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SPILLIAERT (Leon), vertigo

VIVALDI, les 4 saisons, hiver
date de publication: jeudi 15 octobre 2020

L’hiver, à cinq heures du matin, elle se levait
et, à peine vêtue, allait ramasser du bois mort.
Elle aurait pu mourir de la pitié qu’elle éprouvait pour elle-même

Paul ELUARD


Léon SPILLIAERT - vertigo
Avec des moyens sobres, comme l'emploi de l'encre de Chine, ses oeuvres révèlent l'acuité du regard rêveur, mélancolique, intimiste ou angoissé que Spilliaert a porté sur les êtres, les choses et la nature. On dirait que Spilliaert ne se met au travail qu'à l'heure où la nuit tombe et où l'obscurité change les choses en ombres et en fantômes, un traitement de la lumière façon clair-obscur et une sorte d'irradiation. Un certain tragique émanent parfois de ses toiles, ou tout au moins un profond et vague sentiment d'errance et de perdition, de solitude.
Le ciel est de cuivre Sans lueur aucune. On croirait voir vivre et mourir la lune (Paul VERLAINE - Romances sans paroles 1874)

illustr musicale: Antonio VIVALDI - concerto l'hiver
Dans un décor de neige, le froid mordant s’insinue doucement: les cordes entrent progressivement les unes après les autres, du grave vers l’aigu. Les tremblements dus aux attaques piquantes du gel, figurées par les notes répétées, sont rendus par des trilles courts et incisifs. Et soudain, le vent glacé se lève: le violon solo joue des traits de notes rapides, entrecoupés d’incessantes piques du froid. Le violon solo poursuit ses virtuosités, entrecoupées des brusques bourrasques du vent rendues par les trémolos des cordes.