![]() | ALADDIN, Guy Ritchie 2019, Will Smith, Mena Massoud (jeunesse)@Le jeune et pauvre Aladdin vit avec son singe Abu dans les rues et est obligé de voler des aliments pour se nourrir. Un jour, il fait la connaissance de la princesse Jasmine, fille du Sultan, venue se promener incognito dans les quartiers populaires, à la recherche d'aventure. Entre les deux jeunes gens, le coup de foudre est immédiat. Mais ils sont rapidement rattrapés par les gardes du sultan. TELERAMA Après Cendrillon, La Belle et la Bête ou encore Le Livre de la jungle et en attendant Mulan (en salles le 25 mars), Disney poursuit ici son grand œuvre : recycler en prises de vues réelles le catalogue de dessins animés mythiques. Cet Aladdin « en chair et en os » est scrupuleusement calqué sur son modèle : on embarque à nouveau sur un tapis volant, on entonne Ce rêve bleuuu à pleins poumons, babouches au vent, dans une chatoyante débauche d’effets spéciaux dernier cri. L’autre célèbre truc bleu de cet univers enchanté, c’est le génie, jadis irrésistible, par la grâce d’une animation fantasque et de la tchatche étourdissante du regretté Robin Williams. Le remplacer par Will Smith, sa malice, son exubérance, n’était pas, en soi, une mauvaise idée. Mais ses blagues tombent franchement à plat — et ses pirouettes sont moins vives. Malgré le faste des décors, dans la ville imaginaire d’Agrabah, et les chorégraphies bollywoodiennes qui l’égaient, le film manque de tout : de rythme, d’humour, et surtout de charisme. Même si Naomi Scott compose une Jasmine déterminée, plus sultane que princesse — elle a même sa chanson féministe toute neuve rien qu’à elle, visant le futur tube façon Libérée, délivrée — le jeune Mena Massoud (Aladdin) et son ennemi le méchant vizir Jafar (Marwan Kenzari) restent d’une fadeur décourageante. Le réalisateur Guy Ritchie lui-même (Snatch, The Gentlemen) est plus coutumier des bagarres spectaculaires et des polars ironiques que des bluettes musicales en milieu orientalisant. Il a beau frotter la lampe, la magie n’y est plus. | ALADDIN, Guy Ritchie 2019, Will Smith, Mena Massoud (jeunesse)@ (E) Le jeune et pauvre Aladdin vit avec son singe Abu dans les rues et est obligé de voler des aliments pour se nourrir. Un jour, il fait la connaissance de la princesse Jasmine, fille du Sultan, venue se promener incognito dans les quar ... |
![]() | ANOMALISA, Duke Johnson et Charlie Kaufman 2015 (animation)@@Michael Stone, mari, père et auteur respecté de "Comment puis-je vous aider à les aider?" est un homme sclérosé par la banalité de sa vie. TELERAMA Comment se porte le mâle occidental, du moins le modèle fabriqué au XXe siècle et toujours en circulation, avec ses schémas rigides de réussite sociale et familiale ? Pas bien du tout. Le voici dans l’avion, en déplacement professionnel. Puis dans l’un de ces hôtels standards où l’on ne séjourne que pour le travail. Ce spécimen ressemble à beaucoup d’autres. Voilà pourquoi la technique de l’animation image par image, qui met en mouvement des pantins synthétiques, est d’emblée si éloquente. Le goût américain pour les procédures et les formules toutes prêtes n’a jamais semblé aussi étouffant et risible. Le travail du personnage parachève le tableau : consultant-expert du service clientèle en entreprise. Apparemment mû par une banale pulsion sexuelle, l’homme invite dans sa chambre une autre cliente de l’hôtel, complexée et admirative. Elle seule, par son aptitude inattendue à vivre et à partager l’instant présent, provoquera un court-circuit émotionnel, sinon existentiel… Anomalisa est une rareté absolue : il faut imaginer un univers où se croiseraient Michel Houellebecq et David Lynch — auquel le film emprunte ses décrochages cauchemardesques. Charlie Kaufman, auteur de cette histoire, qu’il écrivit auparavant pour le théâtre, fut d’abord connu pour ses scénarios, dont celui d’Eternal Sunshine of the Spotless Mind, de Michel Gondry (2004). Il trouve, avec ce film, la forme idéale pour sa crudité, ses idées noires et son humour sardonique. | ANOMALISA, Duke Johnson et Charlie Kaufman 2015 (animation)@@ (E) Michael Stone, mari, père et auteur respecté de "Comment puis-je vous aider à les aider?" est un homme sclérosé par la banalité de sa vie. TELERAMA Comment se porte le mâ ... |
![]() | ARTHUR ET LA VENGEANCE DE MALTAZARD, Luc Besson 2009, voix de Selena Gomez, Snoop Dogg (animation)@C'est un grand jour pour Arthur ! En effet, c'est la fin du dixième cycle de la lune et il va, enfin, rejoindre le monde des Minimoys et revoir Sélénia. Sur place, c'est l'événement et rien n'a été laissé au hasard pour fêter comme il se doit son arrivée ! Un banquet est organisé et Sélénia a revêtu sa plus belle robe. Hélas, c'est ce jour précis qu'a choisi le père d'Arthur pour quitter la maison de sa grand-mère. TELERAMA Le premier était plutôt séduisant dans sa naïveté même. Là, c’est trop. Il faut avoir 5 ans pour apprécier ce deuxième volet de la trilogie jardinière de Besson. Arthur et les Minimoys était le cadeau naïf du grand gosse qu'est Besson à tous les enfants de son âge. De là à en faire une suite et un troisième volet (Arthur et la guerre des deux mondes)... Dès la scène d'ouverture d'Arthur et la vengeance de Maltazard, il met le paquet : branle-bas de combat du peuple de l'herbe en 3D remuante et rutilante. Techniquement, rien à dire, c'est scotchant : pour son Jardiland, Besson n'a pas lésiné sur les moyens. En revanche, côté scénario, c'est Nunucheland. Quand on veut faire son Star Wars, même en mini, même en animation, il faut autre chose qu'un prêchi-prêcha écolo et de la « poésie » de classe maternelle. Assommant si on a plus de 5 ans... | ARTHUR ET LA VENGEANCE DE MALTAZARD, Luc Besson 2009, voix de Selena Gomez, Snoop Dogg (animation)@ (E) C'est un grand jour pour Arthur ! En effet, c'est la fin du dixième cycle de la lune et il va, enfin, rejoindre le monde des Minimoys et revoir Sélénia. Sur place, c'est l'événement et rien n'a ét&e ... |
![]() | ARTHUR ET LES MINIMOYS, Luc Besson 2006, Mylène Farmer (voix)(animation)@@Afin de sauver la maison de sa grand-mère de l'action d'un entrepreneur, un garçon de 10 ans se lance sur les traces d'un trésor dont lui parlait son grand-père. Il pénètre alors un monde de créatures miniatures qui vivent en harmonie parfaite avec la nature. TELERAMA Un garçonnet se retrouve sous le jardin parmi des minicréatures à oreilles pointues… Écologie potagère et amour pur : 50 % pro, 50 % naïf, 100 % Besson. Dans une campagne américaine des années 1960 qui fleure bon l’apple pie, un garçonnet veut sauver sa mamie de l’expropriation. En quête d’un trésor, il pénètre dans un monde peuplé de lutins plus combatifs et sages que les humains… Habitude bessonienne, le scénario d’Arthur et les Minimoys est lilliputien. Mais, avec sa multitude de minicréatures, le cinéaste opère un syncrétisme d’heroic fantasy à large spectre, allant de Dark Crystal à Star Wars, du Seigneur des anneaux aux BD de Loisel. Et Selenia, la princesse techno-punk qu’il attache à son héros, est une séduisante synthèse en 3D de son éternel féminin. Avec ce film plus personnel qu’il n’y paraît, Besson n’a pas besoin de se cacher derrière les fusillades, les cités futuristes ou dans les profondeurs marines pour dire sa peur de l’âge adulte. Pour cultiver sa part d’enfance, il va juste au bout du jardin et le fait devant un public « de son âge ». | ARTHUR ET LES MINIMOYS, Luc Besson 2006, Mylène Farmer (voix)(animation)@@ (E) Afin de sauver la maison de sa grand-mère de l'action d'un entrepreneur, un garçon de 10 ans se lance sur les traces d'un trésor dont lui parlait son grand-père. Il pénètre alors un monde de cr&eacu ... |
![]() | COCO, Lee Unkrich 2017 (jeunesse animation pixar)@@Malgré le fait que sa famille ait banni la musique depuis des générations, Miguel rêve de devenir un musicien accompli comme son idole Ernesto de la Cruz. Désespéré de prouver son talent et suite à une mystérieuse série d'événements, Miguel se retrouve dans le coloré et éblouissant territoire des morts. TELERAMA Lors du Jour des morts, fête traditionnelle mexicaine, un jeune garçon visite l’au-delà et rencontre ses défunts ancêtres. Ce film d’animation Pixar, aventure familiale tendre, drôle et mélancolique, est une féerie visuelle inspirée. ÀSanta Cecilia vit une drôle de famille. Tous cordonniers, de génération en génération. Mais Papi a plaqué Mamie pour aller pousser la chansonnette. Depuis, plus personne n’a le droit de produire la moindre note, le plus petit accord de guitare. Miguel, le petit dernier, est décidé à braver le tabou. Son aventure le mènera au monde de ses défunts ancêtres : formidable mégapole de morts très vivants, de squelettes fantasques, attachants et cocasses… Oubliez les tombes grisâtres et les pluies de la Toussaint. Coco prend sa source dans un trésor visuel de crânes, d’étoffes éclatantes et de créatures mythiques. De la petite ville de Santa Cecilia, au Mexique, toute de poussière dorée, où commence l’histoire, à la cité des morts, vision baroque de l’au-delà, le film utilise magnifiquement la palette de couleurs et de formes qui lui est offerte. Hommage à la culture mexicaine, ce conte n’en est pas moins une pure création Pixar. Il brasse avec humour et mélancolie les thèmes qui, de Toy Story à Vice versa, finissent par former une grande fresque sur la famille, l’enfance, l’irréversibilité du temps, ce qui est perdu et ce qui persiste entre les êtres… | COCO, Lee Unkrich 2017 (jeunesse animation pixar)@@ (E) Malgré le fait que sa famille ait banni la musique depuis des générations, Miguel rêve de devenir un musicien accompli comme son idole Ernesto de la Cruz. Désespéré de prouver son talent et su ... |
