![]() | Dans ses rêves libertins, la belle amante rêve Des plaisirs osés, de l'amour interdit... Elle jouit doucement au jeu délicieux, Au plaisir suprême de l'amour licencieux. Son corps serpente sur les plis de son lit Pour goûter pleinement le fruit défendu... Au coeur de l'extase, gémissant faiblement, Elle livre le secret des fantasmes de sa vie. Ido | (E) Dans ses rêves libertins, la belle amante rêve Des plaisirs osés, de l'amour interdit... Elle jouit doucement au jeu délicieux, Au plaisir suprême de l'amour licencieux. Son corps serpente sur ... |
![]() | Ce soir je me destine à ce que vous souhaitiez Au plaisir des caresses que mes mains me procurent Elles vont et viennent au rythme de mes pensées Et font monter en moi au fur et à mesure Le désir de vous plaire et de vous contenter. Et j'imagine ainsi en flattant tout mon être Qu'une main plus habile sur mon corps, s'agite Et espère haletante la venue de mon Maître Pour qu'il dompte avec fougue le démon qui m'habite Et lie mes mains goulues au-dessus de ma tête. Ainsi pieds et poings liés je perdrai tout honneur Et de mon sexe chaud s'écoulera l'essence Et dans mon ventre moite résonnera la peur Et j'apprendrai aussi à contrôler mes sens Pour m'ouvrir totalement et fondre de bonheur. Par plaisir, je guiderai les élans de sa main En basculant mon corps pour le rendre accessible Et dans ma bouche ouverte j'espérerai en vain Qu'il entre et me possède d'une force indicible Puis pénètre mes chairs jusqu'au fond de mes reins. Ainsi, femme soumise et entièrement offerte, Je tâcherai de plaire à mon amant subtil En acceptant toujours !, Ecoutant ses requêtes, Du mieux que je pourrais, toujours les accomplir Et capter sans faillir ses envies si expertes. Mes yeux seront fermés, grand ouverts sur l'obscurité, sur l'inconnu de votre venue. Vous me caresserez peut-être du regard ? comment pourrais-je le savoir ? Je vous sentirai néanmoins avec moi, là, tout près. Vous saisirez mes mains, les portant sur vous, les laissant vous deviner, vous découvrir du bout des doigts. J'effleurerai votre visage, comme une aveugle qui apprendrait à vous connaître ; j'envelopperai vos joues de mes paumes, je passerai mes pouces à vos arcades, le long de votre nez, sur vos lèvres désirables… J'apprécierai la soie de vos cheveux, y emmêlant mes doigts, votre nuque solide, votre cou gracile à la douceur de votre menton, vos épaules rondes où j'aimerai à me blottir, sans doute... Votre torse chaud, écrin impénétrable où je sentirai palpiter un cœur aussi affolé que le mien, il me semble l'entendre déjà au bout de ma main. Votre dos vertigineux, vos fesses musculeuses, vos flancs dégagés, vos doigts si longs qui se mêleront un instant aux miens. Je m'agenouillerai pour découvrir vos cuisses, vos mollets, tout du long jusqu'aux pieds, ma main s'y agrippera, ma joue s'y frottera. Je frôlerai à peine votre sexe oiseau, tout juste y sentirez-vous mon souffle chaud. Vous me relèverez, me prendrez dans vos bras. Serrée tout contre vous, je vous caresserai des lèvres, je tenterai de goûter votre peau aux parfums qui m'enivrent. Vous me rassurerez, ma peur s'en sera peut-être allée, tout doucement, où peut-être sera-t-elle encore là, exacerbant mes sens multipliés. Vous me faites chavirer… | (E) Ce soir je me destine à ce que vous souhaitiez Au plaisir des caresses que mes mains me procurent Elles vont et viennent au rythme de mes pensées Et font monter en moi au fur et à mesure Le désir ... |
![]() | Le bruissement de la soie sur ma peau Et ce désir qui monte en murmurant votre nom Un désir infini bien au delà des mots Un désir insensé au-delà des raisons Il envahit mon corps et brûle dans mes veines Il coule entre mes cuisses en lentes traînées de feu Il me coupe le souffle et je respire à peine Et j'entrouvre la bouche et je ferme les yeux Le désir est puissant et j'en ai presque mal Je veux vos mains sur moi, votre peau contre ma peau, Je veux sentir en vous un désir animal Aussi fort que le mien, aussi grand, aussi beau | (E) Le bruissement de la soie sur ma peau Et ce désir qui monte en murmurant votre nom Un désir infini bien au delà des mots Un désir insensé au-delà des raisons Il envahit mon ... |
![]() | Par-dessus son corps moite, entre ses mains humides, Arielle est une mer et son plaisir l’écume, Et c’est comme un geyser d’une froideur torride, Une cigarette qu’aucun homme ne fume. Arielle peut tremper juste avant de trembler, Sous ses propres vagues et ses doigts disparus, Elle voudrait hurler avant de succomber A l’orgasme infernal, au plaisir inconnu. Laurent Huttard | (E) Par-dessus son corps moite, entre ses mains humides, Arielle est une mer et son plaisir l’écume, Et c’est comme un geyser d’une froideur torride, Une cigarette qu’aucun homme ne fume. ... |
