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ILSTED (Peter Vilelm), soleil du matin

SYLVESTRE (Anne), mon mari est parti
date de publication: mardi 01 décembre 2020

Mon mari est parti un beau matin d'automne, le printemps est ici
Mais que voulez-vous bien que le printemps me donne,
je suis seule au logis

Anne SYLVESTRE - mon mari est parti


ILSTED (Peter Vilelm), soleil du matin
Ilsted est le beau-frère de Vilhelm Hammershøi. Bien que leur style soit très similaire, on peut les distinguer pour différentes raisons. Tandis que l'œuvre d'Hammershøi a une austérité distante du sujet, les scènes d'Ilsted représentent la vie de tous les jours. Ilsted est plus un technicien recherchant de nouvelles techniques dans l'art graphique. Les gravures à la manière noire (parfois encrées en couleur à la poupée) sont très populaires et importantes à son époque : elles étaient une véritable innovation pour ce support.Ces intérieurs évoquent à la fois un sens du calme et du mystère.

Illustr musicale: Anne SYLVESTRE - mon mari est parti 1961
C'est l'une des premières chansons d'Anne Sylvestre. Elle sort dans son premier album, Anne Sylvestre chante… en 1961. L'époux est parti « je ne sais où », « avec lui tous les autres maris des environs ». On comprend qu'ils sont partis combattre à la guerre. Enceinte à son départ, elle attend son mari après la naissance de leur enfant. La chanson écrite en pleine guerre d'Algérie, evoque les femmes de soldats et a trouvé beaucoup d'écho à l'époque.

Mon mari est parti un beau matin d'automne, parti je ne sais où
Je me rappelle bien la vendange était bonne et le vin était doux
La veille nous avions ramassé des girolles au bois de Viremont
Les enfants venaient juste d'entrer à l'école et le temps était bon
Mon mari est parti un beau matin d'automne, le printemps est ici
Mais que voulez-vous bien que le printemps me donne, je suis seule au logis

Mon mari est parti avec lui tous les autres maris des environs
Le tien Éléonore et vous Marie le vôtre et le tien Marion
Je ne sais pas pourquoi et vous non plus sans doute tout ce que nous savons
C'est qu'un matin d'octobre ils ont suivi la route et qu'il faisait très bon
Des tambours sont venus nous jouer une aubade, j'aime bien les tambours
Il m'a dit : "je m'en vais faire une promenade", moi je compte les jours

Mon mari est parti, je n'ai de ses nouvelles que par le vent du soir
Je ne comprends pas bien toutes ces péronnelles qui me parlent d'espoir
Un monsieur est venu m'apporter son costume il n'était pas râpé
Sans doute qu'en chemin il aura fait fortune et se sera nippé
Les fleurs dans son jardin recommencent à poindre, j'y ai mis des iris
Il le désherbera en venant me rejoindre lorsque naîtra son fils

Mon mari est parti quand déjà la nature était toute roussie
Et plus je m'en défends et plus le temps me dure et plus je l'aime aussi
Marion m'a-t-on dit vient de se trouver veuve elle pleure beaucoup
Eléonore s'est fait une robe neuve et noire, et jusqu'au cou
Pour moi, en attendant que mon amour revienne, je vais près de l'étang
Je reste près du bord, je joue et me promène je parle à mon enfant
Mon mari est parti un beau matin d'automne, parti je ne sais quand
Si les bords de l'étang me semblent monotones, j'irai jouer dedans.