![]() | FERDINAND, Carlos Saldanha 2017 (animation jeunesse)@@Ferdinand est un taureau au grand coeur. Victime de son imposante apparence, il se retrouve malencontreusement capturé et arraché à son village d'origine. TELERAMA Un taureau de corrida qui déteste la violence et adore les fleurs : un pimpant divertissement animé des studios Blue Sky (les créateurs de “L’Âge de glace”) Voici donc le long métrage d’animation sur le taureau le plus débonnaire de toute la péninsule ibérique. D’abord héros d’un classique pour enfants signé Munro Leaf, puis d’un mémorable court métrage Disney (les deux dans les années 1930), l’aimable ruminant gambade à présent dans l’univers un peu plus lisse et calibré des studios Blue Sky (L’Âge de glace, Rio…), mais reste toujours aussi drôle et pimpant. L’imposant bovidé préfère s’essayer au flamenco que de tenter d’embrocher des toreros. En fuyant son destin, il convertit au passage tous ses amis à cornes (dont une chèvre) aux vertus de la non-violence. Dans une Espagne de rêve, bucolique et colorée, le film enchaîne les gags et les personnages bien troussés (comme Angus, l’irascible et touffu taureau écossais), pour mieux célébrer ce refus de combattre et l’ériger en forme ultime de courage. Paix sur la terre et dans les arènes, un message pas si bête. | FERDINAND, Carlos Saldanha 2017 (animation jeunesse)@@ (E) Ferdinand est un taureau au grand coeur. Victime de son imposante apparence, il se retrouve malencontreusement capturé et arraché à son village d'origine. TELERAMA Un taureau de corrida qui déteste l ... |
![]() | INTERDIT AUX CHIENS ET AUX ITALIENS, Alain Ughetto 2022, voix de Ariane Ascaride, Alain Ughetto (animation)@@Début du XXe siècle, dans le nord de l'Italie, à Ughettera, berceau de la famille Ughetto. La vie dans cette région étant devenue très difficile, les Ughetto rêvent de tout recommencer à l'étranger. Selon la légende, Luigi Ughetto traverse alors les Alpes et entame une nouvelle vie en France, changeant à jamais le destin de sa famille tant aimée. Son petit-fils retrace ici leur histoire. TELERAMA Ses aïeuls ont fui la pauvreté en Italie et migré en France. Le cinéaste retrace leur odyssée et leur rend hommage dans ce film magnifique, pétri de poésie. C'est un dialogue imaginaire entre Alain Ughetto, le réalisateur, et Cesira, sa grand-mère morte et ressuscitée par une marionnette de 23 centimètres, d’une merveilleuse humanité et à laquelle Ariane Ascaride prête sa voix de tous les Suds. Ce film d’animation embrasse le mouvement migratoire d’une famille italienne au début du XXe siècle : il était une fois la figure exemplaire du grand-père Luigi Ughetto, né pauvre et tenace à Ughettera, dans le nord de l’Italie, où la vie est dure, et la météo sans pitié. Luigi, paysan puis ouvrier, connaîtra les chantiers, les guerres, les épidémies, rencontrera l’amour en la belle personne de Cesira, verra ses frères ou certains de ses nombreux enfants mourir, et traversera les Alpes pour s’inventer une nouvelle vie en France. Évocation nostalgique, mais miraculeusement tangible, Interdit aux chiens et aux Italiens s’impose comme une grande œuvre mémorielle et voyageuse, du mont Viso au Valais suisse, de l’Ariège à la Drôme. Pétri d’une poésie constante, traversé d’un humour italien qui donne à la tragédie une forme plus douce, le film offre une véritable matière aux souvenirs. Charbon de bois, brocolis, châtaignes, que le réalisateur a collectés lors de repérages dans les paysages de son berceau familial, dessinent le décor et reconstruisent un monde disparu, quand de simples morceaux de sucre deviennent des briques pour ces migrants piémontais reconvertis en maçons. L’émotion vient du concret : d’un coup de pioche, un edelweiss atterrit dans le chignon d’une fiancée ; un cœur se trace sur une table nimbée de farine ; Cesira malaxe la polenta comme on façonne un amour ; l’un des fils pédale dans la cave sur un petit vélo pour offrir l’électricité à la maisonnée… Une main, celle d’Alain Ughetto, s’immisce régulièrement dans le champ, comme un personnage à part entière, pour tendre un outil à l’un de ses aïeuls, l’aider ou le questionner. Le film devient ainsi un témoignage rare sur l’art du cinéma d’animation, le geste bricoleur (hérité du grand-père) et le rapport intime entre la créature et son créateur. Depuis Ma vie de Courgette, de Claude Barras (2016), aucune marionnette ne nous avait autant bouleversés, ni rappelé le pouvoir magique de réinvention du réel que celles-ci, aux petits nez ronds et aux cheveux en doux sillons. Interdit aux chiens et aux Italiens permet de toucher du doigt la grande Histoire grâce à la texture douce et expressive de l’intime. | INTERDIT AUX CHIENS ET AUX ITALIENS, Alain Ughetto 2022, voix de Ariane Ascaride, Alain Ughetto (animation)@@ (E) Début du XXe siècle, dans le nord de l'Italie, à Ughettera, berceau de la famille Ughetto. La vie dans cette région étant devenue très difficile, les Ughetto rêvent de tout recommencer à ... |
![]() | L AILE OU LA CUISSE, Claude Zidi 1976, Louis de Funes, Coluche (comique)@@@Charles Duchemin, le terrible éditeur d'une revue gastronomique, voudrait que son fils, Gérard, lui succède, mais celui-ci préfère faire le clown dans un cirque. Charles lance un défi à Tricatel, le roi de la cuisine sous vide, en le conviant à une émission de télévision. Toutefois, Charles perd le goût et l'odorat. Aussi Gérard accepte-t-il de le remplacer. TELERAMA Louis de Funès était de retour sur les plateaux après deux infarctus. Une équipe de réanimation était présente et les assureurs sur les dents, mais de Funès se détendit grâce à Coluche, qui n’hésitait pas à le taquiner. Entre eux se laisse deviner une vraie tendresse filiale. L’émotion affleure dans la scène, sur la piste de cirque, où le fils découvre son père sous une épaisse couche de mousse. Le géant du rire est ému à l’écran (ce n’est pas si souvent) devant ce grand benêt qui rêve d’être clown mais a tout de même un sacré palais. Quand, lors d’une émission de télé, l’héritier ridiculise Tricatel (Julien Guiomar, grand second rôle) en étant aussi doué que papa, c’est drôle. Parce que les gentils gastronomes l’emportent sur les méchants précurseurs de la malbouffe façon Jacques Borel. Et parce que cela sent joliment la relève. | L AILE OU LA CUISSE, Claude Zidi 1976, Louis de Funes, Coluche (comique)@@@ (E) Charles Duchemin, le terrible éditeur d'une revue gastronomique, voudrait que son fils, Gérard, lui succède, mais celui-ci préfère faire le clown dans un cirque. Charles lance un défi à Trica ... |
![]() | L AILE OU LA CUISSE, Claude Zidi 1976, Louis de Funès, Coluche (comique)@@@Charles Duchemin, le terrible éditeur d'une revue gastronomique, voudrait que son fils, Gérard, lui succède, mais celui-ci préfère faire le clown dans un cirque. Charles lance un défi à Tricatel, le roi de la cuisine sous vide, en le conviant à une émission de télévision. Toutefois, Charles perd le goût et l'odorat. Aussi Gérard accepte-t-il de le remplacer. TELERAMA Duchemin est le pourfendeur de la malbouffe. Son adversaire : Tricatel. Un peu lourd parfois mais le duo Louis de Funès-Coluche assure le show. Louis de Funès était de retour sur les plateaux après deux infarctus. Une équipe de réanimation était présente et les assureurs sur les dents, mais de Funès se détendit grâce à Coluche, qui n’hésitait pas à le taquiner. Entre eux se laisse deviner une vraie tendresse filiale. L’émotion affleure dans la scène, sur la piste de cirque, où le fils découvre son père sous une épaisse couche de mousse. Le géant du rire est ému à l’écran (ce n’est pas si souvent) devant ce grand benêt qui rêve d’être clown mais a tout de même un sacré palais. Quand, lors d’une émission de télé, l’héritier ridiculise Tricatel (Julien Guiomar, grand second rôle) en étant aussi doué que papa, c’est drôle. Parce que les gentils gastronomes l’emportent sur les méchants précurseurs de la malbouffe façon Jacques Borel. Et parce que cela sent joliment la relève. | L AILE OU LA CUISSE, Claude Zidi 1976, Louis de Funès, Coluche (comique)@@@ (E) Charles Duchemin, le terrible éditeur d'une revue gastronomique, voudrait que son fils, Gérard, lui succède, mais celui-ci préfère faire le clown dans un cirque. Charles lance un défi à Trica ... |
![]() | LA BELLE ET LA BETE, Bill Condon 2017, Emma Watson, Dan Stevens, Luke Evans (fantastique animation)@@Fin du XVIIIè siècle, dans un petit village français. Belle, jeune fille rêveuse et passionnée de littérature, vit avec son père, un vieil inventeur farfelu. S'étant perdu une nuit dans la fôret, ce dernier se réfugie au château de la Bête, qui le jette au cachot. Ne pouvant supporter de voir son père emprisonné, Belle accepte alors de prendre sa place, ignorant que sous le masque du monstre se cache un Prince Charmant tremblant d'amour pour elle, mais victime d'une terrible malédiction. TELERAMA Dans une version colorée comme une opérette, Bill Condon met en scène Emma Watson en Belle aventurière et féministe, et son film milite gaiement pour le droit à la différence. « Il était encore une fois… » Telle pourrait désormais être la devise des studios Disney, attachés depuis quelque temps à refaire leurs dessins animés en prises de vues réelles. Après Cendrillon et Le Livre de la jungle, voici donc la deuxième Belle et la deuxième Bête, dans un décalque chromo, mignonnet et pimpant du film de 1991. Des séquences de comédie musicale à l’aspect du prince maudit, on est invité à jouer au jeu des sept erreurs, tant les deux versions du fameux conte restent proches. Relevons pourtant dans ce spectacle coloré comme une opérette quelques nouveautés. Gracieusement interprétée par Emma Watson, la Belle n’est plus seulement une prisonnière sentimentale, mais une aventurière féministe, qui finit par débarrasser son prétendant de ses poils superflus, et surtout de son machisme bougon. Fable traditionnelle sur le rapport à l’apparence et aux préjugés, le film s’enrichit aussi d’un plaidoyer inédit pour le droit à la différence. Du jamais-vu chez Disney : le personnage du valet, sorte de Figaro crypto-gay, multiplie les allusions malicieuses aux charmes de son maître, le viril Gaston. | LA BELLE ET LA BETE, Bill Condon 2017, Emma Watson, Dan Stevens, Luke Evans (fantastique animation)@@ (E) Fin du XVIIIè siècle, dans un petit village français. Belle, jeune fille rêveuse et passionnée de littérature, vit avec son père, un vieil inventeur farfelu. S'étant perdu une nuit dans ... |
