares pour l’apaiser, À l’habitant de mes pensées La nourriture d’un baiser, Ne hâte pas cet acte tendre, Douceur d’être et de n’être pas, Car j’ai vécu de vous attendre, Et mon cœur n’était que vos pas. Paul Valéry, Charmes (1922). | Paul VALERY - Charmes (E) Tes pas, enfants de mon silence, Saintement, lentement placés, Vers le lit de ma vigilance Procèdent muets et glacés. Personne pure, ombre divine, Qu’ils sont doux, tes pas retenus ! ... |
Jean VAUTRIN - Un grand pas vers le Bon DieuPrix Goncourt 1989 Cette fresque romanesque retrace l'existence de trois générations de 'cajuns', ces pionniers ayant quitté la France pour s'installer en Louisiane. Ces personnages sont forts, libres, excessifs : Edius Raquin, pionnier opiniâtre, Bazelle sa femme et Azeline sa fille. Puis son futur gendre, Farouche Ferraille Crowley, l'outlaw. Et encore Palestine Northwood, le marin de Nantucket, et beaucoup d'autres, dont la saga, commencée au fond des bayous, s'achève à La Nouvelle-Orléans sur la naissance du jazz. La prose de l'auteur est imitée du créole. Jean Vautrin, alias Jean Herman fait ses études à Paris à L'IDHEC (Institut des Hautes Études Cinématographiques). Lecteur de littérature française à l'université de Bombay, puis reporter et dessinateur humoristique pour 'L' illustrated weekly', il devient assistant du cinéaste Rossellini en Inde avant de faire son service militaire au service Cinéma des armées. Démobilisé, il devient l'assistant de Minelli et de Rivette. Après avoir réalisé une trentaine de courts métrages et de films pour la télé, il met en scène son premier long métrage, d'après Raimond Queneau, avec Danielle Darieux : 'Le dimanche de la vie' (Prix Marylin Monroe). Suivent cinq longs métrages dont 'Adieu l'ami', avec Alain Delon et Charles Bronson. À partir de 1971 Herman et Vautrin coexistent. Le premier, comme scénariste dialoguiste (plus de neuf scénarios dont Garde à vue, César du meilleur scénario 1981), le second, comme romancier et nouvelliste renommé dont les œuvres ont été maintes fois portées à l'écran et récompensées de nombreux prix. C'est en 1999 qu'il écrit 'Le cri du peuple' adapté aujourd' hui en Bandes Dessinées par Jacques Tardi. (evene.fr) | Jean VAUTRIN - Un grand pas vers le Bon Dieu (E) Prix Goncourt 1989 Cette fresque romanesque retrace l'existence de trois générations de 'cajuns', ces pionniers ayant quitté la France pour s'installer en Louisiane. Ces personnages sont forts, libres, excessi ... |
Felix LOPE DE VEGA Carpio - Fuenteovejuna1618 [EDIT] [SUPPR] * Félix Lope de Vega, grand dramaturge du Siècle d’or espagnol, édite une pièce baroque intitulée "Fuente ovejuna" ("Font-aux-Cabres"). Il y met en scène la révolte de vassaux contre leur seigneur tyrannique. Méprisant, violent et dénué d’honneur, ce dernier est assassiné. Mais la pièce se clôt sur une réconciliation entre le pouvoir souverain et les villageois, auxquels on attribuera un nouveau seigneur. Ainsi, Lope de Vega semble chercher à valoriser le "lien social" et la solidarité entre les plus faibles. La pièce traversera les siècles et beaucoup s’accorderont à dire qu’elle peut être sujette à différentes interprétations. | Felix LOPE DE VEGA Carpio - Fuenteovejuna (E) 1618 [EDIT] [SUPPR] * Félix Lope de Vega, grand dramaturge du Siècle d’or espagnol, édite une pièce baroque intitulée "Fuente ovejuna" ("Font-aux-Cabres"). Il y me ... |
VERCORS - le silence de la merEn 1941, au début de l'Occupation, un officier allemand, épris de culture française, réquisitionne la maison d'une famille comprenant un vieil homme et sa nièce. À travers des monologues prônant le rapprochement des peuples et la fraternité, il tente, sans succès, de rompre le mutisme de ses hôtes dont le patriotisme ne peut s'exprimer que par ce silence actif. Le Silence de la mer est une nouvelle de Vercors (pseudonyme de Jean Bruller) et publiée clandestinement aux Éditions de Minuit dès février 1942. La nouvelle est notamment inspirée par les réflexions de l'auteur suite à sa lecture de Jardins et routes d'Ernst Jünger. C'est devenu une nouvelle "classique" abordant des thèmes centraux sur la vie et la guerre. | VERCORS - le silence de la mer (E) En 1941, au début de l'Occupation, un officier allemand, épris de culture française, réquisitionne la maison d'une famille comprenant un vieil homme et sa nièce. À travers des monologues prôna ... |