![]() | Ça frotte, ça crisse ça glisse ! J’aime ce contact soyeux à mon entre cuisse Ce frottement indécent qui m’excite. J’aime ce doux tissu qui entre dans ma fente J’aime me sentir pleine de désir Je vous regarde messieurs et moi je sais ce que je désire de vous… alors attrapez-moi si vous êtes valeureux ! | (E) Ça frotte, ça crisse ça glisse ! J’aime ce contact soyeux à mon entre cuisse Ce frottement indécent qui m’excite. J’aime ce doux tissu qui entre dans ma fente J’a ... |
![]() | Garance est seule ce soir, étendue sur son lit, Alanguie sous ses draps et vêtue de fragrances, Elle rêve d’un homme à passer son ennui, Qu’il la prenne, l’emmène et garde le silence. Envoûtée de phantasmes, éprise d’elle-même, Ses douces caresses exaltent ses désirs D’un timide frisson qu’envahit son corps blême, Elle pousse d’un doigt son tout premier soupir. Par-dessus son corps moite, entre ses mains humides, Garance est une mer et son plaisir l’écume, Et c’est comme un geyser d’une froideur torride, Une cigarette qu’aucun homme ne fume. La belle s’explore d’amoureux de cylindres, Ses soupirs silencieux se font gémissements, Car au moins toute seule il n’est besoin de feindre, Pour se mordre la lèvre il n’est besoin d’amant. Garance peut tremper juste avant de trembler, Sous ses propres vagues et ses doigts disparus, Elle voudrait hurler avant de succomber A l’orgasme infernal, au plaisir inconnu. Garance laisse-moi te prendre par la main, Au ciel des abysses, aux cascades brûlantes D’acide et de jouissance, avides de tes riens, Morbides abandons, perversions suffocantes. Laurent Huitard | (E) Garance est seule ce soir, étendue sur son lit, Alanguie sous ses draps et vêtue de fragrances, Elle rêve d’un homme à passer son ennui, Qu’il la prenne, l’emmène et garde le ... |
![]() | le bouton dans sa corolle (Sofifée)Mon joli bouton rose au creux de sa corolle garde son secret. Ce gage d'amour la perle de mes désirs dans son bel écrin. Sofifée | le bouton dans sa corolle (Sofifée) (E) Mon joli bouton rose au creux de sa corolle garde son secret. Ce gage d'amour la perle de mes désirs dans son bel écrin. Sofifée ... |
![]() | dessine moiMoment si délicat où ton souffle m'oppresse Où tous mes soupirs se confondent en paresse, Caresse mon désir de ta fougue sensuelle Et dessine moi, muse nue, à tes étincelles. Prend mon être à ta peau ruisselante A ton érotisme je dédie ma chair frissonnante. Parfume mes sens de tes arômes fragiles En cet instant, évaporée, je serais ta docile. | dessine moi (E) Moment si délicat où ton souffle m'oppresse Où tous mes soupirs se confondent en paresse, Caresse mon désir de ta fougue sensuelle Et dessine moi, muse nue, à tes étincelles. Prend m ... |
![]() | merveilleux pertuis (Pierre de Ronsard)Je te salue, Ô merveillette fente, Qui vivement entre ces flancs reluis; Je te salue, Ô bienheureux pertuis, Qui rend ma vie heureusement contente! C’est toi qui fais que plus ne me tourmente L’archer volant qui causait mes ennuis; T’ayant tenu seulement quatre nuits Je sens sa force en moi déjà plus lente. Ô petit trou, trou mignard, trou velu, D’un poil folet mollement crespelu, Qui à ton gré domptes les plus rebelles: Tous vers galans devraient, pour t’honorer, A beaux genoux te venir adorer, Tenant au poing leurs flambantes chandelles! Pierre de Ronsard | merveilleux pertuis (Pierre de Ronsard) (E) Je te salue, Ô merveillette fente, Qui vivement entre ces flancs reluis; Je te salue, Ô bienheureux pertuis, Qui rend ma vie heureusement contente! C’est toi qui fais que plus ne me tourmente L&rsq ... |
![]() | Sentiments à fleur de cœur, douces sensations Réactions à fleur de peau, sensuelles révélations Mon corps se souvient tel un acteur survivant D’un passé troublant qu’il conjugue au présent. Je rêve de toi. Ma main lentement entre mes cuisses, se glisse Câline, elle répète des caresses, divines esquisses D’un bonheur passé, enfoui mais jamais oublié Elle se fait narratrice de tes désirs retrouvés. Je rêve de toi. Elle est tienne, elle est toi, c’est toi qui la dirige C’est toi qui est le guide de mon plaisir, prodige Une onde de douceur parcourt mon corps, accord A jamais, à toujours de plaisirs qui dévorent. Et si je ne rêvais plus …. Chris | (E) Sentiments à fleur de cœur, douces sensations Réactions à fleur de peau, sensuelles révélations Mon corps se souvient tel un acteur survivant D’un passé troublant qu’i ... |