![]() | LA COLLINE QUX COQUELICOTS, Gorō Miyazaki 2011 (animation japon)@@Chaque matin avant de se rendre au lycée, Umi hisse des drapeaux au mat planté dans son jardin. Ils servaient autrefois à envoyer des messages à son père, marin disparu pendant la guerre de Corée. Un de ses camarades de classe, Shun, écrit un poème dans le journal de l'école sur ses drapeaux flottant au vent pour tenter d'attirer son attention. Entre les deux adolescents vont alors naître de profonds sentiments, tandis qu'ils lutteront ensemble pour empêcher la fermeture du foyer des élèves. TELERAMA Amours collégiennes et secrets de famille dans le Japon des années 1960. Un joli film d’animation tout public, lumineux et nostalgique, par Goro Miyazaki. Bienvenue dans un Japon rêvé, rétro, radieux, en plein essor économique, au beau milieu des années 1960. Moins d’un an après la catastrophe de Fukushima, le second dessin animé de Goro Miyazaki (après Les Contes de Terremer) se colore d’une étrange et poignante nostalgie. Le jeune réalisateur était en plein travail lorsque les tremblements de terre, le tsunami et le drame nucléaire ont ravagé son pays. De son propre aveu, il a accentué le côté « paradis perdu » du film. Certes, La Colline aux coquelicots reste, avant tout, la romance de deux lycéens, que risque de séparer un lourd secret de famille. Mais plus que cette sympathique et fraîche bluette, mi-shojo (manga pour filles), mi-mélo, c’est son décor qui retient l’attention. Une évocation minutieuse jusque dans les plus petits détails : marchands de poisson à l’étalage, rues animées, cuisson du riz et bento du matin… On partage, en douceur, dans le sillage d’Umi, les jours ordinaires et heureux, les rayons dorés du crépuscule, la vivacité des émois et des enthousiasmes de jeunesse. Les jeunes héros en uniforme se battent, eux aussi, pour la conservation du passé. Curieux effet gigogne, nostalgie dans la nostalgie : ils militent pour sauver de la démolition leur vieux et croulant foyer d’étudiants, chargé d’histoire. Quand on sait que Goro Miyazaki est le fils de Hayao, maître inspiré de nombreux chefs-d’œuvre, de Princesse Mononoké à Ponyo sur la falaise, cette fascination pour tous les « héritages » n’étonne pas vraiment. D’autant que le film est une vraie histoire de famille : c’est Hayao Miyazaki lui-même qui a écrit le scénario, adapté d’une vieille bande dessinée populaire. Et c’est au sein de son célèbre studio d’animation, Ghibli, que le film s’est tourné. On en reconnaît d’ailleurs le charme et les caractéristiques : même prédilection pour la clarté des couleurs pastel, mêmes traits (personnages très stylisés, décors délicatement réalistes) que pour les autres œuvres maison. Manquent seulement la folle poésie, les monstres et les merveilles des œuvres de Miyazaki père. Pour le fils, c’est un « héritage » bien lourd à porter… | LA COLLINE QUX COQUELICOTS, Gorō Miyazaki 2011 (animation japon)@@ (E) Chaque matin avant de se rendre au lycée, Umi hisse des drapeaux au mat planté dans son jardin. Ils servaient autrefois à envoyer des messages à son père, marin disparu pendant la guerre de Corée. U ... |
![]() | LA HAUT, Pete Docter 2009 (animation)@@Quand Carl, un grincheux de 78 ans, décide de réaliser le rêve de sa vie en attachant des milliers de ballons à sa maison pour s'envoler vers l'Amérique du Sud, il ne s'attendait pas à embarquer avec lui Russell, un jeune explorateur de neuf ans, toujours très enthousiaste et assez envahissant. TELERAMA En choisissant ce vieux Carl — bougon, sourd, casanier, avec dentier et déambulateur — comme personnage principal, Pixar s’offre le luxe d’afficher un handicap commercial. Le premier quart d’heure, résumé poignant des épisodes marquants de sa vie jusqu’à la mort récente de son épouse, est un film dans le film. Bien que travaillée par le deuil, la suite est plus aérienne. Harcelé par les promoteurs, le vieil homme (faux air de Walter Matthau) a opté pour une solution inattendue. Il arrache sa maison du sol, la fait décoller grâce à des ballons, avec l’espoir de réaliser le rêve partagé avec sa défunte femme : s’installer sur les hauteurs de gigantesques chutes, en Amérique du Sud. Un papy qui veut se libérer d’un fardeau et un enfant parasite qui ne fait pas le poids : à deux, peut-être arriveront-ils à quelque chose. Initiatique, cette aventure les emmène dans la jungle et au creux d’un canyon en revisitant plusieurs genres. Le montage vif produit parfois des images quasi subliminales. Entre légèreté et pesanteur, ascension et chute, le film balance. Trouver le bon équilibre, tout est là. Cette apologie de l’émancipation et du voyage serait un peu courte si le détachement prôné ne visait, au fond, une stabilité synonyme de sérénité. | LA HAUT, Pete Docter 2009 (animation)@@ (E) Quand Carl, un grincheux de 78 ans, décide de réaliser le rêve de sa vie en attachant des milliers de ballons à sa maison pour s'envoler vers l'Amérique du Sud, il ne s'attendait pas à embarquer avec ... |
![]() | LA PANTHERE ROSE, Blake Edwards 1963, Peter Sellers, David Niven (comique)@@L'inspecteur Clouseau est une véritable catastrophe ambulante. Il est depuis des années à la poursuite d'un insaisissable cambrioleur de grand style connu comme étant « le Fantôme ». Chargé de la protection du diamant « la Panthère rose », possédé par la princesse Dala, il se rend avec sa femme dans la station de ski italienne de Cortina où se trouve déjà la princesse, objet de toutes les attentions de sir Charles Lytton, un mondain britannique, et de son neveu George. TELERAMA “La Panthère rose” : l’étincelant vaudeville de Blake Edwards Un joyau d’une valeur inestimable, la “Panthère Rose”, vient d’être volé. Le président Haleesh, affolé, fait appel à un policier de réputation internationale pour le retrouver : Jacques Clouseau. Un film bourré de gags et de références. Blake Edwards s’est amusé autour d’un thème classique, celui du gentleman cambrioleur, dont les méfaits servent de prétexte vaguement policier à un étincelant vaudeville. Le réalisateur de La Party ou de Diamants sur canapé navigue en eaux élégantes et familières : fêtes endiablées, parasites mondains, jolies femmes, décors tout en paillettes. Les gags font mouche, énormes, absurdes ou légers, presque indécelables. On a souvent tenu ce film pour un divertissement mineur dans l’œuvre de son créateur. Cet allègre feu d’artifice sans prétention a, sans doute, été pris au piège de son propre succès, générant des suites plus ou moins réussies. Mais on retrouve ici l’essentiel du talent de Blake Edwards, entre burlesque très américain et humour grinçant. Sous la pantalonnade se glisse un portrait sarcastique, au fond assez pessimiste, des mœurs contemporaines. Derrière les gaffes du célèbre inspecteur divisionnaire de la Sûreté française, pigeon entre les pigeons, perce une tendresse mélancolique. David Niven, un habitué des rôles d’aigrefin chic, est irrésistible. Sans oublier le générique : fume-cigarette au coin des babines, la Pink Panther de dessin animé y commençait une carrière internationale. Grand succès commercial à sa sortie, La Panthère rose a donné naissance à une série de films et aussi au personnage d'animation du même nom qui apparaît dans son générique et qui est ensuite devenu le protagoniste d'une longue série de dessins animés. | LA PANTHERE ROSE, Blake Edwards 1963, Peter Sellers, David Niven (comique)@@ (E) L'inspecteur Clouseau est une véritable catastrophe ambulante. Il est depuis des années à la poursuite d'un insaisissable cambrioleur de grand style connu comme étant « le Fantôme ». Charg&eacut ... |
![]() | LA PASSION VAN GOGH, Dorota Kobiela et Hugh Welchman 2017 (animation bio)@@Paris, été 1891. Alors que la nouvelle de la mort de Vincent Van Gogh vient de tomber, Armand Roulin, fils d'un proche du peintre qui voyait d'un mauvais œil cette relation, est chargé de porter la nouvelle. Cependant, Armand réalise vite qu'il a mal jugé le peintre et se met en tête de comprendre son geste désespéré. TELERAMA Que d’efforts vains ! De vrais acteurs ont tourné une intrigue improbable : une lettre égarée de Vincent Van Gogh, qu’un facteur est chargé de remettre à Théo, son frère… Ensuite les soixante mille plans ont été repeints dans le style du peintre. Travail colossal et fausse bonne idée : on émerge fourbu de cet exercice de style, rendu encore plus vain par le dialogue français neuneu, dit notamment par Pierre Niney. Qu’est-il allé faire dans cette galère ? | LA PASSION VAN GOGH, Dorota Kobiela et Hugh Welchman 2017 (animation bio)@@ (E) Paris, été 1891. Alors que la nouvelle de la mort de Vincent Van Gogh vient de tomber, Armand Roulin, fils d'un proche du peintre qui voyait d'un mauvais œil cette relation, est chargé de porter la nouvelle. Cepen ... |
![]() | LA SIRENE, Sepideh Farsi 2022 (animation)@@En 1980, les habitants de la ville iranienne d'Abadan ont résisté au siège des troupes irakiennes. Tandis qu'Omid, 14 ans, reste avec son grand-père, son frère aîné combat au front. Dans son travail de livreur de nourriture, Omid apprend à connaître une grande variété de personnes et leurs histoires. TELERAMA Tout droit venu du récent festival d’Annecy (où il a remporté le Prix de la meilleure musique originale, pour sa BO signée Éric Truffaz), ce beau film d’animation nous replonge dans les tourments du conflit Iran-Irak, en 1980. Nous voilà dans les rouges violents et les ocres enflammés d’Abadan, cité pétrolière du sud de l’Iran, assiégée par l’armée ennemie. Une esthétique à la fois limpide et convulsive, conçue par le dessinateur Zaven Najjar, permet à la réalisatrice Sepideh Farsi (Demain je traverse, Red Rose), dont c’est le premier long métrage animé, d’évoquer l’un des épisodes les plus traumatiques de l’histoire de son pays, à travers le parcours d’Omid, adolescent attachant, déterminé à sauver les siens. Une œuvre sensible et humaniste sur la guerre au quotidien, entre désolation et solidarité. | LA SIRENE, Sepideh Farsi 2022 (animation)@@ (E) En 1980, les habitants de la ville iranienne d'Abadan ont résisté au siège des troupes irakiennes. Tandis qu'Omid, 14 ans, reste avec son grand-père, son frère aîné combat au front. Dans son t ... |