Paul VERLAINE - SagesseIl pleure dans mon cœur Comme il pleut sur la ville ; Quelle est cette langueur Qui pénètre mon cœur ? 0 bruit doux de la pluie Par terre et sur les toits ! Pour un cœur qui s'ennuie 0 le chant de la pluie ! Il pleure sans raison Dans ce cœur qui écœure. Quoi ! nulle trahison ? ... Ce deuil est sans raison. C'est bien la pire peine De ne savoir pourquoi Sans amour et sans haine Mon cœur a tant de peine! Ariettes oubliées (poeme 3) Paul Verlaine est avant tout le poète des clairs-obscurs. L'emploi de rythmes impairs, d'assonances, de paysages en demi-teintes le confirment, rapprochant même, par exemple, l'univers des Romances sans paroles des plus belles réussites impressionnistes. C'est lui qui a lancé la notion de « poètes maudits ». Paul Marie Verlaine est né à Metz le 30 mars 1844 et mort à Paris le 8 janvier 1896. | Paul VERLAINE - Sagesse (E) Il pleure dans mon cœur Comme il pleut sur la ville ; Quelle est cette langueur Qui pénètre mon cœur ? 0 bruit doux de la pluie Par terre et sur les toits ! Pour un cœur qui ... |
Jules VERNE - le Tour du Monde en 80 joursC'est la course autour du monde d'un gentleman anglais, Phileas Fogg, qui a fait le pari d'y parvenir en 80 jours. Il est accompagné par Jean Passepartout, son serviteur français. L'ensemble du roman est un habile mélange entre récit de voyage (traditionnel pour Jules Verne) et données scientifiques comme celle utilisée pour le rebondissement de la chute du roman. Ce voyage extraordinaire est rendu possible grâce à la révolution des transports qui marque le xixe siècle et les débuts de la révolution industrielle. L'apparition de nouveaux modes de transport (chemin de fer, marine à vapeur) et l'ouverture du canal de Suez en 1869 raccourcissent les distances, ou du moins le temps nécessaire pour les parcourir. Le Tour du monde en quatre-vingts jours a été écrit en 1872 par Jules Verne et publié en 1873 par Pierre-Jules Hetzel à Paris. Il parut en feuilleton dans Le Temps du 6 novembre au 22 décembre 18721. | Jules VERNE - le Tour du Monde en 80 jours (E) C'est la course autour du monde d'un gentleman anglais, Phileas Fogg, qui a fait le pari d'y parvenir en 80 jours. Il est accompagné par Jean Passepartout, son serviteur français. L'ensemble du roman est un habile mélan ... |
Boris VIAN - l'ecume des jours- Je t'ai déjà dit que je t'aimais bien en gros et en détail. - Alors, détaille, dit Chloé, en se laissant aller dans les bras de Colin, Câline comme une couleuvre. L’Écume des jours est un roman publié en 1947. Composée en 1946 par Boris Vian, il n’aura aucun succès de son vivant. Les personnages évoluent dans un univers poétique et déroutant, avec pour thèmes centraux l’amour, la maladie, la mort, dans une envoûtante atmosphère de musique de jazz, de climat humide et marécageux, qui rappellent les bayous de Louisiane. Le roman est centré sur le personnage de Colin, qui « possède une fortune suffisante pour vivre convenablement sans travailler pour les autres » ; un ami nommé Chick, qui ne dispose pas de cette chance, puisque, étant ingénieur, il est très pauvre (contrairement aux ouvriers). Le troisième personnage masculin est le cuisinier stylé de Colin, Nicolas. Ce dernier va collectionner les aventures tout en restant aveugle face à l'amour d'Isis, une amie d'Alise et Chloé. Un jour, Chick fait la connaissance d'une fille, Alise, qui est parente de Nicolas. Colin, jaloux, désire lui aussi connaître une fille, et tombe amoureux de Chloé lors d'une fête. Il se marie avec elle et donne une partie de son argent à Chick pour qu’il épouse Alise. Chloé tombe malade : elle a un nénuphar qui pousse dans son poumon. Pour la guérir, Colin lui achète des fleurs et l’envoie à la montagne. Quand elle revient, le nénuphar n’est plus là, mais elle ne peut utiliser maintenant qu'un seul poumon. Colin doit chercher un travail pour acheter des fleurs, quand Chloé tombe de nouveau malade, de l’autre poumon. Leur maison rapetisse progressivement et devient chaque jour plus triste et obscure, malgré les efforts de leur petite souris grise à moustaches noires pour nettoyer les carreaux et laisser passer les rayons de soleil. Comme Chick aime plus Jean Sol Partre qu’Alise, celle-ci tue le philosophe avec un arrache-cœur, nom qui sera le titre du roman que Boris Vian publiera ensuite, et brûle les librairies proches de chez elle, mais elle meurt dans les flammes. Pendant ce temps, la police tue Chick parce qu’il ne paye pas ses impôts. Lorsque Chloé est emportée par la maladie, Colin est ruiné. Comme il ne peut payer le prix fort, les religieux sont irrespectueux lors de l'enterrement. La souris cherche à mourir entre les crocs d'un chat car elle ne supporte plus de voir Colin si triste. Ce dernier semble se laisser mourir de chagrin. | Boris VIAN - l'ecume des jours (E) - Je t'ai déjà dit que je t'aimais bien en gros et en détail. - Alors, détaille, dit Chloé, en se laissant aller dans les bras de Colin, Câline comme une couleuvre. L’Écum ... |