![]() | Sein qui dort Sein que j’adore Sein au réveil Sein quotidien Sein décolleté Sein col roulé Sein en dentelle Sein sous un voile Sein au soleil Sein vers le ciel Sein caressé Sein effleuré Sein embrassé Sein mordillé Sein en pomme Sein en poire Sein fruit mûr qu’on vous envie Sein oublié Sein délaissé Sein dans ma main Sein dans ta main Sein qui te brûle Sein qui hurle Sein qui durcit Sein qui supplie Sein que je masse Sein que tu masses Sein de plaisir Sein apaisé Sein Maternel Sein qui donne vie Sein qui nourrit Sein qui rassure Sein éternel Julien | (E) Sein qui dort Sein que j’adore Sein au réveil Sein quotidien Sein décolleté Sein col roulé Sein en dentelle Sein sous un voile Sein au soleil Sein vers le ciel Sein caressé Sein e ... |
![]() | sillages (Renée Vivien)Et je regrette et je cherche ton doux baiser. Quelle femme saurait me plaire et m’apaiser ? Laquelle apporterait les voluptés anciennes Sur des lèvres sans fard et pareilles aux tiennes ? Je sais, tu mentais, ton rire sonnait creux Mais ton baiser fut lent, étroit et savoureux, Il s’attardait, et ce baiser atteignait l’âme, Car tu fus à la fois le serpent et la femme. Mais souviens-toi de la façon dont je t’aimais… Moi, ne suis-je rien dans ta chair ? Si jamais Tu sanglotas mon nom dans l’instant sans défense, Souviens-toi de ce cri suivi d’un grand silence. Je ne sais plus aimer les beaux chants ni les lys Et ma maison ressemble aux grands nécropolis. Moi qui voudrais chanter, je demeure muette. Je désire et je cherche et surtout je regrette… Renée Vivien (Sillages, 1908) | sillages (Renée Vivien) (E) Et je regrette et je cherche ton doux baiser. Quelle femme saurait me plaire et m’apaiser ? Laquelle apporterait les voluptés anciennes Sur des lèvres sans fard et pareilles aux tiennes ? Je sais, t ... |
![]() | levres rosesLèvres roses Lèvres des femmes Venez sur mon corps qui repose Je sens sur ma peau les aiguilles Et l'ondulation des anguilles Je sens crépiter le plaisir Fuyant si je veux le saisir Lèvres roses lèvres des femmes Laissez saillir la fleur enclose Refermez-vous sur mon visage Emportez-moi dans le courant Avec les embruns du voyage Et les odeurs de l'océan Avalez-moi dévorez-moi Je suis le poisson qui s'étonne Et laisse à la rouge anémone Son corps qui se couvre de soie Lèvres roses Lèvres des femmes Sexe affolant qui me créa A l'heure où je rendrai mon âme Aspirez-moi Reprenez-moi | levres roses (E) Lèvres roses Lèvres des femmes Venez sur mon corps qui repose Je sens sur ma peau les aiguilles Et l'ondulation des anguilles Je sens crépiter le plaisir Fuyant si je veux le saisir L&e ... |
![]() | Fleur..tes couleurs.. ta saveur ...mon bonheur.. Ton centre de vie.. je goûte ton fruit.. Pétales de rose.. sur elles ..je me pose.. La douceur de ton miel.. vaut tout le ciel.. Douce amour..de mon parcours.. ton essence..pour mes sens.. Charmeuse..je suis conquise.. je te trouve exquise... Sauvage comme le vent.. suave dans les grands moments.. Ton emprise .. comme une brise.. beautée ..dévoilée..tu te laisse aimer.. Tes parfums multiples.. remplissent ma vie..mes nuits.. je suis ta disciple.. Te conquérir...pour partir.. pour te revenir.. De toi..je me passionne.. ton centre de vie.. je goûte ton fruit.. Tu frissonnes..tu t'abandonnes.. intense.. moment.. tout puissant..l'instant.. où je suis si près.. de ton ultime sommet.. La douceur de ton miel.. vaut cent arc-en-ciel.. Pétales de rose.. sur elles..je me pose.. ta jouissance..ennivrante... cette récompense..me fait sentir vivante.. Je suis ton admiratrice..ta complice.. tu es ma partenaire de délices.. Je m'envole...vers le ciel.. comblée ..rassasiée.. chargée..de tes beautées.. Je ne suis...qu'une petite abeille.. devant tes merveilles.. explora | (E) Fleur..tes couleurs.. ta saveur ...mon bonheur.. Ton centre de vie.. je goûte ton fruit.. Pétales de rose.. sur elles ..je me pose.. La douceur de ton miel.. vaut tout le ciel.. Douce amour..de mon parcours. ... |
![]() | la rousse et la blonde (Paul Verlaine)Tendre, la jeune femme rousse, Que tant d’innocence émoustille, Dit à la blonde jeune fille Ces mots, tout bas, d’une voix douce : Sève qui monte et fleur qui pousse, Ton enfance est une charmille ; Laisse errer mes doigts dans la mousse Où le bouton de rose brille. Laisse-moi, parmi l’herbe claire, Boire les gouttes de rosée Dont la fleur tendre est arrosée ; Afin que le plaisir, ma chère, Illumine ton front candide, Comme l’aube l’azur timide. Paul Verlaine | la rousse et la blonde (Paul Verlaine) (E) Tendre, la jeune femme rousse, Que tant d’innocence émoustille, Dit à la blonde jeune fille Ces mots, tout bas, d’une voix douce : Sève qui monte et fleur qui pousse, Ton enfance est ... |