![]() | LA TORTUE ROUGE, Michael Dudok de Wit 2016 (animation)@@@Un homme échoue sur une île déserte tropicale. Seul, il doit apprendre à survivre grâce à la nature, pas toujours accueillante avec pour seuls compagnons les oiseaux et de petits crabes facétieux. Cependant, alors qu'il tente de s'enfuir sur son radeau d'infortune, il fait la rencontre d'une mystérieuse tortue sortie de l'eau. Sa vie va changer à jamais. TELERAMA Entre l'homme et la nature, tout commence, donc, dans le fracas d'une guerre inégale. Sauf que La Tortue rouge est l'ample et émouvant récit d'une réconciliation. Mieux, d'une fusion amoureuse. Ce somptueux film d'animation (prix spécial à Cannes, dans la section Un certain regard) est bien plus qu'un récit écolo comme les autres. Il s'enivre de la beauté des éléments, du vivant comme du minéral, avec la force des grands récits mythologiques. Lorsque la mer, enfin calmée, recrache le héros, à peine vif, sur une île déserte, on croit pourtant voir poindre une énième histoire exotique, façon Robinson Crusoé. Fausse piste, ou plutôt erreur de perspective. L'être humain, ici, n'est pas le jouet du décor. Et la nature n'est pas une réserve d'accessoires à la disposition de son ingéniosité. C'est une puissance mystérieuse, à la fois impassible et changeante, accueillante et rétive... Au début, l'homme veut faire l'homme. Il croit à la chimère d'une conquête, d'une mise au pas. Il s'acharne. Il fabrique un radeau de fortune, avec ce qui lui tombe sous la main. Mais la mer ne veut pas le laisser partir. Dix fois, cent fois, il échoue avant de gagner le large, coulé par une force énigmatique et invisible. Exactement comme le film qui, dix fois, cent fois, déjoue nos attentes, nos habitudes de spectateur. Il faut du temps, à lui comme à nous, pour changer de point de vue, laisser l'arrière-plan devenir l'essentiel : le cycle du ressac sur le sable lisse, le chant des bambous agités par le vent, le rythme des jours qui défilent, lents et réguliers, comme la respiration d'un dormeur. Animé « à la main » et à l'ancienne, à l'aquarelle et au fusain, ce conte contemplatif — et totalement sans paroles — s'exprime à travers la lumière changeante et le jeu des couleurs — or du soleil, plomb de l'orage, mercure d'une nappe d'eau douce... L'île est-elle vraiment magique ? Epuisé, en haillons, l'homme sans nom et sans mots divague. Son sommeil, à même le sable, se peuple de visions. Mais c'est bien éveillé, sous le soleil, qu'il trouve celle qui, inlassablement, coule son embarcation et l'empêche de fuir. C'est une immense tortue rouge qui, comme dans l'un de ces mythes aussi vieux que les rochers et l'eau, se transforme en femme à l'immense chevelure rousse emmêlée. L'île devient, dès lors, le lieu d'une vie à deux — puis à trois, lorsqu'un enfant naît et grandit. Bonheur primitif, quotidien, rythmé par la course malicieuse des crabes voleurs, l'étirement des ombres, le crépitement des ondées passagères. Et cycle tranquille des siestes et des rires, de la pêche et de la cueillette. Rien d'ennuyeux dans la douceur naïve de ces silhouettes enfin apaisées qui épousent leur environnement, jusque dans ses déchaînements de violence (inoubliable et spectaculaire séquence de tornade). Du Néerlandais Michaël Dudok De Wit, on aimait le sens de l'épure, les jeux graphiques sur l'ombre et la lumière, toute une poésie méditative qu'il exprimait dans ses courts métrages. Dans Le Moine et le Poisson, une partie de pêche tournait au ballet cocasse entre le pêcheur rondouillard et sa proie, pour se terminer, déjà, par une rêveuse réconciliation. Dans Père et fille (oscar du meilleur court métrage 2001), tous les chemins menaient aussi à la mer, à sa ligne énigmatique, entre vie et mort. Mais son premier long métrage est plus réussi encore, avec son supplément d'animisme à la japonaise. Dans sa description de la nature, dans chaque souffle de vent et dans chaque brindille, le film reflète l'influence du studio Ghibli, des maîtres Isao Takahata et Hayao Miyazaki. Ce sont eux, d'ailleurs, qui ont sollicité le cinéaste, qui ont présidé à la naissance du film, produit, en France, par le studio Prima Linea. Démarche historique, puisque La Tortue rouge est leur toute première collaboration avec un artiste étranger et extérieur au studio. A ce conte original, ils ont trouvé une place de choix sur la carte de leur univers, à l'ouest des forêts magiques de Princesse Mononoké et de l'océan de Ponyo sur la falaise. Quelque part sur le tropique du chef-d'œuvre. | LA TORTUE ROUGE, Michael Dudok de Wit 2016 (animation)@@@ (E) Un homme échoue sur une île déserte tropicale. Seul, il doit apprendre à survivre grâce à la nature, pas toujours accueillante avec pour seuls compagnons les oiseaux et de petits crabes facétie ... |
![]() | LE CONTE DE LA PRINCESSE KAGUYA, Isao Takahata 2013 (animation)@@Un jour de printemps, Okina, un vieux coupeur de bambous, trouve dans le bourgeon d'une plante une créature lumineuse endormie et qui ressemble à une princesse. Alors qu'il la ramène chez lui, elle se transforme en une petite fille, et elle est immédiatement adoptée par Okina et son épouse. La petite fille grandit très vite, tandis que l'homme trouve sans cesse des pépites d'or et des vêtements dans le même champ. TELERAMA Une adaptation magnifique et poétique d’un conte ancestral japonais par le doyen du Studio Ghibli. Le Conte de la princesse Kaguya est un classique de la tradition orale nippone. Tous les petits Japonais connaissent l’histoire de cette fillette minuscule, découverte au creux d’un bambou par un couple de forestiers. L’enfant devient en un rien de temps une jeune fille à la beauté lumineuse dont tous les hommes tombent amoureux. Mais Kaguya n’est heureuse qu’au milieu des fleurs sauvages et des animaux de la montagne… Si Isao Takahata suit sagement le déroulement de l’histoire, côté forme, en revanche, ça décoiffe ! Le doyen du Studio Ghibli est remonté aux sources de la création : quand le film n’est encore qu’une suite d’aquarelles et de portraits. Des « brouillons » qu’il a choisi d’animer. Le résultat est extraordinaire et inaugure un genre inédit : l’estampe animée. Danses sous les cerisiers, bains dans la rivière, vols au-dessus des prairies en fleurs : l’histoire n’est qu’un prétexte pour célébrer les joies simples de la vie au grand air. Comme si, pour son ultime réalisation, cinq ans avant sa mort, Takahata avait tenu à nous rappeler que le bonheur est dans le pré. | LE CONTE DE LA PRINCESSE KAGUYA, Isao Takahata 2013 (animation)@@ (E) Un jour de printemps, Okina, un vieux coupeur de bambous, trouve dans le bourgeon d'une plante une créature lumineuse endormie et qui ressemble à une princesse. Alors qu'il la ramène chez lui, elle se transforme en une ... |
![]() | LE ROI ET L OISEAU, Paul Grimault 1980 (animation)@@En son château labyrinthique, le roi de Takicardie, triste personnage tyrannique et fat, se pâme d'amour pour une jolie bergère, peinte sur l'une des boiseries de sa chambre. Mais la bergère aime le ramoneur, son voisin. Les tourtereaux prennent la fuite. Furieux, le roi fait rechercher la bergère. TELERAMA Une bergère amoureuse d’un ramoneur, un roi tyrannique et un oiseau philosophe… Grimault et Prévert s’inspirent d’Andersen. Un tendre hommage, qui a la magie immortelle d’un chef-d’œuvre. Au royaume de Takicardie, le roi Charles Cinq-et-trois-font-huit-et-huit-font-seize, despote prétentieux, est amoureux d'une bergère. Mais la bergère aime le ramoneur. Pour échapper au roi, les amoureux trouvent refuge dans la ville basse... On sait avec quelle patience Paul Grimault est parvenu à réaliser son rêve : remanier La Bergère et le Ramoneur, un film commencé avec Jacques Prévert en 1950, dont la finition leur avait été retirée par des distributeurs sans scrupule. Trente ans après, le poète du dessin animé a eu le dernier mot. À son ami disparu il rend le plus beau des hommages. Car tous les thèmes chers à Prévert sont là : la dénonciation de la vanité et de la bêtise et l'innocence et l'amour symbolisés par « la charmante bergère et le petit ramoneur de rien du tout ». Dans le coup de poing final du robot sur la cage aux oiseaux éclate la saine colère des deux amis contre toute entrave à la liberté. Rien de frénétique ici. Même les décors de la cité kafkaïenne semblent tracés avec tendresse. | LE ROI ET L OISEAU, Paul Grimault 1980 (animation)@@ (E) En son château labyrinthique, le roi de Takicardie, triste personnage tyrannique et fat, se pâme d'amour pour une jolie bergère, peinte sur l'une des boiseries de sa chambre. Mais la bergère aime le ramoneur, son v ... |
![]() | LE ROI LION, Jon Favreau 2019, voix de Rayane Bensetti, Anne Sila (animation jeunesse)@@Au fond de la savane africaine, tous les animaux célèbrent la naissance de Simba, leur futur roi. Les mois passent. Simba idolâtre son père, le roi Mufasa, qui prend à cœur de lui faire comprendre les enjeux de sa royale destinée. Mais tout le monde ne semble pas de cet avis. TELERAMA Remake du célèbre dessin animé, avec de vrais lions et beaucoup de trucages. Une prouesse technologique qui reste malgré tout en dessous de son modèle. Après les remakes en prises de vues réelles d’Aladdin et de Dumbo (entre beaucoup d’autres), et un peu avant Mulan (l’an prochain), Disney continue de recycler son mythique catalogue d’animation. Voici venu le tour du Roi lion (1994), habile mélange de drame shakespearien en milieu félin, de comédie burlesque à base de phacochère péteur (merci, Pumba), et de chansons exaltées (merci, Elton John). Nous voilà donc revenus dans la savane, dans la famille royale des lions, pour une copie quasi conforme de l’original. Mais avec un casting de « vrais » animaux, transformés en comédiens par la magie des effets spéciaux. Cette prouesse technologique, au service des aventures de Simba, le prince orphelin, constitue à la fois le clou du spectacle et sa limite. C’est beau comme un documentaire de National Geographic (ou, pour le coup, de Disneynature) avec un supplément de gags, d’action, de musique (la même bande originale, dans une nouvelle version), et la voix de Beyoncé (entre autres) en bonus. Il manque cependant quelque chose d’essentiel à ce spectaculaire safari visuel : la distance du dessin, l’humour, toute l’expressivité que les animateurs avaient offert aux personnages. Aussi magnifiques soient-ils, les « vrais » lions paraissent toujours moins vivants que leurs congénères imaginaires. | LE ROI LION, Jon Favreau 2019, voix de Rayane Bensetti, Anne Sila (animation jeunesse)@@ (E) Au fond de la savane africaine, tous les animaux célèbrent la naissance de Simba, leur futur roi. Les mois passent. Simba idolâtre son père, le roi Mufasa, qui prend à cœur de lui faire comprendre les ... |