Delphine de VIGAN - rien ne s'oppose à la nuit"Ma mère était bleue, d'un bleu pâle mêlé de cendres, les mains étrangement plus foncées que le visage, lorsque je l'ai trouvée chez elle, ce matin de janvier. Les mains comme tachées d'encre, au pli des phalanges. Ma mère était morte depuis plusieurs jours. ... " L'auteur du best-seller No et moi (400 000 exemplaires vendus, prix des Libraires 2008) est familière d'une certaine veine autobiographique, comme en témoignent son premier roman, Jours sans faim (2001), sur l'anorexie, mais aussi son plus récent, Les heures souterraines (2009), où elle s'inspirait de son expérience de cadre dans un bureau d'études. Avec Rien ne s'oppose à la nuit, joli titre inspiré de la chanson de Bashung Osez Joséphine, Delphine de Vigan, quarante-cinq ans, va encore plus loin : même s'il est qualifié de "roman", ce sixième livre évoque ouvertement sa mère dont la mort, en 2008, à l'âge de soixante et un ans, l'a incitée à écrire sur elle. Pas tout de suite, certes. Mais finalement en profondeur. Convoquant les témoignages des uns et des autres, collectant les documents et les photos, les traces de toutes sortes, Delphine de Vigan retrace en détail la destinée de cette jolie Lucile, née en 1946, troisième enfant d'une fratrie de neuf - dont trois mourront en bas âge. Dans cette enquête poignante au coeur de la mémoire familiale, la romancière fait resurgir les souvenirs les plus lumineux comme les secrets les plus enfouis. Un récit sensible et fascinant, qui fait écho aux blessures de chacun... L'Express 6/8/2011 | Delphine de VIGAN - rien ne s'oppose à la nuit (E) "Ma mère était bleue, d'un bleu pâle mêlé de cendres, les mains étrangement plus foncées que le visage, lorsque je l'ai trouvée chez elle, ce matin de janvier. Les mains comme tach& ... |
Alfred de VIGNY - Oeuvres poetiquesMais toi, ne veux-tu pas, voyageuse indolente, Rêver sur mon épaule en y posant ton front ? Viens du paisible seuil de la maison roulante Voir ceux qui sont passés et ceux qui passeront. [...] Nous marcherons ainsi ne laissant que notre ombre Sur cette terre ingrate où les morts ont passé ; Nous nous parlerons d'eux à l'heure où tout est sombre, Où tu te plais à suivre un chernin effacé, A rêver, appuyée aux branches incertaines, Pleurant, comme Diane au bord de ses fontaines, Ton amour taciturne et toujours menacé. gémir,pleurer,prier est également lâche, fais énergiquement ta longue et lourde tache dans la voie où le sort a voulu t'appeler, puis après, comme moi,souffre et meurt sans parler | Alfred de VIGNY - Oeuvres poetiques (E) Mais toi, ne veux-tu pas, voyageuse indolente, Rêver sur mon épaule en y posant ton front ? Viens du paisible seuil de la maison roulante Voir ceux qui sont passés et ceux qui passeront. [...] No ... |
Francois VILLON - Le TestamentOu est la tres sage Hellois, Pour qui chatre fut et puis moyne Pierre Esbaillart a Saint Denis? Pour son amour ot ceste essoyne. Semblablement ou est la royne Qui commenda que Buridan Fust gete en ung sac en Saine? Mais ou sont les neiges d'antan? La royne Blanche comme lis Qui chantait a voix de seraine, Berte au grant pie, Bietris, Alis, Haremburgis qui tint le Maine, Et Jehanne la bonne Lorraine Qu'Englois brulerent a Rouan; Ou sont ilz, ou, Vierge souvraine? Mais ou sont les neiges d'antan? Prince, n'enquerez de sepmaine Ou elles sont, ne de cest an, Qu'a ce refrain ne vous remaine: Mais ou sont les vierges d'antan? Villon – comme d’autres personnages du Moyen Âge : Du Guesclin, Jeanne d’Arc – passe très vite dans la légende. Certaines de ses ballades sont célèbres dès la fin du xve siècle , mais on ne sait de lui que ce que l’on peut apprendre dans son œuvre (qu’il faut se garder de lire comme une simple et sincère confidence, le poète ayant lui-même élaboré son mythe – ou plutôt ses mythes34). Il faut attendre la fin du xixe siècle pour être mieux renseigné sur la vie du poète, grâce à quelques précieux documents retrouvés dans les Archives. Il reste néanmoins encore d’importantes zones d’ombre qui donnent libre cours aux imaginations. D’où, selon les époques, les différentes images constitutives de la « légende Villon ». | Francois VILLON - Le Testament (E) Ou est la tres sage Hellois, Pour qui chatre fut et puis moyne Pierre Esbaillart a Saint Denis? Pour son amour ot ceste essoyne. Semblablement ou est la royne Qui commenda que Buridan Fust gete en ung sac en Sa ... |
