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17 1-macchabees 08



17 1-macchabees 08
(taille reelle)
1-Macchabees 8 - ()
Or, Judas entendit parler des Romains : ils sont, lui dit-on, puissants dans les combats ; ils montrent de la bienveillance à tous ceux qui s’attachent à leur cause et font amitié avec quiconque vient à eux, et ils sont puissants dans les combats.
On lui raconta leurs guerres et les exploits accomplis par eux chez les Galates, qu’ils avaient soumis et rendus tributaires ;
tout ce qu’ils avaient fait dans le pays d’Espagne, pour s’emparer des mines d’or et d’argent qui s’y trouvent, et comment ils avaient soumis tout ce pays par leur prudence et leur patience :
ce pays était très éloigné d’eux. Il en avait été de même des rois qui étaient venus les attaquer des extrémités de la terre ; ils les avaient battus et frappés d’une grande plaie, et les autres leur paient un tribut annuel.
Ils avaient vaincu à la guerre Philippe et Persée, roi des Céthéens, et ceux qui avaient pris les armes contre eux, et ils les avaient soumis.
Antiochus le Grand, roi de l’Asie, qui s’était avancé contre eux pour les combattre avec cent vingt éléphants, de la cavalerie, des chariots et une très puissante armée, avait été aussi battu par eux ;
ils l’avaient pris vivant et lui avaient imposé l’engagement de leur payer, lui et ses successeurs, un tribut considérable, de livrer des otages et de céder une partie de son royaume,
savoir le pays de l’Inde, la Médie et la Lydie, et des portions de ses plus belles provinces, et, après les avoir reçues de lui, ils les avaient cédées au roi Eumène.
Ceux de la Grèce ayant formé le dessein d’aller les détruire, les Romains l’avaient appris
et avaient envoyé contre eux un seul général ; ils leur avaient fait la guerre, en avaient tué un grand nombre, emmené en captivité leurs femmes et leurs enfants, pillé leurs biens, soumis leur pays, détruit leurs forteresses et réduit les habitants en servitude jusqu’à ce jour.
Tous les autres royaumes et les îles qui leur avaient résisté, ils les avaient détruits et assujettis.
Mais à leurs amis et à ceux qui mettent en eux leur confiance, ils gardent amitié ; ils se sont rendus maîtres des royaumes voisins et éloignés, et tous ceux qui entendent leur nom les redoutent.
Tous ceux à qui ils veulent prêter secours et conférer la royauté règnent, et ils ôtent le pouvoir à qui il leur plaît ; c’est une nation très puissante.
Malgré tout cela nul d’entre eux ne ceint le diadème, nul ne se vêtit de pourpre pour se grandir ainsi.
Ils se sont formé un sénat, où délibèrent chaque jour trois cent vingt membres s’occupant constamment des intérêts du peuple, pour le rendre prospère.
Ils confient chaque année le pouvoir à un seul homme pour commander dans tout leur pays ; tous obéissent à ce seul homme, et il n’y a parmi eux ni envie, ni jalousie.
Judas choisit Eupolème, fils de Jean, fils d’Accos, et Jason, fils d’Eléazar, et il les envoya à Rome pour faire avec eux amitié et alliance,
et peut qu’ils les délivrassent du joug, car ils voyaient que le royaume des Grecs réduisait Israël en servitude.
Ils se rendirent donc à Rome, et le voyage fut très long ; et, étant entrés dans le sénat, il prirent la parole en ces termes :
« Judas Machabée, ses frères et le peuple juif nous ont envoyés vers vous pour conclure avec vous un traité d’alliance et de paix, et pour que nous soyons inscrits au nombre de vos alliés et de vos amis. »
Cette requête fut accueillie favorablement ;
et voici la copie du traité que les Romains gravèrent sur des tables d’airain, et envoyèrent à Jérusalem, pour y demeurer comme un monument de paix et d’alliance
« Prospérité aux Romains et à la nation juive sur mer et sur terre, à jamais ! Loin d’eux l’épée et l’ennemi !
S’il survient une guerre aux Romains d’abord, ou à l’un de leurs alliés dans toute l’étendue de leur empire,
la nation juive leur prêtera secours, selon que les circonstances le permettront, de tout cœur ;
ils ne donneront aux combattants et ne fourniront ni blé, ni armes, ni argent, ni vaisseaux. Telle est la volonté des Romains ; et les Juifs observeront leurs engagements sans rien recevoir.
De même, s’il survient une guerre à la nation juive d’abord, les Romains combattront avec eux de toute leur armé, selon que les circonstances le leur permettront,
sans qu’il soit fourni aux troupes auxiliaires ni blé, ni armes, ni argent, ni vaisseaux. Telle est la volonté de Rome ; et ils observeront leurs engagements sans tromperie.
Telles sont les clauses du traité des Romains avec le peuple juif.
Que si, dans la suite, les uns et les autres veulent y ajouter ou en retrancher, ils le feront à leur gré, et ce qui aura été ajouté ou retranché sera obligatoire. »
« Au sujet des maux que le roi Démétrius leur a faits, nous lui avons écrit en ces termes : « Pourquoi fais-tu peser le joug sur les Juifs, qui sont nos amis et nos alliés ?
Si donc ils t’accusent encore auprès de nous, nous soutiendrons leurs droits, et nous te combattrons sur mer et sur terre. »