![]() | À Katmandou, le reporter japonais Fukamachi croit reconnaître Habu Jôji, cet alpiniste que l'on pensait disparu depuis des années. Il semble tenir entre ses mains un appareil photo qui pourrait changer l'histoire de l'alpinisme. Et si George Mallory et Andrew Irvine étaient les premiers hommes à avoir atteint le sommet de l'Everest, le 8 juin 1924 ? Seul le petit Kodak Vest Pocket avec lequel ils devaient se photographier sur le toit du monde pourrait livrer la vérité. | (E) À Katmandou, le reporter japonais Fukamachi croit reconnaître Habu Jôji, cet alpiniste que l'on pensait disparu depuis des années. Il semble tenir entre ses mains un appareil photo qui pourrait changer l'histoire d ... |
![]() | LE SOMMET DES DIEUX, Patrick Imbert 2021À Katmandou, le reporter japonais Fukamachi croit reconnaître Habu Jôji, cet alpiniste que l'on pensait disparu depuis des années. Il semble tenir entre ses mains un appareil photo qui pourrait changer l'histoire de l'alpinisme. Pour tenter de résoudre ce mystère, Fukamachi se lance sur les traces de Habu. Il découvre un monde de passionnés assoiffés de conquêtes impossibles et décide de l'accompagner jusqu'au voyage ultime vers le sommet des dieux. TELERAMA La passion dévorante d’un homme pour la montagne. Ce film d’animation adapté avec brio d’un manga célèbre atteint des sommets de grâce. Adapté d’un manga à succès, ce film d’animation français a su résoudre la quadrature du cercle. Ou comment réduire une saga de plus de mille six cents pages riche en intrigues et en personnages secondaires pour en tirer un film d’animation d’une heure et demie, sans la trahir. Les scénaristes français ont hardiment taillé dans la masse pour n’en garder que la substantifique moelle : la passion dévorante, obsessionnelle, quasi mystique de Habu pour les cimes. Un « haut mal » qui l’habite, le consume et dont il ne veut surtout pas guérir. Photoréaliste quand il s’agit des décors, l’animation laisse heureusement aux personnages leur part d’imaginaire, ce côté BD qui permet au spectateur de se les approprier, de se sentir proche d’eux. Recherchée, travaillée à petites touches, cette intimité prend tout son sens lors des scènes d’action souvent à couper le souffle. Hymne à l’inhumaine beauté des montagnes, la dernière partie du film est remarquable et nous transporte littéralement sur le toit du monde. Une impression pleine, entière, rarement éprouvée devant un écran. | LE SOMMET DES DIEUX, Patrick Imbert 2021 (E) À Katmandou, le reporter japonais Fukamachi croit reconnaître Habu Jôji, cet alpiniste que l'on pensait disparu depuis des années. Il semble tenir entre ses mains un appareil photo qui pourrait changer l'histoire d ... |
![]() | LE VOYAGE DANS LA LUNE, Georges Melies 1904 @@Six savants, membres du club des astronomes, entreprennent un voyage dans la lune. Installés dans un obus, ils sont propulsés par un canon géant vers leur lieu de destination. Ils assistent sur la lune à un coucher de terre. TELERAMA Une image a longtemps résumé le film le plus célèbre de Georges Méliès : une fusée-obus s'écrase sur l'oeil de la Lune, planète-visage qui grimace de dépit. En découvrant Le Voyage dans la Lune dans des conditions optimales — restauration numérique de ses couleurs d'origine, peintes à la main —, on mesure à quel point ce plan mémorable est une idée de génie, une trouvaille limpide et poétique. Il illustre la nature duelle du travail de Méliès, appliquant au cinéma naissant ses tours de magicien professionnel : un va-et-vient permanent entre illusion et réalité. L'illusion d'une expédition de savants croquignolets sur l'astre voisin ; la réalité d'une troupe de saltimbanques, danseuses en tenue légère comprises, s'incrustant dans des décors en trompe-l'oeil inspirés de Gustave Doré. Avec une oeuvre du muet, mieux vaut musique contemporaine que composition d'époque : la partition écrite par le duo électro Air dynamise ces images d'un autre âge. Elle contribue à la grande pagaille temporelle du film : se mêlent théâtre du XIXe, art cinématographique du siècle suivant, tempos électriques d'aujourd'hui. Le déplacement dans l'espace devient ainsi un voyage dans le temps. Pour introduire ce manifeste rétro-futuriste, Serge Bromberg, qui a mené à bien la restauration, a concocté avec Eric Lange un documentaire passionné et érudit, Le Voyage extraordinaire (diffusé juste avant, à 21h). Une fois qu'on sait (presque) tout sur Méliès, on est paré pour l'expérience : un objet vieux de plus d'un siècle peut en mettre plein les yeux autant que la plus sophistiquée des images numériques... — Aurélien Ferenczi Vous pouvez partager un article en cliquant sur les icônes de partage en haut à droite de celui-ci. La reproduction totale ou partielle d'un article, sans l'autorisation écrite préalable de Telerama, est strictement interdite. Pour plus d'informations, consultez nos Conditions Générales d'Utilisation. Pour toute demande d'autorisation, contactez droitsdauteur@telerama.fr. Fan de Méliès, Serge Bromberg a restauré “Le Voyage dans la Lune” de 1902. Diffusion sur Ciné+ Classic puis France 3 dans la case “Retour de Flamme”. Par Propos recueillis par Anne Dessuant Publié le 02 décembre 2011 à 00h00 Mis à jour le 08 décembre 2020 à 04h47 Partager Favoris C'est grâce à Serge Bromberg et à sa société Lobster Films que Le Voyage dans la Lune, de George Méliès, connaît une seconde naissance, dans une version en couleurs restaurée. A l'occasion du 150e anniversaire de la naissance de Méliès (le 8 décembre), triple programmation sur Ciné+ Classic, Paris Première et France 3. Serge Bromberg lui dédie son magazine, Retour de flamme. Pourquoi Le Voyage dans la Lune est-il considéré comme un chef-d'oeuvre ? Serge Bromberg : Méliès lui-même n'a jamais considéré Le Voyage comme son chef-d'oeuvre. Ce qui en a fait la particularité, c'est le succès phénoménal qu'il a rencontré à l'époque. Au début du siècle, la Lune faisait rêver. Il faut imaginer qu'en 1902 les spectateurs qui allaient voir Le Voyage avaient lu Jules Verne (De la Terre à la Lune est publié en 1865) et peut-être vu l'opéra d'Offenbach (Le Voyage dans la Lune, 1875). La force de l'image de l'obus planté dans l'oeil de la Lune a aussi énormément contribué à son succès. Un film comme Le Royaume des fées, qui, selon moi, est encore plus poétique, ne contient pas une telle image symbolique. De plus les gens savaient que les fées n'existent pas, alors qu'ils pensaient vraiment avoir affaire à des images prises sur la Lune. Les spectateurs du film de Méliès furent les premiers hommes à avoir marché sur la Lune ! Dans le documentaire Le Voyage extraordinaire, qui raconte la restauration du film de Méliès, vous demandez aux restaurateurs de laisser quelques défauts. Pourquoi ? Il faut qu'on comprenne d'où le film vient. A l'époque du Voyage dans la Lune, les cameramen tournaient avec des systèmes primitifs. L'image était instable, les couleurs bavaient... Aujourd'hui, quand on restaure, on peut tout stabiliser et rendre le film aseptisé. Il y a, dans l'imprécision des images du début du siècle dernier, une magie qui disparaît dès qu'on veut tout stériliser. Ces défauts font partie de la poésie de l'époque. Ciné+ Classic organise un cycle de films ayant pour thème les voyages dans la Lune. Voyez-vous en eux une filiation avec Méliès ? Les Premiers Hommes dans la Lune (1964), de l'Américain d'origine autrichienne Nathan Juran, marque la rencontre entre le cinéma fantastique des années 1950 à la Ed Wood et les effets spéciaux de Ray Harryhausen, un grand maître de l'animation. Les scènes sur la Lune mélangent plusieurs sources d'inspiration : Méliès bien sûr, H.G. Wells -dont le film s'inspire - et Offenbach. L'Arche de M. Servadac (1970) est réalisé par le Tchèque Karel Zeman, roi du trucage et héritier direct de Méliès dans sa façon de penser. Comme lui, il n'avait pas peur d'inventer. La plupart des scénarios de films de science-fiction sont assez conventionnels. Karel Zeman était un poète, et ses films sont de vrais délires visuels et narratifs. Comme Méliès, il a fait s'envoler les esprits. | LE VOYAGE DANS LA LUNE, Georges Melies 1904 @@ (E) Six savants, membres du club des astronomes, entreprennent un voyage dans la lune. Installés dans un obus, ils sont propulsés par un canon géant vers leur lieu de destination. Ils assistent sur la lune à un couch ... |
![]() | LES ARISTOCHATS, Wolfgang Reitherman 1971 (animation)@@Paris, 1910. Madame de Bonnefamille, millionnaire excentrique, vit seule entourée de ses chats : Duchesse et ses trois petits, Marie, Toulouse et Berlioz. Un jour, elle convie son notaire pour léguer toute sa fortune à ses compagnons à 4 pattes. Une clause du testament stipule qu'à la mort des chats, ses biens iront à son maître d'hôtel, Edgar. Ce dernier, entendant la nouvelle, décide d'éliminer ces héritiers. Il les emporte à la campagne avec la ferme intention de les noyer. TELERAMA Adélaïde de Bonnefamille veut léguer ses biens à Duchesse, chatte racée, et à ses petits. Ce n’est pas du goût du majordome cupide, mais, heureusement, un chat de gouttière irlandais joue les chevaliers. Ce dessin animé « commandé » par Walt Disney, peu avant sa mort, en 1966, est aussi le premier à se dérouler à Paris, version début du XXe siècle, et à donner la vedette aux chats, d’habitude cantonnés aux rôles des méchants qui prennent une pâtée par les chiens. C’est une franche réussite, rythmée, drôle et pastel, qui, près de cinquante ans après, se déguste encore comme du petit-lait. Thomas O’Malley pourrait être Robert Mitchum, Duchesse a la classe de Deborah Kerr. Et, surtout, il y a le jazz hot de Scat Cat et sa bande de matous fous de swing. « Tout le monde, tout le monde, tout le monde veut devenir un cat. Alléluia ! » | LES ARISTOCHATS, Wolfgang Reitherman 1971 (animation)@@ (E) Paris, 1910. Madame de Bonnefamille, millionnaire excentrique, vit seule entourée de ses chats : Duchesse et ses trois petits, Marie, Toulouse et Berlioz. Un jour, elle convie son notaire pour léguer toute sa fortune à ... |