Francois VILLON - Le TestamentOu est la tres sage Hellois, Pour qui chatre fut et puis moyne Pierre Esbaillart a Saint Denis? Pour son amour ot ceste essoyne. Semblablement ou est la royne Qui commenda que Buridan Fust gete en ung sac en Saine? Mais ou sont les neiges d'antan? La royne Blanche comme lis Qui chantait a voix de seraine, Berte au grant pie, Bietris, Alis, Haremburgis qui tint le Maine, Et Jehanne la bonne Lorraine Qu'Englois brulerent a Rouan; Ou sont ilz, ou, Vierge souvraine? Mais ou sont les neiges d'antan? Prince, n'enquerez de sepmaine Ou elles sont, ne de cest an, Qu'a ce refrain ne vous remaine: Mais ou sont les vierges d'antan? Villon – comme d’autres personnages du Moyen Âge : Du Guesclin, Jeanne d’Arc – passe très vite dans la légende. Certaines de ses ballades sont célèbres dès la fin du xve siècle , mais on ne sait de lui que ce que l’on peut apprendre dans son œuvre (qu’il faut se garder de lire comme une simple et sincère confidence, le poète ayant lui-même élaboré son mythe – ou plutôt ses mythes34). Il faut attendre la fin du xixe siècle pour être mieux renseigné sur la vie du poète, grâce à quelques précieux documents retrouvés dans les Archives. Il reste néanmoins encore d’importantes zones d’ombre qui donnent libre cours aux imaginations. D’où, selon les époques, les différentes images constitutives de la « légende Villon ». | Francois VILLON - Le Testament (E) Ou est la tres sage Hellois, Pour qui chatre fut et puis moyne Pierre Esbaillart a Saint Denis? Pour son amour ot ceste essoyne. Semblablement ou est la royne Qui commenda que Buridan Fust gete en ung sac en Sa ... |
François Marie Arouet, dit VOLTAIRE - Lettres philosophiques"Qu'on appelle la raison et les remords comme on voudra, ils existent, et ils sont les fondements de la loi naturelle." "Le plaisir donne ce que la sagesse promet." "Les préjugés, ami, sont les rois du vulgaire." "Le monde ressemble à une vieille coquette qui déguise son âge." "Qui veut détruire les passions au lieu de les régler, veut faire l'ange." "L'homme est né pour l'action, comme le feu tend en haut et la pierre en bas. N'être point occupé et n'exister pas est la même chose pour l'homme." "Les vices de l'esprit peuvent se corriger ; Quand le cœur est mauvais, rien ne peut le changer." "Le plaisir donne ce que la sagesse promet." De son imposante œuvre littéraire, on lit aujourd’hui essentiellement ses écrits « philosophiques » en prose : contes et romans, Lettres philosophiques, Dictionnaire philosophique et sa correspondance. Son théâtre, ses poésies épiques, ses œuvres historiques, qui firent de lui l’un des écrivains français les plus célèbres au xviiie siècle, sont aujourd’hui largement négligées ou ignorées. La réputation de Voltaire tient aussi à son style, marqué par l’élégance et la précision, et souvent au service d’une ironie mordante. Tout au long de sa vie, Voltaire fréquente les Grands et courtise les monarques, sans dissimuler son dédain pour le peuple, mais il est aussi en butte aux interventions du pouvoir qui l’embastille et le contraint à l’exil en Angleterre ou à l’écart de Paris. En 1749, après la mort d’Émilie du Châtelet avec laquelle il a entretenu une liaison houleuse de quinze ans, il part pour la cour de Prusse mais, déçu dans ses espoirs de jouer un grand rôle auprès de Frédéric II à Berlin, se brouille avec lui après trois ans et quitte Berlin en 1753. Il se réfugie un peu plus tard aux Délices, près de Genève, avant d’acquérir en 1759 un domaine à Ferney, sur la frontière franco-genevoise, à l’abri des puissants. Il mettra en valeur son domaine et fera de Ferney un centre de culture réputé dans toute l’Europe. Il ne reviendra à Paris qu’en 1778, ovationné par le peuple. Il y meurt à 83 ans. Chantre du « bon temps (de) ce siècle de fer ! » dans Le Mondain, Voltaire aime le luxe, les plaisirs