Outre la profondeur de son arrière-plan paysager, cette composition de Pinturicchio frappe surtout par son aspect décoratif : une banderole en volutes et des guirlandes de roses encadrent délicatement le visage de la Vierge. Quelques touches d’or viennent rehausser ces ornements, ainsi que les plis de la robe. Les motifs classiques qui figurent sur le parapet, à l’arrière des figures, invitent en outre à rapprocher cette œuvre des panneaux de saint Bernardin, que vous avez vu dans la première salle de cette exposition. De fait, Pinturicchio a lui aussi participé à la réalisation de cette « niche-tabernacle », et c’est probablement à l’occasion de cette collaboration qu’il a pu s’imprégner de la manière du Pérugin.
Cette œuvre d’une grande clarté et d’une exécution soignée témoigne de la sophistication atteinte par les artistes de Pérouse à cette époque. Pinturicchio est ainsi considéré comme un grand maître de la peinture ombrienne, qu’il a sans conteste contribué à renouveler, à travers le raffinement de ses représentations.