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![]() | MINUSCULE la vallee des fourmis perdues, Hélène Giraud et Thomas Szabo 2014 (animation)@@@Dans une paisible forêt, les reliefs d'un pique-nique déclenchent une guerre sans merci entre deux bandes rivales de fourmis convoitant le même butin: une boîte de sucres! C'est dans cette tourmente qu'une jeune coccinelle va se lier d'amitié avec une fourmi noire et l'aider à sauver son peuple des terribles fourmis rouges... TELERAMA Les aventures épiques, désopilantes et très inspirées d’une bande de fourmis noires et de leur copine coccinelle. Pas de dialogues, mais des bruitages très expressifs. Pas d’anthropomorphisme, mais un irrésistible humour… entomologique. Pour ces fourmis noires, une boîte à sucre abandonnée, c’est le jackpot… En la transportant, l’escouade d’ouvrières affronte une bande rivale (l’infâme équipe des fourmis rouges), adopte au passage une adorable petite coccinelle perdue et vit un tas d’autres épreuves, comiques ou trépidantes. Ici, tout est affaire d’échelle. Plus c’est petit, plus c’est grand. À hauteur d’insecte, les cailloux sont des falaises ; les lézards, des tyrannosaures. Adapté d’une série télé du même nom, le film en reprend le principe : des personnages animés dans des décors naturels filmés en prises de vues réelles. Après tant d’anthropomorphisme forcé au pays de l’animation, c’est rafraîchissant : ces héros-là bougent comme de vrais insectes, ne marchent pas sur deux pattes et ne causent pas. Un long métrage sans dialogues, il fallait oser. Mais le film est tout sauf muet. Ça vrombit et ça bourdonne sans cesse, dans une bande-son hilarante et expressive. Mais Minuscule est d’abord un conte. Cet univers insolite n’interdit rien, pas même une incursion du côté de l’épopée. Lorsque, entre fourmis rouges et noires, la guerre éclate pour de bon, on se croirait dans Le Seigneur des anneaux : ambiance héroïque et grand spectacle garantis. | MINUSCULE la vallee des fourmis perdues, Hélène Giraud et Thomas Szabo 2014 (animation)@@@ (E) Dans une paisible forêt, les reliefs d'un pique-nique déclenchent une guerre sans merci entre deux bandes rivales de fourmis convoitant le même butin: une boîte de sucres! C'est dans cette tourmente qu'une jeune coc ... |
![]() | MOI MOCHE ET MECHANT, Chris Renaud et Pierre Coffin 1010 (animation comique jeunesse)@@Dans un charmant quartier résidentiel délimité par des clôtures de bois blanc et orné de rosiers fleurissants se dresse une bâtisse noire entourée d'une pelouse en friche. Cette façade sinistre cache un secret : Gru, un méchant vilain, entouré d'une myriade de sous-fifres et armé jusqu'aux dents, qui, à l'insu du voisinage, complote le plus gros casse de tous les temps : voler la lune (Oui, la lune !). TELERAMA Une réussite à mettre au crédit de la main-d’œuvre française, experte en la matière. Le film est coréalisé par le Français Pierre Coffin, formé à l’école des Gobelins, et l’animation a été confiée au studio parisien Mac Guff. Plus réussi est le méchant, plus réussi sera le film. » Le précepte hitchcockien se vérifie une fois de plus avec Gru, héros très sournois de Moi, moche et méchant. Avec son accent russe et ses faux airs de Bela Lugosi, Gru est le genre de type antipathique qu’on adore détester. Pour mener à bien sa dernière lubie (décrocher, au sens propre, la Lune), le misanthrope chauve au nez pointu va même jusqu’à adopter trois fillettes afin d’amadouer son jeune rival, Vector, qui a déjà réussi l’exploit de téléporter dans son jardin la pyramide de Kheops. Évidemment, au contact des trois orphelines, l’affreux Gru s’adoucira… Gru doit beaucoup à l’acteur qui lui prête sa voix, le génial oncle neurasthénique de Little Miss Sunshine, Steve Carell – que Gad Elmaleh, en VF, a bien du mal à égaler. On n’avait pas vu de méchant (numérique) aussi réussi depuis l’odieux Anton Ego, le critique gastronomique sadique de Ratatouille, qui devenait, lui aussi, doux comme un agneau après avoir goûté le plat préparé par le rat cuisinier. Car Moi, moche et méchant (Despicable me, en VO, soit « Moi l’infâme »), première incursion d’Universal dans l’animation en images de synthèse, se hisse au niveau des grands crus de Pixar, infatigable premier de la classe (Toy Story 3). Une réussite à mettre au crédit de la main-d’œuvre française, experte en la matière. Moi, moche et méchant a, en effet, été coréalisé par le Français Pierre Coffin, formé à l’école des Gobelins, et l’animation a été confiée au studio parisien Mac Guff. Par sa folie à la Tex Avery (les personnages se font ratatiner à qui mieux mieux) et ses dialogues cinglants (Gru enfant : « Maman, un jour, j’irai sur la Lune. » La mère de Gru : « Je crains que ce ne soit trop tard. La Nasa n’envoie plus de singes depuis longtemps. »), le film ne néglige aucun public. Et, pour une fois, l’utilisation de la 3D relief ne gâche pas la projection : les couleurs sont suffisamment pétantes pour supporter le voile grisâtre des lunettes, et les effets de surgissement, nombreux. À la différence des récents Alice au pays des merveilles ou du Dernier Maître de l’air, conçus à plat et passés au relief aux forceps, ce film a été pensé en 3D dès l’origine. Et cela saute, littéralement, aux yeux. | MOI MOCHE ET MECHANT, Chris Renaud et Pierre Coffin 1010 (animation comique jeunesse)@@ (E) Dans un charmant quartier résidentiel délimité par des clôtures de bois blanc et orné de rosiers fleurissants se dresse une bâtisse noire entourée d'une pelouse en friche. Cette façade s ... |
![]() | MORNING GLORY, Roger Michell 2010, Rachel McAdams, Harrison Ford, iane Keaton (sentimental)@@Bien qu'elle soit jeune, jolie, dynamique et ambitieuse, Becky Fuller est en pleine traversée du désert professionnelle et sentimentale. Aussi, lorsqu'on propose à cette productrice de reprendre "Daybreak"' la matinale la moins regardée du pays, elle accepte le défi sans hésiter. TELERAMA On ne va pas s'extasier sur cette comédie romantique de série, assez platement mise en scène par Roger Michell — qui eut jadis un éclair en réalisant Coup de foudre à Notting Hill. Mais il faut saluer sa représentation assez fine des médias, et de la montée en puissance de « l'infotainment » (le néologisme qui lie information et divertissement), accélérée par le Net. Voici donc une jeune productrice télé (la jolie Rachel McAdams, qui aurait intérêt à moins gesticuler) chargée de rajeunir la plus minable émission du matin du plus petit des grands « networks » américains. Elle a l'idée d'en confier l'animation à un ex-reporter star, désormais au placard. Harrison Ford fait obstinément la gueule en lançant météo et sujets conso, indignes de lui, un peu comme si Charles Enderlin avait été parachuté à Télématin. Il s'engueule avec la coprésentatrice — Diane Keaton, parfaite en Catherine Ceylac américaine — au point que leurs amabilités matinales boostent l'audience. Son éthique journalistique résistera-t-elle aux nouvelles pratiques du métier, où il s'agit aussi de gagner des clics sur YouTube ? Si les affaires de coeur des uns et des autres laisseront de marbre, en revanche la description de la vie d'une rédaction est très réussie. Curieusement, le journalisme est un des seuls métiers que Hollywood, même dans un film ultra léger, prend suffisamment au sérieux pour ne pas le travestir. | MORNING GLORY, Roger Michell 2010, Rachel McAdams, Harrison Ford, iane Keaton (sentimental)@@ (E) Bien qu'elle soit jeune, jolie, dynamique et ambitieuse, Becky Fuller est en pleine traversée du désert professionnelle et sentimentale. Aussi, lorsqu'on propose à cette productrice de reprendre "Daybreak"' la ... |
![]() | PICCOLO SAXO ET COMPAGNIE, Marco Villamizar et Eric Gutierez 2005, (musical)@@Rien ne va plus sur la planète Musique. Toutes les familles d'instruments sont fâchées. Tout a commencé depuis la mystérieuse disparition des clés Sol, Fa et Ut et évidemment chacune des familles accuse l'autre de les avoir volées. Bref c'est la cacophonie : chacun joue dans son coin et plus personne ne veut entendre parler du grand orchestre.Mais lorsqu'un bois, Piccolo, devient le meilleur ami d'un cuivre, Saxo, la note Do n'en revient pas. TELERAMA “Piccolo, Saxo et compagnie” raconté par François Morel : la musique classique tout en tendresse et facéties La première adaptation télévisuelle du conte musical imaginé en 1956 mélange musique d’orchestre, animation et prises de vues réelles. Et François Morel ouvre un nouveau livre pop-up avec gourmandise. r Très Bien Le conte musical “Piccolo, Saxo et compagnie” imaginé par André Popp et Jean Broussolle dans les années 50 est aujourd’hui raconté par François Morel. Le conte musical “Piccolo, Saxo et compagnie” imaginé par André Popp et Jean Broussolle dans les années 50 est aujourd’hui raconté par François Morel. Photo Camera Lucida Productions Dans la lignée de Pierre et le loup et du Carnaval des animaux, de précédents programmes mélangeant musique d’orchestre, animation et prises de vues réelles, François Morel ouvre un nouveau livre pop-up. Avec gourmandise, le comédien raconte la petite histoire d’un grand orchestre. Au temps lointain, « les instruments de l’orchestre ne se connaissaient pas entre eux », mais un jour, les cordes et les saxophones sont partis en voyage, à la rencontre des autres familles d’instruments. Première adaptation télévisuelle du conte musical inventé dans les années 1950 par André Popp et Jean Broussolle, cette emballante histoire de petits violons qui chantent haut, d’altos qui ont la voix grave et de grand-mère contrebasse ravira les plus jeunes et leurs proches. Chaque page détaille l’univers d’une famille d’instruments (les cordes, les saxos, les bois, les cuivres…), auquel des musiciens de l’Opéra de Rouen Normandie prêtent vie. Les nouveaux instruments nourrissent l’orchestre, jusqu’à l’arrivée du piano majestueux. Sur un livret enlevé, ce conte coloré se joue des échelles. Injectant des personnages animés dans l’orchestre, il invite à découvrir les instruments, les sons et les émotions qu’ils transmettent de manière ludique et visuelle. Dans les années 1950, André Pop et son complice Jean Broussole ont imaginé une histoire en musique qui présente tous les instruments de l'orchestre. Au fil du temps, "Piccolo, Saxo et Compagnie" est devenu un classique comme le "Pierre et le Loup" de Prokofiev. Après "Pierre et le Loup", "Le Carnaval des animaux" et "Les 4 Saisons", France Télévisions invente une forme nouvelle pour ce premier "Piccolo, Saxo et Compagnie" télévisé. | PICCOLO SAXO ET COMPAGNIE, Marco Villamizar et Eric Gutierez 2005, (musical)@@ (E) Rien ne va plus sur la planète Musique. Toutes les familles d'instruments sont fâchées. Tout a commencé depuis la mystérieuse disparition des clés Sol, Fa et Ut et évidemment chacune des famil ... |