de la table et de la conversation, qu’il considère, avec le théâtre, comme l’une des formes les plus achevées de la vie en société. Soucieux de son aisance matérielle qui garantit sa liberté et son indépendance, il acquiert une fortune considérable dans des opérations spéculatives ce qui lui permettra de s’installer en 1759 au château de Ferney entouré d’une cour de beaux esprits. Il est néanmoins chicanier et parfois féroce avec ses adversaires comme Jean-Jacques Rousseau. Considéré par la Révolution française - avec Jean-Jacques Rousseau, son adversaire - comme un précurseur (il entre au Panthéon en 1791, le deuxième, après Mirabeau), célébré par la IIIe République (dès 1870 à Paris un boulevard et une place portent son nom, puis un quai, une rue, un lycée, une station de métro…), il a nourri au xixe siècle les passions antagonistes des adversaires et des défenseurs de la laïcité de l’État et de l’école publique, et au-delà de l’esprit des Lumières. | François Marie Arouet, dit VOLTAIRE - Lettres philosophiques (E) "Qu'on appelle la raison et les remords comme on voudra, ils existent, et ils sont les fondements de la loi naturelle." "Le plaisir donne ce que la sagesse promet." "Les préjugés, a ... |
Eric VUILLARD - l'ordre du jourPrix Goncourt 2017 Couronné par le prestigieux prix littéraire, L'Ordre du jour d'Eric Vuillard est moins un roman qu'un récit historique. Mais la réalité des conditions de la prise du pouvoir par Hitler comme de l'Anschluss y est déformée pour instruire le procès des élites économiques, sociales et politiques. | Eric VUILLARD - l'ordre du jour (E) Prix Goncourt 2017 Couronné par le prestigieux prix littéraire, L'Ordre du jour d'Eric Vuillard est moins un roman qu'un récit historique. Mais la réalité des conditions de la prise du pouvoir par ... |
Eric VUILLARD - l'ordre du jourL'ordre du jour est un récit relativement court (150 pages), qui relate plusieurs épisodes des prémices et du début du Troisième Reich dans les années 1930 et montre comment « les plus grandes catastrophes s’annoncent souvent à petit pas » L'Ordre du jour est un récit d'Éric Vuillard paru en 2017 aux Éditions Actes Sud dans la collection « Un endroit où aller ». Le livre se voit attribuer le Prix Goncourt en 2017. Le récit commence par une réunion tenue en février 1933 où Hitler demande à vingt-quatre patrons allemands (dont Agfa, Allianz, BASF, Bayer, IG Farben, Krupp, Opel, Siemens, Telefunken, ...) de le soutenir. Il revient ensuite sur l'Anschluss à travers différents moments, souvent méconnus, de l'histoire : la rencontre entre Hitler et le chancelier autrichien Schuschnigg, le 12 février à Berchtesgaden ; la panne des panzers allemands, une fois la frontière autrichienne franchie ; le dîner donné à Londres au cours duquel Ribbentrop abuse de la politesse du premier ministre britannique Neville Chamberlain pour retarder la réponse britannique à l'Anschluss... | Eric VUILLARD - l'ordre du jour (E) L'ordre du jour est un récit relativement court (150 pages), qui relate plusieurs épisodes des prémices et du début du Troisième Reich dans les années 1930 et montre comment « les plus grandes ... |
Herbert George WELLS - La Guerre des mondesDes extra-terrestres venus de Mars envahissent la Terre en usant de « rayons ardents », d'armes chimiques et de tripodes. Après avoir facilement défait la résistance humaine, les Martiens dévastent l'est de l'Angleterre, Londres incluse. N'étant pas immunisés contre les maladies terriennes, ils finissent par mourir. La narration est faite par un journaliste rescapé des premières attaques, qui cherche à retrouver son épouse en errant à travers un pays désert et désolé. La Guerre des mondes (The War of the Worlds) est un roman de science-fiction écrit en 1898 par le Britannique H. G. Wells. Dans ce livre, le narrateur, à la recherche de son épouse, raconte son errance dans la banlieue de Londres, tandis que la Terre est envahie par des Martiens. C'est l'un des premiers ouvrages qui met en scène un affrontement entre l'humanité et une race extra-terrestre. | Herbert George WELLS - La Guerre des mondes (E) Des extra-terrestres venus de Mars envahissent la Terre en usant de « rayons ardents », d'armes chimiques et de tripodes. Après avoir facilement défait la résistance humaine, les Martiens dévastent l' ... |