![]() | mon éternel amour (Renée Vivien)Mon éternel amour, te voici revenue. Voici contre ma chair, ta chair brûlante et nue. Et je t’aime, et j’ai tout pardonné, tout compris; Tu m’as enfin rendu ce que tu m’avais pris. J’oublie en tes doux bras qu’il fut des jours haïs, Que tu m’abandonnas et que tu me trahis. Qu’importe si jadis le caprice des heures Sut t’entraîner vers les amours inférieures? Qu’importe un être vil? Son nom soit effacé!… Je ne me souviens plus de ce mauvais passé. Je ne me souviens plus que de ta face pâle Lorsque tu fis le don suprême, dans un râle… Et voici, comme hier, ton corps entre mes bras. Ordonne, je ferai tout ce que tu voudras. Comment ne point bannir toute ancienne querelle Et ne point pardonner, en te voyant si belle? Comment ne pas t’étreindre et ne pas abolir Le souci, l’amertume et le long souvenir, Et n’aimer point la nuit qui voit nos chairs liées, Et mourantes d’amour et réconciliées ?… Renée Vivien | mon éternel amour (Renée Vivien) (E) Mon éternel amour, te voici revenue. Voici contre ma chair, ta chair brûlante et nue. Et je t’aime, et j’ai tout pardonné, tout compris; Tu m’as enfin rendu ce que tu m’avais pris. |
![]() | les cieux magnétiquesRestes-là. Ne bouge pas. Regardes. Respires ma peau scintillant de mille fourmillements. Les soubresauts de mon cœur soulevant ma poitrine. une pointe qui se dresse, antenne télescopique, vers les cieux magnétiques. | les cieux magnétiques (E) Restes-là. Ne bouge pas. Regardes. Respires ma peau scintillant de mille fourmillements. Les soubresauts de mon cœur soulevant ma poitrine. une pointe qui se dresse, antenne télescopiqu ... |
![]() | molles clartés (Henri Cantel)Dans ce lit, aux molles clartés Tombant d'une lampe d'albâtre, Voyez s'entrelacer, s'ébattre Deux serpents, deux jeunes beautés. Des serpents ! non ce sont des cygnes Par la grâce et par la fraîcheur, L'aile frémit en sa blancheur, Brisant les ombres et les lignes. Pourquoi ces soupirs, ces sanglots, Couple ardent, dont le sein palpite ? La fureur de Sapho t'agite : Ensemble vous videz à flots Vos coupes de chair, loin de l'homme, O précieuses de Sodome Henri Cantel | molles clartés (Henri Cantel) (E) Dans ce lit, aux molles clartés Tombant d'une lampe d'albâtre, Voyez s'entrelacer, s'ébattre Deux serpents, deux jeunes beautés. Des serpents ! non ce sont des cygnes Par la grâce et ... |
![]() | gestes (Arlette Gregh)Leurs mains ont très souvent le geste de se prendre, Et les doigts enlacés, elles s'en vont ainsi, Et l'ombre du jardin unit leur groupe tendre Aux formes des buissons entremêlés aussi. Le front touche le front et l'épaule l' épaule ; Entre elles passe un nom, deux noms entre elles deux ; Et, dans le vent subtil et tiède qui les frôle, Palpitent mollement des songes amoureux. Elles vont, sans savoir rien d'autre que leur rêve À l'horizon doré du bonheur ingénu ; Et leur marche parfois s'interrompt et s'achève, Comme hésitent des pas sur un seuil inconnu. Elles vont, sans rien voir des choses de la vie, Elles qui sauront plus qu'un homme les douleurs ! Et leur âme légère et jeune, heureuse, envie L'aube du jour obscur où couleront leurs pleurs ! Arlette Gregh | gestes (Arlette Gregh) (E) Leurs mains ont très souvent le geste de se prendre, Et les doigts enlacés, elles s'en vont ainsi, Et l'ombre du jardin unit leur groupe tendre Aux formes des buissons entremêlés aussi. Le ... |
![]() | Lesbos (Renée Vivien)La lune se levait autrefois à Lesbos Sur le verger nocturne où veillaient les amantes. L'amour rassasié montait des eaux dormantes Et sanglotait au cœur profond des sarbitos. Psappha ceignait son front d'augustes violettes Et célébrait l'Eros qui s'abat comme un vent Sur les chênes… Atthis l'écoutait en rêvant, Et la torche avivait l'éclat des bandelettes. Les rives flamboyaient, blondes sous les pois d'or… Les vierges enseignaient aux belles étrangères Combien l'ombre est propice aux caresses légères, Et le ciel et la mer déployaient leur décor. Certaines d'entre nous ont conservé les rites De ce brûlant Lesbos doré comme un autel. Nous savons que l'amour est puissant et cruel, Et nos amantes ont les pieds blancs des Kharites. Nos corps sont pour leurs corps un fraternel miroir. Nos