![]() | PULP FICTION, Quentin Tarentino 1994, John Travolta, Uma Thurman, Bruce Willis (thriller)@@@L'odyssée sanglante et burlesque de petits malfrats dans la jungle de Hollywood à travers trois histoires qui s'entremêlent. Dans un restaurant, un couple de jeunes braqueurs, Pumpkin et Yolanda, discutent des risques que comporte leur activité. Deux truands, Jules Winnfield et son ami Vincent Vega, qui revient d'Amsterdam, ont pour mission de récupérer une mallette au contenu mystérieux et de la rapporter à Marsellus Wallace. TELERAMA Personnages burlesques, dialogues déphasés, timing déstructuré (et Uma Thurman) : la “Tarantino touch” dans toute sa splendeur. Presque un classique. Tous les ingrédients y sont, indissociables : le récit foutraque qui bascule à chaque instant. La violence surréelle, jamais racoleuse, désamorcée par le burlesque. La joute verbale — même des apprentis braqueurs discutent et font des projets d’avenir. La mythologie hollywoodienne, inlassablement revisitée, car ces histoires de caïds, de poules de luxe et de dealers, en 1994, on les avait déjà vues et revues, mais pas racontées ainsi. Pulp Fiction n’occultait rien, pas même le plaisir de la drogue, ni celui de la gâchette facile, ajoutant juste, l’air de rien, que ce genre de plaisir se paie : Uma Thurman, salement shootée, avait droit à une séance de réanimation éprouvante, et les tueurs devaient nettoyer les conséquences de leurs œuvres. Petit prélude au sort que Tarantino réserverait un jour aux nazis (dans Inglourious Basterds) ou aux esclavagistes (dans Django Unchained)… | PULP FICTION, Quentin Tarentino 1994, John Travolta, Uma Thurman, Bruce Willis (thriller)@@@ (E) L'odyssée sanglante et burlesque de petits malfrats dans la jungle de Hollywood à travers trois histoires qui s'entremêlent. Dans un restaurant, un couple de jeunes braqueurs, Pumpkin et Yolanda, discutent des risques qu ... |
![]() | SOUVENIRS DE MARNIE, Hiromasa Yonebayashi 2015 (animation japon)@Anna, 12 ans, est orpheline et solitaire. Son asthme pousse sa mère adoptive à l'envoyer quelque temps à Hokkaïdo chez des parents éloignés qui vivent au bord de la mer. En se baladant, Anna découvre une très belle maison, ancienne et aperçoit une jeune fille à la fenêtre : c'est Marnie. Elles vont petit à petit lier une belle amitié quand elles découvrent qu'elles partagent un même mal-être. Or, Marnie disparaît sans prévenir. Intriguée, Anna tente de comprendre pourquoi. TELERAMA Ce conte intimiste a été créé dans les studios japonais Ghibli (fondés par Hayao Miyazaki), et ça se voit. À commencer par le décor, radieux coin de nature peint à la main, dont les coteaux d’un vert frémissant, les ciels purs et les maisons nichées dans les arbres semblent appartenir au même pays que Mon voisin Totoro. Même air de famille dans le scénario, qui explore les blessures et l’imaginaire des enfants. Très influencé par Miyazaki, Hiromasa Yonebayashi n’est pas novice pour autant : on lui doit Arrietty, le petit monde des chapardeurs, sorti en 2010. Il nous offre cette fois une rêverie aux reflets fantastiques. Qui est vraiment Marnie ? Un fantôme, un souvenir, une chance de résilience ? Cette amitié éperdue, comme une psychothérapie surnaturelle entre deux gamines malmenées par la vie, oscille entre une mélancolie très adulte et une naïveté juvénile, avec beaucoup d’étreintes froufroutantes et de serments pour toujours au coucher du soleil. C’est très joli, presque trop… Il manque encore à la nouvelle génération Ghibli ce zeste de magie qui sépare l’habileté du génie. | SOUVENIRS DE MARNIE, Hiromasa Yonebayashi 2015 (animation japon)@ (E) Anna, 12 ans, est orpheline et solitaire. Son asthme pousse sa mère adoptive à l'envoyer quelque temps à Hokkaïdo chez des parents éloignés qui vivent au bord de la mer. En se baladant, Anna dé ... |
![]() | SPIRIT, L etalon des plaines, Kelly Asbury Lorna Cook 2002 (animation)@@L'étalon sauvage Spirit naît dans les plaines vierges de l'Ouest américain, aux premières années de la Conquête. Son enfance est tout entière placée sous le signe du jeu et de l'aventure. Spirit découvre avec émerveillement l'immensité, les ressources infinies, la beauté majestueuse de sa terre natale. TELERAMA Un jeune mustang parcourt les vastes plaines de l'Ouest, où l'attendent tout un tas d'aventures et de Tuniques bleues. Par souci de réalisme, les auteurs de ce dessin animé ont privé leur fougueux équidé de la parole. Le problème c'est que, s'il n'extériorise que quelques « hmbrrrmff » bien sentis, ce brave Spirit pousse sans arrêt la chansonnette in petto et par le truchement de la pop star Bryan Adams, soit une assommante litanie du style « Je suis liiiibre et pis sauvaaaaage, et pis personne il peut m'attacheeeer ». Comme justement (presque) tout le monde veut l'attacher, on galope, histoire et dessins confondus (hormis une spectaculaire dégringolade de locomotive en 3D), en pleine mièvrerie sous-disneyenne. C.Mu. | SPIRIT, L etalon des plaines, Kelly Asbury Lorna Cook 2002 (animation)@@ (E) L'étalon sauvage Spirit naît dans les plaines vierges de l'Ouest américain, aux premières années de la Conquête. Son enfance est tout entière placée sous le signe du jeu et de l'aventure ... |
![]() | SUZUME, Makoto Shinkai 2022, (animation road movie)@@Dans une petite ville de Kyushu, une jeune fille de 17 ans, Suzume, rencontre un homme qui dit voyager afin de chercher une porte. Décidant de le suivre dans les montagnes, elle découvre une unique porte délabrée au milieu des ruines. Suzume tourne la poignée, et d'autres portes s'ouvrent alors aux quatre coins du Japon, laissant entrer toutes les catastrophes qu'elles renferment. L'homme est formel : toute porte ouverte doit être fermée. Suzume entame un périple en vue de toutes les refermer. TELERAMA Des brèches surnaturelles menacent le Japon. L’auteur de “Your Name” sonde avec talent le malaise du pays. Petite cause, grands effets. En déplaçant sans le savoir une pierre sacrée, Suzume, 17 ans, libère un dieu chat qui prend aussitôt la poudre d’escampette. Seul hic, cet esprit facétieux ouvre des brèches par lesquelles un ver géant et dévastateur s’introduit dans notre monde. Aidée par Sôta, dernier maillon d’une lignée de « verrouilleurs », la jeune femme sillonne le Japon en essayant de réparer les dégâts, mais les portes deviennent de plus en plus difficiles à refermer… On le sait depuis Your Name, énorme succès dans l’archipel en 2016, Makoto Shinkai aime les passages, les portails, les points de contact entre mondes et époques que tout sépare. Rien, ni le temps ni la distance, ne doit empêcher la rencontre. Chantre de la romance sentimentale, le nouveau Midas de l’animation japonaise — dont les films dépassent en nombre d’entrées la plupart des productions Ghibli — sait y incorporer ce qu’il faut d’action, d’humour et de fantastique pour séduire un public d’ados et de jeunes adultes. Avec son lot de péripéties, de métamorphoses, de clins d’œil à la culture pop et ses personnages secondaires bien campés et attachants, Suzume s’inscrit dans cette lignée. Mais derrière le rythme trépidant et les motifs acidulés, pointe une petite musique entêtante, un sous-texte qui, lui, n’a rien d’insouciant. Déjà en filigrane dans ses œuvres précédentes, la marque laissée par le séisme du 11 mars 2011 n’a jamais été aussi visible. Shinkai d’ailleurs n’a pas hésité à utiliser certaines images du tsunami devenues iconiques, comme ce bateau échoué sur le toit d’une maison. Particulièrement impressionnant, source des cataclysmes et de la destruction, le ver géant inspiré par les mythes fondateurs du Japon, pèse de tout son poids sur le film. Course à l’échalote du sud au nord-est de l’archipel, Suzume est aussi un road movie éminemment nostalgique au cœur des villages et des parcs d’attractions abandonnés où traîne encore l’écho des petits mots du quotidien, le souvenir d’un Japon rural et englouti. | SUZUME, Makoto Shinkai 2022, (animation road movie)@@ (E) Dans une petite ville de Kyushu, une jeune fille de 17 ans, Suzume, rencontre un homme qui dit voyager afin de chercher une porte. Décidant de le suivre dans les montagnes, elle découvre une unique porte délabrée ... |