François WEYERGANS - Trois jours chez ma mèrePrix Goncourt 2005 Nuit après nuit, un homme très perturbé se protège en évoquant son passé - tant de voyages, tant de rencontres amoureuses qui restent obsédantes. Sa mémoire lui donne le vertige. Ses souvenirs l'aideront-ils à aller mieux ? Il s'invente une série de doubles qui mènent une vie sentimentale tout aussi agitée que la sienne. Il pourrait aller rendre visite à sa mère. Elle vit seule en Provence et aura bientôt quatre-vingt-dix ans. Il a d'abord un travail à finir. Sa mère lui déclare : 'Au lieu d'envoyer des fax à ta dizaine d'amoureuses, tu devrais publier un livre, sinon les gens vont croire que tu es mort.' | François WEYERGANS - Trois jours chez ma mère (E) Prix Goncourt 2005 Nuit après nuit, un homme très perturbé se protège en évoquant son passé - tant de voyages, tant de rencontres amoureuses qui restent obsédantes. Sa mémoir ... |
Oscar WILDE - le Portrait de Dorian GrayLe Portrait de Dorian Gray (The Picture of Dorian Gray) est un roman d'Oscar Wilde, publié en 1890 (révisé en 1891) et écrit dans le contexte de l'époque victorienne. Oscar Wilde y inclut des thèmes relevant de l'esthétique tels que l'art, la beauté, la jeunesse, la morale, l'hédonisme, etc. Le roman est fantastique, mais aussi philosophique, et met en lumière la personnalité équivoque du dandy irlandais. C'est également l'unique roman de l'auteur dans toute sa carrière . citations «Dire qu'un livre est moral ou immoral n'a pas de sens, un livre est bien ou mal écrit c'est tout.» «Définir, c'est limiter.» «Il existe des péchés dont le souvenir, plus que l'accomplissement, fait le charme ; d'étranges triomphes qui flattent l'orgueil plus encore que la passion. » «Le manque de sincérité est-il une chose si terrible ? C'est simplement une méthode qui nous permet de multiplier nos personnalités.» «Si la vie réelle est un chaos, en revanche une terrible logique gouverne l'imagination.» «On a le droit de juger un homme à l'influence qu'il exerce sur ses amis.» «D'une joie même, le souvenir a son amertume, et le rappel d'un plaisir n'est jamais sans douleur.» «Les enfants commencent par aimer leurs parents ; devenus grands, ils les jugent ; quelquefois, ils leur pardonnent.» «Chaque fois qu’on produit un effet, on se donne un ennemi. Il faut rester médiocre pour être populaire.» «Je choisis mes amis pour leur bonne présentation, mes connaissances pour leur bon caractère et mes ennemis pour leur bonne intelligence. Un homme ne peut être trop soigneux dans le choix de ses ennemis.» «Mieux vaut ne pas différer de ses compagnons.» «S’il est au monde quelque chose de plus fâcheux que d’être quelqu’un dont on parle, c’est assurément d’être quelqu’un dont on ne parle pas.» «C'est le mérite de la science, d'être exempte d'émotion.» «On ne perd pas sans regret même ses pires habitudes ; ce sont peut-être celles qu'on regrette le plus. » «Que de choses nous mettrions au rebut si nous ne craignions pas de les voir ramassées par autrui.» «Il n’y a que les esprits légers pour ne pas juger sur les apparences. Le vrai mystère du monde est le visible, et non l’invisible.» «Tout chemin aboutit au même point : la désillusion.» «Tout portrait qu’on peint avec âme est un portrait non du modèle, mais de l’artiste.» «Il y a certaine volupté à s'accuser soi-même. Dès que nous nous blâmons, il nous semble que personne d’autre n'a plus le droit de le faire.» «Il n'est qu'une chose horrible en ce monde, un seul péché irrémissible, l'ennui.» | Oscar WILDE - le Portrait de Dorian Gray (E) Le Portrait de Dorian Gray (The Picture of Dorian Gray) est un roman d'Oscar Wilde, publié en 1890 (révisé en 1891) et écrit dans le contexte de l'époque victorienne. Oscar Wilde y inclut des th&egrav ... |
Christa WOLF - Christa T.Une leucémie, ça ne plaisante pas. Emporte, balaye son sujet, sans fard, sans concession. C'est le cas de l'héroïne de ce roman, qui meurt avant l'heure, avant même l'âge mûr. Avec elle s'éteint une quête de l'idéal, une recherche de la perfection. La mort brutale de cette femme est l'occasion pour la narratrice de brosser le portrait de son amie. Documents, extraits de journaux, témoignages vont enrichir son discours, dans le temps et l'espace, pour donner une forme romanesque originale. Au-delà du portait d'une héroïne, militante pour un monde meilleur, une femme un brin rêveur, c'est toute la déception d'une génération allemande que décrit là Christa Wolf, dans un message désenchanté, triste et renonçant. Second roman de l'auteur, publié en 1968 en Allemagne de l'Est, Christa T. a valu à Christa Wolf un retentissement international | Christa WOLF - Christa T. (E) Une leucémie, ça ne plaisante pas. Emporte, balaye son sujet, sans fard, sans concession. C'est le cas de l'héroïne de ce roman, qui meurt avant l'heure, avant même l'âge mûr. Avec elle s'é ... |