compagnes, aux seins de neige printanière, Savent de quelle étrange et suave manière Psappha pliait naguère Atthis à son vouloir. Nous adorons avec des candeurs infinies, En l'émerveillement d'un enfant étonné A qui l'or éternel des mondes dut donné… Psappha revit, par la vertu des harmonies. Nous savons effleurer d'un baiser de velours, Et nous savons étreindre avec des fougues blêmes ; Nos caresses sont nos mélodieux poèmes… Notre amour est plus grand que toutes les amours. Nous redisons ces mots de Psappha, quand nous sommes Rêveuses sous un ciel illuminé d'argent : « Ô belles, envers vous mon cœur n'est point changeant » celles que nous aimons ont méprisé les hommes. Nos lunaires baisers ont de pâles douceurs, Nos doigts ne froissent point le duvet d'une joue, Et nous pouvons, quand la ceinture se dénoue, Etre tout à la fois des amants et des sœurs. Le désir est en nous moins fort que la tendresse. Et cependant l'amour d'une enfant nous dompta Selon la volonté de l'âpre Aphrodita, Et chacune de nous demeure sa prêtresse. Psappha revit et règne en nos corps frémissants ; Comme elle, nous avons écouté la sirène, Comme elle encore, nous avons l'âme sereine, Nous qui n'entendons point l'insulte des passants. Ferventes, nous prions : " Que la nuit soit doublée Pour nous dont le baiser craint l'aurore, pour nous Dont l'Eros mortel a délié les genoux, Qui sommes une chair éblouie et troublée… " Et nos maîtresses ne sauraient nous décevoir, Puisque c'est l'infini que nous aimons en elles… Et puisque leurs baisers nous rendent éternelles, Nous ne redoutons point l'oubli dans l'Hadès noir. Ainsi, nous les chantons, l'âme sonore et pleine. Nos jours sans impudeur, sans crainte ni remords, Se déroulent, ainsi que de larges accords, Et nous aimons, comme on aimait à Mytilène. Renée Vivien | Lesbos (Renée Vivien) (E) La lune se levait autrefois à Lesbos Sur le verger nocturne où veillaient les amantes. L'amour rassasié montait des eaux dormantes Et sanglotait au cœur profond des sarbitos. Psappha ceignait ... |
![]() | couleur saveur bonheur (Explora)Fleur..tes couleurs.. ta saveur ...mon bonheur.. Ton centre de vie.. je goûte ton fruit.. Pétales de rose.. sur elles ..je me pose.. La douceur de ton miel.. vaut tout le ciel.. Douce amour..de mon parcours.. ton essence..pour mes sens.. Charmeuse..je suis conquise.. je te trouve exquise... Sauvage comme le vent.. suave dans les grands moments.. Ton emprise .. comme une brise.. beautée ..dévoilée..tu te laisse aimer.. Tes parfums multiples.. remplissent ma vie..mes nuits.. je suis ta disciple.. Te conquérir...pour partir.. pour te revenir.. De toi..je me passionne.. ton centre de vie.. je goûte ton fruit.. Tu frissonnes..tu t'abandonnes.. intense.. moment.. tout puissant..l'instant.. où je suis si près.. de ton ultime sommet.. La douceur de ton miel.. vaut cent arc-en-ciel.. Pétales de rose.. sur elles..je me pose.. ta jouissance..ennivrante... cette récompense..me fait sentir vivante.. Je suis ton admiratrice..ta complice.. tu es ma partenaire de délices.. Je m'envole...vers le ciel.. comblée ..rassasiée.. chargée..de tes beautées.. Je ne suis...qu'une petite abeille.. devant tes merveilles.. explora | couleur saveur bonheur (Explora) (E) Fleur..tes couleurs.. ta saveur ...mon bonheur.. Ton centre de vie.. je goûte ton fruit.. Pétales de rose.. sur elles ..je me pose.. La douceur de ton miel.. vaut tout le ciel.. Douce amour..de mon parcours. ... |
![]() | courbes, vertigesCourbes, contre-courbes, vertiges, gémissements, murmures, collement de levres battements de cils, frissons, offrande, tendresse, jupe entr-ouverte, chemisier échancré, rondeurs révélées moiteurs, senteurs, chaleur, frôlements de cheveux, nuque, lobe de l’oreille, mouvement des seins, ouvertures, cambrures, tressaillements, serments, serrements, chuchotements, rires, sourires, câlins mutins, matins, éveils, assoupissements, rêveries, attentes, désirs, ---------------------------------------------------- Restes-là. Ne bouge pas. Regardes. Respires ma peau scintillant de mille fourmillements. Les soubresauts de mon cœur soulevant ma poitrine. une pointe qui se dresse, antenne télescopique, vers les cieux magnétiques. ------------------------------------------------------ Peau tendre te voilà nue au milieu du jardin, fleur parmi les fleurs ton corps ondule comme une vague sur le sable, | courbes, vertiges (E) Courbes, contre-courbes, vertiges, gémissements, murmures, collement de levres battements de cils, frissons, offrande, tendresse, jupe entr-ouverte, chemisier échancré, rondeurs révélé ... |