![]() | TOUS EN SCENE 2, Garth Jennings 2021 (animation jeunesse)@Dans le nouveau théâtre Moon, la troupe interprète sa version musicale d'Alice au pays des merveilles. Buster Moon tient à avoir l'avis de Suki Lane. Elle est celle qui décide quels talents peuvent auditionner devant Jimmy Crystal, grand producteur de spectacles à Redshore City. Pour elle, le niveau n'est pas suffisant et l'insistance de Buster Moon n'y fait rien.Remotivé par Nana Noodleman, le koala rassemble ses artistes et part infiltrer les auditions. TELERAMA La troupe du koala mélomane affronte un loup blanc roi du show-biz ! On retrouve avec joie cette drôle de ménagerie et son univers de chansons pop-rock. En remplaçant les candidats de The Voice par des animaux chanteurs dans un dessin animé mille fois plus distrayant que le fameux programme télé, Tous en scène avait fait un triomphe en 2017. Cette suite, encore plus drôle, voit le koala rêveur Buster Moon prendre d’assaut l’empire du show-business, une multinationale du divertissement gérée par un loup blanc aux dents longues ! Pour faire entendre leur voix dans l’usine à tubes, les artistes sincères qu’emmène avec lui Buster Moon vont être obligés de jouer la comédie… Le bras de fer entre l’industrie musicale et le chant comme passion nous transporte dans la jungle familière de la création, où la ménagerie de Tous en scène a naturellement sa place. Le réalisateur Garth Jennings possède un don de portraitiste animalier – il s’est même glissé avec bonheur dans le personnage le plus fou de tous, la lézarde écervelée Miss Crawly, dont il dit les répliques. Produit par le studio qui a lancé les Minions, le film reprend une esthétique désormais éprouvée : beaucoup de couleurs, un univers visuel presque clinquant, mais, dans le détail, des jolies idées à foison et un superbe travail sur les émotions. Musicalement, cette suite gagne aussi en contrastes, avec des hits imparables mais aussi des perles rares, comme Holes, de Mercury Rev, ou le morceau du Steve Miller Band Abracadabra. Le mot clé d’un tour de chant magique. | TOUS EN SCENE 2, Garth Jennings 2021 (animation jeunesse)@ (E) Dans le nouveau théâtre Moon, la troupe interprète sa version musicale d'Alice au pays des merveilles. Buster Moon tient à avoir l'avis de Suki Lane. Elle est celle qui décide quels talents peuvent audition ... |
![]() | TOUS EN SCENE, Garth Jennings 2016, voix de Patrick Bruel, Jenifer Bartoli (animation jeunesse)@@Buster Moon est un élégant koala, directeur d'une salle de théâtre dont les années de gloire passées commencent à tomber dans l'oubli. Buster est un éternel optimiste, et peut-être un peu fripouille. Il aime son théâtre plus que tout et fera le maximum pour le préserver. Une chance se présente à lui : organiser le plus grand concours de chant au monde. Cinq candidats se retrouvent en tête : une souris, un éléphant, un porc-épic, un cochon, et un gorille. Ils espèrent tous changer leur vie. TELERAMA Ado éléphante, jeune porc-épic révoltée ou gorille en rupture participent à un concours de chant façon télé-crochet. Humour, énergie : une réussite. Les réalisateurs, Christophe Lourdelet et Garth Jennings, mettent littéralement en scène des personnages aussi drôles qu’attachants, tous passionnés par la musique… Universal Pictures - Illumination Entertainment - Hammer & Tongs Champion du divertissement, le studio Illumination Entertainment fabrique avec une régularité de métronome des succès du cinéma d’animation, de Moi, moche et méchant aux Minions. Avec son histoire de concours de chant qui surfe sur la vogue de programmes télé comme The Voice, Tous en scène a été entièrement pensé pour décrocher le gros lot au box-office. Mais au-delà de la stratégie marketing, le charme saute aux yeux. Ceux du petit koala Buster Moon s’illuminent quand d’autres animaux viennent chanter sur la scène de son théâtre, au bord de la faillite. Ce regard émerveillé devient aussi le nôtre. La réussite de Tous en scène réside dans l’art de faire exister, en deux temps, trois mouvements, des personnages simples, attachants et drôles et qu’on n’a aucun mal à croire passionnés par la musique. Une grande ado éléphante qui a le trac et, derrière le micro, ne sait plus où se mettre. Une jeune porc-épic en révolte rock. Un gorille qui rompt avec sa meute, embarquée dans des cambriolages, pour entonner du Elton John. Ou bien encore, dans la famille cochon, une maman qui jongle avec ses vingt-cinq cochonnets et son envie de réussir dans la chanson. Pour les croquer tous, le trait est énergique et familier, comme les airs que chacun reprend, Bad Romance, de Lady Gaga, ou My way, de Sinatra… En misant sur le plaisir enfantin de cette musique entraînante, le réalisateur nous parle de trouver sa voix et sa voie, de la joie d’être soi-même, star ou pas. Le message est aussi mignon que Buster Moon le koala. | TOUS EN SCENE, Garth Jennings 2016, voix de Patrick Bruel, Jenifer Bartoli (animation jeunesse)@@ (E) Buster Moon est un élégant koala, directeur d'une salle de théâtre dont les années de gloire passées commencent à tomber dans l'oubli. Buster est un éternel optimiste, et peut-êtr ... |
![]() | TOY STORY, John Lasseter 1995 (animation jeunesse)@@Quand le jeune Andy quitte sa chambre, ses jouets se mettent à mener leur propre vie sous la houlette de son pantin préféré, Woody le cow-boy. TELERAMA LE film qui a révolutionné l’animation en images de synthèse. Quel enfant n’a pas rêvé de voir ses jouets prendre vie ? Chaque séquence est un morceau de bravoure, et pas un instant le rythme ne faiblit. Dans les histoires du cinéma, Toy Story figurera à jamais comme le premier long métrage entièrement réalisé en images de synthèse. Aujourd’hui, on est beaucoup moins impressionnés qu’à l’époque par la prouesse technique, mais on reste bluffés par la richesse du scénario, sorte de « guéguerre des joujoux » moderne, qui démarre dans une chambre d’enfant. Le tour de force, c’est d’avoir créé l’illusion de la vie et des sentiments chez des personnages entièrement virtuels. Chaque séquence est un morceau de bravoure. Filmée comme un raid militaire, l’expédition des petits soldats chargés de commenter le déballage des cadeaux est irrésistible. La course-poursuite finale avec un camion de déménageurs n’a rien à envier à Indiana Jones. La virée inquiétante chez Sid, le sale gosse qui a fait de sa chambre un laboratoire pour jouets mutants, est un grand moment d’inventivité. Pas un instant le rythme ne faiblit. Extra. | TOY STORY, John Lasseter 1995 (animation jeunesse)@@
(E) Quand le jeune Andy quitte sa chambre, ses jouets se mettent à mener leur propre vie sous la houlette de son pantin préféré, Woody le cow-boy. TELERAMA LE film qui a révolutionné l&rsqu ... |
![]() | YOUR NAME, Makoto Shinkai 2016 (animation)@@Mitsuha, une adolescente de 17 ans élevée dans une famille traditionnelle, s'ennuie dans ses montagnes natales et voudrait connaître la vie excitante d'une grande ville. A Tokyo, Taki est débordé, entre le lycée, son emploi dans un restaurant italien et ses amis. Un jour, Mitsuha rêve qu'elle est un jeune homme à Tokyo, tandis que Taki se voit en rêve dans la peau d'une adolescente du Japon rural. Contre toute attente, leurs rêves respectifs sont exaucés : ils ont échangé leurs corps. Ravis au début de l'expérience, ils s'aperçoivent que ce voeu est lourd à porter. Ils veulent se rencontrer pour que les choses reviennent à la normale... TELERAMA La douce Mitsuha se réveille dans la peau du viril Taki... Idée originale, animation léchée. Manque la petite étincelle qui hisserait ce film vers les cimes. Régulièrement la douce Mitsuah se réveille dans la peau du viril Taki, et vice versa. L’espace d’une journée, il leur faut composer avec la vie et le corps d’un(e) inconnu(e), avant de tout oublier le lendemain. Peu à peu, pourtant, le contact s’établit et, sur fond de bug temporel et de cataclysme annoncé, se développe une de ces histoires d’amour alambiquées dont le Japon a le secret… Animation léchée, idée originale, scénario consistant et drôle : Your name, troisième long métrage de Makoto Shinkai, fait, à juste titre, un tabac dans l’archipel. Il manque seulement la petite étincelle supplémentaire, le délicieux frisson qui hissent un film vers les cimes. | YOUR NAME, Makoto Shinkai 2016 (animation)@@ (E) Mitsuha, une adolescente de 17 ans élevée dans une famille traditionnelle, s'ennuie dans ses montagnes natales et voudrait connaître la vie excitante d'une grande ville. A Tokyo, Taki est débordé, entre le ... |
![]() | ZOOTOPIE, Byron Howard 2016 (animation)@@Zootopia est une ville qui ne ressemble à aucune autre : seuls les animaux y habitent ! On y trouve des quartiers résidentiels élégants comme le très chic Sahara Square, et d'autres moins hospitaliers comme le glacial Tundratown. Dans cette incroyable métropole, chaque espèce animale cohabite avec les autres. Qu'on soit un immense éléphant ou une minuscule souris, tout le monde a sa place à Zootopia ! TELERAMA Petit bijou d’animation bourré d’humour, “Zootopie” sonne le retour en grâce des films d’animaux chez Disney. Avec en prime un scénario malin et une réjouissante initiation au polar. Bienvenue à Zootopie, peuplée de mammifères vivant, apparemment, en harmonie. Cet univers urbain et foisonnant, on le découvre avec émerveillement en même temps que l’héroïne : une lapine venue des champs de carottes, rêvant d’être flic. La ville est un vrai laboratoire de gags. Différences de taille, de poids, de vitesse : tout est prétexte à plaisanterie. Y compris cette enquête nébuleuse qui se déroule dans la cité, avec des personnages hauts en couleur, comme le renard, combinard, ou le paresseux, irrésistible. Très vite, Zootopie devient une initiation au polar, une version junior du Grand Sommeil. Quand la policière en herbe arrive en ville, la société des animaux — Orwell n’est pas loin — fonctionne sur un modèle de castes. Les rangs des forces de l’ordre sont trustés par de gros lions, éléphants et rhinocéros, malgré le rêve américain qui laisse croire que les habitants sont égaux. Le scénario, d’une intelligence remarquable, rappelle que l’habit ne fait pas le moine, que la peur est une arme redoutable pour gouverner, et s’amuse avec les clichés que la firme Disney a elle-même forgés : on vous laisse découvrir les délicieux méchants… | ZOOTOPIE, Byron Howard 2016 (animation)@@ (E) Zootopia est une ville qui ne ressemble à aucune autre : seuls les animaux y habitent ! On y trouve des quartiers résidentiels élégants comme le très chic Sahara Square, et d'autres moins hospitaliers comm ... |