Virginia WOOLF - Une chambre a soiDans un style mêlant évocation, irritation et ironie, Virginia Woolf détaille les conditions matérielles limitant l'accès des femmes à l'écriture: interdiction pour les femmes de voyager seules pour s'ouvrir l'esprit, de s'installer à la terrasse d'un restaurant pour prendre le temps de réfléchir, de s'asseoir dans l'herbe à la recherche d'une idée ou encore d'accéder à la bibliothèque de l'université. Woolf s'attarde sur les contraintes liées au mariage, à la charge des enfants et du ménage, ne laissant plus le temps aux femmes de se consacrer à l'écriture. Une chambre à soi est un essai pamphlétaire de Virginia Woolf, publié pour la première fois en 1929. Il se base sur plusieurs conférences de la romancière, faites en 1928 au Newnham College (Cambridge) et au Girton College (Cambridge) (alors réservés aux femmes), au sein de l'Université de Cambridge. | Virginia WOOLF - Une chambre a soi (E) Dans un style mêlant évocation, irritation et ironie, Virginia Woolf détaille les conditions matérielles limitant l'accès des femmes à l'écriture: interdiction pour les femmes de voyager seule ... |
Virginia WOOLF - les Vagues'Les Vagues' est un roman souterrain. Peut-être le plus ambitieux de Virginia Woolf. Elle y conduit à son paroxysme l'exploration du 'flux de la conscience' déjà remarquablement maîtrisée dans 'La Promenade au phare'. Au-delà de la fiction, elle veut atteindre le subconscient et tout ce qu'il capte, à notre insu : 'J' espère avoir retenu ainsi le chant de la mer et des oiseaux, l'aube et le jardin, subconsciemment présents (.. .). Ce pourraient être des îlots de lumière, des îles dans le courant quej'essaie de représenter ; la vie elle-même qui s'écoule.' | Virginia WOOLF - les Vagues (E) 'Les Vagues' est un roman souterrain. Peut-être le plus ambitieux de Virginia Woolf. Elle y conduit à son paroxysme l'exploration du 'flux de la conscience' déjà remarquablement maîtrisée dans 'La Pro ... |
Kawabata YASUNARI - les Belles endormiesEguchi est un homme de soixante-cinq ans. Conseillé par un ami, il se rend dans une mystérieuse auberge fréquentée par des vieillards en mal de plaisir où l'on peut dormir avec de jeunes filles sous narcotique que rien ne peut réveiller. Ce sont les « belles endormies ». Egushi peut les toucher, les caresser, les sentir, mais la stricte loi de la maison lui interdit d'aller plus loin. Il n'a pas le temps d'aimer ces filles qu'il ne revoit plus après son réveil. Il se maintient donc à cette frontière érotique. Il se demande s'il aime ces filles, et s'il peut leur faire l'amour. Mais il ne fait ni l'un ni l'autre. Ces nuits sont érotiques, mélanges de désir, de retenue et de frustration. Cette maison des Belles Endormies sera l'occasion pour Eguchi de revenir sur son passé. Car le mal d'Eguchi est la vieillesse. Sa « maladie » qui le fait glisser vers la mort et lui fait éprouver le sentiment, très dur au demeurant, de ne plus pouvoir être digne de la seule raison de vivre de l'homme, soit la femme. Et il refuse de se comparer à ces vieillards qui fréquentent cette maison, car la beauté leur est devenue inaccessible avec l'âge. Ce mal, Eguchi le refuse en se remémorant ses aventures de jeunesse avant de se retrouver inévitablement face à la triste vérité, face à une jeune fille endormie à ses côtés. Et il est assailli par ses désirs. Le désir de rompre le silence, le désir de donner la mort, le désir de voir une réaction volontaire pour lui montrer qu'il n'est pas arrivé au point où sa passion pour l'amour s'est éteinte. Une femme nue que rien ne peut sortir de son sommeil, donnée en pâture aux fantasmes d'un homme, ne satisfait pas Eguchi qui voit en cet état de fait sa propre mort. Je considère ce livre comme le meilleur de Kawabata. L'érotisme se situe à mi-chemin entre l'amour et le sexe, dans un fragile équilibre entre les sentiments et les sens. La difficulté et la beauté de l'érotisme consistent à rester sur cette frontière, sans glisser ni dans l'amour ni dans le sexe . Les Belles Endormies est une méditation sur des thèmes chers à l'auteur, tels que la mort, la solitude, l'amour et l'érotisme. Pascale Arguedas | Kawabata YASUNARI - les Belles endormies (E) Eguchi est un homme de soixante-cinq ans. Conseillé par un ami, il se rend dans une mystérieuse auberge fréquentée par des vieillards en mal de plaisir où l'on peut dormir avec de jeunes filles sous narcot ... |