![]() | toutes deux (Paul Verlaine)Toutes deux regardaient s’enfuir les hirondelles : L’une pâle aux cheveux de jais, et l’autre blonde Et rose, et leurs peignoirs légers de vieille blonde Vaguement serpentaient, nuages, autour d’elles. Et toutes deux, avec des langueurs d’asphodèles, Tandis qu’au ciel montait la lune molle et ronde, Savouraient à longs traits l’émotion profonde Du soir et le bonheur triste des coeurs fidèles, Telles, leurs bras pressant, moites, leurs tailles souples, Couple étrange qui prend pitié des autres couples, Telles, sur le balcon, rêvaient les jeunes femmes. Derrière elles, au fond du retrait riche et sombre, Emphatique comme un trône de mélodrames Et plein d’odeurs, le Lit, défait, s’ouvrait dans l’ombre. Paul Verlaine, Parallèlement | toutes deux (Paul Verlaine) (E) Toutes deux regardaient s’enfuir les hirondelles : L’une pâle aux cheveux de jais, et l’autre blonde Et rose, et leurs peignoirs légers de vieille blonde Vaguement serpentaient, nuages, autour d&rs ... |
![]() | baisers amers (Renée Vivien)Donne-moi tes baisers amers comme des larmes, Le soir, quand les oiseaux s’attardent dans leurs vols. Nos longs accouplements sans amour ont les charmes Des rapines, l’attrait farouche des viols. Repousse, délivrant ta haine contenue, Le frisson de ma bouche éprise de ta chair. Pour crier ton dégoût, dresse-toi, froide et nue, Comme un marbre funèbre aux lueurs d’un éclair. Tes yeux ont la splendeur auguste de l’orage… Exhale ton mépris jusqu’en ta pâmoison, O très chère ! — Ouvre-moi tes lèvres avec rage : J’en boirai lentement le fiel et le poison. J’ai l’émoi du pilleur devant un butin rare, Pendant la nuit de fièvre où ton regard pâlit… L’âme des conquérants, éclatante et barbare, Chante dans mon triomphe au sortir de ton lit Renée Vivien, Etudes et préludes | baisers amers (Renée Vivien) (E) Donne-moi tes baisers amers comme des larmes, Le soir, quand les oiseaux s’attardent dans leurs vols. Nos longs accouplements sans amour ont les charmes Des rapines, l’attrait farouche des viols. Repousse, d ... |
![]() | Voici contre ma chair, ta chair brûlante et nue. Et je t’aime, et j’ai tout pardonné, tout compris; Tu m’as enfin rendu ce que tu m’avais pris. J’oublie en tes doux bras qu’il fut des jours haïs, Que tu m’abandonnas et que tu me trahis. Qu’importe si jadis le caprice des heures Sut t’entraîner vers les amours inférieures? Qu’importe un être vil? Son nom soit effacé!… Je ne me souviens plus de ce mauvais passé. Je ne me souviens plus que de ta face pâle Lorsque tu fis le don suprême, dans un râle… Et voici, comme hier, ton corps entre mes bras. Ordonne, je ferai tout ce que tu voudras. Comment ne point bannir toute ancienne querelle Et ne point pardonner, en te voyant si belle? Comment ne pas t’étreindre et ne pas abolir Le souci, l’amertume et le long souvenir, Et n’aimer point la nuit qui voit nos chairs liées, Et mourantes d’amour et réconciliées ?… Renée Vivien | (E) Voici contre ma chair, ta chair brûlante et nue. Et je t’aime, et j’ai tout pardonné, tout compris; Tu m’as enfin rendu ce que tu m’avais pris. J’oublie en tes doux bras qu’il fut ... |
![]() | Leurs mains ont très souvent le geste de se prendre, Et les doigts enlacés, elles s'en vont ainsi, Et l'ombre du jardin unit leur groupe tendre Aux formes des buissons entremêlés aussi. Le front touche le front et l'épaule l' épaule ; Entre elles passe un nom, deux noms entre elles deux ; Et, dans le vent subtil et tiède qui les frôle, Palpitent mollement des songes amoureux. Elles vont, sans savoir rien d'autre que leur rêve À l'horizon doré du bonheur ingénu ; Et leur marche parfois s'interrompt et s'achève, Comme hésitent des pas sur un seuil inconnu. Elles vont, sans rien voir des choses de la vie, Elles qui sauront plus qu'un homme les douleurs ! Et leur âme légère et jeune, heureuse, envie L'aube du jour obscur où couleront leurs pleurs ! Arlette Gregh | (E) Leurs mains ont très souvent le geste de se prendre, Et les doigts enlacés, elles s'en vont ainsi, Et l'ombre du jardin unit leur groupe tendre Aux formes des buissons entremêlés aussi. Le ... |
