France: Ouverture des États généraux à Versailles ()
Les États généraux furent convoqués par le roi de France et de Navarre, Louis XVI, le 24 janvier 17891.
Ils se composèrent de près de 1 200 députés élus, dans les pays d'élections, selon le règlement général du 24 janvier 1789 et les deux tableaux y annexés, et, dans les pays d'états, selon des règlements particuliers5.
À la suite du doublement du Tiers état, décidé le 17 décembre 1788, et du refus de la noblesse de Bretagne de s'y rendre, les députés du Tiers état y étaient majoritaires.
Ils s'ouvrirent, à Versailles, le 5 mai 1789, par une séance solennelle organisée par le grand maître des cérémonies de France, Henri-Évrard, marquis de Dreux-Brézé, dans une salle provisoire à colonnes qui avait été érigée, dans l'urgence, par l'architecte Pierre-Adrien Pâris, derrière l'hôtel des Menus-Plaisirs de l'avenue de Paris.
La veille, le 4 mai, les députés déjà présents à Versailles avaient participé à une procession dite du Saint-Sacrement, qui partit de l'église Notre-Dame et les conduisit à l'église Saint-Louis.
Du 6 mai au 27 juin, les états généraux siégèrent, par ordre : les députés du clergé dans la chambre du clergé, ceux de la noblesse dans la chambre de la noblesse et deux du tiers état dans une troisième chambre qui prit le nom de Communes.
Le 27 juin, après l'échec de la séance royale du 23 juin, Louis XVI enjoignit aux chambres des députés des deux premiers ordres — le clergé et la noblesse — de rejoindre celle du tiers état.
Depuis le 17 juin, celle-ci s'était constituée en Assemblée nationale. Les députés du tiers état avaient été rejoints, le 22 juin par 149 députés du clergé, le surlendemain, par deux autres députés du clergé, le 25 juin, par neuf autres et quarante neuf députés de la noblesse et, le lendemain, par trois députés du clergé.
À la suite du Serment du Jeu de paume du 20 juin, l'Assemblée nationale devint constituante, fonction qu'elle exerça à compter du 9 juillet et que Louis XVI lui reconnut, le 5 octobre, en acceptant tant la Déclaration des droits et l'homme et du citoyen que les Articles de constitution qu'elle avait décrétés.
Les États généraux de 1789 sont les premiers états généraux du royaume depuis ceux de 1614. Ce sont aussi les derniers de l'Ancien Régime.
Cette assemblée des trois ordres (clergé, noblesse et Tiers état) est convoquée par le roi pour débattre des problèmes du pays.
L'aristocratie conservatrice, mais qui souhaite en finir avec la monarchie absolue imposée par Louis XIV et incarnée par Louis XVI, et reprendre ainsi ses pouvoirs d'autrefois.
Le haut-clergé sous nette influence aristocratique et qui profite du système fiscal en place, désire majoritairement le maintien du statu quo.
Aux états généraux, la noblesse est représentée par 270 députés. Le clergé est représenté par 291 députés. Le Tiers état, enfin, est représenté par 578 députés. Le vote devant avoir lieu par ordre, le clergé et la noblesse sont majoritaires avec 2 voix contre 1, et toute décision a des chances de leur être favorable. Mais il existe déjà dans ces deux « États », d'ardents réformateurs qui ne sauraient tarder à devenir encore beaucoup plus engagés (cependant, à cette époque personne ne parle encore de révolution).
Le clergé et la noblesse ne forment pas des ordres totalement homogènes ; il faut noter la présence du bas-clergé, traditionnellement favorable au monde paysan, ainsi que l'existence d'une petite noblesse rurale – par exemple en Bretagne[réf. nécessaire] –, dont les perspectives sont bien différentes de celles de la Cour.