Marguerite YOURCENAR - l'Oeuvre au noirPrix Femina 1968 Le terme œuvre au noir désigne en alchimie la première des trois phases dont l'accomplissement est nécessaire pour obtenir l'or. En effet, selon la tradition, l'alchimiste doit successivement mener à bien l'œuvre au noir, au blanc, et enfin au rouge afin de pouvoir accomplir la transmutation du plomb en or, d'obtenir la pierre philosophale ou de produire la panacée. Yourcenar commente ainsi à ce sujet: La formule L'Œuvre au noir, donnée comme titre au présent livre, désigne dans les traités alchimiques la phase de séparation et de dissolution de la substance qui était, dit-on, la part la plus difficile du Grand Œuvre. On discute encore si cette expression s'appliquait à d'audacieuses expériences sur la matière elle-même ou s'entendait symboliquement des épreuves de l'esprit se libérant des routines et des préjugés. Sans doute a-t-elle signifié tour à tour ou à la fois l'un et l'autre. L'Œuvre au noir, roman de Marguerite Yourcenar, parait le 8 mai 1968. Dès l'année de sa parution il connaît le succès auprès du public et le Prix Femina lui est décerné par un vote à l'unanimité du jury. | Marguerite YOURCENAR - l'Oeuvre au noir (E) Prix Femina 1968 Le terme œuvre au noir désigne en alchimie la première des trois phases dont l'accomplissement est nécessaire pour obtenir l'or. En effet, selon la tradition, l'alchimiste doit successiv ... |
Emile ZOLA - NanaNana, roman d’Émile Zola publié par Peyam Djalal en 1880, est le neuvième de la série les Rougon-Macquart, traitant du thème de la prostitution féminine à travers le parcours d’une courtisane dont les charmes ont affolé les plus hauts dignitaires du Second Empire. L’histoire commence en 1868. Le personnage de Nana a été notamment inspiré à Zola par Blanche Dantigny. | Emile ZOLA - Nana (E) Nana, roman d’Émile Zola publié par Peyam Djalal en 1880, est le neuvième de la série les Rougon-Macquart, traitant du thème de la prostitution féminine à travers le parcours d’un ... |
Stefan ZWEIG - la confusion des sentimentsDans une petite ville d'Allemagne centrale, un jeune étudiant - Roland - rencontre un vieux professeur de philologie anglaise. Très vite il va «subir l'ascendant d'une puissance devant laquelle c'était un devoir et une volupté de s'incliner». Le plaisir de la connaissance se mêle à celui de la chair en une étrange confusion des sentiments. Livre des tourments qui meurtrissent le jeune homme à la recherche de lui-même, sous l'emprise du professeur et la présence de sa jeune femme. Livre des passions brûlant le vieil homme qui jamais «n'avait vu un attachement pur, un adolescent à l'âme généreuse se donner à lui». Une fois oublié le ton un peu désuet du célèbre roman de Stefan Zweig, on lira avec amertume la très belle et touchante confession du professeur torturé, angoissé et définitivement abandonné. Lui qui a toujours dû «partager en deux ses sentiments» retrace à Roland - avant leur séparation - sa vie déchirée. Sans doute notera-t-on un certain moralisme dans cette évocation, mais l'enfer de la passion est un thème cher à l'auteur. Le vocabulaire est celui de la faute et de la culpabilité (malédiction, penchants pervers), les inclinations du cœur ont des accents démoniaques : «Dix, douze, quinze années de luttes, brisant les nerfs, contre la force magnétique et invisible d'une inclination durable s'étirent en une seule convulsion, jouissance sans plaisir, honte qui étouffe; et petit à petit se creuse ce regard, obscurci et timidement caché en soi-même, que lui donne la peur de sa propre passion.» Les cinq dernières pages du livre sont étonnamment actuelles. Stefan Zweig retrace par la bouche du professeur toutes les intolérances et les brisures de l'amour qui n'osait dire son nom. Et aujourd'hui encore... | Stefan ZWEIG - la confusion des sentiments (E) Dans une petite ville d'Allemagne centrale, un jeune étudiant - Roland - rencontre un vieux professeur de philologie anglaise. Très vite il va «subir l'ascendant d'une puissance devant laquelle c'était un devoir e ... |