![]() | dans tes yeux (Renée Vivien)Dans tes yeux les clartés trop brutales s’émoussent. Ton front lisse, pareil à l’éclatant vélin, Que l’écarlate et l’or de l’image éclaboussent, Brûle de reflets roux ton regard opalin. Ton visage a pour moi le charme des fleurs mortes, Et le souffle appauvri des lys que tu m’apportes Monte vers les langueurs du soleil au déclin. Fuyons, Sérénité de mes heures meurtries, Au fond du crépuscule infructueux et las. Dans l’enveloppement des vapeurs attendries, Dans le soir énerve, je te dirai très bas. Ce que fut la beauté de la Maîtresse unique… Ah ! cet âpre parfum, cette amère musique Des bonheurs accablés qui ne reviendront pas ! Ainsi nous troublerons longtemps la paix des cendres. Je te dirai des mots de passion, et toi, Le rêve ailleurs, longtemps, de tes vagues yeux tendres, Tu suivras ton passé de souffrance et d’effroi. Ta voix aura le chant des lentes litanies Où sanglote l’écho des plaintes infinies, Et ton âme, l’essor douloureux de la Foi. Renée Vivien | dans tes yeux (Renée Vivien) (E) Dans tes yeux les clartés trop brutales s’émoussent. Ton front lisse, pareil à l’éclatant vélin, Que l’écarlate et l’or de l’image éclaboussent, Br&u ... |
![]() | terre ambrée (Naiade)De mes doigts pèlerins j’onde ta terre ambrée. Tel Modigliani j’en trace les contours. Chaudes couleurs, rougeurs, sont tes nouveaux atours, Lorsqu’aux assauts mutins, tu te soumets, cambrée. En vagues de désir, nous porte la marée Pour nos corps exaltés : nul espoir de retour. L’univers est plaisir, quand, enfin, à mon tour, Je fléchis sous ton joug, belle enfant de Nérée. Qui donc saurait alors, tous nos sens apaiser, Quand, sur mon sein dressé se pose ton baiser, Quand ma rose orchidée sous ta lèvre agonise ? Au-delà du charnel, un bonheur résolu Se fait jour, et c’est grâce à toi, mon absolu. Toi, mon double, ma sœur : ma chair… amante exquise. Naiade | terre ambrée (Naiade) (E) De mes doigts pèlerins j’onde ta terre ambrée. Tel Modigliani j’en trace les contours. Chaudes couleurs, rougeurs, sont tes nouveaux atours, Lorsqu’aux assauts mutins, tu te soumets, cambré ... |
![]() | L'une avait quinze ans, l'autre en avait seize; Toutes deux dormaient dans la même chambre, C'était par un soir très lourd de septembre: Frêles, des yeux bleus, des rougeurs de fraise. Chacune a quitté, pour se mettre à l'aise, La fine chemise au frais parfum d'ambre. La plus jeune étend les bras, et se cambre, Et sa sœur, les mains sur ses seins, la baise, Puis tombe à genoux, puis devient farouche Et tumultueuse et folle, et sa bouche Plonge sous l'or blond, dans les ombres grises, Et l'enfant, pendant ce temps-là, recense Sous ses doigts mignons la valse promise, Et, rose, sourit avec innocence. Paul Verlaine | (E) L'une avait quinze ans, l'autre en avait seize; Toutes deux dormaient dans la même chambre, C'était par un soir très lourd de septembre: Frêles, des yeux bleus, des rougeurs de fraise. Chacune ... |
![]() | Dans ce lit, aux molles clartés Tombant d'une lampe d'albâtre, Voyez s'entrelacer, s'ébattre Deux serpents, deux jeunes beautés. Des serpents ! non ce sont des cygnes Par la grâce et par la fraîcheur, L'aile frémit en sa blancheur, Brisant les ombres et les lignes. Pourquoi ces soupirs, ces sanglots, Couple ardent, dont le sein palpite ? La fureur de Sapho t'agite : Ensemble vous videz à flots Vos coupes de chair, loin de l'homme, O précieuses de Sodome Henri Cantel Ta voix a la langueur des lyres lesbiennes, L’anxiété des chants et des odes saphiques, Et tu sais le secret d’accablantes musiques Où pleure le soupir d’unions anciennes. Les Aèdes fervents et les Musiciennes T’enseignèrent l’ampleur des strophes érotiques Qui versent dans la nuit leurs ardentes suppliques, Ton âme a recueilli les nudités païennes. Tu sembles écouter l’écho des harmonies ; Bleus de ce bleu divin des clartés infinies, Tes yeux ont le reflet du ciel de Mitylène. Les fleurs ont parfumé tes étranges mains creuses ; De ton corps monte, ainsi qu’une légère haleine, La blanche volupté des vierges amoureuses. Renée Vivien | (E) Dans ce lit, aux molles clartés Tombant d'une lampe d'albâtre, Voyez s'entrelacer, s'ébattre Deux serpents, deux jeunes beautés. Des serpents ! non ce sont des cygnes Par la grâce et ... |
![]() | J'adore la langueur de ta lèvre charnelle Où persiste le pli des baisers d'autrefois. Ta démarche ensorcelle, Et la perversité calme de ta prunelle A pris au ciel du nord ses bleus traîtres et froid. Tes cheveux, répandus ainsi qu'une fumée Clairement vaporeux, presque immatériels Semblent, Ô Bien-Aimée, Recéler les rayons d'une lune embaumée D'une lune d'hiver dans le cristal des ciels. Le soir voluptueux a des moiteurs d'alcôve ; Les astres sont comme des regards sensuels Dans l'éther d'un gris mauve, Et je vois s'allonger inquiétant et fauve, Le lumineux reflet de tes ongles cruels. Sous ta robe, qui glisse en un frôlement d'aile Je devine ton corps, les lys ardents des seins, L'or blême de l'aisselle, Les flancs doux et fleuris, les jambes d'Immortelle Le velouté du ventre et la rondeur des reins. La terre s'alanguit, énervée, et la brise, Chaude encore des lits lointains, vient assouplir La mer enfin soumise... Voici la nuit d'amour depuis longtemps promise... Dans l'ombre je te vois divinement pâlir. Renée Vivien | (E) J'adore la langueur de ta lèvre charnelle Où persiste le pli des baisers d'autrefois. Ta démarche ensorcelle, Et la perversité calme de ta prunelle A pris au ciel du nord ses bleus traîtres ... |
![]() | lasse (Renée Vivien)Elle est lasse, après tant d'épuisantes luxures. Le parfum émané de ses membres meurtris Est plein du souvenir des lentes meurtrissures. La débauche a creusé ses yeux bleus assombris. Et la fièvre des nuits avidement rêvées Rend plus pâles encor ses pâles cheveux blonds. Ses attitudes ont des langueurs énervées. Mais voici que l'Amante aux cruels ongles longs Soudain la ressaisit, et l'étreint, et l'embrasse D'une ardeur si sauvage et si douce à la fois, Que le beau corps brisé s'offre, en demandant grâce, Dans un râle d'amour, de désirs et d'effrois. Et le sanglot qui monte avec monotonie, S'exaspérant enfin de trop de volupté, Hurle comme l'on hurle aux moments d'agonie, Sans espoir d'attendrir l'immense surdité. Puis, l'atroce silence, et l'horreur qu'il apporte, Le brusque étouffement de la plaintive voix, Et sur le cou, pareil à quelque tige morte, Blêmit la marque verte et sinistre des doigts. Renée Vivien | lasse (Renée Vivien) (E) Elle est lasse, après tant d'épuisantes luxures. Le parfum émané de ses membres meurtris Est plein du souvenir des lentes meurtrissures. La débauche a creusé ses yeux bleus assombris. |
![]() | Les globes de ses seins sont comme deux soleils, L'un sert pour le coucher, l'autre pour le réveil, Quand s'avance le droit, le gauche se recule, Ils ont le goût du vent, la fureur de l'éclair Et savent réunir, à la fois sombre et clair Le rose de l'aurore et l'or du crépuscule. | (E) Les globes de ses seins sont comme deux soleils, L'un sert pour le coucher, l'autre pour le réveil, Quand s'avance le droit, le gauche se recule, Ils ont le goût du vent, la fureur de l'éclair Et savent r ... |
![]() | tes yeux (Renée Vivien)Ton rire est clair, ta caresse est profonde, Tes froids baisers aiment le mal qu’ils font ; Tes yeux sont bleus comme un lotus sur l’onde, Et les lys d’eau sont moins purs que ton front. Ta forme fuit, ta démarche est fluide, Et tes cheveux sont de légers réseaux ; Ta voix ruisselle ainsi qu’un flot perfide ; Tes souples bras sont pareils aux roseaux, Aux longs roseaux des fleuves, dont l’étreinte Enlace, étouffe, étrangle savamment, Au fond des flots, une agonie éteinte Dans un nocturne évanouissement. Renée Vivien | tes yeux (Renée Vivien) (E) Ton rire est clair, ta caresse est profonde, Tes froids baisers aiment le mal qu’ils font ; Tes yeux sont bleus comme un lotus sur l’onde, Et les lys d’eau sont moins purs que ton front. Ta forme fuit, ... |
![]() | ta voix (Renée Vivien)Ta voix a la langueur des lyres lesbiennes, L’anxiété des chants et des odes saphiques, Et tu sais le secret d’accablantes musiques Où pleure le soupir d’unions anciennes. Les Aèdes fervents et les Musiciennes T’enseignèrent l’ampleur des strophes érotiques Qui versent dans la nuit leurs ardentes suppliques, Ton âme a recueilli les nudités païennes. Tu sembles écouter l’écho des harmonies ; Bleus de ce bleu divin des clartés infinies, Tes yeux ont le reflet du ciel de Mitylène. Les fleurs ont parfumé tes étranges mains creuses ; De ton corps monte, ainsi qu’une légère haleine, La blanche volupté des vierges amoureuses. Renée Vivien, Cendres et Poussières, 1902 | ta voix (Renée Vivien) (E) Ta voix a la langueur des lyres lesbiennes, L’anxiété des chants et des odes saphiques, Et tu sais le secret d’accablantes musiques Où pleure le soupir d’unions anciennes. Les A&eg ... |
![]() | égarementsSouvent, seule et en vain, je cherche sans repos La limite indistincte et trouble de ma peau; Je me perds, je m'égare et je me fuis sans cesse Dans l'espace à l'entour de moi, vague et abstrait Et ne me perçois plus qu'a l'intérieur feutré Du monde merveilleux et pur de ses caresses. | égarements (E) Souvent, seule et en vain, je cherche sans repos La limite indistincte et trouble de ma peau; Je me perds, je m'égare et je me fuis sans cesse Dans l'espace à l'entour de moi, vague et abstrait Et ne me pe ... |